Unecabotte est une anciennecabane ou resserre devigneron dans lesCôtes de Nuits et deBeaune enCôte-d'Or.
Lescabottes oucabotes, ou parfoiscabioutes, sont des cabanes qui servaient autrefois d'abris ou de resserres aux vignerons de Côte-d'Or[1].
Si certaines sont encore visibles dans lesvignes, beaucoup sont aujourd'hui sous la forêt depuis l'abandon des parcelles de médiocre exposition à la suite des grandes maladies de la vigne à partir de 1860.
Ces cabanes, ainsi que les murs d'enclos et les pierriers (oumurgers) qui les accompagnent, sont les vestiges de l'extension maximale de la vigne auXIXe siècle et d'une époque de main-d'œuvre abondante et à bon marché[2].
Elles sont généralement enpierres sèches (calcaires) pour les plus modestes mais parfois en pierresmaçonnées pour les plus belles.
Cabotte est surtout employé en Côte et hautes Côtes de Nuits (Marsannay-la-Côte,Gevrey-Chambertin, etc.) ainsi qu'en Côte et hautes Côtes de Beaune (Nolay,Meursault,Bligny-sur-Ouche,Pernand-Vergelesses,La Rochepot, etc.).
D'autres régions du département emploient les termes decabane ou decadole (par exemple àHauteville-lès-Dijon[3]), ainsi d'ailleurs que celui debaraque (dans leChâtillonnais) (rien de péjoratif ici, simplement « baraquer » désignait dans la région le « fait d'aller vivre pendant un temps dans une cabane, en pierre ou en bois, pour être à pied d'œuvre »)[4].
Le terme decabotte vient du latincap (tête). Le suffixe -otte en fait un diminutif désignant quelque chose ayant une grosse tête ou évoquant une grosse tête. Sous ses divers avatars orthographiques et phonétiques, il est loin d'être cantonné au seul sens de « cabane de vigneron » et à la seule aire des grands vignobles de Côte-d'Or. Il désigne ou désignait, selon le cas :
Le mot a même désigné un bateau à fond plat naviguant sur l'Orne enNormandie auXVIe siècle[8] (peut-être par métonymie, si la cabane de planches présente sur ce type de moyen de transport portait le nom decabotte).
Les cabottes des communes deLa Rochepot,Saint-Aubin et Chassagne-Montrachet dans le canton de Nolay, ont été étudiées par l'Inventaire de Bourgogne au tout début des années 1980[9].
Elles se présentent toutes associées à un mur de délimitation ou de soutènement. Le couvrement le plus courant est la coupole hémisphérique surbaissée sur plan circulaire, semi-circulaire, carré, voire rectangulaire ; mais une voûte en carène sur plan trapézoïdal est également attestée.
Les aménagements sont rares : quelques blocs faisant office de banquette rustique, parfois une niche ou une retraite du mur formant tablette. La présence d’une cheminée distingue, outre une cabane de vigne, deux cabanes de lavier (carrier extrayant des laves oulauses) sur la commune de La Rochepot : foyer d’angle dans l’une, foyer central dans l’autre (l’une des deux constructions est dénommée « la Mougnotte », c’est-à-dire la petite maison).
Ces édicules, ainsi que la tradition orale en conserve le souvenir, ont été construits par les propriétaires eux-mêmes, cultivateurs ou vignerons. Une cabane date de la fin duXIXe siècle, une autre du début duXXe et une troisième enfin des alentours de 1930 (fin de la tradition constructive donc).
Sur un recueil de plans de 1764, concernant des terres à la limite des finages deBaubigny et de La Rochepot, sont dessinés lesmurgers (murs et tas d’épierrement) ainsi que des figures plus petites, circulaires ou carrées, représentant vraisemblablement des cabanes isolées (la tradition constructive est donc attestée dès le milieu duXVIIIe siècle).
Des édifices modernes, baptiséscabottes par leurs initiateurs, ont été construits ou reconstruits ces dernières années par quelques communes ou organismes :
Un « sentier descabottes » existe àPernand-Vergelesses[10].
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