Sortie | ![]() |
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Enregistré | Mars-juillet 1997 Ocean Way Studios,Los Angeles |
Durée | 62:27 |
Langue | Anglais |
Genre | Rock |
Format | CD |
Auteur-compositeur | Jagger,Richards |
Producteur | Don Was etThe Glimmer Twins, avecRob Fraboni,Danny Saber,Pierre de Beauport etThe Dust Brothers |
Label | Virgin |
Classement |
|
Critique |
Albums deThe Rolling Stones
Voodoo Lounge
(1994)A Bigger Bang
(2005)
albums subséquents desRolling Stones
Stripped
(1995)No Security
(1998)
Singles
Bridges to Babylon est le21e album studio du groupe de rock britanniqueThe Rolling Stones publié parVirgin Records le. Sorti sur un CD et en double vinyle, l'album est suivi d'une tournée mondiale qui rencontre un grand succès.
Contrairement aux précédents albums, que le duo Mick Jagger-Keith Richards avait coproduit au côté d'un seul producteur extérieur, le groupe a fait appel à plusieurs producteurs du moment, dont les Dust Brothers, Don Was et Rob Fraboni entre autres, ainsi que de nombreux musiciens invités présents aux côtés du groupe sur chaque chanson. L'album se retrouve hétérogène et explore plusieurs genres, allant du blues rock standard au hip-hop en passant par le reggae. De nouvelles tensions internes apparaissent au sein du groupe durant l'enregistrement du fait de divergences artistiques entre la recherche de modernité de Mick Jagger et le retour aux racines de Keith Richards, tous deux enregistrant séparément. Cependant ces tensions s'apaisent après l'enregistrement et permettent au groupe de partir en tournée mondiale.
Bien que l'album reçoive un accueil critique mitigé, il se vend bien, certifié disque d'or ou de platine dans plusieurs pays, et contient le tubeAnybody Seen My Baby?.
Au lendemain de la tournée mondialeVoodoo Lounge qui s'est conclue àRotterdam le, puis de la sortie de l'album live acoustiqueStripped le enregistré principalement à l'Olympia à Paris et auParadiso à Amsterdam, lesRolling Stones prennent un peu de vacances.Keith Richards est grand-père depuis mai 1996 etMick Jagger a lancé sa propre compagnie cinématographique nommée Jagger Films. Pourtant, le groupe a toujours besoin de sa dose d’adrénaline en studio et songe rapidement à un nouvel album faisant suite àVoodoo Lounge[1],[2].
Au début du mois de novembre 1996, les membres se retrouvent à New York pour planifier l'enregistrement de l'album. Le, ils commencent à travailler les nouvelles chansons aux Dangerous Music Studios à New York avec le producteurDon Was déjà présent sur l'album précédent, puis Keith se retire dans sa maison duConnecticut pendant quelques jours pour composer de nouveaux titres et faire passer des auditions. Courant décembre, diverses sessions sont organisées à Londres, aux Westside Studios et au Sarm West studios du producteurTrevor Horn. En janvier, Mick Jagger et Keith Richards passent du temps à la Barbade pour de nouvelles séances d'écriture[1],[2].
En mars 1997, le groupe se retrouve à Los Angeles pour commencer les sessions d'enregistrement aux studios Ocean Way Recording[2]. Pour cet album, Mick Jagger et Keith Richards veulent expérimenter de nouveaux sons pour être en phase avec les années 1990 tout en restant dans le blues rock qu'ils jouent habituellement. "Mick et moi sommes tombés d'accord sur le fait qu'au lieu de travailler ensemble, il enregistrerait des chansons à sa façon et moi à la mienne", dira Keith[3]. Les séances se déroulent jusqu'en juillet, principalement durant la nuit jusqu'à ce que Keith Richards soit fatigué dans la matinée[1].
