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On peut diviser son histoire en trois grands moments: l’époque de Nara (jusqu'en 784), l’époque de Heian (794-1185) et la période post-Heian (à partir de 1185, début de l’époque de Kamakura). Chacune de ces périodes a vu l'introduction de nouvelles doctrines ou l'évolution d'écoles existantes, relevant de l'un ou l’autre des trois grands courants du bouddhisme :hīnayāna, (voie du Petit Véhicule),mahāyāna (voie du Grand Véhicule),vajrayāna (voie du Diamant).
Les treize écoles principales du bouddhisme japonais
Tendai, école duMont Tiantai (montagne chinoise de la province duZhejiang où se situe le temple fondateur) fondée en 806. Environ 2,8 millions de pratiquants.
Shingon, (Bouddhisme vajrayāna, ou bouddhisme tantrique) école de la Parole vraie (mantra ensanskrit, conservé en japonais) appelée parfois aussi dharani shu (école desdharanis) fondée en 810. Environ 5,5 millions de pratiquants.
Bouddhisme de Nichiren ouHōkke shū (fondée en 1253) : « école du Lotus », (Hō : la Loi, Ge : la fleur), école dumoineNichiren (« Soleil-Lotus »), se référant auSûtra du Lotus de Shakyamuni et aux commentaires qu’en avaient faitZhiyi de l'écoleTiantai et Miaole (Zhanran) son disciple, en Chine, puisSaichō (Dengyō Daishi), fondateur du bouddhismeTendai au Japon. Environ 11 millions de pratiquants.
Écoles inspirées par laTerre pure chinoise (souvent réunies sous le vocable d'amidisme, du nom du bouddhaAmida) , environ 22 millions de pratiquants pour l'ensemble des écoles de la terre pure :
ÉcolesZen, fondées sur la « méditation silencieuse » (bien que le termezen, quasiment intraduisible, ne suppose pas de sujet méditant) , environ 5,3 millions de pratiquants pour l'ensemble des écoles zen :
Ōbaku, école dumont Huangbo (montagne chinoise de la province duFujian, où se situe le temple fondateur), influencée par la Terre pure, fondée auXVIIe siècle.
La plupart sont issues du bouddhismemahāyāna ; seule l'école Ritsu provient dubouddhisme hīnayāna, Shingon appartenant au courantvajrayāna, et Tendai se situant à mi-chemin entre le mahāyāna et le vajrayāna.
De ces treize écoles principales découlent les 56 écoles(派,ha?) que l'on trouve actuellement au Japon[réf. nécessaire]. Aujourd'hui, les écoles dominantes sont celles de l'époque de Kamakura, ainsi que Shingon de l'époque de Heian.
Les Japonais de l'époque de Yamatoconsidéraient le continent comme supérieur[réf. nécessaire], et ils mirent en place une importation massive des choses chinoises, les recopiant, les triant et parfois innovant eux-mêmes. Parmi ces choses, il y a bien sûr lareligion : letaoïsme, le bouddhisme, mais aussi des rituelsconfucéens. Pour les Japonais, au départ, ces courants de penséesont une seule et même chose[réf. nécessaire] se déclinant de différentes manières.
Selon leNihon Shoki, l'empereurKimmei aurait reçu en, de la part de Seong Myong, le roi coréen deKudara, une statuette dorée de Shaka (représentantShakyamuni) et plusieurs rouleaux d'écritures bouddhiques. Le roi aurait également accompagné les présents par une lettre vantant les mérites du bouddhisme. L'authenticité de cette lettre est cependant discutable, dans la mesure où la traduction chinoise de cette dernière n'apparaîtra que bien plus tard. On pense à un faux rédigé par les auteurs duNihon Shoki. D'ailleurs, on estime que le bouddhisme a été importé au Japon bien avant.
Devant l'importance d'un tel présent, l'empereur rassembla ses conseillers au nombre de trois, afin de décider de ce qu'ils devraient en faire.Soga no Iname voulut accepter l'existence du bouddhisme, tandis queMononobe no Okoshi et Nakatomi no Kamako étaient contre, craignant la vengeance desKami. Malgré tout, l'empereur décida de faire un essai du bouddhisme. De fait, Soga créa unmonastère dans sa propre demeure, dans laquelle il plaça la statue. Mais rapidement, une épidémie se déclara. Mononobe et Nakatomi ordonnèrent alors de se débarrasser de la statue, qu'ils jetèrent dans un canal, et ils brulèrent le monastère. Cependant, l'épidémie se renforça et un incendie se déclara à l'intérieur de palais impérial. On se dépêcha donc de repêcher la statue, et les malheurs prirent fin.
Cependant, ce ne sera véritablement que grâce à l'empereurYōmei, et surtout grâce à son fils,Shōtoku-taishi que le bouddhisme s'implantera définitivement au Japon. En effet, Shōtoku-taishi commentera de nombreuxsūtras bouddhiques et créera de nombreux monastères. À sa mort, on comptait 46 monastères.
En, après des luttes d'influence avec leshintō, le bouddhisme fut déclaré religion d'État.
En, l'empereurTenmu promulgue les premières lois visant à interdire la consommation de viande d'animaux (bovins, chevaux, chiens, poulets et singes). Cette interdiction restera en vigueur pendant près de 1 200 ans[2].
Le bouddhisme s'est introduit par le « haut », dans les classes sociales dominantes, avant d'atteindre le peuple, car ses enseignements relativement difficiles ne pouvaient pas encore être compris par l'ensemble de la population, non lettrée, du Japon.
