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Bouaké

7° 41′ 00″ nord, 5° 01′ 59″ ouest
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Bouaké
Bouaké
Administration
PaysDrapeau de la Côte d'IvoireCôte d'Ivoire
DistrictVallée du Bandama
RégionGbêkê
DépartementBouaké
Maire
Mandat
Amadou Koné
2023-2028
Démographie
GentiléBouakéen(ne), Bouakois(e)
Population832 371 hab.[1](2021)
Densité470 hab./km2
Géographie
Coordonnées7° 41′ 00″ nord, 5° 01′ 59″ ouest
Superficie177 000 ha = 1 770 km2
Localisation
Géolocalisation sur la carte :Côte d'Ivoire
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Bouaké
Géolocalisation sur la carte :Côte d'Ivoire
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Bouaké
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Bouaké,Écouterappelée Gbékékro jusqu'en 1900, est une ville du centre de laCôte d'Ivoire, située entre 342 km et 347 km au nord-nord-ouest d'Abidjan par la route et à seulement 288 km àvol d'oiseau[2]. Capitale dudistrict de la Vallée du Bandama et chef-lieu dudépartement homonyme et de la région duGbêkê, la grande commune affiche lors du recensement de 2021 unepopulation de 832 371 habitants répartie sur 1 770 km2, mais l'aire urbaine dense de la ville limitée à 71,788 km2 comprend 740 000 habitants[3]. Son aire d'attractivité englobe environ1,5 million d'habitants en comptant toutes les localités agglomérées qui y sont rattachées. Bouaké estla deuxième ville la plus peuplée du pays aprèsAbidjan.

Desservie par laligne des chemins de fer Abidjan-Niger qui relie Abidjan àOuagadougou auBurkina Faso, Bouaké constitue un carrefour commercial important et le plus important pôle de transport de l'arrière-pays : il abrite à cet effet un marché de gros de renommée sous-régionale, le seul d'Afrique de l'Ouest[4]. La grande ville, nœud de communication ferroviaire, routier et aéroportuaire dispose aussi d'un réseau de transports urbains moderne qui comprend des bus et des taxis.

Lapopulation bouakéenne (ou bouakoise) dont la langue véhiculaire ou du marché est majoritairement le dioula, est constituée essentiellement deBaoulés dont les puissants groupements migrants, à pratiquesexogamiques, venus duGhana auXVIIIe siècle, ont fini par peupler densément la savane boisée environnante. Appelée capitale des populations d'ethniebaoulé, Bouaké était restée, de 2002 à l’élection présidentielle de fin 2010, sous le contrôle desForces armées des forces nouvelles, et était devenue la capitale de larébellion. La ville s'est également rendue célèbre à travers soncarnaval, événementculturel fortement médiatisé jusqu'à une date récente. La ville renaît et connaît un développement.

Géographie

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Situation

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Grains de café au stade de la maturation.

Laville de Bouaké se trouve au centre de la Côte d'Ivoire, sur un relief plat et peu élevé à 312 mètres d'altitude, avec une importante constellation de villages autour d'elle :143 villages sont dénombrés dans un rayon de20 kilomètres[5]. Bouaké est recouverte d'une savane boisée et traversée par la rivière Kan, affluent duN'Zi. Le Centre de la Côte d'Ivoire étant un peu plus « touffu » que le Nord, cela explique la présence deplantations decacaoyers et decaféiers dans la région bouakéenne, y compris l'anacarde[6].

Bouaké, située à la latitude 7°69 N et à la longitude 5°03 O, s'étend sur une superficie d'environ 72 km2[7]. Desservie par les autoroutes A3 et A8, elle se situe au nord des villes deTiébissou etDidiévi, ausud deDabakala etKatiola, à l'est deBéoumi,Botro etSakassou et à l'ouest deBrobo etM'bahiakro sur l'A8,Satama-Sokoro etSatama-Sokoura sur l'A10[8].

Rose des ventsKatiola,DabakalaRose des vents
Béoumi,Sakassou,BotroNM'bahiakro.
O   Bouaké   E
S
Didiévi,Tiébissou

Climat

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Bouaké est influencée par unclimat tropical humide. Bouaké[9] possède un climat plus « sain » qu'Abidjan[10]. Le climat du Nord est plus contrasté que celui du Sud : l'amplitude thermique est plus élevée (22e à35e = 13)[10]. L'ensoleillement est plus constant et l'hygrométrie (pluies) plus faible qu'au sud.

On distingue deux saisons pour le climat du nord : la saison des pluies allant de mai à novembre et la saison sèche allant de novembre à mai. L'harmattan, le vent duSahara ou duSahel, intervient dans la saison sèche vers janvier-février, transportant du sable et desséchant tout sur son passage[10]. La période la plus confortable pour voyager est celle de novembre à mars : le ciel est bleu, l'air sec et les nuits plus fraîches.

On distingue quatre saisons pour la ville de Bouaké[11] :

Les précipitations moyennes annuelles avoisinent 1200 mm d'eau de fin mars à novembre dans les années 2010. Le barrage sur la rivière Loka, formant une retenue optimale de 33 millions de mètres cubes depuis sa construction en 1964, 25 km à l'ouest, assure d'ordinaire les trois quart de la ressource en eau de la ville. L'ancien barrage sur la rivière Kan au sud de la ville est quatre fois plus modeste en étendue. L'évaporation intense surtout en début d'année, cumulée à des mauvaises recharges pluriannuelles, peut entrainer des pénuries importantes en eau, ainsi les sécheresses successives amènent la pénurie d'eau dramatique du printemps 2018[12].

Climat - Ville de Bouaké.
Carte climatique format Walther et Lieth (mesure métrique et température en degré Celsius) rédigé en allemand en 2006.
MoisTempérature (C)Précipitations (mm)
janvier27.113
février28.046
mars28.492
avril27.9140
mai27.2154
juin26.1135
juillet24.899
août24.5108
septembre25.5225
octobre26,0140
novembre26.735
décembre26.723
Changement climatique à Bouaké, observé de 1886 à 2022 par diagramme de températures moyennes, Ed Hawkins, Université de Reading

Géologie et pédologie

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Sur le vaste plateau du massif libérien, d'âgeprécambrien qui forme l'intérieur du pays, il est rare d'apercevoir les roches sous-jacentes, à savoir lesschistes cristallins ou orthogneiss. Au nord de Bouaké, il existe aussi une zone de schistes etquartzites fortement redressés, par plissement. Les roches schisteuses fortement dégradées donnent naissance, soit par formation locale de latérites qui amenuisent les bancs de quartz, à deséluvions, soit, par mobilisation et transport par l'eau, à desalluvions : les éluvions demeurant in situ et les alluvions des rivières peuvent être exceptionnellement aurifères. Lespegmatites de Bouaké sont aussi susceptibles de fournir des plaques de micas blancs oumuscovite[13]. Des couches de minerais à base dechalcopyrites peuvent être exploitées dans le pays baoulé.

Les sols autour de Bouaké, et d'une manière générale du Baoulé, dans le triangle formé par laBandama à l'ouest et le N'Zi à l'est, sont des terrainsargileux etporeux, qui supportent une végétation de savane arborée et de lambeaux de forêts sèches, en conséquence de bois et de savane herbeuse, cette dernière après une longue dégradation anthropique[14]. L'exploitation abusive des sables du bassin de la rivière Loka, au cours de la croissance de la ville, explique la faiblesse du ruissellement des eaux de surface des divers affluents à faible marnage, parfois leur disparition temporaire, entrainant la diminution irrémédiable du débit de la rivière collectrice Loka. L'interdiction des sablières ou autres carrières de sable dans les anciens lits de rivières est mieux appliquée depuis la fin des années 2010. En période de sécheresse, la multiplication desforages assez profonds apportant une ressource en eau modeste reste une solution onéreuse.

Toponymie

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Monument urbain Gossan Kwa Gbêkê, statue du vieux fondateur légendaire de Bouaké, janvier 2022

Avant la fin duXIXe siècle, le nom de la ville était Gbékékro.Kro signifiant un "endroit habité et protégé", soit au choix une ville ou une agglomération, un village ou un campement enbaoulé, Gbékékro signifie donc la « ville de Gbéké » en référence au chefGossan Gbéké, ancienroi de Gbékékro auXIXe siècle.

S'agissant du nom actuel, Bouaké, deux hypothèses peuvent être formulées[15]:

  • le nom du chef Kwa Gbéké a connu des déformations successives pour devenir Bouaké ; Gbouéké est cité comme le roi de race baoulé qui fonde la ville en 1865[16];
  • le nom Bouaké proviendrait selon une tradition populaire de deux motsbaoulés : « Boua » qui signifiemouton et « Ké » qui signifie sec. En effet, à l'arrivée desBaoulés sur les lieux, ils auraient été étonnés de voir desDioulas faire sécher des peaux de moutons.

Histoire

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La savane boisée des Baoulés duXXe siècle, ce "pays baoulé" charnière entre terres arborées de plantations et cultures villageoises, n'a pas toujours existé[17]. De nombreux indices, sans mentionner les mythes de "petits hommes" premiers habitants, témoignent de la présence d'une grandeforêt dense et humide[18].

Histoire précoloniale

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Ce recul forestier aurait duré des millénaires et explique l'importance cruciale des échanges au nord entre les amonts des fleuvesSénégal etNiger, et la position complètement marginale de la contrée étudiée aux temps des florissantes entités successives (royaume de Ghâna vers l'an mil, l'empire musulman du Mâli vers 1300 et l'empire Songhai vers 1500). Mais il ne faudrait nullement en conclure, du fait de l'ancienne variété des paysages et de l'adaptation des techniques plurimillénaires, à un effacement ou une moindre puissance des groupementsashantis.

Masque solaire baoulé en or, Musée de Troyes, février 2023

En dépit d'un premier désenclavement maritime duGolfe de Guinée par les navigateursportugais, à la fin duXVe siècle (à l'initiative du princeHenri le Navigateur)[19], l'économie régionale, marquée longtemps par des axes fluviaux médiocres et des routes caravanières secondaires, reste invariablement tournée vers l'arrière-pays, apportant du nord le sel et la poudre. Avant leXIXe siècle, l'agglomération initiale devenue Bouaké est une des multiples stations des routes caravanières, alimentant également au Sud un important marché auxesclaves des Portugais dans le cadre ducommerce triangulaire[20].

Dès le début duXVIIIe siècle, lesAkans, qu'ils soient Agni ou Baoulé, investissent irrésistiblement le sud-est de l'actuelle Côte d'Ivoire, égrenant royaumes et chefferies vers 1715 au son du grand tam-tam et apportant leurs trois grandes divinités "Firmament, Terre et Ancêtres"[21]. Au cours de ce siècle, dans les environs de Bouaké, les derniers villageoissénoufos et mandés (Gouro) sont refoulés par les Baoulés, qui prennent, par leurs rois, artisans et paysans, le contrôle de la région[18]. Lesethnologues ont remarqué la variation des traits caractéristiques des Baoulés migrant vers l'ouest : ils changent insensiblement par un long métissage autant génétique que culturelle. Les forgerons baoulés ne fabriquent pas seulement la lance du guerrier et la hache du bûcheron, ils sont aussi souvent après spécialisation, maîtrecharpentier ousculpteur, orfèvre expérimenté confectionnant des bijoux en or (plaquettes, épingles à cheveux, petits masques) ou fondeur de métaux précieux pour les échanges monétaires (sombé). Mentionnons l'art subtil de lapoterie baoulée, avec les divers récipients à eau typecanari ou à cuisson. Lesragoûts, à l'instar duKédjénou, mijotent toujours dans ces derniers récipients, autrefois aussi en cuveaux sculptés en bois d'iroko, fermés par des feuilles debananiers ou de palme.

  • Marteau à masque de l'art baoulé exposé au musée de Troyes, février 2023
    Marteau à masque de l'art baoulé exposé au musée de Troyes, février 2023
  • Statues baoulées au musée de Troyes, février 2023
    Statues baoulées au musée de Troyes, février 2023
  • Tambour du peuple Baoulé, en bois, pigments, fibres végétales de la fin du 19e siècle. Musée du quai Branly, mai 2012
    Tambour du peuple Baoulé, en bois, pigments, fibres végétales de la fin du 19e siècle. Musée du quai Branly, mai 2012
  • Récipient et corps sculpté ou boîte à divination par les souris en bois, terre cuite et kaolin, art baoulé de la seconde moitié du 19e siècle. Pavillon des Sessions, Musée du Louvre, mai 2012
    Récipient et corps sculpté ou boîte à divination par les souris en bois, terre cuite et kaolin, art baoulé de la seconde moitié du 19e siècle. Pavillon des Sessions,Musée du Louvre, mai 2012
  • Canari en vente sur le marché Sokoura de Bouaké, mars 2023
    Canari en vente sur le marché Sokoura de Bouaké, mars 2023

Lesmasques sculptés par ces artisans polyvalents, sont généralement en bois dur, ornés de pigments naturels et décorés par des tissus, des coquillages, des plumes, de fleurs et autres éléments colorés. Ils restent souvent associés à un type de cérémonie ou même à une occasion rituelle précise, et gardent une grande importance dans la culture et la religion baoulées. Ces pièces souvent uniques, en termes dedesign ou de détails, et non en termes d'intercession avec les ancêtres et les esprits, sont souvent considérées aujourd'hui comme des œuvres d'art à part entière.

Un chef traditionnel et sa délégation exécutant des pratiques « animistes ».

XIXe siècle

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Article connexe :Histoire de la Côte d'Ivoire au XIXe siècle.

