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Plus grande ville du pays, elle en est le principal centre politique, culturel, commercial et industriel. Elle abrite leParlement hongrois, les bâtiments ministériels et les ambassades du pays ainsi que les sièges sociaux des entreprises installées enHongrie. Son ancien statut de cocapitale de l'Autriche-Hongrie lui confère un rayonnement important dans laMitteleuropa. La partition duroyaume de Hongrie à la suite dutraité de Trianon en 1920 en fait une ville démesurée pour laHongrie dans ses frontières actuelles. Lamacrocéphalie dont est atteinte la ville se concrétise par la convergence de la plupart des réseaux routiers et ferroviaires du pays en son centre et des écarts démographiques et économiques disproportionnés entre lacapitale et laprovince[12] (près de 20 % de la population hongroise est budapestoise). Avec ses 1 702 297 habitants[13] (l'aire urbaine en compte 2 524 697), Budapest est également la deuxième ville la plus peuplée d'Europe centrale,Berlin étant la première. Elle en est également considérée du point de vue des échanges économiques comme une importante plaque tournante[14]. En effet, la capitale hongroise se trouve à vol d'oiseau à 161 km à l'est-sud-est deBratislava, à 214 km à l'est-sud-est deVienne, à 441 km au sud-est dePrague, à 545 km au sud-sud-ouest deVarsovie et à 688 km au sud-est deBerlin. Budapest est en outre située à 1 244 km à l'est deParis. La ville abrite le siège de l'Institut européen d'innovation et de technologie (IET)[15].
Budapest est située entre plusieurs régions naturelles deHongrie. À l'ouest s'étend lemassif de Transdanubie avec d'une part lescollines de Buda jusqu'àZsámbék et d'autre part lesmonts du Pilis jusqu'àEsztergom et lecoude du Danube. Avoisinant parfois les 500 m, ces massifs se sont formés auTrias et se composent principalement decalcaire et dedolomite dans lesquels l'eau a créé des grottes dont les plus célèbres sont lagrotte de Pálvölgy et lagrotte de Szemlőhegy. Le point culminant de la ville est leJános-hegy, à527 mètres d'altitude. Le point le plus bas est la surface duDanube qui se trouve à96 mètres au-dessus du niveau de la mer. De l'autre côté du fleuve, dans la partie orientale de la ville, la plaine de Rákos est délimitée au nord par le massif duCserhát et à l'est par le massif de Gödöllő. Elle rejoint par le sud la grande plaine sédimentaire de l'Alföld, qui s'étend le long duDanube et de laTisza.
Pourvoyeuse de nombreuses sources d'eau thermale, Budapest débite40 000 000 litres d'eau chaude et30 000 000 litres d'eau tiède par jour. Ces sources sont à l'origine des établissements de bains et des thermes qui ont fait la réputation de la capitale. Le plus vaste ensemble de thermes souterrains au monde a été découvert à Budapest en 2008[16].
Budapest joue les contrastes d'une rive à l'autre du fleuve. À l'ouest, la ville-haute deBuda située sur la colline du château s'étend jusqu'au pied dumont Gellért. Lors de l'Âge d'or de la ville et de son union avec Pest, les faubourgs de la ville-basse se structurent autour de grandes percées et boulevards. Durant leXXe siècle, les collines verdoyantes desmonts du Pilis sont grignotées par une urbanisation diffuse, essentiellement constituée de maisons individuelles et de villas. Cet étalement est relativement contenu par les différents secteurs forestiers protégés à l'ouest de la ville. À l'est,Pest, plus centré sur les activités économiques, avec son centre administratif, politique avec le Parlement, son centre universitaire et sonaéroport, s'étend sur la plaine de Rákos et au-delà sur les lisières de l'Alföld[17].
Les aires de protection naturelle et paysagère relèvent de deux modes de gouvernance. Une partie d'entre elles sont gérées par leparc national Duna-Ipoly, dont le secteur le plus important reste lazone naturelle protégée de Buda, qui comprend les grottes de dolomite de Buda et les zones boisées descollines de Buda. L'autre partie de ces aires, identitifées comme « d'intérêt local », font l'objet d'un inventaire et de dispositifs de protection relevant de la municipalité métropolitaine et des collectivités d'arrondissement.
Ces aires de protection visent à conserver le patrimoine floristique, faunistique et paysager de la capitale. Parmi les espèces endémiques, le gurgolya hongrois (Leucospermum Seseli), leSesleria sadleriana (herbes) et le dompte-venin hongrois (Vincetoxicum pannonicum) sont particulièrement protégés. Le lin du Pilis (Linum dolomiticum) dispose d'une aire taxonomique réduite aux collines du Szénás.Du côté de la faune, les espèces préservées sont la fourmi aux longues pattes, lesaga pedo, le lézard de Pannonie (Ablepharus kitaibelii), leColuber caspius (colubridae), lepic noir et lecorbeau.
Sculpture du prince Buda et de la princesse Pest.Armoiries de Pest,église paroissiale de la cité. Les armes de la ville ornent le piédestal d'untabernacleRenaissance commandé en 1507 par le conseil municipal à un artisan italien.
Les villes dePest etBuda étaient déjà désignées au début de laRenaissance comme une même entité, capitale et siège de la cour duroyaume de Hongrie. Pest étant plus grande que Buda, le nom utilisé alors sur les cartes hongroises et étrangères étaitPest-Buda mais il arrivait souvent queBuda-Pest soit préféré par les locuteurs magyarophones, notamment en raison des difficultés de prononciation de la forme officielle.Buda-Pest est ainsi utilisée sous cette forme dans l'ouvrage d'István Széchenyi,Világ (« Monde ») en 1831. Lorsque les deux communes, plusÓbuda, fusionnent en 1872, le nom deBudapest s'impose comme une évidence.
Le toponymeBuda remonte à l'ère de la dynastieÁrpád et désigne alors le site d'Aquincum. Lorsque le premierchâteau est construit sur la petite colline à côté duGellért-hegy, le site originel prend le nom d'Óbuda (« vieux Buda ») par opposition à Újbuda (« nouveau Buda »). L'étymologie deBuda renvoie à l'origine à un patronyme particulièrement répandu auMoyen Âge, réputé pour être celui du frère d'Attila, lequel roi desHuns aurait baptisé le site en son hommage. D'autres versions penchent pour une parenté de sens entre l'origine des toponymesBuda etAquincum. Ainsi, certains voient dansBuda une déformation du termeslavevoda (« eau ») et d'autres un mot d'origine celte. Aquincum signifiant par ailleurs « riche en eaux » en latin.
Le site de Pest était désigné à l'époque romaine par le termeContra-Aquincum parPtolémée. L'étymologie dePest renvoie de manière plus étayée au slavepec qui signifiait « cavité rocheuse » ou « grotte », ou au vieuxhongroispest signifiant « fournaise ». Ces qualificatifs étaient en fait ceux dePest-hegy, l'ancien nom deGellért-hegy, colline pourtant située sur Buda. C'est auMoyen Âge que les quartiers agglomérés sur la rive opposée prennent le nom du mont. Le paradoxe est que la traduction allemande de Buda :Ofen renvoie au même sens quePest. D'ailleurs, Ofen n'était pas Buda dans son intégralité mais bien la partie proche du mont Gellért.
De gueules à la fasce ondée d'argent accompagnée en chef d'une forteresse crénelée sommée d'une tourelle crénelée et couverte d'or, maçonnée de sable, ouverte d'azur, et en pointe d'un château crénelé sommé de trois tourelles crénelées et couvertes d'or, ouvert de deux portes d'azur
Détails
Les armes de Budapest reflètent la séparation puis l'unification des deux rivesPest etBuda (avecÓbuda) autour duDanube. La partie en haut représente la localité de Pest, dont le symbole - une forteresse à une porte - est également présent sur certaines armes d'arrondissement de la rive orientale du Danube. La part en bas représente la rive occidentale ; chaque porte représente Buda et Óbuda. Officiel
S'il existait dès le paléolithique des implantations humaines aux environs de la ville actuelle, l'histoire connue de Budapest remonte à la citéromaine d’Aquincum, fondée aux alentours de 89 sur le site d'un ancien campement deCeltes Eravi, où un rétrécissement duDanube facilite son franchissement, et proche de ce qui allait devenirÓbuda. De 106 jusqu'à la fin duIVe siècle, la cité est la capitale de la province de laPannonie inférieure (en latinPannonia) avant de tomber aux mains desHuns et d'Attila, puis de leurs successeurs, lesGoths et lesLombards. Aux environs de l'an 600, et pendant trois siècles, la région est dominée par lesAvars.
