Cet article est uneébauche concernant lesCôtes-d'Armor et lamer.
| Côte de granit rose | ||||
La Côte de granit rose. | ||||
| Pays | ||||
|---|---|---|---|---|
| Région | Bretagne | |||
| Département | Côtes-d'Armor | |||
| Communes | Perros-Guirec,Pleumeur-Bodou,Trébeurden,Trégastel | |||
| Coordonnées géographiques | 48° 49′ 23″ N, 3° 32′ 02″ O | |||
| Étendue d'eau | Manche (océan Atlantique) | |||
| Longueur | 10 km | |||
| Extrémités | Île Milliau -Ploumanac'h | |||
| Nature desrivages | Roches,plages,îles etrécifs | |||
| Principalesplages | Goaz Trez, Toull Bihan | |||
| Îles | Île Aganton,île de Costaérès,île-Grande,île Losquet,île Milliau,île Molène,île Renote ainsi que de nombreux îlots et rochers | |||
| Origine du nom | Chaosgranitique | |||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Bretagne (région administrative) Géolocalisation sur la carte :Côtes-d'Armor | ||||
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LaCôte de granit rose[a] (en bretonAod ar vein ruz, littéralement « côte des pierres rouges ») est une zone côtière de laManche située dans lesCôtes-d'Armor dans le nord de laBretagne, dans la région historique duTrégor près deLannion. C'est un des nombreuxchoronymes dulittoral français : legranite qui affleure, possède une dominante brune tirant sur le rose, c'est cette caractéristique physique qui est à l'origine de cette appellation touristique.
Cette particularité géologique s'étend sur 10 km sur les communes dePerros-Guirec,Trégastel,Pleumeur-Bodou etTrébeurden (citées d'est en ouest). Elle forme un arc partant à l'est dePloumanac'h,la Clarté (commune dePerros-Guirec), l'Île Renote, le Coz-Porz, la grève Blanche (commune deTrégastel) jusqu'à l'île Milliau (commune deTrébeurden) à l'ouest, traversant la partie non côtière de la commune dePleumeur-Bodou[2],[3].
En dehors de sa couleur caractéristique, la côte est parsemée d'amas chaotiques dont le fleuron est lesentier des douaniers qui part de laplage de Trestraou (Perros-Guirec) et aboutit à l'anse Saint-Guirec àPloumanac'h. Non loin du bourg deLa Clarté, quelquescarrières de granite rose sont encore en exploitation. On peut y voir le rose original du granite avant qu'il soit patiné par le temps.
Il existe trois côtes de granite rose dans le monde[4], une enBretagne, une enCorse et une enChine, ce qui en fait donc une destination de vacances assez prisée. Les îles faisant face à la côte (archipel des Sept-Îles) sont également peuplées d'espèces d'oiseaux rares et protégés ce qui fait ducanton de Perros-Guirec un site vacancierécotouristique de renommée nationale. Le paradoxe est que, seuls, ont accédé à la renommée les granites « rouges » qui n'affleurent que sur deux sites de cette côte (Ploumanac'h et Trébeurden) au long de laquelle les granites « roses », bien plus fréquents, sont impuissants à attirer l'attention du profane[5].
Le 20 août 1901 est fondé à Paris le « Syndicat artistique de protection des sites pittoresques de Ploumanac'h », qui se donne pour mission de préserver les rochers et le paysage naturel de toute détérioration ou destruction par l'achat de terrains sensibles. En 1926, un « organe de liaison et d'information des plages de Perros-Guirec, Trégastel et Trébeurden », intituléGranit rose, désigne cette entité touristique dont la naissance date déjà d'une quarantaine d'années. Ce projet est suivi en 1928 de la création de l'association de la sauvegarde dusentier des douaniers, de l'acquisition en 1986 de35 hectares d'espace naturel par leConservatoire du littoral et de la gestion du Site naturel de Ploumanac’h par la commune de Perros-Guirec[6]. De 2000 à 2007, est mené un grand chantier de réhabilitation du site victime de l'hyperfréquentation touristique. Avec 700 000 visiteurs par an, il s'agit en effet du deuxième site naturel le plus visité en Bretagne après lapointe du Raz[7].
« C'est à cet atout touristique, représenté par les « rochers de granite rose » que les stations de Perros-Guirec, puis de Trégastel et de Trébeurden ont associé leur image, bien plus qu'à la pratique des bains de mer, depuis que des littérateurs et peintres en ont révélé l'originalité à la fin duXIXe siècle. Désormais protégé, le site de Ploumanac'h, acquis par le Conservatoire, est fréquenté annuellement par quelque 700 000 visiteurs dont les attentes, clairement exprimées, invitent les géomorphologues à leur proposer une découverte d'une intrusion granitique qui ne se limiterait plus à la seule observation des « caprices », voire des « extravagances » de la nature ». De fait, la dénomination de Côte de granit rose, désormais bien établie, relève bien plus de l'argument touristique que de la rigueur scientifique, et la vocation initiale de cegéomorphosite souffre encore d'une insuffisante valorisation[8].