C'est en 1858 qu'est fondé le marché rural de Gbékékro, avec celui de Kotia Kofikro[22]. Son chef estGossan Kwa Gbeke, roi baoulé et chef charismatique de guerre, sage légendaire connu pour l'autorité exercée sur son peuple, c'est-à-dire ses partisans[23], de latribu des Assabous (groupeAkan). Il aurait succédé à lareine Pokou et à sa nièceAkwa Boni, connues pour leur grande épopée légendaire à travers la savane baoulé jusqu'à l'installation définitive de la famille royale baoulé dans la région de Oualébo à la fin duXVIIIe siècle.

Le vieux Gossan Kwa Gbeke, s'inventant, avec le chef Kotia Kofi[24], fondateur du village de kotia koffikro, un rôle d'arbitre et de médiateur avec l'appui des « Touré » à savoir Mori Touré Fondateur deMarabadiassa et de Souleymane Touré son frère et son successeur, préside la cérémonie officielle de conclusion du traité de non-agression avecSamory Touré[23] dans le village de Kotia Kofikro appelé communément Koutchakro ( situé au Nord actuel de Bouaké) en 1893[24]. À la mort de Gossan Kwa Gbeke en 1897,Kouassi Blé lui succède[23].

À la suite de l'accord de non-agression, le marché agro-pastoral de Kotia Kofikro (quartier actuel de Koutchakro) est transformé en un important marché d'esclaves ou ( captifs) à partir de 1894[24]. Jusqu'en 1898, tous les captifs desguerres samoriennes (pouvant aller jusqu'à plusieurs centaines par jour) étaient conduits à ce marché pour y être vendus, principalement aux chefsbaoulés etgouro[24].

Jouant la concurrence avec les troupes anglaises qui ont soumis le Ghana voisin, laFrance a décidé de contrôler au plus vite les pistes et les rivières qui mènent vers le nord, à partir du port français deGrand-Bassam. Émerge ainsi le rôle stratégique de Bouaké et du pays baoulé. Les premiers Français atteignant Bouaké sont le capitaineJean-Baptiste Marchand et ses tirailleurs qui y passent en décembre 1893 (débarqués en mai 1893 àGrand Lahou)[25]. Puis, en février 1895, un tirailleur venu du Soudan français est envoyé comme "garde-pavillon" auprès du chef Kwa Gbeke, qui repart en juin 1895[25]. Mi-1896, un poste militaire français est installé à Gbékékro par le capitaine Braulot (accompagné de tirailleurs et de l'administrateur colonialMaurice Delafosse), puis il est évacué en octobre 1896[25].

La victoire des Français est finalement acquise sur le frontsoudanais contre l'Almamy Samory Touré par quelques forces d'infanterie venues à pied du Sénégal et des troupes d'infanterie de marine venues de Grand Bassam, avec un vigoureux appui décisif de populations menacées ou hostiles à ces chefferies autant traditionnelles qu'esclavagistes. Délaissant les autres centres de chefferie du nord à la vindicte villageoise, la minuscule armée française décide de conquérir, puis de s'installer et pacifier la ville fondée par Gossan[26].

En 1898, le centre d'important trafic entre nord et sud, qui deviendra Bouaké, lieu d'implantation d'un nouveau poste colonial, compte 600 habitants[22]. Les Baoulés se sont enrichis pendant les récents conflits en fournissant, à des taux de change avantageux, armes et poudres à l'Almany, recevant foule de captifs aussitôt envoyés vers le sud, vers les gisements aurifères ou les exploitations de caoutchouc lianes[27].

En août 1898, l'armée française sous la conduite ducapitainePaul Auguste Benoit, mandaté par son supérieur, le commandant Pineau, implante un poste militaire, actuel camp du 3e bataillon de Bouaké, à l'ouest du village de Gbêkêkro dit "Gbêkêklo"[23],[28],[25]. Il s'agit de la 8ecompagnie duRégiment de tirailleurs Soudanais arrivant deBobo-Dioulasso parKong puisSatama-Sokoura[29],[30]. Le vaste camp retranché, construit par les soldats, aidés par une foule d'anciens esclaves de Samory et des nombreux réfugiés des régions pillés de Katiola et Dabakala, est installé sur une colline à proximité du grand marché d'esclaves Kotia Kofikro et de la chefferie Faafoué. Il bénéficie d'importants soutiens récents de communautés, notamment marchandes en particulier de Marabadiassa, dans le nord du pays baoulé, qui justifie l'ordre du commandant Pineau. Mais diverses escarmouches sanglantes éclatent entre troupes françaises et une fraction hostile de la population gbékékroise, car la guerre contre Samory n'a point encore été gagnée et le chef de Gbêkêkro, Kouassi Blé a refusé ouvertement l'installation prévue du capitaine[31]. La courageuse rébellion gbékékroise se solde par une terrible défaite : le village de Gbêkêkro est passé aux flammes par la troupe soudanaise, le chef Kouassi Blé, instigateur est paradoxalement épargné, relégué à une douzaine de kilomètres à l'est de Gbêkêkro[25]. Kouassi Blé y créeKouassi-Blékro, où siège désormais paisiblement la grande chefferie Gossan de Bouaké[23]. Ce déplacement de la chefferie, associé à la récente capture de Samory, est un évènement important parce qu'il donne les mains libres aux militaires coloniaux pour administrer les terres de Bouaké dès la fin de la construction du camp en octobre 1898 : le pouvoir coutumier et l'ancien droit de propriété foncière se sont évanouis[22]. Fin 1898, le marché d'esclaves de Kotia Kofikro est fermé et son chef Kotia Koffi exécuté[32]. Le quartier "Liberté" est construit pour y loger les esclaves libérés[24]. Ce quartier, rapidement dépourvu des contraintes de clôture, existe nominalement encore à Bouaké : il est également nommé "Djambourou"[25]. De 1898 à 1900, l'insécurité règne néanmoins car se poursuivent les derniers soubresauts de cette longue guerre.

Dès 1899, pour susciter la sédentarisation des commerçants musulmans passant par Bouaké pour relier le sud ou le nord de la colonie, les militaires français encouragent la création d'une mosquée dont les premiers imams sont Amadou Cissé, puis Makan Diallo à partir de 1905, au quartier Djambourou[25]. Les Français cherchent à rallier les musulmans à leur cause et donnent aux Dioula le monopole du commerce entre Tiassalé et le Soudan français[25]. C'est ainsi la naissance du quartier Dougouba où ces commerçants s'installent également[25].

XXe siècle

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Naissance de la moderne Bouaké

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À la suite de la défaite, quelques colons français s'installent à la suite d'une chétive administration civile, mais aussi une foule de populations diverses des anciennes chefferies, venues servir les nouveaux maîtres[33]. À Bouaké, au début duXXe siècle, existait seulement un poste militaire, un quartier européen (quartier Commerce, créé en 1910 par le gouverneurGabriel Angoulvant) et trois villages[5] : celui des représentants baoulés (sur la route allant à Maraba-Dyassa), celui de Liberté (500 habitants), et celui Mandés-Djoulas de Dougouba (400-500 habitants)[25][34]. Bouaké accueille l'une des dix-huit écoles de village françaises créées en 1903. Elle comporte trente-huit élèves encadrés par deux instituteurs francophones[35]. En 1905, Bouaké désigne une des cinq conscriptions du cercle du Baoulé, la plus au nord, les autres postes ou conscriptions sont Toumodi, le chef-lieu du cercle, Tiassalé la plus méridionale, Ouossou et Kodiokofi/Kouadiokofi dont les centres sont respectivement au nord-est et au sud du chef-lieu[36]. Cette même année, les postes militaires sont supprimés en pays baoulé, alors que la pacification de la colonie n'est officiellement achevée qu'en 1915. Le terrain en concession urbaine à Bouaké est classée en troisième catégorie, imposant une redevance annuelle de 40 centimes par are[37].

Les colons français décident de fonder une ville nouvelle, administrée et structurée. Déjà, en 1900, des liaisons s'établissent entre Bouaké,Toumodi,Tiassalé,M'Bahiakro,Béoumi,Sakassou, Marabadiassa,Katiola[23]. Quatre ans plus tard, s'ouvre le premier bureau de poste de Gbékékro. En 1907, des liaisonstélégraphiques sont établies[23]. C'est en 1910 que le site de Gbékékro prend une forme de ville européenne et devient l'embryon de la moderne Bouaké, avec l'instauration d'une parcellisation du foncier. Cette même année,William Merlaud-Ponty, gouverneur-général de l'Afrique-Occidentale française, met en place l'approbation du premier plan de lotissement de Bouaké dont les travaux seront conduits par le capitaine Colomb[23]. La mosquée est également déplacée en 1910 du quartier Djambourou au quartier Dougouba pour rapprocher les musulmans, et leurs activités commerciales, de la future gare[25]. Deux ans plus tard, les Français mettent en place la ligne de chemins de fer, du fait de sa prolongation entreDimbokro et Bouaké[23]. L'arrivée du chemin de fer en 1912 explique l'essor de la ville. Désormais, les commerçants baoulés n'ont plus de réticences à la présence française.Tisserands etteinturiers, hommesforgerons et femmespotiers,cordonniers et travailleurs ducuir,menuisiers etbijoutiers commencent à s'installer en ville. Une ambulance sanitaire, avec assistance médicale et lutte contre lesépidémies, est installée à Bouaké.

LocomotiveDecauville sur la ligne de chemin Abidjan-Bouaké, au temps du charbon et de la vapeur

Grande Guerre

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Zoom sur Bouaké et le pays baoulé vers 1919, carte schématique attestant l'arrêt de l'avancée du chemin de fer pendant la Grande Guerre.

Les premières routes, en particulier l'axe Bouaké-Fergéssédougou-Bobo Dioulasso, sont construites ou achevées pendant laGrande guerre. Plus tard, le grand axe routier Abidjan-Bobo-Dioulasso est associé à des transversales vers le chemin de fer telle que Bondoukou-Bouaké-Séguéla-Man. Une usine d'égrenage, avec égreneuses et presses à coton est installée à Bouaké dès 1914[22][38]. La culture du coton est reconnue pour être très ancienne, ce qui n'est pas le cas dans l'ensemble de l'AOF. Une ferme cotonnière est fondée à Bouaké et à Fergéssédougou, pour améliorer les cultures existantes et sélectionner les variétés. Les schistes métamorphiques parsemés depyrites et de minces filons d'or du massif duKoukombo, dans le cercle deN'Zi-Comoé continuent d'attirer en saison des foules du pays baoulé voisin, venues y chercher la fièvre de l'or, à défaut de richesses, en s'appliquant à un rude orpaillage traditionnel[39].

Les écoles primaires françaises se transforment, l'école de Bouaké évolue et prend un statut d'école régionale, l'essaimage d'école de village se poursuit lentement car il n'y a aucune formation supérieure disponible, à moins de gagner la métropole, ce qui est un frein drastique à la formation de maîtres locaux[40]

Entre-deux-guerres

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Halte importante entre Abidjan et leSoudan, carrefour de routes importantes ou principales, Bouaké ne cesse d'aimanter diverses missions des pères missionnaires depuis deux décennies. Le père Gorju décrit en 1920 un observatoire de pilote où doit s'exercer la vigilance missionnaire, vers les contrées baoulées et les pays voisins. En 1925, les Missions africaines s'installent à Bouaké[41]. C'est l'origine de l'institution scolaire saint Viateur.

En 1921, le cercle deBaoulé affichait une densité de 12 habitants par km carré, soit 216 499 habitants pour 18 011 km carré[42]. Une estimation de la population s'élève 3 600 habitants, la partie française et coloniale, avec le quartier du commerce, les magasins et restaurants haut de gamme et la poste centrale, est rigoureusement disposée en plans carrés que la voie ferrée sépare des quartiers indigènes à l'organisation libre et aléatoire.

La gare de Bouaké est restée un point terminus à 316 km du littoral. Le trajet depuis Abidjan s'effectue en une journée. Le fret du train, en dehors des produits alimentaires ou ligneux locaux, se compose principalement de sel, de tissus de coton, d'ouvrages en fer, de machines et de vins importés[43]. Les travaux ferroviaires vers le soudan (Haute-Volta) se poursuivent après la Guerre, ainsi que l'amélioration très lente des routes[44]. S'il est vrai que la saison sèche de novembre à avril facilite les déplacements sur les routes menant à Bouaké, une seule route automobile, celle de Béoumi à Bouaké, est classée en première catégorie grâce à ses ponts en dur. Les routes de seconde catégorie, c'est-à-dire sans empierrement, disposant de ponts en bois et permettant des convois automobiles, sont encore restreintes : de Bouaké on peut accéder àSéguéla,Tafiré et au-delà gagnerKorhogo et Odienné, sans oublierDabakala etBondoukou. Routes et chemins, avec des raccourcis de vieilles pistes, sont largement empruntés en saison sèche par une foule impressionnante de marcheurs, parfois des familles ou des groupes villageois en entier.