Venus de l'Oural, les ancêtres des hongrois, lesMagyars, conduits par le princeÁrpád dont la dynastie régnera jusqu'auXIIIe siècle, atteignent le bassin desCarpates en 896 et viennent peupler le secteur d'Óbuda. Lanation hongroise est fondée un siècle plus tard, en l'an 1000, avec le couronnement de son premier roi,ÉtienneIer, qui se convertit au catholicisme et sera canonisé sous le nom desaint Étienne. Malgré la destruction presque totale de la ville, à la suite d'une invasionmongole en 1241,Béla IV rompt avec la dynastie des Árpád qui avait dirigé leur royaume depuis d'autres cités, et installe la capitale à Buda en 1247 où il fait construire un château. La ville ne commence toutefois à se développer réellement qu'avec l'arrivée sur le trône des princesangevins. Durant cette période, des colons allemands furent invités à reconstruire et à repeupler Buda et Pest, représentant la majorité de la population[20]. Après le déplacement de la résidence royale àVisegrád en 1308, la ville devient la capitale du pays en 1361.Sigismond de Luxembourg introduit lestyle gothique à Buda où, à l'instar du palais d'été de Visegrád, lePalais royal connaît une importante reconstruction. La ville atteint son âge d'or auXVe siècle pendant le règne deMathias Corvin, dont l'épouseBéatrice de Naples, fait de la Hongrie un des foyers actifs de laRenaissance. Siège du Parlement à partir de 1298,Pest, sur l'autre rive du fleuve, affirme sa vocation commerçante.
Siège autrichien de Buda (1686).
Après ladéfaite de Mohács, la conquête de la majeure partie du pays auXVIe siècle par l'Empire ottoman brise le dynamisme des deux cités pendant près de150 ans. En1526, Pest tombe aux mains de l'envahisseur par le sud. Buda, défendue par son château, connaît le même sort15 ans plus tard. Alors que Buda devient le siège d'un gouverneur turc, Pest est désertée par une grande partie de ses habitants lors de sareconquête en 1686 par l'armée impériale menée parCharlesV de Lorraine. LesHabsbourg étaient restés rois de Hongrie depuis 1526, malgré la perte de la majorité du pays.
La pose de la première pierre duPont à chaines (Széchenyi Lánchíd) en1842 symbolise l'unification des deux rives duDanube.Arany Sas Patika Múzeum, le musée de la pharmacie
L’université deNagyszombat (aujourd'hui,Université Loránd Eötvös), transférée à Buda en 1777 puis à Pest en 1784, joua un rôle important dans l'essor des deux cités. La reconstruction de Buda, Pest et Óbuda ne commence vraiment que pendant la deuxième moitié duXVIIIe siècle ; l'impératrice Marie-Thérèse et l'archiduc Joseph (le gouverneur de l'empereur), contribuent à cette modernisation, mais la lenteur des réformes entraîne unsoulèvement nationaliste en 1848. La fusion des trois villes sous une administration commune prend effet une première fois en 1849, année de l'ouverture duSzéchenyi Lánchíd, sous l'impulsion du gouvernement révolutionnaire, avant d'être révoquée à la suite de la reconstitution de l'autorité des Habsbourg.Francois-JosephIer écrase la révolte mais se voit contraint en 1867 de signer un compromis qui autorise les Hongrois à former leur propre gouvernement. La fusion des trois villes est entérinée définitivement en 1873 par le gouvernement royal autonome hongrois issu de ce même compromis et donne naissance à une véritable capitale en réunissantBuda,Pest etÓbuda.
Obligation de la ville de Budapest en date du 1. Mai 1911
En 1900, la population de Pest dépasse celles de Buda et Óbuda réunies. Au cours du siècle suivant, la population de Pest sera multipliée par vingt, alors que celles de Buda et d'Óbuda seront quintuplées. La population totale de la capitale unifiée est multipliée par sept sur la période1840–1900, atteignant 730 000 habitants.
Les pertes humaines liées à laPremière Guerre mondiale, et laperte de plus des deux tiers du territoire de l'ancien royaume en 1920, ne causent qu'un trouble temporaire : Budapest demeure la capitale d'un État certes plus petit mais désormais souverain. En 1930, la ville compte un million d'habitants, plus 400 000 en agglomération.
Arrestation de Juifs à Budapest en octobre 1944.
Le désir de reconquérir les territoires perdus pousse la Hongrie à soutenir l'Allemagne nazie. Lors de laSeconde Guerre mondiale, les juifs sont rassemblés dans leghetto de Budapest. Environ un tiers des 250 000 habitantsjuifs de Budapest meurent à la suite dugénocide nazi perpétré pendant l'occupation allemande de 1944. Entre décembre 1944 et la fin de janvier 1945 dans des razzias nocturnes, les miliciens duParti des Croix fléchées arrêtent les Juifs dans le ghetto ainsi que les déserteurs de l'armée hongroise ou ennemis politiques, les exécutent le long des rives duDanube et jettent les corps dans le fleuve. Un mémorial, appeléChaussures au bord du Danube, a été construit 2005 pour les commémorer.
En 1944, le diplomate suédoisRaoul Wallenberg a sauvé au moins 10 000 Juifs hongrois.
Budapest subit de graves dommages en 1945 lors de salibération par l'armée rouge qui en profite pour installer un pouvoir communiste. À la fin de la guerre, la vieille ville fut reconstruite pierre par pierre. Budapest avait été presque entièrement détruite par les bombardements : 74 % des habitations et 97 % des usines avaient été ravagées. Au, l'agglomération de Budapest connaît une expansion significative : de nouveaux arrondissements sont créés à partir des villes voisines. Durant lesannées 1950 et 1960, la ville se remet du siège soviétique de 1944, devenant, dans certaines limites, une vitrine de la politique pragmatique pratiquée par le gouvernementcommuniste du pays (1947-1989). La démocratisation fut interrompue par l'insurrection de Budapest en 1956 et l'intervention militaire de l'Union soviétique, avant de reprendre à partir de la seconde moitié des années 1960..
À partir desannées 1980, Budapest, tout comme l'ensemble du pays, connaît une émigration croissante couplée à une décroissance naturelle de sa population[réf. nécessaire].
En 1989, à la suite de manifestations répétées, le pouvoir communiste tombe, laissant place à une démocratie parlementaire.
L'explosion démographique que connaît Budapest à la fin duXIXe siècle s'explique par l'industrialisation rapide de la capitale et l'exode rural massif qui atteint toutes les campagnes du royaume de Hongrie. La proportion de Hongrois ethniques a augmenté progressivement depuis la fin du XVIIIe siècle, dépassant celle des Allemands autour de l'unification en 1873. La croissance urbaine est continue jusque dans les années 1960, essentiellement depuis 1950 grâce aux flux migratoires positifs. La dynamique démographique de Budapest connait un changement important dans les années 1990 : à l'augmentation sensible du nombre d'habitants au début de la décennie succède une période de déclin très significatif. En 2001, la population de Budapest est de 12 % moins importante qu'en 1990, ce qui représente une perte de 240 000 habitants. Cette baisse qui touche la ville-capitale est corrélée à la bonne santé démographique ducomitat dePest durant la même période, lequel phénomène s'explique par uneexurbanisation des ménages, de la ville-centre vers les localités de la première couronne de l'aire urbaine.
Courbe d'évolution démographique de Budapest depuis 1720
Évolution démographique de Budapest et son agglomération depuis 1720
1720
1799
1848
1870
1910
1920
1941
1949
1980
12 200 -
54 176 -
151 016 -
302 085 418 490
1 110 453 1 315 183
1 232 026 1 459 449
1 712 791 2 025 402
1 590 316 1 897 882
2 059 226 2 626 702
Évolution démographique de Budapest et son agglomération depuis 1720, suite (1)
1990
2001
2005
2011
-
-
-
-
-
2 016 681 2 579 440
1 777 921 2 454 150
1 695 814 2 421 831
1 733 685 2 403 205
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-
-
L'évolution de la démographie de l'agglomération est indiquée en italique.
