Bucarest (enroumain :București,/bu.ku.ˈreʃtʲ/écouter, ouMunicipiul București en version longue) est lacapitale et le centre culturel, économique et politique de laRoumanie.
Elle se trouve sur la rivièreDâmbovița (sous-affluent du Danube) dans le sud-est de la Roumanie.
Lors du dernier recensement de 2021, la municipalité comptait 1 716 961 habitants, en diminution par rapport à 2011, 2002 et 1992. Bucarest restela plus grande ville de Roumanie. On la surnomme parfoisMicul Paris, qui signifie « Le petit Paris », ou encore « le Paris des Balkans »[réf. nécessaire].
Selon la légende attestée auXIXe siècle[2],[3],București viendrait deBucur(en), un berger qui se serait établi le premier sur l’emplacement actuel. Comme, en roumain,bucur signifie « joie », de nombreux écrivains roumains surnomment Bucarest « la ville de la joie ». En fait, en Roumanie, beaucoup detoponymes en…ești sont le pluriel despatronymes en…escu et rappellent l’allégeance des personnes concernées à un fondateur (marchand, fermier libre,boyard,voïvode ouhospodar) : ainsi,București peut parfaitement être le pluriel deBucurescu, patronyme rappelant l’allégeance à un quelconqueBucur (équivalentroumain deHilaire) ; il est seulement peu vraisemblable qu’il s’agisse d’un simple berger, et plus probable qu’il s’agisse d’un important propriétaire de troupeaux, la ville avec ses lacs étant une étape et un marché sur les chemins detranshumance entre lesCarpates (estive) et leDanube (hivernage). La forme française du nom de la ville provient de l'allemand :Bukarest[4].
Bucarest se trouve dans le sud de la Roumanie, entrePloiești au nord etGiurgiu au sud, à moins de 80 kilomètres de laBulgarie.
La plaine de Bucarest, sous-région de laplaine valaque (de l'est de laSerbie au sud-est de la Roumanie), s'étend le long de laDâmbovița, du nord dans lesCarpates, au sud dans la vallée de l'Argeș. Bucarest est au centre-sud de cette plaine, entre 60 et 90 mètres d'altitude.
LaDâmbovița traverse la ville d'Ouest, au niveau deChiajna, en Est, au niveau deGlina. La Dâmbovița se jette dans l'Argeș, un affluent duDanube.
LaColentina s'écoule dans la partie nord de Bucarest, se jetant plus en aval de la ville dans la Dâmbovița.
Les deux rivières sont l'objet de nombreux lacs naturels ou artificiels au sein de la ville, particulièrement pour la Colentina lelac Herăstrău, lelac Floreasca, lelac Tei ou lelac Colentina.
Lelac Cișmigiu se situe au centre de la ville, dans leparc portant le même nom. Ledit lac, qui fut utilisé pour les bains à l'époque médiévale, est entouré duparc Cișmigiu, inauguré en 1847 sur les plans de l'architecte allemand Carl F. W. Meyer.
Le climat de laValachie estcontinental, avec de forts écarts entre des hivers rigoureux et des étés plutôt moites. Les précipitations tombent majoritairement au printemps et en été. Jadisville-jardin, Bucarest atténuait alors ces contrastes, ses nombreuxarbres coupant le vent d'hiver et maintenant la fraîcheur en été. Aujourd'hui livrée aubéton, auverre et à lathrombose automobile (qui envahit même les trottoirs), la cité a accentué ses contrastes climatiques, et il n'est pas rare que les mois d'été, la température diurne dépasse largement30°C près des façades ou des places sans verdure exposées au soleil.
Station de métro Titan.Vidéo :trams ettrolleys de Bucarest, 2014.
Le réseau de transport public de Bucarest est le plus important au niveau national et est l'un des plus étendus d'Europe. Il comporte plusieurs lignes demétros,tramways,trolleybus et bus exploitées par la STB (Societatea de Transport București). Le parc de véhicules, extrêmement vétuste en 1990, a été en grande partie renouvelé et mis aux normes de sécurité et de confort européennes, mais reste insuffisant, d'autant que la rareté des couloirs en site propre englue les véhicules dans les embouteillages. Un système privé de minibus est aussi présent à Bucarest. Le métro était exploité en partie par la CFR (leschemins de fer) et en partie par la STB. Depuis 2007, l'ensemble du métro est exploité par l'Autorité métropolitaine de transport de Bucarest.
