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Cambrésis

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Cambrésis
Blason de Cambrésis
Blason
Cambrésis
Carte du Cambrésis[1].
Administration
PaysDrapeau de la FranceFrance
StatutPays traditionnel
Région culturellePicardie
Territoire actuelHauts-de-France
Pas-de-Calais,Nord,Aisne
CapitaleCambrai
Villes principalesCaudry
Le Cateau-Cambrésis
Démographie
Régions et espaces connexesArtois
Hainaut
Ostrevent
Thiérache
Vermandois
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LeCambrésis est un pays traditionnel dePicardie situé dans les départements duNord, duPas-de-Calais et de l'Aisne. La ville-centre du Cambrésis estCambrai.

Cambrésis était également le nom de tradition de l'escadron dechasse 1/12, stationné sur labaseaérienne 103 de Cambrai-Epinoy.

Géographie

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Carte du relief

Le Cambrésis se présente comme une plaine aux molles ondulations. Il est situé entre, à l'est, les collines de laThiérache et de l'Avesnois, contreforts desArdennes et à l'ouest les collines de l'Artois, extrémité du Bassin Parisien. C'est un point relativement plus bas (« seuil du Cambrésis » parfois appelé aussi « seuil de Bapaume ») qui facilite le passage entre le sud et le nord : Bapaume (Artois) : 100 mètres ; Avesnes-sur Helpe (Avesnois) : 143 mètres ; Cambrai 41 à 101 mètres.

Ce « pays de la craie » repose sur des couches de calcaire ducrétacé, elles-mêmes recouvertes delœss et delimons accumulés par les vents, qui rendent le sol très fertile. Le Cambrésis est une terre à blé et à betteraves. Le paysage d'openfield qui domine la plus grande partie du pays commence à céder la place, à l'est duCateau-Cambrésis, aubocage.

Paysage agricole du Cambrésis, au nord deCaudry

Hydrographie

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Le Cambrésis correspond à peu près aubassin versant de la haute vallée de l'Escaut et à celui de son affluent de rive droite, laSelle, qui arroseLe Cateau-Cambrésis etSolesmes.

Histoire

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Préhistoire

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Desbifaces datant duChelléen, première partie duPaléolithique inférieur, ont été retrouvés à la fin duXIXe siècle dans une carrière de phosphates àQuiévy. Ceci atteste une occupation humaine dans ce qui est aujourd'hui le Cambrésis il y a 500 000 ans environ.

En 1985, a été découvert àGouzeaucourt un site qui a livré environ 1 000 bifaces ainsi qu'environ 5 000 outils sur éclats desilex. Cette industrie est datée d’environ− 300 000 ans et se rattache à l’Acheuléen supérieur (fin du Paléolithique inférieur)[2].

On a retrouvé également des gisements datant duMoustérien, l'une des cultures duPaléolithique moyen (− 95 000 à− 38 000 ans) àSolesmes, àBusigny et àMarcoing[2]. Cette période est celle de l'homme de Néandertal. D'autre part, deux sites témoignent du débitage de rognons de silex orientés vers la production d'éclatsLevallois ; ils ont été fouillés àHermies, dans le Pas-de-Calais près de Cambrai, dans les années 1990[3].

AuPaléolithique supérieur apparaît l'homme de Cro-Magnon, dont on n'a retrouvé des traces qu'àÉcourt-Saint-Quentin, sur l'Escaut en amont de Cambrai[4].

LeNéolithique a livré peu de témoignages dans le Cambrésis. Toutefois, un puits contenant de nombreuses céramiqueschasséennes et de laculture de Michelsberg a été découvert en 1999 àRaillencourt-Sainte-Olle, lors de fouilles dans la zone industrielle de l'« Actipole[2] ».

Antiquité et Haut Moyen Âge

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À l'époque gallo-romaine le Cambrésis actuel faisait partie de lacité (civitas) desNerviens, qui s'étendaitgrosso modo sur toute la rive droite de l'Escaut et dont la capitale fut d'abordBagacum ouBavay, puis vers le milieu duIVe siècleCamaracum ou Cambrai.

L'évêché de Cambrai, installé auVIe siècle et qui se confondait avec la cité des Nerviens, fut divisé en sixpagi ou « pays »[5] :

  • pagus Cameracensis (le Cambrésis) ;
  • pagus Hainoensis (leHainaut) ;
  • pagus Fanomartensis (la région deFamars) ;
  • pagus Templutensis (la région deValenciennes) ;
  • pagus Barchbatensis (leBrabant) ;
  • pagus Antwertensis (la région d'Anvers).

Le terme de Cambrésis est donc dérivé depagus Cameracensis enlatin, littéralement « le pays deCambrai ».

Lepagus Cameracensis avait pour limites au nord et à l'ouest l'Escaut et laSensée, à l'est leHainaut, au sud l'Artois et leVermandois dont le séparait la ligne de faîte entre lebassin de l'Escaut et les bassins de laSeine et de laSomme[c 1].

C'est à l'époquemérovingienne que Cambrai devint une véritable ville : le transfert du siège épiscopal d'Arras à Cambrai par l'évêquesaint Vaast, envoyé parClovis, devait avoir des conséquences considérables dans les siècles suivants pour la ville et sa région. Au commencement duVIIe siècle, uncomte Waddo y est signalé[c 1].

L'un des successeurs de Vaast, saintGéry (Gaugericus), construisit à Cambrai un palais épiscopal ainsi que des églises et monastères qu'il dota de reliques et qui devinrent lieux de pèlerinages[a 1].

Article détaillé :Histoire de Cambrai.

Moyen Âge

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IXe siècle

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AuIXe siècle, le comté de Cambrai correspondait encore aupagus Cameracensis[c 1]. Autraité de Verdun en 843 la rive droite de l'Escaut est attribuée au royaume deLothaireIer, dans lequel se trouvent donc Cambrai et le Cambrésis. L'abbaye que Géry avait fondée dans la ville de Cambrai constituait auIXe et auXe siècle l'un des principaux bénéfices des titulaires du comté. Il semble queBoson, le neveu deTeutberge, femme deLothaire II, et le beau-frère deCharles le Chauve, était investi en 878 de la charge d'abbé de Saint-Géry. Il était donc probablementcomte de Cambrai[c 2].

Cependant à la mort deLothaire II, sans héritier,Charles le Chauve tente de mettre la main sur son royaume en se faisant sacrer àMetz. Le Cambrésis revient ainsi dans le royaume deFrancie occidentale. Il est probable que vers cette époque (peut-être en 879) Raoul, frère deBaudouin II de Flandre, fut comte de Cambrai[c 3],[b 1].

