Vers la fin de l'Empire romain, Cambrai remplaceBavay comme « capitale » de la cité desNerviens. Au début de l'époque mérovingienne, Cambrai devient le siège d'un vasteévêché s'étendant sur toute la rive droite de l'Escaut et le centre d'une petiteprincipauté ecclésiastique qui dépendra duSaint-Empire romain germanique jusqu'au rattachement à la France en1678.Fénelon, surnommé « le Cygne de Cambrai », en fut le plus illustre des archevêques.
Les terres fertiles qui l'entourent et l'industrie textile font sa prospérité auMoyen Âge mais à l'époque moderne, restée à l'écart des grandes voies de chemin de fer, elle s'industrialise moins que ses voisines desHauts-de-France. Occupée et partiellement détruite par l'armée allemande pendant laPremière Guerre mondiale, Cambrai voit se dérouler à ses portes en 1917 labataille où leschars sont pour la première fois utilisés massivement. LaSeconde Guerre mondiale est suivie de reconstructions et d'un rapide développement économique et démographique, brutalement inversé par lepremier choc pétrolier de1973.
De son passé historique mouvementé, cette ville conserve un cadre de vie agréable et, malgré les destructions, un riche patrimoine monumental. Cité aux fonctions locales diversifiées, elle développe à nouveau son économie, notamment dans lalogistique avec le parc e-Valley dédié au e-commerce et au commerce hybride et le futur port intérieur de Cambrai-Marquion sur lecanal Seine-Nord Europe, liés à sa position stratégique sur de grands axes autoroutiers et fluviaux.
La ville de Cambrai est située dans le sud du département du Nord, dont elle est chef-lieu d'arrondissement. Elle appartient au réseau dense des villes du Nord que séparent quelques dizaines de kilomètres :Douai n'est qu'à 24 km,Valenciennes à 29 km,Arras à 36 km,Saint-Quentin à 37 km àvol d'oiseau. La capitale régionaleLille est à 52 km.
La ville est née et s'est développée sur la rive droite de l'Escaut dont la source, dans ledépartement de l'Aisne, n'est guère éloignée de plus de vingt kilomètres.
Les limites communales de Cambrai et celles de ses communes adjacentes.
Cambrai est située sur une nappe decraie duCrétacé qui forme la limite septentrionale duBassin parisien, entre, à l'est, les collines de laThiérache et de l'Avesnois, contreforts desArdennes, et au nord-ouest, les collines de l'Artois. C'est un point relativement plus bas que ces deux régions, appelé « seuil du Cambrésis » ou « seuil de Bapaume », qui facilite le passage entre le sud et le nord : Bapaume (Artois) est à100 mètres d'altitude,Avesnes-sur-Helpe (Avesnois) à143 mètres et Cambrai à41 mètres seulement. Lecanal de Saint-Quentin, lecanal du Nord, les autoroutesA1,A2 etA26, empruntent tous ce passage entre le bassin de laSeine et les plaines du Nord.
Le sous-sol crayeux a permis, comme dans beaucoup de cités médiévales, le creusement d'un réseau de caves, de souterrains et de carrières sous la ville. La médiocre qualité de la craie cambrésienne en réservait l'usage à la fabrication de chaux ou au remplissage, ainsi qu'aux constructions courantes. Pour les édifices prestigieux, on allait chercher la pierre dans les villages voisins :Noyelles-sur-Escaut,Rumilly ouMarcoing[a 1].
La ville est bordée dans toute sa partie occidentale, ainsi qu'au nord et au sud, par les zones alluviales de la vallée de l'Escaut.
Cambrai est bâtie sur la rive droite de l'Escaut[2]. Le fleuve, de débit encore très modeste à Cambrai[3], a joué un rôle capital dans l'histoire de la ville en assurant de multiples fonctions, notamment en permettant, dès l'Antiquité, le transport d'hommes et de marchandises. Cependant, il n'était pas aménagé et traversait de nombreux marais. Ce n'est qu'avec la découverte de charbon àAnzin en 1734 que l'Escaut fut élargi et déclaré navigable en 1780 de Cambrai à lamer du Nord[a 2]. L'Escaut est aujourd'hui le « canal de l'Escaut » en aval de Cambrai.
L'Escaut était également indispensable à de nombreuses activités économiques, telles que la tannerie, la meunerie, la fabrication de sel ou de savon[a 3], ainsi que pour lerouissage dulin dont le tissage représentait une des activités principales de la ville[b 1].
Enfin le fleuve fut utilisé, auMoyen Âge puis parVauban, pour assurer la défense de la ville par l'établissement de zones défensives inondables.
Malgré son rôle important dans l'histoire de la ville, l'Escaut est aujourd'hui très peu intégré au paysage urbain.
Dans l’après-midi du jeudi, une fuite sur la digue du bassin de stockage d’eau de lavage de la sucrerieTereos d'Escaudoeuvres a été constatée. L’eau s’est écoulée dans les parcelles situées à proximité et dans leruisseau « La Râperie », qui se déverse dans l'Escaut. Depuis cette date, des dizaines de milliers de poissons ont été retrouvés morts, faute d'oxygène, dans le Cambrésis, le Valenciennois et jusqu'en Belgique.
L'Office français de la biodiversité a dénoncé une "atteinte grave et durable" au milieu naturel. Une enquête a été lancée par le Procureur de la République.
La justice belge à son tour s'est saisie du sujet et demande toute la clarté à la France. Dans un communiqué, la Région wallonne regrette que la pollution n'ait"jamais été signalée par la France aux autorités belges", en infraction avec une procédure d'alerte internationale. Dans la continuité, elle a immédiatement prévenu la Flandre (autre région belge en aval) et les Pays-Bas de l'imminence de la pollution. La société Tereos a indiqué "assumer ses responsabilités". Sur la base du principe du "pollueur-payeur", le 12 janvier 2023, le tribunal correctionnel de Lille a condamné Tereos à 500 000 euros d’amende et à plus de 9 millions de dommages et intérêts, reconnaissant la « négligence » du groupe dans l’entretien de la digue ; la région wallonne touchera 8,86 millions d’euros au titre du « préjudice écologique ».Corinne Lepage, avocate de la région de Wallonie, réclamait 17 millions d’euros[4],[5],[6].
Cambrai et sa région sont desservis par quatre échangeurs autoroutiers : sur l'A2, la sortie 14 (Cambrai) en provenance deParis et la sortie 15 (Bouchain) en provenance deBruxelles, et sur l'A26 les sorties 8 (Marquion) en provenance deCalais et 9 (Masnières) en provenance deReims.
Pour faciliter l'accès à l'est duCambrésis depuis les autoroutes A2 et A26, alléger la circulation dans la traversée de la ville, et desservir la future zone d'activités de Niergnies, un contournement par le sud a fait l'objet d'unedéclaration d'utilité publique (DPU) le 22 avril 1999. Son tracé a été plusieurs fois modifié et contesté, étant donné qu'il traverse le parc écologique urbain duBois Chenu àProville[16]. Le contournement est en service depuis le 17 septembre 2010[17].
Un projet de contournement par le nord est également inscrit au programme d'études des grands projets départementaux, qui doivent être initiées en 2011[17].
La liaison vers Douai et Lille s'est améliorée après l'électrification de laligne à voie unique Douai – Cambrai en 1993, initialement destinée à la mise en service de relationsParis-Nord – Cambrai parTGV via Douai, mais qui ont été ultérieurement supprimés
Les liaisons directes en semaine sont :
25 trains par jour, avec un temps de parcours d'environ30 minutes, versDouai
24 trains par jour, avec un temps de parcours souvent inférieur à une heure, vers laGare de Lille-Flandres
21 trains par jour, avec un temps de parcours d'environ50 minutes, versValenciennes
5 trains par jour, avec un temps de parcours d'environ40 minutes, versSaint-Quentin (en passant parCaudry)
1 train par jour, avec un temps de parcours d'environ2 heures, versParis
Hormis le TER direct quotidien entre Cambrai et Paris, les liaisons vers Paris les plus fréquentes peuvent se réaliser avec une correspondance enGare de Saint-Quentin. La liaison directe s'effectue en 1h55 aux heures de pointe (matin et soir). Les autres trajets sont plus longs en journée, entre 2h10 et 3h (viaSaint-Quentin). Il est également possible de se rendre à Paris depuis Cambrai en utilisant la correspondance TGV directe en Gare deDouai
Fin 2018, leConseil régional des Hauts-de-France a passé commande de 19 nouvelles rames Omneo Premium auprès de Bombardier (en remplacement des anciens Corails) qui desserviront les anciennes LignesTET aujourd'hui Lignes TER à part entière[18] :
Paris <> Amiens
Paris <> Saint-Quentin <> Maubeuge – Cambrai
Cette commande devrait permettre d'augmenter le nombre de trains directs entre Cambrai et Paris tout en augmentant leur vitesse, créant ainsi des liaisons plus rapides avec un confort bien supérieur (prise électrique - USB, service de restauration légère à bord des trains, liseuse...)
Lagare de Cambrai-Annexe, en 1913.La gare du Cambrésis, ancienne tête de ligne des Chemins de fer du Cambrésis.
Dès 1833, le conseil municipal sollicite le passage d'une ligne de chemin de fer par Cambrai. Toutefois, le tracé par Arras et Douai, vers Lille, avec un embranchement vers Valenciennes, est préféré en 1845. Il ne restait donc qu'à relier Cambrai à cette ligne, ce qui n'est réalisé qu'en 1878, par une ligne àvoie unique et sinueuse entre Cambrai et Douai. Entretemps, Cambrai est reliée, en 1858, à la ligne Paris – Bruxelles par laLigne de Busigny à Somain[c 2].
La gare de Cambrai-Ville était également le terminus d'une ligne à voie normale secondaire à usage agricole, ouverte en 1898 et aujourd'hui hors-service, de laCGL/VFIL, reliantCambrai à Marquion et à Boisleux-au-Mont[a 1].
Le schéma régional des transports duNord-Pas-de-Calais évoque trois axes ou projets qui concernent Cambrai :
L'amélioration des liaisons Douai – Cambrai
La construction d'une Ligne de chemin de fer nouvelle entre Cambrai, Marquion et Arras, en liaison avec le projet duCanal Seine-Nord Europe, avec l'implantation d'uneZone d'Activités à Marquion
La« recherche d’une liaison d’Orchies vers Cambrai[20] ».
