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Boccace

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Boccace
Description de cette image, également commentée ci-après
Giovanni Boccaccio, gravure parRaffaello Morghen (1822).
Données clés
Nom de naissanceGiovanni Boccaccio
Alias
Boccaccio
Naissance
Certaldo (république de Florence)
Décès (à 62 ans)
Certaldo (république de Florence)
Activité principale
Auteur
Langue d’écriturelatin ettoscan

Œuvres principales

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Boccace, de son nom complet en françaisJean Boccace (en italien :Giovanni Boccaccio), né en1313 àCertaldo, dans larépublique de Florence (actuelleToscane[1]) où il est mort le, est unécrivainflorentin duXIVe siècle, qui a connu une célébrité précoce grâce à son recueil denouvelles en toscan, leDécaméron.

Écrivant en prose, il est considéré comme un des créateurs de lalittérature italienne, aux côtés deDante, lui aussi florentin.

Statue de Boccace duPiazzale des Offices àFlorence.
Détail d'une fresque transposée sur bois représentant Boccace et composée parAndrea del Castagno (vers 1450).

Biographie

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Origines familiales

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Boccace est lefils naturel de Boccaccino di Chelino, un homme d’affaires important deFlorence, originaire de Certaldo dont on sait qu'il fit plusieurs séjours à Paris[2].

Lié à la compagnie desBardi, particulièrement puissante àNaples, Boccaccino di Chelino y est envoyé en 1327 comme représentant et conseiller du roiRobert Ier de Naples (1277-1343) qui lui donne un titre honorifique de chambellan[2].

Séjour à Naples (1327-1340)

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Boccace accompagne son père à Naples en vue de faire des études dedroit canonique.

Le droit et le commerce l'intéressant peu, il s'intègre à la cour du roi où il a l'occasion de se lier avec des membres de lamaison d'Anjou-Sicile

Il approfondit ses connaissances littéraires, lisant les classiques latins, la littérature chevaleresque française,Dante etPétrarque. Il rédige ses premiers textes d'inspiration courtoise, en prose, comme leFilocolo, ou en vers, comme leTeseida. Il compose un poème épique sur laguerre de Troie, leFilostrato.

C'est à Naples qu'il vit sa première passion amoureuse pour une dame qu'il surnomme Fiammetta.

Retour à Florence (1340-1362)

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À la fin de l'année1340, la famille de Boccace rentre à Florence dans un contexte économique difficile[2] qui mènera notamment à la faillite desBardi en 1345.

Cependant, il rencontrePétrarque avec qui il se lie d'amitié.

SelonPierre-Louis Ginguené :« Il s'était [...] flatté, dans sa jeunesse d'obtenir, par les vers le second rang en poésie : son admiration pour le Dante ne lui permettait pas d'aspirer au premier et il ne connaissait pas alors les poésies italiennes de Pétrarque. Dès qu'il put les connaitre, il perdit toute espérance, et jeta au feu la plus grande partie de ses vers lyriques, sonnets,canzoni, et autres poésies amoureuses. Ce qu'on en publié depuis est tout ce qui échappa, malgré lui, à cet acte de sévérité. »[3].

Il continue cependant d'écrire : laCommedia delle Ninfe, qui relate les amours d'une nymphe et de son berger,l'Amorosa visione, leNinfale d'Ameto et leNinfale fiesolano, plus allégoriques,l'Elégie de dame Fiammetta qui est le récit de style autobiographique d'une jeune Napolitaine trahie par son amant.

En1348, Boccace assiste aux ravages que lapeste noire provoque dans toute l'Europe. C'est peut-être cette pandémie qui le décide à rédiger son chef-d'œuvre : leDécaméron. L'œuvre est un succès et se propage largement après1353. Elle lui vaut la reconnaissance de ses pairs etlui offre de nouvelles missions intéressantes[réf. nécessaire] par le gouvernement communal deFlorence. Il occupela chaire qui vient d'être créée pour l'explication de Dante[réf. nécessaire].