Le taux de demandeurs d'emplois inscrits par arrondissement en 2009 (%) montre bien la césure sociale est-ouest. Source : Nemzeti Foglalkoztatási Szolgálat.
2,84-4,11%
2,28-2,84%
2,07-2,28%
1,49-2,07%
0,94-1,49%
La structure sociale de Budapest est, encore de nos jours, en partie héritée des logiques de peuplement qui avaient cours avant l'unification des villes de Pest, Buda et Óbuda. Vers la fin des années 1870, la capitale de Hongrie compte relativement peu de représentants de la classe moyenne, mais au contraire des taux assez importants de travailleurs manuels et d'ouvriers. La part de fonctionnaires, de professions intellectuelles et de petits propriétaires est alors relativement basse, ce en raison de l'élévation tardive de la ville au rang de seconde capitale de la monarchie austro-hongroise. Le profil sociologique de Budapest est alors davantage le reflet du développement industriel de la ville que de son rang politique et administratif.
L'ancienne ville de Pest se développe de façon radioconcentrique. Les élites urbaines prennent alors quartier dans les arrondissements centraux au bord du Danube tandis que les groupes situés plus bas dans l'échelle sociale s'installent dans les quartiers péricentraux et périphériques. La proximité au centre est alors un marqueur important du rang social. Autour de la zone urbanisée se développent alors des quartiers d'habitation de mauvaise facture, voire des poches d'habitat informel, faits de baraquements en bois ou en matériaux de mauvaise qualité.
L'appropriation par Budapest de ses fonctions de capitale politique et économique de la partie hongroise de la monarchie des Habsbourgs est parallèle au développement spectaculaire de la ville au tournant des années 1890 et 1900. Ce que l'on nomme l'Âge d'or de Budapest correspond à une transformation profonde de la structuration sociale de la ville, ainsi que de la répartition des groupes sociaux à l'échelle de l'espace urbain. Durant cette période, l'augmentation de la part de classes moyennes et supérieures est très significative. Les quartiers bourgeois s'étendent alors au-delà de l'hypercentre, jusqu'à l'actuel grand boulevard circulaire (Nagykörút) qui est construit au même moment. Les immeubles des anciens quartiers péricentraux habités par des groupes moins élevés socialement sont peu à peu détruits et remplacés par des immeubles de rapport et hôtels particuliers de style bourgeois. D'un point de vue sociologique, ces zones connaissent un renouvellement important de leur population mais conservent néanmoins une forme de mixité sociale. La construction de logements pour les ouvriers et travailleurs manuels évitent l'émergence de formes radicales de ségrégation urbaine.
Buda est bien moins touchée par le développement rapide de l'industrie. Au moment de l'unification, il s'agit d'une ville marquée par une part importante de travailleurs qualifiés et de petits-bourgeois. Lorsque la part des classes moyennes et supérieures grossit significativement à l'échelle de Budapest, Buda confirme sa place de destination favorite de l'élite urbaine. Moins étendue que Pest en raison d'un relief plus contraignant, l'urbanisation de Buda se fait alors dans les collines (Szabadság-hegy,Rózsadomb), sous la forme d'immeubles bas ou de villas.L'expansion de Budapest avant laPremière Guerre mondiale atteint vite les limites administratives de la ville. Les catégories les plus basses de l'échelle sociale s'installent alors dans un embryon de banlieue ouvrière, autour des anciens villages dePesterzsébet etÚjpest. Durant l'Entre-deux-guerres, ce processus résidentiel est soutenu par l'installation de petits fonctionnaires et autres professions de la classe moyenne basse.
Jusqu'à laSeconde Guerre mondiale, la distribution des groupes sociaux selon leur position sur l'échelle sociale suit une logique centre/périphérie assez marquée. La seule exception notable est la formation d'une zone-tampon autour des faubourgs, généralement les quartiers de gare situés au-delà duNagykörút, dans lesquels s'installent des migrants de villes de province, des petits artisans, mais aussi des manouvriers indépendants. Dans les années 1930, les inégalités sociales commencent à se faire de plus en plus marquées entre les quartiers de Budapest, ainsi qu'entre les secteurs urbanisés de la banlieue.
Kispest, l'un des symboles de la banlieue ouvrière.
Dans les années d'après-guerre, le développement de Budapest ralentit significativement tandis que la part de travailleurs qualifiés et de professions intellectuelles augmente. Dans les années 1960, les travailleurs moins qualifiés venant de province n'ont plus les moyens de s'installer dans les quartiers centraux ou péricentraux et sont contraints de peupler les zones résidentielles périphériques. La crise de logement qui en découle contraint le pouvoir communiste à se lancer dans la construction de très vastes quartiers degrands ensembles autour des anciens villages de banlieue, désormais intégrés administrativement à Budapest. La priorité donnée à la construction de logements s'accompagne d'une dégradation progressive et de plus en plus soutenue des quartiers anciens, laquelle touche de manière particulièrement marquée les anciens faubourgs érigés avec des matériaux de moins bonne qualité, notamment dans les13e,8e et9e arrondissements de Budapest.
La dégradation des anciens quartiers bourgeois de l'hypercentre devient progressivement un sujet de préoccupation important, notamment au milieu des années 1980. Les premiers projets de réhabilitation des quartiers anciens visent alors à conforter ou attirer les classes moyennes et supérieures. Au cours des années 1990, la spéculation immobilière liée à l'aménagement de bureaux ou de locaux commerciaux dans les anciens logements, produisent à la fois une élévation significative du profil sociologique de ces quartiers, mais également une diminution tout aussi marquée de sa fonction résidentielle. On assiste dans les années suivant la transition politique à un mouvement assez important de départ des classes moyennes des quartiers de centre-ville vers des localités périphériques où se construisent de grands lotissements de maisons avec jardin. Cette dynamique se tarit au début des années 2000 à la faveur de politiques de réhabilitation qui aident la revalorisation du centre-ville. Du côté de Buda, le fait qu'une partie importante des logements sont privés, fait rare durant la période communiste, favorise la conservation pour cette partie de la ville, de son statut de destination privilégiée de l'élite urbaine (sous le socialisme, surtout des membres de l'Intelligentsia ou de laNomenklatura, cumulant un statut social élevé et une proximité avec le pouvoir).
LaHongrie est un pays multiculturel dans lequel la notion de citoyenneté (állampolgárság) est distincte de celle de nationalité (nemzetiség). De ce fait, le comptage ethnique est autorisé durant les recensements. Celui-ci fait l'objet de deux cases distinctes, permettant de nuancer la notion d'appartenance majoritaire ou minoritaire : chacun peut revendiquer son « appartenance communautaire » (nemzetiséghez tartozók) et/ou préciser son « affinité culturelle » (kulturális értékekhez, hagyományok-hoz kötődők). Cette catégorisation se recoupe avec celle de langue maternelle (anyanyelvűek) et sa pratique, en société et/ou dans un cercle familial et amical restreint (nyelvet családi, baráti körben használók). Lors du recensement de 2001[21], la population budapestoise est largement dominée par lesMagyars ethniques (c'est-à-dire les Hongrois de citoyenneté, mais aussi les individus issus des minorités de langue hongroise des pays frontaliers) : 1 603 511 (90,19 % - 56,75 % en 1880). Viennent ensuite lesRoms, bénéficiant en Hongrie d'un statut spécifique de minorité ethnique : 21 654 (1,22 %, 0 % en 1880), lesAllemands ethniques (c'est-à-dire les populations autochtones de souche germanique, mais aussi les citoyens allemands, autrichiens ou suisses expatriés) : 18 203 (1,02 %, 34,3 % en 1880) et lesSlovaques ethniques (c'est-à-dire les populations autochtones d'extraction slovaque (en partie lestóth) ou les expatriés de Slovaquie) : 3 890 (0,22 %, 6,1 % en 1880).
Les résultats de ces recensements permettent aux minorités reconnues par l'État comme autochtones, de bénéficier de subventions publiques au titre descollectivités des minorités (kisebbségi önkormányzat), lesquellesfonctionnent à l'échelle de Budapest et des arrondissements.
