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| la Boutonne | |
Barrage et vannes en amont du bassin de slalom de Bernouët àSaint-Jean-d'Angély. Écluse à gauche. | |
Carte de la Boutonne.[1] | |
| Caractéristiques | |
|---|---|
| Longueur | 98,8 km[1] |
| Bassin | 1 327 km2[1] |
| Bassin collecteur | Charente |
| Débit moyen | 13 m3/s (barrage de Carillon) |
| Régime | pluvial océanique |
| Cours | |
| Source | sous le rocher où s'élèvent les remparts, vestiges d'un château médiéval |
| · Localisation | Chef-Boutonne |
| · Altitude | 86 m |
| · Coordonnées | 46° 06′ 45″ N, 0° 03′ 58″ O |
| Confluence | Charente |
| · Localisation | Cabariot |
| · Altitude | 2,5 m |
| · Coordonnées | 45° 54′ 30″ N, 0° 49′ 35″ O |
| Géographie | |
| Principaux affluents | |
| · Rive gauche | Brédoire,Saudrenne,Padôme,Nie |
| · Rive droite | Trézence |
| Pays traversés | |
| Départements | Charente-Maritime,Deux-Sèvres |
| Régions traversées | Nouvelle-Aquitaine |
| Sources :SANDRE:« R6--0250 »,Géoportail,Banque Hydro,OpenStreetMap | |
| modifier | |
LaBoutonne est unerivièrefrançaise et unaffluent droit de laCharente. Elle arrose lesdépartements desDeux-Sèvres et de laCharente-Maritime, enrégionNouvelle-Aquitaine.
C'est le plus long affluent rive droite de laCharente et l'un de ses principaux émissaires autant pour le débit que pour son apport hydrologique.
Le réseau hydrographique du bassin versant de la Boutonne s'étend sur une surface totale de 1 327 km2[1], arrosant quarante-et-une (41) communes et deux départements[1]. Il est subdivisé en trois parties qui correspondent aux différents secteurs de sa vallée fluviale, le bassin Amont (lieu de source et cours supérieur de la rivière), le bassin moyen (ou vallée moyenne) et le bassin Aval (ou basse vallée jusqu'au lieu de confluence)[2].
La Boutonne prend sa source dans le Sud-Est du département desDeux-Sèvres, àChef-Boutonne dont le toponyme signifietête de la Boutonne. Son lieu de source qui correspond à une fontaine au cœur même du bourg se trouve à + 85 mètres d'altitude.Mais sa véritable source est située d'après l'Institut Hydrographique Départemental et leBRGM, sous le rocher où s'élèvent les remparts, vestiges d'un château médiéval, à une altitude de + 86 m.
À Luché-sur-Brioux, le ruisseau "la Somptueuse" qui prend sa source àSompt vient se jeter dans la Boutonne. Un deuxième ruisseau, "le Dauphin" qui prend sa source au lavoir du village vient grossir la "Boutonne" au niveau de Vezançais.
Son cours supérieur, entièrement situé dans le département desDeux-Sèvres, est grossi de nombreux petits émissaires dont laBéronne et laBelle, ses deux principaux affluents de rive droite.
ÀBrioux-sur-Boutonne, lieu de confluence avec le ruisseau de l'Aiguière, la vallée est à + 51 mètres d'altitude, alors qu'elle n'est qu'à 13 km de son lieu de source.
Plus en aval, àChizé, la Boutonne qui a été grossie des eaux de laBéronne, puis de laBelle, commence à prendre une certaine envergure et sa vallée descend rapidement à + 37 mètres. C'est à partir de cette grosse bourgade que son parcours commence à devenir sinueux et parsemé d'îles.
Sa vallée moyenne se caractérise par un parcours pittoresque dessinant de profonds méandres dans une vallée encaissée dès son entrée dans le département de laCharente-Maritime et, ce, jusqu'en amont deSaint-Jean-d'Angély. La vallée entaille plus ou moins profondément le plateau calcaire de laSaintonge et son altitude moyenne varie entre + 33 mètres dans les prairies inondables au Nord du village deDampierre-sur-Boutonne et + 16 mètres à son lieu de confluence avec laNie, en amont deSaint-Jean-d'Angély. Tout le long de sa vallée moyenne, la Boutonne est jalonnée de nombreuses petites îles qui ont donné lieu à des toponymes évocateurs dont celui deSaint-Pierre-de-l'Isle. La rivière y reçoit de nombreux petits émissaires, composés principalement de ruisseaux, surtout sur sa rive gauche. LaNie en est le plus important tributaire, cette petite rivière conflue avec la Boutonne entreSaint-Julien-de-l'Escap etSaint-Jean-d'Angély.