Malgré ces progrès, le réseau ne répond pas bien aux besoins, car les modifications apportées par ladictature à l'époque deNicolae Ceaușescu ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l'automobile : de nombreux passages piétons ont été supprimés, or certains seulement sont remplacés par des tunnels, pas toujours accessibles aux moins mobiles, et surtout le réseau detramways qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Place de l'Union, n'a pas été à nouveau raccordé : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d'un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches et traversées de rues. La mairie a lancé en 2023 les travaux pour relier de nouveau les deux réseaux de tramways.
Le transport en commun de surface est de la responsabilité de laSociété de Transport Bucarest(ro) (STB) et comprend un réseau à la fois d'autobus, detrolleybus, de tramway et demétro léger. Le réseau de la STB est l'un des plus denses d'Europe, gérant le déplacement de près de 2,3 millions de passagers par jour sur 105 lignes de bus, 18 lignes de trolley et 25 lignes de tramway. Le réseau de tramway estactuellement[Quand ?] en transition : les lignes desservant le centre-ville en ont été démantelées, d'autres sont converties en métros légers. L'acquisition de nouveaux véhicules pour les autobus est lancée.
Lestaxis sont très nombreux à Bucarest (9 500 chauffeurs autorisés en 2008) avec des tarifs autour de 1,4 lei la minute (soit environ 30 centimes d'euro). Certains sont trois fois plus chers mais le tarif est obligatoirement indiqué sur la carrosserie.
Henri-Coandă est le plus grand aéroport roumain avec un trafic de 5 millions de passagers en 2007. La principale compagnie en est la société nationale roumaineTarom.
L'aéroport international Aurel-Vlaicu, plus petit, est utilisé pour des vols de fret et des vols à bas coût.
Bucarest est le nœud ferroviaire principal de la compagnie nationale deschemins de fer roumains. La gare la plus importante est lagare du Nord d'où partent et arrivent tous les jours des trains provenant ou vers de nombreuses localités roumaines et également de grandes villes européennes, par exemple :
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Durant plus de cinquante ans (1960-2010), une politique du « tout-automobile » s'est traduite à Bucarest par un grand développement des voies de circulation routière : percement à travers le centre de grands et larges boulevards de forte circulation, reliant le centre urbain à la périphérie, recul du transport électrique de surface (disparition de lignes de tramway et de trolleybus), raréfaction des arrêts (un sur trois a été supprimé). Cette politique à largement favorisé l'afflux des automobiles en ville, notamment depuis 1990, selon le phénomène connu des urbanistes sous le nom d'« aspirateur à voitures », notamment le long des axes principaux (Nord-Sud, Est-Ouest, Nord-Ouest-Sud-Est) et des deux anneaux (intérieur et extérieur) constamment engorgés.
Les autres rues de la ville sont également bondées, tant aux heures de pointe, par les voitures de passage cherchant désespérément des raccourcis, qu'aux heures calmes où les piétons ne peuvent plus circuler sur les trottoirs, convertis en parkings sauvages. Chaque jour, plus d'un million de véhicules circulent dans la ville (un pour deux habitants). Les encombrements, les accidents, la pollution atmosphérique et sonore (l'usage duklaxon est permanent et omniprésent), la formation de trous et de nids de poule sont les conséquences directes de cette situation qui dégrade fortement la qualité de vie, met celle des plus faibles (enfants, personnes âgées, handicapés) en danger, et est devenue le problème principal de la municipalité.
régulatrice climatique, elle protégeait du lourd soleil, de la poussière et des orages soudains de l'été continental et du glacial blizzard d'hiver (leclimat continental étant très contrasté) ;
nourricière, elle pallia, pendant ladictature, les constantespénuries de l'économie (mal)planifiée, en permettant aux Bucarestois de produire eux-mêmes quelques fruits et légumes dans leurs jardins, y compris autour des immeubles collectifs où, à la place de pelouses, on voyait pousser poireaux, aubergines, poivrons, tomates ou pommes de terre.
