| Religion | Bouddhisme |
|---|---|
| Pays | France |
| Date (1er contact) | voirDiffusion |
| Représentation | Union bouddhiste de France |
| Population | Un million (2012) |
| Régions d’origine | Chine, Tibet, Corée, Japon, Cambodge, Laos, Vietnam, Thaïlande... |
| Groupes | Bangladesh,Bhoutan,Birmanie,Cambodge,Canada,Chine,Corée,États-Unis, France,Inde,Italie,Indonésie,Japon,Laos,Luxembourg,Malaisie,Mongolie,Népal,Russie,Sri Lanka,Slovénie,Suisse,Thaïlande,Tibet,Viêt Nam |
| Courants | Bouddhisme Theravada,bouddhisme Mahayana |
| 1969 | Fondation de l'Institut international bouddhique |
|---|---|
| 1977 | Le pavillon Cameroun devient unepagode |
| 1986 | Fondation de l'Union bouddhiste de France |
Voir aussi
| Type dereligions | |||||
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| Histoire |
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| Voir aussi | |||||
Lebouddhisme en France est, selon les enquêtes, la quatrième ou la cinquièmereligion en nombre de fidèles, la quatrième en nombre de pratiquants et la sixième en nombre de lieux de culte[1]. Lebouddhisme apparaît significativement enFrance à partir desannées 1970, après qu'une partie de la population asiatique dut immigrer dans le pays à la suite de conflits politiques enAsie du Sud-Est.

Lebouddhisme est une religionpolythéiste présente enFrance à partir desannées 1950, à la suite de la venue de maîtres de diverses traditions qui ont fondé de nombreux centres commeRyotan Tokuda ouTaisen Deshimaru pour leZen etKalou Rinpoché etGuendune Rinpoché pour lebouddhisme tibétain[2]. Cette religion asiatique, qui avait à l'origine une image sectaire et marginale, a peu à peu conquis des Français en quête de spiritualité et de philosophie[3]. Cette croyance spirituelle s'est également développée, cette fois de manière beaucoup plus significative, grâce à l'immigration asiatique du milieu desannées 1970[4]. Ces populations, le plus souvent originaires des anciennes colonies françaises de l'Asie du Sud-Est, ont fui leurs pays comme leViêt Nam, leCambodge ou leLaos, et plus récemment laChine, pour des raisons politiques ou économiques[5]. Ces nouvelles communautés ont fait apparaître des courants du bouddhisme tels que la doctrinemahāyāna ou d'autres dogmes plus minoritaires liés à de petites ethnies qui ont elles aussi immigré sur le territoire français.
La première congrégation bouddhique de France fut créée en1969. Il s'agit de l'Institut international bouddhique qui avait pour but de construire enFrance un premier centre bouddhique, capable d'accueillir en son sein toutes les obédiences de la religion[6]. La première pagode française, lapagode de Vincennes, fut inaugurée le[7] parJacques Chirac, alors maire deParis. En1986, est fondée l'Union bouddhiste de France[8]. Rapidement, de nombreuses pagodes et organisations bouddhistes apparaissent dans toutes les régions de France, faisant de ce courant religieux un mouvement spirituel à l'égal des autres religions. Dans lesannées 1980, on estime le nombre de bouddhistes français à entre 50 000 et 100 000 personnes[2]. D'après l'Union bouddhiste de France, il y aurait de nos jours environ 800 000 bouddhistes en France dont les 3/4 seraient d'origine asiatique[2]. En1999, le sociologueFrédéric Lenoir a estimé à cinq millions « les sympathisants » bouddhistes[9].

