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Cabécar

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Cabécar
sá jé ditsö́ ktö́
PaysDrapeau du Costa RicaCosta Rica
Nombre de locuteursquelques milliers
Typologieà tons,SOV,ergative
Écriturealphabet latin
Classification par famille
Codes de langue
ISO 639-3cjp
WALScab
Glottologcabe1245
Carte
Image illustrative de l’article Cabécar
Localisation des zones où le cabécar est parlé au Costa Rica.
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Lecabécar (sá jé ditsö́ ktö́ en cabécar) est unelangue amérindienne parlée par lesCabécars, un peuple duCosta Rica.

Classification

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Le cabécar appartient à la famille deslangues chibchanes, parlées dans le sud de l'Amérique centrale et le nord de l'Amérique du Sud, duHonduras à lafrontière entre la Colombie et le Venezuela. Au sein de cette famille, le cabécar appartient à la branche deslangues isthmiques, et il constitue au sein de cette branche le sous-groupe des langues vicéitiques avec lebribri[1].

Distribution

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Carte des territoires cabécars.

Le cabécar est parlé par lesCabécars, un peuple autochtone duCosta Rica qui vit dans lacordillère de Talamanca, dans le sud-est du pays. Parmi lesterritoires indigènes (es) officiellement reconnus par le gouvernement costaricain, les huit territoires suivants appartiennent au peuple cabécar :

  1. Nairi-Awari, dans les cantons deTurrialba,Matina etSiquirres (depuis 1991) ;
  2. Bajo Chirripó, dans les cantons de Turrialba etLimón (depuis 1992) ;
  3. Alto Chirripó, dans les cantons de Turrialba et Matina (depuis 1993) ;
  4. Tayní, dans le canton de Limón (depuis 1984) ;
  5. Telire, dans le canton deTalamanca (depuis 1985) ;
  6. Ujarrás, dans le canton deBuenos Aires (depuis 1982) ;
  7. Talamanca, dans le canton de Talamanca (depuis 1985) ;
  8. China Kichá, dans le canton dePérez Zeledón (depuis 2001).

Il n'existe pas de statistiques précises sur le nombre de locuteurs du cabécar, qui pourrait être compris entre 2 000 et 3 000 individus ou s'élever à près de 9 000[2].

Écriture

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Alphabet cabécar[3],[4]
abchdeëgijhlmnñoöprrrsshttktsuwy

Le ton haut est indiqué avec l’accent aigu sur la voyelle[5] : ‹ á, á̱, é, ë́, é̱, í, í̱, ó, ö́, ó̱, ú, ú̱ ›.

Phonologie

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Voyelles

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L'inventaire vocalique du cabécar se compose des douzevoyelles suivantes, cinqnasales et sept orales[6] :

AntérieureCentralePostérieure
Ferméeiĩuũ
Pré-ferméeɪʊ
Mi-ferméeeoõ
Ouverteaã

Consonnes

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L'inventaire consonantique du cabécar se compose desconsonnes suivantes[6] :

LabialeDentaleAlvéolairePalato-
alvéolaire
RétroflexePalataleVélaireGlottale
Occlusivepbkʔ
Affriquéetstʃdʒ
Fricativesʃh
Battueɽ
Spirantewj

Lesconsonnes nasales [m], [n] et [ɲ] n'ont pas de valeur phonémique. Ce sont desvariantes contextuelles des phonèmes/b/,// et// lorsqu'ils sont suivis par une voyelle nasale[7].

Grammaire

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Le nom

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Il existe sixclasses nominales en cabécar qui correspondent à des critères sémantiques : les choses neutres, rondes, longues, plates, les contenants et les groupes ou portions. La classe des choses neutres inclut les êtres humains et constitue la classe par défaut. Lesclassificateurs numériques s'accordent en fonction de la classe du nom qu'ils classifient, par exemple[8] :

  • aláglöwaból « deux femmes » (neutre)
  • jákból wö « deux pierres » (rond)
  • míchibótabö « deux chats » (long)
  • óshkorobótkö « deux poules » (plat)
  • kököblëbóyökö « deux paniers » (contenant)
  • tsalábólga « deux régimes de bananes » (groupe)

Le cabécar ne possède pas de déterminant pour indiquer le caractère défini ou indéfini d'un substantif. En revanche, il existe des déterminants qui varient en fonction de la distance (proche ou lointaine) entre le référent et le locuteur, ainsi qu'en fonction de sa visibilité (visible ou pas). Ces déterminants apparaissent aussi bien avant qu'après le nom[9].

