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Lecalendrier romain regroupe l'ensemble des calendriers utilisés par lesRomains jusqu'à la création ducalendrier julien en 45 avant notre ère. Les années sont exprimées enannées AUC (ab Urbe condita), comptées à partir de lafondation de Rome en 753 avant notre ère.
Les Romains utilisèrent successivement trois calendriers :
Le calendrierromuléen comptait dix mois, six ayant 30 jours (mois incomplet) et quatre ayant 31 jours (mois plein), ce qui donnait une année de 304 jours commençant au mois de mars et se terminant au mois de décembre[2],[3].
Le calendrierpompilien est le fruit d'une réforme du calendrier précédent auquel on ajouta 50 jours. Les 354 (ou 355) jours de l'année furent alors répartis sur douze mois, avec la création de ceux de janvier et février placés après décembre. À l'exception de février, les mois ne comptaient alors que des nombres impairs de jours car les nombres pairs étaient considérés comme néfastes[4]. Sur un cycle de huit ans, s'ajoutait également tous les deux ans, un13e mois dit « intercalaire », baptisémercedonius comptant 22 ou 23 jours. Celui-ci était alors intercalé alternativement après le 23 ou le 24 février, ce qui portait l'année à 377 ou 378 jours.
La réforme julienne simplifia le système pour donner lecalendrier julien, comportant douze mois de 30 ou 31 jours (à l'exception toujours de février qui comptait 28 ou 29 jours).
Les Romains divisent le mois en trois périodes de durée inégale. Ces périodes sont séparées par des jours de référence : lescalendes, lesides et lesnones.
Les « jours fastes » (dies fasti, dérivé du latinfas, « ce qui est permis par les dieux ») correspondaient aux jours où il était autorisé de vaquer aux affaires publiques et privées.
Les « jours néfastes » (dies nefasti) correspondaient aux jours sans activité (jour des morts, anniversaires, etc.). Ils marquaient lesFasti : fêtes en l'honneur des dieux, dates marquantes de l'histoire de Rome, par exemple : la commémoration de victoires deJules César à partir d'Auguste)[réf. nécessaire]. Lespontifes distinguaient les « féries statives » (fêtes revenant chaque année le même jour) des « féries indictives (ou mobiles) » (fêtes usuelles (conceptivae) ou exceptionnelles (imperativae))[5]. Lors des jours néfastes, les tribunaux et assemblées ne peuvent pas siéger.On note également des jours n.p c'est-à-dire des jours où l'activité est arrêtée au moment de l'acte religieux.Tous les neuf jours (nundinae), les Romains ont un jour de repos: c'est le jour du marché et aussi d'invitations entre les parents et les amis[6].
Selon la tradition, ce calendrier comportait, à l'origine, dix mois (usage hérité, semble-t-il, ducalendrier étrusque[7]) commençant à l'équinoxevernal, pour un total de 304 jours. Les jours restants auraient été ajoutés à la fin de l'année (entre décembre et mars). Le calendrier commençait aux alentours du1er mars. Les mois de septembre, octobre, novembre et décembre étaient les septième, huitième, neuvième et dixième mois (comme les racines de leur nom l'indiquent).
I -Martius (mars) : 31 jours, nommé ainsi en l'honneur du dieu romainMars,
II -Aprilis (avril) : 30 jours, dédiés à la déesse grecqueAphrodite, et désignant l’ouverture de l'année,
III -Maius (mai) : 31 jours, en l'honneur deMaia, une très ancienne déesse romaine, souvent désignée comme la compagne de Vulcain,
IV -Iunius (juin) : 30 jours, en l'honneur de la déesse romaineJunon,
Il restait alors environ 61 jours par an hors du calendrier, ajoutés irrégulièrement pour réajuster le calendrier sur leslunaisons : on s'arrêtait simplement de compter les jours durant l'hiver en attendant lescalendes de mars marquant la première lune duprintemps[réf. nécessaire].
