Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Bourguignon-morvandiau

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Pour les articles homonymes, voirBourguignon etMorvandiau.

Bourguignon-morvandiau
Borguignon-morvandiau
Image illustrative de l’article Bourguignon-morvandiau
Aire linguistique du bourguignon-morvandiau
PaysFrance
RégionBourgogne
Nombre de locuteurs50 000 ayant une connaissance de la langue en 1988[1]

20 000 en 2022[2]

Classification par famille
Codes de langue
Linguasphere& 51-AAA-hl 51-AAA-hk & 51-AAA-hl
Glottologbour1247
État de conservation
Éteinte
EXÉteinte
Menacée
CREn situation critique
SESérieusement en danger
DEEn danger
VUVulnérable
Sûre
NENon menacée
Languesérieusement en danger (SE) au sens de l’Atlas des langues en danger dans le monde
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme[réf. nécessaire] (voir le texte en français) :

Tôtes les jans nâssant libres et pairoils dans lote deignetai et dans los dreits. El aivant de lai raizon et peus de lai conscience et ai devant aigi les eins por les autres comant des freires.

Extrait de roman en morvandiau :

Lai maïon n'ost point frômée, ale ost ziâr ouvrie ès quaitre vents que chûlont brâmant ichi tôte l'an-née : Gailarne, Soulâr, Bige pis Drévent.
modifier 

Lebourguignon-morvandiau oubourguignon-morvandeau (borguignon-morvandiau en bourguigno-morvandiau), parfois simplementbourguignon oumorvandiau, est unelangue romane traditionnellement parlée dans une grande partie de laBourgogne et notamment dans leMorvan. C'est une deslangues régionales de France[3]. Localement, pour désigner cette langue, on utilise le termemorvandiau dans la région du massif du Morvan et celui debourguignon (borguignon) dans le reste de son aire de répartition.

Traditionnellement parlé enBourgogne historique, il l'est aussi dans la partie morvandelle duNivernais. Le bourguignon est donc parlé de la ligne d'Auxerre-Langres au nord à la ligne Chalon-Le Creusot-Autun au sud, et délimité à l'ouest par le Morvan et à l'Est par la Franche-Comté. En effet, il est bordé au sud par le Mâconnais et le Lyonnaisfrancoprovençaux, à l'ouest par la Puisaye et le Nivernaisberrichons, au nord par le Sénonaischampenois et au nord-est par leLangrois également champenois.

Classification et variétés

[modifier |modifier le code]
Aire de répartition du bourguignon au sein des autres langues d'oïl

Appartenant à la famille deslangues gallo-romanes, le bourguignon-morvandiau fait partie de l'ensemble linguistique deslangues d'oïl (comme lefrançais) et, au sein de celles-ci, du groupe des parlers situés au sud de laligne Joret.

Le bourguignon est donc une langue à part entière de l'ensemble linguistique deslangues d’oïl ; c'est une langue directement issue dulatin vulgaire, au même titre que lefrançais (dont l'ancêtre médiéval est la langue d'oïl appeléefrancien).

Il comprend plusieurs dialectes : l'auxois, le bressan, le dijonnais, le beaunois, le verduno-chalonnais, le valsaônois, le morvandiau, l'auxerrois, le langrois. Le parler du sud du Morvan est plus spécifique en ce qu'il a subi les influences du domaine francoprovençal au sud.

Histoire

[modifier |modifier le code]

Le bourguignon est unelangue romane du domaine d’oïl, tout comme lefrançais, lenormand ou lepicard. Ces langues d’oïl descendent directement des formes localement parlé du latin vulgaire enGaule romaine. Cebas latin populaire a subi différentes influences selon les régions et les peuples qui les ont envahies. À l'époque médiévale, les langues d'oïl désignent l'ensemble connu sous le nom d'ancien français.

Les langues d’oïl se distinguent des autreslangues romanes (comme l’occitan et lefrancoprovençal, plus au sud, mais aussi l’italien et ses variétés, l’espagnol, lecatalan etc. etc.) par un accent particulier hérité du gaulois et de diverses influences, notamment celle de peuples germaniques tels les Francs. Cesinvasions franques et germaniques ont apporté aux langues d’oïl beaucoup de vocabulaire. Dans le cas de la Bourgogne et du futur bourguignon, l’influence des parlers germaniques (les Burgondes par exemple) a été relativement importante (les langues d’oïl parlées à l’est et au nord de la France sont celles qui ont subi l'influence germanique la plus forte, mis-à-part le normand qui est à l’ouest mais a subi l’influence desGermains scandinaves).

Le gros du vocabulaire bourguignon est d’origine latine, mais quelques motsceltiques hérités dugaulois ont survécu à la romanisation. LesBurgondes, qui ont envahi la région auVe siècle et ont donné leur nom à la Bourgogne (Burgundia,Burgondia), ont apporté beaucoup de mots de vocabulaire administratif au dialecte bourguignon.

Parce que lesÉtats bourguignons se sont progressivement étendus à l’actuelBelgique, aux actuelsPays-Bas et à une partie de l’Allemagne entre 1363 et 1579, le bourguignon a incorporé pendant près de deux siècles beaucoup de mots devieil hollandais, devieux flamand et devieux moyen-allemand.

Par exemple, le mot « couque » (pain d’épices), qui est issu du vieux néerlandais « kooke » ou « koeke », est entré dans le vocabulaire bourguignon auXIVe siècle, au moment de l’extension par lesducs de Bourgogne de l’État bourguignon sur lesPays-Bas et la Belgique. Ce mot, comme tant d’autres, fait toujours partie du vocabulaire bourguignon, plusieurs siècles après la fin duDuché de Bourgogne.