Ainsi le chanteur va recourir aux services de plusieurs producteurs en plus de Don Was. Les premiers sont lesDust Brothers (John King et Mike Simpson) connus pour leur travail sur les albumsOdelay deBeck en 1996 etPaul's Boutique desBeastie Boys en 1989[4]. Les contributions du duo initialement prévues à cinq chansons ont été réduites à trois :Anybody Seen my Baby?,Saint of Me etMight As Well Get Juiced. Leur production est marquée par l'utilisation de samples pour la première et unique fois dans l'histoire du groupe. Le chanteur a également engagé les producteursDanny Saber, connu pour ses récents travaux de remixage deU2 etDavid Bowie, etBabyface (qui a produitWhitney Houston), mais le premier ne produira qu'une chanson,Gunface, tandis que les contributions du second surAlready All Over Me ne sont pas conservées.
Cette nouvelle approche semble prometteuse. Mais la réalité va se révéler tout autre : de nouvelles tensions dues aux divergences artistiques s'installent entre Mick Jagger et Keith Richards et le producteur Don Was doit s'assurer que tous deux travaillent dans des pièces séparées.
« Je voulais voir comment Mick réagirait à cette idée, mais il est allé au-delà de ce que j'attendais. Je n'imaginais pas un seul instant qu'il penserait avoir les mains libres pour avoir un producteur différent sur chaque chanson. Ce n'était pas du tout ce que j'avais en tête au départ »[3]
— Keith Richards
En effet, Keith n'est pas enthousiaste à travailler avec des "gourous des boucles rythmiques", allant jusqu'à virer Danny Saber du studio quand il le surprend en train de rajouter de nouvelles parties de guitares. Le guitariste fait appel aux services du technicien guitare Pierre de Beauport (qui co-produit notammentAlways Suffering) et le producteur Rob Fraboni (connu pour ses travaux avecJoe Cocker,Eric Clapton,Bob Dylan et lesBeach Boys) pour ses chansonsYou Don't Have to Mean It,Thief in the Night etHow Can I Stop qu'il interprète lui-même.
Keith témoignera dans son autobiographieLife : "Avec tous ces mecs, plus les musiciens - dont pas moins de huit bassistes [Jeff Sarli,Jamie Muhoberac, Pierre de Beauport,Don Was,Danny Saber,Darryl Jones,Me'shell Ndegeocello, etDoug Wimbish] le truc est parti dans tous les sens. Pour la première fois on a quasiment fini par faire deux disques différents, le mien et celui de Mick." Mais le chanteur ne tarde pas à déchanter selon Keith : "Mick s'est rendu compte de son erreur et s'est écrié : sortez-moi de là !"[5].
Le batteur Charlie Watts détend l'ambiance en travaillant avec le percussionniste Jim Keltner, qui plus tard lui a suggéré de se lancer dans un projet en solo. Durant la dernière semaine d'enregistrement, Mick Jagger refuse d'assister aux sessions de travail organisées par l'équipe de Keith Richards et Charlie Watts quitte Los Angeles dès qu'il a fini ses contributions[1].
Pendant le mastering de l'album, Keith Richards découvre par sa fille Angela que le refrain du futur premier singleAnybody Seen My Baby?, ressemble au tubeConstant Craving dek.d. lang sorti en 1992. Cherchant à éviter d'éventuels futurs problèmes juridiques, lang et son co-auteur Ben Mink ont été crédités avec Jagger et Richards sur le nouveau morceau[6]. Il devient par la suite un important succès dans de nombreux pays.
Dans sa conception,Bridges to Babylon est très différent de tout ce que le groupe a fait jusque là, du moins dans son approche musicale. Dès le départ, en effet, Mick Jagger et Keith Richards désirent à la fois continuer sur la voie du blues rock (dans l'esprit des albumsSticky Fingers en 1971 etExile on Main Street en 1972) et expérimenter de nouveaux sons pour se mettre en phase avec la musique du moment. Si les relations entre les Glimmer Twins s'avèrent une fois de plus difficiles, le résultat est une réussite malgré l'hétérogénéité manifeste lors de l'écoute de l'album. L'esthétique sonore du groupe est pleinement respectée avec les toniques chansons aux guitares énervées commeFlip the Switch,Low Down etToo Tight, mais aussi des ballades tels queAlways Suffering,Thief In the Night,How Can I Stop etYou Don't Have to Mean It, qui fusionnent le reggae et le rock Tex-Mex. Mais il y a aussi une facette plus moderne, que ce soit avec la balladeAlready Over Me,Gunface marqué par le noise rock travaillé par Danny Saber, etMight As Well Get Juice qui est du blues revisité par les Dust Brothers. Enfin trois tubes incontournables sont au programme :Out of Control (unPapa Was a Rollin' Stone desTemptations revisité),Anybody Seen My Baby etSaint of Me. Les deux dernières sonnent résolument modernes grâce aux Dust Brothers. Les chansonsThief In the Night,How Can I Stop etYou Don't Have to Mean It sont chantées par Keith Richards, et le reste par Mick Jagger[2].
