La région deMemphis a longtemps été un centre majeur de l'Égypte antique. Vers leIVe siècle, lesRomains établissent lacité-forteresse de Babylone le long de la rive est duNil. Dès la conquête de l'Égypte par lesArabes en 641, Al-Fustat devient un centre administratif et religieux. LesFatimides, un califat musulman chiite, dirigé par Jawhar Al Siqili, venus d'Ifriqiya fondent le noyau urbain actuel, alors nomméAl-Mansûriyyah, pour en faire leur nouvelle capitale. Située sur laroute des épices entre l'Europe et l'Asie, la ville connaît une longue période de prospérité : vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d'habitants, ce qui en faisait déjà l'une des plus grandes villes du monde arabe. Lapeste noire frappe toutefois la cité plus de cinquante fois entre 1348 et 1517. Sous l'Empire ottoman, la ville perd son statut de capitale au profit deConstantinople[3]. Devenue capitale de l'Égypte moderne en 1922, elle connaît une forte poussée démographique et devient le centre politique et économique de l'Afrique du Nord et dumonde arabe, abritant aujourd'hui un grand nombre de compagnies et d'organisations multinationales, dont laLigue arabe.
Le Caire est une francisation, à travers l'italienIl Cairo, du terme arabeAl-Qāhira, qui signifie « la conquérante » ou encore « celle qui nargue ou défait ». Ce nom vient du fait que la ville était une place forte qui nargue et défait (narguer = yahqar/ conquérant : al Nacer, ) l'ennemi. Deux autres théories incorrectes veulent l'une que le nom soit issu de Mars en arabe (el Marikh mais aussi connu chez les Arabes sous le nom de l'étoile victorieuseal najm el qahir) qui était à son zénith lors de la fondation de la ville en 969, l'autre, que le nom serait issu de la langue pharaonique, signifiant la terre deRê. Les fortifications de la ville furent édifiées par le généralJawhar qui avait conquis la ville pour le compte descalifesfatimides restés àMahdia (l'actuelleTunisie). La famille fatimide vint s'établir en Égypte avec lecalifeAl-Muʿizz li-Dīn Allāh en 973 et résida à al-Qâhira jusqu'à leur chute en 1171. Cependant les Fatimides ont fondé leur forteresse au nord de Fostat, l'ancienne place forte arabe, sans avoir à la défaire ou la « narguer ».
Une représentation deFostat tirée deHistoire de l'Égypte par A. S. Rappoport.
La région autour du Caire contemporain, particulièrementMemphis, a longtemps été un centre majeur de l'Égypte antique grâce à sa situation stratégique en amont dudelta du Nil. Cependant, les origines de la ville moderne sont généralement reliées à une série de peuplements pendant le premier millénaire de notre ère. À l'aube duIVe siècle[4], alors que Memphis perdait continuellement de son importance, lesRomains établissent une cité-forteresse le long de la rive est duNil. Cette forteresse, connue sous le nom deBabylone, reste le plus vieil édifice de la ville. Elle est également située au cœur de la communautécopte orthodoxe d'Égypte, qui se sépara des Églisesromaine etbyzantine à la fin duIVe siècle.
En 969 la ville d'Al-Fustat (Fustât/Fostat) est renommé Le Caire.
En 969, menées par le Fatimide généralSicilienJawhar Al Siqili[9] (littéralement « Le Joyau Sicilien »), les armées de la dynastiechiite desFatimides composée de troupes depetite Kabylie lesKotama, conquièrent l'Égypte et s'établissent dans une nouvelle cité-forteresse, en construisant des fortifications autour de trois petits bourgs préexistants au nord de Fustât (l'ancienne capitale arabe de l'Égypte, fondée en 642). La construction de la forteresse et des remparts dure quatre ans : il est initialement prévu de la nommeral-Manṣūriyyah[10] (« La Victorieuse » en arabe, terme souvent usité dans le monde musulman s'agissant des cités royales ou impériales nouvellement fondées comme « Madinat Al Mansour » pour Baghdad abasside, « Al-Mansourah » pour Tlemcen en Algérie), mais elle sera notée « al-Qâhira » : Une légende raconte que des cordes munies de clochettes avaient été placées là où les astronomes observaient le ciel pour déterminer le moment le plus favorable pour démarrer les travaux et commencer à édifier la muraille qui délimiterait la nouvelle ville. Malheureusement, des corbeaux se posèrent sur les cordes, firent tinter les clochettes et les travaux démarrèrent alors que la planète Mars[11] était à son zénith. Le nom « al-Manṣūriyyah », aurait donc été abandonné au profit de « al-Qâhira » (la Martiale).