Le cercle de Bouaké, dit aussi Baoulé, englobe les subdivisions deBéoumi, Thiébessou etM'Bahïakro : le recensement de 1930 indique pour l'ensemble 214 286 habitants indigènes et 177Européens[45]. Selon le recensement de 1929, Bouaké, chef-lieu du cercle baoulé, compte 5 786 habitants permanents et seulement 93 européens. Selon le recensement de 1930, Bouaké probablement étendue en accord avec les commissions consultatives de voirie, d'hygiène et d'assainissement, bondit à 10 118 habitants en incluant 164 européens. Pour justifier ce chiffre surprenant supérieur à celui d'Abidjan, la statistique mentionne que "Bouaké, située au milieu des fertiles régions du Baoulé, dans d'excellentes conditions climatériques, prend chaque jour une extension plus grande". Le périmètre de la ville sera néanmoins réduit, en accord avec le rôle capital que doit jouer le Sud. La ville est accessible, en théorie par tous les temps, par huit routes calibrées, officiellement toujours en voie d'amélioration[46]. L'école française est désormais plurielle à Bouaké, lesmissionnaires de saint Viateur l'associent à l'action catholique alors que l'administration coloniale s'efforce de garantir une lente progression de l'école publique[47]

Le service zootechnique du gouvernement de la Côte d'Ivoire, ainsi que le service textile créés par arrêté du 4 janvier 1924, sont installés à Bouaké, pour des raisons pratiques. Un centre de sélection spécifique de la belle race bovinebaoulé, forte de 8 000 têtes, s'est implanté à Bouaké[48]. Les moutons et les chèvres à robes blanche et noire sont présents presque partout aux abords des villages. Le cercle baoulé avec 26000 caprins compterait une moitié de la population de capridés de la zone moyenne de Côte d'Ivoire, de même latitude[49]. Les ânes, souvent itinérants, sont de faciles victimes des maladies à trypanosomes outrypanosomiases[50]. Les bœufs zébus venus du nord, Macina, Mossi ou Sahel, sont souvent infectés de manière similaire en chemin et les bovidés survivants ne parviennent souvent à Bouaké que dans un état de maigreur extrême. Le pays baoulé demeure au cœur des échanges ou croisements de bestiaux entre Nord et Sud. La peste bovine, virulente en 1911, 1913, 1918 et 1922, a fait périr les trois quart du cheptel ivoirien. Le Cercle baoulé, de loin le plus peuplé, a perdu 12000 têtes de bovins[51]. Des agents locaux de police sanitaire et vétérinaire, appliquant souvent des soins infirmiers, pansements et sérums préventifs, ont été formés au service zootechnique de Bouaké pour assurer le contrôle sanitaire, au niveau des points cruciaux des routes de migration. La "ferme de Bouaké" n'est pas uniquement avisée sur les bovins, elle étudie et soigne avec application les espèces caprines, ovines et porcines[52].

Des concessions de bois ont été accordées, pour favoriser la production de la liane gohine (sic) et, à partir de sonlatex, du caoutchouc nigger[53]. Des petites plantations villageoises deteck sont favorisées en milieu rural autour de Bouaké[54]. Des cultures ducolatier sont entreprises, afin d'exporter la noix de colas vers le Sénégal[55]. D'une manière générale, la croissance commerciale en Côte d'Ivoire, qui manque de plus en plus de main d'œuvre, est spectaculaire : entre 1919 et 1929, elle est multipliée par 10[56]. Cette croissance, dopée par l'exportation prédatrice des essences nobles de bois du Sud forestier, est en partie trompeuse[57]. Pour fournir une main d'œuvre servile aux coupeurs de bois, unefoire aux hommes est installée à Bouaké[58]. Un flux d'émigration de plus en plus conséquent, pour échapper aux contraintes militaires ou administratives, voire aux abus des colons entrepreneurs activant une nouvelle économie de traite négrière, se dirige vers les pays anglo-saxons, jugés plus prospères, à commencer pour le pays baoulé vers laCôte d'or voisine qui partage une même cultureAgni-ashanti[59].

Bouaké, important centre ferroviaire sur la ligne Abidjan/Ouagadougou passant parBobo-Djoulasso, permet un important flux des travailleurs saisonniers du nord vers le sud, drainant également la main d'œuvre de la Haute-Volta et de ses marges vers les plantations de cultures tropicales ivoiriennes[60]. La ville se met aussi avec application à l'heure industrielle au cours de l'entre-deux-guerres : usine de transformation agro-alimentaire, centre de collecte du sisal, usines à vapeur pour assurer le pressage et l'égrenage du coton aux établissements Robert Gonfreville et à l'association cotonnière coloniale, filatures de coton employant une main d'œuvre féminine fondées dans les années vingt qui rejoignent, avec quelques tissages, au cours des années cinquante legroupe Boussac[61]. Les filatures de Bouaké dans le quartier Gonfreville forment encore une image classique des livres de géographieNathan d'après-guerre aux années 1970[62].

Bouaké accueille la3e compagnie du5e bataillon de tirailleurs sénégalais[63]. Il existe un collège de garçons à Bouaké dès la fin des années trente[64].

L'administration française mise surtout sur le développement de la frange méridionale, la plus humide et boisée, de la Côte d'Ivoire, desservie par des zones portuaires, favorables à l'importation de la métropole et à l'exportation de denrées coloniales, selon le modèle standard de domination de l'Empire britannique. Bouaké, dans cette logique économique étroite, doit drainer au mieux les ressources disponibles du nord, ce qui n'empêche le départ de sa fulgurante croissance démographique due à l'excellence et à la variété de ses productions agricoles. Lesignames, faciles à cultiver avec un bon rendement en pays baoulé, constituaient la base de l'alimentation sommaire au début du siècle. Ils sont désormais associés, bien plus souvent, aumanioc, autaro, auriz de montagne, aumaïs, aumil, auxarachides, à l'huile de palmiste, aux variétés deharicots et de légumes, aux diverses sortes decondiments, à labanane plantain et autres fruits, amandes, etc.[65].

Seconde guerre mondiale

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En 1939, Bouaké compte a minima dans son cœur urbain 6 300 habitants[22],[66]. Lorsqu'après la défaite de 1940, les importations africaines, notamment ivoiriennes, ne parviennent plus au port deMarseille, des quartiers de la grande ville française commencent, dès septembre, à souffrir de la faim et au fil des mois de détester les promesses inconsistantes durégime de Vichy. Le cercle de Bouaké exporte ainsi des milliers de tonnes d'ignames vers le sud[67]. La filature de Bouaké produit des toiles de coton de bonne qualité. En 1945, la ville accueille en incluant sa proche périphérie 22 000 habitants[68].

Le quartier populaire du Koko, au nord de la voie ferrée, abrite déjà le grand marché, où transitent des noix de cola, du poisson séché et des bovins, un des points forts du commerce dioula[69]. Autour de la grande mosquée, se trouve ainsi ce marché typique aux couleurs vives, l'un des plus grands du pays. La zone résidentielle commence à se muer plus à l'ouest en habitat précaire ou bidonville. Par contre, à l'est du vieux centre, s'élabore une zone résidentielle réservée aux privilégiés. Le quartier européen, où se concentrent les administrations et les magasins, attirent généralement dans son voisinage au nord de la voie ferrée, un flux continu de migrants ruraux qui multiplient les quartiers d'habitation en lotissement ordonné ou en aménagement précaire ou spontané et insensiblement commence à créer une grande ville.

Après le milieu duXXe siècle

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La ferme modèle de Bouaké participe à la lutte contre les épizooties, un accroissement, en quantité et en qualité, de la viande de boucherie est observé sur les étals de la ville et de ses environs. Une politique de construction scolaire, nettement plus volontaire et structurée, est lancée après guerre, et Bouaké compte déjà un collège de garçon et multiplie les formations techniques. L'IRCT ou institut de recherche sur les cotons et les textiles connaît un développement indéniable après une cruelle éclipse : la reprise des cultures du coton en 1947-48, à la suite de leurs abandons pendant la guerre, lui donne un second souffle. La station cotonnière réputée de Bouaké retrouve le succès avec la variété N'Kourala adoptée par les vigoureux cultivateurs baoulés[70]. Le centre ville de Bouaké, selon les statistiques coloniales encore ouvertement discriminantes vers 1950, compte plus de 25 000 habitants contre seulement 850 Européens.

L'essor du transport aérien après guerre est précoce, du fait de la difficulté du transport sur les routes et pistes. L'aéroport, à 7 km de Bouaké, avec deux pistes latéritiques disposées en X de 1 200 m de long et 40 m de large à la fin des années quarante, développe des lignes régulières avec Abidjan et Bobo-Dioulasso[71]. Le transport ferroviaire, en dehors du fret, n'a plus qu'un rôle local ou limité aux migrations des travailleurs saisonniers.

Aéroport de Bouaké : bout de piste en 2016

Le projet dubarrage de Kossou, à une centaine de kilomètres sur le fleuveBandama, est étudié dès 1950. Les autorités ivoiriennes le réalisent presque vingt ans plus tard, pleinement conscientes des effets prévisibles de ce grand chantier chassant 100 000 habitants et inondant de vastes superficies de terres arables. La prise en charge d'une réorganisation économique s'effectue en créant l'AVB, c'est-à-dire l'autorité pour l'aménagement du Bandama[18]. L'AVB doit surtout empêcher un glissement systématique de la population évacuée vers Abidjan et promouvoir divers centres locaux de relogement, en particulier renforcer le rôle directeur de Bouaké. D'un point de vuetechnocratique, commun dans les années cinquante, lebarrage hydroélectrique est une vraie solution pour produire de l'énergie transportable à faible coût, étendre les réserves en eau pour lutter contre lessécheresses, et même renforcer une activité de pêche lacustre, avec des pêcheurs baoulés. Après 1969 et la naissance d'une écologie scientifique et politique, la même réalisation paraît revue en suite de désastres annoncée, d'abord sur lesécosystèmes et leurbiodiversité, ensuite sur les modestes paysans déplacés relogés ou parqués sur des hauteurs souvent incultes ou vite asséchées.

A hauteur du palais de Justice de Bouaké, janvier 2022

De 1952 à 1966, le centre connaît déjà une forte densification, la ville s'étend aunord et à l'ouest, certaines localités commeKoko ouLiberté étant transformées en lotissements[5]. En 1957, lemaire de Bouaké,Djibo Sounkalo et le maire deVilleneuve-sur-LotJacques Raphaël-Leygues expriment leur volonté de faire un partenariat des deux villes[72] : le, cette expression de partenariat se solde par un jumelage des deux municipalités. De 1966 à 1982, Bouaké, nouvellement entrée dans la période indépendante[73], connaît des modifications spatiales importantes avec l'absorption de nouveaux villages[5]. Des localités périphériques intègrent la ville : il s'agit deBelleville,Broukro,Konankankro[5]. Dans cette atmosphère d'expansion, des riverains ruraux des quartiers péri-centraux sont déplacés afin de permettre la réalisation d'importants programmes devoirie[5]. En 1960, Bouaké atteint 12 000 habitants. En 1971, leCentre du riz pour l'Afrique est créé et installe son siège dans la ville. Les champs de riz bordent le quartier N'Gattakro.

Dans les années 1980, la transformation de Bouaké atteint sa « phase finale » et conduit à sa configuration actuelle[5]. Bouaké, ville parfois cosmopolite avec ses quartiers haoussa et mossi, ses bouchers mauritaniens, ses vendeurs de tissus senoufos... dispose d'une belle cathédrale catholique et d'une grande mosquée[18]. Dans le quartier N'Gattakro, d'anciens paysans baoulés maîtrisent la sculpture sur bois traditionnelle. Le rayon d'extension de Bouaké est de7,6 kilomètres ; tous les villages figurant dans cet espace sont intégrés à Bouaké[5]. Depuis 1980, la ville s'est étendue de plus de1 200 hectares[5]. À la fin des années 1990, plus de 4000 personnes sont encore employées dans le secteur textile, pourtant soumis à la concurrence mondiale. Les usines de coton, ainsi que les fabriques d'anacarde (noix de colas), de tabac (cigarettes) et d'alcool sont pleinement actives[74]. Les instituts de recherches sur l'élevage et les fibres textiles tropicales acquièrent une grande renommée.

Politiquement, de 1960 à 2000, Bouaké vit au rythme de la Côte d'Ivoire : trente-trois ans de « règne » deFélix Houphouët-Boigny, succession d'Henri Konan Bédié en1993, puis coup d'État de Noël1999, fomenté parRobert Guéï qui destitueH.K. Bédié à la tête du « pays d'Éburnie ».

XXIe siècle

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Élections de 2000

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En 2000,Laurent Gbagbo remporte l’élection présidentielle avec 59 % des suffrages face àRobert Guéï, qui refuse d'admettre sa défaite et reste en fonction. À Abidjan, une révolte populaire éclate en faveur de Laurent Gbagbo, ce qui lui permet, sous cette pression populaire, de devenirprésident de la République, le 26 octobre, alors que le général Guéï ne reconnaît sa légitimité que le 13 novembre. Lors desélections législatives organisées le 10 décembre suivant, leFPI apporte au nouveau président élu une confortable majorité de91 sièges, contre 70 auPDCI-RDA, l'ancienparti unique qui a dirigé le pays pendant plus de trente ans, et16 indépendants. La Côte d'Ivoire, et notamment sa capitale économique et principale métropole, Abidjan, est le théâtre, pendant ces élections, d'agitations retentissantes suivies de violents affrontements. Pour sa part, Bouaké, tout en prêtant une oreille attentive aux évènements, ne vibre pas au « son violent et sanguinaire » d'Abidjan[75].

Bouaké, capitale du pays nordique rebelle opposé à Abidjan, capitale du sud loyaliste.

2002 : la prise de Bouaké

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Deux ans plus tard, Bouaké devient le bastion des rebelles opposés au gouvernement central d'Abidjan qui occupent la moitié nord du pays. Le 19 septembre, des soldats rebelles venus duBurkina Faso tentent de prendre le contrôle de la ville d'Abidjan. Après l'échec de leur tentative, lesputschistes sont repoussés et se replient sur Bouaké et les villes ivoiriennes du nord. La rébellion militaire, qui prend quelques mois plus tard le nom deForces nouvelles, occupe progressivement la moitié nord du pays, le coupant ainsi en deux :

Bouaké, la plus peuplée des villes sous le contrôle de la rébellion en 2002, devient alors la « capitale des rebelles ».

Image de désolation économique à Bouaké en décembre 2014 : sur les toits de l'hôtel Harmattan, déserté depuis septembre 2002, montrant un coucher de soleil près de la tour de l'émetteur régional.