En 880, le Cambrésis revient àLouis le Jeune. En 881,Louis III de France combattit lesNormands dans le Cambrésis, en établissant son camp àÉtrun.Arnulf de Carinthie ne parvint pas à se faire reconnaître dans le Cambrésis : le comte Raoul lui demeurait hostile. L'évêque de Cambrai avait pris une autre attitude : en juin 888, Dodilon de Cambrai s'était rendu àFrancfort auprès du roi, tout commeFoulques de Reims, Honorat deBeauvais et Hétilon de Noyon. Raoul persista néanmoins dans son attitude ; il embrassa la cause deCharles le Simple et ne se rallia pas avant 895 àZwentibold[c 4]. Il fut tué en 896 alors qu'il pillait les biens de l'abbaye de Saint-Quentin[c 5].

Xe siècle

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Après le ralliement de Raoul à Zwentibold, le Cambrésis suivit les destinées du reste de laLotharingie ; il fut soumis successivement àLouis l'Enfant (900), à Charles le Simple (911), àRaoul de Bourgogne (923), àHenri l'Oiseleur (925)[c 6]. Le Cambrésis restera ainsi terre d'Empire jusqu'à ce qu'il soit annexé par le royaume de France par letraité de Nimègue en 1678[a 2].

À partir de 916 apparaît le comteIsaac de Cambrai, dont l'existence est attestée jusqu'en 946. Il descendait peut-être d'une fille de Raoul[c 7].

Isaac fut l'un des vassaux fidèles de Charles le Simple et en 939, s'associant à la rébellion du ducGislebert, il prêta hommage àLouis IV d'Outre-Mer. Isaac avait un fils, Arnoul[c 8].

Il mourut sans doute vers 948 ; c'est en cette année, le, qu'OttonIer conféra à l'évêque Fulbert l'abbaye de Saint-Géry avec l'immunité excluant toute autorité laïque ; cette concession avait pour effet de réduire le pouvoir du comte au territoire extérieur à la cité. Depuis ce moment l'évêque fut seigneur temporel et vassal immédiat du roi. Aussi en 980 il est mentionné dans la liste des vassaux qui doivent fournir un contingent pour l'expédition d'Italie : il enverra douze hommes[c 9].

Dès ce moment, l'évêque eut probablement sonchâtelain. Il avait pour mission de défendre le territoire de l'évêque par les armes et d'y exercer lajustice séculière ; mais d'une manière constante les châtelains entrèrent en conflit avec les évêques et se permirent des violences et des usurpations que les prélats cherchèrent vainement à réprimer[c 10].

Le premier titulaire de l'emploi, Jean, qui appartenait à une famille puissante dans le Cambrésis et leVermandois, avait donné l'exemple de l'insubordination. L'évêque Tetdo (972 – 978 ou 979) dut, pour le châtier, recourir à l'intervention deGautier, châtelain deLens, auquel il remit la châtellenie qu'il conserva jusqu'en 1011[c 11].

Le comté comportait douze pairies ou terres nobles, créées par l'empereurOthon III en 983 (ou 986). Les pairs du Cambrésis étaient vassaux de l'évêque de Cambrai et siégeaient auxÉtats de Cambrésis[6].

À la fin duXe siècle,Arnoul de Valenciennes, probablement un petit-fils d'Isaac, devient comte de Cambrai. Lorsqu'en 979Lothaire de France menace Cambrai,Arnoul de Valenciennes, comte de Cambrai, aidé deGodefroid de Hainaut, s'occupe de la défense du territoire et fait appel au ducCharles. Plus tard, l'évêque Rothard invoque son assistance, ainsi que celle de Godefroid, contre Eudes de Vermandois qui construisait un château fort àVinchy, à quatremilles de la cité[c 12].

Les douze pairies avec leur blason, selon la description qu'en donne Eugène Bouly dans sonDictionnaire historique[7]

XIe siècle

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Au commencement duXIe siècle, après la mort de son fils unique Adalbert,Arnoul de Valenciennes est vieilli, fatigué et harcelé àValenciennes parBaudouin IV de Flandre. C'est alors sans doute, pour obtenir l'appui de l'évêque, qu'il renonça complètement au Cambrésis[c 13].

En effet, en 1007, à la suite de sa campagne contreBaudouin IV, l'empereurHenri II fit de l'évêque le comte de tout le territoire du Cambrésis[11],[c 3],[b 1]. Arnoul ne survécut que peu de temps à cet abandon. Dès lors l'évêque cumula les pouvoirs spirituel et temporel et le comté laïque cessa d'exister ; Cambrai et le Cambrésis devinrent uneprincipauté ecclésiastique, comme celle deLiège, indépendante mais rattachée au Saint-Empire. L'autorité du châtelain de Cambrai,Gautier, s'étendit alors à tout le comté[c 2].

Lescomtes de Flandre n'en continuèrent pas moins à se mêler activement des affaires du Cambrésis, et ils intervinrent notamment à propos des différends qui s'élevèrent entre l'évêque et son châtelain[b 1].

À la mort de Gautier, la châtellenie fut concédée par Erluin àGautier II, fils du précédent. Lorsqu'en 1041 il fut assassiné, sa veuve Ermentrude, dont l'enfant mineur n'avait pas tardé à mourir, se remaria avec Jean,avoué d'Arras, qui réussit à obtenir du vieil évêque Gérard Ier la concession de la châtellenie. Jean joua un grand rôle dans les événements qui amenèrent l'expédition deHenri III contreBaudouin V de Flandre, en 1054, mais il fut dépouillé de son fief par l'évêqueLiébert (1056-1076), qui en investit le jeuneHugues, petit-fils de Gautier II. Anselme de Ribemont, comte d'Ostrevent, qui était proche de Hugues, géra provisoirement la tutelle[c 2].

Hugues, qui épousa Ada, nièce deRichilde de Hainaut, est généralement désigné sous le nom de Hugues d'Oisy, d'après la place forte qu'il occupait et qu'il avait probablement édifiée lui-même au nord-ouest de Cambrai ; elle devint une menace perpétuelle pour l'autorité épiscopale[c 2].

L'influenceflamande n'avait cessé de grandir dans le Cambrésis. C'était un terrain qu'elle disputait aux ambitions non moins vivaces manifestées par leHainaut. Vers le milieu duXIe siècle, la place deLécluse qui, par sa situation au milieu d'un lacis de petits cours d'eau et de marécages, avait une importance stratégique considérable, se trouvait entre les mains du comte de Flandre[b 2].

Les événements qui se rapportent à laquerelle des Investitures et les efforts deHenri IV pour maintenir sur le siège épiscopal un prélat qui lui fût dévoué favorisèrent singulièrement l'ambition des comtes de Flandre, qui désormais se donnèrent pour tâche d'étendre de ce côté leur autorité[b 3].

