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Camp de Pithiviers

48° 10′ 14″ N, 2° 14′ 30″ E
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Pour les articles homonymes, voirPithiviers (homonymie).

Camp d'internement de Pithiviers
Bundesarchiv Bild 183-S69236, Frankreich, Internierungslager Pithiviers.jpg
Camp de Pithiviers en 1941.
Présentation
Gestion
Date de créationmai1941
Date de fermetureaoût1944
Victimes
Géographie
PaysDrapeau de la FranceFrance
RégionLoiret
LocalitéPithiviers
Coordonnées48° 10′ 14″ nord, 2° 14′ 30″ est
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
Camp d'internement de Pithiviers
Camp d'internement de Pithiviers

Lecamp de Pithiviers était uncamp d'internement situé àPithiviers dans ledépartement duLoiret (France).

Avec les camps deBeaune-la-Rolande et deJargeau, le camp de Pithiviers était l'un des trois camps implantés dans le département du Loiret.

Localisation

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Le camp était situé sur le territoire de lacommune de Pithiviers, à proximité de la gare. Pithiviers est situé à environ quatre-vingt kilomètres au sud deParis et dix-neuf au nord-ouest deBeaune-la-Rolande.

Contexte historique

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Le camp a été construit au début de laSeconde Guerre mondiale avec l'objectif d'y accueillir des familles réfugiées de Paris, puis des prisonniers de guerre allemands.

Après l'armistice du 22 juin 1940, il est utilisé d'abord pour des prisonniers de guerre français.Joseph Darnand, fondateur et dirigeant de laMilice française, fait prisonnier de guerre le, a été interné au camp de Pithiviers avant de s'en évader en.

À partir de, les autorités françaises recensent les Juifs étrangers sur ordre des Allemands, puis lerégime de Vichy prend l'initiative de promulguer une loi sur le statut des Juifs (loi du 4 octobre 1940).

Un camp d'internement des Juifs

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Theodor Dannecker, représentant d'Adolf Eichmann à Paris de à, souhaite cependant accélérer l'exclusion des Juifs, non seulement en les recensant et en les spoliant, mais également en les internant. Il peut compter surCarltheo Zeitschel, qui partage avec lui les mêmes objectifs, et qui est chargé à l'ambassade d'Allemagne à Paris des relations avec leCommissariat général aux questions juives, créé le.

L'internement des Juifs étrangers

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Le, Theodor Dannecker informe le préfet régionalJean-Pierre Ingrand (1905-1992), représentant du ministère de l'Intérieur enzone occupée, de la transformation du camp de prisonniers dePithiviers encamp d'internement, avec transfert de sa gestion auxautorités françaises. Les Allemands exigent dans le même temps l'application de la loi du, qui permet l'internement des Juifs étrangers. Le seul camp de Pithiviers étant insuffisant,celui de Beaune-la-Rolande est également requis, pour une capacité totale de 5000 places[1].

Legouvernement de Vichy transforma ainsi le camp de prisonniers de guerre encamp d'internement pour les Juifs arrêtés lors des rafles et plus particulièrement laRafle du billet vert le, puis lesrafles du Vel d'hiv du 16 et. Après la rafle du Vel d'Hiv, environ 7 600 personnes sont transférées dans les camps du Loiret, où rien n’a été prévu pour les accueillir. Des épidémies se déclarent. Des enfants meurent[2].

La déportation des Juifs

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Six convois partirent de Pithiviers les 25 juin,17 juillet, 31 juillet, 3 août, 7 août et, transportant 6 079 Juifs versAuschwitz pour y être assassinés. Les autorités françaises ont proposé qu’on déporte également les enfants, que les nazis pourtant ne réclamaient pas encore. Dans l’attente de la réponse d’Eichmann à Berlin, les Allemands décident de déporter les adultes sans les enfants. Si les adolescents sont déportés avec leur père et les adolescentes avec leurs mères, à chaque départ, les gendarmes utilisent la force pour séparer les mères et les enfants en bas âge. La violence est extrême, les scènes d’une grande cruauté[2]. Les très jeunes enfants ne seront déportés qu'à partir du 13 août 1942 versDrancy[3] (puis Auschwitz).