Retraite à Certaldo (1362-1375)

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En1362, à la suite dela malédiction d'un moine chartreux[réf. nécessaire], Boccace vit une profonde crise religieuse et se retire en solitaire dans le domaine que son père possède àCertaldo. Il envisage de détruire tous ses manuscrits, maisPétrarque l'en dissuade en le convainquant qu'il doit faire pour la prose ce que lui-même a fait pour la poésie[réf. nécessaire].

Bientôt, par ses ouvrages, Boccace va se placerau-dessus de tous lesprosateurs de la péninsule italienne, dont il restera longtemps le modèle[pas clair].La même année, il est accueilli parNiccolò Acciaiuoli aucastello di Montegufoni[réf. nécessaire].

Entre1365 et1366, Boccace rédige leCorbaccio, œuvre qui reprend la tradition de la satire misogyne de façon moraliste. C'est son dernier ouvrage entoscan.

Encouragé par Pétrarque, avec lequel il entretient une correspondance suivie, il revient aulatin pour destraités, desbiographies, deséglogues et desépîtres. Il consacre à Dante leTrattatello in laude di Dante et desEsposizioni sopra la Commedia di Dante.

Retiré à Certaldo, il vit la fin de sa viedans la misère[réf. nécessaire]. En1373-1374, il est cependant invité par la ville de Florence à faire lalecture publique de laDivine Comédie de Dante dans l'église Santo Stefano di Badia.

Mort et funérailles

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Mais sa mauvaise santé le contraint à arrêter cette activité et il meurt àCertaldo en 1375, un an après la disparition dePétrarque.

Mémoire

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Si Dante est considéré comme le fondateur de la poésie italienne, Boccace est généralement admis comme le créateur de la prose italienne.

Une stèle en marbre, qui le représente sur l'allée centrale de l'église de Certaldo Alto, lui rend hommagebien que ses écrits l'aient voué aux récriminations de la population en son temps[réf. nécessaire].

En2011, le nom de Boccace, précurseur dugenre littéraire de lanouvelle[2], a été donné à unprix littéraire français, leprix Boccace, qui récompense un recueil de nouvelles publié enlangue française au cours de l'année écoulée[4].

Œuvres

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En italien

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Œuvres de jeunesse

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La caccia di Diana
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Diane chasseresse(Maître de l’École de Fontainebleau)

Écrit à Naples vers 1334,La caccia di Diana est un bref poème érotique composé de dix-huit chants formés entercets. La trame peut se résumer ainsi : tandis que le poète est submergé par ses peines amoureuses, un esprit envoyé par la déesseDiane convoque certaines femmes de Naples, les plus belles, à la Cour «dell'alta idea», les appelant par leur nom, prénom et même leur nomhypocoristique. Guidées par l’inconnue aimée du poète, les dames arrivent dans une vallée et se baignent dans la rivière. Ensuite, Diane forme quatre groupes et la chasse commence. Les proies réunies sur un pré, la déesse invite les dames à faire un sacrifice àJupiter et à se dédier au culte de la chasteté. L’aimée de Boccace se rebelle et, au nom de toutes, déclare que son inclination est bien différente. Diane disparaît dans les cieux, ladonna gentile (l’aimée du poète) déclame une prière àVénus. Celle-ci apparaît et transforme les animaux capturés — dont le poète sous forme de cerf — en de fascinants jeunes hommes. Le poème se termine en exaltant l’image du pouvoir rédempteur de l’amour (leitmotiv dans l’œuvre de Boccace).

Ce poème constitue une louange de la beauté des femmes de la ville, ce qui le rapproche de laVita nuova deDante. Cependant, il comporte de claires influences de la poésie alexandrine et le thème abordé reprend les topiques des joyeuses galanteries des littératures courtoises françaises et provençales.

Filocolo
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Filocolo est un roman en prose, long et embrouillé, qui raconte la légende de Floire et Blancheflor, de tradition française et très diffusée en diverses versions au Moyen Âge. Il est très possible que Boccace se soit inspiré de l’œuvre toscaneIl Cantare di Fiorio e Biancofiore, celle-ci étant basée sur un poème français duXIIe siècle.

