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Bourse de commerce de Paris

48° 51′ 46″ N, 2° 20′ 34″ E
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Ne doit pas être confondu avecBourse de Paris.

Bourse de commerce de Paris
Présentation
Type
Architectes
Ouverture
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Occupant
Bourse de Commerce - Pinault Collection(d)(depuis)Voir et modifier les données sur Wikidata
Patrimonialité
Remplace
Localisation
Adresse
Accès et transport
Métro
Autobus
(BUS)RATP677485
Coordonnées
Carte

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LaBourse de commerce de Paris est un édifice de plan circulaire surmonté d'unecoupole situérue de Viarmes, dans lequartier des Halles du1er arrondissement deParis. C'est aussi une institution qui fut hébergée jusqu'en 1885 dans lepalais Brongniart. Ce bâtiment est construit à l'emplacement de l'ancienhôtel de Soissons.

Histoire

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Articles détaillés :Hôtel de Soissons etHalle aux blés (Paris).

Ruinée par le train de vie dispendieux de son époux, la veuve deVictor-AmédéeIer de Savoie-Carignan se vit obligée après 1741 de rembourser ses nombreux créanciers, de vendre toutes ses collections ainsi que sonhôtel de Soissons – ancien palais deCatherine de Médicis – devenu trop délabré faute d'entretien. La prévôté de Paris racheta le terrain puis rasa tous les bâtiments en 1748-1749.

La halle aux blés

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Philippe Auguste avait établi les Halles de Paris aux Champeaux : les blés de la plaine deLuzarches y arrivaient par la route, et ceux de laBrie dans des bateaux qui abordaient au port au Blé, au pied de l'hôtel de ville. Mais le quartier était l'objet d'une cohue permanente qui compliquait l'acheminement des grains. AuXVIIIe siècle, la halle au blé se situait entre larue de la Tonnellerie et larue de la Fromagerie (au niveau de l'actuelForum des Halles).

Pour assurer une meilleure efficacité au commerce du blé — qui formait, auXVIIIe siècle, le principal objet d'étude des économistes — on envisagea de construire une nouvelle halle aux blés. Depuis longtemps, les terrains de l'ancienhôtel de Soissons, que guettaient les créanciers deVictor-Amédée de Savoie, prince de Carignan, avaient été identifiés comme particulièrement propices à cet usage en raison de leur proximité avec la Seine, par où circulaient les bateaux chargés de grains. Le prince meurt en 1741 et l'hôtel est saisi par ses créanciers qui obtiennent l'autorisation de le démolir pour en vendre les matériaux. L'hôtel est détruit en 1748-1749. En 1755, la propriété est acquise par la ville en vertu delettres patentes de 1755[1].

Deslettres patentes du, enregistrées enparlement le 22 décembre suivant, autorisèrent le lotissement de l'ancien hôtel de Soissons et la construction d'une nouvellehalle au blé[2].

  • Lotissement de l'hôtel de Soissons
  • 1600 - Hôtel de Soissons
    1600 - Hôtel de Soissons.
  • 1763 - Halles aux Grains
    1763 - Halles aux Grains.
Lettres-patentes du 25 novembre 1762.

Lettres-patentes du roi en forme de déclaration portant établissement dans la ville de Paris, d’une nouvelle halle aux bleds et d’une gare pour les bateaux. Données à Versailles le 25 novembre 1762.

« Louis, etc… Occupés à l’exemple des rois nos prédécesseurs de tout ce qui peut augmenter la splendeur de la capitale de notre royaume, et procurer à ses habitants de nouveaux agréments et de plus grandes commodités, nous avons porté successivement notre attention sur les différents objets d’utilité et de décoration qui peuvent encore rester à désirer parmi tant d’édifices et de monuments consacrés à la piété, à l’utilité et à la magnificence publique, entrepris ou achevés de notre règne. Nous n’avons jamais perdu de vue ceux qui peuvent assurer et augmenter l’abondance des choses nécessaires à la vie des citoyens, et qui par l’affection réciproque que nous devons à nos peuples tiendront toujours le premier rang dans notre cœur ; c’est dans cet esprit que pour suppléer au peu de commodité des halles actuelles, devenues beaucoup trop resserrées par l’agrandissement successif de Paris, nous avons dès le mois d’août 1755, par nos lettres-patentes enregistrées au parlement, ordonné à nos très chers et bien amés les prévôt des marchands et échevins de notre bonne ville de Paris, de faire l’acquisition du terrain où était ci-devant l’hôtel de Soissons, et de l’employer à la construction d’une nouvelle halle, etc. À ces causes, etc.

