Depuis l'époque desdynasties du Sud (420-589), les textes chinois mentionnent un lieu nommé tour à tour « Boni », « Funi », « Polo », « Poli », « Wenlai », vraisemblablement situé dans la partie Nord-Ouest de Bornéo[12]. Selon l'historien Robert Nicholl, la plus ancienne mention de ce lieu se trouve dans leManshu (蠻書) ouDocument sur les barbares de Fan Chuo (樊綽, mort à la fin duIXe siècle), publié vers 860 de notre ère[13]. Pour Johannes L. Kurz, la plus ancienne mention de « Boni » (渤泥) se trouve dans laTaiping huanyuji (太平環宇記) ouGéographie universelle de l'ère de la Grande paix[14] de Yue Shi (樂史, 930‐1007)[15].
Brunei a donné son nom à l'île deBornéo. Cette confusion entre l’île et un des États qui s’y trouvait vient des Portugais deMalacca (conquise en 1511), qui parlent de « Burney », de « Burneo » ou de « Burne »[17].
Le nom officiel du pays, « Negara Brunei Darussalam », semble avoir pour origine une expression que l'auteur chinois Huang Sheng-ts'eng traduit dans sonHsi-yang-chao-kunglien-lu (1520) parChang-ning-chen, c'est-à-direMarché de la Paix perpétuelle, pour désigner un des quartiers de Boni[18]. En effetDarussalam (بروني دارالسلام) signifie enarabe « demeure de la paix », tandis quenegara signifie « État » enmalais. Ce dernier terme vient lui-même du sanscritNagara (नगर) qui signifie « ville ».
Brunei est un royaume vieux de plus d'un millénaire. Il était alors un grand port de commerce, ayant des relations commerciales tant avec l'Inde qu'avec laChine, et cela dès977. On sait que cette année-là, Brunei envoya une ambassade dans l'Empire du milieu.
On a trouvé à Brunei une tombe chinoise musulmane. Datée de 1264, elle est celle d'un « Maître Pu » et porte la plus ancienne tombe musulmane de Brunéi[19].
En1363, Awang Lak Betatar devient le premier souverain musulman de Brunei. Il est fondateur de la dynastie royale desBolkiah.
Le nom deBrunei est attesté dès leXIVe siècle. LeNagarakertagama, un poème épique écrit en 1365 dans le royaumejavanais deMajapahit, mentionne en effet « Buruneng » parmi les quelque cent « contrées tributaires » du royaume. En réalité, le territoire contrôlé par Majapahit ne s'étendait que sur une partie de l'est et du centre de Java. Les contrées tributaires étaient en fait des comptoirs formant un réseau commercial dont Majapahit était le centre. Majapahit y envoyait des dignitaires dont le rôle était de s'assurer que ces comptoirs ne s'adonnaient pas à un commerce privé qui échapperait au royaume.
Le royaume de Brunei se développe rapidement après la chute de Majapahit, s'étendant àBornéo et dans l'archipelphilippin.
C'est à cette période de son apogée historique, dans lesannées 1520, que le royaume de Brunei, islamisé, devient un sultanat. Il s'affaiblit ensuite peu à peu alors que les régions voisines sont colonisées par les grandes puissances occidentales (Portugal,Royaume-Uni etEspagne) qui y établissent également des comptoirs commerciaux. Le pays perd peu à peu ses possessions, puis devient en 1906 un protectorat britannique.
Le Brunei est un sultanat. Le sultanat a vécu sous protectorat britannique duXIXe siècle jusqu'en 1984. Le pays est unemonarchie islamique, le sultan est le chef religieux et joue par sa fonction monarchique le rôle de chef d’État et de chef du gouvernement, cumulant les statuts de Premier ministre, ministre de la Défense, ministre des Finances, recteur de l'université, chef de la police, chef suprême des forces armées etcommandeur des croyants, depuis l'abolition de laConstitution en 1962. La dernière élection législative, en 1962, avait provoqué une rébellion, poussant l'ancien sultan,Omar Ali SaifuddienIII, à déclarer l'état d'urgence, toujours en vigueur. Depuis, le sultanat surveille tout, notamment les médias. Les autorités peuvent ainsi fermer sans raison les organes de presse et mettre en prison les journalistes accusés d'articles« faux et malveillants ».
