Avec une population de 3 233 767 habitants en 2023, il s'agit de nos jours de la quatrième ville du pays ainsi qu'un important centre industriel (usines FIAT-Tofaş et OYAK-Renault) et culturel.
La ville est surnomméeYeşil Bursa, « Brousse la verte », en référence aux nombreux parcs et espaces verts qui jalonnent l'agglomération ainsi qu'aux forêts qui couvrent les environs[réf. nécessaire]. La ville est au pied du massif duMont Uludağ[2], réputé pour sesstations de sports d'hiver. Son patrimoine historique comporte les mausolées des premiers membres de ladynastie ottomane et les nombreux édifices construits pendant cettepériode marquent encore la ville de leur empreinte[3]. La ville, située au centre d'une région fertile connue pour sonthermalisme, possède de nombreux musées, notamment un riche musée archéologique.
Karagöz et Hacivat, les deux personnages duthéâtre d'ombres, sont nés et enterrés à Bursa. La ville est célèbre pour sesspécialités gastronomiques, notamment leschâtaignes et lespêches ainsi que l'İskender kebap. À proximité de la ville se trouvent le district d'İznik, l'antiqueNicée, connue pour son histoire et ses édifices majeurs. Bursa est le siège de l'Université Uludağ et sa population possède l'un des plus hauts niveaux d'études du pays. La ville est un pôle d'attraction traditionnel des réfugiés desBalkans, arrivés par vagues successives jusqu'à une période récente[réf. nécessaire]. En 1991, la ville était récompensée duPrix de l'Europe.
Lors de la conquête par le sultan Orhan, le, la ville ne comptait que 2 000 foyers[4].
Bursa comptait 45 000 habitants en 1487[5] et, selon une estimation, environ 65 000 en 1573-1574[6].
En 1848, le voyageur historienBaptistin Poujoulat écrit dansRécits et souvenirs d'un voyage en Orient que la ville compte 90 000 Turcs, 5 000 Arméniens et 5 000 Grecs[7].
La ville voit son importance grandir car elle est située à l'extrémité occidentale de laroute de la soie. Elle appartient à unEmpire byzantin en plein déclin quand elle est conquise en 1326 par le sultanOrhan. Elle devient alors la capitale du nouvel empire et des premierssultansottomans de jusqu’en, lorsque son filsMourad Ier la remplace parAndrinople[8]. Son statut de capitale lui vaut de voir érigés de nombreux bâtiments, dont une école dethéologie qui attire de nombreux étudiants en provenance de tout leMoyen-Orient, école qui se maintiendra sur place après la perte du rang de capitale.
La ville perd progressivement de son influence quand les villes deDidymotique et d'Andrinople sont conquises par les Ottomans en. Mais Brousse demeure une ville appréciée des sultans qui y développent l'art ottoman[8], la ville restant un important centre administratif et commercial.
Sous la domination ottomane, la ville est le centre de production desoieries royales, facilitée par la culture dumûrier aux alentours duNilufer[8]. En plus d'unesériciculture locale de grande ampleur, on y importe de la soie naturelle principalement en provenance d'Iran (viaTabriz etTrébizonde)[9] et parfois deChine. Elle est alors le centre de confection decaftans, la longue tunique traditionnelle, ainsi que celui des coussins, de labroderie et d'autre soieries ornant les palais impériaux jusqu'auXVIIe siècle. La ville est aussi le centre de production de couteaux et de carrosses.
Aujourd'hui encore, la ville reste un éminent centre de production de soie naturelle, avec un million de mètres de tissu par an[9]. En dehors de l'industrie textile, la ville a au fil du temps développé des industries variées, comme lacoutellerie et l'industrie automobile (Renault,FIAT etPeugeot y sont présents).
Comme la majeure partie du pays, Bursa est située sur unefaille sismique. Partiellement détruite par destremblements de terre mêlés à des incendies importants, elle fut reconstruite à chaque fois, notamment après les deux séismes de1855 et1905. Après celui de 1855, qui détruisit presque toute la ville[10], c'est à l'architecte françaisLéon Parvillée que le gouvernement ottoman fit appel pour restaurer les monuments endommagés[11]. Quant aux habitations, peu d'entre elles antérieures à ces catastrophes sont encore debout[12].