Robert le Frison, sous le pontificat de Liébert, c'est-à-dire avant 1076, avait envahi le Cambrésis avec l'intention de l'annexer. Il y réconcilia Gérard II avec le châtelainHugues d'Oisy, qui n'avait cessé d'inquiéter son prédécesseur, l'évêque Liébert, et de son vivant encore,Robert II, qui, dès 1087, avait été associé au gouvernement, expulsa du pays Hugues, qui avait recommencé ses violences, et le dépouilla complètement de la châtellenie ; mais il fit payer ses services de deux centsmarcs d'argent et de la concession de l'impôt connu sous le nom degavène[b 4].

Lorsque, après la mort de Gérard, deux candidats se disputèrent le siège de Cambrai, l'ambition de Robert II se prêta volontiers aux desseins de lapapauté ;Urbain II avait déposé Waucher, l'évêque impérial, au profit de son compétiteur français Manassès, etPascal II fit inviter par l'archevêque de Reims le comte de Flandre à prêter l'appui de ses armes à la bonne cause. C'est à ce moment que l'anciendiocèse d'Arras fut distrait decelui de Cambrai et considéré comme un ressort distinct (1094). Le roi de France et le comte avaient tous deux intérêt à se débarrasser de l'ingérence d'un évêque allemand[b 5].

Plusieurs seigneurs du voisinage secondèrent l'entreprise de Robert, auquel ils avaient ouvert leurs places fortes : c'étaient Amaury de Gouy,Hugues d'Oisy, Manassès de Rumilies, Anselme de Bouchain, d'autres encore[b 6].

XIIe siècle

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Henri IV accourut, en octobre 1102, au secours de Waucher. L'empereur s'empara deLécluse, deBouchain, deMarquion (que Robert venait d'élever sur le territoire cambrésien), dePalluel, d'Inchy, et comme il préparait, l'année suivante, une expédition à laquelle il comptait associer des forces navales, Robert II préféra faire amende honorable ; il se rendit àLiège le pour prêter hommage à Henri IV[b 7]. Cette réconciliation avec l'empereur lui apporta de considérables bénéfices. Henri IV lui avait, en 1103, remis en fief la châtellenie de Cambrai, ainsi que la place duCateau, créée par Erluin sur la lisière orientale de la principauté[b 8].

Il devenait ainsi le défenseur attitré du territoire, investi par le prince et par l'évêque du droit d'occuper les châteaux, de commander les forces militaires et jouissant, par l'exercice de la haute justice, des profits qui en découlaient[b 9].

À l'avènement deHenri V (1106), Robert II se maintint en possession et il introduisit à Cambrai le nouvel élu du parti français,Odon, abbé de Saint-Martin deTournai. Waucher, auquel s'associèrent le ducGodefroid de Basse-Lotharingie et le comteBaudouin III de Hainaut, invoqua l'intervention impériale. Henri V se dirigea, au mois de novembre 1107, vers la frontièreflamande et mit le siège devantDouai où s'était enfermé le comte, mais il ne réussit pas à l'en déloger et il dut se résoudre à lui confirmer la possession de la châtellenie et celle du Cateau[b 9]. Robert conserva donc la châtellenie et la transmit à son filsBaudouin VII ; comme ce dernier prétendit, à son avènement, l'inféoder de son autorité propre àHugues II d'Oisy, l'évêque Bouchard les excommunia l'un et l'autre, et il fallut que Baudouin eût été grièvement blessé enNormandie pour que le prélat, mettant à ce prix l'absolution de ses péchés, obtînt, grâce à cette pression, qu'il se dessaisît de son fief[b 10].

Charles le Bon ne tint aucun compte de cette renonciation ; il confirma les droits de Hugues et ne finit par céder aux réclamations de l'évêque que contre paiement de deux centsmarcs et à la condition qu'il y aurait au Cateau, en cas de nécessité, une place de refuge où on lui ménageât bon accueil[b 10].

Bouchard ne tarda pas à avoir de graves différends avec son châtelain qui avait édifié au sud de Cambrai la forteresse deCrèvecœur ; en outre, les incursions incessantes que dirigeaient contre ses terres les hommes d'armes de l'Ostrevent l'obligèrent à invoquer spontanément l'aide de Charles et à lui restituer le fief de la châtellenie, ce qui fut ratifié par Henri V[b 11].

Le comte garda en outre la gavène, que plus tardThierry d'Alsace réclamera comme ayant appartenu à Charles le Bon. Néanmoins,Conrad III condamna, en 1145, cet usage comme « nouveau et nuisible », et en prononça l'abolition[b 12].

L'intervention de Conrad III avait été invoquée par l'évêque Nicolas, qui, obligé d'appeler à son secours Thierry d'Alsace contre lacommune de Cambrai et son propre châtelain, trouvait abusives les exigences du comte. L'empereur confirma dans toute son extension l'autorité comtale (comitatus) de l'évêque et même la possession de la châtellenie et de la place du Cateau, mais ne tarda pas à changer ses dispositions ; les bons rapports qu'il avait eus à lacroisade avec Thierry le déterminèrent à lui restituer la gavène[b 13].

Peu de temps après l'avènement deFrédéric Ier Barberousse, un incident faillit de nouveau réduire les prérogatives de l'évêque. À laNoël de 1152, Thierry s'était rendu àTrèves à la cour royale, et il y remplit les hautes fonctions de porte-glaive. À cette occasion, il obtint que Frédéric ajoutât à ses fiefs flamands la châtellenie du Cambrésis, que Conrad III ne lui avait pas rendue. Le diplôme qui consacrait cet accroissement de puissance était déjà rédigé et il allait être revêtu du sceau royal, lorsque les prélats dont Nicolas avait imploré l'intervention parvinrent à faire révoquer le décret. Cet échec ulcéra profondément le comte ; il ne cessa de harceler Nicolas et la commune de Cambrai. L'évêque venait de se brouiller avec son cousin, le châtelainSimon, qui s'était fait l'allié de la Flandre ; il dut se résoudre à traiter avec Thierry, en 1153, et à lui reconnaître la châtellenie[b 14].

Après une nouvelle tentative de l'évêque et de nouveaux combats désastreux pour Cambrai, la paix fut définitivement scellée par l'accord deBapaume (). Le comte reçut alors des mains de l'évêque l'investiture de la châtellenie qu'il confirma ensuite à Simon. De cette façon, les droits de Nicolas parurent sauvegardés, sans que ceux de Thierry éprouvassent aucune atteinte[b 15].

Hugues III, fils de Simon, épousa Gertrude, fille du comte, et celui-ci réussit à faire élever son fils Pierre à la dignité d'élu de Cambrai : c'était évidemment une tentative pour rattacher directement lecomitatus à sa maison. Toutefois, Pierre n'occupa jamais l'épiscopat ; il rentra dans la vie laïque. Roger de Chartres, qui le remplaça (1174), était un protégé dePhilippe d'Alsace[b 16].

