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Cagiva T4

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Cagiva 350 T4
Image illustrative de l’article Cagiva T4
Ex moto militaire dans les Alpes

ConstructeurCagiva
Années de production1987 - 1991
TypeTrail
Moteur et transmission
Moteur(s)monocylindre 4 temps, refroidi par air
Démarragekick (version R), électrique (version E)
Distribution1 act, 4 soupapes
Cylindrée343
Puissance maximale33ch à 7 500 tr/min
Couple maximal27,7 kg⋅m à 7 000 tr/min
Alimentation1 carburateur∅ 34 mm
Embrayagemultidisque en bain d'huile
Boîte de vitessesà 5 rapports
Transmissionpar chaîne
Vitesse maximale135 km/h
Cadre, suspensions et freinage
Cadresimple berceau
Suspension avant (débattement)fourche télescopique∅ 40 mm (240 mm)
Suspension arrière (débattement)monoamortisseur (240 mm)
Frein avant (diamètre)1 disque∅ 240 mm
Frein arrière (diamètre)tambour
Poids et dimensions
Roue avant90/90-21
Roue arrière130/80-17
Empattement1 440 mm
Hauteur de selle910 mm
Poids à sec135 kg
Réservoir (réserve)12 L (3.4 L)
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LesCagiva T4 constituent une gamme demoto de moyenne cylindrée fabriquée parCagiva entre 1987 et 1991. Exemple type dutrail monocylindre, les T4 sont construites classiquement autour d'un cadre tubulaire en acier supportant les organes mécaniques et la partie cycle. Héritière de l'Aletta Rossa, les T4 apportent lemoteur à quatre soupapes et de nombreuses optimisations, en faisant une moto rustique, mais moderne et techniquement aboutie. Les T4 ont été déclinées en 350 cm3 et 500 cm3, chacune étant commercialisée en deux modèles : E et R. Les modèles T4EEnduro disposaient d'un démarreur électrique et une aptitude routière plus polyvalente, tandis que les T4Rrallye étaient des modèles sans compromis, dépouillés du superflu et taillés pour la compétition.

Les Cagiva T4 prennent place dans un marché de niche, celle du trail enduro léger et efficace. En effet, ce segment avait tendance à disparaître en raison de la surenchère des cylindrées et de la technologie des Rallyes africains, produisant des véhicules bicylindres puissants mais lourds et chers. Cagiva a répondu à cette demande par lasérie Elefant, des bicylindres déclinées jusqu'en 900 cm3. Appréciée par la presse spécialisée et les testeurs, les T4 seront souvent qualifiés de« vrai enduro » faisant un retour aux sources salvateur. Point perfectible régulièrement souligné, la faiblesse du freinage et un tarif élevé.

Les T4 350 E, maniables et robuste, firent une carrière militaire dans l'Armée française et italienne pendant près de vingt années. Sur le plan commercial, Cagiva remplacera les T4 par lagamme W, très similaire, mais déclinée jusqu'en 600 cm3.

Déclinaisons de la gamme

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Conception commune

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Article connexe :Construction des motos.

La conception des T4 est commune aux motos typéestrail de la fin des années 1980, et se base autour d'uncadre à berceau dédoublé en acier. Celui-ci supporte le bloc moteur, alors que le réservoir à carburant repose sur sa poutre dorsale. Du côté gauche de lacolonne de direction se trouve leklaxon et du côté droit leradiateur de refroidissement d'huile est placé en position verticale. Les flancs sont protégés derrière des écopes en plastique. Latête de fourche n'a pas de bulle et se trouve à une hauteur de 1 305 mm[1]. Le bloc englobe le phare rectangulaire et intègre le tableau de bord. Celui-ci comporte unindicateur de vitesse incluant deuxcompteurs de kilomètre et uncompte-tours. Leguidon de 82 cm, renforcé, offre un prise large et permet l'accès aux commodos. Celui-ci est produit parRenthal[2].

Laselle culmine à 91 cm, ce qui est très important pour même pour untrail ; Une telle hauteur est à comparer aux 855 mm de moyenne pour les trails commercialisés en 2007[3]. La moto de type trail étant connue pour avoir des selles suffisamment haute pour exclure les motards de petits gabarits. Cela s'explique par unegarde au sol importante (28 cm), mais aussi par la course importante des amortisseurs. Ces caractéristiques couplées à un empattement de 1 440 mm permettent de bonnes capacités de franchissement. Quel que soit le modèle, les Cagiva ont une longueur de 2 185 mm.

La puissance du moteur est transmise à la roue arrière via une transmission secondaire à chaîne située du côté gauche de la moto, en longeant lebras oscillant enaluminium[4]. Comme la très grande majorité des motos typées tout-terrain, les T4 sont équipées deroues à rayon. Les rayons sont préférés aux bâtons pour leur souplesse et donc leur robustesse sur terrains difficiles[5]. Les jantes équipant ces motos sont produites par Akront[6].

La ligne d'échappement suit la latéralité opposée. Lecollecteur d'échappement se compose deux tubes de sortie situés sur l'avant du monocylindre (une sortie par soupape d'échappement). Les deux conduits fusionnent peu avant lepot de détente, jouxtant lepot d'échappement.

Le moteur est un monocylindre à quatre temps, quatresoupapes et refroidi par air et huile, il a été dessiné par l’ingénieur italienFabio Taglioni[7]. Le bloc pèse 47 kg. Ses soupapes d'aspiration ont un diamètre de 31,5 mm et une inclinaison de 22,5°;celles de décharge un diamètre de 28 mm pour 27,5°[8].

Le moteur a pour base lointaine celui de l'Aletta Rossa, mais outre les quatre soupapes, l'artchitecturePentproof (en) lui est adaptée. Cette conception optimise les turbulences du mélange, sa propagation dans la chambre de combustion et donc le rendement du moteur. Les soupapes sont entraînées par deuxCulbuteurs, dépendant d'un seulArbre à cames, actionné par chaîne. Le vilebrequin a également été redessiné pour atténuer les vibrations, courantes sur les monocylindres. Le système de lubrification est actionné par unepompe trochoïdale[9]. L'embrayage a été retravaillé pour être plus léger, lecylindre est en aluminiumchromé et un amortisseur de vibration a été installé.

Modèles 350 cm3

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La 350 T4 est produite à partir de 1987 jusqu'à 1991.

