Entre 1853 et 1897, les territoires formant l'actuel Burkina Faso sont explorés et conquis par les Allemands, les Anglais et les Français. Au total 16 traités de protectorat ont été signés. En 1896, à la suite d'accords entre Européens, l'ensemble du territoire revient à la France qui l'intègre entre 1897 et 1904 dans la colonie du Soudan. Lacolonie de Haute-Volta est créée le, puis à nouveau en 1947. Indépendant de laFrance depuis le.
Il est assassiné sur ordre deBlaise Compaoré, lequel prend le pouvoir le et est condamné à perpétuité en 2022 pour ce meurtre. Le pays ne connaît pas de régime démocratique avant le et l'accession à la présidence deRoch Marc Christian Kaboré. Cette première période démocratique s'achève en 2022, lors des coups d'Étatde janvier etde septembre qui aboutissent à l'instauration d'une Révolution Progressiste Populaire (RPP) sous le leadership du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), deuxième version incarnée par le capitaine Ibrahim Traoré. Le pays est en effet, depuis 2015, victime de l'extension desactions des groupes armés djihadistes à l'ensemble duSahel.
Deux grands types de paysages existent au Burkina :
La plus grande partie du pays est couverte par unepénéplaine. Elle forme un relief très légèrement vallonné avec par endroits quelques collines isolées, ultimes vestiges d'un massif duPrécambrien. C'est un paysage assez uniforme, avec un sol le plus souvent coloré en ocre par lalatérite. Il a un relief plat qui ne retient pas de grandes quantités d'eau d'où l'insuffisance hydrique dans certaines régions ;
Quoique peu élevé et assez peu arrosé, le Burkina dispose d'un réseau hydrographique relativement dense, surtout dans sa partie méridionale. Les cours d'eau se rattachent à trois bassins principaux : les bassins de laVolta, de laComoé et duNiger.
Lebassin du Niger, draine le nord-est et l'est du pays. Son bassin versant a une superficie de 72 000 km2. Les affluents burkinabès du Niger les plus septentrionaux sont en grande partieendoréiques (leBéli, leGorouol, le Goudébo et leDargol) et sont à l'origine de crues importantes. Par contre, les affluents soudano-sahéliens (la Faga, la Sirba, la Bonsoaga, le Diamangou et laTapoa) ont des régimes un peu moins irréguliers et contribuent à la crise dite soudanienne du Niger qui se produit en septembre. Ces cours d'eau de faible débit ne forment souvent qu'un chapelet de mares.
Toutes les rivières du Burkina, excepté le Mouhoun et celles du sud-ouest (bassin de la Comoé), sont temporaires : elles ne coulent que de juillet à octobre.
En dehors du réseau hydrographique, il existe des bassins fermés qui alimentent de nombreuses grandes mares ou lacs naturels, sans écoulement permanent ou temporaire, qui occupent les bas-fonds ou les espaces interdunaires : leslac de Tengréla, de Bam et de Dem, les mares d'Oursi, de Béli, deYomboli et deMarkoye. Les observations effectuées sur la mare d'Oursi et le lac de Bam laissent penser que le fond de ces lacs se colmate par des dépôts argileux.
Le manque d'eau est souvent problématique, surtout dans le nord du pays.
une saison d'hivernage, très courte, de 3 à4 mois (juin à septembre) ;
une saison sèche, de 8 à9 mois (octobre à juin).
La rareté et la mauvaise répartition des pluies provoquent des migrations de plus en plus fortes des populations principalement du Nord et du centre vers les villes, le sud-ouest du Burkina Faso et les pays de la côte.
Savane avec touffes d'Andropogon gayanus dans la réserve dePama.Déplacement à bicyclette dans un milieu sec.Producteurs et productions agricoles et animales au Burkina Faso.
Dans les années 1980, alors que la conscience écologique est encore très peu développée, le président du Burkina FasoThomas Sankara est l'un des rares dirigeants africains à considérer la protection de l'environnement comme une priorité[20]. Il s'engage dans trois combats majeurs : contre les feux de brousse « qui seront considérés comme des crimes et seront punis comme tel » ; contre la divagation du bétail « qui porte atteinte au droit des peuples car les animaux non surveillés détruisent la nature » ; et contre la coupe anarchique du bois de chauffe « dont il va falloir organiser et règlementer la profession »[20].Dans le cadre d'un programme de développement associant une grande partie de la population, dix millions d'arbres en quinze mois ont été plantés au Burkina Faso pendant la « révolution ». Pour faire face à l'avancée du désert et aux sècheresses récurrentes, Thomas Sankara propose également la plantation de bandes boisées d'une cinquantaine de kilomètres, traversant le pays d'est en ouest. Il songe ensuite à étendre cette ceinture végétale à d'autres pays[20].
La production de céréales, proche de 1,1 million de tonnes avant 1983, va grimper à 1,6 million de tonnes en 1987. Jean Ziegler, ancien rapporteur spécial pour le droit à l’alimentation de l'ONU, souligne alors que le pays « est devenu alimentairement autosuffisant »[20].
Anciennecolonie française, laHaute-Volta obtient l'indépendance le. Le nom actuel du pays, Burkina Faso, date du, sous la présidence durévolutionnaireThomas Sankara. Combinaison de deux mots dans deux langues principales du pays, il signifie « la patrie des hommes intègres ». Burkina se traduisant par « intégrité, honneur » enmooré et Faso se traduisant par « territoire, terre ou patrie » endioula[11],[12]. Les habitants du Burkina sont des Burkinabè.
La Constitution nationale[21] nomme les habitants du Burkina Faso, les Burkinabè (mot invariable en genre et en nombre), où le suffixe «-Bè» provient dufulfuldé (ou peul) et signifie «les habitants de» ou «les gens de». Ainsi, le mot «Burkinabè» désigne les habitants du Burkina Faso, combinant le terme « Burkindi » (intégrité) du mooré et le suffixe « Bè » du fulfuldé. Cette combinaison linguistique reflète l'unité et la diversité des langues et des cultures au sein du pays (plus de soixante ethnies)[22]. Dans la francophonie, les habitants du Burkina peuvent être désignés comme Burkinabé[4].