Le Cateau, après diverses péripéties, était resté aux mains de l'évêque. Sous l'épiscopat de Roger (1178-1191), Philippe d'Alsace acquit à prix d'argent laprévôté de cette place, charge qui correspondant sans doute à celle de châtelain ; il avait dû reconnaître toutefois qu'elle n'aurait aucun caractère héréditaire[b 16].

Les comtes de Flandre conservèrent toujours lagavène ; auXVIIe siècle encore, les rois d'Espagne, comme tels, la percevaient. Quant à la châtellenie, elle leur échappa auXIVe siècle[b 16].

XIIIe siècle

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La châtellenie de Cambrai, qui était restée longtemps, avec les places deCrèvecœur et d'Arleux, comme fief de laFlandre et arrière-fief cambrésien, à la famille d'Oisy, passa en 1189, à la mort deHugues III, à André deMontmirail, qui avait épousé sa sœur Hildiarde[b 17].

Leur filsJean, châtelain de Cambrai, seigneur d'Oisy et de Montmirail, mort en 1217, eut pour successeurs ses enfants :Jean II, puisMathieu, auquel en 1244 un jugement arbitral enleva Crèvecœur et Arleux pour les remettre aux mains de la comtesseJeanne[b 17].

À la mort de Mathieu, en 1261, sa sœurMarie, épouse d'Enguerrand III de Coucy, récupéra probablement ces deux châteaux de la comtesseMarguerite[b 17].

Enguerrand IV de Coucy, qui n'avait d'enfant ni de sa première femme, Marguerite deGueldre, ni de sa seconde, Jeanne de Flandre, fille deRobert de Béthune, vendit, en 1272, tout son héritage cambrésien à Marguerite et àGui de Dampierre[b 17].

Gui céda enapanage la châtellenie, ainsi qu'Arleux et Crèvecœur, à son fils Guillaume[b 17].

XIVe et XVe siècles

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Grâce aux riches terres du Cambrésis, la production decéréales (de « grain » disait-on autrefois) était source (avec le textile, qui connait une crise régionale auXVe et XVIe siècles) d'une part importante de la richesse desecclésiastiques et de la noblesse du nord de la France. Les rendements atteignent très tôt environ20 hl par hectare, soit une productivité très élevée pour l'époque.

La part de l'avoine et plus encore dufroment a augmenté du milieu duXIVe au début duXVIIIe siècle, mais cette proto-industrie céréalière connait dès le milieu duXIVe (jusqu'au début duXVIIIe siècle) un déclin de production globale (sans doute en partie à cause de fréquentes expropriations de paysans par le clergé, pour des raisons, sociales, puis de guerre parfois[12].Plus tard, les grandes exploitations (censes de plus de35 ha) se font plus nombreuses et domineront l'agriculture cambrésienne (à partir duXVIe siècle[12]). À noter que vers 1420, la région enregistre de mauvaises récoltes[13].

Jean, second fils de Guillaume, possédait Crèvecœur, Arleux et la châtellenie. Il mourut en 1325, laissant de Béatrice deSaint-Pol une fille, Marie, qui fut l'épouse d'Enguerrand d'Amboise[b 18].

Les deux époux vendirent ces fiefs au roiPhilippeVI en 1337 ; mais en 1356,Charles, fils du roiJean, au nom de son père prisonnier, les remit avecPéronne etChâteau-Chinon àLouis de Male qu'il désirait s'attacher plus étroitement et auquel il avait promis antérieurement une rente de10 000 livres qu'il était dans l'impossibilité de lui payer[b 18].

Lorsqu'en 1369CharlesV voulut assurer le mariage deMarguerite de Male avec son frèrePhilippe le Hardi, il abandonna les trois châtellenies deLille,Douai,Orchies, mais reprit Crèvecœur, Arleux et les deux autres places[b 18].

AussiCharlesVI put-il, en 1408, disposer des forteresses de Crèvecœur et d'Arleux, ainsi que de la châtellenie de Cambrai, à l'occasion du mariage de son filsJean avecJacqueline de Bavière[b 19].

Le comte de Flandre n'avait conservé que legavène du Cambrésis[b 20].

Époque moderne

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Localisation des États du Cambrésis aux côtés du Hainaut et de la Flandre romane.

Après la prise de Cambrai parLouis XIV en 1677 le Cambrésis fut annexé à la France par letraité de Nimègue et incorporé à lagénéralité de Hainaut et de Cambrésis dont la capitale étaitValenciennes.

Aux États généraux de 1789 le Cambrésis était représenté par quatre députés :

  • Pour le clergé, Martin-Joseph Bracq, curé deRibécourt.
  • Pour la noblesse, Louis-Marie, marquis d'Estourmel, baron de Cappy, etc.
  • Pour le tiers état, Antoine-Charles-Joseph Mortier, négociant auCateau et Charles-Guislain Delambre, fermier àBoiry-Notre-Dame (aujourd'hui dans le département duPas-de-Calais).

LesÉtats de Cambrésis furent supprimés, comme tous les autres, en 1789. Le Cambrésis devint l'un des 8districts du département duNord créé en 1790. En 1800 le district de Cambrai devint arrondissement.

Pendant laPremière Guerre mondiale, le Cambrésis fut le théâtre de plusieurs batailles: laBataille du Cateau le 26 août 1914, lapremière bataille de Cambrai en 1917, où les « tanks » furent pour la première fois utilisés en masse (la région située au sud-ouest de Cambrai fut après la guerre classée enzone rouge), et ladeuxième bataille de Cambrai en 1918, qui vit la libération de la ville par lesCanadiens.

Politique et administration

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L'arrondissement de Cambrai

Actuellement le Cambrésis est assimilé à l'arrondissement de Cambrai, bien que les limites de la province historique ne correspondent pas exactement à celles de l'arrondissement.

L'arrondissement, l'un des six que compte le département duNord, était à l'origine divisé en septcantons (Cambrai-Est,Cambrai-Ouest,Carnières,Solesmes,Le Cateau-Cambrésis,Clary etMarcoing). Il en compte trois depuis le redécoupage des cantons français défini par la loi du 17 mai 2013 :Cambrai,Caudry,Le Cateau-Cambrésis.

Le Cambrésis s'est également constitué en « pays ». LePays du Cambrésis se compose de la Communauté d'Agglomération de Cambrai, de douze communautés de communes et de deux communes autonomes. Son périmètre d'étude a été reconnu pararrêté préfectoral du 26 février 2003. Le Pays du Cambrésis a été reconnu par arrêté préfectoral du 27 octobre 2004, le contrat de Pays ayant été signé par lePréfet de région le 20 décembre 2004[14].