Caractéristiques générales de la langue

[modifier |modifier le code]

Quelques caractéristiques du bourguignon-morvandiau tel qu'il est connu au début duXXIe siècle (bien qu'au cours duXXe siècle son nombre delocuteurs ait décru drastiquement) sont des évolutionsphonétiques propres, certaines très anciennes (dès l'ancien français), d'autres plus récentes, une grammaire proche du français mais parfois simplifiée ou modifiée (notamment les verbes) ainsi qu'un certainarchaïsme dans le vocabulaire (voir point par point ces caractéristiques ci-dessous).

Phonétique

[modifier |modifier le code]
Exemple de texte en bourguignon duXVIIe siècle : le début de l'Avertissement auxNoei borguignon deBernard de la Monnoye. On ne notait pas les consonnes finales dans les premiers textes écrits en bourguignon, l'orthographe se voulait alors volontairement phonétique et éloignée du français pour affirmer un caractère rustique et sans conventions.

Le bourguignon-morvandiau se caractérise par de nombreuses évolutions des voyelles :

  • là oùle français met la voyelle[style à revoir] « a », le bourguignon met souvent « ai » (« lai vaiche » pour « la vache ») ; sauf devant un « l » où « a » devient « au » (« chauleur » pour « chaleur ») ;
  • là où le français a le son /ɛ/ (surtout devant une voyelle et accentué), le bourguignon met « a » (« ale » pour « elle », « tâle » pour « telle », « mâtre » pour « maître », « târre » pour « terre », « guârre » pour « guerre », dans la plupart des parlers bourguignons « ât » pour « est »), mais parfois on a /o/ ou /ɵ/ (« mâtrosse » pour « maîtresse », « soc » pour « sec », « ost » pour « est » dans les parlers du Morvan) ;
  • « o » s'assourdit souvent en « ou » (« houme » pour « homme », « coûte » pour « côte » tandis que « ou » devient souvent « o » (« jor » pour « jour », « por » pour « pour », « tor » pour « tour », « cor(t) » pour « cour », « lord » pour « lourd », « sord » pour « sourd » etc.) ;
  • « u » s'affaiblit parfois en « ui » ou même « i » au nord-est, mais ces évolutions sont plus caractéristiques des parlers desVosges et dufranc-comtois. Le traitement dans la plupart des parlers bourguignons est « u » inchangé, mais dans les parlers duMorvan on trouve le plus souvent « eu » pour « u » (« lai naiteure » pour « la nature », ailleurs en Bourgogne on dira « lai naiture »).
  • Lesnasales restent globalement inchangées, mais « an » devient quand même « ain » devant les consonnes gutturales (« franc » au masculin devient « frainche » au féminin, de la même manière « blanc » devient « blainche »). Les textes les plus anciens montrent que ce phénomène est ancien et allait même parfois jusqu'à transformer « an » en « oin » devant unegutturale (dans les textes bourguignons médiévaux, on peut ainsi trouver « estroinge » pour « étrange », là où le bourguignon actuel a « étrainge », ou encore « troinchier » pour « trancher » là où le bourguignon moderne a « trainché »).
  • Les sonorités « au » et « eau », qui descendent respectivement de « al » et « el » en ancien français, ont évolué en bourguignon vers une sonorité unique qui se s'entend «  » parfois écrite « eaa » ou «  » (« château » se dit « chaîteâ », « chaîteaa » ou « chaîtiâ » ; « journaux » est « jorneâs », « jorneaas » ou « jorniâs »). L'orthographe «  » est un compromis.
  • Les terminaisons françaises « -eur » (masc. type « travailleur », du latin « -or, -orem») et « -eux » (typeadjectif, du latin « -osus, -osum») ont fusionné pour devenir une unique terminaison « -œus » (« le livreur » se dit « lou livrous » ou « lou livreus », peut s'écrire « lou livrœus » en orthographe unifiée) qui, selon les endroits, est prononcée « -ou » ou « -eu », et que l'on peut tout aussi bien écrire « -ous » ou « -eus » selon sa convenance. L'orthographe « -œus » est une orthographe de compromis unificatrice.
  • Le son /je/ (« -ié », « -ier » en fin de mot) du français se réduit le plus souvent à /e/ (écrit «  » ou « -ei »), parfois /iː/ («  ») à l'est, près de la frontière avec laFranche-Comté («  » en franc-comtois). Ainsi « premier » se dit « premei » en bourguignon (et « première » devient « premeire »), « manger » (« mangier » en ancien français, avec-ier) devient « maingé », « marcher » (ancien français « marchier ») devient « marché », « songer » (ancien français « songier ») devient « soingé » etc.
  • « oi » (prononcé le plus souvent /oɜ/, /uɜ/ ou /ʊɜ/ dans le domaine) a retenu l'accent sur /o/ sans doute dès la période de l'ancien français. L'évolution de la langue a gardé la trace de cette particularité, ainsi les textes bourguignons médiévaux mettent souvent « -o- » là où ailleurs dans le domaine d'oïl on trouve « -oi- » (par exemple, on trouve « veor », « recevor » ou « savor » dans les textes bourguignons anciens au lieu de « veoir », « recevoir » et « savoir » dans les autres régions, ces verbes correspondent à « voir », « recevoir » et « savoir » en français moderne et se disent « voi », « recevoi » et « saivoi » en bourguignon actuel avec « -oi- »). Cette évolution ancienne ne s'est pas conservée la plupart du temps, à quelques exceptions près comme les terminaisons de l'imparfait du singulier (première et seconde personnes « -oos », troisième personne « -oot » descendant directement de l'ancien français « -oie », « -ois », « -oit »). Ainsi, « il prenait » (ancien français « il prenoit ») se dit « ai prenoot » au lieu de « ai *prenoit » attendu.
  • « ui » devient « eu » dans la plupart des parlers (« cuisse » se dit « cueusse » - à prononcerkeusse -, « neut » pour « nuit », « pleuge » pour « pluie »).