Parmi les trois grandesceintures granitiques hercyniennes duMassif armoricain, la ceinture septentrionale (la « traînéemoniliforme des granites rouges » selon l'expression deCharles Barrois) allongée sur 300 km selon la direction WSW-ENE (massifs de Porzpaul dans l'île d'Ouessant, de l'Aber-lldut-Kernilis, petits pointements dans les zones déprimées du massifleucogranitique de Kernilis, massif de la baie de Morlaix, massif de St Jean du Doigt, Ploumanac'h, massifs de Flamanville et de Barfleur) se distingue par plusieurs caractères : un remarquable alignement, indépendant de l'hétérogénéité structurale et de l'âge des formations encaissantes (cet alignement issu de la remontée de magmas basiques, localement souligné par desmylonites, est parallèle aux grands accidents de la Manche et est interprété comme la réactivation tardi-hercynienne d'un linéamentcadomien ou la mise en place d'une série de points chauds[b]) ; la dimension relativement petite des massifs ; la présence de structures sub- ou semi-concentriques dans certains complexes (Porzpaul, Aber-Ildut, Ploumanac'h) ; la mise en place tardive vers 300 Ma au cours d'un des derniers épisodes de déformation qui affectent la chaîne hercynienne ; une association fréquente avec des roches basiques qui suggère un mélange avec des magmas mantelliques ; le développement deleucogranites tardifs, soit en bordure, soit à l'intérieur de plusieurs massifs ; l'injection de filons microgranitiques, postérieurs aux leucogranites[9],[c].
Sur la côte de granit rose, des formations sédimentaires et volcano-sédimentaires plus ou moinsmétamorphiques dubriovérien sont recoupées par l'immensebatholite granitique intrusifcadomien de Bréhat-Perros-Guirec. À l'ouest, le complexe granitique de Ploumanac’h, de dimension modeste (ellipse de 12 × 8 km), montre une remarquable disposition des différents ensembles lithologiques en auréoles concentriques[10]. Constituées de l’intrusion successive de trois corps magmatiques elles réalisent ce que l’on nomme un « complexe centré »[11]. Ce massif granitique est accessible dans toutes ses composantes grâce au découpage du rivage, à l'importance de l'estran et au nombre d'îlots granitiques proches de la côte. La variété pétrographique et structurale (foliation,enclaves) des roches magmatiques constitue ainsi un véritable musée à ciel ouvert pour les géologues amateurs et professionnels[12].

Dans le massif de Ploumanac'h, outre les venues rose rougeâtre à gros grain, dominantes et précoces, se sont mises en place, ultérieurement, des intrusions à grain fin, de manière centripète. La partie centrale dupluton est ainsi occupée par des granites à grain fin - rosé à l'extérieur, gris clair à blanchâtre vers l'intérieur - regroupés sous l'appellation générale de « granites de l'île Grande ». Son exploitation remonte à 3 000 ans avant J.-C. avec la réalisation de mégalithes. Jusqu'au début duXXe siècle, les granites du massif de Bréhat-Perros-Guirec ont fait l'objet d'une exploitation intensive, liée à leur qualité, à leur abondance dediaclases favorisant le débitage et à la localisation des carrières en bordure de mer, facilitant les acheminements au loin par voie marine. Le bassin granitier de La Clarté - Ploumanac'h continue de l'exploiter, notamment pour sonfaciès orbiculaire[Quoi ?] découvert dans la carrière de l'entreprise Gad et fils[13].
Le granite de cette côte tient sa couleur unique de la combinaison de trois minéraux distincts présents dans le granite : lemica, qui lui donne sa couleur noire, lefeldspath qui lui donne sa couleur rose, et lequartz avec sa teinte grise translucide caractéristique. Le feldspath est d'ordinaire blanc, si bien que les granites sont plutôt gris vus de loin généralement. Cette couleur rose est plus précisément due soit à la présence d'impuretés d'hématite (oxyde de fer(III) deformule Fe2O3) dans le réseau cristallin du feldspath alcalin (microcline,anorthose) qui apparaît dans le réservoirmantellique, soit à un phénomène d'autométasomatisme, avec circulations de fluides riches en fer, en fin de cristallisation dans leréservoir magmatique. La nuance de rose dépend du degré d'oxydation du feldspath[14].