Chaque mois était initialement divisé en trois « décades » (decadi, période de dix jours), avant que cette tradition ne soit progressivement remplacée par les « nundines », période commerçante de huit jours. Pour rendre honneur au dieu Mars, une décade de 10 jours de fête (nommés les « calendes de Mars ») était organisée en fin d'année jusqu'au jour dit (cette durée sera plus tard réduite à huit jours)[réf. nécessaire].
On comptait les jours par anticipation de ces jours remarquables en comptant ce jour « inclusivement »[réf. nécessaire].
Le « neuvième » jour avant lesides (donc exactement une semaine avant dans la tradition romaine), était aussi un jour remarquable nomménone (donc la none tombait le 5 ou le 7 selon les mois, suivant que les ides tombaient le 13 ou le 15) correspondant aupremier quartier de lune. Les veilles de ces jours remarquables étaient nomméespridie, par exemplepridie nonas était la veille des nones, mais l'avant-veille des nones était letroisième jour avant les nones (et non le second). Ainsi, tous les jours en fin de mois après lesides étaient comptés en référence à lacalende du mois suivant.
La première réforme fondamentale du calendrier de Romulus est attribuée àNuma Pompilius (715-673 av. J.-C.), le second des sept rois traditionnels de Rome. SelonTite-Live, c'est lui qui ainséré des mois intercalaires de telle manière que dans la vingtième année les jours se retrouvent dans la même position par rapport au soleil qu'au début[8], ce qui indique que son calendrier aurait à l'origine suivi uncycle métonique, avec sept mois intercalaires de 29 ou 30 jours sur chaque période de 19 ans[réf. nécessaire] :
I -Martius (mars) : 31 jours,
II -Aprilis (avril) : 29 jours,
III -Maius (mai) : 31 jours,
IV -Iunius (juin) : 29 jours,
V -Quintilis (juillet) : 31 jours,
VI -Sextilis (août) : 29 jours,
VII -September (septembre) : 29 jours,
VIII -October (octobre) : 31 jours,
IX -November (novembre) : 29 jours,
X -December (décembre) : 29 jours,
XI -Ianuarius (janvier) : 29 jours, en l'honneur du dieuJanus,
XII -Februarius (février) : 28 jours. Le nom vient du verbeFebruare « purifier en faisant des expiations », d'où les fêtes deFebrualia, personnifiées par la divinité mineureFebruus.
Les Romains portèrent l'année à 355 jours en fixant le mois de janvier à 29 jours. Jusqu'en 450 avant notre ère, le calendrier portait sur une période de quatre ans de 355, 383, 355 et 382 jours, chaque année contenant quatre mois de 29 jours, sept de 31 jours, février ayant 28 jours les trois premières années et 29 la quatrième, et la deuxième et quatrième année incluant un mois intercalaire de 27 jours[9]. Lesgrands pontifes oublièrent d'y apporter une correction périodique (pourtant connue desGrecs qui utilisaient un cycle correcteur de 24 ans). Les pontifes étaient chargés de définir le calendrier et de déterminer les mois intercalaires (pour des raisons religieuses). Ce pouvait être aussi pour des raisons politiques (permettre aux consuls de rester plus longtemps en fonction) ou financières (une année de treize mois permettait de percevoir davantage d'intérêts d'emprunts)[réf. nécessaire] :
I -Martius (mars) : 31 jours,
II -Aprilis (avril) : 29 jours,
III -Maius (mai) : 31 jours,
IV -Iunius (juin) : 29 jours,
V -Quintilis (juillet) : 31 jours,
VI -Sextilis (août) : 29 jours,
VII -September (septembre) : 29 jours,
VIII -October (octobre) : 31 jours,
IX -November (novembre) : 29 jours,
X -December (décembre) : 29 jours,
XI -Ianuarius (janvier) : 29 jours,
XII -Februarius (février) : 28 jours (ou 29 jours tous les quatre ans),
XIII -Mensis intercalaris : 29 jours (uniquement tous les quatre ans).
De plus l'année moyenne était trop courte et comptait alors 362,5 jours. Aussi des jours supplémentaires pouvaient être apportés de façon irrégulière, pour recaler le calendrier avec le cycle saisonnier solaire.
