Lesbouches de Bonifacio sont undétroit de lamer Tyrrhénienne séparant l'île deSardaigne (Italie) de l'île deCorse (France), îles qui sont distantes de seulement11 à 13 kilomètres pour une profondeur maximale de 100 mètres[1]. Elles tiennent leur nom de la ville la plus méridionale deCorse,Bonifacio.
Ce bras de mer est très connu des navigateurs pour la dangerosité de ses eaux où sont disséminés de nombreux rochers et où les courants sont très forts et très brutaux.
Les bouches de Bonifacio font partie de l'Initiative des Détroits d'Europe (European Straits Initiative)[2], lancée en 2009 et regroupant huit détroits européens de la mer Baltique à la mer Méditerranée.
La dangerosité des bouches de Bonifacio n'est en rien hypothétique puisque sa traversée fut notamment fatale à lafrégate françaiseSémillante qui, le, partant deToulon pour lamer Noire afin d'aller participer à laguerre de Crimée, fut emportée contre les rochers desîles Lavezzi. Les 750 soldats de la mission périrent tous dans cet accident.
Chaque année, environ 3 000 bateaux transportant des cargaisons dangereuses traversent les bouches de Bonifacio. Les gouvernements français et italien ont, après le naufrage d'un navire marchand en1993, engagé une réflexion pour protéger le site. Le passage par cedétroit a été déclaré interdit aux embarcations sous pavillon français et italien transportant des produits polluants.Pour sa partGreenpeace exige que ce règlement s’applique à tous les navires.
1993 : les gouvernements français et italien entament un processus de protection du site, en interdisant unilatéralement le passage dudétroit à tout navire battant pavillon français et italien et transportant des matières dangereuses. S'agissant d'un détroit international, la France et l'Italie ne peuvent cependant pas interdire le trafic de navires battant pavillon d'un État tiers. Près de 20 ans après, sur les 3 000 navires environ empruntant annuellement les bouches de Bonifacio, entre Corse et Sardaigne, 300 environ transportent des substances dangereuses, dont hydrocarbures et produits chimiques.
En,Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Écologie, du Développement durable et des Transports, annonce le classement par l'Organisation maritime internationale (OMI) des bouches de Bonifacio enzone maritime particulièrement vulnérable (ZMPV). Ce statut juridique permet aux États côtiers, en l’occurrence la France et l'Italie, de proposer desmesures de protection associées, comme le pilotage obligatoire ou le contrôle du trafic de marchandises dangereuses, applicables à tous les navires (y compris ceux battant pavillon d'un État tiers).