Cette moto est disponible en deux versions :

  • Rallye qui représente le modèle axé compétition enduro.
  • Enduro pour la version trail à démarreur électrique (+ kick).
  • Version R :

Les deux modèles sont assez similaires, mais plusieurs différences demeurent. Concernant la partie cycle, la T4R est équipée d'un monoamortisseur arrière de marqueÖhlins réglable en précharge, dureté et en amortissement (compression et rebond). Sur ce modèle, le bras oscillant est plus long de deux centimètres et la roue arrière passe en 18 pouces pour faciliter le montage de pneuFIM, c'est-à-dire adaptés aux compétitions officielles d'enduro. Elle était chaussée de série de pneusMichelin T61.

Allégée de labatterie, du démarreur électrique, possédant une horloge numérique en lieu et place du tableau de bord plus complet de la version E, la R est plus légère que la T4E. Dans la même logique de chasse au poids, le guidon de la T4R est en aluminium. Enfin, la démultiplication est passée de 16 × 43 à 14 × 48. Le gain de poids, le raccourcissement de la transmission secondaire et la partie cycle modifiée justifie selon la marque, l'étiquette compétition de la version R. La350R a un cadre et des soufflets de fourche rouge vif, une selle bleu et descarénages majoritairement blanc, localement jaune, rouge ou bleu. Enfin, elle ne dispose pas de clignotants[10].

  • Version E :

Sur la T4E le monoamortisseur n'est pas réglable. Le démarrage s'effectue au choix par unkick-starter avec décompression automatique, ou via undémarreur électrique.

De série, lescarénages sont majoritairement bleu marine[10]. La350E est parfois déclinée aux couleurs ducigarettierLucky Strike[11].

La consommation mixte de la T4E est légèrement inférieure à5 litres aux cent kilomètres, ce qui lui confère une autonomie d'environ 200 kilomètres, tandis que celle de la T4R est précisément de5 litres au cent[1]. À cet égard, le réservoir de10 litres peut sembler de faible contenance, mais reste calibré pour l'usage du véhicule : petits trajets sur route ou sur piste. Il est possible d'adapter des réservoirs de contenance plus importante, notamment de19 litres[12].

Modèles 500 cm3

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Cagiva T4 500 équipée d'un réservoir de24 litres.

La version 500E a été produite de1987 à1990. La partie cycle est très semblable à celle de la 350 cm3. Le moteur est de 450 cm3, par augmentation de l'alésage (diamètre du piston) qui passe de 82 à 94 mm. L'alimentation du moteur s'effectue via uncarburateur Bing différent des modèles de 350 cm3[1]. Laboîte de vitesses possède desrapports de transmissions plus longs pour les deux dernières vitesses. Ainsi, le rapport en quatrième passe de 22/23 à 21/23 et sur la cinquième vitesse, de 20/25 à 19/26. Cette modification permet d'obtenir une vitesse de pointe plus élevée, et baisser le régime moteur moindre en vitesse de croisière. La 500 était ainsi plus apte à emprunter les grands axes de circulation. En revanche, seules les 350 disposent de l'embrayage renforcé[9].

Cette motorisation délivre une puissance maximale d'environ 40 chevaux (à7 000 tr/min) pour un couple de 42 N m (à7 500 tr/min). 7 kg plus lourde que la 350 T4R (148,5 kg), sa vitesse maximale est de155 km/h pour une consommation en carburant supérieure de 10 %[1].

La 500 cm3 est aussi déclinée en version R, mais sa diffusion est marginale ; Cagiva n'en fait mention qu'au travers d'une parenthèse précisant que« [...] pour les modèles T4 350 R et T4 500 R lesréservoirs de24 l sont disponibles sur demande[13]. Quelques périodiques font mention d'une gamme composée d'une seule 500, d'autres deux[14]. » Les différences entre les T4E et T4R sont identiques pour les deux cylindrées : poids, puissance, démarreur, clignotants, tableau de bord[15]...

Comparatif

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Comparatif des principales différences entre les modèles selon les données constructeur
ModèleT4E 350T4R 350T4E 500T4R 500
Cylindrée343,27 cm3343,27 cm3452 cm3452 cm3
Puissance33 ch33.8 ch40 ch43 ch[16]
CarburateurBing 32 mmDell'Orto PHF 34 mmBing 40 mm
Mise en routekick + démarreurkickkick + démarreurkick
Poids139 kg132 kg139 kg132 kg
PneumaniquesPirelli MT40Michelin T61Pirelli MT40Michelin T61
Tableau de bordCompte-toursHorloge numériqueCompte-toursHorloge numérique
Garde au sol300 mm320 mm300 mm320 mm
Passager Oui Non Oui Non
Clignotants Oui Non Oui Non

Performances

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Article connexe :Courbe de puissance moteur.

350

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  • Données techniques de la 350 T4E selon test allemands et italiens[8]
  • Courbe puissance et couple du moteur
    Courbe puissance et couple du moteur
  • Accélération sur un 400 m.
    Accélération sur un 400 m.
  • Vitesse de chaque rapport en fonction du régime moteur
    Vitesse de chaque rapport en fonction du régime moteur

Le journalMotociclismo procède en 1987 à une analyse complète du moteur et des performances de la moto dans leur centre à Nerviano au moyen d'unbanc d'essai. Il en ressort que sur la T4E testée, la puissance à la sortie du moteur est mesurée à30,75 ch pour un couple de 3,1 m kg (à7 500 tr/min). En revanche, au niveau de la roue arrière, la puissance effective est de28,04 ch pour un couple de 2,82 m kg. Ces mesures diffèrent donc des chiffres officiels du constructeur. Par ailleurs, en Allemagne, les 350 cm3 ont une puissance limitée à27 ch, contre33 ch à l'étranger[17]. La vitesse linéaire du piston aux valeurs de couple maximales est de16,25 m/s. La température sous labougie peut monter jusqu'à158 °C, qui peut subir des pressions de 11,35 kg/cm2[18].Moto sprint évoque une puissance maximale de29,01 ch à7 500 tr/min et un couple de 2,87 m kgà6 750 tr/min[19]. Lorsqu'ils essaient la T4R, les résultats sont marginalement supérieurs à ceux de la T4E :29,31 ch à7 500 tr/min et 2,92 m kg à6 750 tr/min[20].