Jusqu'au début duXXe siècle où la force motrice de la rivière était utilisée, le canalSaint-Eutrope fut creusé au milieu duMoyen Âge. Partant de la commune voisine deCourcelles, en amont deSaint-Jean-d'Angély, il traverse la ville d'est en ouest sur une longueur totale de dix kilomètres et permettait de faire fonctionner sept moulins[3]. Il est doublé dans sa dernière partie par le canal duPuy Cheraud.
En aval deSaint-Jean-d'Angély, principale ville qu'arrose la rivière, commence à partir du barrage la basse vallée de la Boutonne jusqu'à son lieu de confluence avec laCharente au lieu-dit "Carillon", commune deCabariot, à quelques kilomètres en amont deTonnay-Charente.
C'est dans cette partie de la vallée que la Boutonne était navigable sur 31 km, grâce aux aménagements réalisés au Moyen Âge et entre 1804 et 1808 depuisSaint-Jean-d'Angély. Cette ville était un ancien centre de batellerie fluviale encore actif jusqu'au début de la seconde moitié duXIXe siècle, c'est-à-dire pendant leSecond Empire. Son port fluvial situéQuai de Bernouët expédiait des produits locaux comme le bois, des grains, des vins et alcools et recevait du sel et des pierres de construction provenant des carrières deSaint-Vaize et deSaint-Savinien. Jusqu'en 1818, Saint-Jean-d'Angély expédiait àRochefort sur Mer par la rivière, de la poudre à canons fabriquée dans une importante poudrière militaire établie dans lefaubourg de Taillebourg, un quartier urbain au Sud de la ville et sur la rive gauche de la Boutonne[notes 1],
En amont deSaint-Jean-d'Angély, la rivière se divise en deux bras, nord et sud au lieu-ditla Pointe Garnaud. Ces derniers forment une petite île au sud de la ville et se rejoignent vers l'ouest en aval de "l'écluse de Bernouët", après le canal qui fait suite au site de l'ancien port de Saint-Jean-d'Angély.
Ce canal Nord formé par la rivière longe un quai de plus de200 ml, lequai de Bernouët, situé sur l'étang du même nom, qui constituait historiquement le portd'amont en aval, cet ancien quai est renforcé aujourd'hui par despalplanches. Ce quai bordé d'arbres, longé par une rue, dessert le terrain de camping et le canal qui lui succède. Très prisé pour des promenades en toutes saisons. Un plan d'eau sur l'étang est aménagé en face pour les loisirs nautiques.
C'est dans son cours inférieur que la Boutonne reçoit les eaux de son principal affluent de rive droite, laTrézence, à un kilomètre en amont deTonnay-Boutonne. La basse vallée de la Boutonne est surtout caractérisée par des zones inondables traversant un vaste marais d'origine fluviatile.
L'altitude moyenne de sa basse vallée varie de + 8,80 mètres àSaint-Jean-d'Angély, en amont dubarrage - écluse de Bernouët, à l'origine du plan d'eau municipal, pour finir à + 2,50 mètres environ suivant le débit et la saison aubarrage de Carillon qui est muni de 3 vannes mobiles à commande automatique. Ce dernier est situé à environ 1 000 m en amont du lieu de confluence avec la Charente.Le pont de Carillon qui permet le franchissement de la rivière par la départementaleno 124, situé quant à lui à 100 m en amont de ce lieu de confluence.
La caractéristique du lieu de confluence au site de Carillon de la rivière, est que la Boutonne forme pratiquement un angle droit avec le fleuveCharente, ce qui devrait être contraire à un bon écoulement de son flux. Heureusement il n'en est rien.
La longueur totale de son cours est de 98,8 km, ce qui en fait le plus long affluent de rive droite de laCharente[1].
Ce cours d'eau joue encore - localement au moins - un important rôle decorridor biologique, dans le cadre de latrame bleue.
