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Camargue

43° 32′ 00″ nord, 4° 30′ 00″ est
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Camargue
Image illustrative de l’article Camargue
Flamants roses dans laréserve naturelle nationale de Camargue.

PaysDrapeau de la FranceFrance
Région françaiseProvence-Alpes-Côte d'Azur
Département françaisBouches-du-Rhône
Villes principalesArles
Saintes-Maries-de-la-Mer
Siège du paysSaintes-Maries-de-la-Mer
Coordonnées43° 32′ 00″ nord, 4° 30′ 00″ est
Superficie approximative1 500 km2
Cours d'eauRhône
Faune remarquableChevaux de Camargue,taureaux de Camargue,flamants roses
ProductionRiz,sel, carottes des sables, pommes de terre des sables, melon
Régions naturelles
voisines
Costières
Crau
Pays (div. territoriale)Pays d’Arles
Pays Vidourle-Camargue
Terre de Camargue
ClassementRéserve de biosphère
 Site Ramsar(1986, Camargue)
GestionParc naturel régional de Camargue
Site webhttp://www.parc-camargue.fr/
Régions et espaces connexesPetite Camargue
Critères(vii)(d) et (x)(d)

Image illustrative de l’article Camargue
La Camargue, la Petite Carmague et
le parc naturel regional de Carmague
Géolocalisation sur la carte :Bouches-du-Rhône
(Voir situation sur carte : Bouches-du-Rhône)
Camargue
Camargue
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
Camargue
Camargue
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Camargue (Delta du Rhône) *
Image illustrative de l’article Camargue
Carte du zonage de laréserve de biosphère.
Zone géographiqueEurope et Amérique du Nord **
PaysDrapeau de la FranceFrance
RégionsProvence-Alpes-Côte d'Azur,Occitanie
DépartementsBouches-du-Rhône,Gard
Coordonnées43° 32′ 00″ nord, 4° 30′ 00″ est
Création1977
SuperficieCœur :25 000 ha
Zone tampon :106 000 
ha
Zone de transition :62 000 
ha
Géolocalisation sur la carte :France
(Voir situation sur carte : France)
localisation
localisation
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification géographique UNESCO
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LaCamargue (prononcé/ka.maʁg/ enfrançais standard ;/ka.ˈmaʁ.gə/localement) est unerégion naturelle française située au bord de lamer Méditerranée, dans lesdépartements duGard et desBouches-du-Rhône, et formée par ledelta du Rhône. Même si le véritable centre urbain de la Camargue estArles[1], lesSaintes-Maries-de-la-Mer[2] sont généralement reconnues comme étant la capitale de la Camargue du fait de leur position relativement centrale sur la côte.

La Camargue est unezone humideparalique de150 000 hectares qui abrite de nombreuses espèces animales et végétales. Elle est classée commeparc naturel régional depuis 1970 et reconnueréserve de biosphère par l'Unesco depuis 1977[3]. Depuis leXIXe siècle, elle a fait l'objet d'importants aménagements hydrauliques.

Toponymie

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Camargue s'écritCamargo (graphie mistralienne) enprovençal,Camarga, en languedocien.

Le poète camarguais Elly Rul a recensé en 1938 les hypothèses anciennes, non étayées par des documents d'archives ou simplement fantaisistes :Caii Marii Agger (retranchement ou camp deMarius en latin),Ca-mar (champ recouvert d’eau, en dialecte celto-ligurien),cara-marca (« chère frontière », enprovençal), oun'a cap marca (« n’a pas de frontière »)[4]. L'hypothèseCaii Marii Agger avait précédemment été soutenue par l'historien duXVIIIe siècleLouis-Pierre Anquetil[5].La thèse retenant une origine latine, formée à partir de mots désignant des terres (champs) recouvertes d'eau, est à privilégier, sachant que le toponyme se retrouve sur d'autres territoires correspondant à cette description : le Mas Camargues et le Bois des Camargues, notamment, sis sur la commune dePont de Montvert - Sud Mont Lozère, sur de grands espaces où naît leTarn.[réf. nécessaire]

Après avoir rappelé que certains historiens ont fait dériver le nom deCamargue ducognomen du notable arlésien Aulus Annius Camars qui eut une brillante carrière dans l'Empire romain auIer siècle et fut un important propriétaire en Camargue,Fernand Benoit fait dériver son nom de Camars du toponyme Camargue. Pour lui, le mot Camargue désigne un territoire voisin de la mer et ce mot se retrouve aux embouchures du Rhin, sur l'Adriatique, en Orient et dans de nombreuses localités citées par Alfred Holder dansAlt-celtischer Sprachschatz (t. 1, 1896 :Cama-acu-s,Camar-ica, col.709-710) : Kammerich, Kamerik, Camarsac, Chéméré ou Camargo près de Santender[6].

