Le pays, vaste plaine auclimat continental, est couvert à 40 % de forêts[12], dont uneforêt primaire abritant des espèces animales disparues du reste de l'Europe. Les principales ressources du pays, au sous-sol pauvre, sont l'agriculture et l'industrie. Dans le Sud du pays se trouve la région historique dePolésie, dont la partie orientale, difficile d'accès, surtout pour les étrangers, reste contaminée par les radiations de l'explosion en 1986 de la centrale nucléaire deTchernobyl, de même que le Nord de l'Ukraine.
Dans les années 1990, comme son voisin russe, la Biélorussie a adopté l'économie de marché, mais a limité la privatisation de son industrie et de son agriculture, évitant ainsi d'importer ses tracteurs, ses réfrigérateurs et ses produits agricoles : les inégalités y sont moins fortes qu'en Russie. La Biélorussie a ainsi conservé un système d'État-providence reposant notamment sur la gratuité de l'éducation et de la santé[13]. Depuis, la Biélorussie, la Russie et leKazakhstan ont formé uneunion douanière, supprimant notamment les contrôles à leurs frontières communes.
Le nom évolue en russe à partir de 1772 et lepremier partage de la Pologne : les gains territoriaux russes sont regroupés dans legouvernement-général biélorusse(ru) (Белорусское генерал-губернаторство), on rencontre aussi — plus rarement — la forme courteБелорусь (Biélorous'). À la même époque apparaît en polonais la formeBiałoruś, vraisemblablement sous l'influence du nom officiel de ces terres sous administration russe. Le calque du nom russe donne ultérieurement en français la formeBiélorussie.
L'orthographeBelarus reprend l'orthographe phonétique dubiélorusse, qui note ainsi une voyelle non accentuée que l'orthographe historique du russe et du polonais note commeo. Le choix du toponyme prend — en russe — une connotation politique par la chute de l'Union soviétique,Biélorussie pouvant être perçu comme russe ou soviétique,Bélarus comme nationaliste ou indépendantiste[16].
L'ambassadeur de Biélorussie en France a demandé à la Commission de toponymie de revoir sa position (séance du), mais un revirement semble peu probable. Lerusse est l'une des deux langues officielles de la Biélorussie ; on y trouve le termeБеларусь (Bélarous’) dans les documents imprimés en russe en Biélorussie. Le termeБелоруссия (Biéloroussia) est en revanche utilisé dans la plupart des documents en russe imprimés en Russie et ailleurs.
L'ajout deбела- (biéla-) « blanche » à laРусь (Rous’) (ouRuthénie) pourrait provenir desTatars baltiques pour désigner la partie de laRous' qui leur payaittribut, ou bien, au contraire, de l'adjectifбелая (bélaïa) signifiant « franche » c'est-à-direexemptée de tribut[28].
Les principautés issues de laRusʹ de Kiev en 1237.Carte desVoïvodies du Grand-Duché de Lituanie.Le grand-duché de Lituanie en violet et le royaume de Pologne en rose saumon, en 1619. En gris, les frontières actuelles des États.
La Biélorussie est alors progressivement annexée par l'Empire russe.Vitebsk,Polotsk etGomel sont rattachées en 1772,Minsk en 1793 etBrest en 1795. Le dernier territoire, Grodno, fut incorporé en 1808.
Le pays estenvahi par lestroupes deNapoléonIer en 1812. Quelques mois plus tard, les Français doivent retraverser la Biélorussie et connaissent là un des épisodes les plus éprouvants de la campagne de Russie, le passage de laBérézina[30]. Une mission française a conduit sur ce site une première campagne de fouilles en 2012, au moment du bicentenaire. La recherche de vestiges des ponts et des fosses communes des soldats de la Grande Armée a fourni de nombreuses informations, permettant une seconde campagne en 2013[31].
Dans la nuit du 29 au, sur ordre du gouvernement soviétique, la plupart des représentants de l'élite intellectuelle biélorusse sont fusillés et sont ensuite réhabilités à titre posthume. Cet incident est appelé la « Nuit des poètes exécutés »[34].
Enseptembre 1939, la Biélorussie polonaise est le point de rencontre des forces allemandes, quiprennent Brest, et des Soviétiques, quienvahissent le pays par l'est. Les nazis remettent la ville et la forteresse aux Soviétiques. La Biélorussie ex-polonaise intègre alors la Biélorussie soviétique[33].