Ahmed Vefik Pacha, envoyé à Brousse en tant qu'inspecteur régional des provinces de l'ouest de l'Anatolie (Anadolu sağ kol ciheti müfettişi) entre et, s'attelle à la mise en œuvre des réformes.Homme de lettres et diplomate, ancien ambassadeur à Téhéran de1851 à1854) et à Paris de1860 à1861[15], il avait déjà œuvré àConstantinople, en tant que ministre desevkâf (Evkaf Nezareti), à la restauration de lamosquée de Soliman en1861. Passionné de théâtre (il traduitMolière en turc), il fait construire à Brousse un des premiers théâtres de l'empire hors de la capitale[16],[17].
Le premier plan d'urbanisme moderne, confié à Karl Lörcher en1924, n'a jamais été mis en application[18],[19].
Dans ses carnets de voyage, Edmond Dutemple affirme que lesaristocraties grecque et arménienne y résident envillégiature[10].
Bursa est la préfecture(valilik) de la province(il) du même nom et regroupe dix-sept districts (ilçeler, enturc) dont trois qui forment la métropole de Bursa et quatorze districts ruraux. Le district principal est Osmangazi où se trouve la plupart des monuments historiques.
L'Université Uludağ (Uludağ Üniversitesi, enturc) est située à Bursa et demeure l'une des universités les plus en vue dans le pays, notamment dans la région proche de lamer de Marmara. Fondée en 1975, elle est d'abord connue sous le nom d'« université de Bursa » puis rebaptisée « université Uludağ » en1982[24]. Durant l'année 2005-2006, l'université accueille 47 000 étudiants.
La ville possède son équipe professionnelle de football, leBursaspor, évoluant dans lechampionnat élite. Ses joueurs, surnommés les « Alligators Verts » (Yeşil Timsahlar, en turc) en raison de leur maillot vert[réf. nécessaire], jouent auStade Atatürk de Bursa.Pour la première fois de son histoire, le club de football a étéchampion de Turquie en 2009-2010, rejoignant le club très fermé (au nombre de quatre jusqu'alors) des vainqueurs duchampionnat turc.
La région de Bursa est, avecIstanbul,Izmir etAdana, une des premières du pays à concentrer des implantations industrielles[25]. En 1932 Bursa concentrait 8 % des industries turques[26].
En1848, un gisement dechrome découvert à Bursa en lance l'exploitation. La Turquie en devient vite un grand exploitant, et en1935 le pays représentait 40 % de la production mondiale[26].
En1990, l'industrie à Bursa employait 163 290 personnes, soit 6 % de la main-d’œuvre nationale[27].
Bursa est à la pointe de la production automobile turque[28]. Depuis plusieurs dizaines d'années,Fiat y possède l'usineTofaş etRenault d'importantes chaines de montage, au sein d'Oyak-Renault. Elle est également connue pour saproduction textile et sonindustrie agroalimentaire dont la production deconserves. Elle accueille également la production d'importants groupes mondiaux commeCoca-Cola etPepsi.
Traditionnellement, la ville est connue pour ses environs fertiles et ses activités agricoles bien qu'en déclin et progressivement repoussées par l'industrialisation galopante[réf. nécessaire].
La ville compte plus de 300 monuments[8].Un grand nombre de mosquées couvrent la ville, notamment la « mosquée verte » (Yeşil Cami, en turc), la mosquée d'Orhan, lamosquée de Mourad II(en), lamosquée Emir Sultan et lagrande mosquée. La ville possède également d'importants musées : musée archéologique, musée de la ville, musée d'Atatürk, musée d'art islamique, musée d'Iznik. Parmi les autres sites notables figurent le village de Cumalıkızık, le bazar Yıldırım, l'enceinte fortifiée de la ville, ses sources chaudes (Çekirge, Armutlu, Oylat et Gemlik) et ses plages (Armutlu, Kumla, Kurşunlu etMudanya) ainsi que le parc national du montUludağ.
L'Iskender kebap est une spécialité culinaire de Bursa à base de viande grillée, mise au point auXIXe siècle[33].Au rang des spécialités, on peut également citer :