En outre, le bourguignon (de l'ouest surtout, leMorvan a subi les influences duVal-de-Loire) occupe une position singulière dans le domaine d'oïl : le bourguignon, tout comme lefranc-comtois, ont poussé le phénomène dediphtonguisation de l'ancien français plus loin et de manière plus uniforme que les autres variétés d'oïl. Ainsi, « ē » long latin (ainsi que « i » dans certaines circonstances) ont globalement évolué vers « ei » dès les premiers stades de l'ancien français. Les variétés d'oïl de l'ouest (normand,gallo) ont gardé cephonème inchangé jusqu'à nos jours, tandis que l'évolution de « ei » s'est poursuivie en « oi » de manière non uniforme dans les autres variétés. Le picard et les variétés du Centre-Val-de-Loire n'iront pas plus loin qu'«  », pendant un temps le bourguignon semble ne retenir que « -o- » de « -oi- » (la prononciation /oɪ/ ou /ɔɪ/ s'était réduite à /o/) mais cette évolution n'a pas duré, le phonème /oɪ/ retrouve sa place en bourguignon et évoluera comme dans le reste du domaine d'oïl vers /oɜ/, /uɜ/ ou /ʊɜ/ (sauf un certain nombre de cas qui ont gardé la trace de cette ancienne évolution de «  » vers « o », comme les terminaisons de l'imparfait au singulier ou lesubjonctif présent du verbe étre aux personnes du singulier etc.). Dans le reste du domaine d'oïl, et d'abord à l'est, l'ouverture de la finale (/ɔɪ/ passe à /ɔɜ/, puis à /ʊɜ/ avant de déboucher sur /ʊa/ auXVIIe siècle enChampagne et dans le sud dubassin parisien) aboutira au phonème « oi » tel qu'il est prononcé actuellement en français moderne. Le bourguignon et lefranc-comtois suivent, mais ils réaliseront l'application d'« ei » en « oi » de manière plus uniforme et plus poussée que le français. Ainsi, dans certaines circonstances, l'évolution ne s'est pas produite dès l'ancien français (francien) : les verbes « veiller », « empêcher » et « éteindre », le mot « même » n'ont pas été touchés par exemple. En bourguignon et enfranc-comtois, toutes les formes ont été touchées, on a ainsi « voillai », « empoichai », « étoindre » et « moîme ».

Morphologie verbale

[modifier |modifier le code]

Premier groupe : verbes dont l’infinitif se termine par « -ai »

[modifier |modifier le code]

Le premier groupe réunit la plupart des verbes bourguignons. La conjugaison en-ai vient des verbes latins à infinitif en-are et correspond aux verbes français en-er (1er groupe). Enancien français bourguignon, la terminaison de l'infinitif avait en effet tendance à se diphtonguer en-eir (aleir au lieu dealer en ancien français francilien pour direaller,ailai en bourguignon actuel), cette tendance a persisté et la voyelle s'est ouverte en-ai- en même temps que le-r comme la plupart des consonnes en fin de mot cessaient d'être prononcées dans l'ensemble du domaine d'oïl (XIIe etXIIIe siècles), aboutissant dès leXVIe siècle à la terminaison actuelle-ai (on trouve le verbetailantay dans laDemantelure de Tailan en1611).

A l'imparfait, cette conjugaison présente une simplification, une forme unique à l'oreille au singulier et un autre unique aux personnes du pluriel (même si elles diffèrent à l'écriture). Le passé simple présente aussi un alignement (formes en-i- issues des autres groupes) ayant progressivement effacé les anciennes terminaisons en-a-. Enfin, la troisième personne plurielle du présent de l'indicatif présente souvent une terminaison innovante et accentuée en-ant probablement issue d'un alignement sur la première personne du pluriel (en-ans ou-ons).

Verbe régulier type :chantai (chanter)

Participe présentInfinitifParticipe passé
chant-antchantaichant-ai
PrésentImparfaitFutur
1PS : i / je (j')chant-echant-ooschant-eré
2PS : tu (t')chant-eschant-ooschant-erés
3PS : ai (el), alechant-echant-ootchant-eré
1PP : i / je (j')chant-onschant-einschant-erons
2PP : voschant-ezchant-einschant-erez
3PP : êschant-antchant-eintchant-eront
Passé simplePassé composéConditionnel
1PS : i / je (j')chant-isé chant-aichant-eroos
2PS : tu (t')chant-isés chant-aichant-eroos
3PS : ai (el), alechant-ité chant-aichant-eroot
1PP : i / je (j')chant-irensaivons chant-aichant-ereins
2PP : voschant-irensaivez chant-aichant-ereins
3PP : êschant-irentaivant chant-aichant-ereint
Subjonctif présentSubjonctif passéImpératif
1PS : i / je (j')chant-echant-isse
2PS : tu (t')chant-eschant-isseschant-e
3PS : ai (el), alechant-echant-isse
1PP : i / je (j')chant-einschant-isseinschant-ons
2PP : voschant-einschant-isseinschant-ez
3PP : êschant-eintchant-isseint