Bouaké, capitale des rebelles et rivale d'Abidjan

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Dès cet instant, Bouaké est symboliquement opposée à Abidjan, cette dernière devenant « Abidjan, capitale des loyalistes et du sud » et « Bouaké, capitale des rebelles et du pays nordique » (le territoire occupé par les rebelles représente 60 % du territoire national ivoirien). Bouaké qui n'a pas connu la violence des derniers mois de 2000, observe des combats entre rebelles et forces gouvernementales, et passe de mains en mains ; des exécutions sommaires se multiplient, de chaque côté. Les Forces nouvelles exécutent des centaines de militaires loyalistes notamment auStade de Bouaké qui connaît alors sa « période noire ». Des recrutements de forces sont opérés chez les adolescents bouakéens afin d'intégrer les Forces armées des Forces nouvelles. Durant les jours suivants et jusqu'au mois de novembre, de nombreux syndicalistes, étudiants, opposants politiques duRDR ou des partis proches du RDR, soupçonnés d'être à l'origine de la rébellion, ou militants d'organisations communistes sont exécutés par les forces de l'ordre ou par des miliciens. Trois cents personnes au total ont ainsi été assassinées à l'automne 2002. Des centaines d'étrangers ou de personnes suspectes sont également massacrées par lesFANCI ou les mercenaires libériens.

Centre médico-scolaire et dispensaire urbain de Bouaké, bâtiment saccagé lors de la guerre, image prise en octobre 2005

Pour répondre à ces massacres loyalistes, des scènes similaires ont lieu à Bouaké entraînant la fuite vers le sud d'un million d'Ivoiriens alors appelés « déplacés de guerre ». Parmi les principaux dirigeants des rebelles,Guillaume Soro, chef duMouvement patriotique de Côte d'Ivoire (MPCI), parti principal des rebelles, est issu du syndicat étudiant proche du FPI de Laurent Koudou Gbagbo, mais a aussi été colistier d'une candidate RDR aux élections législatives de 2000,Henriette Diabaté. Les soutiens augmentent progressivement :Ouagadougou se positionne derrière Bouaké tandis quePretoria se range derrière Abidjan.

Tentative de retour de paix

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Le, lesaccords Kléber (dits « de Marcoussis »), sont signés et très vite contestés à Abidjan. Le, dans sarésolution 1528, leConseil de sécurité des Nations unies autorise la formation de l'Opération des Nations unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), qui regroupe les forces françaises et celle de laCEDEAO (Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest) (ECOMOG), pour une durée initiale de douze mois à compter du.

Exactions et crimes

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Bien que le nord de la Côte d'Ivoire soit considéré par les rebelles comme libéré, de nombreuses exactions ont été commises un peu partout dès l'automne 2002. Plusieurs massacres ont été commis dans la ville et les environs de Bouaké, provoquant la fuite d'habitants[76]. Plusieurs charniers et fosses communes ont été trouvés par l'ONU et desorganisations non gouvernementales commeAmnesty International[77].

Parallèlement, les rebelles mettent à sac les banques de laBanque centrale des États de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO) de Bouaké. Bien que le butin ne soit pas connu avec précision, il est estimé à plusieurs milliards defrancs CFA (un milliard de francs CFA = un million et demi d'euros). Plusieurs militaires français de l'opérationLicorne sont arrêtés pour avoir ramassé des sacs remplis de billets abandonnés par les pillards[78].

Le retour des tensions

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Signe de tensions
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Dès, la tension remonte entre Bouaké et Abidjan et des signes indiquent que les deux camps désirent en découdre à nouveau. Des soldats de l'ONU ouvrent le feu sur des manifestants défavorables au désarmement des rebelles le. Les Forces nouvelles (FN), annoncent le leur refus de se laisser désarmer face aux achats massifs d'armes des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire (FANCI). Elles ont en effet intercepté deux camions des FANCI chargés d'armes lourdes faisant route vers la ligne de démarcation. Le, elles décrètent l'état d'urgence dans le nord du pays.[réf. nécessaire]

L'opération Dignité
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Abidjan décide d’une contre-offensive, baptisée opération Dignité (parfois appelée opération César). Un film de propagande soutient que cette opération s'est faite avec l'accord de l'Élysée, mais sur ce point, les commentateurs politiques ne sont pas d'accord. Didier Fassio et Elio Comarin, dans leur reportageLa bataille d'Abidjan, diffusé surArte, en 2006, affirment queParis était d’accord. Le journalL'Express soutient le contraire. De son côte, leNouvel Observateur suppose que cet accord de la France serait un malentendu entre Laurent Gbagbo et Jacques Chirac[79],[80],[81].

La responsabilité de la prise de décision du bombardement n’est toujours pas établie. Le siteAbidjan.net laisse, cependant, entendre que c’est le Chef d’État-Major ivoirien qui aurait décidé seul d’attaquer l’armée française. L'information est relayée parBakchich info[82],[83]. Le, l'aviation récente des FANCI commence des bombardements sur Bouaké. Des combats opposent les forces terrestres les jours suivants mais les FANCI ne parviennent pas à percer. Au total, les Forces nouvelles annoncent la mort de85 civils[84] lors des raids aériens du 4 et 5 novembre de l'armée ivoirienne. Les forces terrestres écrasent ensuite le bastion rebelle au cours de longs combats dans les jours qui suivent.

Les journées du 6 au 9 novembre
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Le a lieu lebombardement de Bouaké : bombardement par l'aviation ivoirienne d'une position de l'armée française située dans l'enceinte du lycée Descartes (lycée français de Bouaké) qui fait neuf morts et39 blessés parmi les militaires du contingent français[85]. Un scientifique américain du Centre du riz pour l'Afrique est également tué. L'armée française neutralise complètement l'aviation ivoirienne dans les jours qui suivent. S'ensuivent de violents affrontements entreJeunes Patriotes et armée française à Abidjan. Face à cette situation,Charles Blé Goudé fait une déclaration solennelle dans les médias, c'est l'appel du 6 novembre[81].

La marche vers la paix

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Courant décembre, le président Gbagbo relance le processus de modification de la Constitution prévu dans les différents accords, de Marcoussis comme d'Accra III[86]. Le, le projet est adopté par l'Assemblée nationale,179 députés ayant votéoui contre19 députés ayant voténon. Cette modification ne porte que sur un mot de l'article 35 : la phrase « Le candidat doit […] être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père et de mère ivoirien d’origine » devenant « Le candidat doit […] être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine » ce qui ouvre sa candidature à l'élection présidentielle. Ennovembre 2004, le président sud-africainThabo Mbeki est mandaté par l'Union africaine comme médiateur[87].

Les accords historiques de Ouagadougou

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Article détaillé :Accord de Ouagadougou (2007).

Le 4 mars, de nouveaux accords de paix sont signés àOuagadougou[88]. À la différence des précédents accords, un dialogue direct s'est établi entre les deux parties avec comme seuls médiateurs le présidentBlaise Compaoré, désigné commefacilitateur, et lacommunauté catholique Sant'Egidio qui a œuvré très discrètement depuis lesaccords de Marcoussis.

Force militaire de l'ONU sécurisant un périmètre urbain à Bouaké, avant mars 2008 ?

Cet accord a conduit le présidentLaurent Gbagbo à nommer le 29 marsGuillaume Soro, secrétaire général duMPCI, chef d'un gouvernement de transition dont la liste des membres est fixée par décret le 7 avril. Dans la perspective d'une sortie de crise, une ordonnance[89] est publiée le 12 avril. Elle proclame uneamnistie sauf pour les infractions économiques. Un des principaux points de l'accord de Ouagadougou est la mise en place d'une procédure de révision des listes électorales qui devrait permettre l’inscription de trois millions de nouveaux électeurs[90].

La « zone de confiance », qui désignait la zone de séparation entre zone rebelle et zone loyaliste, est progressivement démantelée à partir du 16 avril[91], comme prévu dans ces accords.

Attentat du 29 juin

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Article détaillé :Attentat contre Guillaume Soro du 29 juin 2007.

Le,Guillaume Soro (Premier ministre ivoirien) échappe à un attentat à laroquette lors de l'atterrissage de l'avion dans lequel il était à l'aéroport de Bouaké. Quatre passagers sont décédés (deux gardes de corps de Soro, un membre de son cabinet et un journaliste) et plusieurs sont grièvement blessés[92].

Flamme de la paix

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Article détaillé :Flamme de la paix.
Les chefs d'État africains lors de laFlamme de la paix.

Le, pour sceller la paix en Côte d’Ivoire, la cérémonie de la Flamme de la paix est organisée pour la première fois austade municipal de Bouaké rebaptisé à ce jour « stade de la Paix ». Ce jour est supposé férié dans lecalendrier ivoirien.

Administration

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La grande ville est membre de l'Union des villes etcommunes de Côte d’Ivoire, de l'Union des villes africaines et del'Association internationale des maires francophones, présidée en particulier par des maires de Paris,Bertrand Delanoë puisAnne Hidalgo. Elle est également membre de laFédération Mondiale des Cités Unies (FMCU)[93].

La municipalité est officiellement autonome depuis 1969[94]. En janvier 1978 une loi confirme et institue27 communes de plein exercice sur le territoire du pays[95]. C'est en application de cette nouvelle organisation queMichel Konan Blédou duPDCI-RDA est élu maire en 1980 pour succéder àDjibo Sounkalo (PDCI-RDA)[96]. Il est réélu en 1985 pour un second et dernier mandat. En 1990,Antoine Konan, du même parti politique, lui succède en tant que maire de Bouaké. Cinq plus tard, Denis Konan Konan, également membre duPDCI-RDA, est élu maire de Bouaké. Aux élections municipales de 2000, Fanny Ibrahima, du RDR, gagne la mairie de la ville, devenant ainsi le premier maire n'appartenant pas au PDCI-RDA, l'ancien parti unique au pouvoir dans le pays pendant trente-cinq ans. Auxélections locales de 2013, les premières autorisées depuis la fin de lacrise politico-militaire en Côte d'Ivoire,Nicolas Youssouf Djibo, candidatindépendant, fils du premier maire de la ville Djibo Sounkalo, est à son tour élu maire.

Liste des maires successifs
Date d'électionIdentitéParti
1960Djibo SounkaloPDCI-RDA
1980Michel Konan BlédouPDCI-RDA
1985Michel Konan BlédouPDCI-RDA(réélu)
1990Antoine KonanPDCI-RDA
1995Denis KonanPDCI-RDA
2000Fanny IbrahimaRDR
21 avril 2013Nicolas DjiboRDR(élusans étiquette)
2018Nicolas DjiboRHDP(reélu)[97]
02 septembre 2023Amadou KonéRHDP(élu)[98]

La crise politico-militaire s'étend sur dix années de 2002 à 2011. Bouaké et la majeure partie deslocalités du Centre, sont placées sous l'administration du MPCI, puis des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire[99]. Bouaké se trouvait de fait sous l'autorité unique d'un « commandant de zone » (« com-zone »), désigné par le secrétaire général des Forces nouvelles de Côte d'Ivoire puis premier ministre, Guillaume Soro, à l'instar de chacun des dix secteurs de la zone nord ivoirienne : Bouaké est désignée « zoneno 3 » depuis2006[100]. En 2008, cette autorité militaire a été confiée à Chérif Ousmane, lequel a succédé àTuo Fozié. Cette autorité transitoire cohabite avec celle des fonctionnaires de l'État, préfets et sous-préfets, revenus dans la région, avant le retour démocratique de mars/avril 2013.

Route terreuse typique de la grande banlieue de Bouaké avril 2018

Ledépartement, collectivité territoriale, est administré par unconseil général conduit par son président en vertu de la loino 2001-477 du relative à l'organisation des départements en Côte d'Ivoire.

Conseillers généraux
Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
2001Jean-Claude KouassiPDCI-RDAHomme politiqueélu
Rue du quartier France, près de l'éphémère atelier Wikimédia, à Bouaké, août 2022

La région de Gbêkê, avec trente autres collectivités Territoriales Régionales, est créée en 2013 par le décret n° 2013-294 du 02 mai 2013[101]. Après la longue crise post-électorale, sont organisées en mars 2013 les élections régionales en application du nouveau du Decret-n°2013-477-du-02-07-2013 fixant les modalités de fonctionnement des bureaux des municipalités et des conseils régionaux[102]. Ces élections sont remportées par Jean-Louis Abonoua, candidat du groupement politique RHDP[103]. En 2018, Jacques Mangoua, candidat du Pdci-Rda est élu président du conseil régional du Gbêkê. Mais, confronté à des ennuis judiciaires quelques mois après son élection qui finissent par le conduire en prison, il est suspendu en janvier 2022. Dès sa sortie de prison, le conseil régional du Gbêkê est placé sous contrôle étatique, et sous l'autorité locale du préfet Tuo Fozié, afin de remédier aux dysfonctionnements internes[104]. En septembre 2023, Jacques Konan Assahoré est élu président de ce conseil régional, toujours supervisé par une commission étatique. En 2025, la population régionale du Gbêkê, qui concentrait en 2021 la plus forte densité du corps électoral ivoirien après le grand district autonome d'Abidjan, avoisine 1,35 million d’habitants.

Á l'image de la plupart des villes et villages africains, une organisation traditionnelle, ditecoutumière, coexiste avec celle de l'État : c'est ainsi qu'un « conseil des anciens », dirigé par le « chef de canton », siège périodiquement ou occasionnellement sous l’« arbre à palabres »[105],[106].

Représentation politique

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L'Assemblée nationale de Côte d'Ivoire compte223députés élus pour cinq ans[107]. La ville de Bouaké comporte troiscirconscriptions.

Députés de Bouaké commune
Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
2001Mme Djibo Aya MartinePDCI-RDAFemme politiqueélu
Députés de Bouaké commune
Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
2001Konan Konan DenisPDCI-RDAHomme politiqueélu
Députés de Bouaké commune
Date d'électionIdentitéPartiQualitéStatut
2001Ouattara SounkaloPDCI-RDAHomme politiqueélu

Le mandat de l’Assemblée nationale élue en 2001 s'achevait le. Mais, en raison de lacrise politico-militaire de 2002, lesélections législatives n'ont pas eu lieu et l’Assemblée nationale en place est demeurée en fonction.