D'amont en aval, les principales communes arrosées par la rivière sont les suivantes :
Dans les deux départements de la Charente-Maritime et des Deux-Sèvres, la Boutonne traverse quarante-trois communes[1],[notes 2] et sept cantons :
Soit en termes de cantons, la Boutonne prend source dans lecanton de Chef-Boutonne, traverse lescanton de Brioux-sur-Boutonne,canton d'Aulnay,canton de Loulay,canton de Saint-Jean-d'Angély,canton de Saint-Savinien, et conflue dans lecanton de Tonnay-Charente en face ducanton de Saint-Porchaire
La Boutonne a donné son nom associée aux huit communes suivantes :Chef-Boutonne,Brioux-sur-Boutonne,Saint-Séverin-sur-Boutonne,Dampierre-sur-Boutonne,Tonnay-Boutonne,Blanzay-sur-Boutonne,Nuaillé-sur-Boutonne,Vernoux-sur-Boutonne.
LeSAGE Boutonne a été lancé officiellement en 1996[4]. Le Syndicat Mixte d'études pour la gestion et l'aménagement du bassin de la Boutonne a été créé en 1990 en Charente-Maritime et étendu en 1995 en Deux-Sèvres[5]
Source :Bureau de recherches géologiques et minières[6]
Les affluents mentionnés ci-dessous sont nommés d'amont en aval par rapport au cours de la rivière.
Le module est de 5,520 m3/s à la station R6092920 la Botonne àSaint-Séverin-sur-Boutonne (Moulin de Châtre)[9], pour un bassin versant de 535 km2 soit 40 % du bassin et à 34 m d'altitude.

La première attestation de son nom remonte à 830 sous la forme latiniséeVultumna[10] ouVultumnis dans les chroniques de Saint-Maixent[11]. Les formes anciennes du nom sont ensuiteVultonna en 951 et 990,Vulturna vers 1031,Vultumna en 1045, 1050 et 1075,Vultona en 1186, lavieille Voultonne en 1473. On prononçait encore Voutonne assez récemment en Charente-Maritime, avec une influence tardive du mot françaisbouton. Le nom serait issu d'une racine celtique *vol-, élargie en *volt- avec le suffice -onna[12]. La terminaison-onnaest attestée en gaulois tardif sous la forme du motonno dans leGlossaire d'Endlicher, traduit en latin parflumen c'est-à-dire fleuve ou rivière[13]. Toutefois, le sens de la racine pré-latine *vol-n'a pas été déterminé, il pourrait s'agir plutôt d'un gaulois *volto- « poil, cheveux » au sens de « herbe » que possède actuellement le bretongeot, apparenté à l'irlandaisfolt « cheveux » ; mais des étymologies alternatives ont été proposées pour ces derniers (un celtique *gwelto- « vert » ou un celtique *valto-s tiré d'une racine indo-européenne*wel- « couvrir »[13],[14],[15]).
En Poitevin-saintongeais, le nom patois de cette rivière est d'un bout à l'autre de son coursBoutoune, enAPI [ butu:n ]. Cas particulier aux alentours de Périgné oùBoutoune est devenu un nom commun,les rivières se ditles boutounes[16]. Par exemple,Chef-Boutonne se dit en patois Ch'Boutoune, enAPI [ ʃˀ butu:n ][17].
La Boutonne est une rivière autochtone qui traversait l'antiqueSylve d'Argenson, dont il reste deux principales reliques ; laforêt de Chizé et laforêt d'Aulnay
Déjà, au Moyen Âge, la Boutonne était utilisée comme artère de communication pour le trafic fluvial de marchandises mais son rôle est toujours resté secondaire par rapport à laCharente.Saint-Jean-d'Angély en était le principal centre de batellerie dont les liaisons fluviales étaient étroitement associées à celles du port deTonnay-Charente[18].
Plus tard, vers la fin duXVIIIe siècle, pendant l'intendance deGuéau de Reverseaux, la rivière bénéficia de très importants travaux d'aménagements avec la construction et l'empierrement du quai du port de Saint-Jean-d'Angély, au site de Bernouët, la remise en état des écluses et des barrages ainsi que le renforcement des berges[19].