Tous les verbes dont l’infinitif se termine par-ai se conjuguent ainsi, à l’exception des verbes dont le radical est en -e- qui se change aux trois premières personnes du présent de l'indicatif et dusubjonctif et de la deuxième personne du singulier de l'impératif de la manière suivante :

Verbe avec alternance vocalique type :aipelai (appelai)

Participe présentInfinitifParticipe passé
aipel-antaipelaiaipel-ai
PrésentImparfaitFutur
1PS : i / je (j')aipeul-eaipel-oosaipel-eré
2PS : tu (t')aipeul-esaipel-oosaipel-erés
3PS : ai (el), aleaipeul-eaipel-ootaipel-eré
1PP : i / je (j')aipel-onsaipel-einsaipel-erons
2PP : vosaipel-ezaipel-einsaipel-erez
3PP : êsaipel-antaipel-eintaipel-eront
Passé simplePassé composéConditionnel
1PS : i / je (j')aipel-isé aipel-aiaipel-eroos
2PS : tu (t')aipel-isés aipel-aiaipel-eroos
3PS : ai (el), aleaipel-ité aipel-aiaipel-eroot
1PP : i / je (j')aipel-irensaivons aipel-aiaipel-ereins
2PP : vosaipel-irensaivez aipel-aiaipel-ereins
3PP : êsaipel-irentaivant aipel-aiaipel-ereint
Subjonctif présentSubjonctif passéImpératif
1PS : i / je (j')aipeul-eaipel-isse
2PS : tu (t')aipeul-esaipel-issesaipeul-e
3PS : ai (el), aleaipeul-eaipel-isse
1PP : i / je (j')aipel-einsaipel-isseinsaipel-ons
2PP : vosaipel-einsaipel-isseinsaipel-ez
3PP : êsaipel-eintaipel-isseint

Sur le modèle de chantai se conjuguent la plupart des verbes du premier groupe. Le type avec alternance vocalique (typeaipelai) ne concerne que les verbes dont le radical est en -e-. En français, ce sont souvent les mêmes verbes et ils connaissent aussi l'alternance vocalique, remarquez :aipelai ;levai, tu leuves en bourguignon,appeler ;lever, tu lèves en français. Ces verbes sont :

  • aipelai : appeler
  • levai : lever
  • aichevai : achever
  • pesai : peser
  • célai : céler
  • dessevrai : séparer
  • sevrai : séparer, sevrer
  • aichetai : acheter
  • carelai : raccommoder
  • impregnai : imprégner
  • cedai : céder
  • celebrai : célébrer
  • esperai : espérer
  • completai : compléter
  • inquietai / inquiétai : inquiéter
  • possedai / posséir : posséder

Deuxième groupe : verbes dont l’infinitif se termine par « -é »

[modifier |modifier le code]

Verbe type :maingé (manger)

Participe présentInfinitifParticipe passé
maing-e-antmaingémaing-é
PrésentImparfaitFutur
1PS : je (j') / i (Morvan)maing-emaing-e-oosmaing-eré
2PS : tu (t')maing-esmainge-e-oosmaing-erés
3PS : ai (el), alemaing-emaing-e-ootmaing-eré
1PP : je (j') / i (Morvan)maing-e-onsmaing-einsmaing-erons
2PP : vosmaing-ezmaing-einsmaing-erez
3PP : êsmaing-e-antmaing-eintmaing-eront
Passé simplePassé composéConditionnel
1PS : je (j') / i (Morvan)maing-isé maing-émaing-eroos
2PS : tu (t')maing-isés maing-émaing-eroos
3PS : ai (el), alemaing-ité maing-émaing-eroot
1PP : je (j') / i (Morvan)maing-irensaivons maing-émaing-ereins
2PP : vosmaing-irensaivez maing-émaing-ereins
3PP : êsmaing-irentaivant maing-émaing-ereint
Subjonctif présentSubjonctif passéImpératif
1PS : je (j') / i (Morvan)maing-emaing-isse
2PS : tu (t')maing-esmaing-issesmaing-e
3PS : ai (el), alemaing-emaing-isse
1PP : je (j') / i (Morvan)maing-einsmaing-isseinsmaing-ons
2PP : vosmaing-einsmaing-isseinsmaing-ez
3PP : êsmaing-eintmaing-isseint

Ces verbes sont à l'origine des verbes du premier groupe dont le radical se termine sur une gutturale. En ancien français, ces verbes avaient un infinitif en -ier, en français moderne ils ont été réintégrés dans le premier groupe. En bourguignon, leur infinitif est habituellement noté -é, ce qui diffère de -ai. Certains dictionnaires notent cependant ces verbes en -ai (maingeai oumainjai au lieu demaingé par exemple). Remarquez que la conjugaison demaingé nécessite l'introduction d'un -e- intermédiaire entre le radical et la terminaison quand celle-ci est ena ouo (je maingeons,ai maingeant,tu maingeoos) pour conserver le sonj de-g-. Cet e de liaison pour la prononciation n'est pas nécessaire pour les verbes en -ch- commetrainché par exemple.

