À la mort de son père le, il s'attache à unifier le pays sous son autorité unique et à éliminer ses demi-frères rivaux. En 994, il expulse du pays sa belle-mèreOda von Haldensleben qui complote contre lui pour installer un de ses trois fils au pouvoir. Les demi-frères de Boleslas - Mieszko, Świętopełk et Lambert - partagent le sort de leur mère tandis que leurs partisans sont condamnés à la crevaison des yeux.
Cet acte ne l'empêche pas d'entretenir de bonnes relations avec la cour impériale allemande et en995, Boleslas soutientOtton III dans sa guerre contre lesObodrites dont un nouveau soulèvement éclate en 994 et menace la frontière occidentale du duché polonais. Fort des territoires conquis par son père - laSilésie, laPoméranie et laPetite-Pologne, Boleslas poursuit son œuvre et cherche à prendre pied enPrusse païenne où il envoie plusieurs missionnaires dontAdalbert. L’ancienévêque dePrague, opposé au commerce d'esclaves ce qui l'a contraint à quitter son diocèse, part pour convertir lesPrussiens auchristianisme, mais après quelques jours d'une vaine mission, il subit le martyre le. Selon la légende, le prince Boleslas Ier rachète sa dépouille au prix de son poids en or puis la dépose solennellement àGniezno. Le prince obtient sa canonisation en999. La tombe de saint Adalbert (Wojciech en polonais) devient aussitôt un lieu de pèlerinage.
À partir de 999, Boleslas commence également une intense activité militaire qui débute avec l'occupation de laMoravie, puis de laSlovaquie en 1000-1001[1],[2].
La même année, deux délégations auraient été envoyées à Rome auprès du pape pour l'affaire de la couronne : une polonaise, la seconde hongroise. L'ambassadeur du duc de Pologne, l'abbéAstéric aurait trahi Boleslas au profit d’Étienne de Hongrie qui obtient sa couronne en 1001 avec création d'une métropole hongroise àEsztergom (Gran) dontAstéric devient le premier archevêque[4]. Vues de Rome, les affaires hongroises sont plus proches, d'autant plus que dans un bref avenir, à l'époque de la rivalité entre Byzance et le Saint-empire peut se jouer dans la vallée dePannonie.
En 1013, Boleslas conclut une nouvelle paix avec le Saint-Empire. Il obtient laLusace et laMisnie pour lesquels il prêteserment d’allégeance à Henri II àMersebourg. Pour sceller cette nouvelle alliance, le fils de Boleslas,Mieszko, épouseRichezza de Lorraine de la dynastie desEzzonides, nièce d’Otton III et fille ducomte palatinEzzo de Lotharingie. L'empereur prête renfort pour l'expédition militaire que Boleslas prépare à Kiev pour libérer son gendre. La mission n'atteint pas son objectif mais l'année suivante,Vladimir Ier meurt etSviatopolk récupère le pouvoir. Cependant, il en est rapidement évincé par son frèreIaroslav. En 1016,Sviatopolk s'enfuit et trouve refuge auprès de son beau-père polonais.
Le, le dimanche dePâques, Boleslas Ier est couronné roi de Pologne parHipolit, l’archevêque de Gniezno, sans chercher l'approbation de l'empereur germanique et sans attendre l’autorisation du pape. Ce couronnement confirme l'ascension du jeune État polonais en Europe. Boleslas cesse d'être l'un des roitelets de la frontière polono-allemande. Il est maintenant investi d'une absolue souveraineté.