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Unebibliothèque municipale (BM) est unebibliothèque publique dépendant d'unemunicipalité ou d'une commune.
Les bibliothèques municipales accueillent le public pour la consultation sur place (en général gratuitement) et pour le prêt à domicile (qui nécessite souvent une inscription payante) delivres, dedocuments sonores ou vidéos. Les bibliothèques municipales ont pour mission de servir les usagers de la communauté dont elles dépendent. Elles proposent de plus en plus souvent des accès àinternet, et, selonLankes, elles seraient le plus souvent les seules organisations à offrir un accès internet gratuit à leur communauté[1]. Elles organisent des manifestationsculturelles, comme des expositions ou des rencontres avec des écrivains. Certaines utilisent desbibliobus. Dans certaines bibliothèques municipales se trouve uneludothèque, aussi appelée joujouthèque.
Compte tenu de la création des lycées et bibliothèques scolaires en 1802, Bonaparte (Premier Consul de l’époque) a mis à la disposition des collections qui étaient dans les dépôts des anciennes écoles centrales aux villes, à condition qu’elles payent la charge. Le décret « du8 pluviôsean XI (28 janvier 1803) mettant[…] à la disposition et sous la surveillance de la municipalité, constitue l’acte de naissance des bibliothèques municipales françaises[2].»
Les bibliothèques municipales les plus anciennes possèdent des collections patrimoniales. Telles que la bibliothèque municipale de Rouen[2], Versailles[3] ou de Bordeaux[4]. Cinquante-quatre d'entre elles sont desbibliothèques municipales classées, dont une partie des collections appartient à l'État et qui emploient unfonctionnaire d'État et parfois plusieurs.
Les bibliothèques municipales construites depuis lesannées 1980 sont parfois appelées« médiathèques », sans qu'on puisse toutefois généraliser le rapport entre cette appellation et la présence de médias autres que le livre. Certaines grandes bibliothèques construites dans lesannées 2000, avec une importante aide financière de l'État, sont appeléesbibliothèques municipales à vocation régionale (BMVR).
Depuis le début des années 2000, de plus en plus de communes transfèrent la gestion de leur bibliothèque à unecommunauté d'agglomération ou à unecommunauté de communes. On parle alors de« bibliothèque intercommunale ».

Au Québec, la lecture publique pour les francophones a longtemps été contrôlée par le clergé catholique. Ainsi, auXIXe siècle, l’Église se donna pour mission de créer un réseau de bibliothèques paroissiales censé procurer des lectures conformes à la morale catholique à une population de plus en plus alphabétisée. Ceci, également, afin d’écarter les francophones de toute tentative de prosélytisme protestant[5]. En 1779, la première bibliothèque publique, la Bibliothèque publique de Québec, est mise en place par le gouverneur britannique Sir Frederick Haldimand[6]. Le concept de bibliothèque publique laïque fera lentement son chemin, mais ce n’est qu’avec laRévolution tranquille, au début des années 60, que les bibliothèques publiques commencent à s’implanter dans la province[5]. Avant 1950, on recense 14 bibliothèques publiques au Québec. Au cours des années suivantes, les municipalités québécoises à forte croissance ont créé leurs bibliothèques publiques (Drummondville,Rouyn-Noranda,Sherbrooke,Laval, Saint-Laurent,Ville LaSalle,Saint-Jean-sur-Richelieu,Saint-Hyacinthe). Puis, grâce au soutien de l’état, 51 bibliothèques furent ouvertes entre 1960 et 1970, dont 11 l’année de l’Exposition universelle de Montréal, en 1967. Les régions rurales ont commencé à être desservies par des services régionaux à la même période (1962 enMauricie et 1964 enOutaouais)[7].
Aujourd’hui, il existe deux types de bibliothèques publiques au Québec: les bibliothèques publiques autonomes et les bibliothèques publiques affiliées[8]. Les premières vont desservir les municipalités de 5 000 habitants ou plus[9],[10]. Elles sont généralement chapeautées par les municipalités, mais peuvent également être sous l’autorité d’un organisme sans but lucratif. C’est ce type de bibliothèque qui dessert la majorité de la population du Québec à savoir, plus de 80%[8] (plus de 84% en 2015)[9],[10]. Ces bibliothèques municipales sont souvent associées à des maisons de culture qui partagent le même bâtiment ou c’est à proximité de celle-ci. Elles sont regroupées sous l'Association des bibliothèques publiques du Québec (ABPQ)[11].