Cette partie du littoral est une vitrine dupatrimoine géologique en raison du modelé des granites, avec des rochersruiniformes aux formes étranges et deschaos ettors de blocs dégagés desarènes par l'érosion du littoral ou le creusement des ruisseaux. Elle a ainsi justifié un inventaire degéomorphosites qui ont fécondé l'imaginationparéidolique populaire, d'où leursmicrotoponymes locaux s'inspirant des légendes bretonnes ou bibliques (« couronne du roiGradlon », « bidets de la Vierge » ou « empreintes du Diable »), d'éléments quotidiens (palette du peintre, tête de baleine, balustre, tire-bouchon, tas de crêpes, champignon, mamelon…) ou d'animauxfantastiques (tête de dragon,sphinx…),imaginaire largement exploité dans les dépliants touristiques[15],[9].

Le site est classé siteNatura 2000 (Directive Habitats etDirective Oiseaux),zone spéciale de conservation (ZSC) etzone de protection spéciale (ZPS)[16].
Avant le classement de cette zone Natura 2000 « Côte de Granit Rose - Sept-Îles », 17ZNIEFF étaient identifiées et 11 sites avaient fait l’objet d’un classement ou d’une inscription au titre de laloi du 2 mai 1930 ayant pour objet la protection des monuments naturels et historiques. La création de laréserve naturelle des Sept-Îles remonte même à 1913[16]. LeConservatoire du Littoral et leConseil Général des Côtes d’Armor ont également acquis de nombreux terrains afin de protéger les sites les plus remarquables[16].
Les zonesNatura 2000 sont régulièrement soumises à une évaluation permettant de définir les actions à réaliser et à faire le point sur ce qui a déjà été réalisé. Ceci permet de définir des plans d'actions et des objectifs de gestions[16].
Le principal défi de gestion est de concilier la protection des espaces naturels avec les différentes activités présentes au droit de la zone et à venir. Ces principales activités sont, à terre, l'agriculture et les activités de loisirs (randonnée, fréquentation des plages, chasse, etc.), et, en mer, la pêche professionnelle et récréative (en mer ou à pied) ainsi que les loisirs (baignade, sports de glisse, plaisance, etc.).
Dans le cadre deNatura 2000, une cartographie des habitats de végétation a été réalisée. Elle a permis de dresser un état précis des habitats naturels présents et des espèces d'intérêts communautaires[16].
21 habitats naturels d’intérêt communautaire ont été identifiés (146,5 ha) au droit du site dont 4 habitats sont jugés prioritaires. Ainsi, plus d'un quart de la surface terrestre du site est occupés par des habitats naturels d’intérêt communautaire. Les grands habitats naturels présents sur le site sont décrits dans les paragraphes suivants[16].
Les habitats terrestres recensés au droit du site sont lesprés salés, les falaises littorales, les landes, les prairies mésophiles, les friches, les milieux anthropisés, les zones humides, les milieux dunaires et les boisement.
Ces milieux sont caractérisés pour :
Les principales menaces pesant sur ces habitats sont l'érosion (due à l'action du vent, des vagues, etc.), les manques d'entretien ou les entretiens inappropriés, le piétinement ou encore les activités de loisirs[16].
Les habitats marins sont répartis en 2 catégories : leshabitats intertidaux et subtidaux.
Les habitats intertidaux sont principalement représentés par les champs de blocs (ensemble de cailloux et de rochers). Ils sont présents sur la partie maritime du site. Ils offrent un habitat et des conditions propices à l’installation d’une faune diversifiée. Le retournement des blocs pour la pêche à pied, sans remise en place, constitue la principale cause de dégradation de cet habitat.
Parmi les habitats subtidaux du site sont décrits les sables fins àherbiers deZostère marine représentant une vingtaine d'hectares. Ils correspondent« à des bancs de sable à faible couverture permanente d’eau marine ». L’herbier offre un abri et une source de nourriture aux nombreuses espèces de crustacés et de poissons qu'il héberge. Les perturbations d’origine humaine telles que le mouillage des bateaux ou la pêche à pied sont les principales sources de dégradation de cet habitat[16].
La directive « Habitats Faune-Flore » comprend des annexes qui listent notamment les espèces animales et végétales dites d’intérêt communautaire. Les espèces et les habitats associés peuvent être soumis à protection en raison de leur rareté ou de leur menace à l'échelle européenne.
Les espèces les plus emblématiques du site sont :
En complément, uneZPC de69 300 ha a été créée au droit du site. Cette zone vise à la protection de l'archipel des Sept-Îles. Cet archipel constitue un site de reproduction de 15 espèces d’oiseaux marins d’intérêt européen comprenant desFous de Bassan, desGuillemots de Troïl, desfulmars boréals ou encore desmacareux moines[16].
Les espèces les plus emblématiques du site sont :

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