Elle se trouve à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest deTunis, lacapitale du pays, et à cinq kilomètres ducap Blanc, la pointe septentrionale de l'Afrique. La ville se situe à la pointe sud-est d'unisthme sur la rive nord du canal de Bizerte reliant la mer au lac de Bizerte. Elle est reliée au reste de son aire urbaine située sur la rive sud du canal, formé par la localité deZarzouna et les villes deMenzel Jemil etMenzel Abderrahmane, par unpont mobile qui débouche directement sur laRN8 menant à Tunis. Elle est située à une altitude de 33 mètres[2].
Outre la RN8, la ville de Bizerte est reliée à Tunis par l'autoroute A4, ce qui la met à 45 minutes environ de l'aéroport international de Tunis-Carthage. Elle est le chef-lieu d'un gouvernorat qui regroupe aussi les villes deMenzel Bourguiba à vingt kilomètres,Mateur à 38 kilomètres à l'ouest de Bizerte sur l'axe menant àTabarka et à lafrontière tuniso-algérienne etSejnane à 67 kilomètres ; il en est de même des regroupements urbains autour d'Utique (32 kilomètres) et des villes deRas Jebel (36 kilomètres) etEl Alia (19 kilomètres) sur l'axe sud menant à Tunis.
Bizerte bénéficie d’unclimat méditerranéen, caractérisé par des hivers doux et humides et des étés chauds et secs. Située en bordure de lamer Méditerranée, la ville est influencée par des conditions maritimes qui modèrent les variations climatiques saisonnières[3].
Comptoir fondé aux environs de1100 av. J.-C. par lesPhéniciens[6] sous le nom d'A'Kra[7], la ville passe sous l'influence deCarthage après la défaite d'Agathocle de Syracuse. Elle est ensuite occupée par lesRomains sous le nom d'Hippo, Hippo Accra, Hippo Diarrhytus ou Diaritus ou encore Zaritus[8] (Hippo-Zaryte dans le romanSalammbô deGustave Flaubert[9]).Pline l'Ancien la mentionne dans sonHistoire naturelle[10] sous le nom latin d'Hippo Dirutus, qu'il présente comme une déformation de l'adjectif grecdiarrhutos qui signifie« traversé par des eaux courantes ».
La conquête d'Hippo-Diarrhytos par les Romains efface d'un trait neuf siècles d'histoire punique. Démantelée, la ville voit son territoire passer sous la coupe d'Utique qui prend le parti de Rome. Il faudra longtemps pour qu'une nouvelle ville romaine s'érige à la place du site punique d'Hippo Diarrhytus. Sous l'Empire romain, Hippo entretient des relations maritimes suivies avecOstie etRome, comme en témoigne une mosaïque décorant sa représentation commerciale dans laplace des Corporations. Dès leVe siècle, la ville et le territoire, sous l'action dynamique d'Augustin d'Hippone et l'impulsion de quelquesévêques, les grands propriétaires terriens et l'aristocratie se rallient auchristianisme.
Son nom arabe,Banzart, dérive d'une déformation phonétique de son nom antique[11].
La ville est ensuite conquise par lesarmées arabes qui l'islamisent. À partir de1050, le déferlement destribus hilaliennes provoque l'effondrement de l'Étatziride et le pays éclate en une multitude de petites principautés indépendantes. Bizerte n'échappe pas à la tentation séparatiste. La restauration de l'autorité desAlmohades annonce une nouvelle rupture : quelque vingt ans plus tard, l'Ifriqiya accède au statut de province autonome et voit émerger ladynastie hafside.
Entrée du fort de Bizerte construit auXVIe siècle.
En1535, les troupes deCharles Quint prennent la ville, mais lesOttomans les chassent en1574[12]. Elle connaît alors, grâce à son port, sa première grande période de prospérité. C'est alors une base decourse associée à Tunis[13]. En réaction, la ville subit lebombardement de lamarine duroi de France en1681. Les et, l'escadre ducomte de Broves bombarde à nouveau la ville et détruit les installations du port. En1784 et1785, ce furent lesVénitiens qui bombardent la ville et le port avec des bombes incendiaires[14].
