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Bezen Perrot | |
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Création | 1943 |
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Dissolution | 1945 |
Pays | France |
Allégeance | ![]() |
Effectif | 66 |
Fait partie de | Sicherheitsdienst |
Garnison | château de Pontivy, puis manoir de Kerriou enGouézec |
Guerres | Seconde Guerre mondiale |
Commandant | Célestin Lainé |
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LeBezen Perrot en breton, soit laFormation Perrot en français, est uneunité para-militaire nationaliste bretonne intégrée en 1943 dans leSicherheitsdienst (SD) allemand. Cette unité fut active en Bretagne durant laSeconde Guerre mondiale. En allemand, leBezen Perrot était appeléDer bretonische Waffenverband der SS et surnomméDie bretonische SS mais ces noms n'étaient semble-t-il pas officiels pour les Allemands[1].
Le Bezen Perrot[2] prend la suite duLu Brezon (en bretonarmée bretonne), qui succède elle-même auKadervenn des organisations nationalistes bretonnes.
En1936,Célestin Lainé crée leKadervenn qui comprend alors une douzaine de membres. Dans l'esprit de Lainé, c'est l'embryon de ce qu'il espère être la future armée bretonne d'une Bretagne indépendante. En1938, les effectifs ont doublé. En 1938, le Kadervenn se dote d'un service de renseignement, le « Service Spécial ». C'est ce dernier qui récupère les armes duGwalarn en1939 lors dudébarquement d'armes de Plestin. C'est une unité paramilitaire conçue sur le modèle de l'IRA, comprenant une douzaine de membres environ engagés dans des manœuvres militaires. Cette organisation instruit les nouvelles recrues et participe à des manœuvres dans lesmonts d'Arrée en1937 puis dans leslandes de Lanvaux en1938[3].
Le Bezen Perrot adopte dès sa formation le drapeau blanc à croix noire des combattants bretons duXVe siècle[4].
Lainé transforme sonKadervenn en « Lu Brezon » lors de l'établissement duComité national breton àPontivy débutjuillet 1940. Lainé prend à cette occasion de façon officielle possession duchâteau des Rohan, qu'il transforma en caserne pour héberger les premiers membres de sa future légion bretonne (une quarantaine de personnes). Le, le château de Rohan, quartier général de ceService Spécial est attaqué par la population dePontivy. Ils abandonnent par la suite ce casernement pour rejoindre le château de Kerriou àGouézec, près dePleyben. Leurs actions et leur présence suscitèrent l'hostilité ouverte de la population du bourg. Lainé fut convoqué parOlier Mordrel, pour lui rappeler que sa formation faisait partie duParti national breton, et devait en accepter les directives dont la première était de mettre fin au désordre (comportement en pays occupé) et de ramener le calme àGouézec. Lainé, refusant d'accepter ce contrôle,Raymond Delaporte menaça d'abord de réduire son allocation puis coupa les vivres auService Spécial. Lainé licencia des hommes de troupe, ne conservant que quelques éléments qui se retirèrent avec lui àla Trinité-sur-Mer, pour entreprendre endécembre 1940, une collecte d'armes dans tout le pays breton (avec Bubriad, l'un des principaux animateurs de cette opération).
Disposant d'un stock d'armes et d'explosifs que ses lieutenants avaient récupérés dans les hameaux et les bourgs, à la fin de1940, il commença à tisser, dès le début de1941 la toile de l'organisation de la futureArmée de Libération de la Bretagne. Cette armée disposait d'un « pendall » état-major situé àRennes. Elle était subdivisée en un certain nombre d'unités de base ou « bodoù », composés chacune de cinq hommes placés sous la direction d'un caporal-chef ou « kentour ». À leur tour, 4 « bodou » constituaient un « ker » ayant à sa tête un « kerrenour » ou lieutenant. Une quinzaine de centres de recrutement et d'instruction avaient été répartis enBretagne :Rennes,Nantes,Quimper,Saint-Brieuc,Vannes,Lannion,Guingamp,Ploërmel,Châteauneuf-du-Faou,Landerneau,Plouguerneau,Landivisiau etParis, placés sous la responsabilité d'un délégué. Complétant cette infrastructure figuraient aussi un « groupe de sécurité » (« Kevrenn ar Surentez »), chargé d'assurer la police et la protection del'Armée secrète et un tribunal militaire siégeant àSaint-Brieuc, sous la présidence d'un éminent professeur de droit, adepte intransigeant dunationalisme breton. Le rôle de Lainé et de ses lieutenants était simple : il consistait à donner une instruction militaire, dérivée des règlements des manuels de l'infanterie et de la cavalerie françaises, aux volontaires du prochain soulèvement de la Bretagne. L'utilisation précise et ultra-rapide de commandos s'inspirait de l'enseignement des raids de l'IRA.