Les premiers asiatiques à débarquer en France, dont la plupart étaient de confession bouddhiste, étaient les soldats enrôlés à la veille de laPremière Guerre mondiale, lorsqu'une partie de l'Asie, notamment laCochinchine, était sous domination française. Cette guerre, opposant à l'origine la France à l'Allemagne, allait devenir l'un des plus grands conflits mondiaux de l'Histoire. La République française, qui était alors en infériorité numérique face à l'Allemagne, devait par tous les moyens se constituer une armée imposante, de façon à rivaliser avec son ennemi d'outre-Rhin. C'est alors que des soldats originaires duMaghreb, d'Afrique subsaharienne et aussi, mais de façon moins massive, d'Asie du Sud-Est et deChine furent mobilisés pour combattre aux côtés de l'armée française[10]. Une partie de cette population repart par la suite dans son pays d'origine ou reste en France, jusqu'au déclenchement de laSeconde Guerre mondiale où les coloniaux très majoritairement africains combattent à nouveau pour la France[11]. À Besançon, quelques traces subsistent du passage de coloniaux durant les deux grandes guerres : une plaque commémorative située près ducasino municipal, rendant hommage aux soldats de la1re armée française qui se sont battus dans leDoubs[12] ainsi qu'uncarré musulman aucimetière de Saint-Claude[13] pour les soldats fidèles à l'islam tombés pour la France. Cependant, aucune preuve formelle nous renseigne sur l'éventuelle présence de soldats asiatiques à Besançon et dans la région Franche-Comté, bien qu'il soit certain que la plupart de ses coloniaux aient combattu dans l'hexagone.
À partir desannées 1970, le peuple asiatique est confronté à des bouleversements géopolitiques de grande ampleur, aboutissant à des massacres et à l'immigration massive d'une partie de la population de l'Asie du Sud-Est[14]. En effet, nombre de peuples sont persécutés par plusieurs régimes politiques non démocratiques, notamment celui desKhmers rouges auCambodge[15], le partiPathet Lao auLaos ou encore leFront national de libération du Sud Viêt Nam après la prise deSaigon[4]. Avant1979, les réfugiés originaires de ces régions immigraient au compte-goutte, mais à partir desannées 1980 le nombre d'arrivées de la population asiatique en Europe et en France explose[4]. Depuis lesannées 1970, et plus particulièrement durant lesannées 1980 et1990, une nouvelle immigration venue deChine est apparue en France[réf. souhaitée].
Après avoir été l'objet d'études et d'ouvrages à partir duXIXe siècle, lebouddhisme s'est développé enFrance dans la seconde moitié duXXe siècle grâce à la venue de grands maîtres de diverses traditions, qui ont fondé plusieurs centres. Citons parmi bien d'autres :Taisen Deshimaru pour leZen,Kalou Rinpoché,Guendune Rinpoché,Dagpo Rimpotché pour lebouddhisme tibétain.
Thích Nhất Hạnh, moine vietnamien dans la traditionthiền, réfugié politique en France, est à l'initiative de l'Église Bouddhique Unifiée (en), a écrit plus d'une centaine d'ouvrages, et sa notoriété est à présent mondiale[16]
Des cinéastes commeArnaud Desjardins ont également contribué à faire connaître les grands maîtres du bouddhisme en France et dans les pays francophones, et à susciter des vocations. Par exemple,Matthieu Ricard explique qu'il a eu l'envie de partir rencontrer des lamas tibétains après avoir vu des documentaires de Desjardins[17].
Frédéric Lenoir écrit en 1999 :« La France, qui compte également de nombreux réfugiés de la péninsule indochinoise – probablement entre deux cent et trois cent mille – a vu fleurir sur son sol de nombreusespagodes (le terme approprié estvihara) cambodgiennes, laotiennes ou vietnamiennes. Dans un premier temps, ces lieux de culte sont restés strictement réservés aux réfugiés qui y retrouvaient un espace culturel commun. Mais, depuis quelques années, le succès du bouddhisme zen et tibétain aidant, plusieurs pagodes se sont ouvertes aux Français et transmettent des enseignements à leur intention[17]. »
Selon le théologienDennis Gira en 2011,« le « bouddhisme en France » est encore loin d'être un « bouddhisme français ». Cependant, des évolutions considérables se sont faites grâce à un processus d'« inculturation » qui a déjà porté du fruit, même s'il reste beaucoup à faire, du côté des bouddhistes et du côté de leurs interlocuteurs en France, des chrétiens, mais aussi des médias, des artistes, des hommes politiques, des maisons d'édition et de bien d'autres acteurs de la société française[18]. »

En France, les principaux cultes sont représentés par un organe représentatif qui est l'interlocuteur officiel des pouvoirs publics sur les questions relatives à l'organisation du culte. Dans ce cadre, c'est l'Union bouddhiste de France qui représente les bouddhistes[19]. Toutefois, certaines écoles en sont exclues comme laSoka Gakkai et laNouvelle Tradition Kadampa, car jugées« sectaires »[20].