Ces aménagements se poursuivirent au début du siècle suivant, où le port deSaint-Jean-d'AngélyQuai de Bernouët fut modernisé afin d'approvisionnerRochefort-sur-Mer, alors grand port militaire de la côte Atlantique[19]. Le trafic fluvial deGabares sur la Boutonne consistait en des transports au fil de l'eau de céréales,cognac et vins, bois d'œuvre et poudre à canons[notes 3] embarqués à bord degabares. Ces différentes productions étaient acheminées dans les ports deTonnay-Charente pour leseaux-de-vie exportées vers laGrande-Bretagne et deRochefort-sur-Mer pour fournir la marine de guerre de l'Arsenal en bois de construction, en poudre à canons et en denrées alimentaires (vins de Saint-Jean-d'Angély et céréales) pour des voyages lointains.
L'ouverture d'une ligne ferroviaire et d'une gare dès janvier 1878 reliant directementTaillebourg àSaint-Jean-d'Angély[20], puis le déclassement de la rivière en tant que voie navigable par le gabarit duPlan Freycinet de 1878-1879, mirent fin à l'activité fluviale de la Boutonne au tournant duXXe siècle[21].
Sur tout son bassin et ses affluents, de nombreux moulins entrainés par le courant parsemaient son cours. La particularité des meuniers de la Boutonne était qu'ils possédaient presque tous deux moulins, l'un à eau et l'autre à vent, pour pallier les périodes récurrentes de sécheresse qui ont toujours sévies sur le bassin la rivière.

Aujourd'hui, quelques activités de loisirs ont lieu sur la Boutonne dont lapêche et lecanoë-kayak, cette dernière discipline étant pratiquée de manière sportive, notamment au bassin de slalom de Bernouët, situé en aval du barrage àSaint-Jean-d'Angély, grâce aux remours formés par les fuites des vannes entrouvertes, formant des rapides accentués par des murs de pierres en fond du lit de la rivière. Le tourisme se développe avec l'implantation de terrains de camping à ses abords (Dampierre-sur-Boutonne,Saint-Jean-d'Angély etTonnay-Boutonne), d'un village vacances àTonnay-Boutonne et grâce à quelques sites majeurs comme leZoodyssée deChizé, leChâteau de Dampierre-sur-Boutonne et le centre du vieuxSaint-Jean-d'Angély, monuments historiques dignes d'intérêt comme laGrosse Horloge, en haut d'une tour en pierres de taille surplombant la rue du même nom, des maisons à pans de bois du moyen âge, la fontaine Renaissance du Pilori, lemusée des Cordeliers, leCentre de culture européenne dans les locaux remarquablement restaurés de l'Abbaye royale….
La Boutonne est une rivière encore parsemée de nombreux ouvrages hydrauliques souvent peu entretenus. Des moulins qui, par leurs déversoirs, régulaient autrefois le niveau de la rivière, ont en majorité disparu, et c'est une des raisons pour lesquelles la rivière connaît des périodes d'assèchement parfois plus importantes qu'autrefois pendant des étés très chauds et secs. Face à une gestion de travaux d'entretien sur les ouvrages difficiles à orchestrer, les propriétaires ne sont toujours pas prêts ou ne sont pas en mesure de dépenser de l'argent pour l'entretien de leur patrimoine, les utilisateurs de l'eau sur le bassin de la rivière (agriculture, pêche, tourisme) sont contraints de mettre en place de nouveaux ouvrages tels que des bassins privatifs, ou encore des retenues collinaires pour stocker l'eau pendant l'hiver afin de l'utiliser en été.
Une association « Sauvegarder la Boutonne », représentée par un noyau d'acteurs citoyens ayant en commun leurs intérêts et leurs attachements à cette rivière, s'est créée avec le projet de faire réparer des ouvrages qui servaient à la navigation jadis depuis Saint-Jean-d'Angély, pour faire revivre l'époque où des embarcations descendaient la rivière au fil de l'eau jusqu'au confluent avec La Charente pour approvisionner le port d'expéditions de Tonnay-Charente.
Aujourd'hui, la navigation est entravée par lebarrage de Carillon, car celui-ci ne possède pas desas d'écluse permettant le franchissement dubief créé par le barrage.À marée basse, le niveau de la Charente ne permet pas de navigation. Le lit de la Boutonne en aval du barrage ressemble à un torrent fougueux, avec un courant rapide, et une très faible profondeur.
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