Les paroles, pour leur part, ne varient guère par rapport aux autres albums du groupe. Exceptions faites deFlip the Switch (qui parle de la mort et du suicide collectif de la secteHeaven's Gate en 1997) et l'apocalyptiqueMight As Well Get Juice, les thèmes tournent autour du couple : vérité, mensonges et amants dansLow Down,You Don't Have to Mean It etToo Tight ; infidélité dansSaint of Me; vengeance dansGunface; rupture dansAlready Over Me; recherche de l'être aimé disparu dansAnybody Seen my Baby et temps qui passeOut of Control,Always Suffering,Thief In the Night etHow Can I Stop[2].
Mick Jagger avait en tête un concept bien particulier pour le visuel de l'album, et engageStefan Sagmeister pour le réaliser, designer graphique autrichien qui a obtenu un premier Grammy Award pour la pochette deMountains of Madness de H. P. Zinker en 1995. Le chanteur demande à l'artiste de se rendre auBritish Museum pour y admirer la collection de sculptures assyriennes. Elles vont lui inspirer le lion majestueux et rugissant se dressant sur ses pattes arrière qui orne la pochette. À l'intérieur, une photo du groupe, tout de noir vêtu, et un plan large d'un désert sur lequel est représentée la Tour de Babel (la plaine dans le pays de Shinar en l'occurrence), ainsi que les paroles et les crédits des treize chansons (Stefan Sagmeister pour la direction artistique, Hjati Karlsonn pour le design et Max Vadukul pour les photographies)[7],[8]. Quant au titre, il est dû en partie au dramaturge britanniqueTom Stoppard, lequel, après avoir vu la maquette d'un pont destiné au décor scénique de la prochaine tournée des Stones, aurait proposé plusieurs idées de titres autour de Babylone. Mick Jagger en a choisi un qu'il a raccourci pour aboutir àBridges to Babylone[2].
Périodique | Note |
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AllMusic | ![]() |
Entertainment Weekly | B[10] |
NME | 7/10[11] |
Rolling Stone | ![]() |
The Rolling Stone Album Guide | ![]() |
Tom Hull | B+[14] |
Bridges to Babylon sort le dans le monde entier et est immédiatement acclamé par un public qui n'avait que trop attendu depuisVoodoo Lounge. S'il n'atteint que la troisième place aux États-Unis où il se vend à plus d'un million d'exemplaires[15],[16], il est sixième au Royaume-Uni (avec plus de 100 000 ventes), deuxième en France (200 000 exemplaires), en Belgique, aux Pays-Bas et au Canada, et premier en Allemagne (500 000 exemplaires), en Autriche et en Scandinavie. Un bien beau succès commercial que ne rencontrent pas les singles, et la critique qui sera mitigée : cette dernière relève un ensemble musical hétérogène[2].
Les Stones sont devenus un phénomène de tournée à ce point. LeBridges to Babylon Tour en 1997 comprenait 108 représentations, avec une scénographie élaborée que Jagger vise à rendre semblable à la tournéePopMart du groupeU2.
En 2009,Bridges to Babylon est remasterisé et ressorti parUniversal Music.
