Le nom propreBragi dérive du vieil-islandaisbragr « poésie, art poétique ». Le terme a été rapproché du vieil-irlandaisbricht « formule magique », des noms gaulois de la magie,brixta,brixtom et du nom védique de la formule poétique bráhman-, neutre, dont le masculin correspondant désigne l'homme de castebrahmanique[1].
La divinisation de la formule dans l'Ase Bragi a deux parallèles : le dieu indienBrahmā et la déesse gauloise Brixtā[1].
Bragi figure dans la présentation desAses parSnorri Sturluson dans laGylfaginning (26).« Il est renommé pour sa sagesse et surtout pour son éloquence et sa verve » écrit-il, ajoutant qu'il est« particulièrement doué pour la poésie »[2]. En tant qu’« inventeur de la poésie » (Skáldskaparmál,10), c'est lui qui est l'interlocuteur d'Ægir lors du banquet qui sert de cadre auSkáldskaparmál.
Snorri indique aussi que c'est de Bragi qu'est dérivé le motbragr, qui signifie envieux norrois « poésie » et « chef »[3] (Gylfaginning,26) ; qu'il est l'époux d'Idunn, la gardienne despommes de jouvence (idem) et qu'il peut être désigné sous le nom d'« Ase à la longue barbe » (Skáldskaparmál,10).
L'existence de Bragi est toutefois peu attestée en dehors de Snorri. Il apparaît principalement dans laLokasenna, où il fait partie des Ases présents au banquet donné par Ægir. Loki raille sa lâcheté (13,15), qui n'est pas confirmée ailleurs. Bragi est présenté dans ce poème comme l'époux d'Idun, mais pas comme dieu de la poésie.
Bragi apparaît également dans leGrímnismál (44), où il est qualifié de plus grand des scaldes. Il figure aussi dans l'Eiríksmál (3-4) et leHákonarmál (14, 16) où il est présent lors de l'arrivée à laValhöll de deux rois venant de mourir (respectivementÉric « à la hache sanglante » etHákon le Bon). Dans ces trois textes, il est toutefois possible qu'il soit fait référence au scaldeBragi Boddason plutôt qu'au dieu.