L'ensemble de départX (dit la source) et l'ensemble d'arrivéeY. Nous pouvons ici mieux remarquer les relations« un-à-un » entre les deux ensembles.
Enmathématiques, unebijection ouapplication bijective (parfois appeléecorrespondance biunivoque[1]) est uneapplication qui est à la foisinjective etsurjective, autrement dit pour laquelle tout élément de sonensemble d'arrivée possède un et un seulantécédent[Note 1]. En effet, si elle est en même temps injective et surjective, elle impose non seulementau maximum un antécédent parf, mais elle impose aussiau minimum un antécédent parf, restreignant par conséquent à un seul antécédent pour chaque élément de l'ensemble d'arrivée.
Une propriété des bijections est que s'il existe une bijectionf d'unensembleE dans un ensembleF alors il existe unebijection réciproque deF dansE qui à chaque élément deF associe son antécédent parf. Les deux ensembles sont dits en bijection, ouéquipotents.
Cantor a le premier démontré que s'il existe une injection deE versF et une injection deF versE (non nécessairement surjectives), alorsE etF sont équipotents (c'est lethéorème de Cantor-Bernstein).
Si deuxensembles finis sontéquipotents alors ils ont le même nombre d'éléments. L'extension de cette équivalence auxensemblesinfinis a mené à la notion decardinal d'un ensemble, et à distinguer différentes tailles d'ensembles infinis, qui sont des classes d'équipotence. Ainsi, on peut par exemple montrer que l'ensemble desentiers naturels est de même taille que l'ensemble desrationnels, mais de taille strictement inférieure à l'ensemble desréels. En effet, de dans il existe des injections mais pas de surjection.
Uneapplication est bijective si tout élément de l'ensemble d'arrivée a exactement unantécédent (dans) par, ce qui s'écrit formellement :
ou, ce qui est équivalent, s'il existe une application qui,composée à gauche ou à droite par, donne l'application identité :
et,
c'est-à-dire:
.
Une telle application est alors déterminée de manière unique par. On l'appelle labijection réciproque de et on la note. C'est aussi une bijection, et sa réciproque est.
Une bijection de dans est unerelation binaire de dans qui est une application et dont larelation réciproque est aussi une application. De façon plus détaillée, doit posséder les quatre propriétés suivantes :
Fonctionnalité : tout élément de a au plus une image par, c'est-à-dire
;
Applicativité : tout élément de a au moins une image par, c'est-à-dire
;
Injectivité : tout élément de a au plus un antécédent par, c'est-à-dire
Surjectivité : tout élément de a au moins un antécédent par, c'est-à-dire
.
L'injectivité de équivaut à la fonctionnalité de et la surjectivité de équivaut à l'applicativité de.
Si l'on précise que est uneapplication, on suppose que est fonctionnelleet applicative (voirApplication_(mathématiques)#Fonction_et_application pour les différences entreapplication etfonction, qui peuvent varier selon les auteurs).
La symétrie entre fonctionnalité et injectivité d'une part, et entre applicativité et surjectivité d'autre part, donne que si est une relation bijective alors l'est aussi.
Prenons le cas d'une station de vacances où un groupe de touristes doit être logé dans un hôtel. Chaque façon de répartir ces touristes dans les chambres de l'hôtel peut être représentée par une application de l'ensemble des touristes vers l'ensemble des chambres (à chaque touriste est associée une chambre).
L'hôtelier souhaite que l'application soitsurjective, c'est-à-dire quechaque chambre soit occupée. Cela n'est possible que s'il y a au moins autant de touristes que de chambres.
Les touristes souhaitent que l'application soitinjective, c'est-à-dire quechacun d'entre eux ait une chambre individuelle. Cela n'est possible que si le nombre de touristes ne dépasse pas le nombre de chambres.
Ces souhaits sont incompatibles si le nombre de touristes est différent du nombre de chambres. Dans le cas contraire, il sera possible de répartir les touristes de telle sorte qu'il y en ait un seul par chambre, et que toutes les chambres soient occupées : on dira alors que l'application est à la fois injective et surjective ; elle estbijective.
Lafonction affine définie par est bijective, puisque pour tout réel, il existe exactement une solution réelle de l’équation d'inconnue, à savoir :.
Lafonction carré définie par n’estpas bijective, pour deux raisons. La première est que l'on a (par exemple), et donc n’est pas injective ; la seconde est qu'il n'y a (par exemple) aucun réel tel que, et donc n’est pas surjective non plus. L'une ou l'autre de ces constatations est suffisante pour affirmer que n'est pas bijective. En revanche, l'applicationest bijective. L'explication est que pour tout réel positif, il existe exactement une solution réelle positive de l’équation, qui est. La fonctionracine carrée est donc la bijection réciproque de la fonction carré sur ces ensembles.
De même, la fonctionsinus, vue comme une application de dans, n'est ni injective, ni surjective, donc pas bijective ;
sa corestriction est surjective mais pas injective (par exemple, et ont la même image) donc pas bijective ;
sa restriction est injective mais pas surjective (par exemple, n'est l'image d'aucune valeur) donc pas bijective ;
sa restriction-corestriction est bijective (comme aussi une infinité d'autres de ses restrictions-corestrictions) ;
cependant, la fonction arc sinus prenant les mêmes valeurs, mais vue comme une application de dans, est injective mais pas surjective (par exemple, n'est l'image d'aucune valeur) donc pas bijective.
Si est bijective alors est injective et est surjective.
Pour tout ensemble, les bijections de sur lui-même s'appellent lespermutations de. Elles forment, avec l’opération ∘ de composition des applications, ungroupe appelé legroupe symétrique de et noté ou.
Le nombre de bijections entre deux ensembles finis de mêmecardinal estn!.
Une application de dans est bijective si et seulement si songraphe intersecte toute droite horizontale en exactement un point.
Pour qu'une application d'un ensemblefini dans lui-même soit bijective, il suffit qu'elle soit injectiveousurjective (elle est alors les deux). On peut le voir comme une application duprincipe des tiroirs.
NB : il peut exister une bijection entre deux ensembles infinis dont l'un est strictement inclus dans l'autre. On en trouve denombreux exemples dans le cas dénombrable.