Brody est située sur le bassin supérieur de la rivièreStyr, à l'extremité nord-est de la région historique deGalicie près de la limite de laVolhynie. La ville se trouve à 87 km au nord-est deLviv, centre administratif de l'oblast.
Brody faisait partie duroyaume de Pologne à partir de1340. Ainsi commença une période dans laquelle la ville a été re-créé comme une cité idéale par la noblesse polonaise (szlachta). Incorporée dans lavoïvodie ruthène (Ruthénie rouge), elle fut la possession de plusieurs familles féodales (Sienioski, Kamieniecki) à partir de1441.
En1779, la ville frontalière est déclarée une zone de libre-échange, sur l'exemple des ports deTrieste etFiume. Brody est, à nouveau, l'un des principaux centres des échanges commerciaux entre l'Europe centrale et orientale. Durant leblocus continental deNapoléonIer, la contrebande de marchandises coloniales était florissante. En1812, Wincenty Potocki est forcé par le gouvernement autrichien d'abattre les fortifications de la ville.
La place du marché, 1904.
La ville fut le chef-lieu dudistrict de Brody, l'un des 78Bezirkshauptmannschaften de la province (Kronland) de Galicie, le[2].
En1869, elle est reliée auréseau ferroviaire autrichien ; une ligne de raccordement àRadivilov en Russie fut inaugurée quatre ans plus tard. Néanmoins, l'annulation du libre-échange en1879 entraînait une stagnation du développement. Dans son romanLa Marche de Radetzky, l'écrivainJoseph Roth décrit les conditions sociales de la zone éloignée.
En, après la défaite polonaise face à l'Allemagne nazie, Brody fut occupée par l'Armée rouge, conformément aux clauses dupacte germano-soviétique. Entre le 26 juin et le, unebataille opposa la Première Armée Panzer allemande à cinq corps mécanisés soviétiques, avec de lourdes pertes des deux côtés. Au cours de l'été1944, Brody et ses environs furent le théâtre d'une importanteopération stratégique — l'opération Lvov-Sandomierz, à l'issue de laquelle l'armée soviétique encercla et détruisit d'importantes forces allemandes.
AuXIXe siècle, Brody était un carrefour et un centre de commerce juif et était considérée comme unshtetl. Elle était alors célèbre pour sesBrodersänger ouchanteurs de Broder[pas clair], qui furent parmi les premiers à chanter en yiddish en public, en dehors des fêtes dePourim ou des mariages.
Les mesures discriminatoires du tsarAlexandre III de Russie à l'égard des Juifs contenues dans lesLois de mai 1882 entraînèrent une immigration massive des Juifs de Russie. Chaque jour des centaines de Juifs arrivaient à Brody, ce qui plaça leurs coreligionnaires autrichiens et allemands face un dilemme. On estime entre 20 000 et 25 000 le nombre de réfugiés arrivés de Russie[5] dans une ville frontalière de 20 000 habitants. Les communautés juives d'Europe centrale et occidentale, qui appartenaient aux classes moyennes, se tournèrent vers l'Alliance israélite universelle, l'un des organismes philanthropiques juifs les plus importants et les plus respectés, pour faire face à l'afflux des nouveaux arrivants.
Durant leGouvernement général et l'occupation nazie, en décembre 1942, la population juive fut enfermée dans unghetto, à l'intérieur de la ville. La plupart des 9 000 Juifs que comptait la ville avant la guerre périrent, dans des camps de concentration, de faim, du travail forcé ou furent assassinés.
Moriz Friedländer,Fünf Wochen in Brody unter jüdisch-russischen Emigranten, Wien, 1882. ([1])
Nathan Michael Gelber,Toledot jehudej Brody 1584–1943, Jerušalajim, 1955.
Zbigniew Kościów,Brody. Przypomnienie kresowego miasta, Opole, 1993.
Börries Kuzmany,Brody. Eine galizische Grenzstadt im langen 19. Jahrhundert, Böhlau, Wien/Köln/Weimar 2011.(ISBN978-3-205-78763-1) (PDF; 16,9 MB)
Börries Kuzmany,Die Stadt Brody im langen 19. Jahrhundert – Eine Misserfolgsgeschichte?, Thèse, Université de Vienne et Université Paris IV, 2008.[2]
Tadeusz Lutman,Studja nad dziejami handlu Brodów w latach 1773–1880, Lwów, 1937.
Mark Wischnitzer,Die Stellung der Brodyer Juden im internationalen Handel in der zweiten Hälfte des 18. Jahrhunderts, in: Wischnitzer, M. (Hg.): Festschrift zu S. Dubnows 70. Geburtstag, Berlin, 1930,p. 113–123.
Bohdan Zrobek,Brody i Bridščyna. Istoryčno-memuarnyj zbirnyk. Kniha II, Brody, 1998.