Cyrus le Grand avait désigné Cambyse comme son héritier bien avant sa mort, au détriment de son fils cadetBardiya, ce qui entraîna une certaine rivalité entre les deux frères. Les premières années du règne de Cambyse après son accession au trône en sont mal connues ; on sait seulement qu'il acheva la conquête des pays d'outre-Euphrate en s'emparant de laPhénicie et deChypre. Ces deux victoires sur des empires maritimes permirent à la Perse de se munir d'une flotte très puissante.
Cambyse est le fils deCyrus le Grand.Hérodote (III, 1) rapporte trois traditions concernant sa mère. Cyrus, après la conquête de laPalestine, avait des vues sur l'Égypte. Conseillé par un mage égyptien, il exigea dupharaonAmasis qu'il lui envoyât une de ses filles. En fait, Amasis envoya Nitètis, une fille du précédent pharaon,Apriès. D'après la tradition égyptienne, Nitètis épousa Cyrus et donna naissance à Cambyse. D'après la tradition perse, Nitètis épousa Cambyse. Enfin, une autre tradition rapporte queCassandane était la mère de Cambyse, et que celle-ci fut tellement jalouse de Nitètis que son fils lui jura de la venger.
Cambyse épouse ses demi-sœurs, Atossa et Méroé, et sa sœur Roxane, il n'a pas d'enfant connu.
Que cette histoire soit véridique ou pas, Cambyse projette de conquérir l'Égypte en 525 av. J.-C., car le pays est dans une situation critique. Le pharaonAhmôsis II est mort l'année précédente,Psammétique III lui a succédé mais deux alliés de poids lui font défaut :Polycrate de Samos, le maître tout puissant desCyclades s'est rallié à Cambyse, ainsi quePhanès d'Halicarnasse(en), chef desmercenaires cariens du pharaon, qui avait une excellente connaissance de l'Égypte, en particulier des voies d'accès. C'est pourquoi, après avoir conquisGaza, qui servira de tête de pont à toutes les campagnes vers l'Égypte, l'armée perse traverse leSinaï avec l'aide des tribus arabes.
En outre, les Assyriens avaient déjà contrôlé l’Égypte à la fin duVIIe siècle av. J.-C. Ils savaient que l'armée égyptienne était incapable de faire face aux tactiques supérieures des Mésopotamiens et ils avaient tout à fait connaissance de la culture égyptienne, ce qui leur permit de remporter la victoire.
L'armée égyptienne s'était massée àPéluse, porte d'entrée de l'Égypte, à l’extrémité nord-est dudelta du Nil.
Les Perses attaquèrent une première foisPéluse en 525 av. J.-C. mais furent repoussés par les forces du pharaon Psammétique III.
La légende prétend que Cambyse, qui connaissait le culte que les Égyptiens vouaient aux chats, fit rassembler tous les chats errants des environs. Ses soldats en capturèrent environ 600. Il les fit attacher ou coller vivants sur les boucliers de ses soldats et exigea la reddition de Péluse[1]. Les Égyptiens, soucieux de ne pas encourir la colère deBastet, déesse égyptienne protectrice mais aussi vengeresse du foyer sous les traits d'une féroce lionne ou chatte, obtempérèrent.
Comme Cyrus avec l'empire desMèdes, Cambyse reprend à son compte les conquêtes en cours de l'Égypte vers laCyrénaïque, et vers l'Éthiopie.Cyrène se soumet sans combattre.
En revanche la campagne vers l'Éthiopie est un échec. Les troupes phéniciennes de l'armée perse refusent de s'attaquer àCarthage. C'est pourquoi l'expansion de l'empire perse sous Cambyse s'arrête en Égypte. Maître du pays, Cambyse se fait couronner pharaon de laHaute et Basse-Égypte.
Des fouilles ont néanmoins permis de retrouver dans leSérapéum de Memphis la momie de l'Apis mort pendant le règne de Cambyse ; elle est accompagnée des inscriptions traditionnelles du pharaon perse, indiquant que Cambyse a participé au culte d'Apis comme tout autre pharaon.
Par ailleurs, la cruauté de certains châtiments sous son règne est en fait assez typique des mœurs des souverains perses ; le plus connu d'entre eux est le supplice du jugeSisamnès qui futécorché vif et dont la peau servit à revêtir le siège même où Sisamnès rendait ses jugements.
SelonHérodote, Cambyse envoya une armée pour menacer l'oracle d'Ammon à partir de l'oasis de Siwa. L'armée, composée de 50 000 hommes, aurait traversé la moitié du désert, lorsqu'une violente tempête de sable se leva et ensevelit tous les soldats :
« En effet, les Perses n'atteignirent point Ammon et ne revinrent point en arrière ; voici ce que rapportent les Ammoniens. Au sortir d'Oasis, ils rentrèrent dans le désert ; à mi-chemin d'Oasis à Ammon, comme ils venaient de déjeuner, un coup de vent du sud-est souffla sur eux avec une violence inaccoutumée ; il souleva de tels monceaux de sable qu'il les en couvrit, et de cette manière ils disparurent tous[3]. »
De nombreuxégyptologues et explorateurs commeLászló Almásy ou Tom Brown, ont longtemps considéré cette histoire comme un mythe, l'archéologie n'ayant pu trouver trace de cette armée disparue[4].
En,Orde Charles Wingate, connu plus tard pour être le créateur desChindits, troupes alliées ayant combattu derrière les lignes ennemies contre les Japonais lors de laSeconde Guerre mondiale, chercha sans succès l'armée disparue de Cambyse dans le désert occidental égyptien, alors connu sous le nom de désert libyen.
De à, Gary S. Chafetz, journaliste et écrivain américain, mena pendant six mois une expédition afin de retrouver l'armée perdue de Cambyse à la frontière égypto-libyenne.
Cinq-centstumulus (tombes de stylezoroastrien), dont plusieurs contenaient des fragments d'os, furent découverts. Lathermoluminescence permit de les dater de l'an 1500 av. J.-C., soit mille ans avant l'armée perdue de Cambyse. À son retour au Caire, Chafetz fut arrêté en février 1984 pour avoir détourné un avion en Égypte, malgré l'autorisation écrite que lui avait accordé le Conseil géologique égyptien d'agir ainsi. Il fut retenu24 heures. L'avion se trouve aujourd'hui au musée de la Guerre, au Caire, avec l'inscription : « Capturé d'un espion israélien »[5],[6],[7].
Au cours de l'été 2000, une équipe géologique de l'université de Helwan, à la recherche de pétrole dans le désert occidental égyptien, découvre des fragments de textile bien conservés, des objets de métal ressemblant à des épées et des restes humains que l'on supposa appartenir à l'armée perdue de Cambyse. LeConseil suprême des Antiquités égyptiennes annonça qu'il organiserait une expédition pour explorer le site, mais ne donna plus aucune information[8].
En, deux archéologues italiens, Angelo et Alfredo Castiglioni, annoncèrent la découverte de restes humains, d'outils et d'armes qui dateraient de l'époque de l'armée perse. Ces objets furent trouvés près de l'oasis de Siwa[9]. Ce serait, selon eux la première preuve confirmant le récit d'Hérodote.
En 2014, l'égyptologue Olaf Kaper, de l'université deLeyde, postule que cette armée aurait en réalité été vaincue par les troupes du chef rebelle et futur pharaonPétoubastis III. Il se base pour cela sur des inscriptions retrouvées sur les murs d'un temple de l'oasis de Al-Dakhla. Ces inscriptions donnent les titres et faits de gloire de Petoubastis et parmi ceux-ci, le fait d'avoir vaincu l'armée perse[10],[11].