— Article1er. Lesdits prévôt des marchands et échevins feront incessamment construire une halle pour les grains et farines dans l’emplacement de l’hôtel de Soissons, dans un espace de 1,800 toises de superficie, conformément au plan qui sera par nous adopté, [...]

— Art. 14. Ordonnons qu’en présence desdits prévôt des marchands et échevins, et en celle de M. Deniset, président des trésoriers de France, que nous avons commis à cet effet, il sera par le maître-général des bâtiments de la ville, tracé de nouvelles rues pour les abords et au pourtour de ladite halle, ensemble une nouvelle place au milieu d’icelle, le tout dans les endroits, longueurs et dimensions indiquées par le plan qui sera par nous approuvé. Voulons que les acquéreurs des terrains dont nous avons ordonné la revente par l’article 4me des présentes, soient tenus de prendre pour les maisons, clôtures et autres bâtiments qu’ils y feront construire, les alignements qui leur seront donnés et établis par M. le maître-général des bâtiments, en présence des susdits commissaires, et quant aux pentes du pavé desdites nouvelles place et rues, voulons qu’elles soient établies et réglées en présence des mêmes commissaires par ledit maître-général des bâtiments de la ville, et par l’inspecteur-général du pavé d’icelle, etc… Données à Versailles, le25e jour de novembre, l’an de grâce 1762, et de notre règne le48e  : signé Louis. »[2]

 

Construction de la halle

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Une compagnie fut créée par les frères Bernard et Charles Oblin, avec l'appui ducontrôleur général,Jean Moreau de Séchelles et duprévôt des marchands,Pontcarré de Viarmes, et malgré les objections duparlement de Paris. Les frères Oblin projetaient de construire une vaste halle, d'ouvrir des rues alentour et d'y construire des immeubles dont la location financerait l'opération. Ils prévoyaient également de créer unegare d'eau dans la plaine d'Ivry.

L'architecte et théoricienNicolas Le Camus de Mézières fut chargé de la construction de la halle et du quartier avoisinant entre 1763 et 1767[2]. Comme d'autres architectes de son temps, il admire les édifices antiques circulaires duPanthéon et duColisée[3]. Le terrain dessinait un pentagone irrégulier. Les marchands étaient partagés sur la forme à donner à l'édifice : certains préféraient un « carreau » où la lumière du jour permettait de juger de la qualité des marchandises, tandis que d'autres soulignaient les avantages d'un édifice couvert pour les protéger des intempéries. Le Camus opta pour un bâtiment de plan annulaire, de122 mètres de circonférence, percé de 25 arcades : la partie centrale restait ainsi à ciel ouvert, mais deux galeries concentriques, ouvertes sur l'extérieur par 24 arcades et couvertes de voûtes supportées par des colonnes d'ordre toscan, formaient un abri commode.Les voûtes étaient surmontées d'un vaste grenier vouté[4].

Ces galeries renfermaient les locaux de la police, du contrôle des poids et mesures, des statistiques. Au premier étage, se trouvaient de vastes greniers couverts de voûtes ogivales en briques et accessibles par deux beaux escaliers tournants dont l'un était à double révolution, comme àChambord, afin que le personnel administratif et les négociants n'aient pas à croiser les portefaix.

Le nouvel édifice fut très admiré. Il illustrait des conceptions qui commençaient alors à se dégager : la notion de monument public, isolé et dégagé par rapport au tissu urbain — ce qui, en l'espèce, présentait en outre l'avantage supplémentaire de réduire les risques d'incendie — ; l'adéquation entre la forme et la fonction. La sobriété, la transparence, le jeu des volumes rappelaient l'architecture gothique, qui recommençait à être admirée. Selon Michel Gallet, ce monument rationnel, élégant,« fut accueilli comme le symbole d'un gouvernement paternel et d'une administration prévoyante, comme un témoignage du zèle municipal pour le bien public. L'activité dont elle était le théâtre enseignait au peuple que l'abondance est la récompense du travail ».