On utilise les termesBurkina,Faso ouBurkina Faso dans les usages courants, etBurkina Faso dans les usages officiels. D'après la Constitution du Burkina Faso, « le Faso est la forme républicaine de l'État »[21]. Le terme « Faso » remplace donc le terme « république » : « république du Burkina Faso » ou « république du Burkina » ne sont pas employés à l'intérieur du pays. De même on utilise officiellement « président du Faso » au lieu de « président de la République ».
Comme pour tout l'ouest de l'Afrique, le Burkina Faso a connu un peuplement très précoce, avec notamment deschasseurs-cueilleurs dans la partie nord-ouest du pays (12 000 à5 000 ans avant l'ère chrétienne), et dont des outils (grattoirs, burins et pointes) ont été découverts en 1973. La sédentarisation est apparue entre3 600 et2 600 avant l'ère chrétienne, avec desagriculteurs dont les traces des constructions laissent envisager une installation relativement pérenne. L'emploi dufer, de lacéramique et de lapierre polie s'est développé entre1 500 et1 000 avant l'ère chrétienne, ainsi que l'apparition de préoccupations spirituelles, comme en témoignent les restes d'inhumation découverts.
Des vestiges attribués auxDogons ont été découverts dans la région du Centre-Nord, du Nord et du Nord-Ouest. Or ceux-ci ont quitté le secteur entre leXVe et le XVIe siècle pour s'installer dans lafalaise de Bandiagara. Par ailleurs, des restes de murailles sont localisés dans le Sud-Ouest du Burkina Faso (ainsi qu'enCôte d'Ivoire), mais leurs constructeurs n'ontà ce jour[Quand ?] pas pu être identifiés avec certitude. Les ruines deLoropéni, situées près des frontières de la Côte d'Ivoire et du Ghana, sont aujourd'hui reconnues comme site du Patrimoine mondial.
On trouve peu de témoignages sur cette époque au Burkina Faso. Toutefois, une chronologie desroyaumes mossé existe.
Les rares contacts entre européens et populations locales, se sont produits peu avant la colonisation. Le compte renduDu Niger au Golfe de Guinée du voyage deLouis-Gustave Binger (1856–1936) relate son séjour, dans de nombreuses localités. Il séjourne en juin 1888, chezBoukary Koutou, le frère duMogho NaabaSanem deOuagadougou. Lequel Boukary devait devenir le Mogho Naaba Wobgho qui résista aux Français, avec des moyens bien limités devant leurs armes modernes. Binger décrit un royaume organisé suivant un système féodal[24].
En 1896, le royaume mossi de Ouagadougou devient un protectorat français. En 1898, la majeure partie de la région correspondant à l'actuel Burkina Faso est conquise. En 1897 et 1919, ces territoires sont intégrés dans la colonie du Soudan maintes fois réorganisé et rebaptisée colonieHaut-Sénégal et Niger.dans la fédération de l'Afrique-Occidentale française.
La population indigène est fortement discriminée. Par exemple, les enfants africains n'ont pas le droit d'utiliser une bicyclette ou de cueillir des fruits aux arbres,« privilèges » réservés aux enfants des colons. Contrevenir à ces règlements pouvait mener les parents en prison[25].
Le, la Haute-Volta est reconstituée dans ses limites de 1932. Entre 1957 et 1960, la Haute-Volta est autonome à la suite de la loi-cadre adoptée le 23 juin 1956. Son conseil de Gouvernement est dirigé par le vice-président Ouézzin Coulibaly qui meurt le 7 septembre 1958. Le, elle devient larépublique de Haute-Volta, une république membre d'abord de la Fédération du Mali. Elle adhère le 15 mars 1958 à laCommunauté française, et elle accède à l'indépendance le 11 juillet 1960 mais la proclamation a lieu le. Le nom Burkina Faso est adopté le.
Le premier président de la république de Haute-Volta estMaurice Yaméogo. Le, le lieutenant-colonelSangoulé Lamizana le remplace au pouvoir après un soulèvement populaire[26].
Au début des années 1980, la Haute-Volta est l'un des pays les plus pauvres du monde : un taux de mortalité infantile estimé à 180 pour 1000, une espérance de vie se limitant à40 ans, un taux d'analphabétisme allant jusqu'à 98 % et un produit intérieur brut par personne de 53 356 francs CFA (soit72 euros)[26].
Le, uncoup d'État militaire porte le colonelSaye Zerbo au pouvoir. Celui-ci est renversé en 1982 par un autre coup d'État militaire qui place le médecin commandantJean-Baptiste Ouédraogo à la tête de l'État et le capitaineThomas Sankara à la tête du gouvernement. Ce premier entre en conflit avec Sankara et le limoge de son poste de Premier ministre le 17 mai 1983. Trois mois plus tard, le, Thomas Sankara effectue un nouveau putsch et instaure le Conseil national de la révolution (CNR) d'orientation marxiste. Le, le présidentSankara rebaptise son pays Burkina Faso. Le décret présidentiel est confirmé le 4 août par l'Assemblée nationale[27]. Son gouvernement défend la transformation de l'administration, la redistribution des richesses, la libération de la femme, la mobilisation de la jeunesse et des paysans dans les luttes politiques, la lutte contre la corruption, etc.[26]
Thomas Sankara retire aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu'ils continuaient d'exercer. Il crée les CDR (Comités de défense de la révolution), qui sont chargés localement d'exercer le pouvoir, gérant la sécurité, la formation politique, l'assainissement des quartiers, la production et la consommation de produits locaux ou encore le contrôle budgétaire des ministères. Cette politique visait à réduire lamalnutrition, lasoif (avec la construction massive par les CDR depuits etretenues d'eau), ladiffusion des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabès ou non) et l'analphabétisme (grâce aux « opérations alpha », l'analphabétisme est passé pour les hommes de 95 % à 80 %, mais seulement de 99 % à 98 % pour les femmes). Des projets de développement sont également portés par les CDR, comme l'aménagement de la « Vallée de laSourou » destiné à irriguer41 000 hectares[25].