Être etavoir :étre etaivoi

[modifier |modifier le code]
Participe présentInfinitifParticipe passé
étantétreétai
PrésentImparfaitFutur
1PS : je (j') / i (Morvan)seusétoosseré
2PS : tu (t')esétoosserés
3PS : ai (el), aleât / ost (Morvan)étootseré
1PP : je (j') / i (Morvan)sonséteinsserons
2PP : voséteséteinsserez
3PP : êssontsereintseront
Passé simplePassé composéConditionnel
1PS : je (j') / i (Morvan)fusai étaiseroos
2PS : tu (t')fusais étaiseroos
3PS : ai (el), alefutait étaiseroot
1PP : je (j') / i (Morvan)furensaivons étaisereins
2PP : vosfurensaivez chant-aisereins
3PP : êsfurentaivant étaisereint
Subjonctif présentSubjonctif passéImpératif
1PS : je (j') / i (Morvan)soosfeusse
2PS : tu (t')soosfeussessôs
3PS : ai (el), alesootfeusse
1PP : je (j') / i (Morvan)seinsfusseinsseins
2PP : vosseinsfusseinsseins
3PP : êsseintfusseint

Verbe avoir : aivoi

Participe présentInfinitifParticipe passé
aivantaivoiaivu
PrésentImparfaitFutur
1PS : je (j') / i (Morvan)éaivoosairé
2PS : tu (t')ésaivoosairés
3PS : ai (el), aleéaivootairé
1PP : je (j') / i (Morvan)aivons / onsaiveinsairons
2PP : vosaivez / ezaiveinsairez
3PP : ai (el), alesaivant / ontaiveintairont
Passé simplePassé composéConditionnel
1PS : je (j') / i (Morvan)usé aivuairoos
2PS : tu (t')usés aivuairoos
3PS : ai (el), aleuté aivuairoot
1PP : je (j') / i (Morvan)urens(aiv)ons aivuaireins
2PP : vosurens(aiv)ez aivuaireins
3PP : ai (el), alesurentaivant / ont aivuaireint
Subjonctif présentSubjonctif passéImpératif
1PS : je (j') / i (Morvan)oos / aieeusse
2PS : tu (t')oos / aieseussesoos / aies
3PS : ai (el), aleoot / aieeusse
1PP : je (j') / i (Morvan)ainsusseinsains
2PP : vosainsusseinsains
3PP : ai (el), aleaintusseint

Vocabulaire

[modifier |modifier le code]

Dans son vocabulaire, le bourguignon-morvandiau fait preuve d'une grande richesse, notamment dans leschamps lexicaux ayant trait à la vie quotidienne, la vie à la campagne, la nature, le temps etc. On trouve ainsi régulièrement plusieurs dénominations pour un même objet, être (par exemple unhêtre peut se dire :fôt,fotôt,fotâle,fouel(le),foïârd, etc.). Cette grande richesse du vocabulaire n'est pas un cas unique parmi les langues régionales qui, moins centralisées que les langues du pouvoir administratif (comme le français), ont moins eu l'occasion de centraliser leurs vocabulaires, ce qui favorise une foison de mots pour un même signifié sur un territoire réduit : c'est de village en village quasiment que les mots désignant une même chose diffèrent.

Une autre caractéristique, beaucoup plus singulière, du vocabulaire bourguignon-morvandiau est sonarchaïsme : beaucoup de mots courants en ancien français qui ont par la suite disparu dans la plupart des régions ont survécu dans le vocabulaire bourguignon-morvandiau jusqu'à nos jours, par exemple les mots « remaner », « écourre », « cuider », « escoeurre » et de nombreux autres n'ont souvent plus leur équivalents ni en français moderne ni dans les autres langues d'oïl.

Caractéristiques propres aux parlers du Morvan

[modifier |modifier le code]
Les différentes langues régionales parlées en Bourgogne. Le Morvan est indiqué en foncé, les lignes Montreuillon-Moux-en-Morvan (rouge) et Saint-Brisson-Le-Celles-en-Morvan (bleu) sont incluses (lire article).[réf. nécessaire]

Les parlers bourguignons duMorvan, qu'on rassemble sous l'appellation « morvandiau », sont en fait des variétés du bourguignon influencées par les parlers duCentre-Val de Loire, plus à l'ouest. Le « morvandiau » se divise en quatre grandes variantes :

La grande différence entre ces variétés est l'utilisation de« ç'ost » (c'est) au nord d'une ligneMontreuillon-Moux-en-Morvan et de « y'ost » (c'est) au sud de cette ligne, de même le son « j » se transforme en « y » au sud de cette ligne, par exemple« gauger » au nord (prendre l'eau) devient « gauyer » au sud.

De même, selon une ligne est-ouest deSaint-Brisson àLa Celle-en-Morvan, on différencie le parler : à l'ouest on dira un « cevau » et « eine çarotte » et à l'est un « chevau » (cheval) et « eune charotte » (charette), d'où l'utilisation du « ç » dans de nombreux textes morvandiaux.Ouvert largement aux influences extérieures (Bourgogne etNivernais), leMorvan a connu également des forces de conservation (nasalité de type médiévale, maintien de diphtongue de coalescence devant palatale, il constitue une butte témoin du bourguignon (Claude Régnier dansLes parlers du Morvan,académie du Morvan, 1979).

Le Morvandiau semble aussi apparenté au francoprovençal, en particulier par la présence d'un pronom neutre issu du latin « hoc » et par l'orientation du vocabulaire, ce qui confirme la thèse de Wartburg suivant laquelle la frontière Oc-Oïl était autrefois bien plus septentrionale que de nos jours (W. V. Wartburg,La fragmentation linguistique de la Romania, trad. Allières Slaka, Paris, Klincksieck, 1967, Bibliothèque française et romane).

