| Boyardville | |||
Lefort Boyard et les côtes de l'île d'Aix depuis la plage des Saumonards | |||
| Administration | |||
|---|---|---|---|
| Pays | |||
| Région | Nouvelle-Aquitaine | ||
| Département | Charente-Maritime | ||
| Ville | Saint-Georges-d'Oléron | ||
| Arrondissement | Rochefort | ||
| Canton | Saint-Pierre-d'Oléron | ||
| Code postal | 17190 | ||
| Démographie | |||
| Gentilé | Boyardvillois | ||
| Géographie | |||
| Coordonnées | 45° 58′ 47″ nord, 1° 19′ 54″ ouest | ||
| Altitude | Min. 0 m Max. 30 m | ||
| Localisation | |||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Charente-Maritime | |||
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Boyardville est un village dépendant de la commune deSaint-Georges-d'Oléron, dans la partie orientale de l'île d'Oléron. Cette petitestation balnéaire est également un port de pêche et de plaisance.
Le nom de Boyardville dérive du nom du banc de sable, la longe de Boyard, situé à quelques kilomètres au large. Ce nom vient du hollandaisban yaert. L'altération du mot hollandais a donnéBoyard. Au début du chantier en 1803, le nom deBoyard-ville, comme cela s'écrivait à l'époque, s'est imposé puis il est devenu au milieu du 19e siècleBoyardville. Boyardville était le camp de base où étaient entreposés les matériaux destinés à la construction du fort, et implantés les baraquements des ouvriers qui travaillaient sur ce chantier. Voir à ce sujet l'ouvrage complet de Philippe LafonFort Boyard,un défi à l'océan.
Boyardville se situe dans la partie centrale de l'île d'Oléron, dans le centre-ouest du département de laCharente-Maritime. Appartenant aumidi de la France — on parle plus précisément de « midi atlantique »[1], au cœur de l'arc atlantique, elle peut être rattachée à deux grands ensembles géographiques, leGrand Ouest français et leGrand Sud-Ouest français.
Le village est bordé au nord par le massif forestier des Saumonards et au sud par l'anse de la Perrotine, où vient se jeter le chenal du même nom. Cette station balnéaire peut compter sur deux vastes plages bordées de dunes (plages de Boyardville et des Saumonards), sur un plan d'eau et sur un port de plaisance de 200 anneaux. Les quais, bordés de maisons basses traditionnelles, accueillent restaurants, boutiques et quelques artisans. Depuis la jetée de Boyardville, la vue porte sur Fort Boyard, l'île d'Aix,Fouras,Le Château d'Oléron et par temps clair, l'île de Ré etLa Rochelle.
Au sud, le site de Fort-Royer possède une plage paisible ainsi que des parcs à huîtres appartenant aubassin ostréicole de Marennes-Oléron. Les huîtres, qui prennent une teinte vert-bleu dans des bassins d'affinage (ou « claires ») sont ensuite convoyées par des petites embarcations, lesplates.
En1998, un marais salant a été remis en activité. Cette industrie, autrefois florissante, a assuré la prospérité de l'île pendant plusieurs siècles.Des liaisons maritimes relient Boyardville et le port de La Rochelle par bateau en 50 minutes entre le mois d'avril et d'octobre[2].
Le climat est de typeocéanique aquitain : lapluviométrie est relativement élevée en automne et en hiver et les hivers sont doux. L'été reste tempéré grâce à labrise marine. Deux vents venant de l'océan, le noroît et le suroît, soufflent sur les côtes du département. L'ensoleillement de la côte charentaise est très important : avec 2 250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne[3].
Les relevés de lastation météorologique de La Rochelle entre1946 et2000 permettent de déterminer quelques dates majeures au point de vue climatique enCharente-Maritime : ainsi, au cours de cette période, la température la plus froide est relevée le 15 février1956 :−13,6 °C.
Un pic de température (dépassé seulement au cours de lacanicule de 2003) est atteint le 8 juillet1982 avec près de39 °C à l'ombre.
Si1953 est considérée comme l'année la plus sèche,2000 est au contraire la plus pluvieuse[4].
LaCharente-Maritime est le département français le plus durement touché par latempête Martin du 27 décembre1999. Les records nationaux de vents enregistrés sont atteints avec198 km/h au nord de l'île d'Oléron (station de la pointe de Chassiron).
D'importants dégâts matériels sont relevés dans le bourg (chute d'arbres, toitures arrachées, cabanes ostréicoles détruites, réseaux électriques et téléphoniques endommagés, infrastructures routières coupées).