Le suffixe-wá est la marque du pluriel, mais il n'est obligatoire que pour les substantifs qui font référence à des êtres humains. Un substantif faisant référence à autre chose (être animé non humain, être inanimé) sans-wá peut aussi bien être au singulier qu'au pluriel, selon le contexte :óshkoro köpö-gé peut vouloir dire « une poule dort », « la poule dort », « des poules dorment » ou « les poules dorment[10] ».

La possession est exprimée par la simple juxtaposition du possédant (nom ou pronom) et du possédé :José mína « la mère de José »,yís mína « ma mère[11] ».

Les pronoms

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Le paradigme despronoms personnels inclut deux formes pour la première et la troisième personne du singulier : une forme libre et un clitique. Le cabécar distingue lenous exclusif et inclusif, selon que l'interlocuteur est exclu ou non par le locuteur[12].

Pronoms personnels
PersonneSingulierPluriel
1re excl.yís,-s
1re incl.
2ebás
3ejié,-ijiéwá

Les pronoms personnels conservent la même forme, quelle que soit leur fonction dans la phrase :yís peut aussi bien indiquer le sujet (« je ») que l'objet (« me ») d'un verbe. Il peut aussi servir dedéterminant possessif :yís mína « ma mère[11] ».

Le verbe

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Il existe deuxcopules en cabécar : indique une propriété, tandis quetsó (qui peut également servir d'auxiliaire progressif) indique un état[13].

  • oló du. « le vautour est un oiseau »
  • jiétsó dawë « il est malade »

La conjugaison des verbes lexicaux varie selon l'aspect, le mode, ladiathèse et lapluriactionnalité. En revanche, la personne n'entraîne pas de variation morphologique et n'est marquée que par le sujet (nom ou pronom). Certains aspects et modes sont directement marqués sur le verbe, tandis que d'autres, comme le progressif, font appel à un auxiliaire. La diathèse distingue voix active et voix moyenne. La pluriactionnalité permet quant à elle d'indiquer qu'une action se produit plus d'une fois[14].

La phrase

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Les relations entre les différents syntagmes nominaux d'une phrase sont exprimés à l'aide depostpositions. Ces postpositions ont un sens central explicité dans le tableau ci-dessous, mais elles peuvent également exprimer des relations sémantiques plus abstraites[15].

Postpositions
PostpositionSignification
dacomitatif
gisuperessif
iadatif
miadessif
nalatif
skalocatif
/teergatif (contexte positif)
wainstrumental
waergatif (contexte négatif)

Le cabécar est unelangue ergative, c'est-à-dire qu'il traite de la même manière le sujet d'un verbe intransitif et l'objet d'un verbe transitif (marquage nul), par opposition au sujet d'un verbe transitif qui est codé avec la postposition ergative[16].

Références

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  1. Constenla Umaña 2012,p. 416-417.
  2. Verhoeven 2012,p. 151.
  3. Margery Peña 1989,p. xxxv-xl.
  4. Margery Peña 2005.
  5. Margery Peña 1989,p. xl.
  6. a etb(en) « Cabecar », surLAPSyD: Lyon-Albuquerque Phonological Systems Database(consulté le).
  7. Verhoeven 2012,p. 157.
  8. Verhoeven 2012,p. 159-160.
  9. Verhoeven 2012,p. 161.
  10. Verhoeven 2012,p. 158-159.
  11. a etbVerhoeven 2012,p. 158.
  12. Verhoeven 2012,p. 161-162.
  13. Verhoeven 2012,p. 162.
  14. Verhoeven 2012,p. 163-165.
  15. Verhoeven 2012,p. 166.
  16. Verhoeven 2012,p. 165.

Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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v ·m
Payapaya
Langues votiques
Langues isthmiques
Langues magdaléniques
Une dague † indique les langues mortes.
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