Bridges to Babylon | |||||||||
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No | Titre | Auteur | Producteurs | Durée | |||||
1. | Flip the Switch | Mick Jagger,Keith Richards | Don Was,The Glimmer Twins | 3:27 | |||||
2. | Anybody Seen My Baby? | Jagger, Richards,k.d. lang, Ben Mink | Don Was,The Dust Brothers, The Glimmer Twins | 4:31 | |||||
3. | Low Down | Jagger, Richards | Don Was, The Glimmer Twins | 4:26 | |||||
4. | Already All Over Me | Jagger, Richards | Don Was, The Glimmer Twins | 5:24 | |||||
5. | Gunface | Jagger, Richards | Danny Saber, The Glimmer Twins | 5:02 | |||||
6. | You Don't Have to Mean It(*) | Jagger, Richards | Don Was, The Glimmer Twins,Rob Fraboni | 3:44 | |||||
7. | Out of Control | Jagger, Richards | Don Was, The Glimmer Twins | 4:43 | |||||
8. | Saint of Me | Jagger, Richards | The Dust Brothers, The Glimmer Twins | 5:14 | |||||
9. | Might As Well Get Juiced | Jagger, Richards | The Dust Brothers, The Glimmer Twins | 5:23 | |||||
10. | Always Suffering | Jagger, Richards | Don Was, The Glimmer Twins,Pierre de Beauport | 4:43 | |||||
11. | Too Tight | Jagger, Richards | Don Was, The Glimmer Twins | 3:37 | |||||
12. | Thief in the Night(*) | Jagger, Richards, Pierre de Beauport | Don Was, The Glimmer Twins, Rob Fraboni | 5:15 | |||||
13. | How Can I Stop?(*) | Jagger, Richards | Don Was, The Glimmer Twins, Rob Fraboni | 6:54 |
Pays | Durée du classement | Meilleur classement | Date |
---|---|---|---|
![]() | 54 semaines | 1er | |
![]() | 3 semaines | 19e | |
![]() | 28 semaines | 1re | |
![]() | 9 semaines | 2e | |
![]() | 10 semaines | 5e | |
![]() | 5 semaines | 2e | |
![]() | 27 semaines | 3e | |
![]() | 12 semaines | 3e | |
![]() | 23 semaines | 2e | |
![]() | — | 7e | 1997 |
![]() | 8 semaines | 1er | |
![]() | 3 semaines | 10e | |
![]() | 51 semaines | 2e | |
![]() | 10 semaines | 6e | |
![]() | 18 semaines | 1er | |
![]() | 22 semaines | 3e |
Pays | Certification | Ventes | Date |
---|---|---|---|
![]() | ![]() | 500 000 + | 1997 |
![]() | ![]() | 50 000 + | |
![]() | ![]() | 20 000 + | |
![]() | ![]() | 100 000 + | |
![]() | ![]() | 1 000 000 + | |
![]() | ![]() | 200 000 + | |
![]() | ![]() | 100 000 + | 1998 |
![]() | ![]() | 100 000 + | |
![]() | ![]() | 40 000 + | |
![]() | ![]() | 50 000 + | 1997 |
Single | Chart | Durée du classement | Position | Date |
---|---|---|---|---|
Anybody Seen My Baby? | ![]() | 16 semaines | 3e | |
![]() | 3 semaines | 22e | ||
![]() | 12 semaines | 27e | ||
![]() | 12 semaines | 12e | ||
![]() | 18 semaines | 1er | ||
![]() | 2 semaines | 11e | ||
![]() | 19 semaines | 7e | ||
![]() | 1 semaine | 14e | ||
![]() | 11 semaines | 25e | ||
![]() | 11 semaines | 18e | ||
![]() | 16 semaines | 26e | ||
Saint of Me | ![]() | 4 semaines | 94e | |
![]() | 18 semaines | 13e | ||
![]() | 2 semaines | 26e | ||
![]() | 9 semaines | 68e | ||
![]() | 2 semaines | 34e | ||
![]() | 18 semaines | 26e | ||
![]() | 7 semaines | 52e | ||
Out of Control | ![]() | 2 semaines | 51e | |
Flip the Switch | ![]() | 13 semaines | 14e | |
![]() | 9 semaines | 26e |