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Brennos (IVe siècle av. J.-C.)

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Pour les articles homonymes, voirBrennos.

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Ne doit pas être confondu avecBrennos (IIIe siècle av. J.-C.).

Brennus
Brennos (IVe siècle av. J.-C.)
Buste de Brennus provenant de la figure de proue du cuirasséBrennus (XIXe siècle),Musée national de la Marine.

NaissanceIVe siècle av. J.-C.
Vers Agedincum, actuelleYonne (Sens)
DécèsIVe siècle av. J.-C.
Nord de l'actuelleItalie
OrigineSénons
ConflitsRaids gaulois en Italie
Faits d'armesSiège de Clusium
Bataille de l'Allia
Sac de Rome (-390)
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Brennos ouBrennus est un chef militaire dupeuple gaulois desSénons duIVe siècle av. J.-C.[1], célèbre pour avoir vaincu les Romains à labataille de l'Allia, puis s'être emparé d'une grande partie deRome et l'avoir conservée pendant plusieurs mois, épisode qu'on appelle lesac de Rome de 390 avant Jésus-Christ. Brennus n'accepte de quitter Rome que moyennant le paiement d'un lourd tribut (millelivres d'or) par les Romains. Au cours de la pesée de l'or, les Romains protestant contre l'utilisation de poids truqués, il aurait prononcé une phrase passée à la postérité :Vae victis (« Malheur aux vaincus ! »).

Ce sac de Rome par Brennus est le premier cas d'occupation de la ville par une armée ennemie. Le deuxième intervient environ 800 ans plus tard, avec lesac de Rome par lesWisigoths d'AlaricIer en 410.

Ce chef sénon était célèbre dès l'Antiquité, aussi bien chez les Grecs, qui l'appelaientBrennos, que chez les Romains, qui le nommaientBrennus.

Étymologie

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Brennos / -us est possiblement une varianteallophonique debrano-, avec unegémination expressive[2]. L'ancien celtique continental (gaulois)branos désigne en effet le corbeau et se retrouve dans quelques ethnonymes et toponymes, dont lesBrannovices, lesBrandobrici (Brando- pourBranno-),Branodunum (Grande-Bretagne), aujourd'huiBrancaster etBranodunum (Saône-et-Loire), aujourd'huiBrandon[2]. On compare avec le vieil irlandaisbran (masculin) « corbeau » et avec les gallois, cornique et bretonbran « corbeau ». Dans ces dernières langues le mot a servi à désigner métaphoriquement le guerrier, le chef[2].

Dans la mythologiebrittonique (notammentgalloise, dans lesMabinogion), on trouve un héros qui porte le nom deBran le Béni, associé au corbeau, symbolisant la mort.

Contexte

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Article connexe :Sénons.

LesSénons sont un peuplegaulois installé d'une part enGaule transalpine dans une région correspondant aux actuelsdépartements français deSeine-et-Marne,Loiret etYonne, d'autre part dans le Nord de l'Italie. Vers 400 av. J-C, une branche des Sénons traverse lesAlpes et, ayant chassé lesOmbriens, s'établit sur la côte est de l'Italie, dans une région allant deRimini àAncône, que les Romains appellent ensuiteAger gallicus, et fondela ville deSena Gallica[réf. nécessaire] (aujourd'huiSenigallia,Sinigaglia jusqu'auXIXe siècle) qui devient leur capitale.

En 391, ils envahirent l'Étrurie et assiégèrentClusium. Les Clusiens firent appel à Rome.Quintus Fabius Ambustus et ses deux frères furent envoyés pour négocier avec les Sénons. Ils auraient violé leur serment de neutralité en participant à des hostilités en dehors de Clusium.Tite-Live etPlutarque disent que les Sénons ont marché vers Rome pour exiger des réparations[3].

Il est possible que toute l'histoire des événements de Clusium soit une fiction, Clusium n'ayant aucune raison de faire appel à Rome pour obtenir de l'aide, et les Sénons n'avaient pas besoin de provocation réelle pour mettre à sac Rome. L'hypothèse est que l'histoire existe pour fournir une explication à une attaque par ailleurs non motivée contre Rome et pour représenter Rome comme un rempart de l'Italie contre les Gaulois[3]. Il a aussi été envisagé que Brennos travaillait de concert avecDenys de Syracuse, qui cherchait à contrôler toute laSicile. Rome avait de fortes alliances avecMessana, une petite ville de Sicile, que Denys voulait contrôler. L'armée de Rome se faisant encercler par Brennos, ses efforts aideraient la campagne de Denys[4].