Selon les lexicographesBénédicte et Jean-Jacques Fénié« Camargue […] serait un nom d’origine latine, issu probablement d’un domaine du sénateurCamars de lagens Annia fort influente à Arles, il est formé avec le suffixe -icus » (qui signifie« qui est relatif à »)[7].

Jacques Astor pour sa part affirme que les toponymes CAMARET (Vaucluse), CHAMARET (Drôme), CAMARADE (Ariège), CAMARAT (Var) et LA CAMARGUE (in insula Camaricas en 923, peut-être pour désigner les actuels îlots des Rièges) représentent des dérivés latins en -etum (collectif) ou -ittu (diminutif), -atum/-ata (collectif) et -icum (d'appartenance) d'un simplecamar- dont le sens est à déterminer et à rechercher autour de toponymes du type CAMARRE (le puech de CAMARRE) du Cantal[8].

Géographie

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La Camargue forme un triangle de150 000 hectares dont les pointes sontArles,Le Grau-du-Roi etFos-sur-Mer. On distingue trois parties[3] :

  • Les ponts de Camargue.
  • Arles : le pont de Trinquetaille (1950) sur le grand Rhône.
    Arles : le pont de Trinquetaille (1950) sur le grand Rhône.
  • Fourques - Pont historique sur le petit Rhône.
    Fourques - Pont historique sur le petit Rhône.
  • Ancien pont de Sylvéréal (2007) sur le petit Rhône.
    Ancien pont de Sylvéréal (2007) sur le petit Rhône.

Arles, au nord dudelta, est la plus grande ville de Camargue. Son territoire communal, leplus grand de France métropolitaine, couvre la majeure partie de la Grande Camargue. Le reste est couvert par les communes desSaintes-Maries-de-la-Mer, la troisième plus étendue de France métropolitaine, et dePort-Saint-Louis-du-Rhône.

Le delta comprend deux zones. Au nord, une Camargue fluvio-lacustre dominée par l'eau douce. Un système d'irrigation y a été établi au fil des siècles, permettant l'agriculture et notamment lariziculture. Au sud, se trouve une Camargue laguno-marine façonnée par les incursions de la mer et sous l'emprise du sel : on y trouve lesmarais salants deSalin-de-Giraud et d'Aigues-Mortes. Entre le nord et le sud, l'étang de Vaccarès et sesmarais périphériques forment une zone de transition[9].

Climat

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Article connexe :Climat méditerranéen.

La Camargue est soumise auclimat méditerranéen avec une longue période estivale, chaude et sèche, des hivers doux, un ensoleillement important et des précipitations irrégulières. Son climat comporte des particularités liées à sa situation géographique au sud du couloir rhodanien entre lesCévennes et lesAlpes du Sud. Ainsi les automnes, et dans une moindre mesure les périodes avril-début mai, sont arrosés par des précipitations brèves, mais importantes et les hivers sont parfois rigoureux à cause dumistral.

En hiver les températures descendent fréquemment sous zéro sur des périodes pouvant dépasser parfois plusieurs semaines.

Des orages se produisent généralement en automne et peuvent provoquer des précipitations de 200 mm par jour et parfois plus. D'une durée de quelques heures, ils sont souvent violents. Toutefois, la hauteur annuelle des précipitations n’est que de 524 mm, une des plus faibles de France et le nombre de jours de pluie (+ 1 mm/jour) d’environ 60 par an.

Histoire

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Carte des tours-sémaphores et des avancées de la Camargue depuis leXIVe siècle.
Article détaillé :Histoire de la Camargue.

Géologie et aménagements

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Ledelta du Rhône s'est formé il y a environ 10 000 ans par la pénétration et le recul de la mer puis l'édification de flèches de sable[10].