L'abolition de la piraterie en1818[15] aurait pu porter un coup fatal à Bizerte mais le lac, dans lequel se reproduisentdorades,soles,mulets,loups etpageots si faciles à piéger quand ils regagnent la mer en empruntant le chenal qui traverse la ville, compense pendant quelques années ces pertes de revenus. Les Bizertins deviennent doncpêcheurs et c'est par centaines de tonnes que le poisson est exporté chaque année vers Tunis, l'Italie et la France.
En1786, un décretbeylical accorde à la France les droits exclusifs de la pêche ducorail mais les contrebandiers suivent aussitôt.Génois,Catalans, Vénitiens,Siciliens,Pisans,Corses, ils fondent nombre d'entrepôts et de commerces dans l'îlot de R'baâ mais ne mettent qu'une cinquantaine d'années à détruire les massifs de corail. En1850, ils ne sont plus que 2 000.
La France obtient l'autorisation de conquérir la régence lors dutraité de Berlin en1878[16]. Les navires de lamarine française entrent dans le vieux port de Bizerte durant la campagne de Tunisie en mai1881 mais, le, ils le quittent à la suite de pressions diplomatiques des Britanniques qui voient d'un mauvais œil la création d'une base militaire maritime à 250milles deMalte.
Plan de Bizerte en 1890.
La France entreprend très tôt, en1886, la construction d'un grand port du fait du rôle stratégique de la ville sur lecanal de Sicile avec le creusement du chenal qui n'est achevé qu'en1892 ; ce canal est creusé pour relier la mer Méditerranée au lac de Bizerte où est aménagée une rade. L'aménagement du port s'accélère notamment sous l'impulsion de l'amiralGustave Besnard (ministre de la Marine) et du capitaine de vaisseauJoseph-Henri Merleaux-Ponty dans les années1897-1898, avec la montée de la tension entre la France et le Royaume-Uni pendant lacrise de Fachoda[17]. À une vingtaine de kilomètres plus au sud, de l'autre côté du lac, est fondée la cité de Ferryville, appelée de nos joursMenzel Bourguiba ainsi que l'arsenal de lamarine de guerre française dit de Sidi-Abdallah. Sous leprotectorat français, la ville croît rapidement : la municipalité de Bizerte est créée par le décret du[18]. En1898, unpont transbordeur est édifié sur le canal pour joindre la ville à la rive sud du canal ; il reste en service jusqu'en1909.
En, le gouvernement français autorise laflotte de l'Armée blanche de l'Armée des volontaires, dernier vestige de laflotte de la mer Noire de lamarine impériale russe, à se réfugier à Bizerte. Les réfugiés russes sont répartis dans différents camps militaires français proches de Bizerte, Nador (ancien camp de prisonniers), Sfayat, Djebel Kébir pour les élèves de l’école navale, Djebel Djelloul, Tabarka, Aïn Drahim, Saint-Jean, Roumi et Chreck ben Chabane. Le dernier navire, le cuirasséGénéral-Alekseïev, est vendu à un démolisseur en1935[19]. L'église Saint-Alexandre-Nevski de Bizerte, toujours en service, témoigne de cette époque.
En dépit de relations souvent pacifiques entre les communautés européenne et musulmane, la ville de Bizerte a été un haut lieu de la résistance au colonialisme. À la fin de1921, une première cellule du parti nationaliste duDestour est inaugurée dans la médina de Bizerte majoritairement peuplée de musulmans. Les premiers groupes de nationalistes locaux s'organisent à travers le parti et les syndicats autonomes de laConfédération générale des travailleurs tunisiens. En1924, des heurts éclatent dans le cadre de conflits ouvriers : les émeutes dégénèrent à deux occasions en affrontements[21].