Al-Qahira aurait pu être la transcritption altérée de Al-Qadira s'agissant effectivement de la fondation d'une forteresse destinée à être baptisée « al mansouryyah » (la Victorieuse) plutôt que Al-Qahira pour Mars, alors que le nom de l'astre le plus répandu en arabe est Al-Merrikh, ou Al-Qahira pour désignerla victorieuse, au lieu du terme le plus répandu qui est « al mansourah » (lanarguante) ; occurrence en toponymie alors inexistante, sachant la forteresse fatimidevictorieuse, bien plus au nord que l'ancienne capitale arabe Fostat.
Al-Qahira devient alors la nouvelle capitale de tout le califat fatimide. Après les murailles, Jawhar fait édifier lamosquée Al-Azhar, une des plus anciennes université au monde. Quand le calife[10]Al-Muʿizz li-Dīn Allāh arrive depuis l'ancienne capitale fatimideMahdia en 973, la cité abrite la cour dans de somptueux complexes palatins, et les troupes, qui reçurent, par groupes ethniques, des concessions : leshâra-s.
Pendant trois siècles (642–969), de la conquête de l'Égypte par les musulmans jusqu'à l'arrivée des Fatimides, le centre administratif de l'Égypte est Fustât. En 969, le centre de gravité bascule etal-Qâhira qui abrite désormais la cour, l'armée, le gouvernement et ses différents ministères (dîwân-s) alors que Fustât demeure un centre économique qui prospère, les Fatimides y faisant transiter le commerce de lasoie depuis lamer Rouge, ré-embarqué via les bras du Nil à proximité vers Alexandrie où les attendent les marchandsEuropéens.
Mais la période est aussi celle descroisades, etAmauryIer,roi duroyaume de Jérusalem, arrive aux portes du Caire (à cette période, l'ensemble Fustât-al-‘Askar-al-Qatâ'i‘-al-Qâhira) en 1168. Pour ne pas risquer de tout perdre sous les coups descroisés, les Fatimides, à l'instigation duvizirShawar, mettent le feu à Fustât, et la population se réfugie dans la cité-fortersse proprement dit, al-Qâhira[12]. Peu après, en 1169, craignant que les croisés ne reviennent attaquer Le Caire, les Fatimides font appel àShirkuh, un prince de la familleayyubide, régnant sur une principauté deSyrie. Les croisés se retirent d'Égypte sans combattre, etShirkuh devient vizir des Fatimides en 1169[13], mais il est assassiné et son jeune neveu, Saladin, le remplace à ce poste. Lorsque le dernier des califes fatimides,Al-Adid[14], meurt, en 1171,Saladin prend le titre desultan, c'est le début de la dynastie desAyyoubides.
Lacitadelle du Caire. Saladin délaisse al-Qâhira comme centre du gouvernement, et fait construire, sur les hauteurs à l'est du Caire, à mi-chemin entre Fustât et al-Qâhira, unecitadelle qui fut le siège du gouvernement jusqu'auXIXe siècle.
Dominant Le Caire, elle fut le siège du pouvoir politique jusqu'auXIXe siècle.
En 1250, lors de laVIIe croisade, le sultan ayyubideTûrân Châh, se montre incapable de défendre l'Égypte et ce sont ses esclaves militaires, lesMamelouks, qui remportent la bataille et fontLouis IX (Saint Louis) prisonnier. À la suite de ce succès militaire, et à celui qui leur permit de repousser lesMongols deGengis Khan (1260,bataille d'Aïn Djalout, au nord de la Syrie), ils gardent le pouvoir et établissent le sultanatmamelouk. Continuant l'œuvre architecturale et urbanistique inaugurée par les Ayyubides, sur l'emplacement des anciens palais fatimides, en ruine dès la fin de la dynastie chiite, ils réurbanisent le centre d'al-Qâhira en construisant de nombreux monuments[16]. Tout en développant les infrastructures du centre de la ville (le quartier commercial et artisanal du Khân al-Khalîlî, par exemple, grâce à l'institution musulmane deswaqf-s, les Mamelouks développent la ville du Caire dans de nombreuses directions[17]. Le Caire continue à être le grand centre de transmission du savoir, et des étudiants de l'ensemble du monde musulman continuent à fréquenter la madrasa al-Azhar. Lecommerce des épices entre l'Europe et l'Asie, qui transitait par l'Égypte assure une période de prospérité et, vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d'habitants, ce qui en fait la plus grande ville du monde, à l'ouest de laChine[18]. Mais les ravages de lapeste noire dans la deuxième moitié duXIVe siècle, conjugués à des années de mauvaises récoltes, à la pénurie du Trésor consécutive aux guerres incessantes (contre les Mongols :Tamerlan ravageDamas en 1400, puis contre les Ottomans :chute de Constantinople en 1453), et aux rentrées insuffisantes du commerce international (lesPortugais ont découvert la route maritime de l'Inde en doublant lecap de Bonne-Espérance), permettent aux Ottomans d'anéantir la dynastie mamelouke. La Syrie est prise en 1516, l'Égypte en 1517 et Le Caire redevient une capitale provinciale, la capitale de l'Égypte,province de l'Empire ottoman, gouverné depuisIstanbul.
Bien que Le Caire soit préservé de la stagnation connue par l'Europe à la fin duMoyen Âge, la ville ne peut éviter lapeste noire qui frappe la cité plus de cinquante fois entre 1348 et 1517[19]. Au cours des premières vagues, qui furent les plus meurtrières, près de 200 000 personnes périssent à cause de l'épidémie[20] et, en conséquence, à l'aube duXVe siècle la population du Caire n'est plus qu'entre 150 000 et 300 000 individus[21]. Le statut de la ville est encore plus affaibli après queVasco de Gama découvre une nouvelle route maritime autour ducap de Bonne-Espérance, évitant ainsi aux commerçants en épices de passer par Le Caire[18].
L'occupationfrançaise est de courte durée ; en effet, les forcesbritanniques et ottomanes, comprenant un important contingentalbanais, reprennent le pays en 1801[30]. Les Britanniques quittent l'Égypte deux ans plus tard, laissant les Ottomans, les Albanais et les Mamelouks, affaiblis de longue date, se disputer le contrôle du pays[31],[32]. Une guerre civile permet à un Albanais,Méhémet Ali, de prendre le pouvoir en 1805[33].
Plan général de la ville du Caire, 1874Rue du vieux Caire Félix Ziem, 1885-1890 Petit Palais, Paris
Jusqu'à sa mort en 1848,Méhémet Ali lance un certain nombre de réformes économiques et sociales importantes, qui lui confèrent le titre de fondateur de l'Égypte moderne[34],[35]. Cependant, bien qu'il soit à l'origine de la construction de nombreux édifices publics au Caire[36], ces réformes ont peu d'impact sur le paysage de la ville[37]. Des changements plus significatifs sont apportés au Caire sous le règne d'Ismaïl Pacha (de 1863 à 1879), qui continue l'effort de modernisation de la ville initié par son grand-père. S'inspirant notamment deParis, Ismaïl a comme objectif une ville aux larges avenues. Cependant, à cause de contraintes budgétaires, seule une partie des projets qu'il lance ont abouti, dans ce qui constitue aujourd'hui le quartier d'affaires du Caire[38]. Ismaïl tente également de moderniser la ville en établissant un ministère desTravaux publics et en assurant l'approvisionnement engaz naturel et l'éclairage de la ville. Il est également à l'origine de la création d'un théâtre et d'un opéra[39],[40].
Le Caire en 1904Le Caire en 1967Aujourd'hui, la rive est du Nil accueille nombre d'immeubles, au centre du Caire.
L'occupation britannique, qui était censée être temporaire, dure finalement jusqu'auXXe siècle. Des nationalistes organisent un mouvement massif de manifestations au Caire en 1919[18], cinq ans après que l'Égypte est déclaréeprotectorat britannique[44]. Cependant, bien que ceci provoque l'indépendance de l'Égypte en 1922, des troupes britanniques restent dans le pays jusqu'en 1956. Pendant ce temps, la partie urbaine du Caire connait un effort important de construction de nouveaux ponts et de développement de son infrastructure de transport. Entre 1882 et 1937, la population du Caire triple — de 347 000 à 1,3 million[45] — et sa superficie passe de1 000 hectares à16 300 hectares[46].
LesBritanniques quittent Le Caire à la suite de la révolution égyptienne de 1952, mais la croissance rapide de la ville ne montre aucune faiblesse. Un contrôle plus rigoureux exercé sur leNil engendre le développement de l'île de Gezira. La métropole commence à s'étendre dans l'espace fertile dudelta du Nil.
Malgré les efforts du gouvernement pour limiter la croissance démographique du Caire, sa population a doublé depuis les années 1960, atteignant désormais près de sept millions d'habitants (auxquels il faut rajouter les dix millions d'individus vivant au sein de sonunité urbaine). De plus, Le Caire s'est établi comme le centre politique et économique de l'Afrique du Nord et dumonde arabe, abritant aujourd'hui nombre de compagnies et d'organisations multinationales, comme laLigue arabe.
L'urbanisme des deux dernières décennies du régime d'Hosni Moubarak est largement déficient : la construction de quartiers modernes dans le désert pour les classes aisées est très vigoureusement soutenue, y compris financièrement, par les pouvoirs publics. La construction de logements pour les classes populaires est délaissée, et les quartiers centraux sont abandonnés : la qualité de vie déjà médiocre est encore dégradée par les conséquences délétères de la privatisation des services publics. Les classes populaires, abandonnées, construisent elles-mêmes leurs logements, sur les terres agricoles, en front de Nil, parfois dans des endroits dangereux. Dans ces quartiers, les services urbains sont assurés par les habitants : réseaux d'électricité et d'eau, évacuation des ordures. Les habitants vivent en plus sous la menace constante (au moins jusqu'à la révolution) de la démolition. L'opération « Grand Caire 2050 » menace ainsi les quartiers d'Imbaba, bordé par le Nil et situé en plein centre du Caire face à l’île deZamalek, et de Nezlet al Semman, près des pyramides. Leurs habitants sont parmi les premiers à manifester lors de larévolution de 2011[47].
La ville du Caire se situe sur la rive est du Nil ainsi que sur quelques îles adjacentes, dans le nord de l'Égypte, symbolisant le sud où la rivière quitte la vallée limitrophe du désert pour se diviser en deux bras dans la basse région dudelta du Nil.
Le système d'alimentation en eau étendu de la ville lui permet de s'ouvrir à l'est, dans le désert. De nombreux ponts relient à la terre ferme les îles deGezira et deRoda où se trouvent de nombreux bâtiments du gouvernement. D'autres ponts au-dessus du Nil rattachent la ville aux banlieues deGizeh et d'Imbalah.
Le Caire, ainsi que la ville voisine deGizeh sont considérées comme le plus grand centre de traitement médical d'Égypte, et sauf dans certains cas, possèdent la meilleure qualité de soins du pays. Parmi les établissements hospitaliers, on peut citer l'hôpital international El-Salam, Maadi (le plus grand hôpital privé du pays avec trois cent cinquante lits), l'hôpital universitaire Ain Shams, l'hôpitalDar El Fouad ainsi que l'hôpitalKasr El Aini près du centre-ville.
Le Caire a longtemps été un centre éducatif, non seulement à l'échelle de l'Égypte, mais aussi pour l'ensemble dumonde arabe. Aujourd'hui, Le Caire abrite de nombreux services gouvernementaux pour l'éducation et connaît le nombre d'écoles et d'universités le plus haut du pays.
Un réseau routier intense relie Le Caire aux autres villes et villages égyptiens. Une nouvellerocade contourne la périphérie de la ville. Les ponts sont nombreux, comme le pont du 6-Octobre, qui permet de traverser la ville rapidement, en dehors des heures de pointe. Les transports routiers sont facilités par les véhicules de tourisme, les taxis, les bus privés ainsi que les minibus.
Les transports du Caire comprennent un largeréseau routier, lemétro du Caire, unréseau de tramway, des lignes ferroviaires de banlieues, lemétro léger du Caire, lagare Ramsès et des services maritimes. Le trafic cairote est réputé pour être oppressant et encombrant[50]. Le deux trains de passagers entrent en collision près deGizeh, à la sortie du Caire[51]. Les journaux locaux évoquent au moins vingt-cinq morts[52].
Le métro est un moyen rapide et efficace de se déplacer au sein du Caire, bien qu'il soit bondé auxheures de pointe. Deux voitures par train (les quatrième et cinquième) sont réservées aux femmes, bien que celles-ci puissent aussi voyager dans n'importe quelle autre voiture.
En, le ministère égyptien du Transport signe un accord avec les groupes chinois « Avic International » et « China Railway Engineering Corporation » pour la construction d’un réseau ferroviaire léger (tramway à grande vitesse) d’un coût total de 1,24 milliard de dollars dans les nouveaux districts qui entourent le Caire[53].
Lefootball est le sport le plus populaire en Égypte, et Le Caire possède un certain nombre d'équipes de sport au sein des ligues nationale et régionale. Les plus connues sontAl Ahly Sporting Club et leZamalek Sporting Club, dont le tournoi annuel est l'un des événements sportifs les plus regardés en Égypte et même en Afrique. Les deux équipes sont réputées comme étant « rivales » du football égyptien et sont les premier et deuxième champions du continent africain et du monde arabe. Elles jouent toutes deux leurs matchs à domicile austade international du Caire (ou stade Nasser), le plus grand stade du Caire et l'un des plus grands au monde.
Plusieurs autres équipes sportives du Caire sont reconnues dans leurs sports respectifs, comme leclub sportif el Gezira, leClub Al Shams, le Club el Seid, le Club Heliopolis et d'autres clubs plus petits.
La ville organise par ailleurs chaque année lefestival international du film du Caire. S'y tiennent également un festival de photo,PhotoCairo, et dans quelques galeries, dont lagalerie Townhouse, un festival d'art (musique, art contemporain, théâtre, cinéma, etc.) depuis 2000, entre février et avril, le festival al-Nitaq[55],[56]. Le Caire abrite également leMusée d'art moderne égyptien.
Vue depuis le jardin de l'entrée du musée du Palais d'Abedin
Palais Al-Manyal
Entrée du Palais Al-Manyal
Jardin du Palais Al-Manyal
Jardin du Palais Al-Manyal
Jardin du Palais Al-Manyal
Le Caire moderne inclut les deux îles deRoda et deGezira, et au sud-est, Mounira.
Le secteur autour dejardin de l'Ezbekiyya était autrefois un vaste lac qui fut asséché en 1837. Le secteur a été construit selon un plan strict, fait sous les instructions duKhédive, qui aimait les divertissements ; il y avait à l'origine un cirque, un théâtre et un opéra dans les jardins méridionaux, où subsiste de nos jours un théâtre de marionnettes. La poste centrale,place Ataba, comporte un musée postal au1er étage. À l'est de la place Ataba, la rue Muski mène dans leKhân al-Khalili.
Le dernier sultanayyoubide transfère le siège du gouvernement sur l'île et construit une nouvelle forteresse avec palais et casernes aux environs de 1240, mais lesMamelouks ramènent par la suite le gouvernement à lacitadelle.
Au nord de l'île, se trouve lepalais Al-Manyal, musée renfermant une collection d'objets ayant appartenu au prince Mohammed Ali Tawfig, l'oncle du dernier roi d'Égypte,Farouk.
Les monuments islamiques d’Égypte sont presque entièrement concentrés au Caire. Ils sont inscrits sur la liste dupatrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.
LesFatimides dotent Le Caire de nombreuses mosquées. Après eux, les sultansmamelouks continuent d’en ériger d’autres ainsi que de nombreuses écoles coraniques, lesmedreseh ; l’amalgamesabil (fontaine) etkottab (écrivain) dans unemadrasa peut sembler étrange, mais c'est pour suivre les recommandations du prophète, pour qui l'eau permet la propreté matérielle et spirituelle ; l’école est autour de la fontaine.
Des mausolées sont rassemblés en véritablesvilles dans laCité des morts.
Sous la dynastie Mamelouk, la ville s’agrandit considérablement et devient la capitale du monde musulman.
C’est ainsi qu’Ibn Khaldoun pouvait dire :
« Celui qui n’a pas vu Le Caire ne connaît pas la grandeur de l'islam. C’est la métropole de l’univers, le jardin du monde, la fourmilière de l’espèce humaine, le portique de l’islam. »
LeKhân al-Khalili, connu sous le nom de bazar turc pendant la période ottomane, est maintenant habituellement appelé leKhân, est souvent confondu avec le marché de Muski — et inversement. Le souk de Khân al-Khalili, vieux de 600 ans, a été établi en 1382 par l'émirDjaharks au cœur de la ville fatimide. À l'instar du marché Al-Muski à l'ouest, il comporte une des zones d'ateliers d'artisans les plus importantes du Caire. Ces deux marchés sont le symbole de la tradition qui a fait du Caire un centre important de commerce.
Le Khân est situé à un coin du triangle des marchés qui va du sud de la porte Zuwayla à l'ouest à Azbakiyyah. Le Khân est encadré au sud par la rue d'Al-Azhar et à l'ouest par le marché de Muski. Il se compose de passages et de ruelles remplies d’artisans, d’orfèvres, de vendeurs de parfums et d’épices. Sur une rue étroite venant d'Al-Badistand, on trouve le célèbre et pittoresquecafé el-Fishawi, ou le café des miroirs, qui était par le passé un endroit de réunion pour les artistes locaux, et qui n’a pas changé depuis près de 200 ans. Il fut fréquenté par l'écrivainprix NobelNaguib Mahfouz, un des auteurs égyptiens les plus connus.
Les consommateurs égyptiens font généralement leurs emplettes dans le nord et l'ouest du secteur d'Al-Badistan, là où les prix sont les plus bas. Les marchés d'or et d'argent sont situés à l'ouest du Khân le long de larue des orfèvres.
Explication de l'origine de la Maison es Suhaymi devant celle-ci.
La croissance très rapide de la ville a soulevé un certain nombre de problèmes environnementaux. Lapollution atmosphérique y est préoccupante. Les niveaux d'hydrocarbures aromatiques relevés au Caire sont supérieurs à ceux de beaucoup de villes similaires[58]. Des tests concernant la qualité de l'air y ont également enregistré des niveaux dangereux deplomb, dedioxyde de carbone, dedioxyde de soufre et departicules en suspension ; ceci est dû à plusieurs décennies d'absence totale de régulation concernant les émissions polluantes des véhicules, les industries urbaines et les déchets. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le niveau de pollution de l'air au Caire est près de douze fois plus élevée que le niveau de sécurité recommandé[59]. Un nuage noir apparaît au-dessus de la ville chaque automne, causant chez les habitants des maladies respiratoires[60].
Pollution : le Nil au Caire, vu dupont du 6 Octobre (décembre 2006).
Il y a également de nombreuses fonderies de plomb et de fer qui sont non déclarées, et polluent fortement la ville. En conséquence, on peut voir en permanence un brouillard flotter au-dessus du Caire. Selon des estimations, entre dix mille et vingt-cinq mille Cairotes meurent chaque année à cause de la pollution atmosphérique. En 1995, les premières lois environnementales ont été votées, et la situation a depuis été améliorée.
La ville souffre également d'un niveau élevé depollution au sol. Chaque année, Le Caire émet dix mille tonnes de déchets, dont quatre mille ne sont ni collectées ni prises en charge. Cela constitue un risque majeur pour la santé, et le gouvernement égyptien recherche donc des moyens pour le combattre.
Enfin, lapollution de l'eau est un problème très important au Caire ; en effet, les égouts sont souvent défaillants et se déversent dans les rues. Un nouveau système detout à l'égout, développé par l'Union européenne, est censé répondre à ce risque. L'eau municipale est également contaminée par dumercure, ce qui entraîne des risques sanitaires importants.
Istanbul,Séoul etLos Angeles sont les seules villes reconnues commejumelées avec Le Caire, mais la ville a également signé des « traités d'amitié » avecStuttgart,Paris,Ottawa etMinsk. Les villes restantes ont signé des conventions similaires indiquant des intentions de coopération, d'amitié ou de compréhension avec Le Caire.
Dans la troisième partie du mangaJoJo's Bizarre Adventure,Stardust Crusaders, Dio (l'antagoniste) se cache au Caire etJotaro (le héros) accompagné de son grand-père,Joseph Joestar, ainsi que de Mohammed Abdul, et de ses amis Kakyoin et Jean Pierre Polnareff et leur chien, Iggy, entreprennent un voyage depuis le Japon. La bataille finale a donc lieu dans les rues du Caire.