Un projet de « Réseau Express Grand Lille » (REGL), visant à améliorer la desserte ferroviaire dans le « Grand Lille », et dont la mise en service est prévue à l'horizon 2030, était ouvert au débat public de au[21].
Par ailleurs une liaison fluviale entre Paris et le Nord a été projetée dès l'époque deMazarin et deColbert. La construction ducanal de Saint-Quentin, entreChauny sur l'Oise et Cambrai, est reprise en 1802 sur l'ordre deNapoléonIer et achevée en 1810, après le percement dutunnel de Riqueval. Le canal et le tunnel sont inaugurés en grande pompe le par l'Empereur et l'impératriceMarie-Louise. Le canal de Saint-Quentin a connu un trafic intense, mais depuis 1966, date de l'ouverture ducanal du Nord, il a perdu beaucoup de son importance et s'est tourné vers letourisme fluvial
Cambrai est à proximité immédiate de deux aérodromes :Cambrai-Épinoy, au nord-ouest, dont l'usage était réservé à labase aérienne 103 jusqu'à sa fermeture en 2012, etCambrai-Niergnies, à cinq kilomètres au sud-est, ouvert à l'aviation de loisirs et d'affaires.
Dès 1897, c'est-à-dire dès l'achèvement de l'arasement des fortifications, la ville envisage la construction de lignes detramways électriques. C'est une solution d'une grande modernité pour l'époque puisque la traction électrique n'est apparue qu'en 1881 et que le développement de ce mode de transport n'a pris une véritable ampleur qu'à partir de 1895 à Paris et en région parisienne. En 1903 est inauguré le réseau dutramway de Cambrai concédé à la Compagnie des tramways de Cambrai, long de 16 km[b 2] et qui compte5 lignes[24]. Après la Première Guerre mondiale le réseau, non rentable, n'est pas remis en service[a 4].
Le réseau est exploité depuis le par la société Place Mobilité Agglomération de Cambrai[26].
Le Pays du Cambrésis (chargé de la réalisation duSCoT du Cambrésis) réalise un schéma directeur vélos afin de développer un réseau de pistes et aménagements cyclables continu à l'échelle de l’intercommunalité[27]
Au, Cambrai est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[28].Elle appartient à l'unité urbaine de Cambrai[Note 3], une agglomération intra-départementale regroupant huit communes, dont elle estville-centre[Note 4],[29],[30]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cambrai, dont elle est la commune-centre[Note 5],[30]. Cette aire, qui regroupe 64 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[31],[32].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (67 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (62,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :zones urbanisées (56,4 %),terres arables (32 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (8,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,7 %), forêts (0,6 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[33]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Photographie ancienne d'un panorama de la ville de Cambrai
Le noyau ancien de Cambrai s'est établi sur une modeste élévation qui domine, sur la rive droite, la zone marécageuse de la vallée de l'Escaut. Des indices donnent à penser qu'uncastrum avait été édifié à cet endroit, bien que la rareté des fouilles réalisées à Cambrai n'en ait apporté aucune preuve archéologique[b 3],[c 3]. Avec sa superficie de4,40 hectares, ce castrum de taille fort modeste était beaucoup plus petit que ceux deBoulogne (13ha) ou deReims (56ha) par exemple.
Desfaubourgs s'étaient développés, à l'époque de la prospéritémérovingienne, au nord et à l'ouest du castrum primitif, autour des églises Saint-Vaast et Saint-Aubert. Le pillage de la ville par lesVikings en décembre880 convainquit l'évêque Dodilon de renforcer et d'agrandir les fortifications : la nouvelle enceinte qu'il fit construire tripla la superficie de la ville[b 4]. Au sud-est, sur un monticule appelé Mont-des-Bœufs, l'évêqueGéry avait fondé en 595 une abbaye, d'abord dédiée à saint Médard et à saint Loup, puis, après la mort du fondateur, à Géry lui-même. Cette abbaye était certainement elle aussi protégée par une enceinte. L'espace qui séparait ces deux noyaux urbains accueillait les marchés et les foires[b 5].
Plan de la ville datant de 1649Plan de 1710
Ces deux quartiers furent soudés auXIe siècle lorsque l'évêqueGérardIer fit construire, au sud-est de la ville et à l'est du Mont-des-Bœufs, les églises Saint Nicolas et duSaint Sépulchre. L'hôtel de ville, le grand marché, la boucherie et divers corps d'artisans s'installèrent dans ce nouvel espace urbain que l'évêqueLiébert fit protéger par un rempart de terre. Aujourd'hui encore la grand-place, le marché couvert, et quelques noms de rues (rue des Liniers, des Rôtisseurs, des Chaudronniers, des Cordiers) rappellent cette étape du développement urbain[b 6].
C'est probablement sous les épiscopats des évêquesGérardIer, Liébert etGérardII, auXIe siècle, que fut construit lechâteau de Selles, forteresse située au bord de l'Escaut au nord-ouest de la ville. AuXIIIe siècle l'évêqueNicolasIII de Fontaines y ordonna des travaux pour le mettre « sur un bon pied de défense »[34]. Ce château, propriété des évêques-comtes, était destiné autant à surveiller la ville qu'à en assurer la défense. Sa fonction militaire prit fin auXVIe siècle lorsqueCharles Quint, s'étant emparé de la ville, ordonna la construction sur le Mont-des-Bœufs, au nord-est de la ville, d'une citadelle pour laquelle on rasa800 maisons et l'abbaye de Saint-Géry[b 8]. Dès lors le château de Selles fut utilisé comme prison.
« Cambrai est une des villes les plus inaccessibles qu'on puisse imaginer ; ses fortifications ont une apparence formidable quand on suit les chemins couverts étroits et tortueux, traversant des fossés remplis par l'Escaut. Des remparts d'une hauteur extraordinaire la closent. Des portes à peine suffisantes pour une voiture et semblables à des tunnels conduisent à la cité. Tout cela commandé par une citadelle d'aspect fort rébarbatif bâtie au sommet du Mont Saint-Géry. »
Le démantèlement des fortifications, demandé par pétition dès 1862, ne fut finalement accepté par l'État que30 ans plus tard[b 9]. Les travaux durèrent six ans et transformèrent l'aspect de la ville par la construction d'une ceinture de largesboulevards, la vente de nouveaux terrains à bâtir, le raccordement de la ville à ses faubourgs, l'établissement de jardins publics.
Entrée de l'Escaut dans la ville par la porte des Arquets (carte postale du début duXXe siècle)
Cambrai s'est édifié en bordure de la large zone marécageuse de la vallée de l'Escaut qui ceinture toute la partie occidentale de la ville, duchâteau de Selles au nord à la porte du Saint-Sépulcre au sud : jardins humides, étangs, prairies, viviers et marais formaient une zone inondable parfois aussi utilisée pour la défense de la ville.Le faubourg de Cantimpré, qui relie le cœur ancien à l'Escaut situé en contrebas à l'Ouest, avait été rehaussé de plusieurs mètres[a 6]. Deux bras de l'Escaut, les Escautins, s'en séparaient avant son entrée dans la ville médiévale : l'Escauette et le Clicotiau, qui baignait les murs du noyau urbain ancien. Ces ruisseaux étaient probablement dus à la main de l'homme car ils ne correspondent pas à des accidents de terrain naturels, mais on ignore si leur origine remonte à l'époque romaine ou est postérieure.
Tout au long duMoyen Âge, et encore à l'époque moderne, l'Escaut et ses bras nécessitèrent des travaux constants : réparation de digues, rehaussement de chaussées, redressement du lit, creusement de fossés pour régulariser le cours du fleuve, prévenir les inondations et assurer autant que possible un niveau d'eau régulier, dont dépendaient les moulins et tanneries. Malgré ces travaux les inondations étaient fréquentes[a 7]. L'absorption des eaux pluviales et ménagères descendant des quartiers supérieurs de la ville était aussi un problème. Bouly parle encore en 1842, dans sonHistoire de Cambrai et du Cambrésis, des « torrens rapides que [les eaux pluviales] forment aujourd'hui en roulant jusqu'à l'Escaut »[35]. AuMoyen Âge le « flot d'el kayère » (ou « flot de la chaise »[Note 6]), proche de la grand-place actuelle, était une retenue d'eau creusée pour « bailler cours aux eaues tombans du ciel », autrement dit pour contrôler l'écoulement des eaux de pluie. AuXIXe siècle on construisit des aqueducs pour acheminer ces eaux, et les rues furent pavées. En 1926 encore on construisait, rue Blériot, des galeries drainantes.
L'assèchement des terrains humides qui entourent la ville commence en 1804. Les travaux se terminent en 1951 avec l'assèchement du riot Saint-Benoît proche du stade de la Liberté, lui-même construit sur cette zone humide que dominaient les anciens remparts, et en 1953 avec la couverture du Clicotiau[a 3].
Sur la Grand-Place le cahier des charges de la reconstruction a imposé un style « régional »Ruines du centre-ville, en 1917
Les destructions occasionnées par laPremière Guerre mondiale nécessitaient une reconstruction du centre. La municipalité organisa un concours, que remportaPierre Leprince-Ringuet. Son projet, s'inspirant à la fois d'un goûtrégionaliste et du stylehausmannien, remaniait entièrement le tracé des voiries issu duMoyen Âge. Il s'agissait de reconstruire une ville moderne. L'architecteLouis Marie Cordonnier en traça les perspectives pour les élus[a 8] :
« Le centre de la ville est entièrement rasé et détruit. Vous avez donc le champ libre. Votre devoir est de refaire une ville agréable, moderne, conservant son caractère. Agir autrement serait un crime dont vous seriez responsables devant les générations futures. Vos rues étaient étroites, sinueuses: redressez-les, rectifiez-les, élargissez-les. Vos maisons étaient incommodes, obscures, malsaines: Imposez dans vos cahiers des charges des obligations d'hygiène, d'aération, d'éclairage. »
Le plan de Leprince-Ringuet ne sera que partiellement réalisé, mais des rues sont supprimées, d'autres élargies, des voies nouvelles sont créées comme l'avenue de la Victoire.