En, lemufti de Bizerte, lecheikhIdriss Cherif, promulgue unefatwa déclarant que lesTunisiens naturalisés français sont considérés comme desapostats et ne peuvent être enterrés dans un cimetière musulman. Cette fatwa est un élément clé de la contestation des naturalisations qui constitue l'une des revendications principales des nationalistes tunisiens dans lesannées 1930[22].
Le, des incidents ont lieu à la suite du décès d'un habitant musulman de la ville naturalisé français. Les groupes de Tunisiens se présentent autour du cimetière musulman pour empêcher l'inhumation du défunt dont la famille décide finalement de procéder à l'enterrement dans le cimetière européen. Le jour même, un naturaliséspahi veut enterrer son fils mort jeune dans le cimetière musulman, ce à quoi les habitants s'opposent également. La situation dégénère en affrontements avec intervention sans gravité des forces de l'ordre ; l'enterrement a finalement lieu[23].
Le, une manifestation quitte la cellule destourienne de la médina pour protester contre la déportation du leader local du parti,Hassan Nouri. À son arrivée dans la ville européenne, elle est prise à partie par les forces de l'ordre qui ouvrent le feu en faisant six morts parmi les manifestants, dontSalah Ben Ali, et une trentaine de blessés. Les meneurs dontHabib Bougatfa sont ensuite arrêtés[24].
Le, c'est lors d'un meeting populaire à Bizerte queHabib Bourguiba lance l'appel à la lutte armée afin d'accéder à l'indépendance. Cet appel lui vaut d'être arrêté avec d'autres chefs nationalistes le, prélude au congrès clandestin duNéo-Destour proclamant la lutte armée pour l'indépendance.
À la suite de l'opérationTorch, l'amiral Derrien, alors commandant en chef du camp retranché autonome de Bizerte, qui avait initialement invité ses hommes à rejoindre lesforces alliés, doit accepter le de mettre la base à disposition desforces de l'Axe après avoir reçu un ultimatum de trois heures de la part desAllemands. Cette décision prise en partie sous l'influence deJean-Pierre Esteva,résident général de France en Tunisie aux ordres durégime de Vichy, aurait été aussi motivée par la volonté de protéger les infrastructures militaires et civiles de la ville. Les Alliés en font alors une cible privilégiée de leurs bombardements qui détruisent beaucoup plus d'objectifs civils que militaires[25] : alors que le port commandé parLilienhoff-Zwowitzky est relativement épargné, la ville européenne est détruite à 77 % et les habitants la fuient pour se réfugier tant à Ferryville et Tunis que dans les villages alentour.
Déclarée ville interdite, sa prise par les Alliés s'est faite après d'âpres combats au sol[21]. Les Alliés la reprennent le[26], notamment avec la participation de la2e DB des Forces françaises libres dugénéral Leclerc. Le témoignage du docteurAngelo Hesnard, médecin général responsable des services de santé de la Marine, rend compte de l'ampleur des ravages subis par la ville et la population, notamment en raison d'uneépidémie detyphus qui touche la périphérie de la ville dans le sillage de la guerre[25]. L'interdiction de résider dans la ville se poursuit après les hostilités et, Bizerte devenant un champ de récupération de produits de construction, elle subit de nuit le pillage des matériaux utiles (tuiles, portes, fenêtres et tuyaux), doublant le nombre des immeubles rendus inutilisables par la guerre. Devant ces ravages, l'éventualité de déplacer la ville sur un terrain nouveau sur la rive sud du canal est envisagée[27]. Une ville nouvelle appelée provisoirement « cité ouvrière » est ainsi bâtie àZarzouna au printemps1944. Cependant, les difficultés de financement et la réticence de la population européenne de la ville à s'y installer empêchent la réalisation du projet. La ville est donc reconstruite durant l'après-guerre sur le même site[21]. Dans le cadre de la reconstruction, l'armée américaine édifie une tour de treize étages faisant office deQG pour ses forces sur le front de mer de la ville.