Les Bucarestois aimaient alors leurs arbres et ne coupaient (à lascie manuelle) que leurs branches mortes (c'est le véritable sens du mot « élaguer »), laissant leur ramure se déployer et ombrer rues et jardins. Nombreux étaient les coins de rue où l'on voyait des arbres centenaires dominer des immeubles de plusieurs étages. En outre, les jardins publics étaient nombreux et très étendus, mais, depuis la deuxième moitié duXXe siècle, l'idéologieproductiviste de la « lutte de l'homme civilisé contre la nature sauvage », adoptée tant par le régimecommuniste des années 1945-1989 que par le régimelibéral qui lui a succédé, a progressivement imprégné les décideurs et l'opinion. Ainsi, l'aspect environnemental est aujourd'hui complètement négligé dans le mode de développement récent de la ville, malgré les efforts du ministère de l'Environnement[6].
À titre d'exemple, malgré le climat contrasté de Bucarest, depuis lachute du régime communiste, l'agglomération a subi laprolifération de l'automobile, la réduction des transportsélectriques et surrail, la diminution des espaces verts (qui ne représentent plus aujourd'hui qu'un sixième de la superficie urbaine) et l'émondage excessif des arbres survivants (à latronçonneuse mécanique), ainsi que la multiplication des hautes constructions de béton et de verre àeffet de serre, de 8 à 20 étages pour la plupart. Pour compenser les effets climatiques négatifs de cette évolution, on abuse du chauffage l'hiver et de laclimatisation l'été. Les émissions de dioxyde de carbone de plus en plus importantes ontchangé le climat de la ville, beaucoup plus contrasté qu'auparavant[7], avec descanicules estivales devenues habituelles, des précipitations de plus en plus violentes, et des gels hivernaux qui, en congelant l'eau infiltrée sous les revêtements routiers, créent des nids de poule au dégel. Les Bucarestois, respirant un air vicié et soumis à des contrastes thermiques accrus, développent de plus en plus de maladies infectieuses et d'allergies[8][réf. incomplète].
Blocuri (préfabriqués de typepanelak) à Pantelimon datant des années 1980.
L'urbanisme bucarestois est éclectique : plusieursséismes, incendies etinvasions ont partiellement détruit la ville, des plans d'ensemble ont été élaborés à plusieurs reprises, plusieurs ont été commencés dans la période de l'entre-deux guerres et sous lerégime communiste, mais aucun n'a pu être mené à son terme, et les architectes ne tiennent en général compte que de leurs propres idées, pas du paysage urbain ni des styles présents alentour.
Comme pour de nombreuses villes européennes, l'urbanisme de Bucarest a été organisé par la volonté des dirigeants politiques, une fois la ville parvenue au statut de capitale, mais ces dirigeants ont rarement eu le temps d'aller au bout de leurs intentions. Bucarest offre une grande variété architecturale, mêlant bâtiments traditionnels roumains, constructions influencées par l'école française, bâtiments issus de la période communiste, sans oublier les constructions les plus récentes, de l'architecture contemporaine.
Le centre-ville est un mélange d'architecturebaroque,néo-classique etart nouveau. Quelquesgratte-ciel staliniens mis à part, architecture de l'ère communiste est essentiellement d'allure utilitaire, avec des immeubles géants de faible qualité, en béton préfabriqué comme dans tout lebloc de l'Est, appelésblocuri enroumain (etpanelaks dans les pays voisins, dutchécoslovaque « en panneaux ») : elle domine le long des grands boulevards, dans les parties les plus excentrées de la ville (qui en font administrativement partie) et dans quelques communes de banlieue.
À la suite de la prise de pouvoir duParti communiste roumain en 1945 (qui appliqua sur le terrain le couplet del'Internationale « Du passé faisons table rase ») la ville a connu des transformations morphologiques importantes sous le mandat deNicolae Ceaușescu, notamment après letremblement de terre de 1977. Des bâtiments anciens du centre-ville, bien qu'ayant souvent mieux résisté que lesblocuri (oupanelaks), ont été jugés trop fragiles, notamment les églises, et ont été détruits pour être remplacés par de nouveaux blocs résidentiels. Un monument imposant destyle stalinien, la « maison du peuple » fut également construit durant cette période à la place de tout un quartier du centre-ville historique ; il est le second plus vaste bâtiment administratif du monde après lePentagone américain.