Les nouvelles destructions dues aux bombardementsalliés d'avril à août1944 nécessitent à nouveau une reconstruction. Il s'agit surtout, dans les années qui suivent laSeconde Guerre mondiale, de reloger les sinistrés et de faire face à l'expansion démographique. La priorité est donnée à la maison individuelle, et de nouveaux quartiers apparaissent, tel le lotissement « Martin-Martine » au sud-est de la ville. Dans les années 1980 la municipalité s'emploie à restaurer et mettre en valeur le patrimoine ancien.
Cambrai comptait 16 256 logements en 2007, dont 14 745 étaient occupés en tant que résidences principales[36].
La proportion de logements individuels y est plus forte que dans le reste du pays (61,5 % contre 56,8 %). On peut y voir à la fois une tendance régionale (73,9 % de logements individuels pour le Nord-Pas-de-Calais)[36] et aussi une conséquence de la présence à Cambrai du siège social duGroupe Maison Familiale, promoteur de maisons individuelles d'envergure nationale particulièrement actif dans les années 1960 à 1980. Du fait de la taille relativement modeste de la ville et de la forte proportion de maisons individuelles, Cambrai comporte peu de « grands ensembles » où se concentrent les problèmes sociaux.
Lesrésidences principales dominent largement, à 90,6 % contre 83 % pour le reste du pays, et on note surtout la très faible proportion derésidences secondaires à Cambrai : 0,3 % contre 9,2 % pour la moyenne nationale[37].
Une rue du lotissement « Martin Martine » duGroupe Maison Familiale, habitat caractéristique des années 1960 - 1970Habitat ancien dans le vieux Cambrai
La proportion de propriétaires, à 46,4 %, est plus faible que dans le reste du pays (54,7 %) ou dans la région (55,1 %). Les locataires sont donc nettement plus nombreux, 50,5 % à Cambrai contre un peu plus de 40 % dans la région et en France. Parmi les logements en location, la proportion de logementsHLM, à 19,2 %, suit la tendance régionale (20,4 %), qui est nettement supérieure à la moyenne nationale (16 %)[37],[Note 7].
L'âge des logements à Cambrai se distingue à la fois des moyennes régionale et nationale. Les logements sont en moyenne plus anciens à Cambrai que dans la région ou le pays. La proportion de logements « anciens » (antérieurs à 1949), est proche de la moyenne régionale (40,6 % à Cambrai contre 39,9 % pour la région) mais nettement supérieure à la moyenne française de 32,9 %. Les logements construits entre 1949 et 1974 représentent quant à eux 42,9 % du total à Cambrai, nettement au-dessus des 31,5 % de la région et des 33 % du pays. On peut sans doute expliquer cette proportion élevée par les nécessaires reconstructions qui ont suivi les destructions de laSeconde Guerre mondiale, ainsi que par les programmes de construction de logements du Groupe Maison Familiale, mentionné plus haut, dans les années 1960 et 1970. Les logements plus récents sont relativement moins nombreux dans la ville que dans le reste de la France ou même dans la région : 11,8 % des logements à Cambrai ont été construits entre 1975 et 1989, contre 21,7 % dans la région et 23,7 % en France ; 4,6 % ont été construits depuis 1990, contre 6,8 % dans le Nord-Pas-de-Calais et 10,4 % en France[36]. C'est probablement la conséquence du moindre dynamisme économique et démographique de la ville ces dernières années.
Enfin les logements sont légèrement mieux équipés à Cambrai que dans le reste de sa région, mais plutôt moins bien que la moyenne française[36] : 3,8 % n'ont ni baignoire ni douche (2,3 % en France, 4,7 % dans la région), 86,6 % ont le chauffage central (78,2 % dans la région, 84,1 % en France), et 4,3 % ont deux salles d'eau (4,4 % dans la région, 10 % en France).
La communauté d'agglomération cherche à améliorer la qualité de l'habitat par divers moyens : encourager la remise sur le marché de logements inoccupés, élargir l'offre de logements adaptés pour les personnes âgées ou handicapées, augmenter l'offre de locations, promouvoir la construction de logements plus économes en énergie. La création de 960 nouveaux logements sociaux est prévue sur six ans, de 2008 à 2014[38].
LeContrat urbain de cohésion sociale signé en 2007 avec la ville et la communauté d'agglomération était le premier du département du Nord. Cinq quartiers, non classés « zone urbaine sensible », sont concernés : le centre ancien où subsiste un habitat vétuste, les cités « Amérique » et « La Forêt », constituées principalement d'habitat collectif, et les cités « d'Esnes » et « de Guise » où domine l'habitat individuel[38]. Depuis 2015, la ville compte quatrequartiers prioritaires : vieux-centre, Amérique, Saint-Roch et Esnes, pour un total de 5 100 habitants en 2020 et un taux de pauvreté atteignant jusqu'à 43 %[39].
la réhabilitation du centre du quartier Martin-Martine, et notamment la transformation en coulée verte de l'espace réservé à l'origine pour une « pénétrante urbaine » jamais réalisée[41] ;
l'aménagement de la place du 9-Octobre autour de l'église Saint-Géry ;
le réaménagement du quartier de la gare en « pôle d'échange » : une étude sur l’aménagement du pôle d’échanges multimodaux de Cambrai a été lancée en 2007 par la communauté d’agglomération de Cambrai en partenariat avec la ville, le département du Nord et la région, avec pour finalité le réaménagement urbain du quartier de la gare et l'amélioration de l’intermodalité[42].
D'autre part lePlan local d'urbanisme s'articule autour de huit thématiques : « Cambrai, un pôle urbain à la campagne », « Préserver et valoriser l'espace naturel, rural et agricole », « Reconquérir et restructurer », « Rendre pleinement à Cambraison urbanité », « Prendre appui sur la ville d'histoire », « Sauvegarder et protéger l'environnement, améliorer la qualité du cadre de vie », « Assurer un développement économique et durable », ou encore « Maîtriser les déplacements et favoriser les mutations des modes de transport »[43].
Le lieu est attesté sous la formeCamaracum auIVe siècle dans latable de Peutinger etCameracum (sans date). On y reconnait le suffixe gallo-roman d'origine celtique-acum « lieu de », « propriété de », précédé d'un élément non identifié avec certitude.Albert Dauzat etCharles Rostaing[44] proposent le nom de personne de type gallo-romainCamarus.
Cet anthroponyme se retrouve aussi dansChambray (Eure) (Cambracus 1011,Cameragus vers 1025). Les variantesCambarius etCamarius expliqueraient égalementCambayrac,Chambry,Chamery,Chémery, etc. François de Beaurepaire[45] note qu'il peut s'agir aussi d'un thème pré-latincamar oucambar, cependant Xavier Delamarre[46] cite le nom de personneCambarius qu'il considère comme basé sur le mot gauloiscambo- 'courbe' (cf. vieil irlandaiscamb,camm 'courbe', « courbé », « tordu »).Camarus serait donc une variante de ce surnom gaulois signifiant « celui qui est courbé ».
La forme Cambrai est de type normanno-picard avec C dur, caractéristique du nord de laligne Joret et correspond donc à la forme de type francien Chambray. En outre, le nom de la ville s'écrivaitCambray jusqu'à laRévolution française.
Elle est connue sous le nom deKamerijk ennéerlandais[47] (en contexte historique) et autrefois deKamerich enallemand. LeCambrésis est une ancienne province et région naturelle du nord de la France dont la capitale est Cambrai. Cambrésis vient du latin médiévalpagus Cameracensis (XIIe siècle).
C'est à l'époquemérovingienne, marquée par une longue période de paix, que Cambrai devient véritablement une ville. Les évêchés d'Arras et de Cambrai sont fusionnés, puis le siège transféré à Cambrai, centre administratif de la région. Les évêques qui se succèdent (Vaast,Védulphe,Géry, Aubert) fondent des églises où sont déposées des reliques et Cambrai prend l'aspect et les fonctions d'une véritable ville[b 11].
À la suite dutraité de Verdun, Cambrai se retrouve ville frontière du royaume « médian » deLothaireIer avec celui « occidental » de Charles le Chauve
Par un diplôme publié le 30 avril 948 àAix,OttonIer accorde à l'évêque les pouvoirs temporels sur la ville[b 12]. Ces pouvoirs seront étendus en 1007 à tout le Cambrésis parHenriII[b 13]. La ville de Cambrai et le Cambrésis sont dès lors une principauté ecclésiastique, comme celle deLiège, indépendante mais rattachée au Saint-Empire[48], tandis que lepouvoir spirituel de l'évêque s'exerce sur unimmense diocèse qui s'étend sur toute la rive droite de l'Escaut jusqu'àMons,Bruxelles etAnvers[49]. En 953, lesMagyarsassiégèrent Cambrai qui résista à toutes leurs attaques[50].
Le beffroi de Cambrai, ancien clocher de l'église Saint-Martin, symbole des libertés communales
En 958, Cambrai voit naître l'un des premiers soulèvements communaux en Europe : ses habitants se révoltent contre l'évêqueBérenger, issu de la noblesse saxonne et impopulaire[b 14]. Cette rébellion est sévèrement réprimée mais l'affrontement renaît auXe siècle. Cambrai a fait partie duduché de Basse-Lotharingie dès sa création en 959. Ce duché était l'un des cinqduchés ethniques germaniques de laFrancie orientale. Lacommune insurrectionnelle est à nouveau proclamée en 1077[51]. Les affrontements avec les évêques se poursuivent tout au long duXIIe siècle : entre 1077 et 1215 les bourgeois obtiennent à quatre reprises au moins une charte de franchise, qui à chaque fois finit par leur être retirée par les efforts conjugués des évêques et des empereurs. Cette période troublée s'achève en 1227, quand les bourgeois doivent finalement renoncer à leurs chartes. Cependant, la « Loi Godefroid » promulguée par l'évêque leur laissait, en fait sinon en droit, un certain nombre des libertés conquises dans la gestion des affaires communales[52].
En 1235 ou 1236,Robert le Bougre,inquisiteur, de passage à Cambrai, envoya au bûcher plusieurs victimes dont Alayde ou Aelais, « la erbière », sorcière ou empoisonneuse, sans doute hérétique. Elle avait su donner le change et se faire un renom de vertu et de charité. Elle était "conneute fu jusq'en Auxuerre" mais, âgée d'environ40 ans, ne put échapper à Robert le Bougre[53].