En accord avec leur vocation, une grande partie des associations bouddhistes adopte la forme d'associations cultuelles.
Plusieurs organisations bouddhistes sont par ailleurs reconnues commecongrégations religieuses par le Bureau Central des Cultes qui dépend du Ministère de l'Intérieur, selon la loi du relative à laséparation des Églises et de l'État. Une dizaine du bouddhisme tibétain, ainsi que deux congrégations bouddhistes zen :La falaise verte et leVillage des pruniers[21].
En France, la plupart des lieux de culte bouddhique ne peuvent être subventionnés par l'État et leur financement est assuré par les contributions des fidèles et sympathisants[22].
D'après l'Union bouddhiste de France, il y avait en 1986 environ 800 000 bouddhistes en France, ce qui représentait environ 1 % de la population française[24], en faisant la5e religion de France[25]. En 1999, le sociologueFrédéric Lenoir a estimé à 5 millions « les sympathisants » bouddhistes[26], en faisant la3e spiritualité préférée en France[25]. En 2019, une enquête de l'institut Vivavoice pour l'Observatoire de la laïcité estime que 2% des Français, soit plus de 1,3 million de personnes,« se sentent liés au bouddhisme »[1].
Environ les trois quarts des bouddhistes de France sont originaires de pays asiatiques, notamment d'Asie du Sud Est (Vietnam, Thaïlande, Cambodge, etc.) et pratiquent majoritairement le Bouddhisme Theravada. L'ethnologue Cécile Campergue indique en 2013 :« il est habituel de distinguer deux bouddhismes en Occident : un bouddhisme « ethnique », principalement représenté par les immigrés asiatiques, et un bouddhisme de conversion destiné aux Occidentaux comme le bouddhisme tibétain. Les chiffres concernant les bouddhistes convertis sont toujours incertains (il est difficile de les comptabiliser car il n’existe pas de traces écrites de leur conversion). Selon l’Union bouddhiste de France, la France compte un million de bouddhistes pratiquants dont 700 000 d’origine asiatique et 300 000 d'origine Française (certains parlent du double voire du triple)[20]. » Un peu plus d'un quart d'entre eux, en progression croissante, est originaire de France et pratique majoritairement le Bouddhisme Zen (Mahayana), ou le Bouddhisme Tibétain (Vajrayana)[20]. Il s'agit essentiellement de convertis récents.
Le 27 juin 1898,Agvan Dorjiev en visite en France, assisté deBuda Rabdanov (ru), conduit une cérémonie bouddhique tibétaine aumusée Guimet[27], la première en France selonRoland Barraux[28], en présence deGeorges Clemenceau et d'Alexandra David-Néel[29]. Dorjiev donne également un long exposé sur le bouddhisme en mongol traduit simultanément en russe par Rabdanov, puis du russe en Français parJoseph Deniker[27]. Alexandra David-Néel qui se convertira plus tard au bouddhisme pose timidement quelques questions[27].
Alexandra David-Néel provoquera l'hilarité du13e dalaï-lama qui l'a reçu en audience le 15 avril 1912 àKalimpong quand elle affirma être la seule bouddhiste de Paris, et son étonnement en lui apprenant que leGyatcher Rolpa, un livre tibétain sacré, a été traduit parPhilippe-Édouard Foucaux, un professeur auCollège de France. Elle demande nombre d'explications complémentaires que le dalaï-lama s'efforce de lui fournir, lui promettant de répondre à toutes ses questions par écrit[30].