On avait d'abord songé à déplacer la colonne astronomique deRuggieri pour la placer au centre de l'édifice, mais on dut renoncer à ce projet. On se borna donc à réparer le monument, tout en lui ajoutant une fontaine et uncadran solaire, dessiné par l'astronomeAlexandre Guy Pingré, et à le laisser en place, aux abords du nouveau bâtiment.

Autour de la halle aux blés, on traça une rue circulaire — l'actuellerue de Viarmes — d'où rayonnaient six autres voies :

L'ensemble de ces voies reçurent les noms deséchevins (rue Devarenne,rue Vannes,rue Mercier,rue Babille), du prévôt des marchands de Paris (rue de Viarmes), du lieutenant de police (rue Sartine) et celui des lotisseurs (rue Oblin). La largeur de la rue de Viarmes est fixée à 39 pieds et celles des six autres rues à24 pieds[5].Au nord, une petite place circulaire devait assurer l'articulation avec le vaste parvis projeté devant l'église Saint-Eustache. Le quartier fut élevé d'un dense réseau d'habitations populaires autour de cours étroites.

  • Nicolas Le Camus de Mézières, Plan de la halle aux blés, 1763.
    Nicolas Le Camus de Mézières,Plan de la halle aux blés, 1763.
  • Grenier voûté de la halle au blé avec son accès par l'escalier à double révolution.
    Grenier voûté de la halle au blé avec son accès par l'escalier à double révolution.
  • La halle aux blés et son quartier en 1797.
    La halle aux blés et son quartier en 1797.

Couverture de la cour intérieure

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La cour intérieure fut primitivement laissée ouverte, mais cela nuisait à la conservation des grains.

Entre et, les architectesJacques-Guillaume Legrand etJacques Molinos la couvrirent d'une coupole en charpente[3], exécutée par le menuisierAndré-Jacob Roubo, qui démontrait les qualités de la charpente à petits bois conçue parPhilibert Delorme auXVIe siècle. Cette charpente était constituée d'arêtes de planches de sapin, séparées par des châssis vitrés, couvertes de cuivre étamé et de lames de plomb. Elle culminait à38 mètres au-dessus du sol et était surmontée d'unelanterne en fer, dotée de vitres[3]. Elle est mentionnée dans lesMémoires secrets deBachaumont () comme« un des plus grands ouvrages de serrurerie en ce genre » et sommée d'unegirouette et d'unparatonnerre. Mais Bachaumont prend en réalité sa source dans leJournal de Paris de 1783[6].

Cette réalisation fut très admirée, notamment parThomas Jefferson, alors ambassadeur desÉtats-Unis à Paris. On n'hésitait pas à la comparer au dôme de labasilique Saint-Pierre de Rome[réf. nécessaire]. SelonArthur Young, dansVoyages en France :« la plus belle chose que j'ai vue dans Paris c'est la halle aux blés […] [la coupole] est aussi légère que si elle avait été suspendue par la main des fées. Dans l'arène, que de pois, de fèves, de lentilles on y vend. Dans les divisions d'alentour il y a de la farine sur les bancs. On passe par des escaliers doubles tournant l'un sur l'autre dans des appartements spacieux pour mettre du seigle, de l'orge, de l'avoine, le tout si bien projeté et si bien exécuté que je ne connais aucun bâtiment public en France ou en Angleterre qui le surpasse. »

La coupole en bois fut détruite par un incendie en 1802[2]. Un décret impérial du 4 septembre 1807 prévoit que« la Halle aux Bleds de la ville de Paris sera couverte au moyen d’une charpente en fer, dont les arcs verticaux seront en fer fondu. Elle sera couverte en planches de cuivre étamé »[2]. Sa reconstruction, entre 1806 et 1811, fut confiée à l'architecteFrançois-Joseph Bélanger et à l'ingénieur François Brunet. Elle était enfonte et primitivement couverte de feuilles de cuivre. Les 25 fenêtres de l'ancienne coupole furent remplacées par une lanterne qui éclairait la rotonde[2]. L'usage de la fonte et du cuivre en faisait un ouvrage d'avant-garde, queVictor Hugo, qui la comparait à une casquette de jockey[7], n'appréciait guère. En 1838, les plaques de cuivre furent remplacées par des vitres.

