Symbole standardAPP-6A de l'OTAN pour une brigade d'infanterie alliée.
Unebrigade est uneunité militaire tactique majeure qui comprend de trois à sixbataillons plus les éléments de soutien. Elle est l'équivalent d'unrégiment agrandi et renforcé. Deux brigades et plus peuvent constituer unedivision. Les brigades assemblées en divisions sont généralement d'infanterie ou blindées (parfois appelées brigades d'armes combinés).
Le terme est emprunté à l'italienbrigada, lui même dérivé debriga (compagnie, bande ; Cf.brigand). AuXIIIe siècle il désigne une troupe sans plus de précision, auXIVe siècle il désigne une telle troupe mais organisée sous les ordres d'un chef. Il passe ensuite du français aux autres langues.
Bonnefoux et Willaumez donnentbrigade comme synonyme (peu usité) degaffe.Brigade militaire etbrigade marine sont peut-être en fait d’origine différente.Dans la marine,brigadier était à l’origine le « titre du premier des matelots d’une embarcation ; il est posté sur l’avant pour défendre les abordages avec labrigade, d’où il tire son nom » (Willaumez,Dictionnaire de la marine). LeTrésor de la langue française atteste cet usage. Par ailleurs,brigadier désigne le bâton avec lequel le régisseur d’un théâtre frappe lestrois coups. Cet usage renvoie de toute évidence à la marine, à qui le vocabulaire du théâtre a beaucoup emprunté[2].
Vers leXVe siècle enEurope, la taille des armées s'accroissant, se fit sentir le besoin d'un niveau intermédiaire entre le chef d'armée et les unités de base (escadron de cavalerie, régiment d'infanterie, batterie d'artillerie, etc.)[3]. Elle est d'abord un simple regroupement tactique (et provisoire) de plusieurs unités souvent de plusieurs types (infanterie, cavalerie, artillerie) pour permettre des actions plus élaborés qu'un simple régiment.
Le MaréchalTurenne copie cette organisation, institue des brigades permanentes, et obtient du roi la création du grade debrigadier des armées du roi, supérieur à celui de colonel, en 1667. Cependant, les brigades suédoises étaient interarmes alors que les françaises sont composées d'un seul type (infanterie, cavalerie, ...), et ce ne sera qu'à la veille de la Révolution que la France mettra en place la grande unité interarmes (ladivision) ; la brigade sera alors éclipsée. Après sonécrasement en 1806, la Prusse réorganise son armée sur la base de brigades.
Le, l'Armée de terre française se réorganise dans le cadre de la professionnalisation et de la réduction de ses effectifs. Lesdivisions sont redimensionnées et deviennent des brigades. Forte d'environ 7 000 à 8 000 hommes, la brigade est alors la plus grande unité de l'Armée de terre. On distingue deux types de brigades : les brigadesinterarmes (comme la1re brigade mécanisée) et les brigades spécialisées (exemples :brigade du génie,brigade d'artillerie, etc.).
Le, le plan de réorganisation de l'Armée de terre, nomméAu contact, marque le retour du niveau divisionnaire. Deux grandes divisions (1re et3e) sont recréées, elles encadrent chacune trois brigades (deux brigades lourdes, deux brigades médianes et deux brigades légères) ainsi que les unités françaises de labrigade franco-allemande. Unebrigade d'aérocombat est également recréée. Par ailleurs, laBrigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) est surnommée« La Brigade » par les militaires qui la composent.
Unité de base de lagendarmerie nationale, les brigades de gendarmerie constituent un maillage sur l'ensemble du territoire français. Elles sont généralement situées à chaque chef-lieu de canton. On distingue les brigades territoriales autonomes et les communautés de brigades suivant leur importance. Elles relèvent de la compagnie (chef-lieu d'arrondissement).