En 1543, Cambrai est rattachée aux domaines deCharles Quint qui y fait construire une puissantecitadelle.
En août 1595, la ville et la citadelle sont prises par les espagnols.
En 1630,Richelieu, souhaitant contrer la puissance de l'Empereur et de l'Espagne, renouvelle l'alliance de la France avec lesProvinces-Unies. L'effort principal de la France doit se porter sur lesPays-Bas espagnols, et un plan de partage est établi avec les Hollandais, la France devant recevoir Le Hainaut, le Cambrésis, l'Artois, une grande partie des Flandres ainsi que le Luxembourg et le comté de Namur[54]. Laguerre est déclarée à l'Espagne en 1635 : il s'ensuit unelongue série de guerres qui, aggravée par des crises de subsistance et des épidémies, va meurtrir leCambrésis[b 17].
Mazarin essaie vainement, en1649, de s'emparer de la ville en la faisant assiéger parHenri de Lorraine-Harcourt et parTurenne. Un régiment espagnol venu deBouchain réussit à pénétrer dans la ville, dont le siège est levé. En 1657, le vicomte de Turennes'empare de Cambrai. À nouveau 4 000 cavaliers sous le commandement deCondé, passé au service de l'Espagne, réussissent à y pénétrer, et Turenne abandonne la ville[b 18].
Adam François van der Meulen,La prise de Cambrai, 1677, Musée de Cambrai.
En1672, leshostilités reprennent contre la République protestante des Pays-Bas et se poursuivent dans les années suivantes. En 1676,LouisXIV, qui veut« assurer à jamais le repos de ses frontières », porte l'essentiel de ses efforts contre l'Espagne, et occupeCondé puisBouchain. Le, les troupes françaisesprennent d'assaut Valenciennes et se dirigent vers Cambrai, la place la plus forte des Pays-Bas[b 19], qui est atteinte le20[55]. Le 22 marsLouisXIV se porte en personne devant la ville[b 20]. Le 2 avril, les Français investissent une partie de la place. Le 5 avril, la ville se rend, avec les mêmes avantages que Lille en 1667[b 21], mais la garnison espagnole se réfugie dans lacitadelle et le siège se poursuit jusqu'au 17 avril. Après29 jours de siège, le roi fait son entrée dans la ville, le lundi de Pâques 19 avril[b 22].LouisXIV nomme alors lemarquis de Césen gouverneur, qui nomme 14 nouveauxéchevins tout en gardant le mêmeprévôt.
Par letraité de Nimègue signé le, l'Espagne abandonne Cambrai, définitivement annexée par la France.
L'influence française va transformer l'architecture et l'urbanisme de la ville. Les pignons des maisons sur rue sont proscrits et la cité s'embellit d'hôtels particuliers. Les fortifications sont renforcées d'ouvrages avancés.Le premier archevêque nommé par le roi estFrançois de Salignac de La Mothe-Fénelon. Le « Cygne de Cambrai » y écrit lesMaximes des Saints. Son zèle est inlassable pour éclairer les fidèles et convertir les infidèles.
Tableau, dans l'église de Miniac-Morvan (35), représentant les quatre sœurs d'Arras dans la charrette qui les conduit vers la guillotine à Cambrai le 26 juin 1794.
En 1796, la cathédrale, « merveille des Pays-Bas », est vendue le 6 juin 1796 à un marchand qui n'en laisse que la tour[d 2]. Privée d'appui, elle s'effondre en 1809[d 3].
Le boulevard Faidherbe, tracé en 1898 sur l'emplacement des remparts.
En septembre 1914, l'armée allemande occupe la ville , pour une durée de plus de quatre ans et qui fut marquée par des scènes de pillages, de réquisitions et d'arrestations d'otages. Du 20 novembre au 7 décembre 1917, les environs de la ville de Cambrai furent le théâtre de labataille de Cambrai, qui vit pour la première fois l'utilisation massive destanks.
En novembre 1918, les Allemands incendièrent le centre de la ville avant de la quitter, détruisant l'hôtel de ville ainsi que les archives municipales. Au total, plus de 1 500 immeubles sur les 3 500 que comptait Cambrai furent totalement détruits. Tout le centre était à reconstruire, tâche qui fut confiée à l'architectePierre Leprince-Ringuet[b 25],[b 26].
À partir du 27 avril et jusqu'au 18 août 1944, 18 raids aériensalliés, dirigés contre les voies ferrées, tuent250 personnes et détruisent 1 700 immeubles[b 27], soit plus de 50 % de la ville[61]. Les premiers chars américains entrent dans la ville le 2 septembre.
Après la Libération, la priorité est à la reconstruction. Une municipalité d'« union de la gauche » est élue lors des élections municipales des 29 avril et 13 mai 1945, conduite parRaymond Gernez qui restera à la tête de la ville jusqu'en 1977, promouvant un socialisme modéré[b 28]. Dès 1947, la ville soumet au ministère de la reconstruction un projet élaboré. La municipalité donne la priorité à la construction de maisons individuelles : LaMaison du Cambrésis, plus tardMaison Familiale, société coopérative d'HLM, contribue largement à la reconstruction de la ville[b 29]. La population de la ville progresse, tandis que l'arrondissement tend à se dépeupler. En même temps, la ville perd des emplois industriels et se tertiarise mais ce sont les administrations publiques qui fournissent le plus gros des emplois[b 30].
Elle était depuis la création du département du Nord (en 1790) lechef-lieu des cantons deCambrai-Est et deCambrai-Ouest[62]. Dans le cadre du redécoupage cantonal effectué en février et mars 2014 par le gouvernement, cette circonscription administrative territoriale a disparu et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale , avec comme obligation légale de présenter, pour chaque parti politique, de présenter deux candidats de sexe différent.
Dans l'ensemble, le vote à Cambrai est peu différent du vote national, mais le taux d'abstention y est souvent plus élevé : par d'exemple, il était de 34,86 % au référendum de 2005 (contre 30,63 %) ; 22,07 % au premier tour de l'élection présidentielle de 2007 (contre 16,23 %) ; 38,13 % au premier tour des élections législatives de 2002 (contre 35,58 %).
Les électeurs cambrésiens semblent aussi plus circonspects vis-à-vis de l'Union européenne que les Français en général : leréférendum sur la ratification du traité sur l'Union européenne de1992 a été rejeté à 53,35 %, alors qu'au niveau national, il était approuvé à une courte majorité de 51,04 %. En2005, le projet de loi portant sur la ratification du traité établissant uneConstitution pour l'Europe était rejeté plus largement encore à Cambrai (59,8 % de « non ») qu'au niveau national (54,67 %).
À l'élection présidentielle de 2007, les résultats du second tour sont très proches des chiffres nationaux : 54,07 % pourNicolas Sarkozy et 45,93 % pourSégolène Royal, contre respectivement 53,06 % et 46,94 % au niveau national. Au premier tour,Jean-Marie Le Pen obtenait un résultat un peu meilleur à Cambrai (13,28 %) qu'en France (10,44 %), tandis queFrançois Bayrou était dans la situation inverse (16,77 % contre 18,57).Arlette Laguiller (2,02 %) etOlivier Besancenot (4,77 %) étaient les seuls autres candidats à dépasser 1,5 %. Au second tour de l'élection présidentielle de 2002, Jacques Chirac arrivait largement en tête à Cambrai comme dans le reste du pays mais le score de Jean-Marie Le Pen y était plus élevé (21,11 % contre 17,79 %).
Auxélections législatives de 2007,François-Xavier Villain, candidat apparentéUMP et maire de Cambrai, obtenait 57,42 % dès le premier tour (48,03 % dans la circonscription). De ce fait tous les autres candidats étaient en dessous du pourcentage national de leur parti, par exemple leParti Socialiste à 22,91 % contre 24,73 %, leParti communiste à 3,10 % contre 4,29 % ou l'UDF à 6,21 % contre 7,61 %. Le recul duFront national était aussi marqué à Cambrai (4,14 %) qu'ailleurs (4,24 %). On retrouve une situation proche auxélections de 2002[63].
Lors du premier tour de l'Élection présidentielle de 2017, les quatre premiers candidats ont été :Marine Le Pen (28,50 %),François Fillon (20,22 %),Emmanuel Macron (19,22 %) etJean-Luc Mélenchon (17,41 %). Au second tour, le candidat élu Emmanuel Macron a obtenu 7 419 voix (53,88 %), devançant Marine Le Pen, qui a recueilli 6 350 voix (46,12 %. Lors de ce scrutin, 33,02 % des électeurs se sont abstenus[65]
Lors du premier tour desélections municipales françaises de 2014, la liste DVD menée par le maire sortantFrançois-Xavier Villain obtient lamajorité absolue des suffrages exprimés avec 9 075 voix (72,46 %, 35 conseillers municipaux élus dont 34 communautaires), devançant très largement celles menées respectivement par[66] : - Thierry Basquin (FN, 1 373 voix, 10,96 %, 2 conseillers municipaux et communautaires élus) ; - Yves-Pascal Renouard (PS, 1 050 voix, 8,38 %, 1 conseiller municipal et communautaire élu) ; - Jean-Louis Delhaye (FG, 1 026 voix, 8,19 %, 1 conseiller municipal et communautaire élu). Lors de ce scrutin, 44,92 % des électeurs se sont abstenus.
Lors du premier tour de l'Élection présidentielle de 2022, les quatre premiers candidats ont été :Marine Le Pen (32,85 %),Emmanuel Macron (26,92 %),Jean-Luc Mélenchon (17,21 %) etÉric Zemmour (6,94 %). Au second tour, Marine Le Pen obtient 7 350 voix (52,91 %), devançant le candidat élu Emmanuel Macron, qui a recueilli 6 542 voix (47,09 %). Lors de ce scrutin, 34,32 % des électeurs se sont abstenus[67].