La bourse de commerce

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La construction de la bourse de commerce

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L'escalier à double révolution.
Cadrans.

Le bâtiment fut à nouveau ravagé par un incendie en 1854. La halle aux blés, dont l'activité n'avait cessé de diminuer, a été fermée en 1873 et le bâtiment fut attribué en 1885 à laChambre de commerce, laquelle le fit transformer enbourse de commerce, qui était auparavant hébergée dans les locaux dupalais Brongniart. L'architecteHenri Blondel[8], chargé des travaux, fit transformer l'ancienne halle au blé en bourse du commerce. Seule la coupole et les murs la soutenant furent conservés. Il modifia la coupole en fonte et verre (reconstruite plus haute, avec un nouvel étage et un entresol) et fit maçonner la partie inférieure en brique[9]. Des colonnescorinthiennes et des sculptures allégoriquesnéo-Renaissance décorent la façade. À l'intérieur, unefresque monumentale orne désormais la coupole. L'ancienescalier à double révolution est conservé[9]

La reconstruction de la bourse s'intègre dans les travaux detransformation de Paris sous le Second Empire. Un décret d'avril 1860 prévoit l'extension du périmètre deshalles centrales de Paris« au moyen de l’établissement de deux nouveaux pavillons qui seront construits sur l'emplacement de l'îlot de maisons situé entre les ruesdu Four et de Viarmes et des ruesde Vannes etOblin à supprimer ». En juin de la même année, le décretdéclarant d'utilité publique le percement de larue du Louvre prévoit la« régularisation des abords de la halle au blé, du côté de l'ouest »[10].

Le décret de juin 1860 n'est toutefois mis en application qu'à la fin des années 1880 au même moment que la reconstruction de la halle. Après qu'un arrêté préfectoral du 4 décembre 1886 a déclaré cessible immédiatement les propriétés pour le dégagement des abords de la bourse de commerce à l'ouest, les immeubles sont démolis en juillet-août 1887[11]. La rue de Viarmes est alors élargie à l'ouest et les deux ilots d'immeubles à colonnades encadrant larue Adolphe-Jullien, nouvellement créée, (nos 1 à 29) sont alors construitsAvec les nouveaux travaux, les rues Sartine, Mercier et Babille sont supprimées et la nouvelle bourse n'est plus accessible que par cinq rues :

L'ensemble fut inauguré le, dans le cadre de l'Exposition universelle de Paris[3],[11]

La bourse de commerce de 1889 à 2016

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Dans les années 1910-1920, larue du Colonel-Driant est percée dans l'axe de larue Adolphe-Jullien, dégageant ainsi la perspective depuis l'ouest. À l'origine, cette rue devait relier la bourse de commerce à l'avenue de l'Opéra à travers lePalais royal[12].

Dans les années 1930, l'environnement de la bourse change à nouveau. Le décret de 1860 prévoyant l'extension deshalles centrales de Paris est finalement mis à exécution. Les immeubles à l'est du bâtiment sont détruits afin d'ériger les pavillonsnos 1 et 2. Larue Oblin et larue Vannes sont alors supprimées[13]. Ces deux pavillons sont eux-mêmes détruits dans les années 1970. L'actueljardin Nelson-Mandela est aménagé à leur emplacement et la vue est désormais dégagée sur le bâtiment depuis l'est.

De nombreuxmarchés à terme fonctionnèrent à la Bourse de Commerce depuis ses débuts, d'abord sous le contrôle de syndicats professionnels. Il y eut ainsi ceux des blés, seigles et avoines, farines, huiles, sucres, alcools et caoutchoucs. L'effondrement des cours du blé en1929 entraîna la réforme de 1935 qui créa la Compagnie des commissionnaires, confirmée par une loi en 1950.