Les dépenses de fonctionnement diminuent pour renforcer l'investissement. Les salaires sont ponctionnés de 5 à 12 % mais les loyers sont déclarés gratuits pendant un an. En 1986, le Burkina Faso atteint son objectif de deux repas et de dix litres d'eau par jour et par personne. Soucieux d'environnement, Sankara dénonce des responsabilités humaines dans l'avancée du désert. En avril 1985, le CNR lance ainsi les « trois luttes » : fin des coupes de bois abusives et campagne de sensibilisation concernant l'utilisation du gaz, fin desfeux de brousse et fin de la divagation des animaux. Le gouvernement mène des projets de barrages alors que des paysans construisent parfois eux-mêmes des retenues d'eau. Thomas Sankara critique également le manque d'aide de laFrance, dont les entreprises bénéficient pourtant en majorité des marchés liés aux grands travaux. Symboliquement, une journée du marché au masculin est instaurée pour sensibiliser au partage des taches ménagères. Sankara avance aussi l'idée d'un « salaire vital », prélevé à la source d'une partie du salaire de l'époux pour le reverser à l'épouse[25].
En décembre 1985, une courte guerre frontalière, laguerre de la Bande d'Agacher, oppose le Burkina Faso auMali. Elle s'achève grâce à la médiation duNigeria et de laLibye : la bande de territoire contestée est partagée entre les deux États, en décembre 1986, par un jugement de laCour internationale de justice[28].
Le capitaineBlaise Compaoré prend le pouvoir lors d'unputsch le. Au cours de ces événements, il aurait fait assassiner son prédécesseurThomas Sankara. La mort de ce dernier est sujette à controverses[29]. La période suivant le coup d'État est baptisée « Rectification » parBlaise Compaoré.
Une nouvelle constitution est adoptée par référendum le 2 juin et le, Blaise Compaoré est élu président de la République (taux d'abstention : 74 %). Il est réélu en 1998, 2005 et en 2010.
Les violences policières et les meurtres d'opposants au président Blaise Compaoré scandent les décennies 1990 et 2000 :Dabo Boukary en 1990 ; deux étudiants en 1995 ; Flavien Nébié (12 ans) en 2000. Tous étaient militants ou manifestants[30]. Le Burkina Faso connaît aussi des mouvements d'émeutes : en 1998 après l'assassinat du journalisteNorbert Zongo, en 2006 avec l'arrestation de certains étudiants à la suite d'une conférence de presse à l'université de Ouagadougou, en 2007–2008 contre le coût élevé de la vie[30]. En juin 2008, l'université de Ouagadougou connaît une grève massive, qui se solde par une reprise en main brutale de l'université par le pouvoir : suppression de toutes les prestations sociales étudiantes (bourses, restauration, résidences universitaires vidées en deux jours) après tirs à balles réelles sur les étudiants[31]. Larévolte de 2011 secoue le pays en même temps que lePrintemps arabe.
En 1999, à la suite de laloi ivoirienne de 1998 sur le domaine foncier rural, un conflit foncier a lieu àTabou, enCôte d'Ivoire, entre Burkinabès et Ivoiriens. 17 000 d'entre eux fuient au Burkina Faso. En septembre 2000, de nouveau, un conflit foncier, àSan-Pédro cette fois, provoque l'évacuation d'un millier de Burkinabès. Enfin, en 2001, à la suite de l'élection deLaurent Gbagbo, des émeutes se multiplient. 80 000 Burkinabès rentrent au Burkina Faso[32].
Le, Blaise Compaoré fait face à un soulèvement populaire contre son projet de modification de l'article 37 de la loi fondamentale limitant le nombre de mandats présidentiels, afin de se représenter en 2015[33]. À la suite des émeutes, Blaise Compaoré quitte le pouvoir[34].
Première transition et élection du président Kaboré
Le chef d'état-major des arméesHonoré Traoré annonce le 31 octobre la création d'un « organe de transition », chargé des pouvoirs exécutif et législatif, dont l'objectif est un retour à l'ordre constitutionnel « dans un délai de douze mois »[35]. Le, l'armée publie un communiqué qui affirme son soutien àIsaac Zida comme président de transition[36]. Honoré Traoré en est un des signataires, ce qui implique son renoncement au pouvoir[37]. Le, le diplomateMichel Kafando est nommé président de transition[38]. Il nomme Isaac Zida Premier ministre.
Le, des militaires duRégiment de sécurité présidentielle (RSP) retiennent en otage le président et le Premier ministre et annoncent la dissolution du gouvernement transitoire[39].Gilbert Diendéré, ancien chef d'état-major particulier de l'ancien président Blaise Compaoré, se proclame chef d'État, dans un climat de tensions importantes au sein du pays[40]. Lecoup d'État entraîne la suspension du Burkina Faso parmi les membres de l'Union africaine[41]. Le, l'armée entre à Ouagadougou pour exiger la reddition des putschistes[42]. Le jour même, le chef des putschistes annonce que le président de la transition sera « remis en selle » après que la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) a demandé à son régiment de déposer les armes.
Le, le président de la transition, à travers une allocution à la Nation annonce la fin du coup d'État et reprend son poste. Le Burkina Faso est réintégré comme membre de l'Union africaine fin septembre[43].
Le nouveau président doit rapidement faire face à des attaques djihadistes, dans le nord du pays, à la frontière avec le Mali[45]. Et la politique intérieure est marquée par un marasme et une contestation montante du président élu en 2015[46],[47].
Le pays enregistre sa première grande attaque terroriste dans la nuit du au[48], signe que l'extension de laguerre du Sahel touche désormais profondément le pays. Bilan : une trentaine de morts et une centaine de blessés.
Dans la nuit du au, un groupe terroriste attaque la ville deKaïn dans le département dumême nom, au nord de la province duYatenga. Le bilan est de14 morts civils[49]. L'armée réagit rapidement, avec des actions contre les groupes terroristes dans le nord-ouest du pays, déclarant avoir alors« neutralisé » 146 terroristes[50]. À la veille du début de l'année de la présidence par le pays duG5 Sahel[51], l'attaque terroriste porte à près de 300 le nombre d'habitants assassinés par ces groupes depuis 2015[52]. Le jour inaugural du G5 Sahel, mardi 5 février, un détachement de la gendarmerie est attaqué àOursi, cinq militaires meurent, contre selon l'armée, 21 assaillants tués lors de l'attaque[53]. L'insécurité croissante a entraîné la multiplication des milices. En 2020, le pays compterait près de 4 500 groupes dekoglweogo, mobilisant entre 20 000 et 45 000 membres[54],[55].