Lors du premier tour desélections municipales françaises de 2020, la liste DVD menée par le maire sortantFrançois-Xavier Villain[68] obtient lamajorité absolue des suffrages exprimés avec 4 367 voix (56,34 %, 32 conseillers municipaux élus dont 25 communautaires), devançant très largement les listes menées respectivement par[69] : - Stéphane Maurice[70] (DVD, 1 129 voix, 14,56 %, 3 conseillers municipaux élus dont 2 communautaires) ; - Jean-Pascal Lerouge[71] (LREM,868 voix, 11,19 %, 2 conseillers municipaux et communautaires élus) ; - Gérard Philippe[72] (RN,402 voix, 5,18 %, 1 conseiller municipal élu) ; - Catherine Dessery[73] (UG,393 voix, 5,07 %, 1 conseiller municipal élu). Lors de ce scrutin marqué par lapandémie de Covid-19 en France, 2 autres candidats ont obtenu moins de 5 % des suffrages exprimés et n'ont donc pas eu d'élus. 65,34 % des électeurs se sont abstenus.
Compte tenu de la population de la commune, sonconseil municipal est constitué de39 membres, y compris le maire et ses adjoints[74]. Pour le mandat 2020-2026, 29 de ses membres sont également membres du conseil communautaire de lacommunauté d'agglomération de Cambrai.
En septembre 2022, le maire réélu en 2020 François-Xavier Villain fait connaître qu'il est gravement malade et, comme le prévoit lecode général des collectivités territoriales[75], se fait suppléer dans ses fonctions de maire par sa première adjointe, Marie-Anne Delevallée[76],[77].
Depuis 1945, quatre maires se sont succédé à Cambrai. La ville, après avoir constamment réélu un mairesocialiste de la Libération à1977 en la personne de Raymond Gernez, est administrée depuis par des mairesRPR ou apparentés à ladroite : Jacques Legendre, François-Xavier Villain puis Marie-Anne Delevallée.
Cambrai est le siège d'un bassin de formation divisé en trois circonscriptions (Cambrai-Nord, Cambrai-Sud et Cambrai-Le Cateau) et dépendant de l'Inspection académique duNord et de l'Académie de Lille[94].
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2010) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Le département gère quatrecollèges : Jules-Ferry, Fénelon[95], Lamartine et Paul-Duez.
La régionNord-Pas-de-Calais gère quatrelycées : Fénelon[95], Paul-Duez[96] et les lycées professionnels Louise-de-Bettignies[97] et Louis-Blériot[98]. Cambrai dispose également d'un établissement privé, l'ensemble Saint-Luc, regroupant trois anciens établissements privés fusionnés à la rentrée 2009 : collège Jeanne-d'Arc, Institution Notre-Dame-de-Grâce (collège et lycée d'enseignement général et technologique) et lycée professionnel La Sagesse[99].
L'antenne de l'UPHF prépare à onze diplômes, qui incluent des DUT, IUP, Master Pro, licences professionnelles (notamment « Actions culturelles et Promotion du Patrimoine » et « Métiers de l'archéologie ») et licences[100].
L'antenne de Lille prépare à l'obtention d'une licence « mention Droit » ou « mention Administration économique et sociale », ainsi que trois licences professionnelles : management des PME PMI, transport de marchandises, métiers de la sécurité[101].
Enfin, l'enseignement catholique, l'ensemble Saint-Luc de Cambrai[99], a constitué un pôle d'enseignement supérieur (Sup'Sagesse) allant de Bac+1 à Bac+5 : BTS opticien, BTS assurance, NRC, MUC, AG et AM, deux licences professionnelles (« Marketing Manager Opérationnel » et « Assurance Prévoyance et Gestion de Biens ») et enfin un Master Professionnel de « Stratégie et Management Entrepreneurial », ouvert entre autres aux créateurs d'entreprises.
Avec près de500 étudiants en alternance, apprentissage ou voie scolaire, Sup'Sagesse[99] constitue un véritable campus de centre-ville, intégrant un internat.
Les autres établissements d'enseignement supérieur à Cambrai sont l'École supérieure d'art de Cambrai[102] et l'Institut de formation en soins infirmiers.
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2010) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
La densité médicale est assez bonne à Cambrai si on la compare avec les moyennes régionale et nationale. Dans la communauté d'agglomération, on compte 2,04 médecins généralistes pour 1 000 habitants (région Nord-Pas-de-Calais et France métropolitaine 1,65) et 1,98 médecins spécialistes pour 1 000 habitants (région : 1,39, France métropolitaine : 1,74)[103].
L'hôpital Saint-Julien, qui accueillait les pauvres et les malades, fut fondé en 1070. Il en subsiste aujourd'hui une chapelle qui jouxte le théâtre municipal. Au cours des siècles suivants, d'autres hôpitaux furent fondés : l’hôpital Saint-Lazare pour les lépreux, l’hôpital Saint-Jean, l’hôpital Saint-Jacques-au-Bois pour accueillir les pèlerins, l’hospice général de la Charité fondé en 1752 pour accueillir les vieillards, les mendiants et les marginaux.
Le Centre hospitalier de Cambrai[104] possède une capacité d'accueil de 770 lits et108 places. Il emploie un personnel médical de 150 agents et un personnel non médical de 1 200 agents. Trois structures annexes sont réservées au long et moyen séjour, à la maternité (1982) et à la psychiatrie (1983-1884). L'Institut de formation en soins infirmiers fut ouvert en 1967.
Les travaux de construction du site actuel commencèrent en 1959, l’installation des patients étant réalisée entre 1966 et 1968. En 2007 ont été entrepris des travaux de modernisation et d’agrandissement du Centre hospitalier.
Le palmarès 2010 des « hôpitaux les plus sûrs » place le Centre hospitalier de Cambrai au11e rang national[105].
Les cliniques privées de Cambrai sont au nombre de trois : clinique Sainte-Marie, clinique Saint-Roch et clinique du Cambrésis.
Cambrai est pour une courte période le siège duParlement de Flandres, de 1709 jusqu'à son transfert àDouai en 1713.
La ville est aujourd'hui dans le ressort de lacour d'appel de Douai. Elle est le siège d'untribunal judiciaire dont le ressort se confond avec les limites de l'arrondissement et d'unconseil de prud'hommes. Ces juridictions sont installées depuis 1992 dans lechâteau de Selles restauré. Avec la réforme de la carte judiciaire lancée en 2007, la ville a perdu sontribunal de commerce et est rattachée à celui de Douai[106].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[107],[Note 8].
En 2022, la commune comptait 31 568 habitants[Note 9], en évolution de −3,37 % par rapport à 2016 (Nord : +0,51 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2009) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
L'unité urbaine de Cambrai comptait 47 138 habitants en 2009[109], et l'aire urbaine 65 986 habitants[110]. Dans d'autres régions moins peuplées, Cambrai serait une ville importante, mais dans leNord-Pas-de-Calais, densément peuplé et urbanisé, la ville et son agglomération viennent loin derrièreLille (1 143 125 habitants),Douai-Lens (552 682),Valenciennes (399 677),Dunkerque (265 974) ouMaubeuge (125 000) et à égalité avecArmentières (58 706).
L'accroissement de la population reprend à un rythme soutenu entre la fin de laSeconde Guerre mondiale et le début desannées 1970 (lesTrente Glorieuses), grâce à l'accroissement naturel (baby-boom et forte régression de lamortalité infantile) et à l'exode rural, qui vide lentement les villages du Cambrésis de leur population au profit (partiel) de la ville de Cambrai. Ce dynamisme montre cependant des signes d'essoufflement dès 1968 : en effet la progression des emplois (+ 27,5 % de 1952 à 1975) n'a pas suivi celle de la population (+ 44,2 %)[b 33].
La courbe s'inverse brutalement à partir dupremier choc pétrolier de 1973. La population de la ville diminue fortement à partir du recensement de 1975, le solde migratoire largement positif des années 1960 devenant négatif, tandis que le solde naturel, qui reste positif, a tendance à se réduire. Nombre d'activités traditionnelles ont disparu (chocolaterie, brasserie, chicorée, tissages, métallurgie…), représentant plusieurs milliers d'emplois.
La population de la commune est relativement jeune.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 36,5 %, soit en dessous de la moyenne départementale (39,5 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 28,1 % la même année, alors qu'il est de 22,5 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 15 148 hommes pour 17 353 femmes, soit un taux de 53,39 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,77 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[112]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,6
90 ou +
2,4
7,4
75-89 ans
12,0
15,1
60-74 ans
18,1
19,3
45-59 ans
18,6
17,8
30-44 ans
15,5
21,6
15-29 ans
19,0
18,3
0-14 ans
14,4
Pyramide des âges du département duNord en 2021 en pourcentage[113]
Cette section doit êtreactualisée. Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en. Raison : Données obsolètes.
La répartition de la population de Cambrai (population active de15 ans ou plus ayant un emploi) parcatégorie socioprofessionnelle[114] montrait en 2007 une sous-représentation des « cadres et professions intellectuelles supérieures » (11,15 %) par rapport à la moyenne française (15,82 %) et inversement des proportions légèrement plus fortes des « ouvriers » (25,47 % contre 23,08 %), des « employés » (31,37 % contre 28,40 %) et des « professions intermédiaires » (26,41 % contre 24,76 %). Le pourcentage d'agriculteurs est naturellement faible à Cambrai (0,42 %).
La répartition de la population de plus de15 ans non scolarisée par niveau d'études[115] montrait en 2007 des taux comparables à ceux de la France métropolitaine pour les niveaux III et IV (baccalauréat ou bac +2 années d'études), mais un retard sur la moyenne française, et même sur la région, en ce qui concerne les études supérieures (niveaux I et II).
Population non scolarisée de15 ans ou plus par diplôme (%)
Plusieurs artistes internationaux dontThe Who ou encoreGenesis se sont produits à Cambrai. Genesis se produit aux Palais des Grottes le 26 février 1975 pour sa dernière tournée avecPeter Gabriel[116].
Le groupe revient l'année suivante, laissant la place de chanteur à leur batteur, Phil Collins.