La Ville de Paris transféra la propriété du bâtiment à la Chambre de commerce, pour un franc symbolique, en 1949.

Après laSeconde Guerre mondiale, les marchés à terme s'ouvrirent progressivement à l'international et diverses marchandises, sucre blanc, cacao, café (conjointement avecLe Havre), pomme de terre (avecTourcoing), tourteau de soja, colza y furent traitées par lots à la criée. Les négociations furent administrées et contrôlées successivement par la Compagnie des commissionnaires agréés, par la Banque centrale de compensation et par leMarché à terme international de France (MATIF). Avec l'informatisation des marchés à terme, l'activité boursière de marchandises prit fin en 1998 à la Bourse de commerce de Paris. Elle continue sous forme de marché électronique au sein d'Euronext.

La quasi-totalité du monument était[Quand ?] occupée par laChambre de commerce et d'industrie de Paris, qui le gère et y propose, notamment, des services à la création d'entreprises, le centre de formalité des entreprises et de nombreuses propositions d'appui auxPME. Des expositions se déroulent régulièrement dans l'espace sous la coupole. Occasionnellement, un bureau de vote du1er arrondissement y est installé[14].

La coupole et le décor sont classésmonument historique depuis 1986. D'importants travaux de restauration ont été exécutés en 1989. En, des travaux de rénovation de lafresque inférieure de 1 400 m2 sont engagés. Cette rénovation ponctue une campagne de remise à niveau du bâtiment initiée dès le début des années 1980[15],[notes 1]. Au début des années 2000, les tours de climatisation de la Bourse de commerce rencontrent des problèmes répétés delegionella[15],[notes 1]

Pendant plusieurs décennies et jusqu'en 2014, l'association caritative Noël aux Halles offrait dans la rotonde une soirée exceptionnelle aux personnes âgées du centre de Paris, en organisant un réveillon-spectacle la nuit même de Noël, la Chambre de commerce et d'industrie de Paris prêtant le lieu chaque année à cette association.

  • Dessin, vue à vol d'oiseau des Halles centrales de Paris en 1863, conçues par Victor Baltard.
    Dessin, vue à vol d'oiseau des Halles centrales de Paris en 1863, conçues parVictor Baltard.
  • La halle au blé dans son tissu urbain vers 1885, juste avant sa réhabilitation.
    La halle au blé dans son tissu urbain vers 1885, juste avant sa réhabilitation.
  • La halle au blé lors de sa réhabilitation en 1887.
    La halle au blé lors de sa réhabilitation en 1887.

Site parisien de la collection Pinault

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Logotype de la Bourse de Commerce – Pinault Collection.

Le,François Pinault et la mairie de Paris annoncent le départ de la chambre de commerce et la présentation d'une partie des collections d'art contemporain de l'homme d'affaires (10 000 œuvres, dont les accrochages tourneront[16]), gérées par laCollection Pinault, dans le bâtiment circulaire. La Bourse, qui était une propriété privée[17], est rachetée en 2017 pour86 millions d'euros par la Ville de Paris, qui en confie alors la gestion à une filiale d'Artémis via un bail de50 ans[3],[18].

Les architectes retenus par François Pinault sontTadao Andō, qui a travaillé aupalais Grassi et àPunta della Dogana, les deux sitesvénitiens de la Collection Pinault[19], qui réalise ici une coursive intérieure desservant les salles d'exposition[20] ;Pierre-Antoine Gatier, architecte en chef des monuments historiques ; Lucie Niney et Thibault Marca, architectes associés ; et legroupe Setec pour le volet technique[21]. Le site parisien, dont l'ouverture a eu lieu le 22 mai 2021[22], comporte 3 000 m2 de surface d'exposition, un restaurant au3e étage confié au chef cuisinier françaisMichel Bras[23] et un studio en sous-sol de 286 places destiné à accueillir des performances, des projections ou encore des conférences. Le musée opère en coordination avec ceux de Pinault Collection situés à Venise et présente des expositions et des événements artistiques tout au long de l'année. Chaque structure dispose cependant d'une direction spécifique ; en effet, pourJean-Jacques Aillagon, conseiller de François Pinault, l'ensemble forme« une sorte de constellation de musées », chacun des sites ayant« sa spécificité, sa singularité »[16]. À la tête de la collection Pinault depuis septembre 2021, Emma Lavigne organise désormais la programmation artistique du lieu.