Dès l'Antiquité, le delta est mis en culture et voit la création de grands domaines agricoles. La construction de digues débute auMoyen Âge alors que l'exploitation forestière fait reculer les boisements[10]. DuXVIIe auXIXe siècle, l'agriculture et les salins progressent ainsi que la construction de digues se poursuit[10].

Au cours duXXe siècle, le débit du Rhône est canalisé et les flux d'eau maitrisés par l'irrigation et le drainage. La riziculture et lemaraîchage se développent au cours de la seconde partie du siècle ainsi que l'industrialisation et l'urbanisation aux périphéries de la Camargue, ce qui provoque une régression générale des milieux naturels : entre1944 et1988, le delta perd40 000 hectares d'espaces naturels. C'est à partir de cette époque que se mettent en place des politiques de protection des paysages et de l'écosystème (parc régional, espaces protégés, etc.)[10].

Fréquentation estivale

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A l'est de la Camargue, la plage de Piémanson fut reliée en 1971 à la route D36 et au village deSalin-de-Giraud: l'ancienne piste, goudronnée, permet alors un accès plus facile[11]. Deux établissements commerciaux furent par ailleurs fondés, à l'ouest, par des pêcheurs, au milieu desannées 1970, sur le site proche deBeauduc, symbole d'une plage "non débarrassée de ses travailleurs", appartenant "encore aux pêcheurs" et "où la séparation avec les baigneurs n’est pas effective"[12].

En 1974, l’association des Cabaniers soutenue par la mairie d'Arles, chercher à acquérir les 24 hectares du hameau des Sablons mais l'État oppose un droit de préemption et en 1975, l’intégralité de l’espace deltaïque camarguais devient un site inscrit. Dans les années qui ont suivi, entre 1975 et la fin des années 1980, l’occupation du site s’est accélérée avec l’émergence du quartier de Beauduc nord. Les motivations et l’origine sociale des campeurs sont "souvent très différentes de celles des cabaniers"[13].

En août 1979,Le Monde observe des tentes et caravanes sur 20 kilomètres de plage, du camping sauvage et comme un "Woodstock-sur-Mer", soit "quarante mille personnes entre sable et soleil, selon les comptages approximatifs" d'avion"[14]. Trois équipes municipales des Saintes-Marie sont alors affectées à l'enlèvement des ordures ménagères des campeurs, une ou deux fois par jour, via 30 conteneurs de 27 mètres cubes, le long du littoral[14].

L'année suivante, le ministre de l'environnementMichel d'Ornano a survolé les 40 km de plage, "entre le village desSaintes-Maries-de-la-Mer et l'embouchure du Rhône", qui "objet d'une intense fréquentation" avec plus de 50000 "campeurs sauvages" y installant des caravanes, tentes, ou baraques, via une "intense circulation automobile" qui a causé neuf morts en 1979, alors que les campings sont à demi vides.Michel d'Ornano annonce que l'État apportera son aide à l'ouverture de terrains de camping car le camping "sauvage" prend des proportions jugées "inquiétantes pour la salubrité et la protection des sites"[15].

Selon la direction de l'équipement desBouches-du-Rhône, le nombre de tentes passe de 600 en 1975 à 2300 en 1980 et celui des caravanes de 300s à plus de 1800, créant une "ville spontanée de vingt mille à trente mille campeurs" aux portes des Saintes, multipliant sa population par dix ou quinze[16].

En 1981, il est confirmé que la plage des Saintes-Maries sera interdite à la circulation automobile et aucamping sauvage, conformément à la directive nationale d'aménagement du territoire, du 25 août 1979[16]. Revenant à nouveau sur les " conséquences très graves" du camping sauvage sur les bords de mer lors d'une émission le 15 août 1981, sur France-Inter, Michel d'Ornano a déclaré avoir mis en place, à la demande du président de la République, "une politique systématique de protection de tous les milieux naturels", le camping de bord du littoral devant se développer "sur des terrains d'accueil organisés, parfaitement réalisables, car ils ne coûtent pas des sommes considérables"[17]. Après l'interdiction de 1981, du camping sauvage, les anciens campeurs des Saintes-Mariés auraient trouvé refuge à Piémanson, malgré leraz-de-marée de 1985 en Camargue touchant Piémanson comme Beauduc[11] et précédé par unplus petit en juillet 1981. Les deux plages échappent ensuite à la nouvelle législation, et se "distinguent fortement" du reste du littoral français par "les pratiques, les usages et les représentations" liés à cecamping sauvage, des "loisirs tournés vers la sociabilité comme la pétanque" ou "la recherche de toutes sortes de coquillages"[11].