Société

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Démographie

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À la création de la ville, en 1910, Bouaké est d'abord essentiellement peuplée des marchands musulmans itinérants nommés "dioulas" encadrés par quelques administrateurs français, ainsi que divers groupes africains réfugiés, amenés par les troupes coloniales, composées le plus souvent de soldats africains engagés sous l'uniforme français, ces derniers étant le plus souvent en mouvement ou en manœuvre, puis rentrant chez eux après leurs périodes de service. Les mesures de clémence après la courte guerre avaient déjà permis le timide retour aux villages desautochtones baoulés, ainsi que d'autres Africains émigrés, même si le courant migratoire, orienté vers l'est, à commencer par laGold Coast, était amplement défavorable à la région. Si la croissance lors des trois décennies suivantes est assurément locale, essentiellement venue des campagnes voisines baoulées, les migrations allogènes ou en effet retour, venues du Sénégal, du Soudan français (devenu Mali), de Haute-Volta (appelée par la suite Burkina-Faso), de Guinée française (dénommée ensuite Guinée-Conakry), du Togo ou du Dahomey (devenu Bénin) ne sont nullement négligeables.

Au moment de l'indépendance de la Côte d'Ivoire, en 1960, les habitants sont plus de 60 000. Dix ans plus tard, cette population a doublé grâce à uneimmigration issue des pays voisins (Guinée-Conakry,Mali,Burkina Faso,Niger etSénégal) et à une forte natalité[108]. Selon l'Encyclopædia Universalis, Bouaké englobe 19000 habitants en 1946, 113000 en 1969, 333000 en 1988 et 573700 en 2005[109]. Selon la revue de géographie Dalogéo, la population est passée de 84 846 habitants en 1965 à 536184 habitants en 2014[110].

La population bouakéenne, est constituée en grande partie de Baoulés, dont les principaux marqueurs culturels sont originaires duGhana duXVIIIe siècle. Étant la deuxième ville la plus peuplée de la Côte d'Ivoire, Bouaké a bénéficié d'une immigration extra-nationale et d'une assez forte immigration régionale des peuplesdioula,agni,akyé,bété,mossi,Sénoufos

Démographie de Bouaké.
AnnéePopulation
19213 600
194522 000
196060 000
1970120 000
1975175 264
1988332 998
1998461 618
2005573 000
2010659 223
2021832 371

Langues

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Article connexe :Langues en Côte d'Ivoire.

La langue traditionnelle de la ville, néanmoins marquée par une précoce bigarrure linguistique du fait des mélanges de populations lors des premières périodes de croissance, était lebaoulé. Aujourd'hui, la langue usuelle, la plus commune vient du nord : il s'agit dudioula,langue véhiculaire, parlée et comprise en particulier par la majeure partie de la population commerçante de Bouaké[111].

Depuis l'indépendance, lalangue officielle écrite à Bouaké et dans toute la Côte d'Ivoire est lefrançais. Le français parlé à Bouaké, comme à Abidjan, est lefrançais populaire ivoirien, FPI oufrançais de moussa. Celui-ci se distingue du français standard par la prononciation et l'apport de mots et d'expressions de migrants du Mali, de Guinée et du Burkina Faso. Une autre forme marginale de français parlé ou FPI à Bouaké ou Abidjan est lenouchi qui est une sorte d'argot parlé surtout par les jeunes[112].

La seconde ville du pays, à l'instar de la capitale économique Abidjan, est toujours marquée par une grande dispersion linguistique : elle a accueilli et accueille de nombreux Ivoiriens issus de toutes les régions du pays et en pratique, toutes leslangues vernaculaires du pays, environ une soixantaine, y sont pratiquées : l'attié, l'agni, lebété, lewobé

Éducation

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C'est àElima, dans le sud du pays, qu'est créée la première école officielle française en Côte d'Ivoire, le avec pour instituteur Fritz-Émile Jeand'heur venu d'Algérie. Elle comptait alors33 élèves africains qui seront les premiers lecteurs en langue française.

L'école catholique saint Viateur s'installe durant l'entre-deux-guerres dans la partie favorisée du quartier N'Gattakro.

Cité universitaire dans la verdure, fin mai 2024

Jusqu'au début des années 1950, il n'existait pas d'école secondaire dans la colonie.

Amphi B au soleil couchant, Campus II de l'Université Alassane Ouattara, février 2022
Portail du groupe scolaire saint Viateur, janvier 2022
Devant le lycée municipal Djibo Sounkalo à Bouaké
Stèle devant le lycée Descartes, en hommage aux morts du bombardement de Bouaké, juillet 2023
Entrée du collège privé Ouezzin Coulibaly, janvier 2022

En 2008, la ville compte une université et le département comporte vingt-sept lycées et316 écoles primaires.

Enseignement supérieur

Public

Privé

  • Ecolle Internationale Tertiaire des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication Bouaké(EIT-NTIC BOUAKE)
  • Ecole Polychnique Les Oscars (EPO)
  • Ecole Spéciale du Bâtiment et des Travaux Publics Bouaké(ESBTP BOUAKE)
  • Ecole Supérieure de Commerce d'Administration et de Management Bouaké (ESCAM BOUAKE)
  • Ecole Supérieure de Gestion et Entrepreneuriat de Bouaké (ESGEB)
  • Ecole Supérieure des Sciences Economiques Commerciales et Technologies Poincaré Bouaké (ESSECT POINCARE BOUAKE)
  • Ecole Supérieure des Technologies avancées et de Management Bouaké (ESTAM BOUAKE)
  • EDUCATECH BOUAKE
  • EPCT BOUAKE
  • ESCT BOUAKE
  • ESMA ANNEXE BOUAKE
  • GROUPE ECOLE DES HAUTES ETUDES DE GESTION BOUAKE -(GROUPE EDHEG BOUAKE)
  • GROUPE ESC BOUAKE
  • GROUPE ITA-INGENIERIE SA ANTENNE BOUAKÉ -(G2I BOUAKE)
  • HAUTES ETUDES PROFESSIONNELLES (HEP)
  • IHEM-SO BOUAKE
  • INSTITUT D'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR LE CAMPUS BOUAKE -(IES-LE CAMPUS BOUAKE)
  • INSTITUT DE FORMATION SUPERIEUR ICK BOUAKE (IFS-ICK)
  • INSTITUT FAMAH BOUAKE (IF BOUAKE)
  • INSTITUT LEADER BOUAKE
  • INSTITUT SUPERIEUR DE FORMATION PROFESSIONNELLE HARIEL -(ISFPH)
  • INSTITUT SUPERIEUR LOUIS LE GRAND -(ISLG)
  • INSTITUT SUPERIEUR POLYTECHNIQUE WASSA BOUAKE -(ISP WASSA BOUAKE)

Enseignement primaire

Public

  • École primaire Publique Zone 1
  • École Bambi
  • École Espérance
  • Éducative de Nimbo
  • Les Heures Claires
  • Epp MTCI
  • EPP Konankankro
  • Epp Paris-Bouaké
  • Epp Sokoura
  • Epp Dougouba 1 & 2
  • Epp Camp Militaire 1 & 2
  • Epp IRDO
  • Epp Petit Lycée
  • Epp Annexe Fille Sokoura
  • Epp Plateau
  • Epp Belleville 1 & 2
  • Epp Ex Fille
  • Epp Gonfreville
  • Epp Kamonoukro-Liberté
  • Epp Dar-Es Salam 1 & 2
  • Epp Bakassa Traoré Sokoura
  • Epp Bassa Air-France
  • Epp Adventiste
  • Epp Koko 1 & 2
  • Epp N'Gattakro 1 & 2
  • Epp Broukro
  • Epp Ville Nord
  • EPO Gnankoukro
  • Epp Ville Sud
  • Epp TSF
  • Epp Habitat
  • Epp RAN
  • Epp Notre-Dame-des-Apôtres
  • Epp Sokoura Nord

Enseignement secondaire

Lycée Public

  • Lycée classique
  • Lycée technique
  • Lycée Djibo Sounkalo (ex-lycée Municipal)
  • Lycée moderne Belleville

Lycée privé

Collège public

  • Collège de jeunes filles
  • Collège moderne TSF
  • Lycée moderne de Nimbo (ex-COB)
  • Collège G. Koko (ex-CEG Koko)

Collège privé

  • Collège Marie-Thérèse-Yamousso
  • Collège Martin-Luther-King
  • Collège moderne Saint-Jacques
  • Collège Victor-Hugo
  • Collège Ruth-Fidèle
  • Collège Ouezzin-Coulibaly
  • Collège Renaissance
  • Collège Moderne N'Takpe
  • Collège Saint-Viateur
  • Collège international chrétien
  • Collège Adventiste
  • Collège Reine Pokou
  • Collège Raymond Bosson
  • Lycée Mohamed V Belleville
  • Lycée Jeunes Filles Bouaké
  • Lycée Classique et Moderne 1
  • Lycée Moderne 2
  • Collège d'Enseignement Technique
  • CTF Kennedy
  • Collège henri poincare bouaké

En Côte d'Ivoire, le taux de scolarisation est de 74 %[115] et l'accès à l'enseignement secondaire est réglé par unconcours d'entrée en sixième à l'issue duquel un tiers des élèves est admis à poursuivre ses études.

À tous les niveaux d'enseignement, c'est l'usage du français qui prévaut en vertu de l'article 1 de laconstitution de1960 qui a fait du français la seule langue officielle[116]. Au primaire, les élèves doivent obligatoirement parlerfrançais « sous peine d'amende », y compris pendant les récréations. Les autorités affirment qu'au terme de leurs six années d'études primaires, les enfants ivoiriens auraient une maîtrise suffisante de lalangue française. Au secondaire, l'anglais a été introduit comme seconde langue obligatoire ; au deuxième cycle, les élèves doivent apprendre une autre langue étrangère, l'espagnol ou l'allemand. Il en résulte que 40 % de la population est déjà « francisée », ce qui fait de la Côte d'Ivoire l'un des pays d'Afrique les plus « francophonisés »[Note 1].

Le département compte aussi trois institutions de formation et d'éducation féminine situées au chef-lieu, soit trois des90 centres de cette nature existant dans le pays. Cette institution a pour objet de permettre aux femmes analphabètes, aux jeunes filles non scolarisées ou déscolarisées, aux femmes agricultrices de trouver une opportunité pour le développement d'aptitudes nouvelles permettant leur insertion ou leur autonomie[117].

Santé

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La ville dispose d'une offre de soins complète. Outre, les centres detradipratiques et de médecine traditionnelle, les officines illégales de ventes de médicaments en pleine rue, il existe plusieurs centres de santé et des pharmacies. La ville comporte des polycliniques, et des établissements spécialisés (vétérinaire,dermatologie,dentiste,optométrie,maternité,psychologie,pédiatrie, etc.).

Bouaké est par ailleurs la ville où a été fondée l'Association Saint-Camille-de-Lellis dans les années 1990. Cette association a à Bouaké 4 centres spécialisés enpsychiatrie communautaire et un hôpital général. Bouaké dispose également d'unhôpital psychiatrique public.

  • Le CHU ou Centre Hospitalier Universitaire de Bouaké, mars 2008
    Le CHU ou Centre Hospitalier Universitaire de Bouaké, mars 2008
  • Maternité d'Ahougnansou, quartier de Bouaké, fin octobre 2005
    Maternité d'Ahougnansou, quartier de Bouaké, fin octobre 2005
  • Salle d'attente aérée accueillant les mamans, Centre de PMI ou de Protection Maternelle et Infantile de Koko, quartier de Bouaké, octobre 2005
    Salle d'attente aérée accueillant les mamans, Centre de PMI ou de Protection Maternelle et Infantile de Koko, quartier de Bouaké, octobre 2005
  • Centre sociale, médicale et chirurgicale de Bouaké, 2014
    Centre sociale, médicale et chirurgicale de Bouaké, 2014

Urbanisme et habitat

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La ville de Bouaké est composée de plusieurs quartiers et de quelques villages alentour. Ces villages, du fait des facteurs démographiques sont progressivement phagocytés par certains quartiers. Les différents quartiers de la ville sont les suivants :

  • Au nord-est : Dougouba ; Liberté ; Kodiakoffikro ; Attienkro ; Dar-es-salam 2 et 3 ; Camp Militaire ; Belleville 1 et 2 ; Sokoura ; IDESSA ; Kanakro ;
  • Au nord-ouest : Koko ; Lycée Municipal ; Zone industrielle ; Tièrèkro ; Gonfreville (tirant son nom des usines de textile de Robert Gonfreville) ; Niankoukro ; Aéroport ; Konankankro ; Allokokro ; Mamianou ; Kamounoukro ; Dar-es-salam 1, 2 et 3 ; Tolla Kouadiokro ; Beaufort ;
  • Au sud-est : Nimbo ; Air France 1, 2 et 3 (devant leur nom à l'agenceAir France de Bouaké) ; N'Gouatanoukro ; Kennedy ;
  • Au sud-ouest : N'Gattakro ; Ahougnanssou ; Broukro 1 et 2 ; Houphouët-ville ; N'Dakro ;
  • Au centre : Commerce.

Lieux de culte, d'études religieuses ou de prières

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Cathédralesainte Thérèse de l'Enfant Jésus, siège de l'archevêché de Bouaké, janvier 2022

Parmi leslieux de culte, il y a principalement diverses mosquéesmusulmanes[118]. La grande mosquée de Bouaké, emblématique de l'esprit pacifique et cosmopolite de la ville, impose son double élancement architectural vers le ciel, avec ses arches enogives et sesclaustra ornés de motifs stylisés. Elle est confiée au neuvième imam de Bouaké, El Hadj Touré Bajawari.

