Le club est fondé sous le nom de Kispest, du nom d'un quartier de Budapest (rattaché maintenant au District XIX deBudapest). C'est l’un des plus importants de la capitale hongroise et il comprend des sections decyclisme, defootball, d’escrime, degymnastique, delutte, deboxe et detennis
Kispest est renommé Honvéd (littéralement « défenseur de la patrie »)[1] en 1949 après que le Ministère de la Défense et l'armée hongroise l'ont pris en main. Ces derniers se procurent les services des meilleurs joueurs du championnat en échange d'un grade d'officier dans l'armée (ceux qui refusent deviennent de simples soldats et doivent faire leur service militaire). Du fait de sa position, le club fait venir les meilleurs joueurs du championnat hongrois, en leur permettant d'accéder à un grade d'officier sans même faire leur service militaire.Puskás etBozsik voient ainsi arriverKocsis,Grosics,Lóránt,Czibor,Budai, soit l'ossature de l'équipe de Hongrie desannées 1950. L'équipe ainsi formée est composée d'au moins huit joueurs évoluant régulièrement au sein de la sélection hongroise championne olympique en 1952 et vice-championne du monde en 1954. Le Honvéd est en cette époque deguerre froide un instrument politique des plus efficaces. Pour assurer son rôle de « défenseur de la patrie », l'équipe sillonne l'Europe en quête de gloire, jouant parfois plusieurs jours d'affilée.
L'équipe est àParis lorsque éclate l'insurrection de Budapest de1956. Arrivés peu de temps après àVienne, à quelques kilomètres seulement de la frontière hongroise, les joueurs évoquent la possibilité de ne pas rentrer au pays. Le Honvéd multiplie alors les rencontres amicales et transforme la plupart de ses passages en véritables matchs d'anthologie (5-5 contre leReal Madrid, victoire 4-3 face auFC Barcelone...). Les meilleurs clubs européens font alors des offres mirobolantes aux meilleurs joueurs et leMexique va jusqu'à proposer l'asile au club en lui offrant de disputer son championnat[4]. Fin 1956, un vrai démêlé politique s'installe durant plusieurs semaines entre l'UEFA, laFIFA etBudapest quant au retour de l'équipe enHongrie. Le gouvernement hongrois propose même d'offrir un bistrot à tous les joueurs rentrant au pays.
Le Honvéd est déclaré hors-la-loi par laFIFA lorsqu'en 1957 il part pour une tournée auBrésil. La tournée s'annonce désastreuse aux premiers abords car la fédération brésilienne déclare être prête à faire intervenir la police devant les stades où le club nouvellement « dépossédé » de son nom se produira. Pourtant, le, le présidentJuscelino Kubitschek assiste avec tout son gouvernement à un match opposant le « Honvéd » (jouant en blanc et sans écusson) auFlamengo. Lors des deux premiers matchs les opposant, les deux équipes gagnent chacune un match et sur le même score : 6-4.Flamengo s'associe avecBotafogo (battu 4-2 par Honvéd) lors d'un match pour enfin avoir raison des Magyars 6-2. La tournée enAmérique du Sud se termine le.
Rentrés àVienne en tant que réfugiés, les joueurs sont désormais de moins en moins nombreux, fatigués et plus qu'incertains lorsqu'ils évoquent l'avenir. Les meilleurs d'entre eux, ayant toujours l'opportunité de s'engager dans les meilleurs clubs européens, se voient sous la menace d'interdictions de jouer. Les autres préfèrent rentrer enHongrie avec les quelques centaines de dollars mis de côté (un sévère interrogatoire et une suspension de plusieurs mois les y attendent). Le régime hongrois met 25 ans à pardonner àFerenc Puskás,Sándor Kocsis etZoltán Czibor d'avoir préféré la nationalité espagnole et la gloire qu'ils obtiennent après avoir écopé de leurs suspensions.
Le club connaît une seconde période de succès dans les années 80, remportant un premier titre de champion en 1980 avecLajos Tichy comme entraîneur, puis sept autres jusqu'en 1993. Le football hongrois recule cependant reculé dans la hiérarchie européenne entre-temps, et les parcours en Coupe des champions sont décevants : le club ne passe pas le cap des huitièmes de finale et subit notamment une humiliation contre leBenfica Lisbonne lors de l'édition1990 (9-0 sur l'ensemble des deux matchs[5]). Les joueurs majeurs de cette période sontLajos Détári,Kálmán Kovács ou encoreMárton Esterházy.