L’œuvre a probablement été composée entre1336 et1338, à la demande deFiammetta, comme l’affirme Boccace dans le prologue. Le titre, inventé par l’auteur, signifie quelque chose comme « fatigue d’amour », en mauvais grec.

L’histoire se forme autour des malheurs de deux jeunes amoureux. Fiorio, fils du roi Félix d’Espagne, et Biancofiore, orpheline accueillie à la cour par piété, qui est en réalité la fille d’une famille de nobles romains, décédés lors de leur pèlerinage àSaint-Jacques-de-Compostelle. Les deux jeunes gens ont été élevés ensemble et sont tombés amoureux à l’adolescence. Le roi, pour empêcher leur union, vend Biancofiore comme esclave à des marchands qui la cèdent à l’amiral d’Alexandrie. Florio, désespéré, prend le nom deFilocolo et part à la recherche de son aimée ; lorsqu’il la retrouve, son identité est découverte et il est réduit en captivité. L’amiral condamne les deux jeunes gens à mort. Juste avant leur exécution cependant, l’amiral reconnaît son neveu en Florio et découvre l’origine noble de Biancofiore. Les deux amants peuvent alors retourner en Italie et s’unir.

Dans le prologue de l’œuvre, après une description des origines duroyaume de Naples utilisant de nombreuses allusions mythologiques, Boccace relate sa rencontre avec Fiammetta et comment est né son amour pour elle, l’apercevant un Samedi Saint dans l’église d’un couvent. C’est elle qui lui a demandé d’écrire un poème en « vulgaire », c'est-à-dire un roman. On peut classifier leFilocolo dans le genre littéraire duroman byzantin.

Filostrato
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Filostrato est un poème narratif formé autour de la thématique classique. Il est divisé en huit chants écrits enottava rima. Le titre, formé par un mot grec et un mot latin, peut se traduire approximativement par « Abattu par l’amour ».

La thématique du poème est tirée de lamythologie grecque : Boccace raconte l’amour deTroïlos, fils dePriam, enversCressida, fille deCalchas, le devin grec aide d’Agamemnon. Troïlos gagne l’amour de Cressida avec l’aide de son amiPandare. Cependant, lors d’un échange de prisonniers, Cressida est envoyée dans le campement grec. Là, le héros grecDiomède tombe amoureux d’elle et la jeune femme s'éprend également de lui. Troïlos se rend compte de la trahison de son aimée lorsque le troyenDéiphobe lui amène un vêtement de Diomède pris lors d’une bataille, orné d’une broche appartenant à Cressida. Furieux, Troïlos se lance dans la bataille afin d’affronter son rival ; il inflige des pertes aux troupes grecques, mais est abattu parAchille avant qu’il n'ait pu trouver Diomède.

L’histoire n’est pas directement inspirée du mythe, mais duRoman de Troie, élaboration médiévale française de la légende troyenne écrite parBenoît de Sainte-Maure (XIIe siècle) dont Boccace a lu la version italienne deGuido delle Colonne. Le poème de Boccace a ensuite trouvé écho dansTroïlus et Criseyde deGeoffrey Chaucer.

L’histoire deFilostrato peut se lire comme la transcription littéraire de ses amours avec Fiammetta. L’ambiance du poème rappelle la cour de Naples, et la psychologie des personnages est décrite par de subtiles notes. Il n’existe pas d’accord sur la date de la composition : certains pensent que le texte a été écrit en 1335, d’autres considèrent qu’il date de 1340.

Teseida
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Selon certains auteurs, laTeseida (de son nom completTeseida delle nozze di Emilia – « Teseida des noces d’Emilia ») est le premier poèmeépique composé en italien. Tout comme dansFilostrato, la rime utilisée est la « ottava rima ». Boccace raconte les guerres que le héros grecThésée mena contre lesAmazones et contre la cité deThèbes. Le poème est divisé en douze chants, imitant l’Énéide deVirgile et laThébaïde deStace.