La première communauté bouddhique de France est formée de réfugiéskalmouks venus de l'Empire russe : les Buzawa, groupe associé auxcosaques du Don enRussie du sud. Alliés desRusses blancs pendant laguerre civile russe, ils sont évacués avec eux depuis laCrimée ennovembre 1920 et arrivent en France par vagues successives entre 1921 et 1929, dotés d'unpasseport Nansen. Ils travaillent dans les mines et l'industrie en se déplaçant facilement d'une ville à l'autre et, les femmes étant rares parmi eux, beaucoup épousent des femmesbalkaniques,polonaises, etc. Après 1945, leur communauté, estimée à quelques centaines de personnes, tend à se regrouper dans la banlieue sud-est de Paris, àJoinville-le-Pont,Saint-Maur-des-Fossés,Alfortville. Leur pratique religieuse, assez discrète, est marquée par un autel domestique avec lampe à huile et images du Bouddha et du Dalaï-Lama. Ils célèbrent les trois fêtes annuelles,tsagan-sar (Nouvel An, en février),zul (fête de la lumière) etürüs owa (fête de l'été). Ils fréquentent lapagode de Vincennes et leurs services religieux sont entièrement assurés par des prêtres tibétains. Ils entretiennent des relations amicales avec laKalmoukie[31].
Le développement dubouddhisme tibétain a profité de la venue en France d'un grand nombre delamas (maître) qui avaient dû fuir leTibet après l'invasion militaire chinoise. C'est le cas, par exemple, de :
Il existe 14 congrégations dans la tradition dubouddhisme tibétain[21] :
Le14e dalaï-lama, de par sa médiatisation, est devenu dans l'esprit populaire occidental le représentant du bouddhisme en général[36].
Il a visité la France du 12 au 24 août 2008[37],[38] principalement pour dispenser des enseignements bouddhiques à l'InstitutGanden Ling (Veneux-les-Sablons), lapagode Khánh-Anh, à Évry[39],Vajradhara-Ling (Normandie)[40],Pel Drukpay Tcheutsok (Plouray)[41],Nantes[42], etLerab Ling (Lodève)[43].
Une série de trois interviews réalisées à l'occasion de la visite en France du dalaï-lama est diffusée par l'émission "Sagesses bouddhistes" surFrance 2 entre septembre et octobre 2008[44].
Le 7 juin 2009, il donna une conférence au Palais Omnisports de Bercy, au cours de laquelle, comme l'annonça leBureau du Tibet à Paris, il défendit « l'éthique laïque » affirmant notamment qu'il ne faut pas imposer sa religion aux autres et« qu'on peut vivre très bien sans religion »[45],[46].
Le succès récent du bouddhisme dans le paysage spirituel français a pu attirer des mouvances« pseudo-bouddhistes » et sectaires relevant dunéo-bouddhisme. Ainsi quelques mouvements minoritaires ont fait l'objet d'une surveillance de laMission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, comme l’« Association cultuelle Soka du bouddhisme Nichiren », (anciennement« Soka Gakkai[47] ») et le« Reiyukai »[48].
À côté de cela, des dérives plus simplement mercantiles de« vendeurs de bien-être », éloignées des principes fondamentaux du bouddhisme, sont également critiqués par certains spécialistes tels que l'anthropologueMarion Dapsance[49] qui« ne dénonce pas le bouddhisme en lui-même ; elle en critique l’ersatz occidental, dans lequel les doctrines religieuses originales sont réduites à des enseignements simplistes. « Qu’y a-t-il de “spirituel”, demande-t-elle, dans des pratiques consistant à favoriser le confort, le plaisir, la satisfaction des sens, la détente, l’estime de soi, l’efficacité professionnelle ou la performance commerciale ? » Selon Dapsance,« c’est un contresens de prêter au bouddhisme des inclinations au bonheur ou au bien-être, si l’on entend par là autre chose que le fait de cultiver le renoncement[50]. »
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