Il y a aussi diverses églises et divers templeschrétiens : la cathédrale Sainte-Thérèse de l'enfant Jésus, siège de l'Archidiocèse de Bouaké sous la direction de Mgr Assanvo Ahiwa, nommé en 2020 par le pape François pour l'Église catholique, à proximité de l'effervescence du grand marché, ainsi que les autres lieux de culte de l'Église méthodiste unie Côte d'Ivoire (Conseil méthodiste mondial), de l'Union des Églises baptistes missionnaires en Côte d'Ivoire (Alliance baptiste mondiale), et desAssemblées de Dieu.

L'ordre bénédictin est présent à Bouaké, avec pour les moines le monastère Sainte Marie de Bouaké, fondé entre 1959 et 1960 et les moniales du monastère de La Bonne Nouvelle, installé entre 1962 et 1963 dans la savane baoulée en périphérie de la ville. En 2015, les Bénédictins, actifs aussi dans des activités agro-pastorales, l'élevage de poulets de race spécifique, la production de confitures de fruits, de thé de Gambie, de miel et de spécialités laitières fermentées, mais aussi les services d'hôtellerie, sont à l'origine d'une association d'entraide et de bien-être, qui apporte une assistance concrète, médico-sociale avec des soins infirmiers, sans distinction d'origine ou de religion, à la population vulnérable du quartier voisin d’Oliénou.

Économie

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Article connexe :Économie de la Côte d'Ivoire.

L'économie de la ville, ainsi que son rôle tertiaire formateur et universitaire auprès de la jeunesse régionale, a été fortement sinistrée par ces années de crise militaro-politique, entraînant un pernicieux effilochement structurel. Il n'y a pas eu de grand plan de relance de l'économie urbaine, pour combler les affres de la période de 2002 à 2008, comme le déplorait le maire Nicolas Djibo[119]. Cependant, Bouaké resterait le troisième pôle économique du pays, loin après Abidjan etSan-Pédro. Le PIB de Bouaké est de0,758 milliards de dollars soit un peu plus de 3 % du PIB ivoirien.

La ville de Bouaké est en effet située au carrefour des grands axes routiers et ferroviaires, et à la lisière de deux grandes zones à économies complémentaires, une situation géographique faisant d'elle un lieu privilégié d'échanges. Elle possède le seul marché de gros d'Afrique de l'Ouest, approvisionné par des camions en provenance des pays voisins (Guinée, Mali, etc.)[4].

Cliché photographique bannière, animation route de Katiola, corridor nord de Bouaké, décembre 2013

Le quartier Dar-es-Salam, sur un plateau traversé par la route Katiola, a pris son essor au tout début des années 1970 : c'est un quartier d'artisans et de commerçants qui a gardé sa diversité cosmopolite originelle, comportant des Sénoufo, des Dioula, des Burkinabés, des ressortissants maliens ou nigériens etc. Aujourd'hui lesteinturières de Dar-es-Salam perpétuent les techniques artisanales de teinture fabriquée à base deplantes tinctoriales. Elles créent devant les passants des tissus au motifs et couleurs variées.

Secteur primaire

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Agriculture

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La région comporte des plantations de cacaoyers[120],[121], et de caféiers[122],[123],[124]. Le triangle Bouaké-Béoumi-Sakassou se couvre depuis des décennies de plantations performantes de production de bananes et de cacao, cette dernière dans la lignée innovante de la variétéMercedes. La culture de rente comprend aussi l'anacarde, le beurre de karité et le coton. L'agriculture vivrière locale produit des ignames et du manioc à la base de l'alimentation commune, mais aussi de lapatate douce et dutarot, du riz et du maïs, du sorgho et du mil plus traditionnel, des bananes plantains, des ananas, des agrumes (oranges et citrons) des arachides, diverses productions maraîchères comme les légumes, les salades, lesbaselles, lesaubergines, lespiments, lesconcombres, lestomates, legombo, lesoja, l'arachide, leniébé, lesésame etc.

Légumes de maraîchage au marché de Bouaké

Une première ferme-école a été créée à Bouaké en 1910. La station de Bouaké, diteCentre National de Recherche Agronomique (CNRA) de Gbêkê poursuit dans la longue durée cette tradition agronomique, qui concerne désormais les avancées des productions végétales énumérées plus haut[125]. Les études sur le riz cultivé en pleine ville, mais aussi sur les variétés de manioc ou sur le coton, et sa culture un temps menacée par les jacides, en font une référence africaine, et internationale au niveau tropical. Mais n'oublions pas la zootechnie associée : les différents élevages bovins et caprins sont soumis à un même attention de la part des chercheurs, mais aussi les volailles et lapisciculture, notamment développée en mode rapide à partir detilapias, les semences deplantes fourragères comme lepanicum-maximum, consommé par le bétail in situ etc.

L'élevage bovin représente toujours une part importante de l'économie. L'aire d'abattage de l'abattoir municipal construite en 1952 a été réhabilitée aux normes d'hygiène durant l'année 2018, avec parc et cloture[126]. Les bouchers y abattent 600 bœufs en moyenne par jour. Cette activité alimentaire confère du travail à un millier d'acteurs professionnels. Le projet "Pro-Abattoirs" de développement de la filière viande a été lancé à Bouaké en septembre 2023 par le ministre Sidi Touré[127].

Pêche

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Grâce à laretenue d'eau dubarrage de Kossou qui couvre 1 750 km2, la pêche, qui était auparavant peu pratiquée en pays baoulé, a connu, à partir de 1969, un considérable essor. On y pêche descarpes et descapitaines destinés pour l'essentiel à la consommation locale.

La réserve d’eau du barrage de la Loka, qui fournit 70% d’eau potable à la ville de Bouaké et à ses environs (Sakassou, Languibonou et Diabo)[128], abrite une station piscicole. Le barrage est constitué d'une digue d’environ 300 m pour une hauteur de 10 m[128].

Secteur secondaire

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Site industriel Gonfreville, janvier 2022

Le premier atelier d'égrenage du coton a été créé dans la ville en1912. Une usine textile, installée par Robert Gonfreville, est présente dans la ville depuis 1921[129]. Les Établissements Robert Gonfreville, qui comptait en son sein trois filatures, trois tissages, une teinturerie fil, une teinturerie tissus, une impression de pagne fancy et des ateliers de confection ont été segmentés en deux entreprises distinctes. La partie "Filature tissage" se nomme FTG (Filature tissage Gonfreville), la partie "teinture impression de pagne" est devenue TEXCODI.

Longtemps leader en Côte d’Ivoire et dans la sous-région, l’industrie textile de Bouaké n'est plus que l'ombre d'elle-même, placée sous l'hégémonie du marché textile asiatique, voire mise en concurrence avec les marchés de récupération européens. Elle a vu perdre ces vingt deux années, 2 700 postes de salariés sur 3 000 (1 000 postes après la récession économique de 1993 et 1 700 à la suite de la crise militaro-politique de 2002)[130].

Secteur tertiaire

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Commerce et transport

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Vente dans un marché traditionnel coloré, Festival Bobalo Bouaké, décembre 2023

La ville est animée par un marché quotidien, appelé « super marché », le marché de lacathédrale Sainte-Thérèse où les villageois des alentours viennent s'approvisionner et vendre leur production, comme dans toutes les villes du pays. Les marchandises, entre letaxi-brousse et l'étal des vendeurs ou vendeuses, sont la plupart du temps transportées par despousse-pousse, lesquels sont parfois tirés par des enfants, le travail des enfants[Note 2] étant ici très répandu, par la force des choses, puisque lascolarisation, pour beaucoup, cesse vers treize ou quatorze ans.

Après la prise de contrôle de tout le nord du pays par lesForces nouvelles de Côte d'Ivoire en 2002, le commerce transfrontalier avec leMali et surtout leBurkina Faso s'est considérablement développé, l'approvisionnement par le sud étant devenu très difficile et aléatoire. Il en a résulté une moindre taxation des marchandises, la vie devenant ainsi meilleur marché au nord qu'au sud, contrairement à la situation antérieure, même si la pratique de la « taxation directe à la source », très répandue dans les pays dutiers-monde, perdure comme dans la partie sud du pays, au détriment duniveau de vie de la population[131],[132]. Bouaké s'approvisionne pour l'essentiel en denrées alimentaires à partir des pays voisins (Burkina Faso, Mali, Guinée…) et s'astreint à consommer « local ». La viande de brousse est plus présente que celle de bœuf. Les prix sont globalement moins élevés qu'à Abidjan (le kilogramme de viande se vend ici à 1 000 F CFA, contre plus du double dans la capitale économique), la zone étant devenue un no man's land fiscal.

Entrée du marché de gros de Bouaké, janvier 2022

Le marché de gros de Bouaké : l'investissement total de ce marché est de l'ordre de 23,5 millions USD, avec 10,5 millions USD pour la construction des infrastructures physiques. L'ensemble a été financé par l'Union européenne dans le cadre du7e Fonds européen de développement (FED). Bouaké est déjà la plaque tournante dans le pays pour le commerce de l'igname. Le regroupement de l'offre se fait à Bouaké, ensuite la distribution se fait à travers tout le pays et vers leMali et leBurkina Faso. Le marché de gros accueille le commerce d'igname et celui d'autres produits vivriers.

Banques

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Agence de la Banque Internationale pour le Commerce et l'Industrie en Côte d'Ivoire (BICICI), quartier du Commerce en 2008

Presque tous les établissements du réseau bancaire ivoirien sont représentés à Bouaké :SGBCI,BICICI, SIB,ECOBANK,Banque Atlantique, BNI (Banque Nationale d’Investissement),BCEAO (Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest), CECP (Caisse d’Épargne et de Chèques Postaux), COOPEC (Coopérative d’Épargne et de Crédit).

Locaux RTI de la Radio Télévision diffusion Ivoirienne

Radios et télévisions ivoiriennes

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Bouaké est aussi une ville avec des antennes émettrices, où est présente la radio et la télévision ivoirienne dite RTI.

Maison de la Radio de l'alliance chrétienne ou RAC, fin mai 2014

Hôtellerie-restauration

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Bouaké compte de nombreux restaurants servant diverses spécialités culinaires et des hôtels modernes, dont le Ran Hôtel.

Ungarba servi à Bouaké, août 2022
Palais du Carnaval, derrière des palissades, en chantier janvier 2022

En 2015, les boulangers de Bouaké ont été initiés à la fabrication de pains composés, digestes et tout aussi goûteux, toujours à base de farine de blé, mais comportant de l'excellente farine locale de maïs et de manioc dans la limite de 15 % en masse. L'Union nationale des patrons boulangers et pâtissiers de Côte d’Ivoire souhaite ainsi valoriser les produits vivriers locaux, pour ouvrir dans un deuxième temps l'application avec les bananes plantains et les ignames[133].

Tourisme

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Bouaké organise chaque année un célèbrecarnaval dont l'apothéose se situe au Palais du carnaval.

LeBouaké by night a longtemps été, avant 2002, organisé autour de l'emblématique maquis « Papagaye », où tous se rencontraient pour de longues nuits à la bière, aux plats d'attiéké, au poulet grillé ou au poisson braisé et du night-clubLe Fokker 100. La ville, comme la plupart des villes d'Afrique, compte de nombreux autresmaquis et desallocodromes.

Réseaux et équipements de transports

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La ville est desservie par l’aéroport de Bouaké. Des autocars de différentes compagnies assurent le voyage régulier aller-retour de Bouaké vers les autres villes ivoiriennes. Les villes voisines sont aussi reliées à Bouaké à l'aide de taxis brousse avec neuf à vingt-deux places assises et desgbakas.

Située sur la ligne duchemin de fer qui relie Abidjan à Ouagadougou au Burkina Faso exploitée par laSitarail, la ville dispose de lagare de Bouaké. La ville dispose d'un réseau de bus fonctionnel depuis 2021 qui relie la ville du nord au sud ainsi que l'est à l'ouest elle dispose également d'un réseau de taxi moderne.Aussi nous avons plusieurs motos Taxis dans ville (des motos qui servent de taxis) , ce qui facilite le déplacement de la population.

  • Pont surplombant l'autoroute à Bouaké fêtant la CAN 2023, hauteur limitée à 4,50 m, janvier 2024
    Pont surplombant l'autoroute à Bouaké fêtant la CAN 2023, hauteur limitée à 4,50 m, janvier 2024
  • Arrêt de bus à Bouaké, trottoir à dalles hexagonales avec alignement de plots séparateurs au couleurs ivoiriennes, janvier 2024
    Arrêt de bus à Bouaké, trottoir à dalles hexagonales avec alignement de plots séparateurs au couleurs ivoiriennes, janvier 2024
  • Taxi tricycle bien chargé à la gare routière de Bouaké, avril 2018
    Taxi tricycle bien chargé à la gare routière de Bouaké, avril 2018
  • Minicar de transport interurbain de voyageurs en Côte d'Ivoire, mars 2008
    Minicar de transport interurbain de voyageurs en Côte d'Ivoire, mars 2008
  • Pousse-pousse au marché de Bouaké
    Pousse-pousse au marché de Bouaké
  • Camionnage de marchandises sur le tronçon Bouaké-Yamoussoukro, mars 2008
    Camionnage de marchandises sur le tronçon Bouaké-Yamoussoukro, mars 2008
  • Gare ferroviaire gérée par Sitarail à Bouaké, janvier 2022
    Gare ferroviaire gérée par Sitarail à Bouaké, janvier 2022
  • Camion brun-orange d'ébouage urbain, octobre 2017
    Camion brun-orange d'ébouage urbain, octobre 2017
  • Sur l'aéroport de Bouaké, août 2016
    Sur l'aéroport de Bouaké, août 2016

La nationale A3 qui quitte Abidjan àFerkessedougou en passant par Bouaké est transformée en autoroute 2×2 voies sur 8 km. Une premièreborne de recharge pour véhicules électriques a été installée à l'initiative de la Ville, promouvant l'électromobilité pour la qualité de l'air, en juin 2024[134].

