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Bleimor est une organisation descouts bretons. Le nom signifiele loup de mer en breton. Il vient du pseudonyme utilisé par un poète bretonJean-Pierre Calloc'h, mort lors de laPremière Guerre mondiale. C'est aussi par homonymie, le nom d'un groupe de résistants ayant agi en Centre-Bretagne (dont le neveu de Yann Ber Calloc'h : Jean-Pierre Genevisse) durant la Seconde Guerre mondiale.
Les Scouts Bleimor ont joué un rôle de premier ordre du fait de l'action dePerig Géraud-Keraod et de son épouse Lizig dans les débuts desScouts d'Europe dont ils forment le gros des premiers effectifs.
Créé le àParis, le centre scout Bleimor (de langue bretonne) prend le nom d'Urz Skaouted Bleimor.Pierre Géraud dit Keraod et son épouse Lizig Géraud dite Keraod sont les initiateurs du centre. Le PèreJoseph Chardronnet est son aumônier de 1948 à 1965.
Les Scouts Bleimor sont une association constituée au sein desScouts de France pour les unités masculines et desGuides de France pour les unités féminines. Lors d’une réunion à Tréguier le 21 août 1962, les Bleimor décident à l’unanimité de quitter ces mouvements. La raison officielle de ce départ est la suppression des provinces dans l’organisation des Scouts de France, remplacées par les régions, mais c’est à un mouvement de réforme beaucoup plus profond que Bleimor s’oppose, une série de réformes que les Scouts de France entament au début des années 1960 qui conduira notamment à lacréation de pionniers en 1964.
Ils rejoignent ensuite une petite association fondée parJean-Claude Alain, lesScouts d'Europe, dont ils prennent le contrôle et imposent leur pédagogie et lecatholicisme. Les orientations, les structures et les revues de ce mouvement doivent tout ou presque à Pierre Géraud et à son épouse. Le scoutisme "Bleimor" perdurera au sein de la nouvelle association à travers des brevets et des week-ends culturels bretons.
Les statuts de la communauté Bleimor sont officiellement déposés auprès de lapréfecture de police de Paris en avril 1950. Le but de l'association est la : « pratique du scoutisme et des activités d'expression culturelle, danse, chant choral, musique populaire, jeu dramatique » (pas de référence auxScouts de France ni à la langue bretonne).
Le premier bulletin, publié en 1947, précise les objectifs : « Action chrétienne, expression celtique, service social, formation spirituelle, culturelle et folklorique des scouts routiers, cheftaines et Guides de France d'origine bretonne ». C'est dans le souvenir de l'abbé Perrot que culmine le « militantisme breton » des scouts Bleimor.
Cette organisation de scoutisme est membre de la fédérationKendalc’h créée en 1951 ainsi que duKuzul ar Brezhoneg, fédération créée en 1958 (elle regroupe les associations bretonnes militant pour l'orthographe unifiée du breton). En 1949, on retrouve affiliées les communautés de Paris,Rennes etSaint-Brieuc. Dès 1957, les scouts Bleimor rencontrent à l'École des cadres d’Orsay lesÉclaireuses éclaireurs israélites de France autour de leur chefLéon Askénazi (pour rassembler des peuples dispersés et sauvegarder l'identité de sa jeunesse). En 1960, à Paris, l'organisation est complétée par une structure d’extension (Bleimor-Sana), unbagad (dont le jeuneAlan Stivell devenupenn- soner (chef sonneur) du bagad en 1962 aprèsGwennole Le Menn, Mik Le Cossec etDonatien Laurent), une chorale, une formation de harpistes (Telenn Bleimor, créée chez les guides à la suite d'Alan Cochevelou qui ne l'intégra pas). En 1962, il y a215 membres dont la majorité est à Paris, puis Rennes,Quimper,Vannes etQuintin.
Dès 1950, auBleun-Brug deSaint-Pol-de-Léon, une représentation publique dubagad Bleimor est organisée. Ce bagad va être présent dans de très nombreuses manifestations bretonnes (il est champion de Bretagne des bagadoù en 1966, 1973, 1980 et 1987). En novembre 1967, il se détache de l'organisation Bleimor et se constitue en association indépendante (concrétisant ainsi les fortes divergences idéologiques de ses responsables avec les dirigeants fondateurs de Bleimor) . Il devient l'un desbagad officiels de la ville deLorient où il s'installe, pour, en 1969, quitter Lorient pourLangonnet puis Douarnenez. En 1994, le bagad Bleimor se présente une dernière fois au concours national des bagadous de Lorient et fusionne en 1995 avec laKevrenn An Arvorig.
Il faut ajouter parmi les membres d'une forte émigration économique venu de la[Bretagne, celle politique de militantsnationalistes bretons assignés à résidence en région parisienne à la suite de la Libération, qui se retrouvent soit dans la structure associative, soit par la participation de leurs enfants. Ainsi le fils deFrançois Debeauvais, entré par l’intermédiaire d’Herry Caouissin (lié à l'organisation scoute) ou encorePaul Gaignet, ancien cadre duParti national breton sous l’Occupation, qui devient en 1962 responsable de la structure regroupant les amis et les anciens de cette organisation. On y retrouve aussi le capitaine de vaisseauHenri Le Masson.

En janvier 1948, le clan lié à Bleimor va occuper les locaux du journalLa Bretagne à Paris à la suite d’un article rendant compte de l’arbre de Noël des petits Bretons de région parisienne et évoquant « la dissidence larvée des scouts bretons ». En 1952, il perturbe la fin d’un meeting organisé par le journalTémoignage chrétien en faveur desépoux Rosenberg.
Michel Nicolas décrit dans son livre : « On imagine assez bien l’atmosphère régnant dans lescercles celtiques, proche d’une sorte de scoutisme où lesBreizh Atao en faveur de la Bretagne constituent pour les jeunes à la fois une règle de vie et un comportement militant. »[réf. nécessaire]
Olier Mordrel précise dans son livreBreiz Atao que le créateur « voulait que la jeunesse qu'il rassemblait fasse siennes les plus anciennes traditions. Il retrouva l'ancienneharpe celtique qui était l'instrument qui accompagnait les trouvères attachés à nos anciens souverains bretonnants. Il y en avait et il y en eut nouvellement de deux sortes : une harpe chorale se jouant assis et une harpe portative se jouant debout. Keraod forma le premier orchestre de harpes, un telengor d'enfants...".
Olier Mordrel amalgame, de la sorte, l'instigateur du retour de la harpe celtique,Georges Cochevelou avec son filsAlan Cochevelou, et l'appui de cette renaissance par Perig et Lizig Géraud-Keraod.
La troupe des scouts appelée troupe Sant-Herve (et son bagad qui s'en sépara plus tard) tenait à être autonome vis-à-vis de la communauté Bleimor et ses dirigeants, et conserver son indépendance envers leurs positions. Les idées de Perig Keraod n'étaient pourtant pas aussi à droite qu'on a bien voulu le dire.Une partie non négligeable des scouts avait, dès l'adolescence, évolué vers unchristianisme de gauche ou vers un socialisme breton.
Toute une génération de militants et musiciens bretons est issue du scoutisme breton :