L’épopée constitue le sujet principal mais Boccace ne délaisse pas complètement le thème amoureux. La Teseida fait le récit de l’affrontement entre deux jeunes habitants de Thèbes, Palemon et Arcita, afin de conquérir l’amour d’Emilia, sœur deHippolyte (la reine des Amazones). L’œuvre contient une longue et alambiquée lettre àFiammetta, ainsi que douzesonnets qui résument les douze chants du poème.

Comedia delle ninfe fiorentine
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Le Triomphe de Vénus,Agnolo Bronzino

LaComedia delle ninfe fiorentine (Comédie des nymphes florentines), également connue sous le nom deNinfale d'Ameto ou simplementAmeto, d’après le nom du personnage principal, fut probablement composée entre1341 et1342. Il s’agit d’une fable idyllique allégorique, écrite en prose, alternant des fragments entercets enchaînés. Cette forme n’est pas nouvelle, on la retrouve dans de nombreuses œuvres médiévales, comme laVita nuova deDante ouDe nuptiis Philologiae et Mercurii (Noces de Mercure et la Philologie), deMartianus Capella. Encore une fois, le thème de Boccace réside dans le pouvoir rédempteur de l’amour qui permet à l’humain de passer de l’ignorance à la connaissance et à la compréhension du mystère divin.

L’œuvre commence avec le berger Ameto qui erre dans les bois d’Etrurie où il aperçoit un groupe de magnifiques nymphes se baignant au son du chant de Lia. Ameto, fasciné par le chant de la nymphe, s’éprend d'elle et se dévoile aux nymphes. Le jour consacré à Vénus, sept nymphes se réunissent autour de Ameto et lui content leurs histoires amoureuses. Après avoir écouté leurs récits, Ameto, sur ordre de la déesse, prend un bain purificateur lui permettant de comprendre la signification allégorique des nymphes (qui représentent les vertus théologales et cardinales), celle de sa rencontre avec Lia (qui implique sa propre transformation de l’état animal à humain, ouvrant la possibilité de connaître Dieu).

Thème et ambiance sont cependant très différents ; la structure de cette œuvre annonce déjà celle de son œuvre principale leDécaméron.

Amorosa visione
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L’Amorosa visione est un poème allégorique en tercets enchaînés composé, comme l’Ameto, au début des années 1340, lorsque l’auteur réside à Florence. Il se divise en cinquante chants brefs. Suivant la structure de lavisio in somnis (« vision en songes »), il relate comment une très belle femme, envoyée parCupidon au poète, l’invite à abandonner les « vains plaisirs » pour trouver la vraie félicité. La femme guide le poète vers l’étroite porte (représentant la vertu) d'un château dont il refuse de franchir le seuil préférant y accéder par la grande (symbole de la richesse et des plaisirs mondains). Deux salles du château sont ornées par des fresques dignes deGiotto : celles de la première salle représentent les triomphes de la Sagesse – entourée par des allégories des sciences dutrivium (grammaire,dialectique etrhétorique) et duquadrivium (géométrie,arithmétique,astronomie etmusique) —, de la Gloire, de la Richesse et de l’Amour. La deuxième salle représente la triomphe de la Fortune. Sur les fresques, de nombreux personnages historiques, bibliques et mythologiques côtoient de célèbres hommes de lettres. À la suite de la contemplation des peintures, le poète sort dans le jardin où il rencontre d’autres femmes : la « belle Lombarde » et la « Nymphe sicule » (qui pourrait êtreFiammetta). Le poème se termine abruptement peu après.

L’Amorosa visione présente plusieurs similitudes avec laDivine Comédie. La critique l’a également comparé à une autre œuvre de caractère allégorique, lesTriomphes dePétrarque. Selon certains auteurs, le modèle de ce château allégorique est Castelnuovo di Napoli, dont les salles furent décorées de fresques de Giotto durant l’époque deRobert d’Anjou.

