Long de 1 040 mètres et large de 70 mètres environ, le boulevard Auguste-Blanqui part de laplace d'Italie et va jusqu'à larue de la Santé, à la limite du14e arrondissement, où il est prolongé par leboulevard Saint-Jacques. Il traverse l'ancienne vallée de laBièvre dont les deux bras passaient sous le boulevard par des poternes. Une de ces deux poternes existe encore mais l'ancienne rivière détournée dans des égouts à la fin duXIXe siècle n'y coule plus.
Il est structuré par laligne 6 du métro qui sépare en deux sa chaussée par des voies aériennes supportées par unviaduc situé sur son terre-plein central. Trois stations de métro se trouvent sur son tracé : en partie lastationPlace d'Italie (station également desservie par les lignes), puis les stationsCorvisart etGlacière.
Le boulevard occupe l'emplacement de l'ancienboulevard du Midi réalisé au début des années 1760 dont le parcours fut repris en 1784 par lemur des Fermiers généraux. Il possède son aspect actuel depuis l'extension de Paris et la destruction de ce mur dans les années 1860[1]. Auparavant, deux boulevards longeaient le mur :
à l'extérieur, le « boulevard d'Italie » entre la place d'Italie et larue de la Glacière ;
mais « boulevard de la Glacière » au-delà de la rue de la Glacière ;
à l'intérieur, « boulevard des Gobelins », entre la place d'Italie et la rue de la Glacière, qu'il ne faut pas confondre avec l'actuelleavenue des Gobelins qui part elle aussi de la place d'Italie ;
mais « boulevard Saint-Jacques » au-delà de la rue de la Glacière.
Demi chaussée nord du boulevard Auguste-Blanqui, avec la voie aérienne de la ligne de métro n°6 à droite sur le terre-plein central.
Terre-plein central
Le terre-plein central du boulevard est actuellement surplombé sur la majeure partie de son parcours par le métro aérien de laligne 6. Il abrite notamment un terrain debasket au niveau du croisement avec larue de la Glacière ainsi qu'unboulodrome au niveau de la station de métroCorvisart.
Au carrefour avec larue Abel-Hovelacque se trouve l’école Estienne, nom traditionnel de l’École supérieure des arts et industries graphiques. L'école, fondée à l'initiative d'Abel Hovelacque, conseiller de Paris, a été inaugurée en 1896.
D'abord nommée École municipale du livre Estienne, d'après le nom de la célèbrefamille d'imprimeurs duXVIe siècle, elle a pour objet l'enseignement professionnel des métiers du livre, dans tous leurs aspects pratiques et théoriques. Son but était de pallier la sous-qualification dans cette industrie naissante.
Vue de l'avant-corps de la folie en 1900, sur une photo d'Eugène Atget.
No 68 : lafolie Le Prestre de Neubourg. Entre larue Corvisart et larue Edmond-Gondinet s'élevait cet édifice, construit en 1762, parPeyre l'ancien pour le financier Le Prestre de Neubourg (receveur des finances de Caen et conseiller du roi). De style italien, elle comporte une façade ornée de quatre statues entre deux bâtiments d'angle carrés, prolongée par un péristyle ouvert. Abandonnés à laRévolution, ces bâtiments furent utilisés pendant lePremier Empire par les Hôpitaux de Paris comme buanderie, et servirent de cache aux contrebandiers qui utilisaient laBièvre comme voie de communication pour entrer du tabac dans la ville.Auguste Rodin loua les lieux en 1886, y installa ses ateliers et y vécut avecCamille Claudel avant qu'elle ne parte s'installerquai de Bourbon. L'aile gauche du bâtiment fut démolie lors du percement de la rue Edmond-Gondinet (ouverte en 1898), et elle fut entièrement démolie en 1909. Le terrain primitivement au bord de la Bièvre fut remblayé pour le mettre au niveau du boulevard et vendu en plusieurs lots[7]. Une partie de ses boiseries se trouve aumusée Rodin de Meudon[8].
Siège de la Chambre syndicale typographique parisienne, la Maison du livre accueille aussi, à partir de 1937, le Syndicat général du livre, ainsi que d'autres organismes liés à l'histoire et aux métiers du livre, comme l’Institut d'histoire sociale[9].
↑Observations relatives aux fontaines marchandes, Paris, Procès-verbal de la Commission du Vieux Paris,, page 9..
↑Michel Dansel et Alexandra d’Arnoux,Histoire des arrondissements de Paris - Paris 13e, Paris, Jean-Claude Simoën,, page 43.
↑Pour lire un témoignage de ce temps, voirÉmile Wiriot,Paris de la Seine à la Cité universitaire. Le quartier Saint-Jacques et les quartiers voisins, leurs transformations à travers les siècles, Paris, Tolra,, 623 p.(lire en ligne),p. 298(BNF31658785),(BNF34218854).
↑Jacques Hillairet,Évocation du Vieux Paris, les villages, Paris, Édition de Minuit,, page 26.