Le, laBiélorussie est envahie par l'Allemagne nazie :Brest est une nouvelle fois l'enjeu de durs combats. LaSeconde Guerre mondiale est pour le pays un désastre. La forteminorité juive est alors anéantie : près de 800 000 juifs disparaissent dans lesghettos organisés par les forces d'occupation allemandes ou sont assassinés par lesEinsatzgruppen, ce qui représente 90 % de la population juive du pays[35]. Les villages chrétiens sont des centaines à être entièrement incendiés ; pour un soldat allemand tué par lespartisans, dix otages civils sont pendus ou fusillés, femmes et enfants inclus. Aucun des belligérants ne respecte lesconventions de Genève. Les grandes villes sont presque entièrement détruites, et au total la population est décimée à hauteur de 25 %. Minsk est reprise le par les troupes soviétiques, dans le cadre de l'opérationBagration, et l'ouest de la Biélorussie peu de temps après. Environ 98 % du patrimoine et des monuments historiques du pays sont détruits.
Le pays, meurtri par la guerre, se relève peu à peu ; l'industrialisation massive orchestrée par le régimestalinien permettra la reconstruction des villes avant le début des années 1960.
Le, la Biélorussie est touchée par lacatastrophe nucléaire de Tchernobyl. Le pays (qui ne possède aucunecentrale nucléaire) reçoit environ 70 % desretombées radioactives de l'explosion de la centrale ukrainienne voisine, qui entraîne une contamination « en taches de léopard ». Deux millions de Biélorusses, dont 500 000 enfants, vivent dans les zones contaminées. Les populations ne sont pas évacuées et elles sont généralement très peu informées[réf. souhaitée].
La Biélorussie n'a jamais été un foyer de contestation au pouvoir central de Moscou[36]. Signe du changement, lepapeJean-Paul II nomme en 1989 le premier évêque catholique biélorusse depuis la guerre. Peu de temps après, le, la Biélorussie proclame sa « souveraineté ». Le, l'indépendance est alors déclarée[37].Stanislaw Chouchkievitch est élu chef de l'État en septembre.
Le sont signés les accords deMinsk, qui créent laCommunauté des États indépendants, regroupant laRussie et l'Ukraine, puis douze des autres anciennes républiques soviétiques.Minsk est choisie pour accueillir le siège de l'organisation et la Biélorussie rejoint laCEI le.
Après un bref intermède démocratique en 1991-1992, la Biélorussie présente le sa candidature auConseil de l'Europe[38]. Rejeté en raison de son maintien de lapeine de mort[39] et de son gouvernement peu démocratique, le pays restera longtemps le seul État du continent européen à ne pas en faire partie (jusqu'à ce que laRussie en soit exclue en 2022). Après cet épisode,Alexandre Loukachenko produit un rapport qui mène à la destitution du présidentStanislaw Chouchkievitch, pourcorruption.
Loukachenko est élu le président de la République, avec 80 % des voix[40] ; il dote la Biélorussie d'une nouvelle constitution à sa convenance. Il appuie sa politique sur la nostalgie du communisme, sous un gouvernement autoritaire. En 1995 et à la suite duréférendum organisé par Alexandre Loukachenko, le drapeau de la Biélorussie reprend les couleurs de celui de laRépublique socialiste soviétique de Biélorussie. La Biélorussie est également, avec laTransnistrie, l'une des rares anciennes républiques issues de l'ancienne Union soviétique à maintenir le nom deKGB pour ses services de renseignements. En 1996, Loukachenko signe un accord de partenariat avec la Russie et visite laFrance pour la première fois. Il fait amender la constitution après un référendum, renforçant le pouvoir présidentiel et allongeant la durée de son mandat de deux ans.
En 1997, letraité d'union russo-biélorusse est signé àMoscou. Ce traité permet à Alexandre Loukachenko etBoris Eltsine d'envisager une union politique et monétaire entre laRussie et la Biélorussie. Le traité instaure également des tarifs préférentiels pour lecommerce entre les deux pays, ce qui évite une pénurie à la Biélorussie.
En 1998, la « crise des résidences » secoue les relations diplomatiques entre les pays occidentaux et la Biélorussie : les ambassadeurs occidentaux sont rappelés à la suite de pressions subies en vue de les expulser de la zone résidentielle de Drozdy, jouxtant la résidence du président. Il faut attendre 1999 pour qu'un compromis soit trouvé, et que les ambassadeurs européens et desÉtats-Unis retournent àMinsk.
Drapeau et armoiries de la Biélorussie au poste-frontière de Terespol (Brest).
Le, l'opposition organise une élection présidentielle non officielle à la date correspondant à la fin du mandat du présidentAlexandre Loukachenko, selon les termes précédant la modification de la constitution. Entre 1999 et 2000, quatre personnalités d'opposition ont disparu :Ioury Zakharanka,Viktar Hantchar,Anatol Krassowski(be) et Dmitri Zawadski[41]. En outre, en, l'homme politique d'oppositionHenadz Karpenka est mort d'une crise cardiaque[42].