Population

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Article détaillé :Camarguais.
Ouvrier indochinois dans une rizière de Camargue.

Soumise à la mer et au Rhône, la Camargue n'a jamais connu d'importantes densités de population. Les plus importantes se sont établies à la périphérie du territoire :Arles dès l'Antiquité,Saint-Gilles etAigues-Mortes auMoyen Âge[18].

Parmi les habitants de Camargue, on compte de grands propriétaires terriens issus deParis,Lyon,Marseille,Sète etArles, et de nombreuses communautés venues travailler dans ledelta du Rhône. Les salins embauchent dès leXIXe siècle des ouvriers venus deGrèce, d'Italie, d'Arménie alors que desEspagnols etMaghrébins travaillent dans l'agriculture[18].

Le village deSalin-de-Giraud est ainsi créé par le besoin de main-d'œuvre qu'il faut fidéliser : deux cités ouvrières y sont construites. La commune dePort-Saint-Louis-du-Rhône est créée en1904 : jusqu'au milieu duXIXe siècle, ce territoire était peuplé de chasseurs, pêcheurs et gardiens de troupeaux mais le développement du port — notamment soutenu par des investissements lyonnais — favorise l'industrialisation. La ville fait aujourd'hui partie ducomplexe portuaire de Marseille[18].

À partir de laSeconde Guerre mondiale, la France a fait venir de force en métropole desIndochinois grâce à qui, en Camargue, on développe lariziculture[19].

Une communautégitane originaire deCatalogne est également implantée àArles ainsi que des famillesharkies[18].

Démographie

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Démographie des communes dont le territoire fait tout ou partie de la Camargue ou de la prétendue "Petite Camargue"
Communes1962196819751982199019992006200720082009
Aigues-Mortes4 2034 1974 5314 4724 9996 0197 1157 891
Arles41 93245 77450 05950 50052 05850 42651 97052 19752 72952 979
Fourques1 4891 4921 6142 0472 2512 5442 7422 8802 8882 897
Le Grau-du-Roi2 3633 3543 9634 1525 2535 8757 8928 1738 110
Port-Saint-Louis-du-Rhône6 2788 28510 39310 3788 6248 1238 4838 5308 535
Saint-Gilles6 7218 4728 6799 88711 30411 62613 23413 50713 735
Saint-Laurent-d'Aigouze1 8621 8621 7281 7302 3232 7383 1523 2243 246
Saintes-Maries-de-la-Mer2 1792 2442 1202 0452 2322 4792 3412 3172 3942 309
Vauvert5 0316 3457 4729 10310 29610 26110 85311 24711 030
Total73 42583 53192 17096 222101 441102 420110 369111 046113 252113 459

Nombre retenu à partir de1962 :Population sans doubles comptes.

La Grande Camargue compte aujourd'hui environ 10 000 habitants essentiellement concentrés dans la commune des Saintes-Marie-de-la-Mer (2 317 habitants), le quartierTrinquetaille et le village deSalin-de-Giraud (sur la commune d'Arles). La densité de population est de seulement 10 hab/km2.

Environnement

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Milieux naturels

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La Camargue compte de nombreux milieux différents.

Le littoral, entièrement sableux, s'étend sur 95 km. Lapointe deBeauduc et celle del’Espiguette sont des lieux de dépôts des sédiments duRhône et la plage peut y atteindre un kilomètre de large. Près deSalin-de-Giraud et desSaintes-Maries-de-la-Mer, la plage en revanche tend à reculer[20].

Par endroits, la mer a créé desgraus, des voies d'eau reliées aux lagunes. Celles-ci sont peu profondes et connaissent des variations de niveau et de salinité en fonction notamment du vent. Lesmarais ou « roubines », alimentés en eau douce ou peu salée par des canaux, peuvent être plus profonds et abritent des roseaux, des iris ou des joncs, voire pour ceux régulièrement asséchés, une flore spécifique[20].

Les « sansouires » sont des steppes au sol salé où poussent des plantes adaptées, lessalicornes. Souvent mises en culture, celles qui subsistent sont aujourd'hui protégées[20].