Selon la définition de l'INSEE, lebassin d'emploi « Cambrésis » inclut l'arrondissement de Cambrai auquel s'ajoutent lescantons de Marquion et deBertincourt (arrondissement d'Arras,Pas-de-Calais).

Enfin le Cambrésis est divisé en deux circonscriptions électorales: ladix-huitième circonscription du Nord qui regroupe les anciens cantons de Cambrai-Est, Cambrai-Ouest, Carnières et Marcoing, représentée à l'Assemblée nationale par M.François-Xavier Villain (UDI), et lavingt-deuxième circonscription du Nord, constituée des anciens cantons de Solesmes, Le Cateau-Cambrésis et Clary auxquels s'ajoutent trois anciens cantons de l'Arrondissement d'Avesnes-sur-Helpe:Berlaimont,Le Quesnoy-Est etLe Quesnoy-Ouest, représentée par M.Christian Bataille (PS).

Population et société

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Démographie

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L'arrondissement de Cambrai comptait au recensement de 1999 158 845 habitants (6,21 % du département duNord)[15],[16] pour une superficie de 890,66 km2 (15,5 % du département), avec une densité moyenne de 176,1 habitants /km2 (449 pour le Nord). C'est donc une région assez densément peuplée pour la France (108 habitants/km2 en 1999) mais peu par rapport à son département[17].

En une trentaine d'années, du recensement de 1968 à celui de 1999, l'arrondissement de Cambrai a perdu 15 327 habitants, soit 8,8 % de sa population de 1968. C'est davantage que la population de sa deuxième ville,Caudry (13 469 habitants en 1999).

Évolution de la population[15]
(Population sans doubles comptes - source :INSEE)
196819751982199019992006
solde naturel5 5025 5683 0783 5852 516
solde migratoire− 1 176− 6 334− 8 785− 9 122− 5 833-
variation totale4 326-766− 5 707− 5 537− 3 317-
population totale174 172173 406167 699162 162158 750158 578

C'est surtout lesolde migratoire, constamment négatif, particulièrement dans les années 1970 et 1980, qui est responsable de ce déclin : entre les recensements de 1968 et de 1999 ce sont 31 250 personnes qui ont quitté l'arrondissement: ce nombre n'est pas très éloigné de la population de la ville deCambrai (33 716 habitants en 1999). Lesolde naturel (différence entre les naissances et les décès) est resté positif tout au long de cette période mais a été divisé par deux en trente ans. Il ne compense pas, tant s'en faut, les départs. Selon l'INSEE, la population du Cambrésis devrait encore diminuer de 6,9 %, soit près de 12 000 personnes, à l'horizon 2030[18].

Le village deSaint-Souplet, dans l'est du Cambrésis

La population du Cambrésis est sensiblement plus âgée que celle de la région et compte une plus faible proportion de personnes en âge de travailler que la région ou le pays: si la tranche d'âge 0-19 ans, à 26,2 %, est entre les moyennes régionale (28,6 %) et nationale (24,6 %), les tranches d'âge 20-39 et 40-59 ne totalisent que 52 % dans le Cambrésis contre 53,2 % pour la région et 54,1 % pour le pays: c'est sans doute le résultat du solde migratoire fortement négatif, qui a vu partir une majorité de personnes dans ces tranches d'âge. Enfin les tranches d'âge 60-74 et 75 et plus totalisent 21,7 % dans le Cambrésis, contre 18,8 % dans la région et 21,3 en France[19].

Logement

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Au recensement de 1999 l'arrondissement de Cambrai comptait un total de 67 535 logements, dont 90,3 % de résidences principales et 1,5 % seulement de résidences secondaires (contre 3 % pour la région et 9,2 % pour la France). Le logement individuel comptait pour 87,1 %, loin devant l'habitat collectif (12,9 %), proportion beaucoup plus élevée que dans la région (73,9 %) et la France (56,8 %).

Les logements sont sensiblements plus anciens dans le Cambrésis que dans la région et le reste de la France : la part de logements datant d'avant 1949 s'y élève en effet à 55 %, contre 39,9 % pour le Nord-Pas-de-Calais et 32,9 % pour la France métropolitaine. Inversement les logements récents (postérieurs à 1974) totalisent 19,5 % seulement dans le Cambrésis contre 28,5 % dans la région et 34,1 % en France[20], conséquence probable du faible dynamisme démographique du Cambrésis.

L'âge moyen plus élevé des logements peut expliquer qu'ils soient également, en moyenne, moins bien équipés dans l'arrondissement de Cambrai que dans le reste de la région ou du pays: la proportion de logements sans baignoire ni douche était de 7,7 % en 1999 (région Nord-Pas-de-Calais : 4,7 %, France : 2,3 %) ; 76,1 % des logements était équipés duchauffage central (région : 78,2 %, France : 84,1 %); et 3,8 % seulement des logements avaient deux salles d'eau (région : 4,4 %, France : 10,0 %).

Santé

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Sociologie

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La répartition de la population de l'arrondissement (population active de 15 ans ou plus ayant un emploi) par catégorie socioprofessionnelle montrait en 1999 une sous-représentation des cadres et professions intellectuelles supérieures par rapport à la moyenne française (7,7 % contre 13,1 %) et une sur-représentation des ouvriers (36,5 % contre 25,6 %)[21].

La répartition de la population de plus de 15 ans non scolarisée montrait en 1999 un retard du Cambrésis sur la région Nord-pas-de-calais, et plus encore sur la moyenne française, concernant les diplômes d'enseignement supérieur:

Population non scolarisée de 15 ans ou plus par diplôme (%)
CambrésisRégionFrance
aucun diplôme(niveauVI)22,323,320,0
CEP(niveauVI)22,918,917,3
BEPC(niveauVI)8,58,28,1
CAP ouBEP(niveauV)25,224,924,8
Bac ouBP(niveauIV)10,511,012,2
Bac + 2(niveauIII)6,57,58,5
Supérieur(niveauxI etII)4,26,39,1

Économie

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Emploi

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Le taux de chômage du Cambrésis était en septembre 2006 de 12,6 % (Nord-Pas-de-Calais : 13,2 %, France : 9,8 %)[22]

L'industrie fournissait 31 % de l'emploi en Cambrésis en 2004, taux nettement supérieur à celui de la région (25 %) et les services 59 %. Toutefois entre 1994 et 2004 l'emploi dans l'industrie a diminué plus fortement dans le Cambrésis que dans le reste de la région (-19 % contre -14 %), tandis qu'il augmentait moins vite dans les services (+30 % contre +33 %).

La part des femmes dans la population active est inférieure dans le Cambrésis (43 %) à celle constatée au niveau régional (44 %). De même la proportion de femmes dans les demandeurs d’emploi est plus importante (47,1 % contre 43,4 % au niveau régional)[23].