L'arrivée au pouvoir deVladimir Poutine en 2000 freine le processus de rapprochement entre la Russie et la Biélorussie, à cause de ses mauvaises relations avecLoukachenko, notamment sur la question des prix du gaz russe. La Biélorussie continue néanmoins d'être une alliée de la Russie, particulièrement au moment de l'arrivée au pouvoir en Russie deDmitri Medvedev.
Alexandre Loukachenko est réélu haut la mainen 2001,en 2006 (alors que leKGB biélorusse, en dehors de tout contrôle judiciaire, menace de peine de mort les « terroristes » qui oseraient manifester contre les résultats du scrutin[43]),en 2010, malgré un mouvement d'opposition s'inspirant de larévolution orange ukrainienne, mais qui reste beaucoup plus faible numériquement, puisen 2015 et enfin en2020, malgré une contestation de la population qui entraîne des manifestations et grèves massives contre les résultats du scrutin.
La Biélorussie est considérée comme étant modérément religieuse selon laSwiss Meta Data Base of Religious Affiliation in Europe (SMRE, entretenue par l'université de Lucerne). C'est un pays multiconfessionnel, exerçant une administration publique faible dans la sphère religieuse[44].
Leprésident biélorusseAlexandre Loukachenko est élu en 1994 et réélu en 2001, 2006, 2010, 2015 et 2020. Il conduit une politique dirigiste sur le plan économique et nationaliste dans ses relations extérieures. La majorité présidentielle le soutenant est formée notamment par :
Le, l'Organisation du traité de l'Atlantique nord décide de réévaluer son partenariat avec le Bélarus[54]. Le de la même année, lesÉtats-Unis interdisent à Loukachenko et à des officiels biélorusses de se rendre sur le territoire américain[55].
La Biélorussie est le dernier pays européen à pratiquer lapeine de mort. Ainsi, Dmitri Konovalov et Vladislav Kovalev, âgés tous deux de25 ans, sont condamnés à la peine de mort par la Cour suprême de Biélorussie, ayant été jugés coupables de l'attentat du métro de Minsk le qui a fait quatorze morts et204 blessés. Ils sont exécutés le.
Le but des opposants biélorusses est de faire barrage au gouvernement d'Alexandre Loukachenko, qu'ils qualifient d'autoritaire, et d'établir une démocratie dans le pays. Au nom de la démocratie ou de la transition démocratique, àVilnius enLituanie, des camps de formation informatique sont fondés pour les mouvements d'opposition. CesTechCamps[58] forment à l'organisation de l'action politique via internet et les réseaux sociaux[59].
En, leCongrès des forces démocratiques de Biélorussie a désignéAlexandre Milinkevitch comme candidat à l'élection présidentielle. Le Congrès des forces démocratiques de Biélorussie représente la très grande majorité des partis d'opposition. Les principaux partis qui le composent sont :
leParti du front populaire biélorusse, dirigé par Ryhor Kastoussiow. Il est parfois considéré comme le parti de l'intelligentsia. Il se situe à droite de l'échiquier politique. Ses membres, conservateurs, défendent l'idée d'une renaissance nationale de la Biélorussie (la langue biélorusse n'est parlée couramment que par une minorité de la population, la langue du quotidien dans les villes importantes étant le russe). Ce parti est pro-occidental, pro-polonais et anti-russe, reprochant d'ailleurs vivement à Loukachenko sa politique de rapprochement avec la Russie ;
leParti des communistes de Biélorussie. Le Parti communiste s'est scindé sur la question de l'attitude à avoir face au gouvernement en place. Le Parti des Communistes de Biélorussie, qui a gardé une influence certaine, appelle au rétablissement de la constitution démocratique qui a été vidée de sa substance par Loukachenko en 1997 à son profit. Le Parti des communistes de Biélorussie est bien intégré dans l'opposition, malgré les différences idéologiques qui le séparent des autres partis. C'est lui qui est chargé de la campagne électorale de Milinkievitch. Le gouvernement tente de bâillonner son journalTavarych. Ce parti a un mouvement de jeunesse assez actif ;
Malady Front, « Front de la jeunesse ». Proche des nationalistes, ce mouvement politique regroupe des jeunes anti-Loukachenko. Il a beaucoup d'activité sur la scène politique. Conservateur, il milite en faveur de la renaissance nationale biélorusse. Il est également vu comme pro-occidental et anti-russe.
Bien que leurs liens soient assez évidents avec les partis d'opposition, les associations n'inscrivent pas leur action dans un cadre purement politique.
