La commune de Bully-les-Mines (nom officiel depuis 1925), située dans le sud-est du département du Pas-de-Calais, à 8 km, à vol d'oiseau, au nord-est de la commune deLens, est une commune dubassin minier du Nord-Pas-de-Calais. C’est une commune de type centre urbain intermédiaire, appartenant à l’unité urbaine de Douai-Lens, avec une population de 12 172 habitants au dernier recensement de 2022, elle a connu un pic de population en 1962 avec 14 183 habitants.
Depuis 2012, la valeur universelle et historique du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais est reconnue et inscrite sur la liste dupatrimoine mondial de l’UNESCO, parmi les353 sites du bassin minier,trois sites inscrits se trouvent sur le territoire communal.
Quatre monuments de la commune font l’objet d’une inscription au titre desmonuments historiques : lemonument au soldat Marche, l'église Saint-Maclou, le monument aux morts de la Compagnie des Mines de Béthune et l'ancienne clinique-maternité Sainte-Barbe.
Au, Bully-les-Mines est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle appartient à l'unité urbaine de Douai-Lens[Note 4], une agglomération inter-départementale regroupant67 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 5],[16],[17]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lens - Liévin, dont elle est une commune de la couronne[Note 6],[17]. Cette aire, qui regroupe 50 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (70,1 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (63,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (59,4 %),terres arables (29,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (6,2 %), mines, décharges et chantiers (4,5 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
En 2021, le nombre total delogements dans la commune était de 5 683, alors qu'il était de 5 536 en 2015 et de 5 234 en 2010[Insee 1], soit une progression du nombre total de logements de 8,6 % depuis 2010.
Parmi ces 5 683 logements, 91,4 % étaient desrésidences principales, (soit 5 191 logements), 0,6 % des résidences secondaires et 8,1 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 81,8 % d'entre eux desmaisons individuelles et pour 16,4 % desappartements[Insee 2].
Sur les 5 191 résidences principales, 47,8 % sont occupées par des propriétaires, 50,5 % par des locataires et 1,8 % par des personnes logées gratuitement[Insee 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Bully-les-Mines en 2021 en comparaison avec celle du Pas-de-Calais et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi la faible proportion desrésidences secondaires et logements occasionnels (0,6 %) par rapport au département (6,5 %) et à la France entière (9,7 %) ainsi que d'une proportion de logements vacants (8,1 %) supérieure à celle du département (7,3 %) et identique à celle de la France entière (8,1 %).
Le nom de la localité est attesté sous les formesBulgi en 1135 ;Bugi en 1152 ;Builli en 1154 ;Bulli en 1266 ;Builly en 1295 ;Buylly en 1410 ;Builly-lez-Grenay en 1513 ;Builli-en-Gohelle auXVIIIe siècle ;Bully-en-Gohelle en 1847[22],Bully en 1793 et 1801. Bully-les-Mines depuis 1925, en raison de la vigueur de l'activité minière de l'époque[2].
Le nom, selon plusieurs sources, serait d’origine gauloise[réf. souhaitée].
Bully-les-Mines est issue de la scission de Bully-Grenay[22].
La gare, située à cheval sur la commune de Bully-les-Mines et la commune de Grenay, a gardé le nom de Bully-Grenay, ce qui entraîne parfois des confusions.
Bien que la région ait été habitée dès la préhistoire, on ne trouve rien à Bully-les-Mines. La plus ancienne découverte est un bracelet celte. Les découvertesgallo-romaines sont en revanche nombreuses. Bully-les-Mines appartient au Pagus Silvinus, région administrative desAtrébates, la futureGohelle. En 2006, des fouilles effectuées lors de la construction d'un lotissement ont mis au jour une nécropole gallo-romaine[23].
Bully fait partie intégrante de l'Artois. Le village appartient au comté de Flandre. Il n'est rattaché au domaine royal qu'avec l'annexion des Pays-Bas bourguignons par le roi de France en 1477. En 1492, la région est cédée aux Habsbourg qui la conserve jusqu'en 1659, où elle est cédée à la France dans letraité des Pyrénées.
Bully est une commune située à proximité des cités et place fortes d'Arras,Béthune et deLens. Les sièges et attaques contre ces villes font que Bully est régulièrement le théâtre de combats et subit le passage des armées.