Le patrimoine de Bucarest a subi de nombreuses pertes, d'une part lors de ces convulsions naturelles ou historiques, mais aussi avec la transformation de la société roumaine depuis le début des années 2000. La faiblesse des lois protégeant le patrimoine, le petit nombre d'immeubles inscrits sur la liste du Patrimoine Historique, ainsi que lacorruption endémique ont créé un terreau fertile pour les promoteurs peu scrupuleux. De nombreuses constructions purement fonctionnelles, sans souci esthétique ni aucune recherche architecturale, ont remplacé les maisons, jardins, villas et palais typiquement bucarestois qui constituaient une richesse architecturale et culturelle unique[réf. nécessaire].
Mais depuis les années 2010, souvent sous lapression dela jeune génération qui a formé des associations et des ligues de défense du patrimoine, d'anciens palais et immeubles du centre ancien commencent à être restaurés et quelques-uns ont été classés aupatrimoine mondial[9].
De l'architecture bucarestoise ancienne, les rares édifices qui avaient survécu jusqu'à l'époque moderne ont été détruits sous lagouvernance communiste notamment avec le processus desystématisation engagé à la suite duséisme de 1977 : seules les ruines dupalais princier médiéval ont été conservées. Quelques constructions de la Renaissance ont aussi survécu : ce sont surtout des églises. Beaucoup d'immeubles du quartier deLipscani datent de la première moitié duXIXe siècle : c'est le cas ducaravansérail d'Emmanuel Mârzaian. Depuis la fin duMoyen Âge, ce quartier était le cœur du commerce à Bucarest. Abandonné comme « vieillerie de l'ère bourgeoise-nobiliaire » (vechitură burghezo-moșierească) ce centre-ville ancien est tombé en ruines dans les années durégime communiste de Roumanie, et plusieurs bâtiments historiques se sont même effondrés. En 2005, la zone deLipscani a été rendue piétonne et elle est en cours de restauration.
Derrière les rangées monumentales d'immeubles modernes de l'« ère Ceaușescu » qui longent les grands boulevards, le centre-ville a conservé une partie de son patrimoine architectural de la fin duXIXe siècle et du début duXXe siècle, et en particulier de la période d'entre-deux-guerres, considérée comme l'« âge d'or » de Bucarest, avec notamment un important parc immobilier « art nouveau » et « bauhaus ». À cette époque, sous l'égide d'Ion Mincu, l'architecture urbaine valorisait l'identité culturelle locale, en s'inspirant de l'architecture religieuse et laïque de la Renaissance roumaine, comme l'église du monastère Stavropoleos ou l'église (disparue à l'époque communiste) du monastère Văcărești, et aussi des motifs décoratifs de l'architecture populaire paysanne, présentée aumusée du Village de Bucarest.
Dans les années 2000, les bâtiments historiques du centre-ville ont été en grande partie restaurés. Dans certains quartiers résidentiels de la ville, en particulier dans les quartiers centraux etnord avec une population à revenus élevés, de nombreuses villasXXe siècle ont également été restaurées dans la décennie qui a suivi larévolution.
Palais Cantacuzène : bâtiment situé sur l'avenue de la Victoire, le Palatul Cantacuzino(de Bucarest), dont la construction s'est terminé en 1902, a été érigé selon les plans deIon D. Berindey selon un style baroque de l'époqueLouis XVI. Il était destiné au princeGeorges Grégoire Cantacuzène, ancien premier ministre de Roumanie. Il accueille, en 1956, le musée Mémorial George-Enescu, du nom du grand compositeur roumain, devenu, depuis 1990, le musée national.
Palais Crețulescu : situé le long duparc Cișmigiu, le Palatul Crețulescu a été bâti selon les plans de l'architectePetre Antonescu dans un style renaissance français. Il a été cédé en 1972 à l'UNESCO pour sonCentre Européen pour l'enseignement supérieur.
Palais Cotroceni : à la base un monastère érigé parȘerban Ier Cantacuzène sur la collineCotroceni, le palais Cotroceni est devenu la résidence principale du roiCarolIer sur les plans de l'architecte françaisPaul Gottereau. Il est devenu par la suite le « Palais des pionniers », puis une résidence de luxe pour les hôtes étrangers deNicolae Ceaușescu, et est aujourd'hui le siège de la présidence de la république de Roumanie.