Zubr (« Le Bison », d'après l'animal emblématique de Biélorussie) est une organisation de jeunesse. Elle revendique environ 2 000 membres. Le but de cette organisation est l'établissement de la démocratie en Biélorussie, l'intégration à l'Union européenne et à l'OTAN. Créée en 2001, cette organisation revendique une certaine filiation avec les Serbes deOtpor (étudiants serbes très actifs dans la lutte contre le gouvernement deSlobodan Milošević) et des Ukrainiens dePora! (actifs dans la révolution orange). Au départ, cette association était surtout estudiantine, beaucoup de ses membres ont par ailleurs été chassés de l'université ; elle s'est depuis élargie à l'ensemble de la jeunesse. Mouvement depuis auto-dissous pour se fondre au sein du mouvement d'opposition unitaire.
LaJournées de la solidarité[61] n'est pas à proprement parler une association. Elle naît de l'initiative d'Iryna Krassouskaïa, veuve d'Anatol Krassouski, un homme d'affaires proche de l'opposition disparu en 1999, très probablement assassiné, d'Iryna Khalip, journaliste connue pour son combat contre le gouvernement, et de Mikita Sassim, activiste.
Depuis, tous les seize du mois, les Journées de la solidarité appellent à des manifestations silencieuses aux chandelles pour commémorer l'enlèvement de Viktar Hantchar et d'Anatol Krassouski. Plus largement, cette action a comme but d'appeler à la solidarité envers tous ceux qui luttent pour la démocratie en Biélorussie.
Depuis 2006, lesJeunes Européens fédéralistes (JEF-Europe), appellent à la mobilisation contre la « dictature de Loukachenko », mobilisation suivie dans plus de120 villes à travers le monde, chaque année le[62].
Entre 1999 et 2000, quatre personnes anti-gouvernement disparaissent :Ioury Zakharanka, ancien ministre de l'Intérieur,Viktar Hantchar, vice-président du Parlement biélorusse et son collègueAnatol Krassowski(be), ainsi queDzmitry Zavadski, un cadreur de la chaîne de télévision publique russeORT[63]. Hantchar et Krassowski disparaissent le jour même d'une émission de la télévision d'État dans laquelle Loukachenko ordonnait aux chefs de ses services de sécurité de sévir contre la « racaille de l'opposition ». Bien que le Comité de sécurité nationale biélorusse (KGB) les ait placés sous surveillance constante, l'enquête officielle annonce que l'affaire ne peut être résolue. L'enquête sur la disparition du journaliste Dzmitry Zavadski en 2000 ne donne pas non plus de résultats. Des copies d'un rapport de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui relie de hauts fonctionnaires biélorusses aux cas de disparitions, sont confisquées par les autorités[64]. En, le militant d'oppositionHenadz Karpenka meurt quant à lui dans des circonstances mystérieuses[65].
En, laDeutsche Welle diffuse un film documentaire dans lequel Iouri Garavski, ancien membre d'une unité spéciale du ministère biélorusse de l'Intérieur, affirme que c'est son unité qui a arrêté, emmené et assassiné Zakharanka et qu'ils ont ensuite fait de même avec Viktar Hantchar et Anatol Krassowski[66].
Le projet d'union politique et monétaire entre la Russie et la Biélorussie n'a cependant pas beaucoup avancé. Cela pourrait être lié aux conflits récurrents sur la question gazière entre la Russie et la Biélorussie, mais aussi sur le nom du futur dirigeant de l'Union[68]. À ces problèmes d'organisation interne s'ajoutent également les problèmes géopolitiques aux frontières ouest et sud-ouest de la Russie, liées aux relations conflictuelles avec les anciens pays membres dupacte de Varsovie devenus membres de l'Union européenne, mais aussi avec les guerres du Caucase[69].
En, lors de l'Invasion de l'Ukraine, laBiélorussie sert de base arrière à de nombreux mouvements de troupes russes. De nombreux observateurs font à cette occasion remarquer que la souveraineté du pays a à peu près disparu, la Biélorussie étant devenue un pays vassal de la Russie, ce qui correspond en effet aux vues deVladimir Poutine[70],[71]. En conséquence, l'opposante politiqueSvetlana Tikhanovskaïa accuse Alexandre Loukachenko de« haute trahison », affirmant qu'« il a perdu le droit de s’exprimer au nom du peuple biélorusse » et décrétant en conséquence la formation d'ungouvernement en exil[72],[73].
À la suite de l'arrivée au pouvoir d'Alexandre Loukachenko en 1994, les relations bilatérales se sont détériorées et distancées. Bien qu'elles se soient améliorées depuis 2008[74],[75], les résultats de l'élection présidentielle biélorusse de 2010, qui ont été contestés par l'opposition, et ont vu réélire Loukachenko, ont été source de nouvelles tensions.
L'ONU crée en 2012 la fonction de « rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l'homme en Biélorussie », poste occupé parMiklós Haraszti (2012-2018) puisAnaïs Marin (depuis le)[76].