Pour faire face au crime organisé (attaques à main armée dans les lieux de travail et habitations, vols d'animaux et autres formes de violences ciblant notamment les populations rurales et périurbaines), des groupes d'autodéfense se sont constitués au sein de certaines communautés. Dénommés « koglwéogo », ils sont indépendants de l'État, ne rendent compte à personne et agissent hors de tout cadre légal. Ils ont localement fait reculer la délinquance, mais des exactions commises par certains de leurs membres créent une nouvelle source d'insécurité et de péril pour lesdroits humains, et affaiblissent encore le système judiciaire (déjà critiqué pour son inefficacité par la population et les médias). Au sein deskoglwéogo qui, sous prétexte d'une réponse citoyenne à la crise sécuritaire,« s'arrogent le droit d'arrêter, de juger et de sanctionner, par des amendes, sévices corporels et humiliations, au terme de tribunaux populaires expéditifs », de graves violences (torture notamment) sont observées.« De présumés voleurs sont ligotés au pied d'un arbre, fouettés avec des branches enflammées detamarinier, le tout en public, et ce jusqu'à ce qu'ils avouent leur crime »[56], bafouant les droits humains via une justice expéditive[57]. SelonAmnesty International[58], « lesKoglwéogo ont commis des exactions, telles que des passages à tabac et des enlèvements, poussant ainsi des organisations de la société civile à reprocher à l’État de ne pas agir suffisamment pour empêcher ces violences et y remédier ; une levée de boucliers qui avait amené l'État à condamner en septembre 2016 quatre Koglwéogo à6 mois d'emprisonnement, et 26 autres à des peines allant de 10 à 12 mois de prison avec sursis[55].
Les 29 et 30 mai 2020, plusieurs attaques djihadistes ont fait une cinquantaine de morts à Kompienga[59]. Dans la nuit du 4 au 5 juin 2021, une nouvelle attaque djihadiste tue plus de160 personnes dont « une vingtaine d'enfants » àSolhan, un village situé au nord-est du pays. C'est l'attaque la plus meurtrière enregistrée au Burkina Faso depuis le début des assauts djihadistes, en 2015. En six ans, les violences ont déjà fait plusieurs milliers de morts, plus particulièrement dans les zones proches des frontières avec le Mali et leNiger[60].
Le 23 janvier 2022, un coup d'État renverse le président Kaboré. Les putschistes, rassemblés sous la bannière du « Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration » et menés par le lieutenant-colonelPaul-Henri Sandaogo Damiba, annoncent la dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale ainsi que la « suspension » de laConstitution[61]. Le 24 janvier 2022, certains médias locaux et internationaux relaient une information selon laquelle le président de Faso serait détenu par des soldats mutins[62]. D'autres médias assurent que c'est une information erronée[63]. Le,Paul-Henri Sandaogo Damiba, le chef de la junte au pouvoir au Burkina Faso, signe un plan pour entamer une transition de trois ans vers la démocratie[64].
En,Mahamadou Issoufou, médiateur de laCÉDÉAO pour le Burkina Faso, estime que 40 % du territoire du Burkina « sont hors du contrôle de l'État »[65]. En, le gouvernement estime que 71 % du territoire est sous son contrôle[66].
Ibrahim Traoré, Président de la transition du Burkina Faso.
Le, un groupe de militaires menés par le capitaineIbrahim Traoré, chef de l'unité des forces spéciales antijihadistes « Cobra » dans la région deKaya (nord), annonce à la télévision nationale la mise à l'écart du chef de la junte Paul-Henri Damiba. Celui-ci est « accusé d'avoir trahi l'idéal commun de départ de libérer les territoires occupés, des zones jadis paisibles étant passées sous contrôle terroriste » depuis le premier coup d'État de janvier[67].
2023 : Reprise des actions djihadistes, massacres de la population, nouvelles tentatives de putsch et propagande
La situation sécuritaire au Burkina Faso se dégrade considérablement, marquée par une multiplication d'attaques meurtrières perpétrées par des groupes armés islamistes alliés à Al-Qaïda et à l'État islamique au Grand Sahara (EIGS) à l'encontre de civils. Par conséquent, de nombreux civils fuient les combats : en, l'ONU estime leur nombre à2 millions[66].
Une première tentative de déstabilisation du régime se déroule en et est suivie d'une deuxième tentative de putsch contre le gouvernement de transition par différents officiers, perpétrée le[70]. Ibrahim Traoré déclare par la suite que la sécurité du pays est prioritaire contrairement à la tenue de l'élection présidentielle prévue en[71],[72].
En février 2024, l'armée burkinabèe opère de nouveaux massacres de la population dans les villages de Nondin et de Soro, tuant au moins 223 civils. Le schéma dumassacre de Karma se reproduit : l'armée n'arrivant pas à lutter contre les terroristes se venge sur les civils, qualifiés d'amis des djihadistes[73].
Le gouvernement du capitaine Traoré mène une politique souverainiste, anti-impérialiste et panafricaniste[76] qui se traduit par une rupture avec la France et l'Occident (retrait des entreprises minières américaines et françaises au profit d'entreprises russes ou chinoises)[77] et par une reprise de contrôle sur les ressources minières (30% des ressources de chaque mine pour l'État, hausse des taxes...)[77] qui s'opère également au Niger et au Mali[78].
Les profits engrangés par la reprise de contrôle sur les ressources minières servent à développer les services publics (éducation, santé[79],[80]), mais également à financer l'armée afin de lutter contre les djihadistes.
Le gouvernement annonce le la mise en place d'un SAMU gratuit pour tous les soins d'urgence[80].
Les militaires communiquent énormément sur les réseaux sociaux, notamment Tiktok, et de fausses informations y circulent régulièrement, comme la suppression des frais de scolarité[81]. La presse est muselée, les journalistes sont menacés ou emprisonnés[82].
LesMossi sont l'ethnie majoritaire du Burkina Faso, constituant plus de 56 % de la population, soit 11 à 12 millions de personnes et se situent principalement au centre du Burkina Faso dans les villages des bassins des rivièresNazinon etNakambé. Les Mossis parlent lemoré.
LesPeuls au Burkina Faso ont pour principale zone d'implantation le Nord, à savoir les provinces duSoum, du Seno, duYagha et partiellement celle de l'Oudalan[85].
Le Burkina Faso compte une très fortediaspora. Ainsi, trois millions de Burkinabès vivent au Ghana[87], trois millions également vivent enCôte d'Ivoire et 1,5 million au Soudan[88].
