Bourganeuf est située sur un plateau et sur les coteaux de la colline La Perrière à une altitude moyenne de 450 mètres, à l'extrémité nord-ouest duplateau de Gentioux, prolongement septentrional duplateau de Millevaches.
Carte de l'occupation des sols de Bourganeuf sur le Géoportail de l'ARB Nouvelle-Aquitaine :Entités paysagères:
Territoire communal : Occupation du sol (Corinne Land Cover); Cours d'eau (BD Carthage),
Géologie : Carte géologique; Coupes géologiques et techniques,
Au, Bourganeuf est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle appartient à l'unité urbaine de Bourganeuf, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[16],[17]. La commune est en outre hors attraction des villes[18],[19].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (52,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (56,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (39,3 %), forêts (33,4 %), zones agricoles hétérogènes (10,5 %), zones urbanisées (9,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,7 %),terres arables (2,6 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (1,4 %)[20]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Bourganeuf.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. 28,6 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (33,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 998 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 68 sont en aléa moyen ou fort, soit 7 %, à comparer aux 25 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[24],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[25].
La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982 et 1999. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 1999[22].
La commune est en outre située en aval dubarrage de Lavaud-Gelade, un ouvrage sur leTaurion de classe A[Note 2] soumis àPPI, disposant d'une retenue de 17,4 millions de mètres cubes[27]. À ce titre elle est susceptible d’être touchée par l’onde de submersion consécutive à larupture de cet ouvrage[28].
Dans plusieurs parties du territoire national, leradon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population auxrayonnements ionisants. Certaines communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Bourganeuf est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[29].
Bourganeuf ("Borgon Nuòu : petit bourg neuf") doit sa création à une commanderie d'Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem[30] (certains disent de Templiers, rien n'est moins sûr) auXIIe siècle[31]. Cette commanderie devint ultérieurement le siège du grand prieuré d'Auvergne, qui fut transféré àLyon en 1750 par le prieur Amable de Villelume de Thianges[32].
En, à la mort de l'empereurottomanMehmed II, le conquérant deConstantinople (1453), ses deux fils, Jem (turc : Cem), appeléZizim par les Européens etBayézid II, se disputent le pouvoir. Défait à deux reprises, Djem se met sous la protection desHospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem àRhodes. Il est reçu par le grand maîtrePierre d'Aubusson le. Traité avec déférence, mais en otage, il est conduit, sous la garde deGuy de Blanchefort, devenu grand maître de la Langue d'Auvergne depuis 1476, dans lecomté de Nice, dans leDauphiné, et enfin à Bourganeuf, siège du grand prieuré d'Auvergne, où il reste en captivité de 1486 à 1488 dans la tour construite à son intention, qui porte encore son nom francisé :Tour Zizim.
Son séjour enFrance a donné lieu à bien des légendes romantiques. On lui prête àSassenage (Dauphiné) et dans laMarche des aventures sentimentales invraisemblables, de même qu'on a cru devoir lui attribuer, avecGeorge Sand et d'autres, la confection des tapisseries dites deLa Dame à la licorne aujourd'hui conservées aumusée du Moyen Âge (ancien hôtel de l'abbaye de Cluny àParis). Les croissants de lune présents sur l'écu de la dame appartiennent en fait à la puissante famille lyonnaise des Le Viste et n'ont donc rien à voir avec le prince musulman.
Djem quitte Bourganeuf le pour être remis au papeInnocent VIII. Il arrive àRome le et réside auchâteau Saint-Ange. En 1494, le papeAlexandre VI est contraint de le remettre au roi de FranceCharles VIII, entré enItalie, et qui envisage, depuis le royaume deNaples, une croisade enGrèce, possession de l’Empire ottoman. Djem meurt en 1495 àCapoue, dans des conditions jamais élucidées. Sa dépouille est ramenée enTurquie pour être inhumée àBrousse, où son tombeau existe toujours.
La ville de Bourganeuf a été la troisième ville française à recevoir l'électricité en 1886[33], et la première avec le transport de l'électricité à longue distance.