L'Union européenne s'accorde en sur de lourdes sanctions contre la Biélorussie. Des secteurs-clés de son économie, comme lapotasse, le tabac ou les produits pétroliers raffinés, sont ciblés, les échanges commerciaux en lien avec ces secteurs étant dorénavant interdits. L'embargo sur les armes est renforcé. Des dizaines de responsables politiques et fonctionnaires sont également visés par des sanctions. Il leur est interdit de séjourner sur le sol européen et leurs éventuels avoirs sont saisis. LesÉtats-Unis, leCanada et leRoyaume-Uni annoncent à leur tour des mesures analogues[77].
Le dimanche, jour de la proclamation des résultats du scrutin, de nombreuses manifestations protestant contre la falsification des résultats sont émaillées de violences policières[85]. Des portes et fenêtres du siège gouvernemental sont cassées[86], des centaines de manifestants d'opposition arrêtés[87]. Sept des neuf candidats de l'opposition sont arrêtés le même jour. L'Union européenne et les États-Unis condamnent la vague de répression[88].
Le, alors que laRussie entend « ne pas commenter cette élection, qui est un évènement interne à la Biélorussie et externe à la Fédération russe », leprésident de la République ukrainienne,Viktor Ianoukovytch reconnaît la victoire de Loukachenko et « félicite le vainqueur, M. Loukachenko, pour sa victoire dans cette élection », tandis que leprésident de la république du Kazakhstan,Noursoultan Nazarbaïev, « salue la victoire de Loukachenko, et le reconnaît vainqueur de l'élection présidentielle ».
En signe de protestation contre les arrestations d'opposants au gouvernement, et après plusieurs années d'ouverture diplomatique, l'Union européenne et les États-Unis décident début 2011 une série de sanctions, faisant suite à celles initiées en 2006 (puis levées en 2008 après des concessions biélorusses).
Fin janvier, les sanctions européennes prévoient le gel d'importants avoirs financiers et économiques, ainsi que l'interdiction devisa européen pour158 personnes dont le président Alexandre Loukachenko, deux de ses fils, leministre de la défense Iouri Jadobine et le chef du KGB de la Biélorussie, Vadim Zaïtsev[14].
De leur côté, les États-Unis ont annoncé un nouveau train de sanctions contre la Biélorussie, dont la révocation d'une licence permettant les relations d'affaires entre des citoyens américains et deux filiales de Belneftekhim, la compagnie nationale biélorusse d'hydrocarbures[14].
Par ailleurs, l'Union européenne a interrompu son dialogue avec la Biélorussie, et l'OSCE a quitté le pays le[89], en signe de protestation et sanction.
Le, les ministres des affaires étrangères des États membres de l'Union européenne ont décidé, à l'unanimité de lever la quasi-totalité des sanctions européennes frappant la Biélorussie.
Trois entreprises et 170 personnalités biélorusses interdites de visas, et dont les avoirs étaient gelés dans l'UE, sont concernées, en tête desquelles le président Alexandre Loukachenko.
Toutefois, l'embargo sur les armes reste en vigueur, pour une période de douze mois, de même que les mesures restrictives à l'encontre de quatre personnes liées aux disparitions non résolues de deux figures de l'opposition[90].
La candidature deSvetlana Tikhanovskaïa est validée par la Commission électorale et réussit à fédérer les partisans de deux autres opposants : Viktar Babaryka (arrêté enjuin pour « délits financiers ») etValéri Tsepkalo (dont les signatures ont été invalidées en grand nombre).
Pendant sa campagne électorale, elle n'hésite pas à dénoncer le régime autoritaire et dictatorial de Loukachenko et demande la libération de tous lesprisonniers politiques biélorusses. Elle accuse également le président de ne pas avoir pris les mesures adéquates nécessaires pour lutter contre lapandémie de Covid-19. Aux côtés de Véronika Tsepkalo, épouse de Valéry Tsepkalo, et Maria Kolesnikova, directrice de campagne de Viktar Babaryka, elle incarne selon certains médias la« révolution des femmes ».
À la veille du scrutin du, Maria Kolesnikova et la porte-parole deSvetlana Tikhanovskaïa, Maria Moroz, sont arrêtées pour des raisons inconnues.
L'Union européenne envisage des sanctions contre la Biélorussie à partir du, en raison de la répression des manifestations[91].
Le, à la suite d'une réunion extraordinaire, l'Union européenne annonce ne pas reconnaître le résultat de l'élection présidentielle et annonce des sanctions contre des responsables biélorusses[92].
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue pour l'article suivant pourra aider :Alain Barluet, « Après 30 ans à la tête de la Biélorussie, Loukachenko brigue un septième mandat »,Le Figaro,no 25013,,p. 9(lire en ligne) !