▼ Répartition des minorités nationales et ethniques à Budapest[22](sur 1 777 921 habitants) ▼
Selon le recensement de 2001[23], la majorité de la population de Budapest se déclarechrétienne (62,32 %), soit 47,11 % deCatholiques (837 548, dont 28 901 catholiques de rite oriental) et 15,22 % deProtestants (270 618). Les athées représentent le deuxième groupe le plus important, atteignant 19,53 % des Budapestois. LesJuifs ne représentent que 0,53 % de la population de la capitale (9 468 individus) alors qu'ils pesaient en1880 19,7 %.
▼ Répartition des confessions religieuses à Budapest, par arrondissement[22](sur 1 777 921 habitants) ▼
Lesystème éducatif hongrois est profondément décentralisé. La charge et la propriété des établissements d'enseignement publics est dévolue auxcollectivités locales et auxcollectivités des minorités. À Budapest, ces compétences sont donc celles desarrondissements. Il existe par ailleurs de nombreux établissements privés majoritairement confessionnels. L'enseignement pré-élémentaire (óvoda), de 3 à6 ans n'est pas obligatoire. L'enseignement élémentaire (általános iskola) est un tronc commun obligatoire de 6 à14 ans. L'enseignement élémentaire public est gratuit. Chaque école a l'obligation d'admettre tous les enfants résidant dans un quartier sans discrimination. S'il existe une forme de carte scolaire indicative, les parents peuvent demander l'admission de leur enfant dans n'importe quel établissement. Par ailleurs, les écoles privées ont le droit d'opérer une sélection et de demander des frais d'inscription.Lóczy est le nom d'une pouponnière hongroise créée en 1947 à Budapest pour les orphelins de guerre. La maison de Lóczy est célèbre pour la pédagogie innovante qui a été mise en place par sa directrice, la pédiatre hongroiseEmmi Pikler.
L'enseignement secondaire est éclaté en plusieurs parcours scolaires. Le lycée (gimnázium), de 14 à18 ans, prépare aux études supérieures, le lycée technique (szakközépiskola) jusqu'à19 ans permet d'obtenir une formation manuelle et le lycée professionnel (szakmunkásképző iskola) une spécialisation dans un métier spécifique. À l'instar des établissements pré-élémentaires et élémentaires, ceux-ci sont gérés par lesarrondissements ou lescollectivités des minorités. Les établissements privés sont souvent pris en charge par les Églises hongroises.
Budapest compte de nombreuses écoles supérieures à l'instar de l'École générale de management (Általános Vállalkozási Főiskola), l'Académie théologique baptiste (Baptista Teológiai Akadémia, l'École supérieure de danse contemporaine de Budapest (Budapest Kortárstánc Főiskola), l'École supérieure de commerce de Budapest (Budapesti Gazdasági Főiskola), l'École supérieure de communication et de commerce de Budapest (Budapesti Kommunikációs és Üzleti Főiskola, l'École supérieure Dénes-Gábor (Gábor Dénes Főiskola), l'École supérieure Farkas Heller (Heller Farkas Főiskola), l'École de commerce international (IBS Nemzetközi Üzleti Főiskola et l'École monastique de théologie Sapienta (Sapientia Szerzetesi Hittudományi Főiskola). Avec près de 100 000 étudiants venus de Budapest, deHongrie mais également des pays à forte minorité magyare (Roumanie,Slovaquie etSerbie), la ville dispose d'un important quartier étudiant autour deKálvin tér etRáday utca, ainsi qu'entre lesHalles centrales de Budapest etLágymányosi híd.
Budapest compte un grand nombre de salles de cinéma, dont plusieurs établissements indépendants. Parmi les cinémas les plus emblématiques de l'histoire de Budapest figurent le cinéma Puskin, le cinéma national Uránia (Uránia Nemzeti Filmszínház) ou encore le palais du film Corvin (Corvin Budapest Filmpalota). Ce dernier a notamment été un théâtre important de l'Insurrection de Budapest en 1956. Il existe également plusieurs cinémas de plein-air dans Budapest, à l'instar de celui deMargit-sziget ou celui duSzimpla Kert. Enfin, de nombreux grands complexes de cinémas sont apparus dans les quartiers périphériques de la ville, en particulier dans les centres commerciaux ouverts après la fin ducommunisme.
La Hongrie fut si longtemps dirigée par des souverains étrangers que Budapest ne possède pas, à la différence d'autres capitales européennes, de musée fondé grâce à des collections royales, ce qui n'empêche pas la ville de posséder plus de soixante musées et galeries offrant des collections variées, d'envergure nationale et internationale ou plus simplement d'intérêt local.
Quelques musées sont liés aux personnalités liées à Budapest, à l'instar deBéla Bartók,Endre Ady,Franz Liszt ouIgnace Philippe Semmelweis. Parmi les projets concrétisés après lecommunisme, Budapest compte également uneMaison de la terreur (Terror Háza) située dans les anciens locaux de laGestapo et de laStasi et qui retrace les exactions commises par les régimes national-socialiste et communiste, ainsi qu'unMemento Park, qui abrite à quelques kilomètres de la capitale les nombreuses statues à la gloire ducommunisme, déboulonnées après 1989.
Le projet de quartier des musées (Múzeum negyed), lancée en 2014 sur le modèle berlinois de l'Île aux Musées, prévoit le rassemblement d'un nombre important de lieux d'exposition dans leVárosliget, prévoyant entre autres le rapatriement duMusée hongrois de la photographie deKecskemét à Budapest et la reconstruction du musée des transports selon son aspect d'origine.
Budapest abrite laBibliothèque nationale Széchényi au cœur duChâteau de Buda. L'une de ses missions est de collecter lesHungarica, à savoir les ouvrages publiés dans les frontières actuelles de laHongrie (quelle que soit la langue), les ouvrages enhongrois, les ouvrages publiés par des Hongrois et les ouvrages traitant de laHongrie. Elle conserve environ sept millions de pièces, dont deux millions de livres et plus d’un million de documents manuscrits dont 700codexmédiévaux[25]. LaRéserve précieuse possède environ 8 500 exemplaires d’éditions hongroises antérieures à 1711 (dont laChronica Hungarorum, le premier livre imprimé enHongrie, en 1473), près de 1 700incunables, le plus ancien texte connu enhongrois, plusieurs livres provenant de laBibliotheca Corviniana et de très nombreux manuscrits historiques et littéraires. Son autre mission est de centraliser des services pour l'ensemble des bibliothèques hongroises (attribution desISBN etISSN, rédaction de la bibliographie nationale, catalogues collectifs, tenue à jour de la liste des bibliothèques hongroises, etc.).
Le règne desHabsbourg a laissé un héritage important à Budapest du point de vue des cafés, restaurants et salons de thé. Certains restaurants ont notamment connu leur apogée pendant la période communiste, à l'instar duRestaurant Gundel situé à proximité d'Hősök tere ou duMátyás Pince non loin duDanube. D'autres restaurants en cave ou sur les quelques bateaux à quai sur le fleuve sont encore des établissements prisés par les touristes. Les Budapestois fréquentent quant à eux davantage les restaurants de quartier, leskocsma ou les services de restauration rapide. De nombreux établissementsMc Donald's etBurger King se sont implantés dans la capitale après la fin ducommunisme. Plus récemment, les grands axes se sont peuplés de nombreuses enseignes deDöner Kebab et de restauration asiatique.
Parmi les autres héritages de l'influence viennoise, Budapest compte également de nombreux salons de thé et maisons de pâtisserie. La plus réputée d'entre elles reste lamaison Gerbeaud située sur laVörösmarty tér. Fermé pendant des années pour réfection, le café New York (palais New York) symbolise quant à lui le lustre retrouvé du patrimoine duXIXe siècle.
Budapest est connue pour ses fameuxromkocsma (littéralement « bar de ruine ») la plupart du temps aménagés dans d'anciens immeubles désaffectés du centre-ville. Ce sont souvent d'anciens logements dont l'agencement respecte la tradition budapestoise des coursives et d'une cour intérieure. L'exemple le plus connu de ces bars, hauts lieux de la vie nocturne alternative, reste leSzimpla Kert situé dans l'ancienghetto juif.
Le thermalisme était une activité déjà répandue chez la population romaine d'Aquincum (qui signifie littéralement « riche en eaux »). Des ruines des bains construits pendant l'Antiquité tardive sont encore visibles àÓbuda. Entre 1541 et 1686, lesOttomans développent les bains à vocation médicinale, dont certaines sont encore en activité aujourd'hui. La réputation thermale de Budapest s'installe après 1920, date à laquelle un état des lieux du potentiel économique de l'eau thermale est dressé. Dès 1934, Budapest devient officiellement uneville thermale.