Influence du francoprovençal

[modifier |modifier le code]

Dans les vocables des villages le long de laSaône, on retrouve des sonoritésfrancoprovençales introduites par lebrionnais-charolais, dialecte d'oïl de transition avec le domainefrancoprovençal.

FrançaisBrionnaisSud-MorvandiauBourguignon
cheval[ʦᵊvo][çᵊvo][ʃəvo,ʃəvaʊ]
genou[ʣᵊnø][zᵊnoː][ʒənɔ̃,ʒəno]
gerbe[ʣɑbrə,ʣᵊvɛlɔ̃][zarbə][ʒarbe]

Lexique comparatif

[modifier |modifier le code]

Celexique donne les formes les plus courantes en bourguignon-morvandiau.

Bourguignon-morvandiauFrançaisAncien françaisBas latin
lou / le(les deux formes se rencontrent dans toute la Bourgogne)lele / lou, lo / lu (formes plus anciennes)(il)lu(m)
i / je (dijonnais)jeje / jeo / jo / jouego
lai vaichela vachela vache*illa vacca
lou viaigele voyagele viage / le veiage / le voiageillu(m) viaticu(m)
lai târrela terrela terreilla terra
lou chevaule chevalle cheval / le chevauillu(m) caballu(m)
lai cheivrela chèvrela chievreilla(m) capra(m)
l’home (brg.) / l'houme (mrv.)l'hommel'on / l'omeille homo /illu(m) homine(m)
lai fanne (brg.) / lai fome (mrv.)la femmela fame / la famne*illa femina
bon(fém. bone ouboune)bon, bonnebon, buenebonu(m), bona
mau(fém. maule)mauvais, mauvaisemal, malemalu(m), mala
beâ(fém. bâleouquelquefois bièle)beau, bellebiau / bel, belebellu(m), bella
grand(fém. grand)grand, grandegrant, grantgrande (grandis)
petiôt(fém. petiôte)petit, petitepetit, petite*pittitu(m), pittita
froos(fém. froîche)frais, fraîchefres, freschefrescu(m), fresca
époos(fém. époosseou époisse)épaisespois, espesspissu(m)
roide(fém. roide)raideroit(fém. roide)rigidu(m)
douc(fém. douque)douxdouz, dolz, dulzdulce(m)
douçot(fém. douçotte)« doucet », douxdoucet, dulcet, dolcet*dulcettu(m)
quei(fém. queiou quâle)quel, quellequel / queuquale(m)
tei(fém. teiou tâle)tel, telletel / teutale(m)
tot, tote, tos, totestout, toute, tous, toutestot, tote, tuit / toz, totestotu(m), tota, toti / totos, totas
trétostous(pronom)trestoz / trestouztrans totos
nunnul, personne(pronom nég.)neün*ne unu(m)
roinrienrien(s)*rem
aucun(fém. aucueuneou aucueugne)aucun, aucuneaucun, aucune(sens positif)*aliquunu(m), aliquuna(sens positif)
moîmemêmemesme, meïsme*metipsimus de *met-ipse-issimus
ein(fém. eine)un, uneun / ung, une*unu, una
ein heus / eine poteune porteun uis / une porte*unu(m) ostiu(m) / una porta
lou jorle jourle jor(n)illu(m) diurnu(m)
lai neutla nuitla noitilla nocte
remaignai / remanerresterremanoir, remaindreremanere
toillai / toillerenlevertolir, tollirtollere
écourre / écourerbattre(du blé ou autre)escourre, escoudreexcutere
escoeure(même origine que écourre)secouerescourre, escoudreexcutere
accueudreaccueilliracoillir, acoillieraccolligere
cueudre / cueillercueillircueildre, cueldre, keudre, cuedre, cueudre, coillircolligere
côdrecoudrecousdre, queusdre, keusdreconsuere
toinreteindreteindre, toindretingere
poinrepeindrepeindre, paindre, poindrepingere
étoinreéteindreesteindre, estoindreexstinguere
apponrejoindreapondreapponere
maingermangermangiermanducare
chaingerchangerchangiercambiare
cuiderpensercuidiercogitare
soingerpenser (songer)songier(ou panser)somniare ("rêver, imaginer")
comançaicommencercomencier*cominitiare
connoîtreconnaîtreconoistrecognoscere
aivoiavoiravoir, aveirhabere
étreêtreestre*essere (deesse)
peuvoipouvoirpooir, poeir, podeir*potere (deposse)
veuloivouloirvoloir, voleir*volere (develle)
beuvre / boivre / borreboireboivre, beivrebibere
faire(dans le Morvan fâre)fairefere, fairefacere
voivoirveoir, veeir, vedeirvidere
nôveaunouveau, nouvelle