Hassanal Bolkiah, le sultan de Brunei, lors de sa visite au Pentagone en décembre 2002.
Il reçoit des conseils en matière législative d'un corps de21 membres non élus. Le seul parti autorisé, le Parti national solidarité, est sous les ordres du sultan et n'a aucune existence réelle.[réf. nécessaire]
En 2009, Hayati Salleh était la première femme à devenirprocureur général. Et, en 2011, deux anciennes boursières parties à l'étranger, Salbiah Binti Sulaiman et Zatia binti Sirin, étaient nommées auConseil législatif de Brunei.
En, avec une mise en application progressive au cours des six mois suivants[20] et après17 ans d'efforts du sultan en ce sens (depuis 1996)[20], Brunei a instauré lacharia (également appelée loi ou code pénal islamique) qui ne s'applique qu'aux musulmans, les deux tiers de la population de ce pays[21] qui compte environ 400 000 habitants (les bouddhistes représentent 13 % de la population, les chrétiens 10 %)[20]. Ce nouveau code prévoit notamment laflagellation comme punition à la consommation d'alcool (également requise pour l'avortement), l'amputation des membres pour les voleurs et lalapidation en cas d’adultère[20]. L'homosexualité, jusque-là punie de10 ans de prison, est désormais passible de mort par lapidation[22]. Le sultan a déclaré à cette occasion que les Brunéiens remplissaient ainsi leur devoir enversAllah[20]. Brunei devient le premier et jusqu'à présent le seul État d'Asie du Sud-Est à introduire la charia[23],[20] sur l'ensemble de son territoire, ce qui n'est pas le cas pour l'Indonésie, pays musulman voisin, sauf pour la province autonome d'Aceh, sur l'île deSumatra, qui avait déjà adopté cette loi[20]. Jusqu'en 2013, dans ce sultanat où l'islam est lareligion officielle, dont la pratique était déjà connue comme plus conservatrice qu'en Indonésie et enMalaisie (autre pays musulman limitrophe), il existait deux systèmes législatifs, l'un civil et l'autre islamique. Mais ce dernier se limitait alors à la gestion de litiges mineurs comme les différends matrimoniaux[20]. En 2019, Brunei instaure la peine de mort par lapidation pour les hommes, musulmans ou non, reconnus coupables de relations homosexuelles, et pour les personnes reconnues coupables d'adultère[24].
Certains habitants de Brunei voient une contradiction entre la mise en application de la charia et l'ouverture du pays au monde moderne. Dans son discours du, le sultan a estimé que la charia n'entamait en rien la politique du pays en tant que membre de la famille des Nations. L'Organisation de défense des droits de l'Homme,Human Rights Watch (pour l'Asie), représentée par Phil Robertson, directeur adjoint, pense que« le Brunei montre ses caractéristiques féodales, comme un état qui appartient auXVIIIe siècle, plutôt que comme un membre important de l'Asie du Sud-Est duXXIe siècle ». Il qualifie cette loi islamique« d'abjecte et absolument injustifiable »[20]. En mai 2014, plusieurs personnalités, dontRichard Branson, propriétaire de la marqueVirgin, ont déclaré qu'elles boycotteraient les hôtels appartenant au sultan de Brunei, à la suite de l'instauration de la charia. L'entrepreneur britannique a indiqué surTwitter qu'il demandait à son personnel de ne pas séjourner dans les hôtels de la chaîne Dorchester Collection qui inclut le Dorchester àLondres, l'Hôtel Bel-Air et leBeverly Hills Hotel àLos Angeles[25]. Le, l'humoriste et animatriceEllen DeGeneres appelle également au boycott des hôtels après la promulgation par le sultan d'une peine de lapidation à mort pour les personnes accusées d'homosexualité[26]. Devant le tollé, Hassanah Bolkiah annonce unmoratoire sur l'application des jugements relevant du code pénal de la charia[27].
