Unecéramique est un objet enargile cuite. La céramique est lematériau, ou bien la technique qui permet de le confectionner. Par extension, de nombreux matériaux contemporains non métalliques et inorganiques entrent dans le champ descéramiques techniques.
L'histoire de la céramique remonte à laPréhistoire. Les plus anciens tessons connus ont été trouvés enChine et datent d'environ 20 000 ansav. J.-C.
Le termecéramique provient dugrecκέραμος /kéramos (« terre à potier », « argile »), mais n'apparaît dans son sens moderne qu'au milieu duXIXe siècle[a], période durant laquelle la science étudie le matériau et l'archéologie (lacéramologie) commence véritablement à s'intéresser à la céramique ancienne. Le termepoterie — art dupotier — ne suffit alors plus pour désigner toute la variété de la production.
On distingue deux catégories de céramiques (hors céramique technique) :
les céramiques poreuses :
lapoterie outerre cuite[b], la plus ancienne, brute et poreuse, de coloration souvent rouge, orangé ou brune due à la présence d'oxyde de fer dans la pâte. La terre cuite est cuite entre 850 et1 000 °C,
La céramique devient éventuellement l'objet ducéramiste, terme qui peut désigner tout métier attenant à la céramique : porcelainier, faïencier, fabricant de grès, de poteries (potier), de produits réfractaires, de céramiques spéciales, briquetier, tuilier[1], etc.
Cérame est un terme d'archéologie désignant les vases en terre cuite dont les Grecs se servaient[2]. Le mot vient deCéramique, un quartier d'Athènes où se retrouvaient les potiers et fabricants de tuiles et de briques.
La céramique fut le premier « art du feu » à apparaître, bien avant lamétallurgie et le travail duverre.
Une première branche, laterre cuite, recouvre l’ensemble des objets fabriqués à partir de terreargileuse, qui ont subi une transformationphysico-chimique irréversible au cours d’une cuisson à température élevée. Elle reste actuellement le matériau le plus répandu dans lesarts de la table ou laconstruction. Legrès et laporcelaine présentent des caractéristiques spécifiques en fonction de leur composition et de leur cuisson. Terre cuite, grès et porcelaine peuvent recevoir des revêtements, d'aspect mat et peint à l'engobe ou d'aspect plus ou moins brillant :glaçure (de cendre ou peint), et couverte (pour la porcelaine), de couleur plus ou moins unie ou présentant des motifs décoratifs, peints avec desémaux.
On peut donner cette définition actualisée d'un matériau céramique : un matériau solide à température ambiante qui n'est ni métallique, ni organique. Les objets en céramique sont réalisés par solidification à haute température d'une pâte humide plastique (verres minéraux), oufrittage (agglutination par chauffage) d'une poudre sèche préalablement comprimée, sans passer par une phase liquide (céramiques polycristallines) ; parassimilation, on désigne sous le terme « céramique » les objets ainsi fabriqués.
Lescéramiques réfractaires utilisées pour isoler les fours industriels (chaux, verre, ciment, incinérateur, fonderies), sont aussi des céramiques techniques par le haut degré de technicité, la densité et les formulations complexes mais se rapprochent des type de matière premières et de fabrication "terre cuite".
La fabrication de nombreux types de céramiques se fait en plusieurs étapes. On commence par l'acquisition de la matière première, soit l'argile, le dégraissant et les matériaux pour la décoration. Ensuite, la pâte doit être préparée, puis façonnée. Une fois l'argile façonnée, l'objet est séché une première fois. Ensuite, les objets sont recouverts d'un enduit approprié au type d'objet. On peut donc recouvrir les objets en céramique d'engobe, deglaçure ou d'émail. Les objets sont ensuite cuits[3]. La cuisson est, avant tout une opération soumettant une pâte argileuse à une température suffisamment élevée pour lui faire subir une transformation irréversible de déshydratation[4].
Parmi les usages les plus répandus de la céramique actuellement, on peut distinguer :
la céramique de bâtiment, qu'on peut répartir de cette manière :
Faïence : céramique, poterie, par métonymie, objet de terre (terre cuite à base d'argile) émaillée ou vernissée, ordinairement à fond blanc[5]. Il en existe deux types : lafaïence stannifère, recouverte d'uneglaçurestannifère opaque appeléeengobe, qui masque totalement la pâte avec laquelle elle a été façonnée et lui donne son aspect caractéristique blanc et brillant ; et lafaïence fine, dont la pâte blanche ou légèrement ivoire, précuite puis décorée, est recouverte d'une glaçureplombifère transparente. La faïence peut prendre suivant l'objet et l'époque les noms deazulejos,majolique, etc.
Glaçure : appelée aussiémail,enduit vitrifiable posé à la surface d'une céramique afin de la durcir, de la rendreimperméable ou de la décorer.
Grès : céramique caractérisée par une très grande dureté et une excellente résistance aux agressions chimiques ou climatiques. Les terres à grès sont desargiles secondaires ou sédimentaires, plastiques et à forte teneur en silice, appelées argiles grésantes, et dont lavitrification s’effectue entre1 200 °C et1 300 °C.
Poterie : toute sorte de vaisselle de terre et l'art dupotier.
Terre crue : terre utilisée avec le moins de transformations possibles en tant que matériau. Le termeterre crue permet surtout de marquer la différence avec laterre cuite. Préalablement à la terre cuite, a existé dans toutes les civilisations une poterie ou des briques réalisées en terre crue. Bien qu'objet de la poterie et objet d'étude pour la céramologie, on ne parle pas ici de céramique.
Terre cuite : matériau céramique obtenu par la cuisson d'argile (ou glaise). Elle est utilisée pour réaliser despoteries, dessculptures et des matériaux de construction tels que desbriques,tuiles oucarreaux. Aujourd'hui, la locution « terre cuite » désigne généralement une céramique poreuse[c], par opposition au grès ou à la porcelaine qui sont des terres cuites vitrifiées à la porosité négligeable. L'expression « terre cuite » désigne également parmétonymie une statuette réalisée dans cette matière brute sans autre apprêt.
↑La poterie désigne les produits domestiques (pots, assiettes, etc.), tandis que la terre cuite se réfère aux produits de construction (tuiles, briques, etc.). Ces deux termes recouvrent cependant la même technique.
↑[Renault 1954] Pierre Renault,Pour le céramiste : porcelainier, faïencier, fabricant de grès, de poteries, de produits réfractaires, de céramiques spéciales, briquetier, tuilier,vol. 2, éd. Dunod,, 284 p.(présentation en ligne).
↑Émile Littré,Dictionnaire de la langue française (1872-1877).
[Beurdeley & Beurdeley 1974] Cécile Beurdeley et Michel Beurdeley,La Céramique chinoise - Le Guide du connaisseur, Paris / Fribourg-Vilo, Office du livre,.
[Dubois 2003] Stéphane Dubois (céramologue), « Aperçu des céramiques à glaçure plombifère de l'Occident romain »,Gallia Belgica - site consacré à l'archéologie antique de l'ouest de la Gaule Belgique, les cités desAmbiens (Amiens), desAtrébates (Arras), desBellovaques (Beauvais), desViromanduens (Saint-Quentin), desSuessions (Soissons), desRèmes (Reims), desMorins (Thérouanne), desMénapes (Cassel) et desNerviens (Bavay) « Dossier n°3 »,(lire en ligne [surgalliabelgica.free.fr], consulté le).