Il n'y eut que 115 survivants à laLibération, soit 1,8 % des déportés.

Après son arrestation àSaint-Benoît-sur-Loire,Max Jacob fut interné au camp de Drancy et y mourut.

Arrêtée le, la romancièreIrène Némirovsky, auteure du roman inachevéSuite française, y est transportée le avant d'être déportée le àAuschwitz par leconvoi n°6. Elle y meurt un mois plus tard de lagrippe (selon le certificat du camp), en fait plus sûrement dutyphus.

Un camp de détenus politiques

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Le camp de Pithiviers fut évacué à la fin du mois de pour être transformé en camp de concentration pour détenus politiques jusqu'en[4],[5].

Lieux de mémoire

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Les bâtiments ont été détruits au cours desannées 1950 pour des raisons matérielles, non sans l'accord des associations mémorielles[6]. Seule l'infirmerie, actuel 2 rue de Pontournois, a été conservée, pour servir d'habitation, mais détruit depuis les années 2010.

Le poste de garde, à l'entrée du camp, se trouvait au centre de l'actuel square Max-Jacob, 54 rue de l'Ancien camp (face au 59 de la même rue), et non à côté, où a été dressée une stèle explicative à une époque où seuls les récits des survivants permettaient de se faire une idée des lieux.

La limite opposée se situait à hauteur de l'actuel stade d'athlétisme, en retrait du 14 rue Gabriel-Lelong[7].

Photographies

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Au début des années 2010, 200planches-contacts traitant deParis sous l'Occupation réapparaissent lors d'une foire à Reims. Cinq d'entre elles, soit une centaine de clichés, concernent la rafle du billet vert et la vie des déportés aux camps de Beaune-la-Rolande et de Pithiviers. Un brocanteur normand les achète et n'y pense guère jusqu'au visionnage d'un documentaire sur la Seconde Guerre mondiale. Il prend alors contact avec des collectionneurs, qui finissent par les léguer auMémorial de la Shoah.

Le photographe de ces clichés pourrait être Harry Croner, membre d'uneCompagnie de propagande qui accompagnait ce jour-là Theodor Dannecker et quelques officiels allemands assister aux opérations. Certaines photos furent publiées dans la presse collaborationniste, figurant par la suite dans des fonds d'archives ou des ouvrages historiques mais sans que le nom du photographe soit indiqué.

L'un des clichés est célèbre pour avoir été repris dans le filmNuit et Brouillard (1956) d'Alain Resnais ; il était autrefois convenu que la photo avait été prise à Pithiviers alors qu'on sait de nos jours qu'il s'agit de Beaune-la-Rolande[8].

Notes et références

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  1. Denis Peschanski,La France des camps. L'internement 1938-1946, Paris, Gallimard, 2002,p. 198-202.
  2. a etb« Le camp d’internement de Pithiviers », surle site officiel de la Ville de Pithiviers,
  3. « Les familles du Vel d’hiv dans les camps de Pithiviers et Beaune-la-Rolande », surmusee-memorial-cercil.fr,
  4. « Le camp d'internement de Pithiviers »,pithiviers.fr
  5. « Pithiviers et Beaune-la-Rolande, internement et déportation des juifs »,jewishtraces.org
  6. Nathalie Grenon,Orléans, 18 mars 2010, citée in Alexandra Derveaux,La valorisation des lieux de mémoires de la Shoah en France, entre mémoire et patrimoine culturel.,p. 32,Université Panthéon-Sorbonne, Paris, septembre 2010.
  7. « Sur les traces de l'ancien camp de Pithiviers »,Cercil,Orléans, 2008.
  8. Benoît Hopquin, « Des photos inédites lèvent le voile sur la « rafle du billet vert », en 1941, dans Paris occupé », surLe Monde,(consulté le).

Pour approfondir

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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