Depuis les expulsions duGhana en 1967, le nombre de ces migrants provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux évènements de 2003 enCôte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour temporaire de 300 000 migrants.
Lesmutilations génitales féminines sont interdites depuis 1996 mais pratiquées fréquemment[89]. Il y a une sous-représentation des femmes dans l'enseignement secondaire et supérieur, mais elles sont de plus en plus présentes[90]. Le Burkina Faso a ratifié laConvention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en 1984[91]. En 1996, une loi fait entrer l'interdiction de l'excision dans le Code pénal, bien qu'elle continue malgré tout à être pratiquée, en particulier dans les zones rurales. En 2003, 65 % des Burkinabèes entre 15 et 19 ans ont été excisées, un chiffre qui tombe à 57,6 % en 2010. Depuis les années 1990, 45 comités provinciaux de lutte contre la pratique de l'excision (CPLPE) sont chargés de parcourir le pays afin de convaincre les familles et les chefs coutumiers de ne pas faire exciser les jeunes filles[92]. Il y a une soumission des femmes à l'autorité masculine (père, mari, frère…)[91]. Le niveau d'analphabétisme des femmes est élevé[91].
Lapolygamie[91] est encore très présente. Les mariages précoces sont fréquents. Le mariage forcé est illégal dans le pays, mais la loi s'applique seulement aux mariages enregistrés à l'État[93]. Le Burkina Faso a l'un des taux de mariage forcé dans le monde les plus élevés[94]. Les filles qui accouchent peuvent souffrir de problèmes tels que lafistule obstétricale[95].
Un numéro vert pour dénoncer les violences faites aux femmes est mis en place en 2021[96].
Le français, langue de l'enseignement scolaire ici àDourtenga.Dioula musulman devant la mosquée deDarsalamy.
Le français, langue officielle jusqu'en 2023, est une langue de travail des institutions, des instances administratives, politiques et juridiques, des services publics, des textes et des communiqués de l'État, de la presse écrite et des écrivains. Il s'agit de la seule langue à l'écrit des lois, de l'administration et des tribunaux.
Selon une estimation de laCIA de 2003, seule 21,8 % de la population de15 ans et plus savait lire et écrire — dont 29,4 % des hommes et 15,2 % des femmes[84] —, de plus le taux net (c'est-à-dire sur une classe d'âge donnée) de scolarisation, malgré une hausse constante depuis plusieurs années, n’était que de 47,70 % pour l'année scolaire 2005-2006[97] d'où le fait que le français ne soit compris que par environ 15 % de la population[98], dont seulement 5 % de francophones réels selon laDélégation générale à la langue française et aux langues de France[99]. Malgré la supériorité numérique des langues nationales, le français ancienne langue officielle et langue internationale, pèse encore dans la vie sociale et économique du pays. Le français jouissait jadis, sur le plan social, d'un statut de prestige associé à une participation au monde moderne[100].
Selon le dernier rapport de l'Organisation internationale de la francophonie[101], le français devient de plus en plus la langue première des Burkinabès : ainsi, seules 20 947 personnes déclaraient le français comme première langue couramment parlée en 1985 (soit 0,42 % de la population du pays), 49 647 en 1996 (0,75 %), puis 151 184 en 2006 (1,66 %), dont 104 700 àOuagadougou (soit 9,54 % des Ouagalais).
Selon André Magord etRodrigue Landry,« Depuis quelques années, dans les villes principales telles que Ouagadougou,Bobo-Dioulasso etBanfora, la langue française s'étend à d'autres situations de communication que celles juste décrites. Devant la dimension de plus en plus multilingue de ces villes, le français s'impose de façon croissante commelingua franca chez les commerçants et lors des échanges liés à tous les petits métiers qui se multiplient dans ces grandes villes[102]. La langue française parlée n'est plus alors le français standard mais un français qui, sans la base de l'écrit, se transforme, se réinvente pour une part[103]. Cette expansion du français est relayée par l'affichage publicitaire très présent dans les villes et qui propose des slogans en français. Ces slogans deviennent vite populaires dans une société burkinabèe à forte tradition orale. »[104] Cette variété de françaisendogène qui résulte d'une hybridation linguistique[105] est unpidgin en voie decréolisation[106].
Ainsi comme dans le pays voisin laCôte d'Ivoire est apparu unfrançais populaire au Burkina Faso[107]. Dans ce français appelé parfois« français de Ouaga » et qui reste essentiellement une langue orale[108], s'est créé un certain nombre d'interférences entre le français standard et le français populaire du Burkina du fait de l'influence des langues africaines dans la pratique locale du français[109].
On assiste de plus en plus à des mariages mixtes constituant des familles dont la langue première est le français[110].
Femmes catholiques portant une statue de la Vierge Marie.Proportion de musulmans par province en 2006.
Selon les estimations de l'Encyclopædia Britannica (2010), le Burkina Faso compte 61,6 % demusulmans ; 23,2 % decatholiques ; 7,3 % d'animistes et de croyances traditionnelles ; 6,7 % deprotestants ainsi que 1,2 % d'autres confessions ou desans religion[112]. Le quatrième recensement général de la population et de l'habitation du Burkina Faso réalisé au mois de décembre 2006[113] donne un chiffre concordant pour la proportion de musulmans (60,5 %) mais significativement plus basse pour les chrétiens (23,2 % de chrétiens, dont 19 % de catholiques et 4,2 % de protestants) au profit des animistes (15,3 % d'animistes, 0,6 % d'autres religions et 0,4 % de sans religion)[113],[54].
Les mariages entre personnes de religions différentes sont nombreux au Burkina Faso. Il est fréquent qu'une personne change de religion sans que cela ne scandalise son entourage[54].
De nombreuses langues nationales ont désormais le statut de langues officielles, depuis le changement de constitution de 2023 ayant déclassé le français (ancienne langue coloniale). Aujourd'hui, les langues officielles sont : lemoré, ledioula, legourmantché et le foulfouldé (peul).
Depuis son indépendance en août 1960, le Burkina Faso a connu plusieurs régimes politiques : État de droit et État d'exception. À partir de 1991, le pays a officiellement opté pour un système politique démocratique en adoptant une constitution par voie référendaire et en organisant des élections présidentielles et législatives.