Les bibliothèques publiques affiliées desservent quant à elles les populations de moins de 5 000 habitants[9]. Elles relèvent généralement d’un Centre régional de services aux bibliothèques publiques (CRSBP) qui les fournit en services professionnels et en collections[12]. Elles sont regroupées sous leRéseau BIBLIO du Québec[12].
En 2006, la Bibliothèque nationale du Québec et les Archives nationales du Québec fusionnent et donnent naissance à une nouvelle institution,Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ). Cette dernière avec sa mission ambitieuse devient la première institution culturelle du Québec[13]. En effet, BAnQ réunit les archives nationales, unegrande bibliothèque publique, une bibliothèque nationale ainsi qu’une bibliothèque virtuelle[13]. La BAnQ sert de référence aux bibliothèques municipales. En témoigne la fiche La bibliothèque verte: pistes d'actions environnementales[14], qui suggère au personnel des bibliothèques des pistes qui tiennent compte des 17 Objectifs de développement durables (ODD) de l'Agenda 2030 de l'Organisation des Nations unies[15].
Au Québec, plus d'une centaine de bibliothèques municipales ont adopté une motion pour la liberté intellectuelle[16],[17],[18],[19],[20]suivant le manifeste IFLA/UNESCO. En 2025, une motion à cet effet a été proposée conjointement par l'Association des bibliothèques publiques du Québec, Bibliothèques et Archives nationales du Québec et le Réseau BIBLIO du Québec[21], avec l'appui de laFédération québécoise des municipalités et la Commission de la culture, des loisirs et de la vie communautaire de l’Union des municipalités du Québec, ainsi que laFédération canadienne des associations de bibliothèques[22]. Malgré le fait que la liberté intellectuelle est une valeur fondamentale de la bibliothéconomie contemporaine, les bibliothécaires québécois se posent davantage comme des gardiens du consensus social, agissant en médiateur en négociant entre les valeurs sociétales et les valeurs individuelles quand vient le temps de faire face à des demandes de censures et à des choix pragmatiques en bibliothèque publique[23].
On dénote une inégalité territoriale du service des bibliothèques publiques et des bibliothécaires en France[24] comme au Québec[25]. En France, 55% des communes, qui représentent 17% de la population française, ne sont pas desservies par des équipements propres à un service de la lecture[24].
Au Québec, la proportion de la population desservie par les bibliothèques publiques autonomes (BPA) et par les membres du Réseau BIBLIO du Québec varie d’une région administrative à l’autre[25]. Et de même, la présence des bibliothécaires professionnelles varie, puisque le Réseau BIBLIO repose en bonne partie sur du personnel bénévole[12], tant pour l’accueil, le service-conseil que le traitement des documents et l’animation[26]. Dans les régions centrales du Québec,Montréal et la ville deQuébec, il a environ 2% des bibliothèques publiques affiliées aux Réseaux BIBLIO. Alors que dans les régions intermédiaires,Mauricie,Estrie,Outaouais etCentre-du-Québec, les bibliothèques publiques autonomes représentent de 70,9% à 83,5%, et les Réseaux BIBLIO, de 13% à 24,4%. En périphérie, le Réseau BIBLIO prend un peu plus de place. Dans la région deChaudière-Appalaches, le Réseau BIBLIO dessert 29,5% de la population. En région éloignée des grands centres, soit à faible densité, la moyenne du service réalisé par le Réseau BIBLIO représente 33,2%, et va même jusqu’à 62,3% dans la région de laGaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
Les publics des bibliothèques publiques dans les régions à faible densité sont donc moins souvent desservis par des professionnels que les publics des grands centres. Dans le même sens, la prestation de services jeunesse serait mieux reconnue et valorisée en bibliothèque publique autonome qu'en réseau CRSBP (centre régional de service de bibliothèque publique, comme le Réseau BIBLIO)[27], et les bibliothécaires spécialisées auprès de la jeunesse seraient plus présentes dans les grands centres qu'en région.