Les espaces de pelouse ont été pour beaucoup remplacés par des rizières alors que les espaces boisés n'occupent plus que 3 % de la Camargue, le long du fleuve[20].

Faune et flore sauvages

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La Camargue abrite un patrimoine vivant exceptionnel et accueille de nombreuses espèces animales et végétales.

La région est une halte migratoire pour lescanards et les oiseaux d'eau : on recense 150 000 individus en transit chaque année. De nombreux canards hivernent notamment sur l'étang de Vaccarès. En été, on compte jusqu'à 30 000 flamants roses. Un îlot a été aménagé pour la reproduction sur l'étang du Fangassier[21].

Depuis une quinzaine d'années les effectifs deGrue cendrée poursuivent une croissance régulière, ces dernières années plus de 10 000 Grues cendrées y sont comptabilisées chaque hiver[22],[23],[24],[25].

La Camargue abrite lacistude, une tortue d'eau douce qui vit dans les marais et les canaux, et leragondin, introduit auXIXe siècle[21].

La Camargue est également connue pour sesmoustiques : on en dénombre 40 espèces[21].

Le loup y est aussi présent[26].

Enfin, le climat et le milieu particuliers voient le développement de végétaux adaptés, telles lessalicornes et lessaladelles, qui ont la particularité de pousser en milieu salé, ainsi que lelis des sables qui fleurit dans les dunes[21].

Protection de l'environnement

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Le patrimoine naturel camarguais est soumis à plusieurs contraintes qui le mettent en danger tels la pollution charriée par leRhône, le recul des espaces naturels au profit de l'agriculture, la chasse ou encore la mer qui érode les plages du littoral[27].

Premier espace protégé à avoir été mis en place en Camargue, la réserve zoologique et botanique de Camargue a été créée en 1927 par laSNPN[28]. Elle comprenait alors notamment à cette époque l’étang du Vaccarès, les étangs des Impériaux (Impérial et Malagroy), l’étang du Fangassier, l’étang du Galabert et la Vignolle. En 1975, elle devient par arrêté ministériel laréserve nationale de Camargue, toujours gérée par laSNPN, mais n’incluant plus les étangs des Impériaux ni le Fangassier, le Galabert et la Vignolle.

Laloi du 2 mai 1930 a permis le classement de la Grande et de la Petite Camargue comme monuments paysagers.

Leparc naturel régional de Camargue a été créé en1970 et couvre la majeure partie de la Grande Camargue. En outre,193 000 hectares sont classés commeréserve de biosphère par l'Unesco.

Le 1er décembre 1986, la Camargue a été inscrite sur la liste dessites Ramsar sous le numéro 346[29].

Article détaillé :Liste des sites Ramsar en France.

Culture et patrimoine

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Cinéma

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De 1909 à 1914,Joë Hamman,Folco de Baroncelli etJean Durand réalisèrent deswestern camarguais dans les décors naturels de la Camargue, donnant l'illusion des paysages de l'Ouest américain[30].

Patrimoine architectural

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Cabane de gardian et flamants

La chaumière de Camargue est une véritable habitation annexe. L'exemple deSalin-de-Giraud où elles ont formé une véritable agglomération en reste une preuve indéniable[31]. Pour leur construction, ce sont les roseaux des marais, lasagne, qui sont utilisés. Ce type d'habitation édifié avec un matériau extrêmement périssable ne permet pas de remonter plus loin que le milieu duXVIIe siècle pour retrouver des chaumières encore intactes. Mais leur trace historique remonte jusqu'auMoyen Âge puisque l'on sait que le village desSaintes-Maries-de-la-Mer brûla à cause de ses chaumières. Plus près de nous, les ouvriers sauniers des Salins-de-Giraud étaient logés dans vingt-deux chaumières dont l'abside était tournée vers le Nord-Ouest pour résister aux vents dominants[32].

Lemas est également un édifice typique de Camargue. Généralement implantés le long du fleuve ou en hauteur, à l'abri du vent par des bosquets, les mas sont construits avec leur façade au sud[33].

Le long du Rhône se trouvent également des tours de guet construites pour surveiller le delta et assurer une protection contre les envahisseurs. Celles construites à partir duXVe siècle servaient surtout de contrôle du commerce[33].