Par la suite, dès la mise en place effective de la charia, le sultan interdit aux musulmans de fêterNoël[28]. Les autres habitants peuvent célébrer cette fête mais en privé uniquement et sans en faire la promotion. Les décorations et les chapeaux dePère Noël sont formellement interdits. Les contrevenants s'exposent à une peine de cinq ans de prison et 20 000 dollars d'amende[28]. Cette mesure a été motivée par la pensée selon laquelle fêterNoël consiste à imiter une autre religion. Sur Facebook, sous le hashtag #MyTreedom, des chrétiens vivant dans les pays où les personnalités de cette confession sont opprimées, en majorité des pays musulmans (pas seulement Brunei mais aussi l’Irak, l’Iran, le Pakistan, etc.), publièrent des photos de sapins et de décorations de Noël[28].
Critiquer le gouvernement est passible d’une amende, voire d'une peine de prison[29].
C’est en 1984 que le tournant diplomatique de Brunei s’opère sur la scène internationale lorsque le pays intègre lesNations unies : « En septembre 1984, lors de son entrée aux Nations Unies, il a fait don d'un million de dollars américains à l'Organisation des Nations Unies »[30].
Brunei a rejoint l’ASEAN au lendemain de son indépendance en 1984. Brunei a, selon l’ASEAN, fortement contribué aux développement des relations diplomatiques entre l’association et laChine. D’une part, le pays a mené un travail d’amélioration et d’augmentation des relations diplomatiques entre les dirigeants chinois et les responsables de l’ASEAN. De l’autre, il a également joué un rôle central dans les négociations concernant le conflit toujours présent, enmer de chine méridionale. En 2013, un sommet a été organisé à Brunei, avec les membres du gouvernement chinois et les principaux responsables de l’ASEAN dans le but de discuter du conflit. À l’issue de ce sommet, laChine a accepté d’entrer en consultation avec l’ASEAN concernant la mise en place d’un code de conduite concernant cet enjeu maritime[35]. Le, le diplomate de BruneiLim Jock Hoi(en) est nommé quatorzième secrétaire général de l'ASEAN[36].
LeJapon est l’un des pays avec lequel Brunei échange le plus, économiquement parlant. En effet, en 2012 le pays est le premier partenaire économique de Brunei. 44 % du total des exportations sont à destination du Japon, dont 87 % sont représentés par la vente de gaz naturel. Ceci n’est pas un phénomène récent. Depuis plus de trente ans, les deux pays commercent ensemble dans la vente du gaz naturel. Depuis 1972, les deux pays ont signé des conventions bilatérales concernant les exportations de gaz naturel, renouvelées à quatre reprises. La dernière convention a été ratifiée en 2013 pour une durée de dix ans[37].
Cependant, les relations diplomatiques entre les deux États ne se limitent pas seulement à la coopération économique énergétique. Depuis des années, leJapon se montre coopératif dans le partage du savoir faire technologique avec Brunei dans leurs efforts de diversification économique, notamment, en matière d’énergie renouvelable. En 2011, aux alentours deSéria, l’entreprise automobile nipponeMitsubishi a financé la construction de champs de panneaux photovoltaïques[37].
Les relations diplomatiques entre lesÉtats-Unis et Brunei relèvent dans un premier temps du champ des alliances stratégiques et sécuritaires. Lors de la période de laGuerre Froide, la position géographique de Brunei suscitait un intérêt particulier pour les États-Unis. En effet, Brunei se situait sur la route qui connectait les bases militaires américaines auxPhilippines, àSingapour, enThaïlande et enAustralie[37].
Depuis 2010, avec la nouvelle diplomatie américaine mise en place par l'administration Obama envers le sud est asiatique « Pivot to Asia », lesÉtats-Unis investissent et développent de plus en plus de relations bilatérales avec les États du sud est asiatique. De fait, Brunei est désormais un partenaire économique et diplomatique desÉtats-Unis. En effet,les États-Unis et Brunei ont ainsi développé la mise en place et l'application de deux programmes bilatéraux :
Le « Brunei-US English-Language Enrichment Programme forASEAN ». Ce programme vise a renforcer la présence et la bonne utilisation de l’anglais au sein de l’ASEAN à travers des formations linguistiques dispensées par des experts de Brunei et desÉtats-Unis. Ces formations sont ainsi majoritairement suivies par les membres du gouvernement de Brunei et ou les membres de l’ASEAN.
Le « US-Asia Pacific Comprehensive Energy Partnership ». Ce programme inclut également la participation de l’Indonésie. Il vise à développer l’accès aux énergies pour les populations des régions d’Asie Pacifique.