Une inscription du Calendrier romain, appeléFastes d'Antium.
Ce calendrier précède la réforme julienne du calendrier ; on peut observer qu'il contient les moisQuintilis etSextilis, et permet l'insertion d'un moisintercalaire. Il affiche également les nones, les ides et leslettres nundinales.
Sous laRépublique romaine, vers 450 avant notre ère, le mois intercalaire fut appeléMercedonius (nommé ainsi parce que lesmercenaires recevaient leurs salaires (enlatin :merces). L'année comptait alors 355 jours tous les deux ans, et alternativement 377 ou 378 jours les autres années :
I -Martius (mars) : 31 jours,
II -Aprilis (avril) : 29 jours,
III -Maius (mai) : 31 jours,
IV -Iunius (juin) : 29 jours,
V -Quintilis (juillet) : 31 jours,
VI -Sextilis (août) : 29 jours,
VII -September (septembre) : 29 jours,
VIII -October (octobre) : 31 jours,
IX -November (novembre) : 29 jours,
X -December (décembre) : 29 jours,
XI -Januarias (janvier) : 29 jours,
XII -Februarias (février) : 28 jours (ou 23 ou 24 jours alternativement les années avec mois intercalaire),
XIII -Mercedonius : 27 jours (uniquement tous les deux ans, les années avec mois intercalaire). Les cinq premiers jours deMercedonius étaient considérés comme faisant normalement partie de février, mais l'usage a consacré de les compter dansMercedonius[réf. nécessaire].
Bien que plus proche de l'année solaire que le calendrier précédent, l'année moyenne de ce calendrier comptait encore 366,25 jours. La durée moyenne des mois était de 29,59 jours, assez proche de la durée d'une lunaison (intervalle entre deux pleines lunes) qui est de 29,53 jours. C'est lors de la République que la semaine commerçante de huit jours s'est imposée[réf. nécessaire].
Jules César (qui avait été éluPontifex Maximus depuis une quinzaine d'années) mit fin à ce système compliqué et souvent peu respecté. Il introduisit un nouveau calendrier en 46 avant notre ère, dit « calendrier julien » :
il ajouta un jour au mois de septembre, non pas en fin de mois selon les traditions, mais le lendemain des ides (il s'agissait au départ de rattraper progressivement le retard accumulé par l'ancien calendrier romain républicain en dépit du fait que l'année moyenne était trop longue, mais le calendrier julien apporta une solution plus radicale car non calquée sur lecycle lunaire, et plus durable).
La tradition des nones et des ides lunaires a été remplacée par lasemaine de sept jours importée d'Orient. Dès lors, on commencera à compter les jours à partir du début du mois calendaire[réf. nécessaire].
L'année romaine commence en mars. Les mois sont :Martius, Aprilis, Maius, Iunius, Iulius (Quintilis), Augustus (Sextilis), September, October, November, December, Ianuarius, Februarius.
Les mois de 31 jours (Martius,Maius,Quintilis etOctober) sont ditspleni menses (« mois pleins »). Les autres sont appeléscavi menses (« mois creux »).Mercedonius est qualifié d'intercalaris mensis (« mois intercalaire[10] »).
Dans les autres cas, on fait un « compte à rebours » à partir de ces jours repères, en comptant le jour repère comme le premier avant lui-même, contrairement à notre logique moderne :
pour la veille, on emploiepridie + accusatif (exemples :pridie Nonas Iunias = la veille des nones de juin (le 4 juin) ;pridie Idus Novembres = le 12 novembre ;pridie Kalendas Ianuarias = le 31 décembre) ;
Attention : pour exprimer une date après les ides, on se réfère aux calendes du mois suivant : le 18 janvier sera donc le15e jour avant les calendes de février.
Les mois romains n’ont pas toujours eu la même longueur ni les mêmes noms.