La fréquentation des bains passe pour partie intégrante du mode de vie budapestois. Si de nombreuses personnes âgées fréquentent encore des établissements de quartier, la forte augmentation des grilles tarifaires pour le grand public restreint le thermalisme de la capitale à ses vocations touristiques et médicinales (on y soigne lesrhumatismes et l'arthrite). Certains établissements organisent des soirées demusique électronique ou decinetrip dans leurs bassins, attirant ainsi une clientèle plus jeune.
Il existe différentes catégories de bains à Budapest. La première est celle des bains turcs, dont lesthermes Király (1565) et lesthermes Rudas sont les plus emblématiques. Ils sont structurés autour d'une piscine octogonale coiffée d'une coupole dont les minces trous laissent pénétrer de fins faisceaux de lumière. La deuxième catégorie de bains date de lamonarchie austro-hongroise. Ainsi, lesthermes Gellért, de styleArt nouveau attenants à l'hôtel du même nom, sont achevés en 1918. Lesthermes Szent Lukács, d'origine turque, restructurés à la fin duXIXe siècle, sont considérés depuis 1950 comme un lieu de rencontres du milieu intellectuel et des artistes budapestois. Enfin, lesthermes Széchenyi sont l'un des plus grands complexes de baignade d'Europe et le seul établissement thermal dePest. L'intérieur des bains médicinaux date de 1913 et les piscines en plein air de1927. Les services qui y sont proposés rappellent à la fois la tradition des bassins romains, des baignoires grecs et le sauna caractéristique d'Europe du Nord. Les trois piscines extérieures sont ouvertes toute l'année, y compris l'hiver. À l'intérieur se trouve un vaste complexe de bassins et de salles destinés à des traitements médicaux. Enfin, la dernière catégorie renvoie aux bassins thermaux disponibles dans les quelques grands bains de la ville, à l'instar dubain thermal Palatinus surMargit-sziget ou dubain thermal Dagály au Nord dePest.
Il existe de moins en moins de marchés de plein air à Budapest, du moins dans le centre-ville. Les marchés de Lehel tér (Újlipótváros) et de Teleki tér (Józsefváros) ont laissé place respectivement dans les années 1990 et en 2014 à deux halles couvertes de style contemporain : lesHalles Lehel à l'architecture fantaisiste et les Halles Teleki. Le marché paysan de Hunyadi tér, situé juste à l'entrée des Halles du même nom, fait ainsi de plus en plus figure d'exception dans la capitale hongroise. La pénétration du discours écologiste dans la société hongroise, surtout auprès des classes moyennes diplômées du centre-ville, a suscité un véritable engouement pour les produits de qualité et les circuits courts. En témoigne la création d'un marché paysan dans les murs duSzimpla Kert tous les dimanches matin.
Il existe au moins troismarchés aux puces (bolhapiac en hongrois) très réputés à Budapest.
Lemarché aux puces Ecseri, le plus important d'Europe centrale, situé dans la périphérie sud de la capitale est réputé pour les objets qui y sont vendus : des reliques duTroisième Reich aux objets de propagande soviétiques, en passant par des bibelots domestiques ou des objets traditionnels hongrois.
Lemarché de Józsefváros est devenu au fil des années le territoire des marchands chinois, vietnamiens et turcs de Budapest. On y trouve de nombreux objets de faible qualité importés d'Asie (vêtements, chaussures, accessoires, ustensiles, jouets et autres gadgets médiocres).
Budapest accueille une série d’évènements culturels tout au long de l'année. Au printemps est organisé leFestival du printemps de Budapest (Budapesti Tavaszi Fesztivál), dont la programmation est multi-site et pluridisciplinaire (danse, théâtre, opéra, concerts, expositions, etc.). L'été, Budapest accueille sur l'Île d'Óbuda l'un des plus grands festivals de musique d'Europe : leSziget Festival (Sziget Fesztivál) suivi duBudapest Parádé organisé sur le modèle de laLove Parade berlinoise, ainsi que leMetalfest en août. À l'automne, leFestival d'automne de Budapest (Budapesti Őszi Fesztivál) concentre sa programmation sur de la musique jazz et sur des expressions expérimentales (cinéma, danse, expositions, etc.). Il existe également des programmations régulières qui s'étendent tout au long de l'année, à l'instar de BalkanBeats auGödör Klub et des événements culturels organisés par l'Institut français de Budapest.
Capitale de laHongrie, Budapest est également le lieu privilégié des festivités nationales. La célébration du est l'occasion de multiples cérémonies publiques dans la ville pour fêter laRévolution hongroise de 1848 (Nemzeti ünnep). Le 20 août est commémorée la fondation de l'État hongrois sous l'égide d'ÉtienneIer de Hongrie (Szent István ünnepe). À cette occasion, un marché médiéval est traditionnellement tenu auChâteau de Buda et un feu d'artifice est tiré duGellért-hegy ou au milieu duDanube.
Lesystème de santé hongrois est universel, financé par des impôts divers, par les contributions à l'assurance de la santé sociale et de manière plus marginale par des excédents (provenant de paiements directs pour la santé et soins de santé par exemple)[26]. Les hôpitaux publics (korház) sont gratuits. Ils sont la propriété descollectivités comitales et donc, dans le cas de Budapest, de la collectivité métropolitaine (fővárosi önkormányzat).
Les hôpitaux publics de Budapest sont les suivants : l'hôpital métropolitain Bajcsy-Zsilinszky (Fővárosi Bajcsy-Zsilinszky Kórház), l'hôpital métropolitain Saint-Étienne et Saint-Ladislas (Fővárosi Egyesített Szent István és Szent László Kórház-Rendelőintézet), l'hôpital métropolitain de Pest-Sud Ferenc Jahn (Fővárosi Jahn Ferenc Dél-pesti Kórház), l'hôpital métropolitain Sándor Károlyi (Fővárosi Károlyi Sándor Kórház és Rendelőintézet), l'hôpital de la collectivité métropolitaine Gyula Nyírő (Fővárosi Önkormányzat Nyírő Gyula Kórház), l'hôpital métropolitain et centre d'urgence de Péterfy Sándor Utca (Fővárosi Péterfy Sándor Utcai Kórház-Rendelőintézet és Baleseti Központ), l'hôpital métropolitain Saint-Emeric (Fővárosi Szent Imre Kórház), l'hôpital métropolitain Saint-Jean et l'hôpital associée de Buda-Nord (Fővárosi Szent János Kórház és Észak-budai Egyesített Kórház), l'hôpital métropolitain d'Uzsoki utca (Fővárosi Uzsoki utcai Kórház) et l'hôpital métropolitain de réadaptation professionnelle de Visegrád (Fővárosi Visegrádi Rehabilitációs Szakkórház).
Il existe également d'autres dispensaires (rendelőintézet) ainsi que des cliniques privées (klinika). L'Université Semmelweis est la grande université de médecine de Budapest.
La direction métropolitaine des pompiers (Fővárosi Tűzoltóparancsnokság) gère l'ensemble des forces d'intervention sur le secteur de Budapest. Son responsable est Ferenc Varga.
Lapolice hongroise (A Magyar Köztársaság Rendőrsége) est structurée nationalement en capitaineriescomitales. À Budapest, elle suit également un fonctionnement par arrondissement. La préfecture de police de Budapest est le siège administratif de la police hongroise dans la capitale. L'immeuble en verre d'allure moderne de la police budapestoise est situé dans le13e arrondissement, à quelques dizaines de mètres duÁrpád híd. Initié en1991 par le ministre de l'intérieur de l'époque :Péter Boross, il est alors perçu comme une vitrine du changement politique enHongrie. Son toit accueille un héliport.
Il existe par ailleurs des directions de la police hongroise, dont les sièges sont à Budapest et qui ne suivent par la même organisation territoriale décentralisée, dont laPolice d'intervention (Készenléti Rendőrség, proche des fonctions demaintien de l'ordre attribuées en France auxCRS).