Elegia di Madonna Fiammetta
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Elegia di Madonna Fiammetta, probablement écrit entre1343 et1344, a été qualifié par la critique de « roman psychologique » — le terme « psychologie » n'ayant cependant pas encore été créé à son époque. En prose, il se présente comme une longue lettre. La protagoniste,Fiammetta, relate son amour juvénile pour Pamphile, dans le décor de la ville de Naples. Cette relation se termine lorsque Pamphile doit partir à Florence. Se sentant abandonnée, Fiammetta tente de se suicider. Vers la fin de l’œuvre, la protagoniste reprend espoir lorsqu’elle apprend que Pamphile est de retour à Naples, mais découvre avec amertume qu’il s’agit d’une personne portant le même nom. L’auteur dédie l’œuvre aux « femmes amoureuses ».

Malgré la forte composante autobiographique – la relation de l’auteur avec l’énigmatiqueFiammetta, qui se déroula d’une manière relativement différente -, son traitement de la passion amoureuse trouve des réminiscences dans des œuvres littéraires comme lesHéroïdes d’Ovide,Pamphilus de amore d’un auteur anonyme, ouDe Amore d’Andreas Capellanus.

Ninfale fiesolano
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Ninfale fiesolano, écrit entre1344 et1346, est unefable étiologique destinée à expliquer les noms de deux fleuves deToscane : Africo et Mensola. D’inspiration pastorale – comme l’Ameto —, elle est écrite enottava rima, et raconte l’histoire des amours entre Africo et la nymphe Mensola ainsi que la naissance de leur enfant, Proneo.

Selon cette œuvre, les collines deFiesole étaient habitées par les nymphes dédiées au culte deDiane et à la chasse. Le berger Africo s’éprit de l’une d’elles, Mensola, mais, à chaque fois qu’il s’approchait, les nymphes s’enfuyaient apeurées. Le père d’Africo, Girafone, essaya de le dissuader, lui contant l’histoire de Mugnone, transformé en fleuve pour avoir osé aimer une nymphe. Africo, cependant, persévèra et, aidé par Vénus, s’unit à son aimée. Mensola, enceinte, fuit la compagnie d'Africo. Pensant être méprisé par son aimée, celui-ci se suicida en plongeant dans la rivière qui porte ensuite son nom. Diane découvrit l’accouchement de Mensola et la maudit ; la jeune femme se suicida dans le cours d'eau qui prit son nom. Son fils, élevé par les parents d’Africo, devint l'un des premiers habitants de la ville de Fiesole.

L’œuvre a une grande influence sur les œuvres pastorales des siècles suivants, commeStanze deAngelo Poliziano, ouNencia da Barberino deLaurent le Magnifique.

Œuvres de la maturité

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Décaméron
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Article détaillé :Décaméron.
Interprétation parBotticelli d’une histoire duDécaméron.

Durant la peste qui frappe la ville de Florence en1348 et dont l’auteur a été témoin, trois jeunes hommes et sept jeunes femmes se réunissent à l’égliseSanta Maria Novella et prennent la décision de s’isoler dans une villa lointaine pour échapper à la peste.

Dans ce lieu, pour éviter de repenser aux horreurs vues, les jeunes gens se racontent des contes les uns aux autres. Ils restent durant quatorze jours dans la villa mais sans raconter d'histoire les vendredis et samedis. Le titre vient donc de ces dix journées de contes. Chaque jour, un participant tient le rôle de « roi » et décide du thème des contes. Cependant, le premier et le neuvième jours, cette règle n'est pas appliquée. Au total, l'œuvre se compose de cent récits de longueur inégale.

Les sources qu’utilise Boccace sont variées : des classiques gréco-romains aux fabliaux français médiévaux.

Il Corbaccio
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Il Corbaccio a été rédigé entre 1354 et 1355. Il s’agit d’un récit dont la trame, fine et artificieuse, n’est qu’un prétexte pour agencer un débat moral et satirique. Par son ton et sa finalité, l’œuvre s’inscrit dans la tradition de la littératuremisogyne. Le titre fait certainement référence au corbeau, considéré comme symbole de mauvais présage et de passion sans contrôle ; pour d’autres critiques, on le doit à l’Espagnolcorbacho (la verge qu’utilisait le contremaître pour fustiger les galériens). Le sous-titre de l’œuvre estLaberinto d'Amore, labyrinthe d’amour. La première édition fut réalisée à Florence en 1487.