Biographie

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Carte postale vers 1900. Statue en marbre de Brennus parFerdinand Taluet, installée à Philippeville en 1879 (aujourd'huiSkikda, Algérie). La statue mutilée (jambe et bras droit amputés) est visible (2010) dans un jardin public rue Zighoud Youcef[5].

Origines

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On connaît très peu de choses sur les origines de Brennus. Tout porte à croire que sa famille, appartenant au peuple desSénons, était originaire d'Agedincum[6] (l'actuelle ville deSens, dans l'Yonne).Vers 400 av. J.-C., cette population migra vers le sud, rejoignant l'actuelle région de laRomagne et desMarches, enItalie.

Premiers exploits

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Articles connexes :Siège de Clusium etBataille de l'Allia.

En 6 ans, il réussit à unifier toutes lessénons en prenant le contrôle de la totalité de la Romagne et des Marches (région ultérieurement appeléeager gallicus, quand lesRomains en prendront le contrôle). Pour cela, il assiège la villeétrusque deClusium, qui, pour se défendre, demande l'aide deRome. LeSénat romain décide donc d'envoyer trois émissaires issus de lagens Fabia avec pour objectif, dans un premier temps, de jouer le rôle de médiateur entre les assiégésétrusques et les troupes gauloises. Néanmoins, Rome prend vite conscience du danger que représentent ces redoutables envahisseurs et décide de s'allier aux Étrusques.

Brennus relève le défi. Après avoir pris et saccagéClusium, il décide de marcher sur Rome à la tête de ses troupes. La tradition romaine a conservé un récit détaillé mais très suspect de cette invasion[7]. Lorsque le Sénat romain est informé de ces événements, il lance un appel aux armes à tous les citoyens romains, afin de constituer une armée qui arrêterait les Gaulois. L'affrontement entre les deux armées ennemies a lieu le 18 juillet -390 sur la rive gauche duTibre, à l'endroit où se jette un modeste affluent, le ruisseau appeléAllia, (peut-être le Fosso Maestro, près deMarcigliana), qui donna son nom à la bataille (Bataille de l'Allia). L'armée romaine, mal préparée, est terrassée par l'armée gauloise, plus expérimentée et avide de vengeance. La défaite fut si grave que le 18 juillet (leDies Alliensis) fut dès lors considéré comme un jour néfaste dans lecalendrier romain.

Sac de Rome

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Article détaillé :Sac de Rome (390 av. J.-C.).
Brennus, chef des Gaulois, et Marco Furio Camillo, après le sac de Rome.

Affolés et dispersés, les survivants de l'armée romaine préfèrent pour la plupart se réfugier dans les villes voisines deCaere etVéies, laissant la défense de la Ville aux quelques citoyens romains restés à Rome. Ces derniers décident de se retrancher dans la partie de la ville la plus facilement défendable : leCapitole.Lorsque les Gaulois entrent dans Rome, ils ne trouvent pour les accueillir que les sénateurs romains dans laCurie. Après les avoir massacrés, les Gaulois pillent la ville, puis cherchent à prendre le Capitole par surprise, de nuit. Des écrits romains racontent que les oies consacrées àJunon auraient alerté les défenseurs romains endormis, de l'arrivée des assaillants gaulois, leur permettant ainsi de les repousser.On pense généralement aujourd'hui que cette histoire a été inventée de toutes pièces par les Romains désireux d'effacer la honte subie et de redorer l'image de l'armée romaine. Néanmoins, à l'endroit où cet événement aurait eu lieu fut édifié un temple appeléIuno Moneta[8], lieu où seront plus tard frappées les premièresmonnaies romaines, leur donnant ainsi son nommoneta qui donnera plus tard le mot français « monnaie ». De plus, il fut dédié à cet épisode une fête religieuse ayant lieu le 3 août, durant laquelle les oies étaient portées en triomphe lors d'une procession.

Résolution du conflit et la fin de Brennus

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Le Brenn et sa part de butin, dePaul Jamin, 1893.

Rançon

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En proie à la famine, les assiégés finissent par négocier leur reddition contre rançon. La tradition rapporte que celle-ci est de 1 000 livres d'or. Les historiens rapportent également que lors de la pesée de la rançon, les Gaulois utilisent des poids truqués, des pierres en plomb alourdissant alors le tribut des Romains. Aux protestations romaines, Brennus répond de manière éloquente en ajoutant son épée aux poids incriminés, se justifiant du droit des vainqueurs par la phrase « Vae Victis » (« Malheur aux vaincus »).

L'historienPolybe rapporte une conclusion différente de la version traditionnelle, variante selon laquelle, lesVénètes envahissant leur pays, les Gaulois sont forcés d'interrompre le siège du Capitole[9].