LaChine et Brunei ont une relation diplomatique vieille de plus de 2 000 ans remontant à la dynastie desHan. Jusque dans les années 1500, les deux pays commerçaient régulièrement. À la suite du protectorat britannique, ces relations se sont peu à peu éclipsées. Ce n’est que lors de la période de laGuerre Froide que les relations diplomatiques entre les deux pays se sont progressivement rétablies. En 1991, les deux pays ratifient des accords de relations diplomatiques[38].
En termes de géopolitique, les deux États ont des rivalités communes. En effet, Brunei et laChine ont tous les deux des revendications quant à la souveraineté territoriale de lamer de Chine méridionale[35]. Les deux pays ont cependant signé des accords d’explorations communes sur la zone du litige. Contrairement aux autres États revendiquant aussi le territoire, les deux États n’ont pas mené de bataille frontale et physique. À l’instar de ce à quoi on a pu assister entre laChine et lesPhilippines ou laChine et leVietnam. Par ailleurs, Brunei n'insiste pas non plus de manière formelle sur sa revendication envers lerécif Luisa, qui fait pourtant partie de sazone économique exclusive, comme notifié au sens de la Convention desNations unies régissant ledroit de la mer. La gestion non conflictuelle et peu médiatisée du différend territorial entre Brunei et laChine illustre la stratégie diplomatique de base de Brunei en matière de gestion des litiges à l’international[38].
La France dispose d’une ambassade àBandar Seri Begawan. Depuis 2014, elle partage ses locaux avec l’Ambassade d’Allemagne à Brunei. La France est un des trois pays européens à disposer d’une ambassade à Brunei. Brunei a, quant à lui, ouvert un point de représentation diplomatique àParis en juillet 1989. Un ambassadeur y siège depuis 1991. La première visite diplomatique de Brunei enFrance date de 1996. En 2006, le prince héritier,Al-Muhtadee Billah, s’est rendu à Paris dans le cadre d’une visite de travail. Il s’est par la suite entretenu avec le Président de la République de l’époque,Jacques Chirac.
La France et Brunei échangent commercialement à hauteur de22 millions d’euros (selon les chiffres du gouvernement français) en 2016. Les deux principaux secteurs d’échanges commerciaux sont l’aviation (en majorité l’entrepriseAirbus, qui a vendu sept avions au pays en 2014) et la banque. En effet, Brunei, cherchant à diversifier son économie encore largement dépendante de la rente pétrolière, a établi, à l’image de ce qui s’est fait avec leJapon, des partenariats de coopération économique[41].
De plus, le sultan de Brunei possède deux palaces emblématiques de la capitale française,Le Meurice et lePlaza Athénée. Cet élément a cependant déclenché une vive polémique au sein de la société française. En effet, à l’annonce de cette acquisition, de nombreux médias et associations françaises ont alors appelé au boycottage des deux palaces. Quelques jours plus tard, le phénomène prend une ampleur mondiale. Le motif invoqué est le suivant : l’application de laloi islamique au sein de Brunei. Depuis 2013, le pays applique laCharia. Celle-ci implique notamment la lapidation des homosexuels et des personnes ayant des relations extra-conjugales (adultère), l’amputation de la main en cas de vol, la pénalisation de la consommation d’alcool et de l’avortement, l'embrigadement des enfants, etc.
Ces éléments ont suscité une indignation de la part d’une grande partie de la population française, et de surcroît, de la communauté internationale. De nombreuses personnalités étant habituées de ces deux palaces, ont ainsi exprimé le fait que, par souci d’éthique et de conscience, elles ne pouvaient plus séjourner dans les établissements concernés. L’Organisation non gouvernementaleHuman Rights Campaign a ainsi relayé la parole de plusieurs de ces personnalités, notamment la rédactrice en chef de l’édition américaine du magazineVogueAnna Wintour[42]. Cette dernière a ainsi déclaré à propos de l’hôtel Meurice ne plus pouvoir y séjourner, ainsi que toute son équipe, en bon état de conscience. Le patron du groupeKering,François-Henri Pinault, a également déclaré, par le biais de sa fondationKering For Women, dans un tweet du 9 mai 2014 « Je condamne fermement la décision du Sultan de Brunei et boycotte ses hôtels »[42]. Depuis, le sujet est encore polémique.
