Issu d'une famille aisée de la bourgeoisie deNaples, Carlo Pedersoli naît dans le quartier napolitain de Santa Lucia[1]. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il survit au bombardement de la maison familiale[2].
En 1940, sa famille émigre versRome, où Carlo devient un excellent nageur et un brillant étudiant[1]. En 1947, il suit son père, industriel ruiné par la guerre, enAmérique du Sud où ce dernier tente de refaire sa vie, d'abord auBrésil àRio de Janeiro, puis enArgentine. Carlo Pedersoli abandonne ses études et exerce divers petits métiers : bibliothécaire, ouvrier[1]. Il revient enItalie à l'âge de20 ans, et reprend ses études de droit[3] et des cours de natation[1].
Il ne tarde pas à se faire remarquer du fait de ses qualités athlétiques. À tel point qu'il débute dans les mythiques studios romains deCinecittà, dans despéplums (telQuo Vadis, 1951)[1].
N’ayant pas pratiqué la natation enAmérique du Sud, Carlo Pedersoli revient dans les bassins à son retour dans son pays natal et réussit de bons temps. Ainsi, malgré le manque d'entraînement, il devient le premier Italien à descendre sous la minute au 100 mètresnage libre[1]. Le, il réalise59 s 5. Il décide ainsi de persévérer dans la natation, même s'il le reconnaît lui-même, il ne s'investit jamais pleinement dans la pratique de son sport. Il réussit, néanmoins, à abaisser le record d'Italie à58 s 2.
Il obtient sept titres nationaux[1] et la médaille d'argent du 100 mètres nage libre desJeux méditerranéens de 1951, derrièreAlex Jany. Il pratique également lewater-polo à un haut niveau puisque, avec sa sélection nationale, il remporte la médaille d'or auxJeux méditerranéens de 1955[3] et le championnat d'Italie 1956 avec la section nautique de laLazio[4].
Cependant, il atteint ses limites auxJeux olympiques, car en1952, comme en1956, il ne dépasse pas les demi-finales du 100 mètres. En 1956, il est invité à l'université Yale, qui s’intéresse à ses performances. En 1957, lassé de la vie de sportif amateur, il repart en Amérique du Sud[3],[1]. AuVenezuela, il dirige, notamment, une équipe de construction de laPanaméricaine[4].
Carlo Pedersoli débute au cinéma en 1949, sous son vrai nom. Plus tard, en 1960, il épouse Maria Amato, la fille d'un producteur de cinéma[1], avec laquelle il a trois enfants, Giuseppe, Cristiana et Diamante. Aimant relever des défis, il devient tour à tour chanteur[5] ou inventeur, déposant plusieurs brevets[6].
Selon le producteur Matthias Wendlandt, siTerence Hill respectait les dialogues, Bud Spencer était plutôt là pour s'amuser. Les films dans lesquels il a joué montrent une certaine continuité avec son passé de sportif de haut niveau, refusant de se faire doubler par des cascadeurs jusqu'au début desannées 1990. Avec Terence Hill, ils tournent dix-sept films, sur une période de vingt-sept ans. Malgré une qualité relative, la plupart obtiennent un succès international[3].
DansOn l'appelle Trinita (1970), le duo obtient un succès public certain qui ne se démentira pas, Bud Spencer jouant« le géant au cœur d'or, le cow-boy aventurier défenseur de la veuve et de l'orphelin, qui frappe dur mais toujours avec le sourire »[1].
Malgré sa grande popularité, il a regretté de ne pas être suffisamment considéré par le monde du cinéma, qui voyait avant tout en lui un acteur desérie B[7] :« en Italie, Terence Hill et moi n’existons tout simplement pas [...] malgré la grande popularité que nous avons également aujourd’hui auprès des enfants et des plus jeunes. Nous n’avons jamais reçu un seul prix, ni n’avons été invités aux festivals »[7].
Aux élections régionales de2005, Carlo Pedersoli est candidat dans leLatium sur la liste deForza Italia[1], où il échoue à se faire élire[6]. Son entrée en politique était motivée par sa volonté de répondre aux appels duPremier ministre d'alors,Silvio Berlusconi[1].
Il déclara également qu'il avait tout fait dans sa vie à l'exception de danseur de ballet, jockey, et homme politique, et que les deux premiers étaient tout simplement impossibles[6].