Culture

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La chanteuse Roseline Layo clôturant la CAN de la musique ou 15e édition du FEMUA à Bouaké, 1er mai 2023

Les artères urbaines et grandes rues de Bouaké, marquées par une architecture caractéristique, accueillaient régulièrement, en dehors des périodes autrefois exubérantes de carnaval ou des foires commerciales de grande ampleur, formations musicales et orchestres renommés, tels que Aboliba Djazz, l’OFI et l’Éléphant Noir. L’Orchestre de Bouaké dirigé par Pierre Louis au milieu des années 1960, mêlant avec virtuosité musiques africaines et caribéennes, demeure un des groupes pionniers de la musique urbaine de la Côte d’Ivoire. La musique tradi-moderne baoulé, de l'artiste N'Guess Bon Sens, fêté le 5 avril 2025, s'inscrit dans une longue filiation.

Centre culturel Jacques Aka en janvier 2022

La ville est équipée d'uncentre culturel, le centre culturel Jacques-Aka. Kacou Aka Jacques, né le 22 juillet 1910 àTiébessou et décédé le 20 mai 1963 à Paris, était le fils aîné de Ahou Houphouët, la grande sœur deFélix Houphouët-Boigny. Il commence après l'école primaire supérieure deBingerville une carrière itinérante en tant qu'auxiliaire de justice àCotonou etLomé, avant d'êtrehuissier assermenté auprès du tribunal deGrand Bassam. Fidèle soutien et conseiller de son oncle, ce membre fondateur duPDCI RDA est élu le 30 mars 1952 conseiller territorial de Bouaké[135]. Il est d'ailleurs le premier ivoiriencommissaire priseur de l'arrondissement judiciaire d'Abidjan en 1954. Réélu en 1957, proche du négoce de matières premières, il est nommé en avril 1962, directeur général de la nouvelle caisse de stabilisation ouCAISTAB, née de la fusion de la caisse ducacao et de la caisse ducafé. Il est également élu député PDCI de la 3e circonscription et siège à l'Assemblée nationale de 1950 à 1962, devenant le rapporteur permanent puis le président de la commission des affaires économiques et financières. Il est connu pour son action dans le domaine culturel après l'indépendance ivoirienne[136]. Jacques Aka affirmait, à l'instar d'Albert Camus, : "L'homme d'action risque de perdre son âme s'il délaisse le culturel au profit de l’économique". Le centre culturel, lieu initial de rencontres, lui est dédié après son ouverture au public le 6 décembre 1971 et surtout son inauguration officielle le 16 février 1974 par le ministreAuguste Denise. Si des travaux en 1985 et 1986 ont permis un embellissement fonctionnel, la salle de rencontre et de spectacle a été réhabilitée par la grâce d'un don du présidentAlassane Ouattara, faisant ainsi oublier sa longue fermeture après les troubles de septembre 2002.

Bouaké disposait de deux salles decinéma qui sont aujourd'hui fermées (le Capitol et le cinéma Liberté).

Sports

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La ville compte diverses salles de sport, dont le gymnase de Bouaké, et autres centres de sports collectifs, comme le CONAF IRDO dédié auhandball, sans oublier plusieurs piscines municipales. La taille urbaine explique la présence de nombreux clubs dekaraté, deaïkido ou deself-défense.

Au lycée Djibo Sounkalo, la journée olympique du 2 décembre 2023, parrainé par le maire Amadou Koné, a promu devant 3000 jeunes sportifs de multiples activités comme l’athlétisme, lecyclisme, letaekwondo, lebasketball 3×3, lebadminton, laboxe, lebreak dance, lebeach volley, letir-à-l’arc, letennis, letennis de table, lerugby à 7, lejudo, legolf, lagymnastique, le handball, l’escrime, l’équitation et lalutte[137].

N'oublions pas le sport roi à Bouaké qu'est le football et citons aussi l'emblématiquestade de la Paix, vaste temple consacré au football dans le quartier N'Gattakro.

Football : clubs et centres de formation

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Stade de la paix de Bouaké

En 2008, Bouaké est représentée par le club deVAC Bouaké, actuellement en championnat de division 3. Quatre autresclubs de football, leBouaké FC, l'Espérance Club de Bouaké, l'Alliance Bouaké et l'ASC Bouaké évoluent enchampionnat de division régionale, équivalent d'une « 4e division »[138]. Ce dernier club a remporté lacoupe de Côte d'Ivoire de football face à l'EECI en1988, succédant ainsi àAfrica Sports et en a été finaliste en1993, face à l'Africa Sports. Son retour sur la scène ne se fera qu'en2001, où elle sera finaliste malheureux de la Coupe nationale face à l'Alliance Club De Bouaké, qui remportera le derby sur un score de2-0.

Espaces aérés dédiés à la musculation, Place de la Paix vide par un jour de mi-janvier 2022 torride

Bouaké possède également de nombreux centres de formations et académies de football[139] : le CF Amian Bouaké (CFAB), le CF Les Anges Noirs Bouaké, le CF de Football Caïman Bouaké, le CFD au métier du football Bouaké, le CF espoirs de Chao Bouaké, le CF Jumeaux de Bouaké, le CF de football de Koko, le CF Laboratoire de Bouaké, le CF Otto Sophie, le CF Santos Dar-es-Salaam, le CF Maxi-Foot, l'EF de l'Auberge Bouaké, EF de Dar-es-Salaam de Bouaké, EF Edgar Kouadio Kintonou, Nouvelle Génération de Bouaké.

Au niveau continental, Bouaké a accuelli avec Abidjan laCoupe d'Afrique des Nations de football 1984 remportée par leCameroun face auNigeria. À cette occasion, pour supporter l'équipe nationale, le gouvernement a décidé de fermer les écoles pendant la durée de la compétition. Bien que l'équipe nationale ait été éliminée dès le premier tour de l'épreuve, aucun cours n'a eu lieu pendant deux semaines.

Le stade de Bouaké

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Lestade de la Paix en pleine réhabilitation en 2007 pour l'événement Côte d'Ivoire-Madagascar.

Le stade municipal de Bouaké ou lestade de la Paix, d'une capacité de 35 000 sièges, d’une dimension de 119 × 73 m (football-rugby), construit sous la forme d’une couronneovale avec un profil en travers de vingt-quatre gradins, est le stade de la ville de Bouaké. Complètement rénové de 2019 pour laCAN 2023, ce stade accueillant 25 à 40000 places assises selon l'aménagement modulable, reste le second du pays : il est équipé d'une pelouse ultra-moderne, d'une infirmerie, d'un vestiaire, d'une salle d’échauffement, d'une salle de presse etc[140].

Il a aussi permis plusieurs grands événements sportifs, politiques et culturels : en1984, il accueille, avec lestade Félix Houphouët-Boigny d'Abidjan, la Coupe d'Afrique des nations de football 1984 ; en1985,Alpha Blondy livre un gigantesque concert dans cette enceinte.

Pendant la crise ivoirienne de 2002 à 2007, ce stade a servi à l'exécution de prisonniers militaires et politiques.

Après la crise, le stade est rénové afin d'accueillir le un match classé « historique » entre la Côte d'Ivoire etMadagascar qui se solde par une victoire5-0 de la « Séléphanto » ivoirienne.

Le, ce stade accueille la cérémonie de la Flamme de la paix supposée symboliser la fin de la crise politico-militaire en Côte d'Ivoire en présence de personnalités telles que :Guillaume Soro,Laurent Gbagbo, le président du MaliAmadou Toumani Touré, le président du Burkina FasoBlaise Compaoré, le président du BéninYayi Boni, le président du TogoFaure Gnassingbe,Nino Viera,Thabo Mbeki, etc.

Extérieur de la prison de Bouaké, janvier 2022
Place de la Paix de Bouaké, janvier 2022