Les denses réseaux de transport intra-urbains sont l'héritage de l'expansion industrialo-capitaliste de Budapest à la fin duXIXe siècle et de la politique de transport public de l'ère communiste. Gérés par la société publique de transport de Budapest (Budapesti Közlekedési Zrt., BKV Zrt.), ils bénéficient depuis le début des années 2000 d'importants investissements européens. Ils sont principalement structurés par un réseau demétro étoilé, composé de quatre lignes et par un réseau detramway maillé, composé d'une trentaine de lignes. Les dessertes plus fines sont assurées par un important parc d'autobus (plus de 200 lignes) et d'une quinzaine de lignes detrolleybus. Les liaisons vers la périphérie et les localités du comitat de Pest se font par le biais de quatre lignes detrains suburbains (HÉV), dans un état assez vétuste, et de plusieurs lignes de cars gérés par Volánbusz.Le réseau de transport s'appuie également sur quelques équipements singuliers : trois lignes denavette fluviale qui permettent une liaison Nord-Sud sur leDanube et un train à crémaillère (Fogaskerekű) absorbé dans le réseau de tramway et qui permet la desserte des zones résidentielles de la ville-haute. Le télésiège deJános-hegy (Libegő) et le funiculaire de Budavár (Budavári Sikló) sont gérés par la BKV Zrt. mais ont une vocation essentiellement touristique.
Comme les transports en commun nationaux[27], les transports en commun inter-urbains sont gratuits pour plusieurs catégories de personnes parmi lesquelles les enfants jusqu'à la fin de l'année où ils ont 14 ans (avec carte d'étudiant hongroise), les personnes de plus de 65 ans (avec justificatif), et les personnes malentendantes ou aveugles (avec carte de l'association nationale)[28].
Entrée de la stationBajcsy-Zsilinszky út de la ligne 1 du métro sur l'avenue Andrássy
Ouverte en 1896, la ligne 1 dumétro est la première d'Europe continentale et la deuxième en Europe après lemétro londonien. Elle demeure la seule de la ville jusqu'à l'inauguration de la deuxième ligne en 1970.
Quatre lignes de métro sont actuellement en fonctionnement. À chaque ligne est associée une couleur :
la ligne a été restaurée à l'original offrant un trajet historique au cœur de la ville ;
la ligne traverse Budapest d'est en ouest et permet de relier les deux importants nœuds multimodauxDeák Ferenc tér etSzéll Kálmán tér ;
la ligne renforce depuis 2014 la jonction est-ouest et privilégie la liaison des campus universitaires de Pest et Buda, ainsi que la desserte de nouvelles zones en plein développement, notamment le secteur tertiaire de Kelenföld.
Le réseau du métro s'étend sur 38 km et compte 52 stations, dont 3 se trouvent en surface. La stationDeák Ferenc tér représente l'unique pôle d'échange entre les trois lignes, en plein centre de Pest. Le métro circule tous les jours de la semaine, de4 h 30 du matin à23 h 10. Les stations du métro budapestois reflètent les différentes périodes architecturales de la ville : celles de la première ligne ont une ambiance rappelant l'ère de la monarchie austro-hongroise, celles des lignes 2 et 3 ont été construites dans un style soviétique ressemblant à celui du métro de Prague ; enfin, celles de la quatrième ligne ont fait l'objet d'une conception résolument contemporaine, distinguée par un prix international d'architecture.
Letramway de Budapest s'étend en un réseau de 32 lignes structurant l'essentiel de l'offre de transports en commun de la capitale. Les lignes4 et6 constituent la colonne dorsale du réseau car elles parcourent de bout en bout leNagykörút sur Buda et Pest (Szent István-, Teréz-, Erzsébet-, József- et Ferenckörút). À partir de la stationSzéll Kálmán tér, ces lignes traversent une première fois le Danube à hauteur dupont Marguerite, parcourent les quartiers de Pest puis retraversent le fleuve par lepont Petőfi. Ces lignes sont les plus utilisées car elles desservent les principaux points d'intérêt touristiques et économiques comme la vieille ville de Buda ou le centre-ville de Pest. Elles assurent par ailleurs la desserte de plusieurs pôles multimodaux qui permettent la connexion à toutes les lignes demétro, à deux lignes detrain suburbain, ainsi qu'aux principales lignes d'autobus et detrolleybus.
Le réseau de tramway s'est développé sur les deux rives du Danube mais le maillage n'est complet que du côté de Pest. Côté Buda, leBKK Zrt., a lancé en 2009 une réflexion pour joindre l'ensemble des lignes de la rive occidentale. Les travaux entamés en 2014 vont notamment aboutir à la création d'une ligne Nord-Sud qui relieraitÓbuda àÚjbuda. D'autres projets concernant la métropole budapestoise prévoient le renforcement du tramway comme mode de déplacement prioritaire. La reconstruction du tramway sur les axesVáci út/Bajcsy-Zsilinszky út etRákóczi út est ainsi régulièrement évoquée. Enfin, la vétusté de certaines lignes a conduit les pouvoirs publics à rénover entièrement certaines infrastructures (arrêts, rails, ouvrages d'art) et à procéder au renouvellement de certaines rames, notamment sur les lignes 1 et 3.
les lignes et effectuant des liaisons vers l'île de Csepel au sud ;
les lignes et desservant l'est de la capitale versGödöllő.
Il n'existe pas de jonction entre les différentes lignes, uniquement des correspondances avec certaines lignes de tramway ou de métro. Un projet de liaison entre les trois lignes nord-sud par une5e ligne de métro(en) est à l'étude.
Le réseau d'autobus de Budapest permet une desserte fine des quartiers en complément des réseaux ferrés. Il est organisé d'une part en un réseau de plus de 500 lignes gérées par laBKV Zrt., dont le maillage concerne essentiellement la ville-centre et l'agglomération et un autre réseau géré par la sociétéVolánbusz qui assure des liaisons régulières avec les municipalités du comitat de Pest.
Lestrolleybus de Budapest ont remplacé de nombreuses petites lignes de tramway. Ils irriguent le centre-ville de Budapest par les axes secondaires, uniquement du côté dePest. Le nœud du réseau se situe aux abords de laGare de Budapest-Keleti.
Budapest comporte des moyens de transports en commun adaptés au relief accidenté deBuda. Pour relier les rives duDanube auChâteau de Buda, un funiculaire (Budavári Sikló) effectue des liaisons très régulières à la manière d'un ascenseur à balancier le long d'une pente d'une centaine de mètres extrêmement abrupte. Inauguré en 1870, le funiculaire à vapeur servait de transport public aux employés de l'administration qui travaillaient au Château. Rénové en 1986, il fonctionne aujourd'hui à l'électricité.
Afin d'accéder auxcollines de Buda, un train à crémaillère (Fogaskerekű-60) géré par laBKV Zrt. fait la liaison entre les abords de la station :Széll Kálmán tér et deSzéchenyi-hegy, d'où part leGyermekvasút. Ligne7 de laMagyar Államvasutak. Il a la particularité d'être entièrement géré par des enfants, sauf les conducteurs de train (autrefois par les pionniers, mouvement de jeunessecommuniste, d'où son ancien nom « Train des pionniers » :Úttörővasút). La gare deJános-hegy permet enfin de prendre le téléphérique de Budapest, leLibegő.
Pour traverser leDanube ou effectuer des trajets Nord-Sud, laBKV Zrt met également à disposition des usagers unenavette fluviale faisant des liaisons régulières entre plusieurs embarcadères de la capitale. Des vedettes-taxi rapides fonctionnent également sur le Danube.
La ville propose enfin des modes de déplacement individuels alternatifs à la voiture, en développant notamment les pistes cyclables. Depuis 2014, des stations de véloBuBi ont été installées dans toute la ville. Ce système s'inspire duVélib' parisien ; il est le fruit d'un partenariat entre la municipalité de Budapest et la société pétrolièreMOL.
Exploitées par la société hongroise des chemins de fer (Magyar Államvasutak), ces quatre gares offrent des liaisons nationales et internationales. Les lignes intérieures sont divisées en deux services : les lignes normales et les lignesInterCity (plus rapides). La ligne circulaire1A dessert toutes les gares de la capitale.
Budapest était l'un des principaux arrêts de l'Orient-Express jusqu'en2001, lorsque la ligne fut limitée à la liaisonParis-Vienne.
Enfin, laM0 remplit la fonction de périphérique partiel de Budapest.