La composition trouve sa source dans les amours infructueuses de Boccace. Entré dans la quarantaine, il s’est épris d’une belle veuve et lui a adressé des lettres exprimant son désir et son amour. La dame a montré ces lettres à ses proches, se moquant de lui à cause de ses origines modestes et de son âge. Ce livre est la vengeance de l’auteur, dirigée non seulement contre la veuve, mais contre toute la gent féminine.

L’auteur rêve qu’il se déplace dans des lieux enchanteurs (les flatteries de l’amour), lorsqu’il se retrouve soudain dans une jungle inextricable (le Labyrinthe de L’Amour qu’il appelle également la Porcherie de Vénus). Là, transformés en animaux, expient leurs péchés les malheureux trompés par l’amour des femmes. Le défunt mari de la veuve apparaît sous forme de spectre et lui conte en détail les innombrables vices et défauts de son épouse. Comme pénitence, Boccace doit révéler ce qu’il a vu et entendu.

Autres œuvres marquantes
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Boccace est également l’auteur d’une des premières biographies deDante Alighieri, leTrattatello in laude di Dante, ainsi que d’une paraphrase entercets enchaînés, la structure de strophes utilisée par Dante dans laDivine Comédie (Argomenti in terza rima alla Divina Commedia).

Citons aussi sesRimes, recueil de poésies de thème amoureux, et sa traduction en italien des décades III et IV deTite Live.

En latin

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Genealogia deorum gentilium

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Genealogia deorum gentilium, 1532

Genealogia deorum gentilium (« Généalogie des dieux des païens »), divisé en quinze livres, est une des anthologies les plus complètes de légendes de lamythologie grecque, auxquelles Boccace donne une interprétation allégorique et philosophique. Il commence cette œuvre avant 1350, à la demande de Hugo de Lusignan, roi deChypre, à qui est dédié le livre. Il continue de le corriger jusqu'à sa mort. Ce livre de référence a été l'un des plus consultés par les écrivains jusque bien tard dans leXIXe siècle.

De casibus virorum illustrium

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De casibus virorum illustrium tente de démontrer la caducité des biens de ce monde et le caractère arbitraire de la fortune. L’auteur illustre son propos par une série d’histoires biographiques où apparaissent des personnages de toutes les époques : depuisAdam jusqu'à ses contemporains, les récits se structurent en neuf livres. L’œuvre est dédiée à Mainardo Cavalcanti. Boccace en a certainement commencé l'écriture vers 1355, mais n'a pas complété l'ouvrage avant 1373–1374.

De claris mulieribus

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AvecDe mulieribus claris, bâti sur le modèle de la collection de biographiesDe viris illustribus dePétrarque, Boccace compose entre 1361 et 1362 une série de biographies uniquement de femmes célèbres. Elle est dédiée à Andrea Acciaiuoli, comtesse d’Altavilla. Elle a servi de base à de nombreux écrivains dontGeoffrey Chaucer, auteur desContes de Canterbury. Cet ouvrage a été traduit du latin en italien par le Signeur Luc-Antonio Ridolfi, puis de l'italien enmoyen français par Guillaume Rouville, qui était aussi imprimeur à Lyon. La traduction française a été publiée le (à Lyon chez Guill. Rouville à l'Escu de Venise) sous le titre deDes Dames de Renom.

Autres œuvres en latin

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Dans la même lignée de laGenealogia deorum gentilium, Boccace écrit un répertoire alphabétique des toponymes apparaissant dans les œuvres classiques de la littérature latine qu’il intituleDe montibus, silvis, fontibus, lacubus, fluminibus, stagnis seu paludis, et de nominibus maris liber ; ce répertoire est publié en 1360.L’écrivain compose également seizeéglogues suivant les modèles deVirgile,Dante etPétrarque, leBucolicum carmen, dont la rédaction s'échelonne entre 1347 et 1369[5] ; sans oublier vingt quatreépîtres, dont ne sont conservées que deux traductions en italien.

DansDe Canaria et insulis reliquis ultra Ispaniam in Oceano noviter repertis[6], Boccace rassemble des lettres par lesquelles des marchands florentins rapportent l'expédition deNiccolò de Recco vers lesCanaries en 1341. L'adaptation réalisée par Boccace se trouve dans leZibaldone Magliabechiano[7], où il copiait des textes qui l'intéressaient et étaient susceptibles de nourrir sa production littéraire et savante[8].

Éditions des œuvres de Boccace

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Éditions anciennes

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Stèle à Boccace àCertaldo Alto.

Les œuvres diverses de Boccace ont été publiées àFlorence ou plutôt à Naples[C'est-à-dire ?] en1723 et1724, en 6 volumes in-8 ; il faut y joindre leDécameron, dont un in-folio est l'édition la plus ancienne (Venise,1471), et dont un in-4 constitue la plus précise (Florence,1597).

L'édteurGuillaume Rouillé a publié dès 1551Des Dames de renom, nouvellement traduit d'italien en langage françoys, Lyon, (393 pages) (lire en ligne).Marguerite de Cambis a traduit en 1556 l'Epistola consolatoria a Messer Pino de Rossi, pour le même éditeur.

On peut se contenter de l'édition deParis,1768, 3 volumes in-12, ou deMilan,1803, le volume in-8.

On recherche encore l'ancienne traduction française deJean Martin, réimprimée à Paris en1757 (5 volumes in-8) ; l'abbéSabatier de Castres en a rajeuni le style en1779 (40 volumes in-18, réimprimés en1804).

Une traduction publiée sous le nom de Mirabeau, (Paris,1802, 4 volumes in-8) n'a pas eu de succès. Une traduction de Francisque Reynard, 2 vol. (XV-423, 503 p) est parue aux éditions G. Charpentier en 1879.

Éditions modernes

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Études sur Boccace

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Études littéraires

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Sciences humaines

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  • Der schwarze Dekameron : Belege und Aktenstücke über Liebe , Witz und Heldentum dans Innerafrika (Le Décaméron noir : l'amour, la plaisanterie et l'héroïsme dans le centre de l'Afrique) deLeo Frobenius (Berlin, 1910) reprend le titre de Boccace pour une étude ethnographique sur ces thèmes.

Adaptations au cinéma

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Le Décaméron a donné son nom à un genre cinématographique italien :decamerotico, genre de films érotiques souvent tirés d'histoires médiévales. Une cinquantaine de ces films ont été tournés dans les années 1970 . Parmi eux,au moins dix[pas clair] sont issusplus ou moins directement[pas clair] de l'œuvre de Boccace.

Notes et références

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  1. Cf. le travail collectif de Marthe Dozon, Catherine Grimbard, Marc Scialmon, et sous la direction de Christian Bec, professeur à l'université de Paris-Sorbonne, notes du texte intégral paru dans la Bibliothèque classique (Livre de poche, 1994).
  2. abc etdClaudette Perrus, « Boccace », suruniversalis.fr,Encyclopædia Universalis(consulté le).
  3. Pierre-Louis Ginguené,« Boccace », dans Louis-Gabriel Michaud (dir.),Biographie universelle ancienne et moderne,t. 4, Paris, A. Thoisnier Desplaces,(lire en ligne)
  4. J. Huguenin, « Le Prix Boccace est annoncé pour le 29 mai », surloiret.com,Conseil général du Loiret,(consulté le).
  5. (en) W. Leonard Grant,Neo-latin literature and the pastoral, Chapel Hill, University of North Carolina Press,, 434 p., p. 83-86 et 97-110
  6. « de Canarie et d'autres îles nouvellement découvertes dans l'Océan, au large de l'Espagne »
  7. Florence, B. N., Banco Rari, 50, fo 123v-124r
  8. NathalieBouloux et OdileRedon, « Boccace, « de Canarie et d'autres îles nouvellement découvertes dans l'Océan, au large de l'Espagne »1 »,Médiévales,no 47,‎1er décembre 2004,p. 9–16(ISSN 0751-2708 et1777-5892,DOI 10.4000/medievales.1598,lire en ligne, consulté le).

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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Bases de données et dictionnaires

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