Au, Bonnetan est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].Elle appartient à l'unité urbaine de Bordeaux[Note 1], une agglomération intra-départementale regroupant73 communes, dont elle est une commune de labanlieue[Note 2],[9],[10]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Bordeaux, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[10]. Cette aire, qui regroupe 275 communes, est catégorisée dans les aires de 700 000 habitants ou plus (hors Paris)[11],[12].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,8 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (74,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (38,9 %), prairies (19,1 %), forêts (18,5 %), zones urbanisées (12,8 %), cultures permanentes (10,8 %)[13]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le territoire de la commune de Bonnetan est vulnérable à différentsaléas naturels :météorologiques (tempête,orage,neige, grand froid,canicule ousécheresse),inondations, mouvements de terrains etséisme (sismicité faible)[14]. Un site publié par leBRGM permet d'évaluer simplement et rapidement les risques d'un bien localisé soit par son adresse soit par le numéro de sa parcelle[15].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[17].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Bonnetan.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes desécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (67,4 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 401 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 401 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 84 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[18],[Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux appréhender le risque d’affaissement de terrain, l'inventaire national descavités souterraines permet de localiser celles situées sur la commune[19].
Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 2003 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[14].
Bonnetan est un village dont l'implantation est ancienne mais l'origine de son nom est soumise à controverse :
Des sources historico-archéologiques (?) feraient référence à une exploitation agricole entourée de vignes dès l'époquegallo-romaine et dont le propriétaire serait un dénommé Bonitus. Le nom de la commune proviendrait ainsi de l'anthroponyme et du suffixe latin-anum.
Une version toponymique consisterait à faire dériver Bonnetan du gascon "boun estang", par analogie avec un étang dans un point bas de la commune, version qui trouve écho dans la devise (toutefois récente) de la commune : "aou bouns pescayres, boun estang"[20].
Des documents issus de la Comptabilité de l’Archevêché de Bordeaux[21], relatent des relances adressées à Arnaud de la Mote, curé de la paroisse de "Bonétan" (orthographe retrouvée dans plusieurs documents entre 1337 et 1624) pour retard au versement des dîmes entre 1338 et 1346. Pendant laGuerre de 100 ans, en 1372, un certain Arnaud Forthon déclare ne pouvoir payer son bail à l’Archevêché pour la raison que les Français ont détruit tous les produits du village.
Enfin, l'église de "Bonetano" apparait dans la Nomenclature des Paroisses du Diocèse de 1398 : "Sanctus Martinus de Bonetano".
L'Inventaire Sommaire des Archives Départementales antérieures à 1790[22] mentionne un bail à fief (acte de concession de biens) d'une terre, près d'une propriété de « la coffrayria prebeyriu » en 1452, une reconnaissance pour une parcelle de terre confronte « la terra de la confrayria de preberiu » en 1478 mais également la présence d'une seigneurie foncière en 1498 sur la commune de "Bonnetan".
Toujours dans les Archives départementales de la Gironde, un document des Administrations Provinciales - intendance de Bordeaux fait référence en 1770, à la commune sous le nom "Bonnetan-entre-deux-mers".
La plupart des nombreux lieux-dits de la commune ont une sonoritégasconne. Ainsi, le nom duruisseau qui court à travers le village, Canterane, vient dugascon "du lieu où chante la grenouille". Certains de ces noms sont soumis à discussion entre linguistes, historiens, archéologues et "simples" passionnés. Par exemple "le Pas d'Ouen"; il s'agit soit d'un mot provenant du gascon signifiant "prairie humide, pacage"[23], soit son origine est religieuse (et dans ce cas, mal orthographiée au fil des siècles) et vient du verbe oindre comme c'est le cas dans le secteur deVerdelais. Dans un acte du roi-ducEdouard Ier, le mot est cependant attesté sous la forme "padouëns" (bas latin médiéval: paduens-paduentis) et sa traduction est : pâturage communal.
La Protohistoire, l'Antiquité et la périodemédiévale de Bonnetan sont mal connues. L'archéologie parphotographie aérienne a révélé la présence d'anciennes structuresanthropiques (creusement de fondations ou fossés, édification de murs) et des fragments de poterie et d'objets métalliques anciens ont été retrouvés non loin de la Canterane.