Palais Ghica : encore nommé « Palais Ghica Tei », il s'agit d'un palais érigé selon la volonté deGrigore IV Ghica sur les plans de l'architecte roumain d'origine catalaneXavier Villacrosse.
Depuis lachute du communisme en 1989, plusieurs bâtiments de l'ère communiste ont été rénovés, modernisés et utilisés à d'autres fins. Ainsi, plusieurs ensembles obsolètes de vente au détail ont, par exemple, été reconvertis en centres commerciaux. Dotés de salles circulaires géantes, que l'on surnommait autrefoisironiquement « cirques de la faim » en raison des pénuries alimentaires vécues dans les années 1980, ces complexes furent construits à l'époque de Ceaușescu et devaient accueillir marchés alimentaires et restaurants. Cependant la plupart étaient inachevés au moment de la chute de la dictature.
Les centres commerciaux modernes commeUnirea,Centre commercial de Bucarest, laRomania et laPlaza City Mall ont tous été élevés sur les structures préexistantes de ces « cirques de la faim ». Autre exemple intéressant, la modernisation et la transformation du grand bâtiment du Centre Civique (Centrul Civic) en hôtel Marriott. Ce processus s'est accéléré dans les années 2000, lorsque la ville a connu unboom immobilier. De nombreux bâtiments du centre-ville datant de l'ère communiste sont alors devenus des cibles de choix en raison de leur emplacement. Ces dernières années, de nombreux immeubles de l'ère communiste ont également été rénovés pour améliorer leur aspect extérieur.
Le développement d'une architecture contemporaine à Bucarest a eu lieu après la chute du communisme et en particulier après 2000, lorsque la ville a connu une période de renouvellement urbain et architectural, profitant de la forte croissance économique roumaine. Les bâtiments construits alors sont principalement constitués de verre et d'acier et s'élèvent souvent à plus de dix étages. Il en existe de nombreux exemples, que ce soit des centres commerciaux (en particulier le Centre commercial de Bucarest, réalisé à partir de la transformation et de l'extension d'un bâtiment abandonné), des immeubles de bureaux, ou encore des banques, etc.
Depuis 2005, un nombre important d'immeubles de bureaux sont en construction, en particulier dans les quartiers nord et est de la ville. En outre, une tendance apparue ces dernières années consiste à ajouter des ailes ou des façades modernes à des bâtiments historiques à l'architecture plus classique. Le bâtiment de l'Association des architectes, bâtiment moderne de verre et d'acier construit derrière une façade classique en pierre, en constitue un des exemples les plus remarquables.
En dehors de bâtiments utilisés par des entreprises ou des institutions officielles, différentes nouvelles constructions sont en cours. La plupart concernent des immeubles de bureaux de grande hauteur ainsi que des copropriétés résidentielles en banlieue. Ces projets sont de plus en plus importants au nord de Bucarest, moins densément peuplé, car il abrite un nombre important de Bucarestois des classes supérieures en raison du processus degentrification (de plus en plus cher) en cours dans ces quartiers.
Arc de triomphe : œuvre de l'architectePetre Antonescu, l'arc de triomphe actuel fut érigé en 1936 sur les ruines d'un premier et d'un deuxième arc.
Mémorial de la renaissance : (Memorialul Renașterii) est unmémorial qui commémore les victimes de laRévolution roumaine de 1989. Il est constitué d'une colonne pointue en marbre de 25 mètres de haut où est fixée une colonne en métal.
Palais du Parlement ou « palais du Peuple » : cette construction gigantesque destyle stalinien a été édifiée entre 1984 et 1989. Le projet initial visait à regrouper toutes les institutions de l'État ainsi que la résidence deNicolae Ceaușescu.
Floreasca City Center(en) est un projet de nombreux bâtiments destinés à de nombreuses activités, dans le quartierAviației. En 2012, laSky Tower, tour de 137 mètres a été terminée. Il s'agitactuellement[Quand ?] du plus haut bâtiment de Bucarest en attendant la réalisation définitive de la Tower Dorobanti.
Dâmbovița center est l'ancienne maison de la radio. Il est situé à proximité de laDâmbovița et de la collineCotroceni.
Sema Parc : complexe de bureaux et d'appartements situé sur l'ancienne usine Semănătoarea fabriquant des machines agricoles, dans la zoneGrozăvești.
Tour de Dorobanti est une tour de 200 mètres de hauteur en construction.