Aujourd'hui, des institutions républicaines sont mises en place :
leprésident du Faso « (Faso » remplace le mot « république »), élu par le peuple pour cinq ans lors d'un scrutin à deux tours. Il ne peut être réélu qu'une seule fois ;
l'Assemblée nationale est la seule instance législative du pays. Elle peut être dissoute par le président du Faso après consultation du Premier ministre et du Président de l'Assemblée nationale[115] ;
la chambre des représentants qui avait un rôle consultatif se renouvelait tous les trois ans et a été dissoute le. Mais la révision constitutionnelle du a réintroduit une seconde chambre, le Sénat, qui n'a pas pu fonctionner. Le Sénat a été supprimé[115] le 5 novembre 2015 par le Conseil national de la Transition (Assemblée nationale issue de l'insurrection populaire des 30-31 octobre 2014)
Depuis son adoption le[116], la constitution du Burkina Faso a été révisée à trois reprises respectivement en janvier 1997 pour lever le verrou de la limitation du mandat présidentiel, avril 2000 pour non seulement ramener la durée du mandat présidentiel de 7 à5 ans et aussi pour introduire à nouveau sa limitation à renouvelable une fois, janvier 2002[117].
Il existe également un conseil constitutionnel composé de dix membres et un conseil économique et social dont le rôle est purement consultatif.
Subdivisions et administrations régionales et locales
Carte de localisation des13 régions du Burkina Faso.
Le territoire du Burkina Faso est divisé en13 régions et subdivisé en45 provinces,350 départements,359 communes de plein exercice dirigées par des maires élus et 8 000 villages environ.
Le Burkina Faso est divisé13 régions administratives regroupant45 provinces (qui étaient les anciennes subdivisions principales du pays mais ne sont plus des collectivités territoriales depuis le). Les régions sont dirigées administrativement par ungouverneur représentant l'État auprès du conseil régional et qui est lui-même représenté dans les provinces par des hauts-commissaires.
Les conseils régionaux réunissent les représentants desdépartements qui autrefois se réunissaient dans les conseils de province. Il n'y a plus, depuis 2011, d'assemblée consultative dans les provinces qui sont de simples intermédiaires administratifs entre les régions et les départements, les anciens conseils de province où étaient représentés les communes ayant été regroupés dans les conseils régionaux.
De plus les départements ont pour la plupart été érigés en municipalités de plein droit, et donc des collectivités territoriales, avec à leur tête unmaire devant un conseil municipal. Selon le cas, les départements ont soit le statut de « commune urbaine », soit celui de « commune rurale ». Parmi les communes urbaines, les plus peuplées ont aussi le statut de « ville ». Toutefois légalement ces différents statuts sont tous des départements. Le département est la circonscription électorale de base pour toutes les institutions nationales et celles des collectivités territoriales.
Enfin de nombreuses fusions de communes ont eu lieu (avant ou après la création des départements, qui aujourd'hui presque partout ne comptent plus qu'une seule municipalité). Toutefois les communes urbaines les plus peuplées sont divisées en « arrondissements municipaux » (àOuagadougou etBobo-Dioulasso), eux-mêmes divisés en « secteurs » administratifs. Les autres communes urbaines de plus de 2 000 habitants peuvent être aussi divisées en secteurs. Toutes les autres communes (urbaines ou rurales) sont ensuite divisées en « villages ».
Ni les arrondissements, ni les secteurs urbains, ni les villages ne sont des collectivités territoriales : ils servent essentiellement comme outils de planification et de développement et d'unités territoriales statistiques (celles-ci étant basées sur des sous-ensembles de population d'environ 1 000 habitants, selon l'Institut national de la statistique et de la démographie qui établit la nomenclature officielle de toutes les collectivités territoriales, des provinces et des autres plus petites unités territoriales statistiques).
Ainsi les « villages » concernent des territoires essentiellement ruraux à l'intérieur des communes, et qui peuvent rassembler de nombreux hameaux autour d'une petite agglomération rurale. Le Burkina Faso compte ainsi plusieurs milliers de villages ou secteurs urbains, dans lesquels peuvent subsister d'encore plus nombreux hameaux (à la population très changeante du fait des fortes migrations vers de plus grandes villes, ou de la croissance de la périphérie de ces villes sur d'anciens territoires ruraux, lesquelles absorbent alors leurs anciens hameaux voire des villages entiers).
Les arrondissements, secteurs ou villages peuvent aussi avoir localement des conseils consultatifs (conseils de quartier, conseils de villages traditionnels, etc.), qui ne sont pas des collectivités territoriales mais des associations (de droit privé, ou paritaire), qui peuvent parfois recevoir des subventions et d'autres moyens de la part des départements ou des régions pour certaines missions développées en partenariat, ou des financements privés de la part de leurs membres (certaines collectivités territoriales adhèrent à ces structures de coopération locale). Ces associations peuvent aussi avoir compétence couvrant d'autres territoires voisins (y compris faisant partie d'autres arrondissements ou départements).
En 2016, lafrontière avec le Niger a été modifiée : 14 villages nigériens sont rattachés au Burkina Faso tandis que 4 villages burkinabès sont rattachés au Niger[118].
Il a été le deuxième producteur africain de coton derrière l'Égypte[125], malgré l'aridité des sols. La filière coton, dans beaucoup de pays producteurs a pris de la vigueur, avec d'excellentes récoltes[126], même si sur le marché mondial, le cours de la livre de fibre était en 2015 autour de 0,70 dollar, relativement bas comparé au pic des2 dollars la livre qu'il avait atteint en 2011[126].Le pays était à lapremière place du palmarès des sept premiers producteurs africains de coton au milieu des années 2010. En 2015, près de 100 000 paysans pratiquaient l'agriculture biologique[20].
Les productions minières sont les suivantes :cuivre,fer,zinc et surtoutor. La production d'or du pays est officiellement de46 tonnes en 2017 et52 tonnes en 2018, auquel s'ajoutent de dix à trente tonnes d'or produite par des mines artisanales non déclarés[127]. À la fin des années 1990, les « compagnies juniors » canadiennes multiplient les contrats avec des pays africains. Au Burkina, elles ont pour nom Axmin, Orezone Resources, Goldcrest Resources ou Etruscan Resources, et sont souvent présentes dans des pays voisins car le Burkina est un prolongement géologique de la riche zone aurifère duGhana[128].