Les principales divisions administratives biélorusses sont lesvoblasts (Вобласць enbiélorusse). Ces voblasts, au nombre de six, sont nommés d'après leur chef-lieu.Minsk, en tant que capitale et plus grande ville du pays, possède un statut particulier, qui fait d'elle un chef-lieu de voblast et une municipalité autonome.
Les voblasts sont eux-mêmes divisés en d'autres unités, qui varient selon l'environnement. Les principales unités sont lesraions et les villes.
Le territoire biélorusse est ouvert (sans limites naturelles précises). Il s'agit d'une grande plaine de faible altitude (159 mètres d'altitude en moyenne), dont le point le plus élevé est le mont Chauve, appelé par les Soviétiquesmont Dzerjinski (345 mètres).
Évolution historique du PIB réel par habitant en Biélorussie.
Après leurs études, les étudiants doivent travailler deux ans à un poste généralement assigné par leur centre universitaire n'importe où en Biélorussie. Toutes les professions sont concernées par le dispositif. Les étudiants diplômés ont également la possibilité de présenter un emploi qu'ils ont eux-mêmes trouvé, mais doivent obtenir l'autorisation de leur université avant de l'exercer. Créé à l'époque communiste et en partie maintenu après l'indépendance de la Biélorussie, ce dispositif a pour but de répondre à l'« exigence de protection sociale des jeunes diplômés et à la satisfaction des besoins en spécialistes, ouvriers et employés des branches de l'économie et de la sphère sociale ». D'après les autorités, ce système a obtenu de bons résultats en matière de lutte contre la désertification des régions rurales et des petites villes[36].
Les entreprises publiques rassemblent 50 % des salariés et sont à l'origine de 60 % de la production nationale. L'économie biélorusse a connu au milieu des années 2010 des taux de croissance proches des 10 %. Les inégalités sont assez faibles au regard des autres pays européens et si 6 % de la population du pays vivent sous le seuil de pauvreté, ce taux reste inférieur à celui de laPologne voisine (14,8 %)[36].
Le secteur agricole ne représente que 8 % du PIB (en 2020) mais procure une certaine autonomie alimentaire au pays. Ainsi, moins de 10 % des produits agricoles sont importés en Biélorussie. Le gouvernement d'Alexandre Loukachenko a choisi de maintenir un système agricole collectivisé, préservant ainsi la tradition soviétique. Ce modèle économique s'accompagne d'un modèle social populaire, avec le développement d'un important service public de proximité[94].
Lemodèle social de la Biélorussie reste en partie inspiré de la période communiste.« Le modèle social promu par Loukachenko, relève l'universitaireAnna Lebedev, spécialiste des sociétés post-soviétiques, a consisté à maintenir les services publics hospitaliers, scolaires ou culturels. Si les infrastructures de santé sont vieillissantes, la population bénéficie d'un système de santé universel avec une politique de prévention et de visites obligatoires[97]. » Letaux d'alphabétisation avoisine les 100 % et l’espérance de vie a augmenté de six ans entre 2002 et 2018 pour atteindre74 ans. La Biélorussie connaît par ailleurs untaux de mortalité infantile de 2,6 pour 1 000 naissances, soit un niveau notamment inférieur à ceux de laFrance et de l'Allemagne[97].
Dans son rapport annuel de 2015, laConfédération syndicale internationale classe la Biélorussie, dirigée par Loukatchenko, parmi les dix pays offrant les piresconditions de travail au monde, eu égard aux répressions subies par certains salariés et représentants syndicaux en raison de leur militantisme[98].
Letourisme, désigné en 2012 grande priorité nationale, a connu un essor considérable grâce au développement des infrastructures entre 2011 et 2015. Le nombre annuel de touristes est ainsi passé de 60 000 en 2000 à plus de onze millions en 2018[99].
L'ouest de la Biélorussie est devenu plus attractif depuis quelques années pour les Baltes deLituanie et deLettonie et les Polonais, du fait de leur proximité géographique, de leur connaissance fréquente de la langue russe ou biélorusse et d'un niveau de vie financièrement plus élevé, depuis l'entrée de leurs pays dans l'Union européenne. Le transit frontalier est favorisé par l'utilisation d'autocars affrétés auprès d'agences de voyages européennes occidentales ou biélorusses pour organiser du tourisme de groupe.[réf. souhaitée] (Voir, par exemple, le site touristique officiel en polonais dans les liens extérieurs cités en dessous de cet article). La ville deHrodna exerce une attraction importante du fait de son patrimoine religieux restauré qui appartient au catholicisme, à l'orthodoxie et au judaïsme.