Victoire finale de Camille

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Camille, nommédictateur intervient ensuite, en contestant la légalité de la rançon. Cette position provoque un combat avec les Gaulois, qui sont battus.

Néanmoins, l'historicité de cet événement reste sujette à caution :

  1. Tite-Live rapporte un second combat (« plus régulier » selon ses propres dires) sur le chemin deGabies, remporté par Camille.
  2. Plutarque conteste la première victoire romaine, mais il atteste également un combat sur le chemin de Gabies. Dans sa version, les Romains sont également victorieux, quoique de manière moins complète.
  3. PourStrabon etPolybe, les Gaulois quittent Rome avec la rançon, et sont défaits enÉtrurie par l'armée deCaeré, qui restitue la rançon aux Romains, cette ville obtenant en retour certains droits de citoyenneté romaine.

Cette dernière version est la plus probable car Rome, lors de la conquête de l'Étrurie, épargne Caeré et son territoire.

Brennus et ses guerriers survivants parviennent cependant à se replier dans le nord de l'Italie, où le chef gaulois s'éteint.

Les trois versions sont probablement fausses, car on n'a retrouvé aucune trace révélant la victoire de Camille. Les Romains ont peut-être voulu atténuer l'humiliation qu'ils ont subie.

Histoire et légende

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Pour Nicholas Horsfall, « les événements de 390 - ou plutôt de 387/6 - sont, dans la forme où ils ont été transmis, un inextricable fatras de récits étiologiques, d'apologies familiales, de doublets et de transferts de l'histoire grecque. »[10]. Ainsi, le nom du chef des Sénons, Brennus, qui n'apparaît qu'à partir deTite-Live (il ne figure ni chezPolybe ni chezDiodore de Sicile), reflète probablement le nom duchef des Celtes qui ont fait une incursion en Grèce en 280/279[10].Venceslas Kruta et Valerio Manfredi considèrent queCamille etMarcus Manlius Capitolinus étaient morts lors de l'invasion gauloise et que leur présence dans le récit n'a pas d'autre objet que de sauver l'honneur romain[11]. Enfin, le récit de la prise de Rome s'inspire dela prise d'Athènes par les Perses en480 av. J.-C.[10].

Notes et références

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  1. EmmanuelArbabe, « Du peuple à la cité : vie politique et institutions en Gaule chevelue depuis l'indépendance jusqu'à la fin des Julio-Claudiens »,Thèse de doctorat en Histoire, Paris 1,‎(lire en ligne, consulté le)
  2. ab etcXavierDelamarre,Dictionnaire de la langue gauloise : une approche linguistique du vieux-celtique continental, Paris/impr. en Lituanie,Éditions Errance,, 440 p.(ISBN 978-2-87772-631-3 et2-87772-631-2,OCLC 1055598056),p. 85
  3. a etb(en) SimonHornblower et AntonySpawforth,The Oxford classical dictionary, Oxford/New York, Oxford University Press,,3e éd., 1640 p.(ISBN 0-19-866172-X,9780198661726 et0195216938,OCLC 45857759,lire en ligne), « Fabius Ambustus, Quintus »
  4. (en) MikeDuncan et Peter D.Campbell,The History of Rome : The Republic, Herodotus Press,(ISBN 978-0-473-36101-3,lire en ligne),p. 125
  5. « Des statues de maître saccagées », surelwatan.com,(consulté en).
  6. Georges Duby,Histoire de la France. Naissance d'une nation, des origines à 1348,vol. 1, Paris, Larousse, 1970,p. 104.
  7. André Piganiol,La Conquête romaine, Presses universitaires de France, 1967,p. 142.
  8. [Briquel 2002]Dominique Briquel, « Jean Haudry, Juno Moneta.Aux sources de la monnaie, Milan, Archè, 2002, 199 p. » (revue d'ouvrage),Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes,t. 76,no 2,‎,p. 315-340(lire en ligne [surcairn.info], consulté en).
  9. Laurent Avezou, « Gaulois, l'histoire d’un mythe, Métarécit de l'histoire nationaliste française », conférence à la cité des Sciences et de l'Industrie, 31 janvier 2012.
  10. ab etc(en) Nicholas Horsfall, « From History to Legend: M. Manlius and the Geese. »,The Classical Journal, vol. 76, no. 4, 1981, pp. 298–311
  11. (it)Venceslas Kruta et V. Manfredi, I Celti in Italia, Milan, Mondadori, 1999, p.109

Bibliographie

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Sources

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Ouvrages spécialisés

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  • Dominique Briquel,La prise de Rome par les Gaulois, lecture mythique d'un événement historique, Presses de l’université Paris-Sorbonne, Collection Religions dans l’Histoire, Paris, 2008

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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