Les liaisons régulières en autobus à l'intérieur du pays sont assurées par la société nationaleVolánbusz. Celle-ci gère également les liaisons entre Budapest et sa lointaine agglomération par unréseau complémentaire à celui duBKV Zrt., ainsi que les liaisons internationales en partenariat avecEurolines.
Leport franc de Budapest est le grand port commercial deHongrie. Il se situe en aval dans la zone industrielle de l'Île de Csepel dans le21e arrondissement de Budapest. En2007, le port a traité un total de 273 800 tonnes de marchandises, dont 196 800 tonnes de fret à l'arrivée et presque 77 000 tonnes de fret au départ. Situé à la jonction des voies navigables d'Europe centrale, le port de Budapest fournit des services tournés vers le commerce international et la logistique. Son terminal à conteneurs est le plus important du pays. Il est directement connecté àVienne,Bratislava,Belgrade et lamer Noire par leDanube. Grâce aux différents canaux du fleuve, leDanube est une voie de transport marchand qui permet de relier lamer du Nord et le port deRotterdam à lamer Noire.
Situé à proximité du centre-ville, le port dispose d'une grande zone de développement permettant d'autres activités en dehors des fonctions logistique portuaires. Il s'étend sur108 hectares et dispose de trois bassins : deux bassins sont connectés auDanube par une rade commune. Le bassin situé à l'entrée Sud du port est destiné au pétrole et aux matières liées au pétrole. Un troisième bassin bénéficie d'une entrée séparée[29].
Il dessert toutes les capitales et grandes villes européennes. Quelques liaisons concernent l'Est du bassin méditerranéen, notammentIsraël et l'Égypte.
La ville-centre de Budapest héberge les sièges sociaux des principales entreprises deHongrie ainsi que ceux des filiales hongroises des grandes multinationales, à savoirMagyar Telekom,General Electric,Vodafone,Telenor,Erste Bank,CIB Bank,K&H Bank,UniCredit,Budapest Bank,Generali,ING,Aegon,Allianz,Volvo,Saab,Ford, etc.MOL (société pétrolière hongroise) et l'OTP (caisse d'épargne deHongrie) ont également leur siège à Budapest. Budapest est le centre de services, conseils financiers, opérations financières, commerciales et de services immobiliers. Le commerce et les services logistiques y sont bien développés.
Les citoyens de Budapest élisent au cours d'une même élection lebourgmestre principal, les membres du conseil métropolitain, les bourgmestres de leur arrondissement ainsi que le conseil d'arrondissement. Le bourgmestre de Budapest, ainsi que les bourgmestres d'arrondissement sont élus au scrutin majoritaire simple, les arrondissements de plus de 10 000 habitants disposent d'un conseil élu au scrutin mixte ; enfin, le conseil métropolitain bénéficie d'un scrutin à la proportionnelle intégrale avec un seuil de 5 % des suffrages exprimés.
Budapest est considérée comme une ville électoralement progressiste, marquée par une tradition degauche et de centre-gauche. La ville est pendant longtemps un bastion national de l'Alliance des démocrates libres (SzDSz) alliée auParti socialiste hongrois (MSzP). La ville a basculé à droite lors des dernières élections municipales de 2010. Le nouveau bourgmestre conservateur-nationalisteIstván Tarlós a ainsi bénéficié de la fronde électorale qui a touché la gauche au pouvoir enHongrie depuis2002 et d'un contexte marqué par des affaires de corruption touchant la municipalité de Budapest. À la tête d'une coalitionFidesz-Union civique hongroise-Parti populaire démocrate-chrétien (Fidesz, KDNP), il met ainsi un terme à vingt ans de mandat deGábor Demszky. István Tarlós est réélu en 2014 tandis que la gauche parvient à reprendre sur la droite quelques municipalités d'arrondissement.
Laminorité ukrainienne de Hongrie ainsi que laminorité slovène n'ont pas de collectivité des minorités à l'échelle métropolitaine mais en disposent respectivement de sept et d'une à l'échelon des arrondissements.
À l'origine, lors de la réunification des trois villes en 1873, Budapest était constituée de 10 arrondissements. Le, alors que Budapest s'agrandit en absorbant les agglomérations voisines, 12 nouveaux arrondissements sont créés, portant leur nombre à 22 ; les arrondissements existants voient leur ordre et leur taille modifiés. En1994, le20e arrondissement est scindé en deux parties, donnant naissance au23e et dernier arrondissement.
leMargit-sziget s'étend sur leDanube entre leÁrpád híd et leMargit híd ; cette île accueille des terrains de sport, lapiscine Palatinus et un hôtel de haut standing. Elle est considérée comme un poumon vert du fait de sa position centrale dans la ville ;
leGellért-hegy se situe en face duErzsébet híd, du côté deBuda. Il s'agit d'une colline sur laquelle est aménagé un immense parcours boisé menant à la citadelle ;
Située en marge du centre-ville, l'Óbudai-sziget accueillait jadis les chantiers navals de Budapest. Depuis1993, le parc héberge chaque été leSziget Festival. Enfin, leNépliget (« bois populaire »), également excentré, n'en reste pas moins un espace de détente et de divertissement pour de nombreuses familles budapestoises.
Ces collines sont des lieux de détente et de promenade pour la population budapestoise. Lazone naturelle protégée de Buda (Budai Tájvédelmi Körzet) permet de préserver en partie ces espaces de l'étalement urbain de la capitale. Lesentier bleu de Hongrie traverse les collines entreMáriaremete etÜröm.
Du nord au sud, le Danube est franchi par sept ponts :
Lepont Árpád, construit en 1950 et élargi en 1984, relie les3e13e arrondissements.
Lepont Marguerite, achevé en 1876, est le deuxième construit sur le fleuve. Cet édifice en métal est un axe important de la ville. Il s'appuie en son milieu sur la pointe sud de l'île Margit-sziget à laquelle il donne un accès.
Lepont des Chaînes est le plus célèbre pont de la capitale. Il est appelé enhongroisSzéchenyi Lánchíd du nom d'István Széchenyi, à l'initiative de sa construction. Construit de 1842 à 1849, il est le premier pont permanent reliant Buda à Pest.
En raison de son organisation politico-administrative, les grands projets urbains sont la plupart du temps de l'initiative des municipalités d'arrondissement, qui ont d'importantes prérogatives en matière d'aménagement de l'espace. Bien que la collectivité métropolitaine se dote régulièrement de documents stratégiques de développement, ceux-ci ne sont ainsi que de portée limitée. À l'échelle de la capitale, seule la société de gestion et de développement du réseau de transports (BKK) dispose de prérogatives importantes en matière d'urbanisme. Quelles que soient les échelles des initiatives et des mises en œuvre des opérations d'aménagement, celles-ci font très souvent l'objet de co-financements importants par l'État hongrois et surtout l'Union européenne.
La municipalité métropolitaine de Budapest dispose d'un document d'orientation stratégique (Hosszú távú városfejlesztési koncepció, « Conception à long terme du développement urbain »). Il s'agit d'un texte non contraignant, qui définit néanmoins un horizon de développement de la ville sur quinze ans. Le dernier document de la sorte a été adopté en avril 2013, dix ans seulement après le précédent. Il a existé également entre2005 et2013 un document intermédiaire (le Programme Podmaniczky) dont l'objectif était de préciser ces orientations générales sur une période plus courte, en lien notamment avec l'agenda de financement de l'Union européenne[35]. Ce programme prévoyait 130 projets urbains répartis dans toute la ville, parmi lesquels figurent la construction de la ligne dumétro de Budapest, la rénovation des routes, l'assainissement des eaux usées deCsepel, le développement commercial et la construction d'immeubles de bureaux.
Le document de « Conception à long terme du développement urbain » actuellement en œuvre esquisse des orientations générales sur des thèmes très variées, touchant à la fois l'urbanisme, mais aussi le fonctionnement institutionnel, ou encore les secteurs de la santé, de l'éducation ou de la culture. Parmi les grands axes structurants de ce document figurent l'objectif de renforcer la coopération entre les arrondissements, améliorer la cohésion des programmes d'aménagement urbain, renforcer les services de proximité, encourager le tissu associatif ou encore préserver l'environnement. Au-delà, il s'agit aussi et surtout de renforcer le rôle économique de Budapest en Europe centrale, en améliorant substantiellement son attractivité, notamment en matière d'innovation et de recherche scientifique. Sur le plan du développement urbain, l'enjeu est de favoriser la ville compacte et de valoriser le lien qui unit la ville avec le Danube. À l'image notamment du développement amorcé vers le sud autour du pôle culturel formé dans le prolongement du site universitaire deCorvinus (Bálna,musée Ludwig d'art contemporain,nouveau théâtre national).