En 2013, il soutient la candidature de sa fille Cristiana aux élections municipales deRome en tant que représentante du parti « Le Peuple de la liberté », qui par la suite est renommé Forza Italia[5].
Dans ses dernières années, éloigné du cinéma, Carlo Pedersoli ne dédaigne pas les invitations de lafédération italienne de natation qui le comblent d'aise. Il a ainsi reçu en 2007 ses diplômes d'entraîneur en natation et water-polo à titre honorifique, lui, le dilettante[5]. Il a également été invité à remettre des médailles lors desMondiaux de Rome en2009.
À la fin de sa vie, il se consacrait à la rédaction de ses Mémoires, faisant de rares apparitions publiques[1], arrivant au troisième tome destiné au public allemand. Les deux premiers livres se sont vendus à plus de deux cent mille exemplaires[3].
Carlo Pedersoli était un pilote accompli, ayant obtenu des brevets de pilote d'avion mais aussi d'hélicoptère[8] ; il a par ailleurs fondé une entreprise de transport aérien, « Mistral Air », en 1984[6], dont il se sépare par la suite, mais qui est toujours en activité comme filiale de la Poste italienne[5].
Il mesurait 1,94 m[9] pour un poids de 125 kg[9] et parlait le français parfaitement[10].
Dans un entretien donné au quotidienIl Messaggero le, il expliquait ainsi sa vision de la mort :« Non, elle ne me fait pas peur. En tant que catholique, elle est même source de curiosité. La curiosité d'épier ce qu'il y a au-delà, comme l'enfant qui démonte un jouet pour voir comment il fonctionne »[11].
Il meurt le à l'âge de 86 ans dans un hôpital deRome[12],[1] entouré de sa famille :« Papa s’est envolé en paix à 18 h 15. Il n’a pas souffert, il nous avait tous autour de lui et sa dernière parole a été “Merci” », a indiqué son fils, Giuseppe Pedersoli[7]. Ses funérailles ont lieu le à labasilique Santa Maria in Montesanto de Rome. Son vieil amiTerence Hill lui a rendu un dernier hommage durant la messe. Il est inhumé aucimetière communal monumental de Campo Verano désigné familièrement comme « le Verano »[13].
Bud Spencer etTerence Hill ont tourné dix-sept films ensemble (seize sortis en France en DVD — il manqueLes Deux Missionnaires, toujours inédit en DVD). Ils faisaient également partie du casting deAnnibal deCarlo Ludovico Bragaglia (1959), bien que le duo n'ait pas de scène ensemble.
Dans la version italienne de ses films en duo avecTerence Hill, Bud Spencer n'avait pas postsynchronisé sa propre voix, pour éviter d'imposer son accent napolitain à des personnages américains. Par conséquent, il fut doublé par le comédienGlauco Onorato.
Claude Bertrand a été lavoix française la plus régulière de Bud Spencer entre 1969 et 1985. Après la mort de ce dernier en 1986, Bud Spencer fut essentiellement doublé parHenry Djanik.
↑abc etd« Mort de Bud Spencer : Disques, JO, politique... Ce que vous ne saviez pas sur l'acteur », Fabien Randanne,20 minutes.fr, 28 juin 2016 :« Au début des années 1960, sous son vrai nom, il a écrit et chanté deux chansons pour enfants. Une fois sa carrière d’acteur lancée, il a enregistré d’autres morceaux qui ont été commercialisés sans révolutionner la musique [...] Il a aussi écrit plusieurs textes de chansons pour d’autres interprètes, en étant crédité en tant que Carlo Pedersoli. Cette année [2016], il a sorti un album,Futtetenne (« Fous-t’en » en napolitain), composé de chansons en napolitain, en italien ou en français, dontJ’aime Paris. ».
↑(it)« Pronto, parlo con Bud Spencer? », Ilaria Galateria,Vignaclarablog.it, 16 avril 2015« Tra qualche mese uscirà un CD con dieci canzoni da me scritte ed interpretate in italiano, napoletano, francese, inglese e spagnolo. Conosco tante lingue, compreso il portoghese e il tedesco che ho imparato da piccino perché avevo una tata tedesca ».