Malgré l'indépendance accordée à la Tunisie en1956, la France conserve la base de Bizerte jusqu'au[28], ce qui entraîne de nombreuses tensions entre la Tunisie deHabib Bourguiba et la France deCharles de Gaulle qui atteignent leur paroxysme lors de lacrise de Bizerte.
À la suite des tensions entre la jeune Tunisie indépendante et la France sur le délai de l'évacuation de la base aéronavale de Bizerte, des manifestations organisées par le pouvoir tunisien devant le portail de la caserne de Sidi Ahmed se transforment en batailles rangées. Du au, la bataille fait rage dans la ville ; les militaires français seront accusés par les autorités tunisiennes d'avoir utilisé dunapalm, sans que cela ne soit pourtant démontré[29]. Preuve de la violence de l'épreuve de force, les événements de Bizerte font officiellement de 24 à 27 morts et une centaine de blessés du côté des soldats français contre 630 à 632 morts côté tunisien (dont la moitié seulement appartiennent à l'armée régulière) et environ 1 500 blessés[30]. Selon le Croissant rouge tunisien, la bataille aurait fait plus de 5 000 morts[31].
Vue aérienne de Bizerte en 1959.
L'implication de plusieurs individus originaires de la ville dans lecomplot du contre Bourguiba aurait été motivée par leur insatisfaction à l'égard de la manière dont il avait géré la crise[32].
Avant les travaux menés par les Français, la communication entre le lac et la mer est établie par deuxcanaux prenant leur origine dans le vieux port et se rejoignant avant d'atteindre le lac. Leurs contours donnent un aspect original à Bizerte qui est surnommée la « Venise africaine » avec son « pont des Soupirs ». Ces deux canaux envasés et n'ayant qu'une profondeur de un à deux mètres ne peuvent être facilement utilisés pour la navigation de grandsnavires.
Aussi les nouvelles autorités duprotectorat eurent l'idée de couper l'isthme desable qui sépare le lac de la mer et de créer un nouveau chenal et un nouveau port à l'est de la ville. Le chenal mesurera 800 à 900 mètres de long, cent mètres de large et neuf mètres de profondeur afin que le nouveau port puisse devenir le plus important de Tunisie et le quatrième de l'Afrique française aprèsOran,Philippeville etBône. L'amiralThéophile Aube, pendant son passage au ministère de la marine, projette de transformer le vieux port mais ne peut que faire opérer quelquesdragages et c'est en1890 que commencent les travaux concédés à la maison Hersent et Couvreux pour mettre en communication le lac avec la mer et transformer larade en un abri sûr. Dans ce but, on décide de construire deux grandesjetées[39], d'une longueur d'environ un kilomètre chacune, protégeant une étendue delittoral de 1,8 kilomètre et formant un avant-port d'une superficie de plus de centhectares.
Entre les musoirs des deux jetées, une ouverture de 400 mètres permet l'entrée simultanée et facile de plusieurs navires. Pour accomplir cet important travail, la Société du port de Bizerte utilise lacarrière d'Aïn Meriem, située à quatre kilomètres au nord de la ville, qui fournit les blocs degranit qu'unchemin de fer àvoie étroite amène jusque sur ladigue. Les jetées, une fois terminées, protègent l'entrée du chenal contre lestempêtes et l'envasement.
Favorisé par sa position stratégique sur l'axe traversant lamer Méditerranée et le développement deszones industrielles de la région (Menzel Bourguiba,Menzel Jemil etUtique), le port de commerce de Bizerte a vu transiter 438 navires et 5 536 680 tonnes de marchandises en2022 dont la quasi-totalité dans le cadre du trafic international[41]. Près des deux tiers des marchandises sont destinés à l'Europe et près des deux tiers sont constitués d'hydrocarbures[42] en raison de la proximité avec la raffinerie de pétrole deZarzouna.
