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Calque (linguistique)

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Pour les articles homonymes, voirCalque.

Dans la pratique de latraduction, uncalque est une traduction littérale (mot à mot), dont le résultat n’est pas toujours correct selon les normes de lavariété standard de lalangue cible. Enlinguistique comparée, en linguistique historique et enlexicologie, lecalque linguistique est un procédé mixte (interne et externe) d’enrichissement d’une langue, surtout dans le domaine dulexique et de laphraséologie, et, dans une moindre mesure, dans le domaine de la structuregrammaticale. On inclut dans la notion de calque l’emprunt desens demots étrangers et la traduction intégrale ou partielle desmorphèmes qui constituent certains mots ou d’autres entités linguistiques étrangères, en morphèmes correspondants de la langue réceptrice[1].

Calque lexical

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Le résultat du calque lexical est un mot. Il peut s’agir d’un calque sémantique ou d’un calque de structure morphématique[2].

Calque sémantique

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Le calque sémantique consiste en l’adoption du sens d’un mot étranger pour un mot existant déjà dans la langue réceptrice. Dans le cas de calques relativement anciens, il arrive que le mot autochtone ne conserve que le sens emprunté. Exemples :

Dans le cas des calques sémantiques relativement récents, les sens initiaux du mot récepteur se conservent. Par exemple, le motfrançaisréaliser, dont le sens est « rendre réel, effectif », a pris aussi celui de « comprendre » (Il aréalisé la situation) par calque de l’anglaisto realize[7]. De même, le motroumaincerc « cercle » a reçu dessens figurés du mot français, dont celui de « groupe de gens liés entre eux par des intérêts communs, par des relations de parenté ou d’amitié »[8].

Calque de structure morphématique

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Par ce type de calque, il résulte dans la langue réceptrice des motscomposés oudérivés, au moyen de la traduction des morphèmes qui composent des mots étrangers, ou par le fait de rendre ainsi dessyntagmes étrangers.

Exemples de mots composés obtenus par calque d’après des mots composés :

Une langue dans laquelle la composition est très productive, comme lehongrois, rend par des mots composés non seulement des mots formés de la même façon dans d’autres langues (ex.anyanyelv <(de)Muttersprache « langue maternelle »), mais aussi, très souvent, les syntagmes étrangers qu’il traduit :virágvasárnap <(sr) ou(hr)Cvetna nedelja « dimanche des Rameaux ».

Les mots dérivés étrangers aussi peuvent être des modèles pour le calque lexical. Des exemples àpréfixes sont(ro)coraport « rapport complémentaire fait par une autre personne » <(ru)содоклад (sodoklad)[5], ou(hu)kiküszöböl <(la)eliminare « éliminer »[6].

Exemples àsuffixes :

Les exemples ci-dessus sont des calques totaux, mais il y en a aussi des partiels, aussi bien des mots composés, que des mots dérivés, dans lesquels l’un des morphèmes est un emprunt proprement dit :

Certains calques lexicaux peuvent être appelés internationaux. Le motallemandÜbermensch, par exemple, créé par lephilosopheFriedrich Nietzsche a donné en françaissurhomme, enitaliensuperuomo, en roumainsupraom, en anglaissuperman, enrusse сверхчеловекsverkhtchelovek, encroatenadčovjek, etc.[12].

Il y a aussi des calques imparfaits, par exemple(de)Halbinsel litt. « demi-île » <(la)paeninsula « presqu’île », exact en français[13]. Le mot anglaisskyscraper a donné des calques exacts [(fr)gratte-ciel,(es)rascacielos,(hr)neboder], mais aussi des calques imparfaits :(ro)zgârie-nori,(hu)felhőkarcoló,(da)skyskraber, litt. « gratte-nuage(s) ».

Calque phraséologique

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On considère en général comme un calque phraséologique celui dont le résultat est une unité phraséologique, y compris uneexpression idiomatique, soit du type syntagme, soit du typephrase. Ainsi,(fr)course contre la montre est un calque sur le syntagme(en)race against the clock, ou bien(fr)ce n’est pas ma tasse de thé sur(en)it’s not my cup of tea[11].

Exemples en d’autres langues :

Parmi de tels calques aussi il y en a des partiels, par exemple(ro)învățământ secundar <(fr)enseignement secondaire[5], ou(hi) et(ur)d̩abal kamrā « chambre double » <(en)double room[4].

Il existe également des calques phraséologiques internationaux.Charles-Augustin Sainte-Beuve a créé, en rapport avecAlfred de Vigny, l’expressiontour d’ivoire dont on a(en)ivory tower,(it)torre d’avorio,(ro)turn de fildeș,(ru) башня из слоновой костиbachn'a iz slonovoï kost'i,(hu)elefántcsonttorony, etc.[12].