La plupart desphares de Camargue ont été construits auXIXe siècle[33] mais dès l'Antiquité,Strabon notait que lesMassaliotes édifiaient des tours qui servaient de signaux[34].

On trouve également en Camargue des châteaux, comme lechâteau d'Espeyran ou lechâteau d'Avignon[33].

Costumes traditionnels

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Tenue de travail d'hiver, en Camargue au début duXXe siècle.

Les costumes portés traditionnellement par les paysans et artisans sont généralement à l'origine des costumes citadins et bourgeoi[35].

Ainsi, le paysan provençal duXVIIIe siècle portait une culotte« à la française » avec des bas ou des guêtres de peau, un gilet et une jaquette à deux basques. Notons la taillolle (taiolo), ceinture de laine, généralement rouge, portée à la taille.

Le costume des femmes arlésiennes était porté quotidiennement par un certain nombre de femmes jusque dans lesannées 1950[36]. Il se distingue par une coiffe spéciale qui nécessite le port de cheveux longs. En fonction des jours de la semaine et des tâches à accomplir, cette coiffure était retenue sur le sommet de la tête par un ruban, une cravate ou un nœud de dentelles[37]. Parmi les pièces qui composent actuellement l'habillement, il y a la chapelle (plastron de dentelle en forme de trapèze), apparue en 1860, et qui couvre la poitrine[38], le grand châle de forme carrée, qui moule le buste, la robe longue en satin de différentes couleurs et toujours pincée à la taille, les dorures (bijoux, agrafes, boucles ou crochets) qui sont transmises de génération en génération[39] dont les boucles d'oreilles (pendants oubrandanto) réservées aux femmes mariées[40].

Jusque dans lesannées 1920, il n'y avait aucun costume particulier réservé auxgardians. C'est le marquisFolco de Baroncelli-Javon, fondateur de laNacioun gardiano, qui fixe le standard actuel avec la veste de velours et le pantalon en peau de taupe. La tradition veut que pour la veste, il ait repris le modèle que portait son amiYvan Pranishnikoff lorsqu'il était cadet au collège impérial russe[41].

Cuisine

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Article détaillé :Cuisine arlésienne et camarguaise.

La cuisine de la Camargue est influencée par son environnement mais a évolué au cours des siècles, notamment avec l'arrivée des produits comestibles duNouveau monde, l'apport de la culture duriz et l'élevage taurin[42].

Fêtes

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Raseteur et taureau lors d'unecourse camarguaise.

Les villes d'Arles et desSaintes-Maries-de-la-Mer organisent chacune chaque année, deuxférias : elles se déroulent sur plusieurs jours et accueillent de nombreuses festivités[43].

On peut y voir descourses camarguaises, qui est un sport né de jeux organisés par les gens des mas au cours duquel des raseteurs habillés de blanc et aidés de crochets essaient d’ôter la cocarde fixée sur le front d'un taureau, mais également descorridas.

Les Saintes-Maries-de-la-Mer qui, selon la légende, est le lieu de débarquement dessaintes, accueille des pèlerinages : depuis1448 le et le dimanche le plus proche du àMarie Jacobé etMarie Salomé et, depuis1935, àSainte Sara. Ce dernier pèlerinage en l'honneur de la sainte patronne desGitans donne lieu à d'importants déplacements et a un impact touristique important[43].

Identité et symboles

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Prétendu blason de la Camargue, créé pour des raisons commerciales.
Croix camarguaise.

La Camargue dispose d'une identité propre à la frontière de laProvence et duLanguedoc. AuXIXe siècle etXXe siècle, les « manadiers-poètes »Joseph d'Arbaud etFolco de Baroncelli-Javon ont glorifié dans lamouvance deFrédéric Mistral, les élevages de taureaux et de chevaux. L'Antique Confrérie des gardians de Saint-Georges, fondée en 1512, célèbre chaque année sa fête à Arles, le1er mai. Cette corporation a gardé un rôle de secours mutuel auprès des gardians professionnels[44]. L'associationNacioun gardiano a été créée en 1909 pour préserver la culture camarguaise et leprovençal[43].

Lacroix de Camargue a été créée en1926 parHermann-Paul. Elle symbolise la foi (croix), l'espérance (ancre) et la charité (cœur). Les extrémités en forme de trident symbolisent lesgardians[43].