Tower Center International est un bâtiment destiné à des bureaux construit sur les plans deVladimir Arsene de 106,3 mètres de haut.
City Gate Towers : le City Gate est un complexe formé de deux tours destinées à des bureaux de 18 étages, situé près de laPiața Presei Libere et terminé en.
Le Boulevard Unirii vu depuis le Palais du Parlement.
Boulevard de l'Union : construit sur les ordres de Ceaușescu (selon ses plans) et devant s'appeler à l'origine « Boulevard de la Victoire du Communisme » (« sur la Ville », ajoutait l'humour bucarestois), il est de 30centimètres plus large que lesChamps-Élysées. Le Boulevard Unirii est aussi le plus long boulevard (ou avenue) de l'Europe avec 3 500 mètres.
De gueules au saint Démétrios de carnation habillé d'or et de gueules, couvert d'un manteau d'azur, tenant en pal à droite une pique d'argent emmanchée d'or et à gauche une croix latine d'or.
En effet, la cité fut fondée auXIVe siècle parMircea l'Ancien (Mircea cel Bătrân), après sa victoire sur les Turcs, comme « forteresse de Bucarest » (et il est alors possible queBucur ait pu en être le premier gouverneur militaire). La capitale de laValachie était alors dans lesCarpates, àCurtea de Argeș, et plus tard àTârgoviște. C'est en 1459, lorsqueVlad III l'Empaleur (Vlad Țepeș), prince de Valachie y fit des escales prolongées, que la vieille courvoévodale de Bucarest,Curtea Veche, fut bâtie.
Plus tard, durant le règne deRadu III le Beau (Radu cel Frumos), Bucarest devient la résidence secondaire régulière de la cour. Toutefois Bucarest n'a jamais eu de remparts, et, en cas de guerre, les habitants, avec leurs biens et bétail, se réfugiaient à proximité, dans l'épaisse forêt de Vlăsia ou dans les marais de Călugăreni, véritables pièges pour les différents envahisseurs[10].
Entre le et, la ville est occupée par les Allemands et la capitale est transférée àIași.
Après laPremière Guerre mondiale, Bucarest devient la capitale du royaume de laRoumanie unifiée, qui inclut désormais laTransylvanie et laBucovine jusque-làaustro-hongroises, et laMoldavie orientale (annexée par l'Empire russe en 1812). Entre les deux guerres, la ville eut le surnom dePetit Paris, tant les Français y sont nombreux (la Roumanie forme, avec laTchécoslovaquie et laYougoslavie, la « Petite Entente » alliée à laFrance). Quelques bâtiments monumentaux ont été construits par des architectes français (l'Athénée, le Palais CEC (Caisse d'Epargne :Palatul Casei de Economii și Consemnațiuni), mais la ville a surtout été le théâtre d'expression de styles architecturaux multiples tels l'Art nouveau, leBauhaus ou les styles purement locaux ditsNéo-brancovan etNéo-vénitien dont il reste, malgré les destructions ultérieures, d'intéressants exemples.
Dans l'ensemble, leniveau de vie a considérablement baissé par raport à l'entre-deux-guerres. Le gouvernmenet va investir des sommes importantes pour masquer le «Bucarest gris», avec des résultats mitigées[11].
Aupouvoir du au, leParti communiste roumain développe un urbanisme volontariste, déconnecté des réalités et des besoins de la population, qui se traduit sur le terrain par une série de destructions de monuments historiques (notamment de statues et d'églises, jugées porteuses des souvenirs d'un passé révolu), par la construction de grandes barres d'immeubles collectifs anonymes, appelésblocuri (oupanelaks : termetchécoslovaque utilisé dans lebloc de l'Est car bâtis à partir de panneaux préfabriqués) et où chauffage et eau manquent dans les étages supérieurs, et par la dégradation des transports urbains soumis aux caprices des dictateurs successifs, mais aussi d'urbanistes amis des premiers, qui, ralentis dans leurs trajets en automobile par les transports en commun et l'afflux de voyageurs dans les stations et gares, raréfient les arrêts et déconnectent les lignes, soumettant la population à des marches d'autant plus prolongées que les véhicules anciens ne sont pas remplacés au rythme de leur mise hors-service[12].