Un an après le passage de latempête Klaus (janvier 2009), le bourg est sévèrement touché par latempête Xynthia (février 2010). Des rafales de vent atteignant les140 km/h sont relevées sur l'île[5].
| Ville | Ensoleillement | Pluie | Neige | Orage | Brouillard |
|---|---|---|---|---|---|
| Médiane nationale | 1 852 | 835 | 16 | 25 | 50 |
| Boyardville[6] | 2250 | 755 | 4 | 13 | 26 |
| Paris | 1 717 | 634 | 13 | 20 | 26 |
| Nice | 2 760 | 791 | 1 | 28 | 2 |
| Strasbourg | 1 747 | 636 | 26 | 28 | 69 |
| Brest | 1 555 | 1 230 | 6 | 12 | 78 |
| Bordeaux | 2 070 | 987 | 3 | 32 | 78 |
| Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Température minimale moyenne (°C) | 3,4 | 2,8 | 5,4 | 7,4 | 10,7 | 13,7 | 15,8 | 15,7 | 13,7 | 10,5 | 6,3 | 3,9 | 9,2 |
| Température moyenne (°C) | 5,9 | 6,9 | 8,7 | 11,1 | 14,3 | 17,5 | 19,8 | 19,6 | 17,8 | 14,2 | 9,4 | 6,6 | 12,7 |
| Température maximale moyenne (°C) | 8,5 | 9,9 | 12,1 | 14,7 | 17,9 | 21,3 | 23,8 | 23,5 | 21,8 | 18 | 12,6 | 9,2 | 16,1 |
| Ensoleillement (h) | 84 | 111 | 174 | 212 | 239 | 272 | 305 | 277 | 218 | 167 | 107 | 85 | 2 250 |
| Précipitations (mm) | 82,5 | 66,1 | 57 | 52,7 | 61,1 | 42,9 | 35,1 | 46,4 | 56,5 | 81,6 | 91,8 | 81,8 | 755,3 |

L'histoire de ce village insulaire est directement lié à la construction du fort Boyard. Avant il n'y avait que des montagnes de sable. Le village commence à se développer au moment des grands travaux de fortification du pertuis, dont le Fort Boyard reste l'exemple le plus célèbre. Sur terre, la tour-modèle de Boyardville accueille une petite garnison, puis une école de torpilles, une unité de la Marine nationale[8].
Le village a longtemps été un port de marchandises important, par lequel transitaient par bateau, avant la construction du pont d'Oléron, les marchandises en provenance et à destination de l'île. En 1904 le tracé duchemin de fer de l'île d'Oléron fait un embranchement spécifique entre Sauzelle et Boyardville. Les marchandises transbordées sur le tramway à vapeur desservaient les villages l'île du nord au sud. L'ancienne gare est toujours visible sur la route de Sauzelle.
Boyarville est sérieusement frappée par deux tempêtes majeures au cours des dernières décennies : latempête Martin (dite « tempête du siècle ») dedécembre 1999, durant laquelle des rafales de vent frôlant les200 km/h sont enregistrées (station météo de Chassiron)[9], et latempête Xynthia defévrier 2010, qui provoque une forte submersion marine. La rupture d'une digue provoque d'importantes inondations dans une grande partie du quartier. De nombreuses maisons sont envahies par les eaux et la plupart des routes sont coupées[10].
Une femme de 88 ans est retrouvée morte, victime d'une crise cardiaque à la suite de la brusque montée des eaux[10]. Après la catastrophe, l'état décide de raser 155 maisons du village, comprises dans des « Zones noires » rapidement contestées par une partie des propriétaires, regroupés dans l'Association pour la sauvegarde du site de Boyardville[11].
En réaction aux événements qui ont suivi la tempête Xynthia, un vote prévoyant de manière symbolique « l'indépendance » du village a été organisé. 300 personnes se sont présentées à ce scrutin et 96 % de ces votants ont voté la création d'un « État libre de la République du Boyard »[12], mesure symbolique[13] visant à attirer l'attention des pouvoirs publics sur les destructions de maisons situées dans les zones sinistrées ou susceptibles de l'être à l'avenir.

Le bourg de Boyardville est située dans l'aire linguistique du saintongeais, un dialecte faisant partie de la famille deslangues d’oïl, branche deslangues romanes, qui comprend également lefrançais, l’angevin lepicard et lepoitevin avec lequel il est souvent regroupé dans un domaine plus vaste, lepoitevin-saintongeais.
Le saintongeais (saintonjhais) est lalangue vernaculaire parlée dans les anciennes provinces d'Aunis,Saintonge etAngoumois. On l’appelle aussi le charentais ou encore le patois charentais. Les locuteurs sont dits « patoisants ».Le saintongeais a fortement influencé l’acadien et en conséquence, par ricochet, le cadien ; quant au québécois, il a été influencé par les parlers tels que le normand, le francien et le saintongeais.
La langue saintongeaise présente de nombreux traits communs avec des langues telles que lecadien ou l'acadien, ce qui s'explique par les origines saintongeaises d'une partie des émigrants vers laNouvelle-France auXVIIe siècle.
Philippe Lafon,Fort Boyard, un défi à l'océan, éditions du Palais, mai 2022,260 p.(ISBN 979-10-90119-95-6)