À l'issue de la transaction avecSEMAFO d'Endeavour Mining en 2020, ce dernier devient le plus grand producteur d'or au Burkina Faso mais aussi le premier employeur privé du pays[129]. En décembre 2022, la société russeNordgold obtient l'attribution d'une nouvelle exploitation de mine d'or sur le territoire sur le site de Yimiougou d'une superficie de 31,44 km2[130]. La durée de l'exploitation est de quatre ans et permettra une production totale estimée à 2,53 tonnes d’or[131].
En 2023, le Burkina Faso est le quatrième producteur d'or d'Afrique, avec une production de plus de 57 tonnes d'or.
En 2025, à l'instar de ses voisins, leMali et leNiger, le Burkina Faso cherche à contrôler une plus grande part de ses ressources après la révision de son code minier l'année précédente et finalise la nationalisation de cinq actifs miniers aurifères[132].
Le Burkina Faso compte une très forte diaspora : par exemple, trois millions de Burkinabès vivent auGhana[87], trois millions également vivent enCôte d'Ivoire et 1,5 million auSoudan[88]. Selon labanque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ces migrants envoient chaque année des dizaines de milliards defrancs CFA au Burkina Faso. Depuis les expulsions duGhana en 1967, le nombre de ces migrants provoque également des tensions avec les pays d'accueil. La dernière crise remonte aux évènements de 2003 enCôte d'Ivoire, qui ont entraîné le retour temporaire de 300 000 migrants.
L'analphabétisme est majoritaire au Burkina Faso[133]. Il touche plus les femmes que les hommes[133]. La majorité des élèves sont des garçons[133]. Selon la loi d'orientation de l'éducation de 2007 (loi 13-2007/AN[134]), le système éducatif burkinabè est structuré comme suit :
Elle comprend l'éducation de base formelle et l'éducation de base non formelle. Elle est obligatoire pour tous les enfants de 6 à 13 ans. L'éducation de base formelle comporte trois niveaux :
le premier niveau est l'éducation préscolaire de 3 à 6 ans. Ce niveau comprend trois sections. La petite section pour les enfants de trois à quatre ans, la moyenne section pour ceux de quatre à cinq ans et la grande section pour ceux de 5 à 6 ans ;
le deuxième niveau est l'enseignement primaire de 6 à 12 ans. Il est sanctionné par le Certificat d'études primaires (CEP). Le taux de scolarisation au niveau primaire pour la période de 2007 à 2009 était de 64 % selon les données statistique de l'UNICEF[133]. Le taux brut de scolarisation est passé à 77,6 % en 2011 puis à 79,6 % en 2012[135]. Malgré ces progrès, un important nombre d'enfants n'ont pas toujours accès à l'éducation. En 2011/2012, 1 112 184 enfants de 6 à 11 ans sont hors du système scolaire[135] ;
Le troisième niveau est l'enseignement post-primaire de 12 à 16 ans et est sanctionné par le Brevet d'études du premier cycle (BEPC).
Quant à l'éducation de base non formelle, elle comprend :
l'alphabétisation et la formation pour le développement pour les personnes de plus de15 ans qui apprennent à lire et à compter dans une des principales langues nationales ;
l'éducation de base non formelle des jeunes et adolescents et les formules alternatives d'éducation de base non formelle. Elle prend en charge des enfants de 9 à 15 ans déscolarisés ou non scolarisés en leur donnant accès à un cycle complet d'éducation de base à dominante pratique et professionnelle en langues nationales articulées avec l'apprentissage du français d'une durée qui peut atteindre4 ans.
L'enseignement secondaire est sanctionné par lebaccalauréat et comprend trois voies :
la voie générale : elle constitue un cycle unique de trois ans et permet d'obtenir le diplôme de baccalauréat de l'une des séries : A, C, D, E et F ;
la voie technologique: elle est également un cycle unique de trois ans et débouche sur le diplôme de baccalauréat des séries E, F, G, H ;
la voie professionnelle, encore appelé enseignement secondaire technique et professionnel (ESTP). Elle constitue le volet de formation professionnelle du système éducatif au secondaire et comporte trois (3) cycles à finalité d'insertion professionnelle. Elle comprend le cycle CAP (CEP +4 ans), le cycle BEP (BEPC ou CAP +2 ans) et le cycle Baccalauréat professionnel (BEP +2 ans).
Trois centres universitaires créés à l'intérieur du pays viennent en appui des quatre universités. Il s'agit de celui deFada N'Gourma qui forme dans le domaine des mines, de celui deOuahigouya qui forme dans le domaine du tertiaire et de la santé et de celui deDédougou qui forme dans le domaine de l'agriculture[136].
Fête chrétienne (la plus importante) de larésurrection deJésus, célébrée par tradition du dimanche au lundi (entre le 23 mars et le 26 avril) lendemain de Pâques
Fête chrétienne de la descente duSaint-Esprit parmi lesapôtres, célébrée par tradition du dimanche au lundi50 jours après Pâques
5 août
Fête de l'indépendance
Fête civile anniversaire de l'accession à l'indépendance (accordée en 1960 par laFrance) de la république de Haute-Volta qui devient le Burkina Faso, commémorée le même jour
Fête chrétienne de tous lessaints (canonisés ou non), célébrée par tradition à cette date dans le monde chrétien occidental (souvent confondue avec laCommémoration de tous les fidèles défunts le lendemain, sauf si c'est un dimanche, mais non fériée dans la plupart des pays)
Fête des FAN
Fête civile anniversaire de la fondation des Forces armées nationales, commémorée le même jour
31 octobre
Journée nationale des martyrs.
Insurrection populaire du Burkina Faso
Le 31 octobre[137] a été déclaré férié au Burkina Faso pour rendre hommage aux victimes (une trentaine de morts et des centaines de blessés) de l'insurrection populaire de 2014 qui a conduit à la démission deBlaise Compaoré
Fête civile anniversaire de la fondation la République de 1958 (alors encore appelée Haute-Volta et dans l'Union française) dans l'ancienne colonie française, commémorée le même jour
Les Récréatrales[138], manifestation bisannuelle, constituent depuis 2002 un évènement théâtral culturel majeur du Burkina Faso, avec le Festival international de théâtre et de développement (FITD).Étienne Minoungou en est l'initiateur.