Personnalités liées à la région ou nées à Bouaké

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Jumelages

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Notes et références

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Références

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  1. Résultats RGPH 2014.
  2. Selon les calculateurs, 285 à 288 km en orthodromie. Le tracé aérien entre aéroports représenterait 302 km, mais les vols concrets en 71 min peuvent couvrir 585 km. Un parcours aérien Abidjan-Bouaké dure, embarquement et débarquement compris, 1 h 30. Il faut compter un peu plus de quatre heures de route avec une vitesse moyenne entre 80 et 90 km/h. Sur la voie ferrée qui mène à Ouagadougou, lire infra, Bouaké est placé à 350 km de la capitale Abidjan, selon Morten Hagen,Store norske leksikon, mais curieusement à 383 km selon l'Encyclopædia Britannica en ligne.
  3. « RGPH-2021 RÉSULTATS GLOBAUX »[PDF], surSIGED,(consulté le1er août 2022). La densité de la vaste agglomération en 2021 n'est que 470 habitant par km carré. Le recensement opéré en 1998 donne à la ville 461 618 habitants, chiffre cité avec retard dansLe Petit Larousse Grand format 2004, mais qui permet d'estimer sa croissance démographique en période troublée depuis 1990.
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  16. André Cherpillod,Dictionnaire étymologique des noms géographiques, Masson, Paris, 1986, 528 p., en particulier à l'entrée Bouaké, page 77.
  17. Il s'agit ici d'un pays au sens d'une description biogéographique. Jean-Claude Bille, tout en rédigeant un manuel de pastoralisme à Bouaké, a étudié l'herbe de Guinée des savanes ivoiriennes, en particulier leMegathyrsus maximus. Jean-Claude Bille,Réparateur de pâturages, Carnet d'Afrique, éditions L'inventaire, Paris, 1994, 343 pages avec tables(ISBN 2-910490-01-7). En particulier, paragraphe "En mission", p. 112.
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  28. Rémy 1989,p. 105-106. Ce capitaine commande une simple compagnie, incluant de nombreux auxiliaires et supplétifs ivoiriens.
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  32. Awa 2016.
  33. Londres 1929 décrit les invariants anthropologiques. L'esclavage commerciale, à savoir la grande traite, s'efface insensiblement pour laisser apparaître le servage traditionnel qui concerne en général 90 à 96 % de la population. Les serfs ou captifs sont évidemment envoyés aux corvées de routes ou de voies ferrées, réquisition de quinze jours, à la place de leurs maîtres ou de quiconque qui les rétribue. Autrefois ces captifs, sans biens propres, loués par leurs maîtres, dénommés en général "ouolosos", voire Ga-bibi s'ils l'étaient dès leur naissance, servaient de simples porteurs sur les grands convois commerciaux, ainsi le grand Almamy Samory Touré dans sa jeunesse avait été envoyer porter les noix de colas.
  34. Les villages Liberté, fondés en Afrique française vers 1910, représentent une tentative idéaliste de laIIIe République, vite avortée, de supprimer l'esclavage résiduel et d'entamer une éradication du servage endémique. Les maîtres s'estimant spoliés venaient tôt ou tard rechercher leurs biens humains, et les commandants de place ont dû faire surveiller les camps, puis installer des sentinelles. La plupart des camps loin des villes en gestation, de sinistre mémoire, se sont vidés en moins d'une décennie.Londres 1929, chap. VI,p. 56-57.
  35. Les élèves deviennent au terme de leur cursus les premiers « lettrés français », formés in situ de cette contrée. Le, il y avait896 élèves en Côte d'Ivoire pour une population estimée à un peu plus de deux millions d'habitants. La colonisation française après 1880 se veut d'emblée aussi une initiation civilisationnelle, mais le volet éducatif demeure dans un grand dénuement.
  36. Edmond Michellet, Jean Clément,La Côte d'Ivoire, Organisation administrative, financière, judiciaire, Régime minier, domanial, forestier, foncier, Augustin Challamel éditeur, Librairie maritime et coloniale, Paris, 1906, 332 pages avec décrets et textes officiels. En particulier, cercle du Baoulé p.38. avec carte des cercles de la Côte d'Ivoire en fin de volume.
  37. Edmond Michellet, ibidem. En particulier, p.318. Les terrains urbains de Bingerville, Bassam ou Abidjan ressortent de la première catégorie, soit une taxe annuelle trois fois plus élevée, 1,20 F par are.
  38. Commissariat AOF, Exposition coloniale de Marseille de 1922, Imprimerie Coopérative Barrier et Cie, Montauban, 1922, 28 pages, Carte et table des matières. Egreneuses et presse à coton sont aussi installées à Dimbroko.
  39. Pour certains villages baoulés, cette recherche d'or par orpaillage s'inscrirait dans un cycle traditionnel très ancien.
  40. En 1911, il y avait, en Côte d'Ivoire, un groupe scolaire central à Bingerville, seize écoles régionales et vingt-six écoles de village. En 1915, l'ensemble des établissements scolaires en Côte d'Ivoire accueillait 3 317 élèves encadrés par un corps enseignant qui, outre les étrangers ou métropolitains, comportait déjà dix-sept instituteurs et cinquante moniteurs ivoiriens.
  41. Georges Goyau, "Les Missions africaines de Lyon à la Côte d'Ivoire", inLes Annales coloniales, revue mensuelle illustrée, Paris, 1er décembre 1934, Article , p. 11-16. page 15.
  42. Recensement de 1921. Le minuscule secteur de Bassam de loin, ainsi que les secteurs Toumodi, Abidjan et Gagnoa surpassent cette densité.
  43. Le grand commerce d'importation et exportation se place sous la direction de deux organismes : La Compagnie générale française de l'Afrique occidentale, dont le siège est 4 rue de l'Esprit des Lois, à Bordeaux et la société Devès, Chaumont et Cie, 11, rue de Vauban dans la même ville portuaire. Commissariat AOF, Exposition coloniale de Marseille de 1922,op. cit.
  44. Commissariat AOF, Exposition coloniale de Marseille de 1922,op. cit., p. 15. Les ponts sont enbéton sur ces axes, les tracés rectifiés et les pentes initiales réduites. Citons Bouaké-Satama-Dabakala 112 km, B-Boudoukou (depuis Satama) 213 km, B-N'Dakiakro-Ouellé 110 km, B-Tiébissou-Yamoussoukro 112 km, B-Béoumi-Séguéla-Sifia-Touba 340 km, B-Tafiré-Fergéssédougou-Ouangolodougou 322 km menant à la frontière de la Haute-Volta (route intercoloniale vers Bobo-Dioulesso), B. à la frontière Soudan vers Sikasso, 92 km depuis Ouangolodougou, B-Kong-Bouna 290 km.
  45. Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire" par le gouvernement générale de l'Afrique occidentale française (et son commissariat), Imprimerie A. Thoyon-Thèze, Rochefort-sur-Mer, 1931, 21 pages plus la table des matières. Le cercle dont Bouaké est le chef-lieu est administré par un administrateur des colonies, p. 19. Il est assisté de divers conseils indigènes, notamment en matière de justice (rémanence du droit coutumier). Depuis 1919, les villes se dotent de commissions consultatives, où les habitants sont représentés. Voir aussi infra édition de Paris plus complète.
  46. Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire"op. cit., p. 6.
  47. En Côte d'Ivoire, on peut compter a minima 4 354 élèves dont seulement211 filles. En 1932, 6 722 élèves dont627 filles étaient scolarisés.
  48. Les bovins baoulés, s'ils sont rustiques et endurants, présentent surtout un excellent embonpoint après l'embouche. Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire"op. cit.. Il existe un grand nombre de races bovines locales en Côte d'Ivoire, et le cheptel non migrateur, très différent des rares grand bovinsN'Dame duFouta-Djalon, avoisinent 56000 têtes. La race baoulé pourrait remonter à des croisements fort anciens entre les grandes races N'Dama et les petites Brachyceros à cornes courtes de la forêt.
  49. René Aillerie,L'élevage en Côte d'Ivoire, Librairie Le François,, 86 p., p.19.
  50. Aillerie 1926,p. 35-36. Sur onze ânes examinés à Bouaké (cercle baoulé), 9 atteints. Les moutons et chèvres importés sont peu sensibles, ainsi que les chiens autochtones.
  51. Aillerie 1926,p. 38.
  52. Aillerie 1926,p. 63.
  53. La liane goïne ou goyine peut être sous la forme d'un arbuste nommé en latinSaba senegalensis. Ce caoutchouc par ailleurs largement produit àFerkessédougou, mais aussi lesisal et lekapok constituent des ressources à exploiter.
  54. Maldonado Ginès, Louppe Dominique, Les plantations de teck villageoises en Côte d'Ivoire,Bois et Forêts des Tropiques, 262, 1999,résumé d'article p. 19-30.
  55. La Côte d'Ivoire en exporte par bateau vers Dakar en 1929 déjà 2269 tonnes. Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire",op. cit.
  56. Un grand nombre d'habitants, parfois des villages entiers, fuient les réquisitions du service militaire (levée obligatoire de jeunes tirailleurs), les impôts de capitation - 40 F par habitants adultes déclarés chaque année - et autres exigences administratives - entretien des routes ou des voies de chemin de fer pour la "machine" (train), corvée de transport, autres prestations etc.- ou privés (recrutement forcé au profit des chantiers de coupe de bois, loin vers le nord parfois jusqu'en pays mossi plus populeux, ce qui n'empêche nullement les impôts de capitation et le rachat de prestations au montant souvent supérieur de s'abattre sur chaque travailleur forcé).Londres 1929, chap. XX.
  57. Une prospection de l'acajou, de l'iroko, dutiama, du mouchibanaye, etc. est un préalable à chaque chantier. La main d'œuvre, essentiellement captive, s'attelle aux troncs par centaine d'hommes et(ou) de femmes. Mis à la rivière, les troncs sont flottés vers Abidjan puis au grand port de Grand Bassam.Londres 1929, chap. XX à XII.
  58. Ce marché humain est paradoxalement légal, alors que personne n'ignore que la main d'œuvre achetée ou dérobée, le plus souvent au nord de la colonie, est totalement soumise et servile, et n'a pas aucun mot à dire dans le contrat signé entre les actifs recruteurs africains et les patrons européens des chantiers forestiers du Sud.Londres 1929, chap. XX.
  59. Londres 1929. Le phénomène est général à l'ensemble de l'AOF, leNigeria est ainsi un grand pays d'immigrants.
  60. Images sur bnf.gallica.fr des patates douces et ananas de Bouaké. La région de Bouaké est située entre les zones villageoises de cultures vivrières soudanaises au nord et les domaines de plantations, associant autrefois café, cacao, bananes, ananas et palmier à huile.
  61. Les corvées de transport vers Bouaké étaient imposées par l'administration locale au village collecteur de coton. Parfois, tous les villageois, hommes, femmes et enfants étaient requis la récolte accomplie pour plusieurs journées harassantes de transport. L'administration fixait les prix, pour rémunérer suffisamment les producteurs et éviter de les exposer à la rapacité du marché privé tenu par quelques colons avides.Londres 1929.
  62. Filature et tissage de Bouaké, selon l'Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire"op. cit., p. 16. Les usines d'égrenage et de pressage de coton, pour mettre en balles de coton 1683 tonnes en Côte d'Ivoire, sont présentes en 1928 à Bouaké, Dimibokro, Korhogo et Séguela. Notons que 645 tonnes parviennent à l'artisanat local
  63. L'état-major et la cinquième compagnie résident à Abidjan. Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire", Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, Paris, 1931, 134 pages, en particulier p. 19.
  64. Ce collège est attesté en 1947.Ministère de la France d'Outre-Mer 1950,p. 10.
  65. Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire",op. cit., p.8-9. Lebeurre de karité semble une spécialité de Haute-Volta. La noix de colas et beaucoup de produits de cueillette du type amandes restent prisés, parfois à l'excès.
  66. En 1931, les comptages associant les commissions de voiries et d'hygiène, sans discrimination d'habitants, dépassaient 10 000 habitants. Lire supra.
  67. Les cercles de Bouaké et Dimbroko exportent avant 1950 cinq à six mille tonnes vers le sud en croissance.Ministère de la France d'Outre-Mer 1950,p. 7.
  68. En 1946, la population urbaine stricte s'élève à 19000 habitants, selon Pierre Vennetier, article "Bouaké" inEncyclopædia Universalis, 2024.
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  112. A l'origine, le nouchi est une langue crue ou cryptée de voyous et de délinquants. Elle apparaissait ainsi aux enseignants français au temps de la coopération avant les années 1980. Jean Sellier,ibidem.
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  119. Youenn Gourlay, articleLe Monde, ibidem, en lien externe;
  120. La Côte d'Ivoire est le premier producteur mondial de cacao, devant leGhana et laMalaisie.
  121. Le marché du cacao.
  122. La Côte d'Ivoire est le quatrième producteur mondial de café.
  123. Le marché mondial du café.
  124. Le caféier et le cacaoyer ont été introduits en Côte d'Ivoire parAssinie, respectivement en1880 et1861.
  125. Le CNRA agit sur les planteurs, agriculteurs, éleveurs etc. par l'interface de l'Agence Nationale Développement Rural (ANADER).Recherches agronomiques à Bouaké sur igbeke.com/, "Aujourd'hui le CNRA va mieux et nous avons les solutions aux problèmes des agriculteurs", Entrevue avec le Dr Kouassi N'Gouan Cyrille, directeur régional de Gbêkê.
  126. Réhabilitation de l'abattoir de Bouaké. L'inauguration de ce chantier de jeunes a eu lieu en septembre 2018. Un nouvel abattoir est prévu fin 2021.
  127. Projet Pro-abattoirs
  128. a etb« Pénurie d’eau potable à Bouaké, la 2è ville de Côte d’Ivoire »,Abidjan.net,‎(lire en ligne)
  129. Article de Allafrica sur l'usine textile de Gonfreville.
  130. « L’usine textile Gonfreville de Bouaké menacée de fermeture pour défaut de trésorerie - Abidjan.net News », surnews.abidjan.net,(consulté le).
  131. « Le racket qui excède », surAfrik.com,(consulté le).
  132. Site chamco-ci.
  133. Sensibilisation à la fabrication de pain composé par la FIRCA.
  134. Article d'actualité technique en Afrique AITN
  135. JACQUES AKA : Premier commissaire priseur de Côte d'Ivoire et Premier directeur général de la CAISTAB, parMarie-Thérèse Houphouët-Boigny, surInstagram, 2 octobre 2024.
  136. Case study concernant le centre Jacques-Aka
  137. Journée olympique 2023 sur le portail du Sport ivoirien.
  138. Championnat de Football de Côte d'Ivoire,fifci.org.
  139. Club et AFAF de Côte d'Ivoire,fifci.org.
  140. Données sur le stade de la Paix en mars 2023.
  141. « Akissi Kouadio », suraflit.arts.uwa.edu.au(consulté le)
  142. « Le journaliste Kouadio Kouamé de RTI-Bouaké est décédé - Abidjan.net News », surnews.abidjan.net(consulté le)
  143. afriksoir, « Jacques Mangoua : Parcours et biographie d'un homme qui a tout donné au PDCI », surAFRIK SOIR,(consulté le)
  144. DaoudaZONGO, « Couper-Décaler: l’artiste ivoirien Skelly est décédé à 42 ans | Wakat Séra »,(consulté le)
  145. « Un cross populaire organisé à Bouaké en mémoire de Joseph Tarègue - Abidjan.net News », surnews.abidjan.net(consulté le)

Notes

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  1. Lemonde francophone compte plus de trois cents millions de locuteurs, avoisinant 321 millions sur tous les continents.Données chiffrées sur la francophonie
  2. LeBIT considère comme « travail des enfants » le travail fait par les personnes de moins de18 ans.

Bibliographie

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Histoire et géographie

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Histoire économique et sociale, démographie, histoire sanitaire et statistiques

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  • Gérard Ancey, "Réflexion autour d'un document : L'étude générale de Bouaké", in Bulletin de liaisonStatéco N° 11, Institut national de la statistique et des études économiques, mars 1977, 140 pages, article p. 106-125.
  • Youssouf Berthé,Pronostic fœto-maternel dans les accouchements par césarienne à propos de 218 cas enregistrés au service de gynéco-obstétrique du CHU de Bouaké en un an, du1er avril 1990 au 2 avril 1991 (thèse de doctorat en médecine de l'université d'Abidjan), Abidjan, ;
  • A. G. Coche,Développement de la pêche dans le lac de Kossou (Côte d'Ivoire) : Résultats et recommandations, ;
  • Collectif,République de Côte d'Ivoire : Recensement démographique de Bouaké juillet-août 1958, Sté EGMC, ;
  • Commissariat de l'Afrique Occidentale Française,Exposition coloniale de Marseille de 1922, N°1, La Côte d'Ivoire, Imprimerie Coopérative Barrier et Cie, Montauban, 1922, 28 pages, Carte et table des matières ;
  • Idrissa Diabaté,Bouaké, de nombreux peuples : une seule cité, SNPECI Côte d’Ivoire, 2016,
  • Bi Tchan André Doho, Yba Dieudonné Dely, Kouakou Firmain Nguessan, "La crise de l’eau potable à Bouaké : quelles implications socio-économiques et spatiales ?",DaloGéo (revue de Géographie de l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa), N°3, 30 septembre 2020,article sur la question de l'eau en ligne.
  • Joël Dossou-Yovo, Julien Marie Christian Doannio, Soumana Diarrassoubaet al., « Impact d’aménagements de rizières sur la transmission du paludisme dans la ville de Bouaké, Côte d’Ivoire »,Bull. Soc. pathol. exot.,vol. 91,‎,p. 327-333(lire en ligne) ;
  • Joël Dossou-Yovo, Koutoua Amalaman et Pierre Carnevale, « Itinéraires et pratiques antipaludiques chez les citadins de Bouaké, Côte d'Ivoire »,Médecine tropicale,vol. 61,no 1,‎,p. 495-499(lire en ligne) ;
  • Gouvernement général de l'Afrique Occidentale Française, Exposition coloniale internationale de 1931, Volume 9 : "La Côte d'Ivoire", Société d'éditions géographiques, maritimes et coloniales, Paris, 1931, 134 pages. (Document administratif brut et statistique officielle, avec liants et compléments historiques, géographiques et techniques, rédigés avec le concours de sociétés savantes).
  • Gouvernement général de l'Afrique occidentale française (et son commissariat), Exposition coloniale internationale de 1931, "La Côte d'Ivoire", Imprimerie A. Thoyon-Thèze, Rochefort-sur-Mer, 1931, 21 pages plus la table des matières (Résumé administratif publié en hâte)
  • Sékré Alphonse Gbodjé, Evolution économique de Bouaké de 1858 à 1939, L’Harmattan, Paris, 2016.
  • Benoit Lootvoet,L'Artisanat et le petit commerce dans l'économie ivoirienne : Éléments pour une analyse à partir de l'étude de quatre villes de l'intérieur (Agboville, Bouaké, Dimbokro, Katiola), Paris, Orstom,coll. « Études et thèses »,, 418 p.(ISBN 2-7099-0915-4,lire en ligne) ;
  • Ministère de la France d'Outre-Mer,La Côte d'Ivoire : Afrique Occidentale Française, Agence de la France d'Outre-Mer,, 30 p..
  • Jean Sauvy,Initiation à l'économie des pays en voie de développement, les cahiers de l'Institut international d'Administration publique, ;

Histoire culturelle, histoire scolaire

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Roman, récit de voyage ou histoire romancée

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Voir aussi

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Liens internes

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Liens externes

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