LeCamp Austerlitz est un camp detravail forcé dirigé par lesnazis, situé au 43quai Panhard-et-Levassor (anciennement 43quai de la Gare), dans le13e arrondissement de Paris. Ouvert le et évacué le, il fait travailler 400 Juifs « conjoints d'aryens » ou considérés comme « demi-Juifs », c'est-à-dire des personnes dont seul un des deux parents est juif. Il est installé dans le « magasin central d'Austerlitz », entrepôt principal demeubles saisis par laDienststelle Westen (antenne ouest) de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) dans des appartements de Juifs déportés, expatriés ou entrés en clandestinité. Il s'agit, avec lecamp Bassano et lecamp Lévitan, de l'une des trois annexes parisiennes ducamp de Drancy.
Auno 43quai Panhard-et-Levassor (anciennement quai de la Gare), les anciensEntrepôts des magasins généraux de Paris (EMGP) sont réquisitionnés sous lerégime de Vichy et l'Occupation allemande et officiellement rebaptisés « Préfecture de la Seine, magasin central ». Ils sont communément appelés « magasin central d'Austerlitz », dits aussi « galerie d'Austerlitz » puis, à partir de 1943 « camp d'Austerlitz » et « annexe du camp de Drancy »[1],[2].
Ces lieux servent à laDienststelle Westen de l’Einsatzstab Reichsleiter Rosenberg (ERR) d'entrepôt principal pour lesobjets d'ameublement saisis dans le cadre de l’Aktion M (Aktion Möbel)[3] dans les appartements abandonnés de Juifs déportés, expatriés ou entrés en clandestinité (voir :Spoliation d'œuvres d'art par le régime nazi)
Pour le tri, l'emballage et la manutention des objets destinés à être acheminés et redistribués en Allemagne aux victimes des bombardements, 194 Juifs internés par lesforces d'occupation aucamp de Drancy, mais temporairement exclus de déportation (Juifs dits « conjoints d'aryens », « demi » ou « quart » de juif) y sont transférés dès le[4].
Ultérieurement, environ 400 détenus sont mis à la besogne dans cecamp d'internement et de travail forcé. Après l'évacuation de ces derniers versDrancy, organisée le à l'approche desForces armées des États-Unis, les bâtiments, bombardés le, sont reconstruits à l'identique puis finalement démolis.
Le dernier vestige disparait en 1997 avec les deux plaques commémoratives, apposées dans les années 1950 pour rappeler l'existence de ce camp et honorer la mémoire des internés. Trois nouvelles plaques les remplacent, dont deux sont fixées sur des lampadaires et une apposée sur l'immeuble contemporain portant lesnos 41 et 43[4].
Contrairement à uneidée reçue largement diffusée, le camp d'Austerlitz ne se trouvait pas à l'emplacement dusite de Tolbiac de la Bibliothèque nationale de France. Ce dernier est implantéquai François-Mauriac, dans le prolongement du quai Panhard-et-Levassor, à une distance de plusieurs centaines de mètres[4],[5].
Le camp d'Austerlitz est détruit par unebombe incendiaireallemande, le 26 août 1944[6].