Les voyages en Biélorussie de touristes européens individuels sont plus difficiles qu'à l'intérieur de l'Union européenne : l'obtention d'un visa est obligatoire[100] (le séjour doit être authentifié hôtel par hôtel s'il n'est pas organisé chez l'habitant), obligation d'une inscription dans des offices de l'immigration pour des voyages de plus de15 jours. Inversement, les voyages des Biélorusses en Europe dans l'espace Schengen leur occasionnent des difficultés similaires.
Dans le sud du pays, certaines zones militaires sont interdites aux touristes européens, et aux citoyens biélorusses eux-mêmes. Mais surtout, dans le sud du pays, ce sont les zones contaminées par l'accident nucléaire de la centrale de Tchernobyl, en, qui sont interdites aux touristes européens et étrangers. Toutefois, il est possible d'aller en certains lieux, en obtenant des « laisser-passer » ou dérogations de l'administration militaire biélorusse, le plus souvent délivrés à des citoyens biélorusses ou russes. Il faut justifier le sens de sa présence en ces lieux, dire si l'on connait quelqu'un, etc. Obtenir une autorisation est très long, avec un minimum d'attente de au moins une semaine, qui décourage souvent les visiteurs demandeurs. Globalement, la législation est plus favorables aux citoyens de Biélorussie, et aux visiteurs russes, et de la CEI. Les visiteurs étrangers qui contournent les ordres pour aller vers les zones interdites sont généralement expulsés de Biélorussie, avec signalement au tampon rouge sur les passeports et signalements à l'ambassade à l'étranger, qui refusera toute nouvelle demande de visa[réf. nécessaire].
Lecanal d'Augustów, qui relie la ville d'Augustów en Pologne àHrodna en Biélorussie, depuis qu'il a été restauré en 2005, est un exemple des contacts qui se renouent entre les deux pays. La demande d'inscription (2004) dans le Patrimoine mondial UNESCO, faite conjointement par la Pologne et de la Biélorussie pour ce canal est un exemple du travail en commun des deux pays voisins en matière touristique. Mais depuis cette période il n'y a pas eu d'évolutions.
L'architecture des villes a souffert des ravages de laSeconde Guerre mondiale. La restauration après la guerre a été marquée par le sceau de l'architecture stalinienne. Le patrimoine ancien qui avait été détruit est maintenant restauré à l'identique. Le patrimoine nouveau tente d'échapper à la morosité des barres et des tours servant à l'habitation. La ville deMinsk, en est l'exemple le plus important, du fait de sa taille et de son statut de capitale.
Les sitesUNESCO duchâteau de Mir et duchâteau de Niasvij, la ville deHomiel, la ville deHrodna avec ses églises bernardines etjésuites, ainsi que sasynagogue, sont des sites d'intérêt touristique. La ville deBrest (anciennementBrest-Litovsk), à la frontière avec laPologne, a une histoire et un patrimoine intéressants du fait de sa position géographique au carrefour du monde slave oriental et occidental. La ville deVitebsk attire aussi les amateurs deMarc Chagall, peintre natif de cette ville, et un musée lui est consacré. Au nord-est, la ville deMahiliow est un lieu historique pour la période de laSeconde Guerre mondiale, mais on trouve encore dans les villages des environs de la ville des rares traces du passage des troupes napoléoniennes, sous forme des tombes de soldats de l'armée française restées après l'épopée.
Lebaroque biélorusse est un style architectural qui est représenté par de multiples édifices religieux, appartenant à plusieurs religions (orthodoxe, catholique, gréco-catholique). L'Église du Corpus Christi (Niasvij) est le premier édificebaroque construit en Europe orientale suivant le modèle de l'église de l'Église du Gesù de Rome, duXVIe siècle.
Laforêt de Białowieża (Belovej), partagée avec la Pologne, est une forêt primaire d'Europe qui est restée à l'écart de la plupart des influences humaines. Les marais duPrypiat, oumarais du Pripiat, au sud du pays, présentent une diversité biologique remarquable, et des paysages typiques des zones de marais. Pour les Biélorusses, lelac Naratch, au nord-ouest du pays, est une destination touristique privilégiée, du fait de l'absence d'accès à la mer dans ce pays.
Les langues officielles de la Biélorussie sont lebiélorusse, qui est la langue nationale du pays et la langue maternelle de 53 % des Biélorusses, et, depuis 1995, lerusse, qui est la langue maternelle de 42 % de la population du pays.
La population est majoritairement bilingue et parle ainsi également le russe, ou possède des notions de cette langue, à 84 % (soit 7 978 400 Biélorusses en 2009)[101]. La langue biélorusse n'est parlée couramment que par une minorité de la population dans les campagnes (12 % des Biélorusses), la langue du quotidien dans les villes importantes étant le russe (72 %), les 16 % restants utilisent un mélange des deux langues.