Pendant l'époque de Nara, naissent les écoles bouddhiques appelées les « Six écoles de la capitale du sud »(南都六宗,Nanto roku shū?,Nara étant nommée « capitale du sud » à l'époque) :
Sanron (aussi appelée école de la vacuité, fondée sur les trois sastras fondamentaux dumadhyamaka).
Hossō, Jojitsu, Kusha et Ritsu appartiennent à la branche indienne du bouddhisme. Kusha et Ritsu suivent de façon nette la branche du Petit véhicule. Jojitsu s'inscrit dans une zone de transition entre Petit et Grand véhicule, alors que Hossō, Sanron, et Kegon (qui trouve ses origines enSerinde et enChine), appartiennent au Grand véhicule.Seuls Hossō, Kegon et Ritsu subsistent de nos jours.
Durant l'époque de Heian, on assiste à la fondation de deux nouveaux courants par des moines revenus de Chine :
Shingon, courantvajrayana fondé parKūkai (Kōbō-Daishi, 774-835) qui s'était rendu en Chine en et en rapporta leVajrasekhara sutra qu'il associa auTantra de Vairocana (ouMahavairocanabhisambodhi tantra), pour en faire la base de son enseignement.
Tendai, dérivé de l'école chinoisetiantai (ouTien Taï, « terrasse céleste », nom du lieu où elle est née), basé sur leSaddharma pundarika sutra ousūtra du Lotus, à la suite du voyage deSaichō (Kogyo-Daishi, 767-822) ;
L'époque de Kamakura est celle de l'introduction duzen en provenance de Chine à partir de deux écoles : leRinzai par le moineEisai (1141-1215) et leSōtō parDōgen (1200-1253).
Deux courants inspirés par l'amidisme chinois naissent : l'écoleJōdo sous l'impulsion deHōnen (1133-1212), un prêtre Tendai, et l'écoleJōdo shin (école véritable de la Terre pure aussi nommée bouddhisme shin) fondée par un disciple de Hōnen,Shinran (1173-1263). Viendront ensuite le développement de l'écoleYūzū nenbutsu créée par un autre moine Tendai Ryōnin (1072–1132), et celui de l'écoleJi fondée parIppen (1234-1289), un moine-prêtre de l'école Jōdo.
À la même époque se développe lebouddhisme de Nichiren (du nom de son fondateur,Nichiren 1222-1282), qui désire revenir à une pratique uniquement centrée sur lesūtra du Lotus traduit parKumarajiva, déjà popularisé à l'époque de Heian par le Tendai.
Toujours à la même période, leShugendō, voie des ascètes des montagnes (lesyamabushi) et syncrétisme entre bouddhisme etshintoïsme, connaît un important développement.
Une école particulière du zen s'est développée au Japon auXVIIe siècle pendant l'époque d'Edo : l'Ōbaku. Elle fut fondée par un maître chan chinois renommé,Yinyuan Longqi (ou Ingen Ryuki), et son disciple Muyan qui avaient fui la Chine à la chute desMing devant lesmandchous.
Ōbaku est la transcription du nom dumont Huangbo, dans leFujian, où Yinyuan avait été abbé, mais aussi le nom du maître deLinji (fondateur du rinzai),Huangbo Xiyun, qui s'y était installé. Les pratiquants de l'Ōbaku se considéraient comme des disciples de Linji, tout en incluant dans leur pratique l'amidisme et des éléments tirés duMi zong, bouddhisme ésotérique chinois.
En, l'empereur Meiji signe un édit annulant formellement l'interdiction de consommer de la viande, consommation qui était déjà admise à l'époque Edo[2].
Entre 1868 et 1873, le gouvernement Meiji met en place une séparation stricte des cultesshintō et bouddhistes, leShinbutsu bunri[3]. La frontière entre les deux, autant en termes de culte que de lieux, était jusqu'alors très poreuse.
À partir des années 1920, le Japon a vu un développement important denouveaux mouvements religieux(新宗教,shinshūkyō?). On peut classer ceux d'inspiration bouddhiste en différentes catégories :
parmi les courants syncrétistes, ceux qui mêlent différents aspects (bouddhisme de tous courants,hindouisme, etc.), et qui se recentrent autour d'une figure emblématique, comme ce fut le cas pour la secteterroristeAum Shinrikyo.
La situation est encore compliquée par le fait que, en raison du système des lignées, les grandes écoles sont elles-mêmes subdivisées en une multitude d'écoles et de courants.Il y a ainsi actuellement plus de 184 000 groupes religieux répertoriés au Japon.[réf. nécessaire]
Lestemples bouddhistes sont appeléstera(寺?,se lit aussiji) oujiin(寺院?) enjaponais. Le gouvernement japonais comptabilisait 76 000 temples ayant unepersonnalité juridique en 2005[4].
On peut trouver devant la ou lesportes(門,mon?,A sur le plan à droite) du temple des statues deNiō, ou comme pour unsanctuaire shinto des statues dekomainu(狛犬?)[5].
Il y a trois bâtiments essentiels dans un temple japonais, reliés ou non par un cloître appelékairō(回廊?,B)[6],[7] :
le bâtiment principal (C) :kondō(金堂?,littéralement « salle d'or ») ouhonden(本殿?,littéralement « palais principal »), oubutsuden(仏殿?,littéralement « palais deBouddha ») dans le bouddhismezen,
lapagode(塔,tō?,D), généralement de trois ou cinq étages, absente dans le zen,
et la salle d'études(講堂,kōdō?,E), ou salle dedharma(法堂,hōdō?) dans le zen : celle-ci peut être à l'intérieur ou à l'extérieur de l'enceinte, reliée ou non par le corridor.