L'accès au quai de commerce et au bassin de Menzel Bourguiba se fait par uncanal, traversé par lepont mobile, large de 75 mètres et disposant d'untirant d'air de 13 mètres. Par ailleurs, avec ses quatre bassins deradoub sur lelac de Bizerte et leurs installations, lechantier naval présente des avantages comparatifs par rapport aux chantiers du nord de la Méditerranée grâce à une main d'œuvre qualifiée et à un coût compétitif[42].
En outre, la proximité du réseau ferroviaire, l'accès à l'autoroute Tunis-Bizerte ainsi que lavoie rapide reliant Menzel Bourguiba à Bizerte confèrent au site les atouts d'un port moderne. Alors que Bizerte est la plus grandebase aérienne de Tunisie, elle s'est tournée vers letourisme, malgré la forte présence de l'armée tunisienne, mais n'a pas réussi à s'ériger complètement en pôle touristique. AuXXIe siècle, la ville se dote d'un pôle de tourisme deplaisance avec Marina Cap 3000 en cours d'achèvement.
Doté d'une croisette qui compte plus de 800 anneaux[43] pour des yachts allant jusqu'à 110 mètres de long, le port offre des parkings souterrains pour environ 500 voitures et deux chantiers navals. À cela s'ajoute une résidence haut standing de 48 000 m2 comprenant des appartements, un complexe commercial et un aquarium[44].
Autoroute A4 qui relie Bizerte à Tunis.Vue de l'actuel pont de Bizerte.
Bizerte présente plusieurs atouts grâce à ses nombreuses infrastructures. Elle est en effet reliée à la capitale par uneautoroute[45] de 51 kilomètres qui permet à la ville d'être à moins de 45 minutes deTunis. Elle est également reliée par une voie rapide àMenzel Bourguiba et à son chantier naval.
Un nouveau pont, pour un coût estimé à 800 millions dedinars, doit s'étendre sur une distance de 2,7 kilomètres au-dessus du canal[46] à l'horizon de2024[47].
La ville du canal est connue par sa gastronomie, avec notamment lamakrouna abri (dite aussimakrouna diari), letlaytou, larechata hlow, laboughaja et leknef[55].
↑Pline l'Ancien (trad. Émile Littré),Histoire naturelle,t. V, Paris, Dubochet, 1848-1850 :« Au fleuve Tusca commence la région Zeugitane ; elle est appelée proprement Afrique. Trois promontoires, le promontoire Blanc, le promontoire d'Apollon en face de la Sardaigne, le promontoire de Mercure en face de la Sicile, s'avançant dans la haute mer, forment deux golfes : le premier est celui d'Hippone, le plus voisin de la ville qu'on nomme Hippo Dirutus, par corruption du mot grec diarrhytos, qui signifie arrosé par des eaux abondantes »[lire en ligne].
↑Michel Fontenay, « Course et piraterie méditerranéennes de la fin du Moyen Âge aux débuts du XIXe siècle »,Revue d'histoire maritime,no 6,,p. 179(ISSN1283-873X).
↑Marc'Antonio Bragadin,Histoire des républiques maritimes italiennes, Paris,Payot,, 280 p.,p. 263.
↑Jean Ganiage,Les origines du Protectorat français en Tunisie, Tunis, Maison tunisienne de l'édition,, 611 p.,p. 417.
↑Pascal Venier,« Genèse et développement de la base navale de Bizerte : « un Toulon africain » », dansStations navales et navigations organisées en Méditerranée, Toulon, Éditions de la Nerthe,(ISBN2913483445,lire en ligne),p. 109-122.
↑Roger Casemajor,L'action nationaliste en Tunisie : du Pacte fondamental de M'hamed Bey à la mort de Moncef Bey, 1857-1948, Tunis, Sud Éditions,, 275 p.(ISBN978-9-938-01006-0),p. 102.