Les 10 principales entreprises de l'arrondissement étaient en 2007[24] :

  • Sicos (Caudry) : 700 salariés (parfums et cosmétique) ;
  • Bormioli (Masnières): 490 salariés (flacons en verre) ;
  • CMD (Cambrai) : 446 salariés (ex-entreprise Messian, engrenages et réducteurs) ;
  • Auchan (Cambrai) : 427 salariés (grande distribution) ;
  • Trémois (Le Cateau) : 347 salariés (équipementier automobile) ;
  • SASA (Le Cateau) : 325 salariés (silicones alimentaires) ;
  • Cora (Cambrai) : 323 salariés (grande distribution) ;
  • Cedilac Candia (Cambrai) : 280 salariés (laiterie) ;
  • Dentelle Sophie Hallette (Caudry) : 230 salariés (dentelles) ;
  • Cardon tradilinge (Cambrai) : 218 salariés (linge de maison).

Industrie

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Vers 1850 le tissage à domicile occupait 17 000 hommes, 3 700 femmes et 4 500 enfants dans les campagnes du Cambrésis[25]. Malgré une forte régression l'industrie textile reste aujourd'hui la première du Cambrésis avec près de 3 000 emplois : ici se concentre 80 % à 90 % de labroderie française, notamment àVillers-Outréaux[26]. Ladentelle et lestextiles techniques sont deux autres productions importantes. Les industries des équipementsmécaniques (environ 14 % de l'emploi) sont en progression, ainsi que lachimie-plasturgie[27]. L'industrieagro-alimentaire est le deuxième ou troisième secteur industriel de la région, avec environ 13 % de l'emploi industriel : sucrerie, laiterie, fabrication de pizzas, conditionnement de salades, aliments pour animaux[23].

La zone d'activités « Actipôle », à proximité des autoroutes A2 et A26, a attiré des entreprises nouvelles et représente un atout pour le territoire, surtout dans sa partie ouest[28]. La mise en service ducanal Seine-Nord et la future plateforme multimodale deMarquion devraient aussi avoir des retombées économiques importantes pour cette zone.

Services

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Les principaux employeurs dans le secteur des services étaient, en 2004, la santé et l'action sociale, le commerce de détail ainsi que les services aux entreprises, qui fournissent chacun entre 3 500 et 4 000 emplois environ, et le commerce de gros et les intermédiaires du commerce qui fournissait près de 2 000 emplois[23].

Transports

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La différence est nette entre l'ouest et l'est de l'arrondissement concernant les transports routiers.

Lecanal de Saint-Quentin au sud de Cambrai

Si l'Ouest (Cambrai) est bien desservi au croisement de deux autoroutes (A2 etA26), l'est n'est desservi que par laroutenationale 43 et la routedépartementale 932 (ex-routenationale 32, deCompiègne à la frontière franco-belge).L'échangeur A2/A26 étant situé à l'ouest de Cambrai, les véhicules venant de l'est de l'arrondissement contournent Cambrai,via le contournement sud récemment mis en service.

Le Cambrésis est traversé par deux canaux : à l'ouest lecanal de Saint-Quentin qui relie Cambrai àChauny sur l'Oise et se prolonge vers le nord par lecanal de l'Escaut, et à l'extrême est de l'arrondissement lecanal de la Sambre à l'Oise, qui relieLandrecies sur laSambre àTergnier sur l'Oise. Ni l'un ni l'autre ne jouent plus un rôle économique important. Le projet decanal Seine-Nord (voir ci-dessus) devrait rendre de l'importance à la voie d'eau dans l'économie locale.

Enseignement et formation

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Le Cambrésis constitue unbassin d'éducation dépendant de l'Inspection académique du Nord et de l'académie de Lille.

Enseignement secondaire

Le Cambrésis compte au total 17 collèges, dont 4 privés, àAvesnes-les-Aubert,Cambrai (6),Caudry (2),Gouzeaucourt,Iwuy,Le Cateau-Cambrésis,Masnières,Solesmes (2),Villers-Outréaux etWalincourt-Selvigny. Les lycées généraux et technologiques sont au nombre de 8, dont 4 privés: 5 sont situés à Cambrai dont 3 privés, un à Caudry, un au Cateau-Cambrésis et le dernier à Solesmes (privé). Enfin il existe deuxlycées professionnels, situés à Cambrai.

Enseignement supérieur

Cambrai héberge deux antennes des universités deValenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC), et deLille 2. Pour plus de détails, voir :enseignement supérieur à Cambrai.

Scolarisation

Selon le recensement de 1999 le taux de scolarisation enécole maternelle des 3 à 6 ans était élevé dans l'arrondissement de Cambrai, à 90,2 % contre 88,5 % pour l'ensemble de la région et 81,5 % pour la France. Par contre le taux de poursuite d'études entre 19 et 24 ans ne s'élevait qu'à 46,2 % dans l'arrondissement de Cambrai, contre 53,8 % dans la région et 56,3 % en France. Pour les 25 ans et plus, ce taux n'était que de 1,2 % dans le Cambrésis, contre 1,8 % et 1,9 % dans la région et le pays, respectivement[29].

Paysage, tourisme et patrimoine

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Le Cambrésis et sonopenfield (dédié depuis la fin de laPremière Guerre mondiale à l'agriculture intensive) est l'une des grandes entités paysagères retenues par l'Atlas régional des paysages de 2008[30], mais il constitue aussi la zone la plus anciennement et complètementdéforestée du Nord de la France, et l'une des zones les plusécopaysagèrement fragmentées par les infrastructures (avec unmorcellement écologique qui devrait être aggravée par la construction duCanal Seine-Nord. Dans le cadre des loisGrenelle I etGrenelle II et duSRCE, latrame verte et bleue locale cherche à remédier[31] à cet état de fait, en s'appuyant notamment sur larestauration écologique du« Bois Chenu » àProville (avec l'aide duconservatoire d'espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, et d'autres acteurs)[32] et devenuRéserve naturelle régionale[33].

Patrimoine religieux

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La puissante tour-porche de l'église deBoussières, datant duXVIe siècle, rattache cet édifice au type deséglises fortifiées

Le Cambrésis a gardé peu d'édifices religieux datant du Moyen Âge, à l'exception notable de l'Abbaye de Vaucelles, de style romancistercien, àLes Rues-des-Vignes au sud de Cambrai, et de lachapelle Vaucelette du refuge de cette même Abbaye à Cambrai, qui fut construite auXIIIe siècle sur le modèle de la salle capitulaire de l'abbaye, mais à un quart de la surface. L'ancienne cathédrale de Cambrai, « merveille des Pays-Bas », a été détruite ainsi que de nombreuses autres églises de Cambrai pendant laRévolution française. Certaines églises du Cambrésis conservent des éléments datant duXIe au XVIe siècle: c'est le cas notamment deCarnières,Villers-Outréaux,Élincourt,Montay etBermerain.