Expressions bourguignonnes

[modifier |modifier le code]
  • Lou bon sirôp de Borgoigne : (Le bon sirop de Bourgogne) Du vin bourguignon
  • Dei vos condeuze an veigne meûre : (Dieu vous conduise en vigne mûre) Dieu vous bénisse !
  • Dei vos condeuze au veing meûr : (Dieu vous conduise au vin mûr) Dieu vous accorde la réussite !
  • Aivoi de l'euvre an sai quelôgne : (Avoir de l'œuvre dans sa quenouille) Avoir du travail
  • Boizai eine cheivre antre ses cônes : (Baiser une chèvre entre ses cornes) Être très maigre
  • Lampai lou bon sirôp de Borgoigne : (Boire le bon sirop de Bourgogne) Boire du vin
  • Étre ài cu : (Être à cul) Être acculé, être dans ses retranchements
  • Étre an groin d'aivô queicun : (Être en groin avec quelqu'un) Être en froid avec quelqu'un
  • Aivoi lai mailaidie de clochei : (Avoir la maladie de clocher) Avoir le mal du pays
  • Anviai ein ainge : (Envoyer un ange) Envoyer un message
  • Rire ài vantre débotonai : (Rire à ventre déboutonner) Rire très fort
  • Faire lai meigne grize : (Faire la mine grise) Ne pas être content

Quelques mots bourguignons

[modifier |modifier le code]
  • aujourd'hui : aujord'heu
  • maintenant (à ç'te heure): aisteure (ài cète heure)
  • bonjour : bonjôr, salutâs
  • bourguignon : borgoignon/borguignon (en majeure partie de la Bourgogne), bregognon (en dijonnais)
  • Bourgogne : lai Borgoigne/Borgogne / lai Bregogne (en dijonnais)
  • non : non, innô (morvandiau)
  • oui : sia (en dijonnais), icho (morvandiau)
  • parler français : pairlantai (morvandiau)
  • le ventre : lai beuille
  • vigneron : bareuzai
  • vin : vin / veing (prononcerveigne'), veignaige, prô, veigne, tôrd-boïeâ
  • boire, se saoûler : treuillai, se queurlai
  • manger : maingé, migé, mérandai (du latinmerindare)
  • déranger : déteurbai (du latindisturbare)
  • tabasser / faire mal : harsai (deherse)
  • glisser : frazai
  • fouiner, déranger des affaires : rabeutai
  • travailler peu efficacement : beutillai
  • éclabousser : aiflingé
  • sale, délabré : tartouillôt
  • une saleté : ein cheni (mot encore couramment utilisé)
  • trempé, mouillé : gaugé (mot encore couramment utilisé)
  • bouger beaucoup : reveuillai
  • assieds-toi : cheur-toi (à l'est)
  • casser : bréyai (mot encore couramment utilisé)
  • un boiteux : un cambillaud
  • fou : beurdin / breudin (mot encore couramment utilisé)
  • femme ou fille de mœurs déréglées : gaupe (en morvandiau), treuillon (alentours de Bouilland)
  • naïf, imbécile : arnais, un beusenôt, un beutiôt, un beurdodo, un beuillon (courant)
  • bon à rien, mauvais travailleur : berlaisœus ; arquandiai, beurloquôt
  • courir la queue en l'air par temps d'orage (vaches) : dâlai
  • crottin : chogne
  • canard : bourous
  • cheval : chevau
  • chevreuil : bigout
  • chien : chein
  • escargot : cagnole
  • mouton : chastron
  • une brebis : eine oille, eine beurbis, eine cueusse, eine bigue
  • une chouette : eine chouto, eine choue, ein chavan
  • vache : vaiche
  • verrat (cochon mâle) : vôrait
  • soleil : soulôt
  • pomme de terre : treuffe (encore très courant)
  • bois, petite forêt : boîchon
  • chêne : châgne
  • hêtre : ein fôt, ein fotôt, ein fotâle, ein foïard, eine fouel(le)
  • la haie : lou pian, lai beurche, lai trasse, lai piaichie ; eine boûchure ; ein beûchon
  • Un frelon : Guichard

Prononciation du X

[modifier |modifier le code]

SelonJean-François Bazin dansL’Almanach bourguignon (émission de la radioRCF en Bourgogne),Buxy est le seul nom d’une commune située sur le territoire de l’ancienne province bourguignonne comportant unX en milieu de nom où ce X se prononce /ks/ (le X dans Aloxe-Corton, Auxant, Auxerre, Auxey-Duresses, Auxonne, Auxy, Bissy-sous-Uxelles, Fixin, Franxault, Maxilly-sur-Saône, Semur-en-Auxois, Uxeau, etc. se prononçant /s/). Ce même Jean-François Bazin écrit dansLe Vin de Bourgogne :« le Bourguignon a en horreur lesx gutturaux. Il adoucit tout : Fixin se prononceFissin, AuxeyAussey, AuxerroisAusserrois, etc. En revanche, on bute sur lex de Buxy :Buk-sy ».

AuXXIe siècle

[modifier |modifier le code]

AuXXIe siècle le bourguignon-morvandiau ne se parle plus en dehors duMorvan et de ses marges. Les locuteurs sont souvent âgés mais il existe toujours une forme de transmission familiale. On entend toujours le timbre de cette langue dans les cafés des bourgs du Morvan, sur les marchés et aussi lors de veillées ou de festivals[réf. nécessaire].

Le bourguignon-morvandiau connaît une certaine vitalité dans le domaine écrit[4]. On le lit régulièrement dans les revuesVent du Morvan etle carnet du Ménétrier ainsi que dans les journaux locaux, on peut également l'entendre sur certaines ondes (Radio Morvan FM 95.8.).

Les conteurs Rémi Guilleaumeau,Pierre Léger, Jean Luc Debard, Jacques du Loup, Nanou Pichon, Guillaume Lombard, Laurent Desmarquet, des chanteurs comme Jean Michel Bruhat, BBM, Daniel et Marie France Raillard, Gaspard Malter, Vincent Belin, Rémi Guilleaumeau et des groupes comme les Ragoûts, ou les Traîne-Bûches utilisent fréquemment cette langue puisée dans une base de données importante d'archives sonores de la Maison du patrimoine oral basée à Anost[5].