Ces dernières années, les pouvoirs publics, largement soutenus par les fonds européens, se sont particulièrement concentrés sur la rénovation des grands équipements et infrastructures, tels lesSzabadság híd etMargit híd, la réfection des places de prestige (Szabadság tér,Kossuth Lajos tér) ou encore la valorisation du patrimoine touristique. À ce titre, une des réalisations les plus spectaculaires des prochaines années sera la reconstruction duChâteau de Buda et tout le quartier deVár, ou encore la création d'un quartier des musées aux abords duVárosliget.
Projets de rénovation et de transformation des quartiers
Les opérations de rénovation et de transformation des quartiers restent avant tout du ressort direct des municipalités d'arrondissement. Parmi les opérations les plus importantes de ces dernières années, l'on peut citer la rénovation du centre-ville de Budapest, plus particulièrement autour deDeák Ferenc tér etVáci utca, avec la création d'un nouvel axe piétonnier, la transformation résidentielle du9e arrondissement ou encore les programmes « Budapest capitale de l'Europe » (Palotanegyed), Magdolna et Corvin-Szigony dans le8e arrondissement.
Ces opérations font souvent l'objet de montages économiques complexes, associant des acteurs économiques divers, notamment des entreprises privées. À ce titre, la création de multiples équipements commerciaux de grande importance dans le centre-ville (mais aussi en proche périphérie), a marqué de façon très forte le paysage urbain (WestEnd City Center,Corvin), rasant parfois des îlots entiers d'anciens immeubles d'habitat.
Depuis 2014, le projet Mór Balázs (Balázs Mór terv, BMT) prévoit à l'horizon 2030 une réduction de la part modale automobile de 35 % à 20 % au profit des transports en commun (de 45 à 50 %), des déplacements piétons (de 18 à 20 %) et surtout de l'usage du vélo (de 2 à 10 %). Cette stratégie élaborée par la municipalité métropolitaine et BKK Zrt., repose en grande partie sur le maillage complet des transports ferrés sur Pest et Buda, l'extension et la création de nouvelles lignes de tramway, l'extension de toutes les lignes de métro, et la création de nouvelles stations du train suburbain dans le centre-ville. Les objectifs concernant les moyens de transport alternatifs à la voiture prévoient l'amélioration des continuités piétonnes (incluant le développement de l'accessibilité aux personnes à mobilité réduite) et le développement des voies cyclables.
Si les quotidiens nationaux commeNépszabadság ouMagyar Nemzet sont populaires, ils souffrent de la concurrence du quotidien gratuitMetropol uniquement distribué dans la capitale. Certains journaux locaux sont vendus à l'échelle de la ville, à l'instar deBudapest ou deBudai Polgár tandis que d'autres traitent essentiellement l'actualité des arrondissements. Certains magazines culturels nationaux commeMagyar Narancs ouEst (ancienPestiEst) sont surtout axés sur l'actualité budapestoise.
Lesfrancophones disposent également duJournal francophone de Budapest, principalement destiné auxexpatriés.
La capitale hongroise abrite notamment le stade d'envergure internationaleFerenc-Puskás ainsi que les stadesFlórián Albert, Bozsik, Rudolf Illovszky ou deSzőnyi út.
Parmi les installations sportives budapestoises figurent également leKincsem Park,hippodrome de la capitale et occasionnellement scène de concert ou encore levélodrome Millenáris.
Il ne subsiste que très peu d'églises duMoyen Âge et de laRenaissance à Budapest car elles furent converties en mosquée durant l'occupation ottomane et ne résistèrent pas aux attaques des armées chrétiennes. Construits à partir de la fin duXVIIe siècle, les sanctuaires qui les remplacèrent sont principalement de stylesbaroque etnéo-classique. L'autre période phare pour la construction des sanctuaires actuels est la deuxième moitié duXIXe siècle avec l'édification en particulier de labasilique Saint-Étienne et de lagrande synagogue.
Églises catholiques romaines et catholiques de rites orientaux
Budapest compte également letemple évangélique de Deák tér, achevé en 1808, et l'églisecalviniste, construite entre 1893 et 1896, surmontée d'une flèchenéogothique et située en bordure de la rive occidentale du Danube.
Alors que la communauté juive représentait près de 23 % de la population budapestoise en 1910[37], elle est désormais réduite à un peu moins de 10 000 personnes. Malgré cela, il s'agit proportionnellement de la communauté la plus importante d'Europe[réf. nécessaire]. Le patrimoine juif est particulièrement visible dans le quartier d'Erzsébetváros dans le7e arrondissement.
Il existe plusieurs lieux de culte musulmans à Budapest, correspondant à la diversité des communautés étrangères pratiquantes. Les mosquéesDar-Alsalam, à Buda, etAl-Huda (anciennement El-Tawba), à Pest, sont gérées par l'Organisation des musulmans de Hongrie (Magyarországi Muszlimok Egyháza). Il existe par ailleurs de nombreuses salles de prière, notamment à l'intérieur dumarché de Józsefváros, en raison de la présence de commerçants turcs dès le début des années 1990 et de l'arrivée de réfugiéssyriens etafghans dans les années 2000.
Certains films ont été tournés à Budapest sans pour autant que la ville soit le lieu de l'action ; ainsi, de nombreuses scènes deSpy Game, jeu d'espions ont été tournées à Budapest alors que l'action se déroule àBerlin-Est.
Béla Bartók (1881-1945), compositeur. La municipalité de Budapest a ouvert en2006 un musée consacré au compositeur dans son ancienne demeure située sur les collines deBuda.
Zoltán Kodály (1882–1967), célèbre compositeur hongrois, notamment pour son approche pédagogique. Décédé à Budapest.
Mária Basilides (1886-1946), cantatrice hongroise, morte à Budapest.
Le journaliste françaisJean-Pierre Pedrazzini, grand reporter àParis Match, est mort des suites de ses blessures sur les barricades de Budapest lors de la prise du siège duPC en1956. Une plaque lui rend hommage Place de la République (Köztársaság tér) à Budapest.
Imre Nagy homme politique hongrois exécuté par pendaison à la prison de Budapest en 1958.
Éva Izsák et Ferenc Probáld (trad. de Vincent Bertrand et Simon Edelblutte), « Le développement de l’agglomération de Budapest : l’exemple de Budaörs », dansRevue Géographique de l'Est, [En ligne], vol. 43 / 1-2 | 2003, mis en ligne le 08 décembre 2010, consulté le 21 novembre 2011. URL :http://rge.revues.org/2504
↑Fred L. Casmir,Communication in Eastern Europe : The Role of History, Culture, and media in contemporary conflicts, Lawrence Erlbaum Associates,, 122 p.(ISBN0-8058-1625-9,lire en ligne), « Hungarian culture in communication »
↑« Hongrie : l'écologiste Gergely Karacsony remporte Budapest, défaite pour Viktor Orban »,LCI, :« Les ultraconservateurs perdent la mairie de Budapest. Le parti au pouvoir en Hongrie a perdu les élections municipales, essuyant ainsi son premier revers électoral en près de dix ans. C'est l'élu de centre-gauche Gergely Karacsony, candidat commun de plusieurs formations d'opposition, qui l'a emporté face au maire sortant et candidat du pouvoir Istvan Tarlós »
↑M.-L. W., « Hongrie : le parti d'Orban battu aux municipales à Budapest »,Le Parisien, :« Selon ces résultats portant sur le dépouillement de 68 % des bulletins, l'opposant Gergely Karacsony l'emporte avec 50,1 % des voix sur le maire sortant et candidat du Fidesz, Istvan Tarlos (44,8 %), qui à 71 ans dirigeait la capitale hongroise depuis 2010. »
↑Tosics Ivánet al. 2005. Podmaniczky Program – Budapest Középtávú Városfejlesztési Programja, Összefoglaló (Podmaniczky Programme – Medium-term Development Programme of Budapest, Summary). Budapest: Studio Metropolitana