En 1213, lors de la campagne de Philippe II Auguste contre les flamands, le village est ravagé par les armées de l'ost royal.
En 1303, lors de la guerre de Flandre menée par Philippe IV contre les flamands révoltés, Bully est attaquée par l'ost royal et détruit. Les destructions y sont notamment plus importantes, les bois constituant une des ressources de la paroisse sont coupés par les armées royales françaises, possiblement afin de construire des machines de siège ou des lignes de circonvalations.
En 1537, Bully est ravagée par les troupes du roi de France qui emportent tout et les malheurs continuèrent jusqu'à la prise de Lens par les Français en 1556-1557. Le receveur ne peut prélever aucun impôt à Bully, tant la population est éprouvée. En 1648, le village supporte la présence des armées pour labataille de Lens.
De1709 à1712, Bully subit les marches et contremarches des armées lors de la guerre de succession d’Espagne. La situation est aggravée par uneépidémie qui fit vingt-quatre morts. En 1796, un incendie détruit la moitié du village (en souvenir un lieu-dit est nommé ‘’Chemin brûlé’’).
Quelques propriétaires encaissant des revenus de terres à Bully en1792 (horsseigneurs et particuliers) :
la Pauvreté d'Aix-Noulette (bureau de bienfaisance de l’époque)
LaFosse n° 1 - 1 bis - 1 ter de laCompagnie des mines de Béthune était un charbonnage constitué de trois puits situé à Bully-les-Mines.
La ville se développe avec l'exploitation des mines de charbon.
Le, une machine et sa chaudière déclenchent un incendie dans la fosse n°1 de Bully-Grenay appartenant à lacompagnie des mines de Béthune. La catastrophe fait 19 morts[24],[25].
La salle des fêtes de la compagnie des mines de Béthune (toujours existante aujourd'hui sous le nom de salle Jean Vasseur) sert d'hôpital militaire pour les troupes françaises puis pour les troupes britanniques[27]. La ville se situe à proximité de la ligne de front, et subit d'importantes destructions. Les combats pour la préservation des mines, vitales pour le complexe militaro-industriel français, éprouvent la région.
La commune est décorée de lacroix de guerre 1914-1918 par décret du, distinction également attribuée à276 autres communes du Pas-de-Calais[28].
Lors de labataille de France, les troupes allemandes atteignent la ville le 29 mai 1940, prenant le maire Pierre Baillot et 10 autres personnes en otage pendant une journée[29].
Lors de larafle du 11 septembre 1942, la famille Schwarz, composée d'Israël (né le 12 janvier 1899) et de son épouse Gitla (née Dzialoszynska le 14 décembre 1901), sont arrêtés à Bully-les-Mines parce que juifs, puis déportés le 15 septembre 1942 depuis lecamp de rassemblement de Malines en Belgique àAuschwitz. Israël sera le seul à rentrer de déportation[30],[31].
La ville est libérée par les troupes britanniques et canadiennes les 2 et 3 septembre 1944[32]. Le 2 septembre, un adolescent de 13 ans, Pierre Carton, est accidentellement tué par le ricochet d'une balle, tirée par un membre desFFI qui cherchait à ouvrir la voie à un convoi[33].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[48],[Note 8].
En 2022, la commune comptait 12 172 habitants[Note 9], en évolution de −1,03 % par rapport à 2016 (Pas-de-Calais : −0,72 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 36,7 %, soit égal à la moyenne départementale (36,7 %). De même, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 24,9 % la même année, alors qu'il est de 24,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 5 695 hommes pour 6 422 femmes, soit un taux de 53 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,5 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[50]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
0,3
90 ou +
1,7
5,9
75-89 ans
10,4
14,4
60-74 ans
16,6
20,9
45-59 ans
19,3
19,4
30-44 ans
17,6
17,6
15-29 ans
16,8
21,4
0-14 ans
17,7
Pyramide des âges du département duPas-de-Calais en 2021 en pourcentage[51]
En 2021, la commune compte 5 010 ménages fiscaux[Note 10], regroupant 11 633 personnes[Insee 6].