En juin 2021,Marianne révèle les mauvaises conditions de travail des agents d’accueil du musée, employés par le prestataire Marianne International[24].

Cette reconfiguration prend forme dans un contexte où le quartier connaît un renouvellement architectural et muséal conséquent (Canopée des Halles,Louvre des antiquaires,La Samaritaine,poste centrale du Louvre, etc.)[25].

  • Bourse de commerce de Paris — Collection Pinault
  • Façade de la Collection Pinault.
    Façade de la Collection Pinault.
  • Entrée de la Collection Pinault.
    Entrée de la Collection Pinault.
  • Détail du portail.
    Détail du portail.
  • Détail du portail, signature du serrurier Jules Roussel.
    Détail du portail, signature du serrurier Jules Roussel.

Architecture

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Henri Blondel a conservé la structure de l'anneau conçu par Le Camus de Mézières et l'armature en fer de la charpente de Bélanger, qui étaient les deux dispositions les plus remarquables du bâtiment antérieur.

L'entrée monumentale s'ouvre par unportique, situé à l'ouest du bâtiment face à larue du Colonel-Driant, sommé d'unfronton porté par quatrecolonnes corinthiennes cannelées, que surmontent troisfigures allégoriques, œuvres du sculpteurAristide Croisy, représentant la Ville de Paris flanquée de l'Abondance et du Commerce.

L'intérieur est décoré d'une fresque de toiles marouflées dans la partie inférieure de la coupole. Réalisée entre 1886 et 1889, elle présente une apologie du commerce international entre les cinq parties du monde,« dans une période où l'industrialisation de la France se fonde pour partie sur des échanges avec les puissances européennes et nord-américaines et sur la colonisation enAfrique et enIndochine » explique le critique d'artPhilippe Dagen. Elle fait 140 mètres de long pour 10 de hauteur. Ses auteurs sontÉvariste-Vital Luminais (L'Amérique),Désiré François Laugée (La Russie et le Nord),Victor Georges Clairin (L'Asie,L'Afrique) etHippolyte Lucas (L'Europe), ces panoramas étant séparés par quatre grisailles représentant les quatre points cardinaux, parAlexis-Joseph Mazerolle. La fresque est« dans le style du réalisme idéalisé caractéristique de l'académismeIIIe République du temps » poursuit Philippe Dagen[26]. Dans le filmTouche pas à la femme blanche !,Philippe Noiret a cette réplique en évoquant les décors de la Bourse :« C'est notrechapelle Sixtine à nous »[14]. Les fresques sont rénovées par Alix Laveau à l'occasion du réaménagement du site en 2021[16].

  • Portique de la Bourse de Commerce.
    Portique de la Bourse de Commerce.
  • Détail de la coupole.
    Détail de la coupole.
  • Vue extérieure en 2011, avant le ravalement. Présence du panneau Histoire de Paris, aujourd'hui disparu, à gauche de l'entrée.
    Vue extérieure en 2011, avant le ravalement. Présence dupanneau Histoire de Paris, aujourd'hui disparu, à gauche de l'entrée.
  • Évariste-Vital Luminais, L'Amérique, détail de la fresque de la coupole.
    Évariste-Vital Luminais,L'Amérique, détail de la fresque de la coupole.

Notes et références

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Notes

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  1. a etbLa fresque a initialement été réalisée en 1889 sur toile et en atelier sous la direction deGeorges Clairin. La toile a été marouflée sur un enduit de plâtre lui-même appliqué sur un mur en brique dans le réseau de poutres métalliques relié à la coupole.