Le 15 août est la fête communale de Cambrai et un des temps forts de la vie populaire locale. Cette grande fête foraine (ou « ducasse ») se prolonge pendant une dizaine de jours sur la place de l'Hôtel de ville. La journée du 15 août est ponctuée du traditionnel défilé des géantsMartin et Martine, symboles de la cité, et d'un feu d'artifice. Cette fête, à l'origine une procession qui avait lieu le lendemain de laTrinité, remonterait à 1220. Elle fut agrémentée au fil du temps de banquets, de cavalcades et d'un feu d'artifice et était considérée comme une des sept merveilles duCambrésis. Au long des siècles la fête a changé, reflétant les préoccupations des contemporains : après le rattachement à la France, elle est célébrée le 15 août, fête de l'Assomption, pour répondre au vœu deLouisXIII de consacrer le royaume à la Vierge ; en 1790, on célèbre laDéclaration des droits de l'Homme et lafête de la Fédération ; en 1802, avec la signature duconcordat, l'image de Notre-Dame de Grâce est à nouveau portée en procession, renforcée du buste deFénelon. Sous l'Empire on célèbre sa majesté impérialeNapoléonIer. AuXIXe siècle enfin, les intérêts se tournent davantage vers la vie locale, les progrès des sciences et de l'industrie[a 9].
Musicalement, la ville de Cambrai reçoit deux festivals. Le festival de musique classique Juventus. L'association Juventus repère de jeunes solistes européens talentueux. Ils sont nommés, s'ils l'acceptent, « Lauréats Juventus » lors de leur première participation à un festival Juventus. Chaque été les anciens et les nouveaux lauréats se réunissent pendant une quinzaine de jours dans le cadre du festival pour préparer des concerts de musique de chambre dans des conditions exceptionnelles. Juventus, créé en 1991 à laSaline royale d'Arc-et-Senans, s'est fixé à Cambrai en 1998 avec l'aide du conseil général du département[117]. BetiZFest est un festival de musiques alternatives organisé depuis 2003. Il est organisé durant le mois d'avril. Les Féodales sont un spectacle de rue représentant leMoyen Âge. La dernière édition a eu lieu en 2008[118].
L'hôtel de ville de Cambrai est le siège national du Syndicat d'élevage de la race chevaline « trait du Nord ». Le concours national de trait du Nord est traditionnellement organisé le dernier week-end du mois de juillet au palais des Grottes. Rassemblant l'élite de la race, il s'achève le dimanche après-midi sur la place de l’hôtel de Ville par un grand défilé, plus importante présentation festive en France d’une race de chevaux de trait[119].
Les installations incluent six gymnases, deux piscines, dont le stade nautique « Liberté » reconstruit et rouvert en 2008, l'Arsenal de Balagny, construit entre 1581 et 1595, abandonné par l'armée en 1967 et réhabilité en salle de gymnastique, une base de loisirs, un stade dehockey, un stade derugby et de nombreux terrains defootball, dont le stade de la Liberté, siège de l'Athlétic Club cambrésien[122]
En 2010, le journalL'Équipe a classé Cambrai parmi les cinq villes de plus de 20 000 habitants les plus sportives de France, avecLorient,Colmar,Antibes etTarbes. Le prix spécial « sport et handicap » a été décerné à la ville pour son action en faveur de l'accès au sport des personnes handicapées[126].
Le quotidien régionalLa Voix du Nord publie une édition locale.L'Observateur du Cambrésis est un hebdomadaire d'informations locales et d'annonces. Le journal municipalLe Cambrésien est distribué dans toutes les boîtes aux lettres de la ville[127].
Cambrai fait partie du territoire desservi par radio BLC, station de radio associative dont les programmes sont émis depuisCaudry. Les habitants de Cambrai reçoivent également, outre certaines stations de radio nationales, les programmes deFrance Bleu Nord, deChérie FM Cambrai et deRFM Nord[128].
La ville est couverte par les programmes deFrance 3 Nord-Pas-de-Calais et les chaînes nationales de laTNT. Elle reçoit également la chaîne régionaleWéo. Oxygen TV est uneweb TV « 100 % Cambrésis » consacrée aux informations locales[129].
Les Cambrésiens disposent de lieux de culte catholique, protestant et musulman.
Cambrai est le siège d'unarchevêchécatholique,suffragant de celui de Lille depuis le 29 mars 2008. Jusqu'alors, c'était la situation inverse avec l'archidiocèse de Cambrai comme l'archevêché métropolitain et Lille etArras comme ses suffragants. L'archidiocèse de Cambrai inclut les arrondissements de Cambrai, de Valenciennes et d'Avesnes-sur-Helpe. Ledoyenné de Cambrai rassemble treize églises[130] regroupées en deuxparoisses[131] : Notre-Dame de Grâce[132] et Saint Vaast-Saint Géry[133].
La communautébaptiste dispose d'une église évangélique baptiste, avenue de Valenciennes[134], de même qu'il existe une paroisse de l'Église réformée de France, rue du Marché aux Poissons[135].
L'association culturelle et cultuelle marocaine de Cambrai gère lamosquée Al Mohssinine d'Escaudain[136].
Une salle du royaume des témoins de jehovah, rue de Bretagne.
Cambrai est le siège de laChambre de commerce et d'industrie du Cambrésis. En avril 2007, celle-ci décidait de fusionner avec la Chambre de commerce et d'industrie d'Arras, décision remise en question le 4 octobre 2007 par le ministère de tutelle des chambres de commerce et d'industrie[137].
Dès leMoyen Âge, Cambrai est à la fois un marché agricole pour sa région, qui produit surtout des céréales et de la laine, et un centre de tissage (drap,guède, toile, lin,mollequin). Cette double vocation persistera longtemps. La draperie décline à la fin duXIIIe siècle mais elle est remplacée par labatiste et lechambray. La batiste et le chambray, spécialité de la ville sont attribués àJean-Baptiste Cambray, ont contribué à l’essor économique de Cambrai au XVIIe siècle grâce à leur production et leur exportation. Une statue intitulée Batiste, réalisée par l’artisteAlfred Bottiau en l’honneur de Jean-Baptiste Cambray, a été inaugurée en 1950 dans le jardin aux fleurs. Dernière œuvre de Bottiau, il livra la statue en mai 1950. Cette œuvre remplace le Batiste de Guerlain, détruit par les bombardements en mai 1944. Ces étoffes étaient vendues à grande échelle vers les Flandres, les Provinces-Unies, l’Angleterre, les Amériques, la Hollande et l’Espagne. En raison de cette importante activité commerciale, les autorités locales ont renforcé la surveillance des courtiers afin de réguler les prix, prévenir les fraudes et garantir la qualité des tissus. La renommée de la batiste a suscité une forte concurrence, notamment de la part de villes voisines telles queDouai,Saint-Quentin,Chauny etValenciennes, certaines étant accusées d’avoir vendu de la batiste sous l’appellation chambray[139]. La production fléchit à son tour au siècle suivant, mais en 1775 on compte encore 58 000 pièces de batiste marquées à Cambrai[b 34].
Après laSeconde Guerre mondiale, la reconstruction stimule l'industrie du bâtiment. Des entreprises nouvelles se créent à partir de 1950 : bonneterie, mécanique, menuiserie emploient plusieurs milliers de personnes, tandis que disparaissent des fabrications traditionnelles : chicorée, chocolat, brasserie et tissages. La crise économique, à partir des années 1970, dégrade sérieusement la situation de l'emploi.
la zone d'activités de Fontaine-Notre-Dame, à un kilomètre de l'autoroute A26, offre une surface totale de75ha ;
la zone d'activités de Cambrai-sud Proville, à un kilomètre au sud de Cambrai, sur laRN 44, en direction de Saint-Quentin, est consacrée aux surfaces commerciales sur une superficie de40ha.
L'économie cambrésienne s'appuie sur quatre piliers :
L'agriculture qui occupe 1/3 du territoire de la commune ;
l'industrie agroalimentaire, qui tient une place importante dans l'économie de la commune (confiserie, sucrerie, laiterie etc.) en raison d'une forte activité agricole (élevages etcultures céréalièresintensifs) dans l'arrondissement (80 % de la superficie) ;
letextile, surtout présent dans le reste de l'arrondissement (Caudry,Villers-Outréaux…) est représenté à Cambrai par la confection et le linge de maison. La région de Cambrai est associée à celles deCalais et de l'agglomération lilloise au sein dupôle de compétitivité Up-Tex, spécialisé dans les produits textiles haute performance et à la customisation[141].
Le Centre hospitalier de Cambrai, la commune de Cambrai,Auchan, Les Papillons blancs,Cora, TANIS (Chimie, caoutchouc, plastiques), la Compagnie des Engrenages et Réducteurs Messiaen Durand (équipements mécaniques) et le service départemental incendie et secours sont, dans l'ordre, les huit principaux employeurs de l'agglomération, en 2008[142].
En 2008, 263 foyers fiscaux cambrésiens s'acquittaient de l'impôt de solidarité sur la fortune pour un patrimoine moyen déclaré de 1,665 million d'euros et un montant moyen de l'impôt de 5 017 euros[146].
Selon les résultats du recensement de 2006[147], lapopulation active de15 ans et plus de la commune comptait 14 597 personnes, dont 18,4 % étaientchômeurs (France : 11,5 %) et 81,6 % avaient un emploi (France : 88,5 %). Parmi les chômeurs, les plus touchés étaient les « moins de20 ans » (44,39 %) et les « 20 à24 ans » (31,81 %).
La répartition des emplois parsecteurs d'activité fait apparaître le poids prédominant (plus de 80 %) dusecteur tertiaire. Cette répartition reflète le rôle de centre administratif et commercial que joue la commune pour les campagnes environnantes.
Répartition des emplois par domaines d'activité (recensement de 2006)[147]
Domaine
Agriculture
Industrie
Construction
Commerce
Services
Cambrai
1,51 %
13,78 %
5,11 %
14,95 %
64,66 %
Moyenne nationale
3,48 %
15,40 %
6,45 %
13,32 %
61,40 %
La répartition des emplois par catégories socioprofessionnelles fait apparaître une sous-représentation des « cadres et professions intellectuelles », et des « agriculteurs », ainsi qu'une sur-représentation des « professions intermédiaires » et « employés ».