Ce processus empire après 1977, lorsque letremblement de terre de 1977 de magnitude 7,4 sur l'échelle de Richter fait 1 500 victimes et donne un « coup d'accélérateur » au programme communiste denettoyage des traces du passé bourgeois-aristocratique (selon la terminologie officielle omniprésente). Sous la présidence deNicolae Ceaușescu (1965-1989), la plus grande partie du centre historique de la ville est ainsi détruite et remplacée par des immeubles de style soviétique, dont le meilleur exemple est leCentre civique, qui inclut lepalais de la République, pour lequel un quartier historique entier a été rasé. L'exécution sommaire du dictateur et de son épouse en 1989, après un simulacre de procès, sauve certains quartiers historiques, encore debout aujourd'hui.
Bucarest est le principal théâtre de larévolution de, commencée àTimișoara, puis en 1990, des manifestations étudiantes (Golaniades) et de leur répression sauvage (Minériades) par les mineurs de la vallée duJiu, eux-mêmes manipulés par le pouvoirpost-communiste.
Depuis 1990, avec le rétablissement de ladémocratie et l'ouverture des frontières, la ville évolue rapidement. De très nombreux commerces s'ouvrent et le nombre de véhicules individuels explose, posant des problèmes de circulation qui gênent aussi les transports urbains et pèsent sur la santé des Bucarestois.
Après 2000, profitant du début duboom économique en Roumanie, la ville se modernise : des immeubles de grande taille, des centres commerciaux et des quartiers résidentiels modernes surgissent, surtout dans les quartiers nord, alors que le centre historique de Bucarest subit une importante dégradation : si certains monuments classés sont restaurés, beaucoup d'autres se dégradent au même rythme que les immeubles anciens non classés et finissent par être démolis en dépit de la loi[13]. La ville renouvelle cependant sa voirie et ses réseaux d'adduction d'eau et de gaz, son réseau électrique et ses véhicules des transports urbains, domaines dans lesquels l'offre reste inférieure aux besoins, d'autant que la fin des restrictions imposées par le régime communiste ouvre la ville à un importantexode rural.
L'offre reste insuffisante également parce que les modifications apportées par le régime Ceaușescu au réseau ont été conservées à cause de la priorité absolue donnée à l'automobile. Par exemple, de nombreux passages piétonniers ont été remplacés par des tunnels peu accessibles aux moins mobiles ; de plus, le réseau destrams qui, avant 1985, était interconnecté au centre de la ville, Piața Unirii, n'a pas été de nouveau raccordé : les terminus des différents réseaux se trouvent donc à plus d'un kilomètre les uns des autres, obligeant les voyageurs à de longues et périlleuses marches et traversées de rues. Ainsi le progrès n'empêche pas la capitale roumaine d'être de plus en plus dangereuse pour lespiétons et lescyclistes, comme en témoigne l'augmentation des accidents[14].
Bucarest est la seule ville de Roumanie qui n'appartient pas à unjudeț. Elle est dirigée par un maire — dit maire général —, en 2023Nicușor Dan. La ville a une superficie totale de 228 km2, qui est divisé en 6secteurs administratifs dirigés par unmaire de secteur.
Les limites des secteurs sont distribuées de manière radiale et la numérotation des secteurs est effectuée en sens horaire.
Le maire général est responsable des services publics (eau, transports, artères routières principales), tandis que le maire de secteur a pour responsabilités les liens entre les citoyens et les conseils locaux, les artères routières secondaires, les parcs, les écoles et les services d'assainissement (ramassage d'ordures).
La zone métropolitaine de Bucarest (ZMB) comprendactuellement[Quand ?] approximativement 2,4 millions d'habitants (des sources non officielles donnent le chiffre de 3,4 millions). Conformément aux projets du maire de Bucarest, la ZMB est destinée à être constituée de 94 unités administratives et territoriales sur une zone d'environ 5 000 km2.
Bucarest est également avant-dernière du classement concernant la qualité de vie des capitales de l'Union européenne devantSofia, capitale de laBulgarie.
En 1877, Bucarest compte 177 646 résidents. D'un point de vue confessionnel, on y recensait une prédominance chrétienne composée à 75 % d'orthodoxes (132 987), 10 % de catholiques romains (16 991), 3 % de protestants (5 854), 0,5 % de chrétiens arméniens et 0,12 % d'orthodoxes lipovènes. Concernant les autres religions, la confession la plus importante était lejudaïsme (12 % de la population de Bucarest, en majoritéashkénaze, en minoritéromaniote mais de riteséfarade).
