Un calendrier de l'année grégorienne 1871/1872,Rajasthan.
Lecalendrier hindou est uncalendrier luni-solaire qui a subi des modifications géographiques : quelques États indiens ont leur propre version et lePakistan l'appelle le calendrierdesi ou natif. Le premier jour de l'an un du calendrier hindou correspond au ducalendrier grégorien proleptique.
Le calendrier védique traditionnel fait correspondre le premier mois de l'année (agrahayan deagra, « premier » etayan « voyage [du soleil], équinoxe ») avec l'équinoxe vernal et le croisement du soleil et de l'équateur céleste dans lepoint vernal, alors situé aux alentours deLambda Orionis. Du fait de laprécession des équinoxes, le point vernal est désormais dans la constellation desPoissons et correspond au mois dechaitra. C'est le phénomène de la précession des équinoxes qui a conduit aux réformes calendaires successives où différentes régions choisissent un mois divergeant pour point de départ de l'année. Le changement de l'équinoxe vernal de près de quatre mois entreagrahayan etchaitra, en termes sidéraux, nous permet de penser que la nomenclature des mois est née aux alentours duVe et IVe millénairesav. J.-C. puisque le tour complet de l'axe de rotation de la Terre s'effectue en 25 800 ans.
Caractéristique unique, le calendrier hindou comporte une annéezéro et compte les annéesécoulées, comme on le fait pour marquer l'âge d'un être humain, et non pasen cours. Nous devons aux mathématiciens indiens la création du concept de zéro et des chiffres dits arabes, et la majorité des sources mathématiques reprises ensuite par les Arabes.
Le calendrier hindou distingue quatre âge principaux, lesyugas : laSatya Yuga (« âge de vérité ») correspond à unâge d'or et à la présence des dieux sur Terre, suiventTreta Yuga(en) etDvapara Yuga. LaKali Yuga (« âge du vice ») commence le premier jour du calendrier hindou (23 janvier -3102 grégorien).
Les ères suivent unsystème sexagésimal et sont, comme les heures et les minutes, divisées en cycles desoixante années qui se répètent sans discontinuer. Chacune des années a son propre nom dans le cycle :
En règle générale, les calendriers du nord de l'Inde font débuter le mois avec lapleine lune (purnimanta ougauna mana), le sud préférant lanouvelle lune (amanta oumukhya mana) pour faire démarrer le mois.
Il compte également douze mois solaires alignés sur les saisons :
On l'a vu, le début de l'année solaire et lunaire correspond à l'équinoxe de printemps. Le mois lunaire dont la pleine lune est la plus proche du jour de l'équinoxe de printemps estchaitra. Les autres mois lunaires s'ensuivent. Un mois lunaire intercalaire est ajouté tous les 32 mois et quelques, il prend alors le nom du mois qui le précède avec l'épithèteadhik (« supplémentaire »).
Il se peut (pour des raisons propres au calendrier luni-solaire) qu'un mois lunaire soit « de trop ». Cela arrive tous les 19 et 141 ans. Le nom du mois sera composé de l'ajout des deux noms des mois lunaires consécutifs à cette nouvelle lune avec l'épithètekshay (« perdu »). Entre le 15 janvier et le 12 février 1983, le mois lunaire s'est appeléPausha-Māgha kshay.
Les dates de certaines fêtes religieuses de l'Inde étant fixées sur le mois lunaire, s'il y a deux mois avec le même nom, il est généralement considéré plus propice de célébrer lors du deuxième mois. Si une année connait un mois « perdu », celui-ci accumule les fêtes propres aux deux mois qu'il agrège.
Si le nouvel an a lieu une année où le mois dechaitra est intercalaire, alors (toujours parce que ce mois supplémentaire est considéré plus propice) le nouvel an sera célébré le premier jour dechaitra adhik. Si c'est le cas d'un mois « perdu »,phālguna-chaitra kshaya ouchaitra-vaishākha kshaya, alors le nouvel an a lieu au premier jour de ce mois. Si dans le cas (rarissime) ou unchaitra adhik est suivi du mois « perdu » dechaitra-vaishākha kshaya, le nouvel an commence au début du mois propice dechaitra adhik.
Dans le calendrier hindou, les deuxsolstices sidéraux[Quoi ?] sont nommésUttarayana etDakshinayana. Le premier se produit vers le 21 janvier, le deuxième vers le 30 juin. Ils marquent le mouvement du Soleil le long d'unzodiaque fixe par rapport aux étoiles (c'est-à-dire que les phénomènes deprécession sont ignorés) et son entrée dans Mesha (un signe zodiacal qui correspondait au Bélier vers285) et dans Tula (qui correspondait à la Balance à la même époque).
Deux calendriers se partagent les faveurs des croyants de l'hindouisme : leshalivahana en faveur dans le sud de l'Inde et dans leMaharashtra, son année zéro est l'an78 de notre ère ; le calendrierVikram Samvat est adopté par les peuples du nord du pays : son année zéro est en57 av. J.-C. et le jour de l'an est le premier jour devaishakhi, soit un mois lunaire après le premier jour dechaitra qui marque le nouvel an dushalivahana.
Le début du mois diffère aussi : lapleine lune pour levikhrama, lanouvelle lune dans leshalivahana.
Lecalendrier bengali, imposé sur la décision d'Akbar, empereur moghol (donc turcophone et musulman) de supprimer lecalendrier musulman, reprend le nomsanskrit des mois du calendrier hindou, en supprime toute référence lunaire. Il est utilisé auBengale-Occidental, et auBangladesh en parallèle avec les calendriers musulman et grégorien.
Une tentative d'unification des différents calendriers hindous voit le jour après l'indépendance du pays, c'est lecalendrier national indien.
Lecalendrier bouddhiste s'inspire fortement du calendrier hindou (seules changent les intercalations des jours pour les années bissextiles du calendrier solaire). Il est en usage auCambodge, auLaos, enBirmanie, enThaïlande et auSri Lanka.