Les eaux du ruisseau du Verger, qui avait accueilli la dynamo de sa première usine, furent trop basses pendant l' pour alimenter correctement les soixante lumières de Bourganeuf. Il fut alors décidé d'utiliser lacascade des Jarrauds d'une hauteur de 14 mètres et qui pouvait assurer une production largement suffisante, malgré sa distance de Bourganeuf, à 14 km.
Pour couronner cette prouesse technique, le premiertéléphone de la région reliait les installations de la cascade et de Bourganeuf ; alors qu'en France, l'utilisation commerciale du téléphone datait seulement de 1879.
Bourganeuf fut chef-lieu dedistrict de 1790 à 1800 et chef-lieu d'arrondissement jusqu'en 1926.
Le 9 juin 1944, des Allemands d'une des divisions Das Reich rassemblaient les hommes de Bourganeuf dans un garage automobile de la ville. Ils ont été retenus en otage quelques heures avant d'être libérés grâce aux négociations du maire de l'époque, François Graux. le commandant allemand,Helmut Kämpfe a eu le temps d'apprendre que quelques kilomètres plus loin les Résistants guéretois, avait repris la ville[34].
Jacques Chapou, résistant membre desFrancs-tireurs et partisans, fut capitaine des FFI dans le Lot, en Corrèze et dans la Creuse. Il a été à l'œuvre de la prise deTulle, reprise par les SS sous le commandement deHeinz Lammerding, avec leMassacre de Tulle. Il meurt le 16 juillet 1944 près de Bourganeuf. Pris dans une embuscade tendue par un élément de laBrigade Jesser, blessé, il vide son chargeur contre ses assaillants avant de se donner la mort plutôt que de se rendre[35],[36].
Une dizaine d’exploitations agricoles sont présentes sur le territoire communal. La majorité élève desbovins derace limousine mais il existe aussi quelques activités diversifiées, telle que l'élevage de bisons.
La ville fut en tout temps un centre de commerce, de nombreux magasins jalonnent la rue principale, tous les mercredis un marché a lieu place de l'Hôtel de ville, place de l’Étang et sur le Mail du château.
La commune de Bourganeuf est un pôlebois important duLimousin. Ainsi de nombreuses entreprises sont implantées à Bourganeuf : « Cosylva » fabrique debois lamellé-collé, « Bourganeuf Bois » est une scierie de bois résineux d’industrie, « Sokibo » (Parquets Marty) est une scierie defeuillus, « Séqueira » est une scierie de feuillus et derésineux, enfin « Séqueira Joachim » travaille dans l’exploitation, le négoce et le séchage. « Douglas Structure » est une nouvelle scierie de résineux en cours d’implantation à Bourganeuf.
De nombreux exploitants de travaux forestiers travaillent dans ce pôle bois :sylviculture,bûcheronnage,débardage, des négociants, des coopératives forestières et des propriétaires forestiers privés, auxquels il faut ajouter lesforêts domaniales de Mérignat et de Faux-Mazuras et les forêts communales.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[41]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[42].
En 2022, la commune comptait 2 408 habitants[Note 3], en évolution de −9,34 % par rapport à 2016 (Creuse : −3,32 %,France horsMayotte : +2,11 %).
LeMusée de l'électrification de Bourganeuf : Bourganeuf fut la troisième commune française à bénéficier de l'éclairage électrique public (le) ; par la suite, en 1889, on utilisa une usine située au pied de lacascade des Jarrauds, formée par laMaulde et située à 14 kilomètres de Bourganeuf.
La colline de La Perrière, d'où l'on peut voir de très belles vues sur la ville.
Les Gorges du Verger, premier site classé en Limousin au titre de la protection des sites et monuments à caractère artistique. Les eaux vives du Verger ont alimenté l'une des premières installations hydroélectriques, qui permit l'éclairage de Bourganeuf en 1886. Lieu de promenade agréable en toutes saisons ; on peut y voir le manoir d'Émile de Girardin, homme politique, député de Bourganeuf en 1834, et de Delphine Gay, son épouse, femme de lettres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[26].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)