Testant la moto en divers conditions, le journal constate une vitesse maximale de147,11 km/h lorsque le pilote est en position couchée favorisant lapénétration dans l'air. La consommation d'essence de5,44 litres au cent en conduite urbaine,4,8 litres hors agglomération,5,92 litres à130 km/h sur autoroute,7,3 litres au cent en tout terrain, pour une moyenne lors des tests à5,34 litres, chiffres également divergents de ceux communiqués par le constructeur. Fait courant également, le tachymètre sous-évalue la vitesse réelle du véhicule ; 50 au compteur pour une vitesse effective de48,5 km/h, 100 pour96,3 km/h et 150 pour144 km/h[18].Moto sprint procède à des examens similaires, aux résultats comparables, notamment une vitesse maximale mesurée146,08 km/h, quoique le compteur affiche150 km/h à8 000 tr/min[19].

Lerayon de braquage est mesuré à 4,67 m à droite et 4,76 m à gauche[19]. UneYamaha YZF R1, moto hypersportive, a un rayon de braquage de 6,49 m, 4,9 m pour uneBMW R1200GS ou 10,3 m pour uneRenault Clio III

En termes d'émission sonore, 82,5 dB (A) sont mesurés à trois mètres du moteur lorsque celui-ci est aux deux-tiers de sonrégime maximum. Lors d'une franche accélération, ce chiffre monte à 88,5 dB (A). Leklaxon émet 105 dB (A) à trois mètres, audible à vingt mètres à un niveau de 84 dB (A)[19].

Mesures effectuées sur une T4E parMoto sprint[19],[20]
Mesure des vibrations sur un T4E
Régime constant
50 % du régime max75 % du régime maxRégime maximum
Cale-pied20 m/s242,5 m/s2110 m/s2
Guidon17 m/s225 m/s247,5 m/s2
réservoir10 m/s222 m/s240 m/s2
moteur50 m/s2170 m/s2300 m/s2
Accélération
2 500 à5 500 tr/min5 500 à8 500 tr/min
Cale-pied10 → 280 m/s242,5 →900 m/s2
Guidon10 → 160 m/s222 → 350 m/s2
réservoir10 → 300 m/s235 → 800 m/s2
moteur40 → 500 m/s2290 → 1 000 m/s2
Consommation
ContexteMesure
Sur piste6,33 L/100 km
En montagne5,77 L/100 km
En ville5,55 L/100 km
Sur autoroute6,10 L/100 km
Hors agglomération4,82 L/100 km
Economie maximale3,49 L/100 km
Vitesse constante 90 km/h4,55 L/100 km
Vitesse constante 120 km/h5,59 L/100 km
Freinage
Modèle40 km/h60 km/h80 km/h100 km/h120 km/h
T4E7,75 m16,92 m28,66 m47,2 m66,66 m
T4R7,66 m15,24 m27,66 m46,05 m64,88 m
Précision du tableau de bord
Cadran de la vitesseMesureÉcartCadrant du régime moteurMesureÉcart
40 km/h34,211 km/h85,5 %2 000 tr/min2 188 tr/min109,4
60 km/h54,701 km/h91,2 %3 000 tr/min3 063 tr/min102,1 %
80 km/h74,805 km/h93,5 %4 000 tr/min4 059 tr/min101,5 %
100 km/h94,95 km/h95,0 %5 000 tr/min4 986 tr/min99,7 %
120 km/h114,733 km/h95,6 %6 000 tr/min5 837 tr/min97,3 %
140 km/h135,003 km/h96,4 %7 000 tr/min6 821 tr/min97,4 %
8 000 tr/min7 802 tr/min97,5 %
 
Comparatif de monos et bicylindres équivalents
MotoCylindrée
(alésage × course)
Puissance maxCouple max400 mVitesse de sortieVitesse maxConsommationPoids à secTarif[note 1]Disponibilité
Aprilia Tuareg 350349,5 cm3
(79,5 × 70,4 
mm)
27,47 ch
à7 500 
tr/min
2,85 m kg
à6 500 tr/min
15,331 s127,659 km/h144,3 km/h4,43 L/100 km166 kg5 755 000 ITL
(6 661 €)
Août 1986
Cagiva Ala Rossa 350343,1 cm3
(82 × 65 
mm)
23,53 ch
à7 000 
tr/min
2,53 m kg
à5 750 tr/min
16,33 s121,62 km/h132,5 km/h4,97 L/100 km147 kg4 693 900 ITL
(6 260 €)
Janvier 1984
Cagiva T4E342,27 cm3
(82 × 65 
mm)
28,04 ch
à7 500 
tr/min
2,82 m kg
à6 750 tr/min
15,235 s133,33 km/h147,11 km/h5,35 L/100 km147 kg5 799 840 ITL
(7 735 €)
Mai 1987
Gilera Dakota 350348,8 cm3
(80 × 69,4 
mm)
29,13 ch
à7 750 
tr/min
3,08 m kg
à6 000 tr/min
15,577 s128,66 km/h151,2 km/hL/100 km168 kg5 600 000 ITL
(6 196 €)
Décembre 1986
Cagiva elefant 350349 cm3
(66 × 51 
mm)
30,80 ch
à9 250 
tr/min
2,77 m kg
à7 500 tr/min
15,492 s130,435 km/h149,6 km/h6,25 L/100 km190 kg6 445 300 ITL
(7 131 €)
Novembre 1986
Moto Guzzi V35 TT346,22 cm3
(66 × 50,6 
mm)
27,33 ch
à7 700 
tr/min
2,65 m kg
à7 000 tr/min
15,869 s127,66 km/h139,92 km/h5,56 L/100 km170 kg4 956 000 ITL
(6 086 €)
Juillet 1985
Moto Morini Kanguro 350 XE344,16 cm3
(62 × 57 
mm)
29,88 ch
à8 750 
tr/min
2,62 m kg
à7 500 tr/min
14,753 s138,462 km/h147,55 km/h4,44 L/100 km151,5 kg5 278 140 ITL
(6 482 €)
Août 1985

500

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  • Données techniques de la 500 T4E sur le marché allemand. (sauf étagement boite de vitesse).
  • Courbe puissance et couple du moteur
    Courbe puissance et couple du moteur
  • Accélération en solo et duo
    Accélération en solo et duo
  • Vitesse de chaque rapport en fonction du régime moteur
    Vitesse de chaque rapport en fonction du régime moteur

Les essayeurs du journal AllemandMotorrad constatent sur leur version un régime moteur maximal de 6700 tr/min. À ce régime moteur, la vitesse linéaire du piston est de 14.5 m/s, là où certaines concurrentes japonaises montent à 18 m/s. L'énergie cinétique du piston, et donc les efforts subis par labielle étant moindre, le moteur est moins sollicité[21], ceci dans une recherche de fiabilité maximale. Concernant la cylindrée des monocylindres 4 temps, leporte-parole Cagiva de l'époque évoque une taille optimale inférieure à 500 cm3. La limitation de la cylindrée évite d'avoir recours à des complications technologiques afin de limiter cliquetis et vibrations importantes[17]. Suzuki poussera pourtant le concept jusqu’à près de 800 cm3. La conjoncture dans les années 90 était difficile pour les monocylindrestrail, aussi un partenariat entre Cagiva et Ducati permettra à la marque, en parallèle des T4, de proposer destrails bicylindres plus haut de gamme et plus routiers.

Moto sprint passant la moto sur unbanc de test en tire les résultats suivants :35,28 ch à7 500 tr/min et 3,69 mkg, divergeant des chiffres officiels : 40 ch et 4 mkg. À haut régime, la température sous labougie peut monter jusqu'à158 °C, qui peut subir des pressions de 11,35 kg/cm2[22].

Lerayon de braquage est mesuré à 4,67 m à droite et 4,76 m à gauche, qui pour la T4R sont de 4,63 m à droite et 4,78 m. Ces valeurs sont dans la moyenne des trails de l'époque[19],[23]. À titre de comparaison, UneYamaha YZF R1, moto hypersportive, a un rayon de braquage de 6,49 m, 4,9 m pour un maxitrail tel qu'uneBMW R1200GS ou 10,3 m pour uneRenault Clio III.

En terme d'émission sonore, 85Décibels A sont mesurés à trois mètres du moteur lorsque celui-ci est aux deux tiers de sonrégime maximum. Lors d'une franche accélération, ce chiffre monte à 90 db(A). Leklaxon émet 101,5 db(A) à trois mètres, audible à vingt mètres à un niveau de 82,5 db(A)[22].

Mesures effectuées sur une T4E 500 (réservoir standard) parMoto sprint[22].
Mesure des vibrations sur un T4E
Régime constant
50 % du régime max75 % du régime maxRégime maximum
Cale-pied22 m/s245 m/s2115 m/s2
Guidon20 m/s230 m/s255 m/s2
réservoir12 m/s225 m/s245 m/s2
moteur65 m/s2180 m/s2320 m/s2
Accélération
2 500 à5 500 tr/min5 500 à8 500 tr/min
Cale-pied12 → 300 m/s245 → 1 000 m/s2
Guidon12 → 180 m/s222 → 400 m/s2
réservoir10 → 400 m/s240 → 800 m/s2
moteur45 → 500 m/s2300 → 1 000 m/s2
Consommation
ContexteMesure
Sur piste7,25 L/100 km
En montagne6,58 L/100 km
En ville
Sur autoroute6,64 L/100 km
Hors agglomération5,28 L/100 km
Economie maximale3,54 L/100 km
Vitesse constante 90 km/h5,00 L/100 km
Vitesse constante 120 km/h6,22 L/100 km
Freinage
Modèle40 km/h60 km/h80 km/h100 km/h120 km/h
TE47,69 m16,80 m28,33 m47,02 m66,02 m
T4R7,49 m16,1 m27,75 m45,86 m66,66 m
Précision du tableau de bord
Cadran de la vitesseMesureEcartCadrant du régime moteurMesureEcart
40 km/h40,088 km/h100,2 %2 000 tr/min2 039 tr/min102,0
60 km/h59,885 km/h99,8 %3 000 tr/min2 965 tr/min98,8 %
80 km/h80,045 km/h100,1 %4 000 tr/min3 899 tr/min97,5 %
100 km/h120,666 km/h100,6 %5 000 tr/min4 866 tr/min97,3 %
120 km/h114,733 km/h95,6 %6 000 tr/min5 856 tr/min97,6 %
140 km/h141,033 km/h100,7 %7 000 tr/min6 802 tr/min97,2 %
8 000 tr/min7 776 tr/min97,2 %
 
Comparatif de modèles équivalents[23]
MotoCylindrée (alésage × course)Puissance maxCouple max400mVitesse de sortieVitesse maxConsommation
120km/h
Poids à secTarifDisponibilité
Cagiva T4R 500452 cm3 (96 × 65 mm)34,99 ch à7 200 tr/min35 N m à6 000 tr/min14,56 s131,616 km/h148,106 km/h6,12 L/100 km142 kg6 762 000 ITL (7 827 €)Août 1986
Honda XR600 R591 cm3 (97 × 80 mm)37,06 ch à6 500 tr/min42 N m à5 250 tr/min13,96 s135 109 km/h155 km/h6,57 L/100 km132,9 kg7 750 000 ITL (8 970 €)
Husqvarna TE10 enduro503 cm3 (91,5 × 76,5 mm)42,91 ch à7 400 tr/min42 N m à6 000 tr/min13,66 s150,1 km/h161,316 km/h6,5 L/100 km123,9 kg8 500 000 ITL (9 839 €)
KTM 600 LC4 enduro552,9 cm3 (95 × 78 mm)41,89 ch à7 400 tr/min47 N m à5 250 tr/min13,79 s148,411 km/h152,615 km/h6,36 L/100 km133,2 kg8 300 000 ITL (9 607 €)
Yamaha TT600595 cm3 (95 × 84 mm)38,23 ch à6 500 tr/min45 N m à5 500 tr/min13,89 s144,207 km/h146,44 km/h6,75 L/100 km138,2 kg7 035 000 ITL (8 143 €)
Morini 501 Camel507 cm3 (71 × 64 mm)43 ch à8 500 tr/min45 N m à5 500 tr/min150 km/h154 kg1987

Maintenance et contrôle

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Articles connexes :Entretien de l'automobile etMaintenance.

D'une manière générale, les motos, surtout en usage tout terrain, sont exposées à des facteurs d'usure importants. Lesvibrations peuvent lentement dévisser laboulonnerie, mettant à mal la répartition des efforts. A moyen terme, aprèsconcentration de contrainte, desfissures peuvent apparaître et entraîner en cas de chocs, larupture de la pièce. De ce fait, Cagiva préconise le contrôle du serrage de la boulonnerie à l'aide d'undynamomètre en se référant à un tableau de couples de serrage.

Autre facteur d'usure important, la poussière, les gravillons et les conditions météo difficiles. Celles-ci attaquent progressivement la peinture, pouvant faire apparaître des points de rouille, fragilisant la résistance des matériaux, mais aussi altérant l'efficacité dugraissage. Un des organes mécaniques les plus exposés est lachaîne. Bien que sur les T4, celle-ci soit protégée par un couvert en plastique, elle reçoit de plein fouet les corps étrangers (terre, sable, saleté, eau) du fait de sa proximité avec la route. Supportant également de fortes contraintes mécaniques, son graissage optimal a un impact direct sur son efficacité et sadurée de vie.

Les contrôles visant la partie moteur permettent de maintenir des conditions optimales de fonctionnement, et d'éviter tout anomalie prouvant provoquer une panne ou une casse : niveaux d'huile, réglage de la carburation, état du filtre à air, etc. Des tests ont ainsi montré que par tranche de mille kilomètres parcourus, les 350 et 500 consomment 225 cm3 d'huile moteur (305 pour la T4R 500). Ces chiffres sont en dessous d'une Yamaha TT600 (160), de la Honda XR600 R (110), mais inférieurs à une KTM600 LC4 (400). Quant au contrôle desconsommables, il cherche à détecter toute usure anormale, témoignant d'un problème connexe. Sur les T4, l'usure centrale des pneumatiques est mesurée à 0,8 mm roue avant et 2,2 mm à l'arrière (2,3 mm pour la 500 cm3)[19],[22],[23]. En conséquence, Cagiva détaille les rythmes de changement et de contrôle dans un tableau de maintenance.

Si certaines vérifications ou interventions doivent être réalisées par des professionnels, lavérification du niveau d'huile peut être effectuée au niveau utilisateur via une petite fenêtre transparente en bas du moteur. L'huile doit être entre les lignes de minimum et de maximum gravées sur lecarter droit. Les témoins lumineux du tableau de bord permettent d'alerter le conducteur en cas de température d'huile trop élevée. Unetrousse à outil équipe les T4 au niveau de la base du porte-paquet, permettant de revisser ou démonter certaines parties dans des opérations de diagnostic où de réparation de base. De même, la boîte à fusible est munie defusible de secours.

Enfin, aucune jauge de carburant n'est présente. Il faut donc contrôler le kilométrage ou le niveau du réservoir. En cas depanne sèche, la réserve s’enclenche manuellement via un robinet sur le côté droit.

La maintenance du parc militaire, opérée par les ateliers techniques régimentaires est normalisée. Celle-ci est décrite dans le Guide d'utilisation et d'entretienMAT 2761, le manuel de réparationMAT 3146 et d'autres documents oucheck-list formatées.

Périodicité des contrôles et entretient préconisés[1]
OpérationPremière opérationPériodicité
Huile moteur1 000 kmVérification tous les 1 000 km,vidange tous les 5 000 km
Pression d'huile5 000 kmVérification tous les 5 000 km
Cartouche dufiltre à huile1 000 kmRemplacement tous les 10 000 km
Chaîne de distribution1 000 kmContrôle de la tension tous les 3 000 km
Taux de compression1 000 kmContrôle tous les 5 000 km
Bougie1 000 kmContrôle tous les 3 000 km
Filtre à air3 000 kmNettoyage tous les 3 000 km
Carburateur5 000 kmNettoyage tous les 5 000 km
Commande des gaz1 000 kmContrôle tous les 3 000 km
Frein à disque1 000 kmContrôle tous les 1 000 km
Embrayage1 000 kmContrôle tous les 3 000 km
Jeu des coussinets de direction1 000 kmContrôle tous les 10 000 km
Huile defourche10 000 kmVidange tous les 10 000 km
Filtre etdurite carburant1 000 kmNettoyage tous les 5 000 km
Freins à tambour1 000 kmContrôle tous les 1 000 km
Tension de la chaîne1 000 kmContrôle tous les 1 000 km
Tendeur de chaîne3 000 kmGraisser tous les 3 000 km
Niveau d'usurepignon et couronne5 000 kmContrôle tous les 5 000 km
Tension desrayons1 000 kmContrôle tous les 5 000 km
Serrage de laboulonnerie1 000 kmContrôle tous les 3 000 km
Usure et pressionpneumatiques1 000 kmContrôle tous les 3 000 km
ContrôleélectrolytebatterieContrôle mensuel
Tarification de certaines pièces sur le marché italien[22]
PiècePrix de vente TTCCoût actualisé
Vilbrequin413 000 ITL478 
Piston103 010 ITL119 
Cylindre227 150 ITL263 
Arbre à cames112 395 ITL130 
Soupape d'aspiration16 284 ITL19 
Culasse495 600 ITL574 
Embrayage52 280 ITL61 
Ligne d'échappement complète151 040 ITL175 
Carburateur143 960 ITL167 
Bloc optique arrière43 424 ITL50 
Cadre566 400 ITL656 
Fourche complète640 740 ITL742 
Bras oscillant388 200 ITL449 
Disque48 560 ITL56 
Roue avant212 174 ITL246 
Roue arrière289 784 ITL335 
Tableau de bord complet283 200 ITL328 
Garniture frein à tambour14 868 ITL17 
Réservoir247 800 ITL287 
Selle94 577 ITL109 
Garde-boue22 656 ITL26 
Pédale de frein23 364 ITL27 

Carrière de la moto

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Logo de la gamme visible sur les prospectus commerciaux et les carénages avant.

Contexte de commercialisation

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Articles connexes :Rallye-raid etRallye tout-terrain.

Présentée en 1975, laXT500 remet au goût du jour la famille destrails et de la motorisation 4 temps en monocylindre. Victorieuse des deux premières éditions du Paris-Dakar, le monocylindre laisse ensuite la place à des cylindrées plus importantes et surtout à des configurations à deux cylindres (BMW R 80 G/S en 800 cm3, Honda en 750 cm3). Au cours des années 80, les constructeurs entretiennent une rivalité sur ces épreuves dont la médiatisation influence le marché de la moto typéetrail, c'est alors la course à la puissance et à la fiabilité. Les cylindrées sont toujours plus importantes et les monocylindres montrent leurs limites. Yamaha commercialise les XT 550 (81-84),XT600 (82-03) puis la premièreXTZ 660 (91-94) munie d'un réservoir de 30L. Honda qui lance laXR 500 en 1979, la décline en 600 cm3 en 1985 puis en 650 cm3 trois ans plus tard, préfigurant l'arrivée des mythiquesAfrica Twin. Suzuki propose dans le marché destrails laDR 350 etDR400 en 1979, puis lesSuzuki 600 Djebel, lesDR 650, puis750 avant de mettre au point le plus gros monocylindre jamais vu sur une moto : laDR 800. Puissance, poids, embourgeoisement préfigurent l'arrivée destrails routiers[24]. Dans ce contexte, Cagiva place ces deux modèles dans unsegment délaissé progressivement[25].

Un article allemand commentaParis-Dakar dürfen heute sowieso keiner Trend-Enduro mehr fehlen, und die Maschinengewichte streben in Richtung vier Zentner. Und was mach Cagiva? Eine Enduro, die dem derzeitigen Trend ganz bewusst den Rücken kehrt und eigene Ziele verlogt. (« Le Paris-Dakar dirige la tendance des machines enduro aujourd'hui dont le poids tend vers les quatre quintaux. Et que fait Cagiva? Un enduro tournant le dos délibérément à la tendance actuelle poursuivant ses propres objectifs »)[7].

En 1986, le contexte commence à être difficile pour les monocylindrestrail. Ils gonflent pour justifier leur place aux côtés des lourds et coûteux bicylindres et voient ainsi leur cylindrée passer de 500 à 600, 650 puis 750 et même 800 cm3. Concernant les 500, la mythiqueXT 500 en fin de vie ne trouve plus preneurs qu’auprès de fidèles nostalgiques et la cylindrée de 350 cm3 est tenue par les poids lourds japonais. La presse spécialisée de l'époque dépeignait régulièrement cette rivalité entre les Japonais et les Italiens, ou plus largement les Européens dans un marché saturé.

Les prototypes de préséries ont été mis à l'épreuve ponctuellement lors de courses d'enduro, aux mains du piloteGiampaolo Marinoni (it), puis après son décès, par Bernardino Gualdi. La production a commencé en novembre 1986, et les ventes un mois plus tard[2].

C'est dans ce contexte difficile que la Cagiva T4 est présentée auSalon Intermot de Cologne en octobre 1986[26]. Elle remplace laCagiva Aletta Rossa. Au moment de sa sortie, Cagiva place donc ses deux modèles en concurrence avec lesSuzuki DR 350,Honda XL350R,Kawasaki KLR600,Honda XL600RM, Yamaha 600 XT. Si pour la version 350 cm3 de la T4, il est possible de trouver une place exiguë dans le marché de l'époque, il était beaucoup plus difficile de trouver une niche commerciale pour la version 500 cm3. La cylindrée de 350 cm3 offrait l’avantage d'offrir la limite de puissance du permis de conduire pendant la période bridée à 34 cv en France, et proche de l'ancien permis 1A en Allemagne.

Il est à noter que Cagiva sortira dans un même temps sa gamme bicylindretrail: la série Elefant. Avec la conjoncturetrail de l'époque il était difficile pour une marque de ne pas proposer dans sa gammetrail une version bicylindre. Pour Cagiva cela se fera avec le moteur Ducati Pantha de 350, 650 et jusqu'à 900 cm3. La gamme Elefant fut déclinée en 125, 200, 350, 650,750 et900.

La T4R était affichée à 34 500francs français à sa sortie, ce qui correspond à environ 8 500 € en 2018[27],[28]. La version 500 était elle affichée à 36 460 FRF (10 375,42 EUR2023)[29]. En Allemagne, la 350 T4R était vendue pour 8 395Mark contre 8 995 Mark pour la version 500 cm3[17],[30].

La Cagiva T4 a connu une parenthèse espagnole dans sa production. Alors que le tissu industriel du secteur de la moto se restructurait en Espagne, le constructeur Merlin acheta des moteurs Cagiva pour un de ses modèles, et en retour de quoi Cagiva commercialisa la T4 sous le nom la marque espagnole. Ce dispositif permettant de s'implanter dans un marché ibérique protectionniste sera de courte durée, Cagiva reprenant à son compte la commercialisation de ses motos en Espagne[31].

Tests et critiques

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Notation des critiques
Compilation des critiques
PériodiqueNote
Motocross49 / 60 (350 T4R)
Moto Sprint1295/1540 (350 T4R)
Moto Sprint1273/1540 (350 T4E)
Moto Sprint1276/1540 (500 T4E)
Moto Sprint1158/1540 (500 T4R)
Moto Flash44/55 (350 T4R)

LeMoto Journalno 771 teste, fin 1986, une 500 en présérie. Il apprécie la finition et l'équipement de la 500 cm3 qualifiés d'impressionnant. Notamment en ce qui concerne lescommodos, la présence d'un démarreur et d'unkick, le porte-paquet, lesreposes-pied caoutchouté ou encore le protège disque avant, soulignant par ailleurs la qualité des piècessous-traitées :Brembo pour les freins,Marzocchi pour les suspensions ouPirelli pour les pneus[26]. La cylindrée de sonmoteur supercarré la place entre les 350 et les 600, mais le rapport poids-puissance joue en sa faveur et rapproche la T4 destrails de 600 cm3. La rédaction apprécie« un moteur sans bruit mécanique important et pratiquement sans vibration », ce qui est rare sur lesgromono (moto monocylindre de plus de 600 cm3). Face à une 600 cm3, le couple est la puissance resteront malgré tout limités par les 450 centimètres cubes. Enfin, concernant la conduite, Moto Journal évoque un moto dans la lignée destrails, à savoir« maniable en général et un peu flou a haute vitesse », mais adéquate pour un usage urbain[32].

Moto journalno 848 roule en 1988 avec les deux modèles T4 500 et la750 Elefant.« Leur taille fine et leur ligne élégante séduisent l'essayeur, qui dépeint une moto efficace en tout terrain... une trail simple mais pas rustique, bénéficiant d'une technologie moderne sans tomber dans l'hypertrophie "Dakar replica" ». En effet, grâce à des réservoirs de contenance modérée, les T4 bénéficient de lignes plus profilées. Côté conduite un poids dittout pleins faits moindre évite ainsi de rehausser lecentre de gravité, et offre une manœuvrabilité meilleure, et un rapport poids puissance plus avantageux. Pour capter la clientèle dakariste, le réservoir de24 litres est disponible en option pour répondre à la mode des réservoirs ditsjumbo. L'article encense la simplicité du moteur, le tableau de bords et les commandes très complets, et la présence conjointe du kick et du démarreur. Le pilote évoque un moteur étonnamment silencieux, agréable entre 3 000 et6 500 tr/min. Contrairement à nombre d'autres articles, le freinage est qualifié« d'au-dessus de tout soupçon »[15].

Le mensuel France Moto, dans numéro 226 consacre deux pages de test à la 350 T4R titrée« Réhabilitation d'une cylindrée ». En effet, le succès durallye Paris-Dakar pousse les constructeurs à proposer des motos toujours plus puissantes, à les cylindrées inférieur à 500 cm3 avec des réservoirs de forte capacité. Néanmoins, l'article met en avant une moto robuste et taillée pour l'aventure hors route goudronnée, et malgré tout aussi efficace. Bénéficiant d'un look baroudeur et agressif, la Cagiva« en jette un maximum. Trapue, bien dessinée, la machine a tout pour plaire [..] La T4R est une réussite sur le plan esthétique ». Parmi les points perfectibles, l'article dénote l’absence de frein à disque arrière, de compteur kilométrique intermédiaire. En ce qui concerne la conduite, la machine se comporte très bien sur le bitume, mais en tout terrain, l'avis est plus nuancé. Lerayon de braquage et le freinage sont jugés un peu faible[11].

Dans son numéro 229 de novembre 1988, France Moto compare plusieurs motos dans un dossier intitulé« Quelle moto pour la balade? ». La rédaction évoque que sur chemin rapide, la Cagiva T4R« sans être instable, semble floue »[33]. Dépeignant un moteur calme et linéaire ainsi qu'une suspension plus typéeenduro quetrail rendant la moto docile, la T4R est néanmoins équipée d'une selle très haute, de frein un peu juste et une certaine lourdeur à la conduite[34]. L'avis des cinq pilotes est nuancé.William Rubio apprécie les commandes bien disposées, mais fustige une hauteur de selle excessive en toute circonstance. Les quatre autres testeurs concordent sur le fait qu'il s'agit d'une moto robuste, voir« invulnérable », mais en contrepartie un peu lourde, pénalisant la conduite engagée et technique de typetrial. Les avis concordent également sur le moteur, d'une puissance acceptable et progressive, mais qui aurait gagné à développer quelques chevaux supplémentaires[35]. La rédaction liste quelques détails des cinq motos : les plus de la Cagiva sont la béquille latérale en aluminium et les suspensions, en point négatif le prix et la direction floue[28].

Moto Crampon résume en une phrase l'essence même des T4 :« on a pris les meilleures recettes du passé, puis les meilleures d’aujourd’hui », en ce sens que la moto n'a pas eu de« dakarite aiguë », à savoir l'augmentation de la cylindrée, du poids, etc. Magazine spécialisé dans le cross, leur test renvoie aux mêmes conclusions : agilité en tout terrain, moto techniquement abordable et à l'aise hors des sentiers battus,« finitions parfaites, sportives mais civilisées », et prix élevé. Les T4 500 sont plus polyvalentes et confortables de ses concurrentes japonaises (Honda XR et Yamaha TT), mais à la tarification désavantageuse[16].

Du côté de la presse allemande,Motorrad teste en août 1987 la T4 dans sa cylindrée supérieur, titrant l'articleEs reicht (C'est assez). L'article fait ressortir une moto proche de laSuzuki DR600 Dakar, éloignée de seulement six kilogrammes. L'auteur hésite à la qualifier de moto d'enduro haut de gamme pour la 350 cm3 ou d'enduro vouée au voyage pour sa grande sœur, toutes deux étant à l'aise hors des sentiers battus, mais limitées par les pneusMetzler mixtes/touring. Les concurrentes japonaises, de par leurs motorisations plus puissantes, seraient donc plus orientées voyage au long cours. Par ailleurs, une fois encore, le freinage est déploré comme étant juste suffisant. La présence d'une protection plastique du frein à disque est qualifiée de« mode stupide » qui empêche le bon refroidissement. La selle, étroite et haute est un autre point perfectible, mais c'est une généralité sur ce type de moto[36].

Les italiens de chezMotosprint essayent, testent et comparent à plusieurs reprises les Cagiva T4. Le numéro 500, bénéficiant d'une 350 T4 de pré-série est enthousiasmé par les améliorations portées sa prédécesseure et les testeurs apprécient unanimement les progrès réalisés, qualifiant la T4« d'une moto sans compromis ». Maniabilité, boncentre de gravité, accélération plaisante semblent alors lui vouer un franc succès, quoi que son freinage soit encore perfectible, bien qu'amélioré[37].

Le numéro 527 parle d'éclairage avant moyen, d'unebéquille qui aurait pu être plus inclinée, d'un désign un peu trop sobre, de commandes électriques très bonnes. Le rembourrage de la selle est très compacte, la maniabilité est excellente, et la prise au vent n'est de fait, pas le point fort de la moto à vitesse élevée. Les reprisses sont qualifiées d'excellentes pour les deux cylindrées[38].

Moto Flash effectue un essai comparatif en juin 1989, mettant face-à-face la 350 T4 à uneAprilia Tuareg Wind 350. Contextualisant une surenchère des motos du Rallye Dakar« n'allant vraiment pas dans les bon sens », le magazine salue deux motos« assez petites, compactes, légères, racées et performantes ». Il en ressort à nouveau que la moto est plus exploitables hors piste, là où l'Aprilia offrira plus de confort et d'agrément sur la route. Si l'Aprilia est préférée pour le démarrage, les bas régimes, le confort, la Cagiva l'emporte sur les points suivants : puissance, agrément et tout-terrain. La Cagiva totalise sur ce test 44/55, soit trois points de plus que la Tuareg. Moto flash conclue sur le fait que la Cagiva joue la carte sportive, là où la Tuareg est axée trail grand tourisme, donc deux motos et deux usages légèrement divergents. L'usage voulu déterminant donc le choix entre les deux véhicules au tarif inégal, choix pouvant basculer en défaveur de la T4, 20% plus coûteuse à l'achat[39].

Remplacement

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La cagiva W16 de Goldeneye exposée.

Les Cagiva T4 seront remplacées par les Cagiva desérie W, bien que les manuels d’atelier sont sous-titréesT4 : w12 / 350 T4 ouw16 / 600 T4[40],[41]. Les cagiva W abordent un nouveau cadre qui abandonne le porte paquet et sa trousse à outil, et le freinage est dorénavant assuré par un frein à disque à l'arrière comme à l'avant. La bloc moteur est retravaillé, et cette fois décliné en 600 cc.

La w16, moto amirale de la série w est bien accueillie par les testeurs, qui y voient une optimisation de la T4 au design rajeuni. Si la tenue à vitesse de croisière élevée n'est plus approximative, la moto manque« un peu de punch ». Dans l'ensemble, il s'agit d'un trail agréable pour la route secondaire et les usages cross[42].