Répartition des emplois par catégories socioprofessionnelles (recensement de 2007)[147],[148]
Catgégorie
Agriculteurs
Artisans, commerçants, chefs d'entreprise
Cadres, professions intellectuelles
Professions intermédiaires
Employés
Ouvriers
Cambrai
0,2 %
4,6 %
11,6 %
28,0 %
34,3 %
21,4 %
Moyenne nationale
2,1 %
5,9 %
15,8 %
24,8 %
28,5 %
22,9 %
Les déplacements domicile-travail se font majoritairement en voiture (73,93 %, France 70,2 %) et on note le faible poids des transports en commun (4,57 % contre une moyenne de 13,53 % en France).
Saint Sébastien, vers 1600, statue d'albâtre provenant de l'ancienne cathédrale de Cambrai démolie à la Révolution, Musée de Cambrai.
Une grande partie du patrimoine monumental de Cambrai a disparu au cours des siècles. C'est d'abordCharles Quint qui, pour faire édifier une citadelle au Mont-des-Bœufs, ordonne en 1543 la destruction de l'abbaye Saint-Géry de style gothique. Pendant laRévolution française tous les édifices religieux de la ville sont vendus comme biens nationaux et détruits, dont l'ancienne cathédrale. Seules quatre églises, transformées en grenier, en hôpital, enTemple de la Raison ou en prison, sont épargnées. Le démantèlement des fortifications, à partir de 1894, entraîne la disparition de nombreusesportes. Quelques-unes sont conservées grâce aux interventions de la société d'Émulation de la ville.
LaPremière Guerre mondiale est à nouveau responsable de destructions très importantes, l'armée allemande minant et incendiant le centre de la ville avant de faire retraite en septembre 1918 : au total 1 214 immeubles sont détruits, dont l'hôtel de ville reconstruit enstyle néoclassique avant laRévolution par les architectesDenis Antoine etNicolas-Henri Jardin. Enfin à la fin de laSeconde Guerre mondiale, en avril 1944, puis encore en mai, en juillet et jusqu'au 11 août, Cambrai subit des bombardements alliés : au total 55 % des immeubles sont sinistrés et 13 % entièrement détruits[a 10].
Malgré ces destructions considérables la ville garde un patrimoine monumental important. Première commune du département du Nord à obtenir ce prestigieux label, Cambrai est classéeVille d'Art et d'Histoire depuis 1992.
Autrefois clocher de l'église Saint-Martin, rue du Beffroi, le beffroi actuel, construit auXVe siècle obtient la fonction debeffroi de Cambrai en 1550. Classé à l'inventaire des monuments historiques le 15 juillet 1965[155], ce bâtiment a été inscrit par l'UNESCO, au sein d'un groupe de 23 beffrois du Nord de la France, comme extension des 30 beffrois belges inscrits en 1999 sous le nom de « Beffrois de Flandre et de Wallonie »[156].
L'hôtel de ville, entièrement restauré en 1932, s'ouvre sur la Grand'Place par une majestueuse façade de style grec, surmontée d'un campanile où deux sonneurs de bronze, géants et de type maure, frappent les heures sur une grosse cloche au-dessus de la grande horloge : ce sontMartin et Martine, les protecteurs de la cité. La salle des mariages renferme une série de fresques et peut se visiter sur demande.
L'hôtel de Francqueville (XVIIIe siècle) abrite les riches collections duMusée de Cambrai, considérablement agrandi et rénové en 1994. Le musée, avec ses collections qui permettent de découvrir l'histoire de Cambrai et son patrimoine (restes architecturaux de l'ancienne cathédrale, sculpture...) constitue le point de départ indispensable des visites guidées de la ville. L'hôtel de Francqueville est un exemple de ces hôtels particuliers cambrésiens conservés.
Le cimetière militaire allemand de la route de Solesmes, lecimetière militaire russe et leCambrai East Military Cemetery : le cimetière militaire de la route de Solesmes est créé par l'armée allemande en mars 1917. Occupée depuis 1914, Cambrai est alors un important centre de commandement, logistique et sanitaire pour l'occupant[158]. Le cimetière est ouvert pour accueillir les corps des soldats morts dans les hôpitaux de la ville, notamment à l'issue dela bataille d'Arras (avril-mai 1917) et de labataille de Cambrai (novembre-décembre 1917). Le cimetière compte aujourd'hui 10 685 tombes allemandes, ainsi que celles de 192 prisonniers de guerre russes et de 6 roumains[159]. Deux espaces, formant leCambrai East Military Cemetery, abritent les tombes de501 soldats de l'armée impériale britannique[160].
Le musée diocésain d'art sacré existe toujours officiellement et conserve son label de « Musée de France »[Note 10], bien qu'il ait été fermé au public en 1975. Ce musée de statut privé est géré par le diocèse, qui recherche les moyens d'ouvrir à nouveau les collections au public. Celles-ci peuvent faire l'objet de prêts pour des expositions temporaires et comprennent des objets provenant des fouilles archéologiques de la ville de Cambrai, des éléments architecturaux, de la statuaire, des œuvres picturales, des pièces d’orfèvrerie et des ornements liturgiques[162]. L'histoire de ce musée commence en 1926 quandJean-Arthur Chollet, archevêque de Cambrai, instaure une commission d’histoire religieuse et d’art sacré ayant pour but d'inventorier et de conserver les archives et le patrimoine mobilier du diocèse. Le chanoine Cyrille Thelliez en devient secrétaire. En 1958, ayant rassemblé de nombreux objets religieux provenant du diocèse, il fonde le musée diocésain, premier musée d’art religieux ouvert en France, qu'il installe dans l’ancienne chapelle du Grand Séminaire[163].
Le théâtre de Cambrai, entre le Conservatoire national de Musique et d'Art dramatique et la chapelle de l'ancien Hôpital Saint-Julien
Le théâtre de Cambrai, construit en 1924 par l'architectePierre Leprince-Ringuet sur l'emplacement d'une chapelle duXVIe siècle détruite pendant laPremière Guerre mondiale, était abandonné depuis25 ans lorsque sa réhabilitation fut entreprise en 1999. Le théâtre rénové fut inauguré en 2003. C'est un théâtre à l'italienne de700 places qui accueille des spectacles divers, notamment ceux de l'association « Scènes mitoyennes » et dufestival de musique classique Juventus.
Le « Palais des grottes », situé dans le jardin public, est une vaste salle polyvalente d'une capacité de 1 500 personnes qui peut accueillir des concerts (dont le BetiZFest) ou des foires et expositions. Son toit remarquable pour sa forme deparaboloïde hyperbolique (ou « selle de cheval ») fut construit en 1974 selon des techniques alors avancées et témoigne d'une forme d'architecture du béton auXXe siècle[a 11].
Bibliothèque municipale / Médiathèque d'agglomération de Cambrai
Établissement culturel et touristique ouvert au public le 23 juin 2019,le Labo innove dans le champ des politiques culturelles en intégrant quatre composantes ordinairement éloignées les unes des autres : la lecture publique, le patrimoine écrit, la culture scientifique, technique et industrielle, l'interprétation de l'architecture et du patrimoine. Héritier de ce que certains appellent "l'ancienne médiathèque", il intègre dans une même offre des services inédits : le CambraiScope, CIAP de Cambrai, le Studio des sciences (lieu d'expérimentation), l'Atelier numérique (lieu de formation), l'Escalier des images (lieu d'expérimentation demapping vidéo), La Verrière (co-working), des offres accessibles à distance, etc. Le projet culturel et politique qui sous-tend cette réalisation a donné lieu à plusieurs publications[166]., visant notamment à argumenter l'intégration dans une même offre de la lecture publique et de la CSTI[167]. Le Labo s'est également mobilisé dans la numérisation de l'important patrimoine cambrésien, aboutissant à la création du site laborar (laborar.lelabocambrai.fr), avec le soutien de la Bibliothèque nationale de France (BnF[168]).
Le bâtiment, implanté dans l'ancien Collège des jésuites de Cambrai, a été conçu par l'agence Avalone Architectes.
Cambrai dispose d'une école nationale de musique et d'art dramatique[169] qui a obtenu le label de « Conservatoire à rayonnement départemental » en 2007.
Lachapelle du Grand Séminaire, place Saint-Sépulcre, appelée plus couramment chapelle du « collège des Jésuites », achevée en 1692, est un exemple unique de l'art baroque en France au nord de Paris. Elle servit de prison au tribunal révolutionnaire voisin en 1794. Elle a été classée à l'inventaire des monuments historiques le 30 avril 1920[171].
L'Église Saint-Géry vue de la Place Aristide Briand
L'église Saint-Géry, place François de Fénelon, classée monument historique depuis le 26 novembre 1919[172], est l'un des monuments les plus anciens de Cambrai. Elle renferme un remarquablejubé en marbre polychrome sculpté par le CambrésienGaspard Marsy ainsi qu'uneMise au tombeau deRubens datant de 1616. Les grandes orgues construites en 1867 parMerklin ont fait l'objet d'une transformation importante en 1978. L'instrument actuel comporte 41 jeux. Cette église est l'objet d'une restauration de la façade et des toitures pour une période de quatre ans (2011-2015).
le « jardin Monstrelet », dessiné « à l'anglaise », s'ajouta bientôt au précédent. Il est ainsi appelé parce qu'il abrite une statue d'Enguerrand de Monstrelet, chroniqueur duMoyen Âge qui futprévôt de Cambrai. On y érigea, en 1867, le kiosque à musique actuel, construit sur les plans d'André de Baralle ;
Ces jardins, et notamment leurs statues, furent endommagés par les deux conflits mondiaux. En 1972 une salle moderne, baptisée « palais des Grottes » et accueillant des expositions, foires ou concerts, fut construite au milieu du jardin du même nom.
Quelques autres squares ou jardins complètent les espaces verts de Cambrai :
le square Fénelon, établi en 1861 selon les plans deBarillet-Deschamps sur l'emplacement de l'ancienne métropole et agrémenté en 1864 d'un jet d'eau ;
square de la place Marcelin Berthelot qui date de 1911 ; c
square au pied des murs du Château de Selles, datant de la même année ;
square de la tour des Arquets qui date de 1954[c 4].
Les avenues et boulevards plantés d'arbres et fleuris achèvent de faire de Cambrai une ville « verte ».
Cambrai bénéficie du label « ville fleurie » avec trois fleurs attribuées par leConseil national des villes et villages fleuris de France auconcours des villes et villages fleuris[175].