Enfin, la France mène une politique culturelle abondante à Brunei. En effet, en 1986 se crée l’Alliance française de Brunei. Cette dernière met en place de nombreux événements promotionnels tel que la semaine de la francophonie, ou encore des bourses d’études en coopération entre les deux pays.
Brunei entretient des relations diplomatiques importantes avecSingapour et cela dès 1984. Brunei possède un haut commissariat àSingapour et Singapour en possède également un àBandar Seri Begawan. Les deux pays collaborent activement économiquement. Tout comme avec lesPhilippines, de nombreux accords de coopération bilatérales ont été signés. De plus, les deux pays ont établi un accord monétaire d’interchangeabilité. En effet, le dollar de Singapour peut être utilisé à Brunei et inversement[43]. Militairement, les deux pays coopèrent activement. Ainsi, les forces armées de Singapour ont formé des soldats de Brunei. Dès 1994, les deux pays organisent des exercices militaires communs, le plus connu étant l’exercice Pélican. entre les deux armées navales. Un des buts de cet exercice est notamment de s’entraîner à exercer une défense rapide dans le cadre du conflit en mer de Chine méridionale. Les exercices concernent les forces aériennes et navales. En 2017, les deux pays mettent en place une politique bilatérale de défense[37]. Depuis 2012, les deux pays ont mis en place un programme annuel institutionnalisé appelé Young Leaders Program. Celui-ci a été lancé afin de renforcer les liens entre les deux pays par le biais de la jeunesse[44],[45].
Depuis l’indépendance de Brunei en 1984, les deux pays ont commencé a établir des relations diplomatiques. LesPhilippines ont même établi un consulat général en 1983, l’année précédant l’indépendance de Brunei, àBandar Seri Begawan. Brunei s’est quant à lui établi la même année dans la ville deMakati (située dans la périphérie de Manille), avec une ambassade[38].
Au regard de l’étude des relations entre les deux pays depuis les trente dernières années,l’Islam apparaît comme un point essentiel liant les deux nations. En effet, Brunei a financièrement soutenu de nombreux projets d’édifications de mosquées au sein du pays. En 2011, la mosquéeHaji Hassanal Bolkiah a vu le jour dans la ville deCotabo. La construction a entièrement été financée par le sultan de BruneiHaji Hassanal Bolkiah lui-même, dans l’optique de promouvoir et étendre la pratique de lareligion musulmane dans le sud desPhilippines. Le coût total de la construction s’étend à48 millions de dollars américains.
Depuis le milieu des années 2000, la coopération économique s’est accélérée entre les deux pays. En effet, en 2009, Brunei et lesPhilippines ont signé un protocole d’entente bilatérale où la composante majeure concerne la coopération dans le secteur agricole. Celui-ci regroupe les biotechnologies, l’agriculture, la gestion de l’eau et l’industrieHalal. En 2019, plus de vingt-et-un mille travailleurs philippins sont répertoriés à Brunei[37].
Les deux pays disposent de relations diplomatiques anciennes, antérieures à l’ère coloniale européenne. Elles datent ainsi du quatorzième siècle. Pendant la période coloniale européenne, l'Indonésie était administrée par lesPays-Bas tandis que Brunei était lui sous l’égidebritannique, ce qui a peu à peu effacé la diplomatie entre les deux états. Au lendemain de son indépendance en 1984, Brunei rétablit les relations diplomatiques avec l’Indonésie. Brunei a ouvert une ambassade àJakarta. L'Indonésie, quant à elle, a une ambassade àBandar Seri Begawan. Brunei et la province indonésienne deBornéo sont tous deux situés sur la même île. Il n'y a pas de frontière terrestre entre les deux états. Les deux pays disposent d’un référentiel commun concernant leur histoire et leur culture, du notamment au passé colonial. Les deux pays ont une majorité de leur population qui pratiquent l'islam. Les deux États sont de fait, membres de l’Organisation de la coopération islamique. En 2012, 58 000 indonésiens travaillent à Brunei[37].