Contrairement à une idée répandue, la moto conduite par James Bond dansGoldeneye (1995) est uneCagiva W16[43].

Usage militaire

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Avant et après la Cagiva dans l'Armée de terre.

Pour remplacer la piètrePeugeot SX8 acquise en 1978 et lesHonda CB250, les autorités militaires françaises réfléchissent à un nouveau cahier des charges dès 1980. Le marché était alors chiffré à 2 000 motos, avec une option sur 6 000 supplémentaires. Quatre constructeurs y travaillent, mais les directives restent floues et changeantes. Il était en 1984 par exemple, interdit de vendre également le modèle sur le marché civil afin d'éviter le vol de pièces détachées, cette clause fut supprimée l'année suivante.

Les premiers essais sont effectués à partir de décembre 1984 auCamp de Carpiagne. Les exemplaires à tester, reçus àVersailles roulent jusqu'à Marseille en guise derodage. L'équipe de testeurs est composée d'un tiers de pratiquants de moto tout-terrain, un tiers de motards routiers et un tiers de novices ayant fraîchement obtenu leurpermis de conduire. Les engins sont testés cinq heures par jour, et les réparations sont enregistrées pour se confronter à un barème de sélection. La Cagiva présentée par l'importateur Ligier était très différente de celle ayant fait carrière, puisqu'elle était motorisée par undeux temps de 200 cm3.

L'issue du cycle de test est plus qu'incertaine, puisque les crédits sont reportés d'année en année et l'acquisition de ces motos devient unmarronnier influencé par des paramètres politiques. Les constructeurs se retirent donc les uns après les autres du projet. En 1987, la Peugeot X200 AR est retenue, mais aucune commande n'est passée. Finalement, en 1988 l'appel d'offres se conclut par une commande passée directement à la maison mère de Cagiva. Entre 1990 et 1992, 1750 motos dont livrées, dont 300 sont destinées à la gendarmerie[44],[45]. Conjointement, desCagiva A8 de 125 cm3 ont côtoyé les T4 pendant leur carrière militaire. Mais également desMz 125 SX, qui ont équipé certaines unités à partir des années 2000.

Les Cagiva ont principalement été employées pour des missions d'escortes de convois, de reconnaissances d'itinéraires ou d'estafette. Outre les régiments de circulation routière, dont le662e, les121e,503e,516e et517e Régiment du train en étaient également dotés au sein de leurs escadrons ou pelotons de circulation routière[46],[47],[48],[49]. D'autres unités de différentes nature en ont fait usage, comme le bataillon de commandement et de soutien de labrigade franco-allemande, le2e Régiment de hussards ou le41e de transmission[50],[51] et bien d'autres. Vingt-deux T4 furent ainsi déployées par l'armée française pendant laguerre du Golfe dans le cadre de l'opération Daguet[52],[53].

La version de l'armée française est spécifique car elle est basée sur la version E mais intègre l'amortisseurÖhlins et le carburateurDell'Orto de la version R. Concernant la partie cadre, la boucle arrière est renforcée tandis que le sélecteur de vitesse et levier de frein arrière voient leurs extrémités devenir rabattables et enfin, à la demande de l'armée en 1999, uncrash bar au guidon a été rajouté pour protéger les commandes en cas de chute et le démarreur est changé face l'abandon de la fabrication du modèle original[54],[55]. Du reste, la transmission finale est plus courte (16 × 46 contre 15 × 42 pour la version civile) et le système électrique y est également modifié pour y intégrer une gestion particulière de l'éclairage (modeblack-out). Conforme aux véhicules militaires français, la cagiva était également munie d'un lot de bord. Celui-ci comprenait une bombe anti-crevaison, une clé àbougie, treize clés diverses, une pince et un tournevis à lames multiples[56].

La version de l'armée italienne est équipée defrein à disque à l'arrière, d'un réservoir plus gros poussant l'autonomie à 260 km[57]. Le porte-bagage arrière est renforcé. L'aspect global de la moto change légèrement par descarénages modifiés.

Enfin, la version de laGendarmerie française a également reçu quelques modifications qui la rapprochent de celle de l'armée italienne. En effet, elle est équipée d'un frein à disque à l'arrière et d'un arceau supplémentaire pour renforcer le porte-bagage. D'un point de vue esthétique, les carénages avant et arrière différent, labéquille latérale change légèrement tandis que le bloc moteur est de couleur grise. Entre 1994 et 1995, environ 330 machines sont commandées pour l'accès aux terrains difficiles. Le choix se porte alors sur ce modèle puisqu'il équipe déjà l'armée, ce qui va dans le sens de l’interopérabilité et de la simplification logistique[58]. Le musée de l'école de Fontainebleau explique à ses visiteurs qu'« en 1991, il apparaît nécessaire d'augmenter la surveillance du littoral et des zones boisées. La gendarmerie commande alors une série de CAGIVA 350 T4 [...] Quelques modifications sont apportées sur le cadre et les freins. Au début des années 2000, les Cagiva sont remplacées progressivement par les nouvelles Yamaha 250 TTR, plus légères et mieux « suspendues »[59]. »

Le parc de Cagiva de l'armée et de la gendarmerie s'est réduit d'année en année par l'usure, et sa maintenance est devenue difficile en raison de la disparition du constructeur italien. L'État a progressivement écoulé année après année par ses motos au travers desventes domaniales. Nombre d'entre elles ont par la suite été revendues commevéhicule d'occasion. Malgré les fortes réductions d'effectif de l'armée depuis 1990, le stock de motos opérationnelles est devenu critique. À partir de 2015, le reste du parc de Cagiva encore opérationnel a laissé place à desYamaha XT660Z Ténéré[60].

  • La différence visuelle entre les versions tient du détail.
  • Modèle de l'armée italienne
    Modèle de l'armée italienne
  • Modèle de l'armée française
    Modèle de l'armée française
  • Cagiva T4 de la gendarmerie exposée au musée de l'école de Fontainebleau.
    Cagiva T4 de la gendarmerie exposée au musée de l'école de Fontainebleau.

Notes et références

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Notes

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  1. Pour l'ensemble de l'article, les conversions de la Lire italienne en euro se basent à défaut de date à l'année 1986, et ont été effectuées sur inflationhistory.com

Références

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  60. « L’armée de Terre a reçu 150 motos Yamaha XTZ 660 Ténéré », suropex360.com,(consulté le)

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