LeSalon international de l'artisanat de Ouagadougou (SIAO), a lieu lui aussi tous les deux ans, principalement les années paires (fin octobre - début novembre). C'est le plus grand salon de promotion de l'artisanat africain.
LaSemaine nationale de la culture (SNC) a lieu également tous les deux ans àBobo-Dioulasso durant une semaine. Elle constitue tremplin de la culture nationale ou régionale et de celle de la diaspora.
Le « SOKO Festival », lancé en 2015 au Burkina Faso par l'Association DAMBE, est un festival de musique et d'initiation artistique qui a lieu chaque année au mois de janvier[140]. Portant le sens Bambara de « retour à la source », il ambitionne de réunir divers styles musicaux et générations autour de la défense et la valorisation de la culture africaine. L'évènement se définit également comme un marché des arts du spectacle à travers une plateforme de rencontre dénommé « Yaar Music »[141]. Yaar signifie marché en languemooré.
Les débuts de la littérature burkinabèe sont datés de 1962, avecCrépuscule des temps anciens, deNazi Boni. La production ultérieure se répartit à parts égales entre romans et poésie, complétés de nouvelles, contes et pièces de théâtre[142].
Lecinéma numérique ambulant est présent au Burkina Faso. Depuis 2003, le cinéma numérique ambulant a réalisé en Afrique plus de 5 000 projections pour des millions de spectateurs.
Par ailleurs, le Burkina Faso possède plusieurs réalisateurs de talent : voir la pagecinéma burkinabè.
La presse culturelle tient une place de choix. On peut citerL'Observateur dimanche,Sidwaya Mag Plus,Africa star etÉvasion. Une association de jeunes journalistes culturels du nom dePlanète Culture couvre les principaux festivals du pays.
Au Burkina Faso la vie sportive est dominée par lefootball qui est pratiqué par la majorité des jeunes. Le championnat national, leFasofoot, est organisé chaque année et regroupe16 équipes. Il y a aussi lacoupe du Faso et la Supercoupe du Faso qui rythment la vie footballistique du pays. L'équipe nationale, lesÉtalons, est sacrée vice-championne d'Afrique lors de la29e édition de laCoupe d'Afrique des nations de football, en 2013.
Des structures technologiques sont présentes pour promouvoir ou réguler lestechnologies de l'information et de la communication (TIC) au Burkina Faso. L'ANPTIC (Agence nationale de promotion des TIC) au Burkina Faso a pour but d'être un incubateur d'entreprises technologiques de pointe et d'aider à la valorisation et à la diffusion des systèmes et produits conçus et réalisés localement tout en mettant des spécialistes à disposition des établissements publics et privés de formation en informatique afin de promouvoir des formations d'excellence.
L'ARCEP (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) a pour but de mettre en place un système de formalisation et de régulation dans le domaine des nouvelles technologies[144]. La BCLCC (Brigade Centrale de Lutte Contre la Cybercriminalité) vise à réprimer les infractions en matière informatique et toutes celles faites à travers les technologies de l'information et de la communication[145],[146]. Des incubateurs technologiques tels que BeogoLab[147], OuagaLab devenu WakatLab, Jokolabs, SiraLab, des entreprises technologies comme Softnet Burkina[148], CFAO Technologie[149] ont été mis en place pour développer les TIC[150].
Le réseau classé a fait l'objet d'une classification administrative et d'une classification technique. Cependant la majeure partie n'est pas bitumée mais en terre (souvent enlatérite qui soulève beaucoup de poussière rouge au passage des véhicules) ;
Le réseau non classé est constitué de pistes rurales.
Linéaires du réseau par classe administrative et par standard d'aménagement[151][réf. nécessaire]
Le pays compte deux aéroports et des aérodromes, dont seulement un aéroport international, l'aéroport international de Ouagadougou (qui est un des deux seuls, avec l'aéroport de Bobo-Dioulasso depuis 2007, à posséder des pistes goudronnées). Le futur aéroport international - Donsin - en construction depuis début 2010 est situé à35 kilomètres de Ouagadougou. Il aura une capacité d'accueil de près d'un million de passagers. L'aérogare sera opérationnelle d'ici 2024[152].
↑Lila Chouli, « La domestication des étudiants du campus de Ouagadougou : la crise de 2008 »,Journal of Higher Education in Africa/Revue des études supérieures en Afrique, Vol. 7,no 3, 2009,p. 10.
↑« Tentative de coup d’Etat déjouée au Burkina Faso : quatre officiers ont été interpellés et « deux sont en fuite » »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑« Jean-Hervé Jezequel, directeur de projet à l’International Crisis Group : « Evincée du Sahel, la France continue de sous-estimer la portée de la rupture souverainiste actuelle » »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑a etb« Dans l’ombre de la Russie, la Chine pousse ses pions dans les mines du Sahel »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑« Au Sahel, les groupes miniers occidentaux sous la pression des juntes militaires »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑Annuaire statistique de la DEP du ministère de l'Éducation de base et de l'Alphabétisation, mai 2006, dansLe projet école bilingue » de l'OSEO àKoudougou etRéo. La fabrication d'un succès, Hélène Cheron.
↑« OUSMANE AMIROU DICKO, ÉMIR DU LIPTAKO À PROPOS DU PROGRAMME D'URGENCE POUR LE SAHEL : « L'époque des vaines promesses pour plaire est révolue » »,Le Pays,(lire en ligne).
↑Alain Sissao, « Sanou, Salaka. – La littérature burkinabè : l’histoire, les hommes, les œuvres »,Cahiers d’études africaines« En ligne »(Archive.org •Wikiwix •Archive.is •Google •Que faire ?), 171 | 2003, mis en ligne le 15 février 2007, consulté le 21 décembre 2016
Richard Kuba, Carola Lentz et Claude Nurukyor Somda,Histoire du peuplement et relations interethniques au Burkina Faso, Paris, Karthala,, 296 p.(ISBN2-84586-459-0).
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Jeanne-Marie Kambou-Ferrand,Peuples voltaïques et conquête coloniale, 1885–1914 : le Burkina Faso, Paris,Éditions L'Harmattan,, 480 p.(ISBN2738415733).
Jean-Baptiste Kiéthéga,L'Or de la Volta noire : Archéologie et Histoire de l'exploitation traditionnelle - Région de Poura, Haute-Volta, Paris, Karthala,, 247 p.(ISBN2865370887).
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