Alors que lesHongrois représentent environ 4 % de la population de Bucarest en 1930, ils ne représentent plus que 0,18 % de la population en 2011. Lelycée Ady Endre de Bucarest est un établissement scolaire delangue hongroise et laCasa Petőfi est le centre culturel de la communauté.
Une communauté avec des anciennes traditions culturelles et économiques à Bucarest vient d'Arménie. Cette présence est attestée par l'existence de larue de l'Arménie, unecathédrale et son groupe épiscopal, et un cimetière arménien. Cette communauté comporte 815 personnes selon le recensement de 2002.
Grecs
Lacommunauté grecque possède une longue tradition à Bucarest. La présence de cette communauté est attestée dès avant lapériode phanariote (1715 – 1821). Mais il y a aussi des Grecs d'originepontique venus deDobrogée, et issus des rangs duParti communiste de Grèce, surnomméskoukoués (d'après le sigle grecKKE de ce parti), venus deGrèce après leur défaite lors de laguerre civile grecque (1949). En 2002, elle représente 0,67 % de la population de la ville.
La présence d'unecommunauté polonaise s'explique par le fait que laRoumanie a accueilli, avant 1918, de nombreux polonais persécutés par les autoritésallemandes,autrichiennes ourusses, qui y ont fait souche. Parmi les membres de cette communauté, on peut citer H. Dabrowski qui fut maire de Bucarest durant la période 1940-1942. Larue de la Pologne a été nommée ainsi à la suite de la présence de cette communauté, qui s'est agrandie en 1939 avec l'arrivée de réfugiés fuyant l'invasion germano-soviétique.
Bucarest a une scène culturelle variée et croissante, exposée dans nombre de domaines, y compris les arts visuels et la vie nocturne. Contrairement aux autres régions de la Roumanie, comme la côte de lamer Noire ou laTransylvanie, la scène culturelle de Bucarest est beaucoup plus éclectique, sans style défini, intégrant différents éléments de la culture roumaine et internationale.
Teatrul Odeon : théâtre situé sur l'avenue de la Victoire, (avant 1989, teatrul Muncitoresc CFR Giulești), fondé en 1946, la troupe étant accueillie de 1911 à 1946 dans leThéâtre national de Bucarest. Il est composé principalement de deux salles (Majestic et Giulești)
Teatrul Bulandra(ro) : fondé en 1947 en tant que Treatrul Municipal, disposant de deux salles (Izvor etToma Caragiu), renommé Bulandra, Lucia Sturdza-Bulandra étant le premier directeur.
↑Muzeul de Istorie a Orașului București,Bucureștii de odinioară, Ed. științifică, Bucharest, 1959: (Chap. I.) Sebastian Morintz, D. V. Rosetti,Din cele mai vechi timpuri și pînă la formarea Bucureștilorp. 11-35.
↑Sources : Association pour la défense et la gestion du patrimoine[5].
↑Source : Romania curata (association contre la corruption) sur[6].
↑Étude de l'Institut de Prévention Routière sur« Le nombre d'accidents croît au rythme de l'économie ») : en 1991, avec deux millions de véhicules dans toute la Roumanie, il y avait 19 700 accidents et 3 700 morts, dont 8 % dans la capitale ; de 2003 à 2008, le nombre d'accidents a augmenté de 60 % et aujourd'hui, avec 1,5 million de véhicules roulant chaque jour dans Bucarest, on compte une moyenne de 16 000 accidents et de 900 morts par an sans compter les blessés graves restant handicapés. Piétons et cyclistes fournissent le gros des victimes. Toutefois, par rapport au nombre de véhicules et des kilomètres parcourus, le nombre d'accidents et de victimes a diminué, les conducteurs maîtrisant mieux leurs automobiles.
La place d'Espagne, avec le buste de Cervantes et des immeubles néo-roumains etbauhaus des années 1920-1930.
Strada Franceză (« rue française »).
Maison bucarestoise du début duXIXe siècle (monument historique) avenue Șerban Vodă, devant un immeuble du début duXXe siècle, voisine d'un immeuble duXXIe siècle et sur fond d'immeubles des années 1960.