Le réseau des bibliothèques de la ville de Montréal compte, en ce moment, 45 bibliothèques municipales. Pour ceux qui résident à Montréal, l’abonnement à la bibliothèque municipale et nationale est gratuit et d’autres exceptions s’appliquent[28]. Il y a des frais d’abonnement lorsque vous n’êtes pas résidant de Montréal, il faut payer 88$ par an[29]. À BAnQ, il n’y a pas de frais d’abonnement lorsque vous êtes résident du Québec. Pour les non-résidents, il faut payer 51$ à 102$ par an[30].
Au début des années 2020, les bibliothèques municipales offrent désormais de nombreux services qui n'existaient pas dans les années 1990. L’image d’une bibliothèque municipale est censée d’être « un lieu de conservation, d’enregistrement et d’entrepôt paisible des ouvrages imprimés. [Des] rayons […] où l’on combat la poussière, où l’on cultive le silence et l’érudition, cet empire des murmures d’où sont bannis l’éclat[4]». Cependant, de nos jours, il n’est même plus étonnant de voir des jeunes jouer à des jeux vidéos ou de voir des zombies[31] marcher dans une bibliothèque municipale à la fin du mois d’octobre ou même en mars[32] (activité offerte au 17 ans et moins).
Avant la pandémie, les bibliothèques municipales offraient principalement des services dans leur propre établissement ou à proximité. Cependant, pendant la pandémie, les bibliothécaires se sont surpassés en offrant des activités, des ateliers et des cours presque entièrement en ligne[33]. Pour que tout le monde puisse profiter des services en ligne gratuitement, BAnQ et les bibliothèques municipales de Montréal offrent sur place des postes informatiques connectés sur internet, des tablettes et l’accès au Wifi. Pour accéder aux Wifi BAnQ il faut être abonné à leur service et dans les bibliothèques municipales à Montréal, les usagers ont accès au réseau mtlwifi[34].
Le 6 octobre 2021, lesbibliothèques de Montréal ont adhéré au mouvement internationalFine Free Library, en abolissant les frais de retard qui étaient chargés par document après sa date échéance[35], cependant dès la cinquième journée de retard, le dossier de l’usager serait bloqué jusqu’au retour ou au renouvellement du document en retard. BAnQ avait aboli ses frais de retard en mi-mars 2020 dû à la pandémie pour un temps indéterminé[36].
LaBibliothèque de Québec comporte en tout un réseau de 26 bibliothèques réparties dans six arrondissements, le tout est géré par l'Institut canadien de Québec. Peu après Montréal, la Bibliothèque de Québec a aboli les frais de retard en 2022[37]. LaBibliothèque de Québec a inauguré sa bibliothèque centrale, nomméeGabrielle-Roy, en mai 1983[38]. En 2025, cette bibliothèque était désignée[39] bibliothèque publique de l’année, par l’International Federation of Library Associations (IFLA). Ce prix reconnait la qualité architecturale, les relations communautaires, l'intégration des nouvelles technologies et l'approche durable de la bibliothèque lauréate.
La principale bibliothèque municipale en Outaouais est laBibliothèque municipale de Gatineau, avec ses 11 succursales. La BibliothèqueDonalda-Charron, succursale deGatineau, inaugurée en décembre 2020, a reçu en 2021 le prix Architecture de bibliothèques et de centres d'archives du Québec décerné par le Congrès des milieux documentaires du Québec[40]. La Bibliothèque de Gatineau a aussi aboli ses frais de retard en janvier 2024[41]. La municipalité de Gatineau a adopté, comme plusieurs de ses consoeurs membres de l'ABPQ, une motion contre la censure et pour la liberté d'expression dans les bibliothèques publiques de la ville[20].
La région de l'Outaouais est aussi desservie par leRéseau BIBLIO de l'Outaouais[42]. C'est d'ailleurs dans la région qu'est née la seconde bibliothèque centrale de prêt (BCP) du Québec en 1964, plus précisément à Hull, la première BCP ayant été créée à Trois-Rivières en 1962[12].
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