Économie

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Le territoire de la Camargue implique une économie spécifique :

  • L'agriculture, en plus d'une production vinicole, a développé un secteur céréalier et bovin unique en France métropolitaine, celui duriz et dutaureau de Camargue AOC. Le secteur agricole est centré autour desmanades.
  • Le tourisme, tourné vers les activités estivales, comme sur l'ensemble de la côte méditerranéenne, est complété par un tourisme vert, grâce auParc naturel régional de Camargue.
  • L'industrie et le commerce, sont présents de longue date en Camargue, notamment par l'exploitation des ressources naturelles tel que le sel marin, auSalin-de-Giraud et àAigues-Mortes.
  • Exploitation du sel
    Exploitation du sel
  • Rizière en Camargue
    Rizière en Camargue
  • Manade en Camargue
    Manade en Camargue
  • Tourisme équestre à l'étang de Vaccarès
    Tourisme équestre à l'étang de Vaccarès

Notes et références

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  1. J.-M. Rouquette (dir.),Arles, histoire territoire et cultures, Paris, Imprimerie Nationale,, 1297 p.(ISBN 978-2-7427-5176-1),p. 519-570.
  2. « Site officiel de l'Office de Tourisme des Saintes Maries de la Mer, hôtels et séjour en Camargue, tourisme camargue, cheval saintes maries de la mer, taureaux camargue, feria sainte marie de la mer, course camarguaise », sursaintesmaries.com(consulté le).
  3. a etb« Parc naturel régional de Camarge. Situation géographique », surparc-camargue.fr.
  4. Rul d'Elly,La Camargue gardiane, Michel Delaveau, Paris, 1938.
  5. Louis-Pierre Anquetil,Histoire de France, édition 1833, t.1, p. 53-54.
  6. Fernand Benoit, « I- Antiquités pré-romaines et gallo-romaines en Camargue »,Mémoires de l'Institut historique de Provence,‎,p. 88 et notes(lire en ligne).
  7. Bénédicte et Jean-JacquesFénié,Toponymie occitane, Éditions Sud-Ouest,coll. « Sud Ouest Université »,, 128 p.(ISBN 978-2-87901-215-5).
  8. Jacques Astor,Dictionnaire des noms de famille et noms de lieux du midi de la France, Millau, Éditions du Beffroi, 2002, 1293 p., p. 837.
  9. « 2 zones paysagères », surParc naturel régional de Camargue
  10. abc etd« Évolution du paysage », surParc naturel régional de Camargue
  11. ab etc"De la plage appropriée à la plage patrimonialisée, analyse de pratiques balnéaires «déviantes» sur le littoral camarguais : l'exemple de Piémanson et Beauduc", par Cécilia Claeys-Mekdade et Laurence Nicolas, dans la revueMéditerranée en 1999[1]
  12. "La plage de Beauduc : entre communitas et utopie" par Laurence Nicolas, en 2008, dans la revueGéographie et cultures"[2]
  13. "La gestion d’un grand site camarguais : les cabanes de Beauduc", par Paul Minvielle, dans la revueMéditerranée en 2005[3]
  14. a etb"Les " sauvages " s'apprivoisent" par Guy Porte, le 11 août 1979 dansLe Monde[4]
  15. "Le gouvernement prend des mesures très sévères pour réglementer l'accès des automobiles" dansLe Monde du 5 août 1980[5]
  16. a etb"Le camping sauvage est interdit en Camargue", le 8 mai 1981, dansLe Monde[6]
  17. ", dansLe Monde le 18 août 1980[7]
  18. abc etd« Évolution des populations », surParc naturel régional de Camargue
  19. Pierre Daum, « 20 000 travailleurs forcés d'Indochine oubliés par la France », surrue89.nouvelobs.com
  20. abc etd« Une mosaïque de milieux », surParc naturel régional de Camargue
  21. abc etd« Une multitude d'espèces », surParc naturel régional de Camargue
  22. DesjardinsFrancis, « La Camargue », surchampagne-ardenne.lpo.fr(consulté le)
  23. « L'hivernage de la grue cendrée en Camargue », survauvert-plus.com(consulté le)
  24. « Gard : la grue cendrée, l’autre symbole de la Camargue »,midilibre.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  25. « La Grue cendrée en pleine expansion en Camargue »,Tour du Valat,‎(lire en ligne, consulté le)
  26. Un loup solitaire observé et filmé à quelques kilomètres de Nîmes, publié le sur le site deBFM TV (consulté le 9 mai 2019)
  27. « Un patrimoine menacé », surParc naturel régional de Camargue
  28. « Réserve naturelle nationale de Camargue. Historique ».
  29. https://www.zones-humides.org/camargue-0
  30. ClaireBonnot, « L'incroyable histoire du western camarguais », surVanity Fair,(consulté le)
  31. Fernand Benoit 1928,p. 74.
  32. Fernand Benoit 1928,p. 75.
  33. abc etd« Patrimoine bâti », surParc naturel régional de Camargue
  34. Jean-Paul Clébert, op. cit.,p. 393.
  35. Fernand Benoit 1928,p. 111.
  36. Fernand Benoit 1928,p. 114.
  37. Fernand Benoit 1928,p. 122.
  38. Fernand Benoit 1928,p. 127.
  39. Fernand Benoit 1928,p. 128.
  40. Fernand Benoit 1928,p. 129.
  41. Le costume du gardian de Camargue
  42. Muriel et Luc Chazel,Cuisine de Camargue,édition Édisud,(ISBN 978-2-7449-0798-2).
  43. abc etd« L'invention d'une identité », surParc régional naturel de Camargue.
  44. Remi Venture,La Confrérie des Gardians et sa fête annuelle, Marguerittes, Equinoxe,, 83 p.(ISBN 2-908209-52-7)