Les Archives départementales de la Gironde[24] font état de la présence d'une mardelle nivelée par des plants de vignes, et ce, au lieu-dit Fossa-Johan, en 1275[25]. Les mardelles sont des excavations creusées par l'homme, datant de l'époquegauloise, qui attestent de la présence de maison de bois et d'argile, de plan circulaire. Ladite maison est montée sur un soubassement de pierres sèches, ou enfoncée à demi dans le sol. Lorsque l'excavation subsiste, formant un étang (tiens donc), cela s'appelle une mardelle.
Au lieu-dit Peychaud (également nom d'un chateau appartenant à la famille de Pontac, que l'on retrouve sur la commune d'Ambarès- et-Lagrave), la motte du Bois des Douves, de plan carré d'environ 25 m de côté, était entourée de fossés, assez larges, aujourd'hui plus ou moins comblés, mais sa fonction reste méconnue : unemotte féodale dominant le Bourgou ou unfanum (ce qui, avec l'attestation d'au moins une mardelle, pourrait signifier la présence d'unoppidum) ; en effet, bien que la majorité des sanctuaires s’intègre dans une aire sacrée oupéribole, on connaît également des exemples délimités par de simples "fossés d'enclos", et ce surtout avant le milieu du Ier siècle et sur nombre de sanctuaires ruraux de petite ampleur. Le débat sur ce point est ouvert depuis leXIXe siècle[26].
Les habitants de Bonnetan sont appelés lesBonnetanais[30].L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[32].
En 2022, la commune comptait 1 048 habitants[Note 4], en évolution de +11,61 % par rapport à 2016 (Gironde : +6,91 %,France horsMayotte : +2,11 %).
L'église Saint-Martin avec soncimetière et un monument sépulcral. Elle est inscrite à l'Inventaire général du patrimoine culturel[35]. Le vocable de l’égliseSaint-Martin indique qu’elle pourrait avoir été fondée au VIe ou au VIIe siècle, au moment de l’évangélisation de la région et de la grande popularité de ce saint. C’est une petite église romane dont la construction remonte vraisemblablement à la première moitié du XIIIe siècle. Pendant la Fronde, en 1649, l’église de Bonnetan est saccagée et pillée par des hommes de la garnison du château deVayres et elle est remaniée à la suite de l’effondrement des voûtes, à partir de 1664. C’est un édifice qui a également été très restauré en 1890, date à laquelle furent ajoutés une sacristie, un porche, une fausse voûte et une tribune. Elle est de plan allongé, composée d’une nef de deux travées terminée par un chevet plat, Le clocher arcade a été transformé en tour carrée par l’adjonction de trois côtés. Six corbeaux romans figurent dans la première travée. Un porche en forme de couloir sert de péristyle à l’église. L’auvent de façade a été construit en 1852. L’édifice conserve unechaire en noyer provenant du couvent de la Merci de Bordeaux (les mercédaires étaient des religieux qui rachetaient des chrétiens fait prisonniers par les Maures ou alors qui s’engageaient à leur place et devenaient esclaves). De style fin Louis XIV, cette chaire octogonale présente cinq côtés sur un cul-de-four décoré de larges feuilles. Entre ce dernier et le corps de la chaire s’étend un tore en olivier. Trois tableaux encadrés de moulure décorent la rampe. Sur chaque pan de la chaire figurent quatre sujets dont la composition tourmentée rappelle l’école de Lesueur. Comme couvrement, on a une fausse voûte en berceau et une fausse voûte en anse de panier. Présence d’un escalier intérieur en vis. Le gros-œuvre : pierre, pierre de taille, moellon, enduit partiel. Type de couverture : toit à longs pans ; croupe ; toit en pavillon. Matériau : tuile creuse Décor : sculpture, représentation : ornement végétal, sujet : feuillage, support : intérieur, chapiteaux
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite de banlieue lorsqu'elle n'est pas ville-centre, à savoir que sa population est inférieure à 50 % de la population de l’agglomération ou de la commune la plus peuplée. Dans le cas de l'unité urbaine de Bordeaux, il y a une ville-centre et72 communes de banlieue.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Jean Jacques DEOGRACIAS,Blasons des communes de Gironde - Armorial commenté, Bordeaux, Les Dossiers d'Aquitaine. Collection Beaux Livres "Mémoire et patrimoine" n°1. Publié avec le label Conseil Général de la Gironde,, 127 p.(ISBN2-84622-054-9), page 30.
↑[null Comptabilité de l'archevêché • G 236-245, 3198-3202, 3205]
↑Inventaire sommaire des Archives départementales antérieures à 1790: Gironde : archives ecclésiastiques, série G (nos 1 à 920) : inventaire des fonds de l'Archevêché et du chapitre métropolitain de Bordeaux, Volume 2