Brunei et laMalaisie jouissent d’une culture et d’un passé commun dû à l’appartenance de l’Est du pays à l'empire de Brunei (1368-1888), qui favorisent ainsi la mise en place d’une diplomatie bilatérale[37]. De plus, la proximité géographique des deux États, tous deux situés sur l’île deBornéo, facilitent ces processus. Les deux pays ont établi des institutions les représentant. Brunei possède un haut commissariat à Kuala Lumpur ainsi que deux consulats généraux à Kota Kinabalu et Kuching. La Malaisie possède un haut commissariat àBandar Seri Begawan. Les deux États sont membres de l’ASEAN et du Commonwealth.
La frontière entre les deux États fut l’objet de conflits ; les deux pays revendiquant l’appartenance de la ville et région de Limbang (actuellement en Malaisie dans le nord duSarawak).« Brunei ne récupérera jamais le Limbang. Or, la rivière du Limbang était l’axe de circulation en direction de la cité portuaire du même nom, point d’articulation entre deux flux opposés : dans un sens les produits forestiers acheminés vers la Chine ou l’Inde »[46]. Ainsi, Brunei et laMalaisie durent conjointement cesser leurs explorations de ressources en hydrocarbures. En 2009, un accord officieux est passé entre les deux pays. Depuis, la région est toujours source de tensions[46],[47].
Les deux pays ont des revendications de souveraineté territoriale enmer de Chine méridionale. Cependant, ils ont tous deux décidé de suivre une diplomatie en adéquation avec les principes plus pacifistes et non frontaux de la ligne diplomatique del'ASEAN. De plus, en novembre 2002, l'ASEAN ratifie la déclaration sur la conduite des parties enmer de Chine méridionale. Brunei et laMalaisie, à l'instar d'autres États revendiquant des intérêts enmer de Chine méridionale, suivent cette déclaration[48].
L'économie de Brunei est fondée essentiellement sur une seule ressource : leshydrocarbures, et principalement lepétrole, exploité dans ce pays à partir de 1929. La commercialisation de cette ressource permet au pays d'atteindre une croissance annuelle importante (4,1 % en 2001), ce qui se répercute sur le développement humain du pays : Brunei, qui a unIDH de 0,829, est au51e rang mondial (sur191 pays) en 2021. Il affiche unPIB par habitant de 31 800 dollars, un taux de chômage insignifiant. Brunei est, selon laBanque mondiale, l'un des pays d'Asie où l'on vit le mieux. En 2025, Brunei est classé en88e position pour l'indice mondial de l'innovation[49].
Ces dernières années, la présence des étrangers et le dynamisme économique ont permis d'améliorer la condition des femmes sur le territoire. Seules 20 % d'entre elles travaillaient en 1971, elles sont 57 % en 2012, dont 28 % de cadres supérieures.
L'État brunéien a lancé une politique facilitant l'installation d'entreprises étrangères : zones franches, exonération d'impôts… En dix ans, une cinquantaine de sociétés se sont déjà implantées à Brunei. Depuis 2007, Brunei tente aussi de développer l'écotourisme.
Contrairement à ses voisins (Malaisie,Indonésie), Brunei n'a jamais encouragé le commerce du bois. Résultat : 75 % du territoire est encore occupé par lajungle.
L'arabe est une langue de culture, etreligieuse, connue surtout par des religieux ou des étudiants enmadrasas islamique : il serait parlé parfaitement par environ 10 % de la population du royaume. De nombreux autres musulmans de Brunei ont des connaissances partielles, ou limitées de l'arabe.
La population de Brunei comprend 78,8 % demusulmans[53],[54]. Les habitants figurent parmi les musulmans les plus pratiquants et conservateurs d'Asie : obligation d'assister à laprière collective du vendredi (avec fermeture de tous les commerces conformément auverset 9 de lasourate62 duCoran)[20], enseignement obligatoire duCoran à l'école publique[55] et vente d'alcool interdite sur le territoire[56]. Si 78,8 % de la population est musulmane, 8,7 % estchrétienne, 7,8 % estbouddhiste, et 4,7 % autre, dont une part d'animistes[54].
Avant, l'hindouisme était la religion majoritaire[réf. nécessaire] à Brunei, suivie immédiatement par le Bouddhisme[57]. En, les Hindous ne sont plus que quelques centaines dans le pays[58].
↑Ministère de l'Europe et des Affairesétrangères, « Brunei- Sécurité », surFrance Diplomatie - Ministère de l'Europe et des Affaires étrangères,(consulté le)