Les Biélorusses savent pour 29 % parler, lire et écrire le biélorusse, 52 % savent uniquement le parler et le lire sans savoir l'écrire, tandis que 10 % ne comprennent pas du tout la langue[102].
Les actes officiels sont rédigés en russe, ceux qui le sont en biélorusse étant pratiquement inexistants.
La Biélorussie possède le nombre de lits d'hôpitaux pour 1 000 personnes le plus élevé au monde. Il s'élève en 2013, selon laBanque mondiale, à 11 pour 1 000 personnes, contre 6,5 enFrance et 2,9 auxÉtats-Unis[104].
En football, l'équipe nationale biélorusse ne s'est jamais qualifiée pour la phase finale d'une grande compétition internationale (Coupe du Monde, Euro) depuis son indépendance en 1990. Néanmoins, la Biélorussie compte quelques bons joueurs tels queVitali Kutuzov (notamment passé dans de grands clubs italiens comme leMilan AC, l'UC Sampdoria ouParme AC) mais surtout, avecAliaksandr Hleb, un joueur de classe mondiale, qui a réalisé de grandes performances dans tous les clubs où il est passé (VfB Stuttgart,Arsenal FC,FC Barcelone…) et qui joue désormais auFK Isloch Minsk Raion. Hleb avait été transféré d'Arsenal à Barcelone en 2008 pour15 millions d'euros. Le football biélorusse a fait parler de lui en 2008 avec la qualification du club phare biélorusse, leFK BATE Borisov pour les phases de poules de laLigue des champions, ce qui constitue un exploit historique pour la Biélorussie. Lors des tours préliminaires, le FK BATE Borisov avait éliminé les Belges duRSC Anderlecht puis les Bulgares duLevski Sofia qui étaient des adversaires supérieurs sur le papier. Le BATE Borisov a de nouveau participé aux phases de poules de laLigue des champions en 2012 et en 2014.
En athlétisme, la Biélorussie est omniprésente dans les épreuves de lancer, en particulier, le lancer du marteau et du poids. Cependant, les lanceurs biélorusses sont souvent soupçonnés dans des affaires de dopages commeIvan Tsikhan etVadzim Dzeviatouski qui furent respectivement médaille d'argent et de bronze du lancer du marteau lors desJeux olympiques d'été de 2008 et qui quelques jours après la fin des JO furent contrôlés positifs.Aksana Miankova, chez les femmes, fut championne olympique du lancer de marteau lors des JO de Pékin.
En cyclisme, la Biélorussie compte quelques bons coureurs commeVasil Kiryienka (trois étapes duGiro, une de laVuelta, champion du monde du contre-la-montre 2015) etKanstantstin Siutsiou (une étape duGiro). Mais ces deux coureurs sont vieux, et personne ne semble pour le moment en mesure de les remplacer.
Livre sur la langue et la culture biélorusse (qu'elle appelle « biélorussienne »). Dans cet ouvrage, l'auteure fait le point sur la variété des dénominations et leur origine car une grande confusion règne sur les termes employés.
↑« Francysk Skaryna, the Martin Luther of Belarus »,The Economist,(ISSN0013-0613,lire en ligne, consulté le).
↑Campagne de fouilles à l'initiative du Centre d'études napoléoniennes (CEN) en collaboration avec l'Institut d'histoire de l'Académie des sciences du Bélarus et l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
↑« Le Bélarus a besoin d’une évolution démocratique », déclaration par Terry Davis, Secrétaire général au Conseil de l'Europe[PDF], surConseil de l'Europe,(consulté le) :« Dans un pays où la liberté d’expression et d’association fait l’objet d’une répression si absolue et si agressive, le vote n’est pas un exercice démocratique mais une farce. »
↑SylvieKauffmann, « Guerre en Ukraine : l’opposition biélorusse annonce la formation d’un gouvernement en exil »,Le Monde,(ISSN1950-6244,lire en ligne).
↑(en)AFP, « Belarus independence 'under threat' by Russian troops: opposition »,24 News HD,(lire en ligne).
Arkadiusz Tieplakoff, « La Biélorussie, une nation qui se cherche »,Étvdes, juillet-août 2006(ISSN0014-1941).
Alena Lapatniova,Biélorussie. Les mises en scène du pouvoir, Paris, L'Harmattan, 2001(ISBN2747504174).
Jean-Charles Lallemand et Virginie Symaniec,Biélorussie : mécanique d'une dictature, Paris, Les Petits matins,, 264 p.(ISBN978-2-915-87925-4).
Virginie Symaniec,La construction idéologique slave orientale. Langues, races et nations dans la Russie duXIXe siècle, Paris, Éditions Petra, 2012(ISBN978-2-84743-045-5).