Voisin de laThiérache, le Cambrésis a conservé quelques églises en partie fortifiées, àMontrécourt,Boussières-en-Cambrésis,Audencourt (aujourd'hui fusionnée avecCaudry) et auPommereuil.

Le Cambrésis possède quelques beaux exemples d'architecture religieuse desXVIIe et XVIIIe siècles, en particulier à Cambrai laCathédrale Notre-Dame de Grâce, l'église Saint-Géry et la Chapelle dite « des Jésuites », et auCateau-Cambrésis l'église Saint-Martin.

Enfin les églises datant de la reconstruction d'après laPremière Guerre mondiale sont nombreuses, surtout au sud-ouest de Cambrai, lieu de labataille de Cambrai de 1917. Certaines sont l'œuvre dePierre Leprince-Ringuet, àVillers-Plouich,Masnières etFlesquières[34].

Patrimoine militaire

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Esnes : le château
Le cimetière militaire britannique de Flesquières se trouve sur le site de labataille de Cambrai (1917)

Cambrai a gardé quelques vestiges de ses remparts, démantelés à la fin duXIXe siècle : les tours desSottes, du Caudron et desArquets, ancienne porte d'eau sur l'Escaut, ainsi que laporte Notre-Dame, datant de 1622-1623, et laporte de Paris datant duXIVe siècle. La porte Saint-Ladre est invisible car enfouie sous le jardin public. Lechâteau de Selles, construit sur l'Escaut par les comtes-évêques de Cambrai, abrite aujourd'hui le palais de justice. Il présente un rare ensemble degraffitis laissés par des prisonniers militaires ou civils.

Le Cateau-Cambrésis a également gardé une partie de ses remparts, détruits en 1642 sur l'ordre deRichelieu. Quelques éléments de châteaux subsistent dans le Cambrésis, àLigny-en-Cambrésis,Haucourt-en-Cambrésis etBusigny, mais surtout àEsnes où le château, qui gardait jusqu'en 1678 la frontière entre la France et l'Empire germanique, a conservé une tour crénelée, deux tours rondes encadrant le porche, et une partie de son chemin de ronde.

Enfin les cimetières militaires de laPremière Guerre mondiale sont nombreux sur tout le territoire du Cambrésis, qui se trouvait sur laLigne Hindenburg. Il reste également quelques vestiges de la guerre:blockhaus deBantouzelle,casemates deNoyelles-sur-Escaut outank deFlesquières.

Cambrai a abrité laBase aérienne 103 Cambrai-Epinoy, de 1940 à 2012.

Patrimoine industriel

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Le patrimoine industriel du Cambrésis inclut quelques bâtiments d'usines d'autrefois, notamment desbrasseries, ainsi que desécluses sur les canaux deSaint-Quentin et de laSambre à l'Oise.

À Carnières, la maison desmulquiniers est consacrée à la vie de ces paysans-tisserands qui dans de nombreux villages du Cambrésis fabriquaient labatiste. Le musée de la dentelle deCaudry, installé dans un ancien atelier du centre-ville, retrace l'histoire de l'industriedentellière dans cette ville.

Patrimoine civil

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Patrimoine rural

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Une blocure àInchy

Il reste dans de nombreux villages du Cambrésis des traces de ce qui en fut l'activité principale, le tissage à domicile du lin oumulquinerie. Le tissage de toile fine oubatiste (que les tisseurs eux-mêmes appelaient « toilettes » ou « linons ») se faisait dans les caves, plus adaptées pour cette industrie à cause de leur humidité, car le fil casse s'il est trop sec. La lumière y entrait par une sorte de grand soupirail, la « bahotte » ou « blocure ». Beaucoup sont encore visibles.

Musées

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Le Cambrésis compte plusieurs musées qui reflètent son histoire et sa vie économique. Les plus importants sont leMusée de Cambrai, LeMusée Matisse du Cateau-Cambrésis et le musée de la dentelle de Caudry.

Mais il faut aussi mentionner la brasserie artisanale de l'Abbaye au Cateau-Cambrésis, àLes Rues-des-Vignes l'Abbaye de Vaucelles et l'Archéo'Site, à Cambrai la Maison Falleur et le musée militaire, la Maison du Patrimoine, l'exposition permanente sur la Première Guerre mondiale, l'espace de vie historique André-Flament, le moulin Lamour, la Maison de la Broderie.

Gastronomie

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Linguistique

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Le Cambrésis appartient à l'aire linguistique dupicard du Nord.Eugène Bouly, dans sonDictionnaire historique de la ville de Cambrai (1854), donne quelques indications, sorte de « grammaire très abrégée » dit-il, sur le parler du Cambrésis :

  • Pronoms personnels :
    • pour les pronoms singuliersmoi,toi,lui on ditmi,ti etli
    • le son « ou » devient « o » dansnous etvous :nos,vos
    • le « l » disparaît dansil,ils:i etis
    • elle etelles deviennentalle,alles
    • tu se ditte, et le « e » s'élide devant une voyelle (comme devant je et comme en français parlé contemporain): « t'iras »
  • Pronoms et adjectifs démonstratifs :
    • ce se ditchou
    • celui se ditsti,celle,chelle etceux,cheux
    • ce etcette sontche etchelle : « chelle femme »
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Toponymie

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Toponymie

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Le terme de Cambrésis est dérivé depagus Cameracensis enlatin, littéralement « le pays deCambrai ».

De nombreux noms de communes du Cambrésis se terminent par le suffixe « -court », qu'on trouve aussi en abondance enArtois et enPicardie :Haynecourt,Sancourt,Blécourt,Paillencourt,Raillencourt,Béthencourt,Haucourt,Walincourt,Malincourt,Élincourt,Gouzeaucourt,Honnecourt,Ribécourt,Montrécourt,Audencourt, Boistrancourt. Ce suffixe vient du latincurtis, qui désigne un domaine rural ou un enclos autour d'une habitation[35] et qui, selonAuguste Longnon, semble avoir été préféré àvilla dans les « nations germaniques », et notamment chez lesFrancs. Le domaine rural désigné à l'époque mérovingienne par ces noms constituait, le plus souvent, un véritable village[36]. Le nom de ces villages est généralement formé du nom d'un homme, propriétaire du domaine, auquel est adjoint le suffixe : ainsiHonnecourt dont le nom était dans les anciennes chartes latinesHunulfi Curtis ou « la ferme d'Honulfe »;Walincourt,Wallonis Curtis, « la ferme de Walo » ou « du Wallon »; ouAbancourt, « la ferme d'Abo » ou « d'Aban », commeAbainville dans laMeuse[37].