Le rachat de terrains, par la municipalité, destinés à l'origine à l'installation du contournement sud-est de Cambrai, a permis d'aménager une coulée verte à travers les quartiers Saint-Druon et Martin-Martine. Ce passage de verdure en milieu urbain fait de cette coulée une véritable promenade d'agrément et renforce la protection de la faune et la flore (Plan d'action Trame Verte et Bleue). La coulée verte qui s'étale sur près de3 kilomètres a ouvert dans son intégralité en 2016.
L'andouillette de Cambrai, réputée de longue date, est traditionnellement élaborée à base de fraise de veau, abat qui fut prohibé par les règlements européens pendant dix ans pour raison sanitaire : les charcutiers durent se reconvertir au « pur porc », plus ou moins sur le modèle de l'andouillette de Troyes, jusqu'à la levée de l'interdiction (2015). LeCode des usages de la charcuterie maintint cette spécialité au répertoire de l'andouillette, en mentionnant l'abandon provisoire de la recette habituelle, cela jusqu'à sa réédition de 2016 ; laconfrérie associée resta l'une des plus représentatives de la région. La fabrication de l'andouillette traditionnelle à la fraise de veau peut donc se faire légalement (article 10.4 duCode) selon l'usage d'avant 2000[176].
L'andouille de Cambrai, à ne pas confondre avec l'andouillette, également reconnue par leCode des usages de la charcuterie (article 10.3, dénomination particulière d'une andouille de catégorie dite supérieure), contient « exclusivement des boyaux de porc embossés dans une baudruche de bœuf ».
LaBêtise de Cambrai, bonbon enrobé de menthe, est l'une des spécialités gourmandes les plus emblématiques de France. Son origine est attribuée à l'erreur d'un apprenti confiseur au dix-neuvième siècle, puis le bonbon se serait popularisé. Son origine est revendiquée par les entreprises Afchain et Despinoy[177].
La gastronomie cambrésienne compte d'autres spécialités moins connues, locales ou régionales : tripes, pâté de foie aux prunes, lièvre aux raisins,hochepot deperdrix à la purée de lentilles,boulette de Cambrai,fromage blanc aux fines herbes, fromage demarque « Tome de Cambrai », biscottes, « pain crotté » (sorte depain perdu).
Les armes de Cambrai sontd'or, à l'aigle bicéphale éployée de sable, becquée et membrée de gueules, chargée au cœur d'un écusson d'or à trois lionceaux d'azur.
Les premières armoiries connues figurent sur un sceau de 1340. Elles représentaient uneaigle tenant dans ses serres les armes du Cambrésis, « d'or à troislionceaux d'azur ». Sous la domination espagnole ces armoiries furent légèrement modifiées, l'aigle bicéphale duSaint-Empire romain germanique devenant figure honorable[Note 11] et les armes du Cambrésis étant posées en abîme. Le blason signifie donc « Cambrai ville d'empire et capitale du Cambrésis »[178]. Aujourd'hui ce blason est encore celui qui est présent sur lesceau de la Mairie[179] ou sur ledrapeau de la commune[180].
L'aigle est généralement surmontée de la couronne ducale, la ville ayant été érigée en duché en 1510. En 1815 Cambrai reçut deLouisXVIII le droit de porter à nouveau ses antiques armes. En 1919, la Croix de laLégion d'honneur lui fut décernée, et en 1945 laCroix de Guerre.Sur la façade de la Chambre de Commerce (ci-contre), construite après laPremière Guerre mondiale parPierre Leprince-Ringuet etErnest Herscher de 1927 à 1930[181], les armes sont surmontées de la couronne ducale, encadrées par les géantsMartin et Martine, et augmentées de la Croix de la Légion d'Honneur.
Drapeau de la ville de CambraiLe drapeau de la commune sur la façade de l'Hôtel de Ville au côté du drapeau français.
La ville possède un drapeau qui lui est propre. Ce drapeau de couleur or, représente les armes traditionnelles de Cambrai, à savoir : un blason or dans lequel un aigle bicéphale duSaint-Empire romain germanique dont chacune des têtes est auréolé de rouge (gueule) tout comme les becs et les griffes et où le blason du Cambrésis (d'or à trois lionceaux d'azur), laLégion d'honneur et laCroix de Guerre sont apposés, le tout surmonté d'une couronne duccale.
Lelogo de la ville est une stylisation des clochers de lacathédrale, de l'église Saint-Géry et dubeffroi, signature visuelle de la ville visible de loin. Localement, Cambrai est connue comme « la ville aux trois clochers ».
1580 : « Concordia res parvae crescunt » (« Par la concorde grandissent les petites choses »). Cette devise est la même que celle desProvinces-Unies (« L'union fait la force »)
Devise actuelle : « Fière de son passé, sûre de son avenir »
À proximité de la ville se trouvait jusqu'en 2012 labase aérienne 103 « René Mouchotte », créée en 1953 et qui accueillait l’escadron de chasse 01.012 « Cambrésis » créé en 1952, le 02.012 « Picardie » et le 03.012 « Cornouailles », ainsi qu'un escadron de défense sol-air.
« Cambrai est une petite cité paisible et somnolente de l'Artois (sic), au nom de laquelle s'attachent bien des souvenirs historiques. Des ruelles étroites et vieillottes courent en dédale autour de l'énorme hôtel de ville, des portes rongées par les siècles et des nombreuses églises, dont l'une, la plus grande, a vu prêcher Fénelon. Des clochers pesants se dressent au milieu d'un fouillis de pignons pointus. De larges avenues mènent au jardin public, bien entretenu, qu'orne un monument à Louis Blériot. Les habitants sont gens tranquilles et cordiaux, qui mènent dans leurs grandes maisons, simples d'apparence, mais richement meublées, une existence toute de bien-être. La petite cité est surnommée avec raison « la ville des millionnaires » car juste avant la guerre, on y comptait quarante de ces Crésus. La grande guerre arracha ce trou de province à son sommeil de Belle au bois dormant et le mua en foyer de luttes gigantesques (…)[183] »
Les rues de Cambrai ont servi de décor auSang noir, une fiction de90 minutes tournée du 7 mars au 6 avril 2006 par la filière Production de France 3 Lille, basés sur le roman du même nom deLouis Guilloux qui se déroule en 1917 dans une petite ville loin du front.
En 2007, le chantier du contournement de Cambrai était utilisé pour le tournage du filmÀ l'origine deXavier Giannoli. Certaines scènes du filmPrésumé coupable de Vincent Garenq ont été tournées à Cambrai en avril 2010.
JocelyneDeniere et LysianeDeniere,Les Beffrois de Belgique et de France : inscrits au Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'Unesco, Dunkerque, Éditions J. et L. Deniere,, 208 p.(ISBN978-2-911327-26-1)
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Cambrai comprend une ville-centre et sept communes de banlieue.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Label renouvelé par arrêté ministériel du 17 septembre 2003
↑Les pièces honorables sont des pièces assez grandes pour pouvoir être « honorées » (chargées) demeubles.
↑Calcul de l'orthodromie pour Paris, Lille, Douai, Valenciennes, Arras, Saint-Quentin. Distances approximatives à vol d'oiseau sur Google Earth pour Bruxelles et Londres
↑« Responsable de la pollution de l’Escaut, le sucrier Tereos condamné à verser plus de 9 millions d’euros »,Le Monde, 12 janvier 2023,lire en ligne, consulté le 17 janvier 2023
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑AlbertD'Haenens, « Les incursions hongroises dans l'espace belge (954/955). Histoire ou historiographie ? »,Cahiers de civilisation médiévale,vol. 4,nos 4-16,,p. 423-440(lire en ligne).
↑Le 2 juin et non le 29 mai comme il est dit dansCent ans de vie dans la région, tome 3 : 1939-1958,La Voix du Nord éditions, hors série du 17 juin 1999,p. 37
« En cas d'absence, de suspension, de révocation ou de tout autre empêchement, le maire est provisoirement remplacé, dans la plénitude de ses fonctions, par un adjoint, dans l'ordre des nominations et, à défaut d'adjoint, par un conseiller municipal désigné par le conseil ou, à défaut, pris dans l'ordre du tableau »
↑Antoine Swietlicki, « Cambrai : Marie-Anne Delevallée aux commandes de la ville »,L'Observateur du Cambrésis,(lire en ligne, consulté le)« Entrée au conseil municipal de Cambrai en 1983, sous la mandature de Jacques Legendre, Marie-Anne Delevallée a endossé le rôle d’adjointe aux affaires économiques. Elle est déjà aux côtés de François-Xavier Villain lorsque celui-ci devient maire en 1992, après la démission de Jacques Legendre. Marie-Anne Delevallée est rapidement devenue le bras droit de François-Xavier Villain. Cette dernière était un précieux soutien lors des élections municipales de 1995 et ne l’a pas quitté depuis ».
↑« Quand le maire s'efface : successions organisées et relèves difficiles »,Le Monde,(lire en ligne)« Parfois, ces évolutions sont mal acceptées. C'est le cas à Cambrai et à Maubeuge, où les maires socialistes sortants, MM. Raymond Gernez etPierre Forest, âgés respectivement de soixante-dix et 77 ans, n'acceptent pas de voir se constituer des listes d'union de la gauche, même si M. Forest affirme être opposé surtout au " parachutage " de M.Pierre Beregovoy, membre du secrétariat national du P.S ».
↑David-Jonathan Benrubi, « Le laboratoire culturel de Cambrai »,Culture & Recherche,(lire en ligne).
↑David-Jonathan Benrubi, "Le rôle des bibliothèques publiques en matière de diffusion de la culture scientifique et technique", dans M. Netzer (dir.), Les sciences en bibliothèque, Cercle de la Librairie, 2017,p. 233-46.
↑Anne Lefebvre et Mathilde Méreau, « La chambre de commerce de Cambrai, vitrine de la reconstruction réussie d’une ville du Nord »,Livraisons de l'histoire de l'architecture,no 15,,p. 53-66(lire en ligne).
↑Plusieurs actes font état de la présence de ces régiments à cette période entre novembre 1711 et août 1712.
↑Ernst Jünger,Orages d'acier, Christian Bourgeois 1970, traduction de Henri Plard.
La version du 22 juillet 2010 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.