Lerevenu fiscal médian par ménage, letaux de pauvreté des ménages et la part des ménages fiscaux imposés de la commune, du département du Pas-de-Calais et de la métropole sont les suivants :
le taux de pauvreté des ménages de la commune est de22 %, de18,4 % au niveau du département et de14,9 % au niveau de la métropole[Insee 9],[Insee 10],[Insee 11] ;
la part des ménages fiscaux imposés dans la commune est de37 %, de44,1 % au niveau du département et de53,4 % au niveau de la métropole[Insee 6],[Insee 7],[Insee 8].
La ville a depuis connu un certain appauvrissement. Le taux de pauvreté atteint 24 % en 2019 dans la commune, contre 15 % au niveau national, et monte jusqu'à 45 % dans la cité des Brebis, classéequartier prioritaire[52].
En 2021, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 7 474 personnes, parmi lesquelles on compte 68,5 % d'actifs (57,1 % ayant un emploi et 11,4 % de chômeurs) et 31,5 % d'inactifs[Note 11],[Insee 12]. En 2021, letaux de chômage communal (au sens du recensement) des15-64 ans est supérieur à celui du département et supérieur à celui de la France métropolitaine.
Sur ces 4 305 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 861 travaillent dans la commune, soit 20,0 % des habitants[Insee 17]. Pour se rendre au travail, 87,6 % des habitants utilisent une voiture, un camion ou une fourgonnette, 3,2 % lestransports en commun, 6,2 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 3,0 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[Insee 18].
L'église Saint-Maclou : la tour-clocher fait l’objet d’une inscription au titre desmonuments historiques depuis le[58].
Le monument aux morts de la Compagnie des Mines de Béthune : le monument avec ses plaques placées sur les murs des écoles et les grilles de la cité des Brebis font l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le[59].
L'ancienne clinique-maternité Sainte-Barbe, ou des Marronniers, de la compagnie des mines de Béthune (aujourd'hui centre de psychothérapie et psychogériatrie Les Marronniers) : fait l’objet d’une inscription au titre des monuments historiques depuis le[61].
L'église Saint-Maclou.
Le monument aux morts de la Compagnie des mines de Béthune.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Douai-Lens comprend quatre villes-centres (Douai,Hénin-Beaumont,Lens,Liévin) et63 communes de banlieue.
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement desfoyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à lataxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à lasurface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[54].
↑Un établissement est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑"Remonter le temps" est un outil de comparaison de l’évolution de l’occupation des sols dans le temps sous forme de cartes ou photos aériennes :carte de Cassini (XVIIIe siècle),carte d'état-major (1820-1866) et période actuelle (1950 à aujourd'hui). Pour comparer deux autres cartes, sélectionner les cartes en haut de la page.
↑« Distance, à vol d'oiseau, entre deux communes », après avoir lancé la recherche de la commune, sur la droite de la page d'accueil, choisir : Accéder aux outils cartographiques/Mesures/Mesurer une distance, surle siteGéoportail(consulté le).
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑a etbAuguste de Loisne,Dictionnaire topographique du département du Pas-de-Calais : comprenant les noms de lieu anciens et modernes, Paris, Imprimerie nationale de Paris,, 499 p.(lire en ligne surGallica),p. 77.
↑Nicolas Chauty, « Le bilan de François Lemaire, maire de Bully-les-Mines: « Globalement, nous avons atteint 80 % des objectifs que l’on s’était fixés » : François Lemaire va boucler ces prochaines semaines un deuxième mandat à la tête de la commune de Bully. Aujourd’hui, l’élu se prête à l’exercice du bilan depuis 2008. Et dans le rétroviseur, quelques réussites se mêlent à d’autres frustrations pour celui qui aimerait bien repartir pour un tour (ou deux) au printemps prochain. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).
↑Virginie Pruvost, « Bully-les-Mines: François Lemaire entame son troisième mandat : C'est samedi matin à la mairie de Bully-les-Mines que François Lemaire a officiellement commencé son troisième mandat de maire. À la tête de la ville depuis 2002, il compte bien, avec sa nouvelle équipe, continuer le travail entamé depuis maintenant douze ans. »,La Voix du Nord,(lire en ligne, consulté le).