Le suffixe celtique « -iacum » ou « -iaco », très répandu dans toute la Gaule, est à l'origine de noms de lieux très nombreux dans toute la France par union avec des radicaux latins ou des noms germaniques. Dans le nord de la Gaule ce suffixe a produit des noms en -y[38] dont on trouve plusieurs exemples dans le Cambrésis:Inchy (Inchiaco dans une charte de l'évêque Herluin en 1009),Selvigny (Silviniacum),Ligny (Latiniacum, « le domaine de Latinius »),Caudry (Calderiacum, le domaine de Kalderus ou Galdericus), ou encoreMontigny (Muntiniacum en 911 dans un cartulaire de l'église de Cambrai)[39].

Certains noms sont d'origine plus récente, comme l'atteste leur nom français : ainsiForest fondée en 1180 sur des bois appartenant à l'abbaye de Saint-Denis,Beaumont-en-Cambrésis, ouTroisvilles formée de la réunion des trois seigneuries de Euvillers, Fay et Sotière, ou encoreLe Cateau-Cambrésis, ville fondée à la fin duXe siècle par l'évêque Herluin autour d'un château destiné à pacifier la région, et qui s'est d'abord appeléeCastellum Sanctae Mariae, puisCastellum Novum[40].

Le nom officiel de quelques communes comporte le terme « Cambrésis » pour les distinguer de communes homonymes :Beaumont-en-Cambrésis,Boussières-en-Cambrésis,Forest-en-Cambrésis,Haucourt-en-Cambrésis,Ligny-en-Cambrésis,Montigny-en-Cambrésis,Rumilly-en-Cambrésis,Rieux-en-Cambrésis,Saint-Vaast-en-Cambrésis. Ce n'est pas le cas de la commune du Cateau, renomméeLe Cateau-Cambrésis en 1977.

Personnalités

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Henri Matisse en 1933
Wilfred Owen

Sont nés dans le Cambrésis :

D'autres personnages célèbres sont liés au Cambrésis à des titres divers :

Images

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Bibliographlie

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Voir aussi

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Liens externes

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Notes et références

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  1. p. 15-17.
  2. p. 23.
  1. ab etcp. 139.
  2. p. 139-140.
  3. p. 140.
  4. p. 140-141.
  5. p. 141.
  6. p. 141-142.
  7. p. 142-143.
  8. p. 143.
  9. a etbp. 144.
  10. a etbp. 145.
  11. p. 145-146.
  12. p. 146.
  13. p. 146-147.
  14. p. 148-149.
  15. p. 149-150.
  16. ab etcp. 150.
  17. abcd etep. 257.
  18. ab etcp. 258.
  19. p. 258-259.
  20. p. 259.
  1. ab etcp. 48.
  2. abc etdp. 48-49.
  3. a etbp. 49.
  4. p. 50.
  5. p. 53.
  6. p. 51.
  7. p. 51-52.
  8. p. 52-54.
  9. p. 52.
  10. p. 56.
  11. p. 56-57.
  12. p. 55.
  13. p. 55-56.

  1. Les frontières du pays traditionnel sont basés sur celles des communes (commune ou commune déléguée).
  2. ab etcMarc VaillantHistoire du Cambrésis sur le site de l'association Camérix.
  3. Le gisement moustérien d'Hermies (site consulté le 17 décembre 2007).
  4. Pierrard 1978,p. 18-20.
  5. « Les premiers évêques », sursite de l'archidiocèse de Cambrai(consulté le).
  6. Bouly 1854,p. 421.
  7. Bouly 1854.
  8. Aujourd'hui dans l'Aisne,arrondissement de Saint-Quentin.
  9. Aujourd'hui fusionnée avecCaudry.
  10. Aujourd'hui faisant partie de la commune deQuévy,Province de Hainaut enBelgique.
  11. Pierrard 1978,p. 61.
  12. a etbThèse de Hugues Neveux (1973), Vie et déclin d'une structure économique : les grains du Cambrésis (fin duXIVe début duXVIIIe siècle), Avant propos d'Emmanuel Le-Roy-Ladurie, Paris, EHESS, 445 pages, soutenue en 1973 (résumé par jacques Bottin).
  13. Les vies de châteaux : De la forteresse au monument : Les châteaux sur le territoire de l'ancien duché de Savoie, duXVe siècle à nos jours, Silvana Editoriale,, 307 p.(ISBN 978-88-366-3280-0),p. 10.
  14. « pays du Cambrésis: les étapes du projet », sursite du syndicat mixte du Pays du Cambrésis(consulté le).
  15. a etbINSEE: Évolution démographique 1962-1999 arrondissement de Cambrai.
  16. INSEE: Évolution démographique 1962-1999 département du Nord.
  17. INSEE: Population des régions et départements de la France métropolitaine.
  18. Conseil Régional du Nord-Pas-de-Calais: cartothèque.
  19. INSEE Population totale par sexe et âge.
  20. INSEE: logement : le parc.
  21. INSEE: Catégories socioprofessionnelles.
  22. Source :Site Internet de laCCI du Cambrésis .
  23. ab etchttp://www.sigale.nordpasdecalais.fr/CARTOTHEQUE/atlas.asp Sigale Nord-Pas-de-Calais: cartothèque.
  24. Source : Chambre de Commerce et d'Industrie du Cambrésis.
  25. Pierrard 1976,p. 132.
  26. référence, citation ou lien.
  27. DRIRE Nord-pas-de-Calais: zone d'emploi du Cambrésis.
  28. Cambrésis Développement économique : actipôle de l'A2 (site consulté le 15 décembre 2007).
  29. INSEE Formation : scolarisation et diplômes.
  30. Voir le chapitreApproche territoriale "Cambrai" de l'Atlas des paysages de la région Nord - Pas-de-Calais (DIREN, 2008, PDF, 10,8 Mo).
  31. ETD,Cambrai, Schéma Trame verte et bleue du pays du Cambrésis et coulée verte de Cambrai; consulté 2013-03-09
  32. Bois Chenu, Proville, Parc écologique urbain, voir aussiVisite en MP3 (audioguide), téléchargeable, consulté 2013-03-09
  33. Fabien Bevis (2013),Proville : rasé il y a 15 ans, le bois Chenu retrouve sa splendeur et devient une réserve naturelle régionale, article du journalL'observateur du Cambrésis le 13/03/2012 consulté 2013-03-09
  34. Tourisme en Cambrésis : le patrimoine.
  35. Quicherat 1867,p. 54.
  36. Longnon 1920,p. 226.
  37. Mannier 1861,p. 255, 287.
  38. Quicherat 1867,p. 37.
  39. Mannier 1861,p. 133, 270, 288.
  40. Mannier 1861,p. 255.
v ·m
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