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Fernand Benoit, « I- Antiquités pré-romaines et gallo-romaines en Camargue »,Mémoires de l'Institut historique de Provence,‎,p. 88-107(lire en ligne).
  • Luc et Muriel Chazel,Secrets de Camargue, Edisud, Aix-en-Provence 2007.
  • Camargue, fille du Rhône et de la mer, Frédéric Simien, Éditions Sutton (2010)
  • Il était une fois… l'île de Camargue, Dominique Balaÿ et Francis Balaÿ, illustrations Jean Cubaud, Livre Jeunesse (160 photos et documents), Éditions des Falaises (2007)
  • Camargue, Jean Proal, Denys Colomb de Daunant, illustré de 94 photographies, Éditions Marguerat (1955)
  • Crin-Blanc, Albert Lamorisse, Livre Jeunesse, Éditions L'École des Loisirs (1953)
  • Camargue et Gardians, Carle Naudot, Éditions Parc naturel régional de Camargue (1989)
  • Le Guide de la Camargue, Pierre Dupuy, Éditions La Manufacture (Deuxième édition revue et actualisée) (1991)
  • La Camargue, Michel Droit, Éditions Arthaud (1961)
  • Camargue, plurielle et singulière, Pierre Dupuy & Gérard Sioen, Éditions Équinoxe (1994)
  • Le Chevalier de la Camargue -Folco de Baroncelli, marquis de Javon, parJean des Vallières aux Éditions André Bonne (1960)
  • Marie-Hélène MOROT-SIR "Terres millénaires de Provence" éditions des Pinèdes (2021)
  • Metzmacher, M. (1979). Note sur l'avifaune estivale de l'Est oranais (Algérie), de la Camargue (France) et du Guadalquivir (Espagne). INA, Séminaire international sur l'avifaune algérienne 5- (pour les marais de la Macta voirl'article sur le site Orbi de l'Université de Liège)
  • Plantes des rizières de Camargue, de Pascal Marnotte, Alain Carrara, Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement, Parc naturel régional de Camargue, Éditions Quae, (2006) (voir celivre surGooglebook)
  • M. de Rivière, maire de Saint-Gilles, « Mémoire sur la Camargue », dans lesAnnales de l'agriculture française,2e série, tome 34, Paris : chez Madame Huzard,,p. 65–274[8]
  • Alain Arnaud,Du Petit-Rhône à la Grand'Bouche, anecdotes, contes et poèmes autour d'un cabanon en Camargue, La Compagnie Littéraire - Paris, 2019.(ISBN 978-2-87683-652-5)
  • Sylvie Brunel,Crin Blanc ou l'invention de la Camargue (avec Florian Colomb de Daunant), Actes Sud, 2016 (résumé critique).

Articles connexes

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Liens externes

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