Initialement, le calendrier de Jules César a rétabli la synchronisation des calendes de mars avec l'équinoxe vernal, mais le calendrier s'est stabilisé sur l'année solaire, en lui donnant une longueur de 365 jours, plus un jour intercalaire avant le sixième jour[11] des calendes de mars (donc dans les derniers jours de l’année dans l’actuel mois de février), c’est l’origine des années bissextiles. La position de la journée bissextile fait l'objet de désaccord selon les auteurs, mais on retient encore que le mot bissextile est lié à la seconde (bis) sixième journée avant la calende de mars. Le nom de ce jour était doncante diembis sextum Kalendas Martias, qui est à l'origine du mot bissextile[12]. La position de cette journée ayant été choisie pour ne pas perturber la date de célébration des fêtes religieuses ou populaires qui précèdent ces calendes, ni celle des jours de marchés (dans la période romaine de huit jours). De plus, les Romains avaient l'habitude d'insérer à cet endroit leMensis intercalaris (mois intercalaire)[réf. nécessaire].
L'empereur Auguste a renommé le cinquième mois de l'annéeQuintilis enIulius pour rendre hommage à Jules César, inventeur du calendrier julien initial. Son successeur Tibère a voulu faire de même en rendant hommage à Auguste et en renommant le sixième moisSextilis enAugustus[réf. nécessaire].
Certains auteurs pensent qu'à l’origine l'alternance des longueurs de mois longs et courts, de mars à février était parfaite dans le calendrier de Jules César et d'Auguste mais pour que le mois consacré à Auguste ait le même nombre de jours que le mois consacré à Jules, un jour lui aurait été ajouté le lendemain des ides de ce mois. Cette hypothèse n'est pas attestée (en effet la tradition était plutôt d'ajouter les mois intercalaires entre les derniers jours avant les calendes de mars). Selon cette hypothèse, pour que le nombre de jours de l’année ne soit pas modifié, un jour aurait dû être retiré le lendemain des ides du dernier mois de l'année (Februarius). L'alternance des longueurs de mois entreseptember etdecember aurait alors été modifiée (afin qu’il n'y ait pas trois mois longs successifs et aussi pour maintenir les dates de l'équinoxe d'automne et du solstice d'hiver). La journée bissextile aurait alors été déplacée non plus dans les jours qui suivent les ides d'août (auparavantsextilis) mais dans les jours qui suivent les ides du dernier mois defebruarius, ce qui effectivement renumérotait tous les jours avant des calendes de mars[réf. nécessaire].
On a continué à nommer les jours selon les systèmes des calendes, nones et ides selon la tradition du calendrier romain républicain pendant une bonne partie du Moyen Âge. Le tableau ci-dessous donne la correspondance avec les jours du calendrier actuel :
Macrobe,Saturnales : I, 12 (sur le calendrier dit de Romulus), I, 13 (sur le calendrier dit de Numa), I, 14 (sur le calendrier julien), I, 15 (sur les calendes, les ides et les nones) et I, 16 (sur les jours).
1968 : Richard (J.-C.),Le calendrier romain préjulien, Revue des études latines, 46, 1968,p. 54-61.
1973 : Guittard (Charles),Le calendrier romain des origines au milieu duVe s. av. J.-C., Bulletin de l'Association Guillaume Budé, 1973,p. 203-219.
1976 : Martin (Paul Marius),La fonction calendaire du roi de Rome et sa participation à certaines fêtes, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, 83, n° 2, 1976,p. 239-244(en ligne).
1984 : Flamant (Jacques),L'année lunaire aux origines du calendrier pré-julien, Mélanges de l'École française de Rome. Antiquité, 96, n° 1, 1984,p. 175-193(en ligne).
↑Dit aussi calendrier deTarquin car parfois attribué àTarquin l'Ancien.Jean-Paul Parisot et Françoise Suagher,Calendriers et chronologie, Masson,,p. 65.
↑MartinVan Den Bruwaene, « Agnes Kirsopp Michels, The Calendar of the Roman Republic »,L'Antiquité Classique,vol. 37,no 2,,p. 760–762(lire en ligne, consulté le)