Toutefois, les différents dialectes comme le brionnais-charolais, l'auxois, les parlers du val de Saône, même s'ils sont moins vigoureux sont toujours utilisés par une minorité de personnes vivant dans un milieu rural[réf. nécessaire].

Les différents parlers locaux comme le montcellien ou le creusotin sont eux toujours parlés ou compris par toutes les générations les plus âgées et par une minorité de personnes plus jeunes. Mais, malgré la disparition progressive de cette langue, ses intonations continuent d'imprégner le parler régional. De ce fait, le français tel qu'il est parlé peut être difficile à comprendre pour une personne peu habituée à cetaccent.

Littérature

[modifier |modifier le code]
Début de l'Evaireman de lai peste d'Aimé Piron.

Le morvandiau-bourguignon fait l'objet d'une riche production littéraire depuis leXVIIe siècle :

  • Bernard de La Monnoye (Dijon 1641-1728) publie en 1701 lesNoëls bourguignons sous le pseudonyme de Gui Barôzai.
  • Aimé Piron (Dijon 1640 – id. 1727), apothicaire et poète, compose en patois bourguignon des Noëls (publiés en 1858), des chansons et des poèmes (lai Joye dijonnaise, 1701 ; lé Festin des Eta, 1706). Il est le père d'Alexis Piron.
  • Borne de Gouvault publie en 1787 deux chants dontLe mitan du gatiau publié par Edmond Bogros en 1873.
  • L'abbéJacques-François Baudiau traduit en 1854 laBulle Ineffabilis du pape Pie IX.
  • Eugène Pelletier de Chambure publie en 1878 leGlossaire du Morvan, ouvrage de référence.
  • Louis de Courmont (Blismes 1828-1900), poète, violoneux et chanteur, écrit de nombreux poèmes et chansons dont le fameuxBranle du Diable.
  • Émile Blin (Château-Chinon 1865-1953), rédacteur en chef du journalLe Morvan et écrivain de nouvelles.
  • Louis Coiffier (1888-1950) instituteur dans la région d'Arnay. Amoureux du Morvan, il lui avait consacré entre les deux guerres un recueil de poèmesPar les sentiers fleuris, un romanMorvan terre d'amour et un livre en langue régionaleHistoires de chez nous, contes et récits du Pays Bourguignon.
  • Alfred Guillaume, vétérinaire et maire de Saulieu (Côte-d'Or) au début duXXe siècle, publie en 1928L'âme du Morvan.
  • Georges Blanchard (Donzy 1902-1976) publia au cours de sa vie plusieurs poésies et pièces de théâtre.
  • Marguerite Doré a publiédes histouaies du canton d'Ved'la en 1978.
  • Lucien Gauthé a publiéVaicances ai Yocotai en 1984.
  • Jean Perrin, dessinateur, a publié deux bandes dessinéesGalvachou en 1980 etLe violon des Loups en 1986.
  • Pierre Léger (Montsauche 1948), instituteur, poète et militant morvandiau (fondateur de l'associationLai Pouèlée) a publiézoizeau Flash,Ai traivars lai Pleshie,Elwery Song,Morvan vers l'Émeraude et de nombreux textes et chansons publiés dansL'Almanach du Morvan entre 1978 et 2000.
  • Gérard Taverdet, universitaire, président d'honneur deLangues de Bourgogne, auteur de nombreux ouvrages traitant du Bourguignon et de ses différents dialectes, et notamment d'une traduction desBijoux de la Castafiore,Lés Aivantieures de Tintin : Lés ancorpions de lai Castafiore : Édition en bourguignon 2008.

Citation

[modifier |modifier le code]
  • « Il put observer les paysans du Morvan alors que le patois était encore vivant. Il a su reproduire une langue sincère (son patois est bien celui de la région et non une langue artificielle), et transcrite avec discernement (il a su respecter à la fois les traditions de la graphie française et les saveurs de la phonétique locale). Son recueil de courtes nouvelles,L'âme du Morvan, truculent, est un ouvrage d'une grande valeur qui décrit, à travers des anecdotes pleines de vie, les différents aspects (politique, religion, évolution de la société, alimentation) d'une vie quotidienne aujourd'hui en voie d'oubli. » (Gérard Taverdet inUn écrivain patoisant Bourguignon duXXe siècle : Alfred Guillaume, Bibliothèque de l'École des Chartes, 2001).

Notes et références

[modifier |modifier le code]
  1. Le bourguignon-morvandiau, surlanguesdoil.org(lire en ligne).
  2. [1]
  3. Bernard Cerquiglini,Les langues de France, Ministère de l'Éducation Nationale, de la Recherche et de la Technologie et ministère de la Culture et de la Communication,(lire en ligne).
  4. Les actes du colloque de Saulieu :Le patrimoine linguistique Morvandiau-Bourguignon au cœur des langues romanes d'Europe, 2001.
  5. « Association MPO Bourgogne ressources sur l'oralité et le patrimoine culturel immatériel », surmpo-bourgogne.org(consulté le).

Annexes

[modifier |modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

v ·m
v ·m
Langues régionales deFrance métropolitaine
Langues celtiques
Francoprovençal
Langues germaniques
Isolats
Langues italo-romanes
Langues occitano-romanes
Langues d'oïl
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Bourguignon-morvandiau&oldid=230810579 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp