Il est reconnaissable par sa petite taille, équivalente à celle d'unpigeon et à la couleur jaune paille qu'arbore le dessus de sa tête alors que son dos est noir.
Le mâle arbore une calotte et un dos noir, une grande plage beige orangé très pâle sur les ailes, un ventre et une poitrine beige striée de brun orangé. Les joues sont gris bleu, le bec jaune à pointe noire. La femelle présente le même motif que le mâle mais en beaucoup plus terne.
Il mesure 33 à 38 cm[1] de long, pour une envergue de 52 à 58 cm[1] et un poids de 140 à 150 g[1].
Il vit solitaire ou en couple, parfois en groupes lâches au moment des migrations.
Cette espèce estmonogame et territoriale (c'est le mâle qui crée et défend son territoire en début de la période de reproduction).Mâle et femelle s'occupent des oisillons jusqu'à leur envol.
Le Blongios nain utilise généralement pour se nourrir les trouées au sein desroselières ainsi que lesberges decanaux.
Son régime alimentaire est essentiellement basé sur des insectes aquatiques, desbatraciens et des petitspoissons qu'il chasse solitairement, aucrépuscule surtout. Il chasse à l'affut, immobile dans les roseaux ou en avançant lentement sur la berge.
Avec un retour tardif de ses quartiers d'hiver enAfrique, le blongios nain fait son site de nidification au cours de la deuxième moitié de mai, en Europe.
Il y a peu d'information sur la formation des couples. Nous savons que les mâles arrivent en premier lieu. Il marque son territoire par le chant et en chasse tous les concurrents qui se présentent. Les mâles sont chanteurs et leur chant ressemble à un aboiement de chien au loin.
Le mâle choisit l'emplacement du nid, de préférence dans uneroselière ou à proximité dans les fourrés de saules ou les buissons, à faible hauteur (à quelques dizaines de centimètres au-dessus de la surface, dans une zone ou l'eau est profonde de 25 à 30 cm[1]. Si les conditions sont optimales, les couples tendent à former des colonies de faible densité. Parfois, les nids sont seulement distants de 3,5 à 5 mètres, bien que de telles densités soient assez rares.
Le mâle dépose le premier matériau. Quand la femelle a accepté le premier projet, il continue la construction.
La femelle pond (souvent avant que le nid ne soit complètement terminé), en une seule fois 5 à 6 œufs blancs (extrêmes : 4 à 9) entre mi-mai et juin[1].
Mâle et femelle se remplacent pour couver les œufs 18/20 jours que dure l'incubation. Les petits à 5 ou 6 jours sont déjà en mesure de quitter un instant la plate-forme et de récupérer les tiges aux alentours immédiats. À partir du dixième jour après l'éclosion, ils sont raides et droits comme les adultes, mais ils sont encore couverts de duvet. Au fil des jours, ils s'éloignent du nid, mais reviennent régulièrement pour recevoir leur nourriture. Après un mois[1], ils sont autonomes et ont instinctivement appris à pêcher.
Le Blongios nain apprécie particulièrement les bords d'étangs, les cours d'eau lents et les marais mais aussi certainessablières ougravières[2] voire de grands parcs urbains ou les bassins de retenue.
Le Blongios nain fréquente une vaste gamme de milieux aquatiques, naturels ou artificiels, dès lors que ceux-ci présentent une végétation herbeuse ou arboricole adéquate (roselières,bosquets desaules).
Le Blongios nain arrive en France aux alentours du mois de mai et repart dès les mois d'août ou septembre.
Les zones d'hivernage semblent situées enAfrique de l'Est où il arrive en suivant une voie de migration orientale (Italie, rive orientale de la Méditerranée,Péninsule Arabique). La migration retour semble plus occidentale, mais globalement les axes migratoires de ce petit héron sont très mal connues.
L'Europe compte de 40 000 à 100 000 couples nicheurs et l'espèce était considérée comme vulnérable et en fort déclin à échelle européenne notamment pour les années 1970 et 1980. Ils sont répartis sur une relativement faible superficie enEurope de l'Ouest[5].
Cet oiseau est« considéré comme étant une espèce menacée au niveau national et européen et méritant des mesures conservatoires particulières »[6], notamment à la suite de la régression ou dégradation des zones humides[7]. Il est pour cette raisonprotégé au niveau européen (inscrit enannexe 1 de ladirective européenne sur les oiseaux). Une explication à son déclin en fin deXXe siècle pourrait être la régression ou dégradation des zones humides sur sa route de migration entre l'Afrique et l'Europe, notamment lors des importantes sécheresses d'Afrique de l'Est dans les années 1970-1980[8], ce qui laisse penser que les actions de protection conduites en Europe doivent absolument être accompagnées d'actions équivalentes en Afrique.
EnFrance, la population de Blongios nain était en fort déclin, suivant ainsi la tendance générale européenne, avec un effectif estimé à 2 000 couples en1968, 453 couples en1983 et 242 couples en1997, avec son plus important noyau enCamargue.Certaines régions de France (littoral atlantique,Picardie,Flandre) ont perdu 80 % de leurs effectifs au cours de cette période. Cependant, l'espèce est extrêmement discrète et de nombreux oiseaux passent peut-être inaperçus, notamment dans les grands marais peu accessibles, mais aussi dans certaines petites zones humides où sa présence n'est pas recherchée, par exemple dans laBrenne[9].
Les effectifs de ce blongios semblent remonter depuis 1990 (ou sont mieux inventoriés ?). On estime que la population nationale se situe aujourd’hui entre 500 et 800 couples (estimation en 2006 : Dubois et al. 2008). Il est considéré comme en voie de disparition dans certaines régions (liste rouge enIsère par exemple[10])
EnÎle-de-France, l'espèce est considérée comme un nicheur très rare, en régression depuis1976 et selon le MuseumQuasi menacé (« espèce proche du seuil des espèces menacées ou qui pourrait être menacée si des mesures de conservation spécifiques n'étaient pas prises »[11]). L'effectif reproducteur est estimé à une vingtaine de couples.
↑Groupe d’étude sur le blongios nain,Sémaire Blongios nain, 22 au 24 juin 2005. PNR Cap et marais d’Opale.
↑Fiche Blongios Nain, Guide pour la sauvegarde des espèces animales de l’Isère, Programme d’action du document d’objectif prioritaire en faveur de la faune sauvage ; 2005, consulté 2011/02/18
↑Nicolas Delelis (2005) ;Le Blongios nain ( Ixobrychus minutus L.) dans le Marais Audomarois (Pas de Calais – France) Synthèse de 10 années de suivi de la population Typologie de l’habitat dans le Marais Audomarois ; Organisation du séminaire national « Blongios nain » juin 2005, (Mémoire de fin d’étude, PDF, 74 pages)
↑Évolution des effectifs de blongios nain sur le site des marais d'Harchies-Hensies-Pommeroeul (Belgique) = Variations in little bittern population in the Harchies-Hensies-Pommeroeul marshes (Belgium); Congrès / Séminaire Blongios nainIxobrychus minutus, Arques, FRANCE (22/06/2005) ; 2006, vol. 74, no1,p. 95-100 [6 page(s) (article)]
Étude d'incidence sur les milieux naturels du parc de la Courneuve au regard de la directive européenne du 2 avril 1979 - juillet 2005 par le bureau d'étude Biotope, annexée au dossier d'enquête publique de laligne 11 du tramway d'Île-de-France
Odile Bernard, « Petit héron, grande protection. Le blongios nain, une espèce menacée en France »,Le Courrier de la nature, Société nationale de protection de la nature,no 329,,p. 26-32(ISSN0011-0477)