Références

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  1. Jacques-Antoine Dulaure,Histoire physique, civile et morale de Paris depuis les premiers temps historiques jusqu'à nos jours,t. VIII, Paris,,4e éd.(lire en ligne),p. 3-12.
  2. abcde etfFélix et Louis Lazare,Dictionnaire administratif et historique des rues de Paris et de ses monuments,(lire en ligne),p. 77-79.
  3. abcd eteIsabelle Regnier, « Tadao Ando, le vertige de la courbe »,Le Monde, supplément de quatre pages « Le nouvel écrin de la collection Pinault »,‎,p. 4(lire en ligne).
  4. AlfredColling,La Prodigieuse histoire de la Bourse, Paris, Société d'éditions économiques et financières,,p. 308.
  5. Plan des Halles couvertes et incombustibles pratiquées pour les grains, farines et grenailles, en l'emplacement de l'ancien Hôtel de Soissons, quartier de Sr Eustache surGallica
  6. Journal de Paris.
  7. Victor Hugo, dansNotre-Dame de Paris, volume 1, écrit :« le dôme de la Halle-au-Blé est une casquette de jockey anglais sur une grande échelle ».
  8. Elsa Jamet,Au cœur du système haussmannien : Henri Blondel (1821-1897), architecte, entrepreneur de travaux publics et financier, thèse soutenue à Sorbonne université, 2022.
  9. a etbColling 1949,p. 301.
  10. AdolpheAlphand (dir.), AdrienDeville et ÉmileHochereau,Ville de Paris : Recueil des lettres patentes, ordonnances royales, décrets et arrêtés préfectoraux concernant les voies publiques, Paris, Imprimerie nouvelle (association ouvrière),(lire en ligne),p. 319.
  11. ab etc« Rue de Sartine, 1868 », survergue.com(consulté le).
  12. Albert Mousset, « Une rue percera-t-elle le jardin des Tuileries ? »,Le Monde,‎.
  13. « Rue Oblin, de la rue Coquillière, c. 1868 », survergue.com(consulté le).
  14. a etbPierre de Boishue, « Paris. La Bourse de commerce change de visage »,Le Figaro Magazine,,pp. 68-76.
  15. a etbParis Restauration de la « fresque » de la Bourse de commerce,Le Moniteur,.
  16. ab etcPierre De Boishue, « La nouvelle vie de la Bourse de commerce »,Le Figaro Magazine,‎,p. 64-73(lire en ligne).
  17. Noticeno PA00085784, sur la plateforme ouverte du patrimoine,base Mérimée,ministère français de la Culture
  18. Étienne Dumont, « Venise/La Fondation Pinault se dédouble : Albert Oehlen et les autoportraits actuels », surbilan.ch,.
  19. Marie-Hélène Bonnot, Roger Motte, Stéphane Langlais, Marion Guilloteau,« Bourse de Commerce : Tadao Ando dévoile son projet pour la Fondation Pinault »,France Info Culture,.
  20. « Fondation Pinault: Tadao Ando dévoile son projet pour la Bourse de Commerce », surlexpress.fr,(consulté le).
  21. HarryBellet, « François Pinault va ouvrir un nouveau musée d’art à Paris »,Le Monde.fr,‎(ISSN 1950-6244,lire en ligne, consulté le).
  22. « La Bourse de commerce, nouvel écrin de la collection Pinault », surwww.paris.fr(consulté le)
  23. Alice Bosio,« Le futur restaurant de la Bourse de Commerce confié à Michel Bras »,Figaroscope,.
  24. Jean-LoupAdenor, « Collection Pinault : derrière le luxe, le malaise des agents d'accueil de la Bourse de commerce », surwww.marianne.net, 2021-06-26utc12:00:00+0200(consulté le)
  25. Béatrice de Rochebouët, « Une architecture entre passé et avenir »,Le Figaro, cahier « Le Figaro et vous »,‎ 26-27 juin 2021,p. 31(lire en ligne).
  26. Philippe Dagen, « Une fresque du commerce international trèsIIIe République »,Le Monde, supplément de quatre pages « Le nouvel écrin de la collection Pinault »,‎,p. 4(lire en ligne).

Voir aussi

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Bibliographie

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Documentaire

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  • Olivier Lemaire,Le Musée et le Milliardaire anticonformiste, Arte, 2021.

Articles connexes

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Liens externes

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