Certains linguistes distinguent des calques lexico-phraséologiques, mais non pas selon les mêmes critères. Selon Larizgoitia 2010, ce sont des calques dont les résultats sont des syntagmes sansverbe (voir plus haut les exemples espagnols). Constantinescu-Dobridor 1998 et Hristea 2003 y voient des calques qui comportent un mot calqué dans une unité phraséologique calquée. Un exemple en est(ro)a face anticameră <(fr)faire antichambre, oùanticameră est un calque lexical partiel, l’expression entière étant un calque phraséologique[12].

Calque grammatical

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Un exemple de calquemorphologique concerne la constructionremercier pour quelque chose où le verbe devientpronominal enAlsace (se remercier pour quelque chose), sous l’influence de la constructiongermanique correspondante, cf.(de)sich bedanken für etwas[16]. Il y a un phénomène analogue en roumain, ayant eu lieu à l’époque de l’influence slave auMoyen Âge, et qui est devenu standard, à savoir l’emploi pronominal de verbes latinsactifs :a se naște « naître » <roditi sę,a se teme « craindre » <bojati sę,a se ruga « prier » <moliti sę[5].

Le calquesyntaxique se manifeste, par exemple, dans nombre de calques phraséologiques. La construction de certains exemples précédents correspond aux standard grammatical de la langue réceptrice, ex.(en)accomplished fact (l’épithète avant lenom déterminé) <(fr)fait accompli (l’épithète après le nom). Il y a cependant des calques lexico-phraséologiques qui adoptent la structure étrangère, par exemple l’ordre des mots du syntagme, étant ainsi des calques grammaticaux également. Il y a ainsi, en français,Nord-Coréen <(en)North Korean ouSud-Africain <(en)South African[7], alors que selon le standard français on devrait avoirCoréen du Nord etAfricain du Sud.

Il y a de tels calques syntaxiques au niveau de la phrase aussi :

  • En français duCanada, on trouve, par exemple, des constructions avec desprépositions traduites exactement de l’anglais :êtresur l’avion <to beon the plane vsêtredans l’avion[11].
  • En roumain, le verbea sluji « servir » peut être construit avec uncomplément d'objet direct (a sluji pe cineva « servir quelqu’un, être au service de quelqu’un »), mais aussi avec uncomplément d'objet indirect, le sens étant le même, (a sluji cuiva litt. « servir à quelqu’un »), sous l’influence de la construction russe служить некомуsloujit' n'ekomou[5].
  • En hongrois standard, le verbekell « il faut » se construit avec l’infinitif d’un autre verbe, celui-ci pourvu d’un suffixe personnel si l’obligation concerne une certaine personne (ex.el kell mennem « il me faut partir »), mais le standard accepte aussi une construction analogue à celle du français (el kell menjek « il faut que je parte »), apparue en hongrois deTransylvanie sous l’influence de la construction roumaine analogue[17].

Il existe aussi des calques morphologiques et syntaxiques en même temps. Par exemple, en roumain, le verbea se ruga mentionné plus haut, non seulement est devenu pronominal, mais au sensreligieux il se construit avec un complément d’objet indirect, toujours sous influence slave :a se ruga cuiva litt. « se prier à quelqu’un »[5].

Calque lexico-grammatical

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Par ce type de calque, il est apparu quelques formes degérondifs roumains utilisés en tant qu’adjectifs, sous l’influence d’adjectifs verbaux français, ex.crescând(ă) <croissant(e)[12].

Références

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  1. a etbCrystal 2008,p. 64.
  2. Termes employés parHristea 2003 et Constantinescu-Dobridor 1998 (articlecalc).
  3. abc etdBussmann 1998,p. 151.
  4. abc etdEifring et Theil 2005, chap. 6,p. 3-4.
  5. abcdefghij etkConstantinescu-Dobridor 1998,articlecalc.
  6. abc etdGerstnerp. 320-321.
  7. a etbDubois 2002,p. 74.
  8. Dexonline, articlecerc.
  9. Grevisse et Goosse 2007,p. 193.
  10. Barić 1997,p. 303.
  11. ab etcLoubier 2011,p. 14-15.
  12. abc etdHristea 2003.
  13. Lewandowski 1990, cité par Larizgoitia 2010,p. 24.
  14. Gómez Capuz 2009,p. 8, cité par Larizgoitia 2010,p. 27.
  15. Gómez Capuz 1998,p. 40, cité par Larizgoitia 2010,p. 27.
  16. Grevisse et Goosse 2007,p. 996.
  17. Kálmánné Bors et A. Jászó 2007,p. 366.

Sources bibliographiques

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Sources directes

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Sources indirectes

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Articles connexes

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Lien externe

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