Au cours de l'année1941, la direction du Parti national breton chargeCélestin Lainé et ses officiers de laLu Brezon d'assurer l'instruction militaire de son service d'ordre, lesBagadoù stourm, placé sous la direction deYann Goulet. Les cadres duLu Brezon procèdent une fois par mois, le samedi et le dimanche, dans la plupart des centres de Bretagne à l'entrainement des jeunes recrues nationalistes : cours théoriques - enseignement du morse, étude de la balistique - cours pratique : répétition d'opérations. L'emprise exercée par les cadres de l'organisation de Lainé sur les effectifs desBagadou Stourm ne devait pas tarder à créer un malaise proche de la subversion. Chef du service d'ordre, Yann Goulet réagit vigoureusement pour maintenir l'unité du Parti, en rappelant qu'« instruire et diriger sont deux choses différentes », et que dans une école militaire, il n'est pas admissible qu’« un maître d'armes s'arroge un pouvoir de commandement ». Suivi parRaymond Delaporte, Goulet resta la seule autorité reconnue. À partir de cet instant, les inconditionnels duLu Brezon, et les volontaires desBagadou s'observent avec une méfiance évidente, prélude à la scission qui devait aboutir deux ans plus tard à la formation du Bezen Perrot.
Enjuillet 1941, les Allemands confisquent le stock d'armes récupéréesen 1939 et1940, devant la formation de cetteArmée Secrète de la Bretagne Libre.
Le, des membres desBagadou Stourm, dont « Alain Guerduel »[5] (unpseudonyme) et Robert Le Helloco, parviennent à infiltrer le réseau de résistanceFFI Gallais àFougères : huit résistants bretons : René Gallais, Raymond Loizance, Marcel Pitois, Antoine Ferez, Louis Richer, François Lebosse, Jules Rochelle, et Jules Frémont sont arrêtés ; ils furent décapités le àMunich[6].
En1943, hostile à la politique temporisatrice du PNB deRaymond Delaporte, Célestin Lainé constitue une bande para-militaire composée de séparatistes en uniforme allemand, prête à combattre non seulement les Français, mais tous les ennemis duReich. Quelques jeunes garçons du Bagadou Stourm s'enrôlent spontanément dans les rangs du Bezen Kadoudal en demeurant persuadés qu'ils étaient en accord avec leur chef,Yann Goulet (un certain nombre d'autres membres rejoint la Résistance, en créant notamment legroupe Liberté ou Timoléon dans la région deSaint-Nazaire). Cette unité n'est pas reconnue par Raymond Delaporte, qui déclare que « cette armée bretonne » ne pouvait avoir aucune réalité légale étant donné qu'elle n'était composée que de volontaires sans uniforme national et directement engagés dans les forces allemandes[7].
Ennovembre 1943, il le transforme enCompagnie Bretonne en guerre contre la France sous le nom deBezenCadoudal. La moitié des effectifs duKadervenn (soit une douzaine d'hommes) passeront dans leBezen Perrot autour de Lainé, achevant de basculer dans la collaboration militaire avec les Allemands.
La double appartenance (Bagadou Stourm,Bezen Cadoudal) est interdite par la direction du PNB. Le, cette formation prend le nom deBezen Perrot sur la suggestion d'un de ses leaders Ange Péresse, en référence à l'abbé Perrot, un prêtre soupçonné decollaboration et assassiné par la résistance communiste.
Bien que portant l'uniforme du SD de la SS, dépourvu de tout insigne breton, ses membres ne se voient pas comme des collaborateurs ; au contraire, ils se considèrent comme une force nationale bretonne continuant la résistance militaire contre la France.
Le Bezen Perrot est une formation bretonne decollaboration avec lenazisme, créée parCélestin Lainé. Les effectifs ne dépasseront pas la centaine d’hommes,66 personnes de la fin1943 jusqu'en juillet1944[8] et cela semble se confirmer avec une enquête deKristian Hamon qui réussit à en identifier66 personnes[9] mais n'exclut pas que l'effectif probable pourrait s'approcher des 80 individus[10],[11]. Le groupe est installé à la caserne du Colombier à Rennes. de laBezen Perrot.
Tous les membres du Bezen Perrot n’ont pas été identifiés, les archives ayant été détruites après la guerre et certains, une trentaine au moins, ne sont connus que par leurs surnoms. Parmi les membres bretons connus :Célestin Lainé (alias "Le Hénaff"), Ange Péresse[12] (originaire deBubry), Léon Jasson[13], Jean-Marie Chanteau (dit "Mabinog"[14]), André Geffroy (dit Ferrand[15]), Goulven Jacq[16] (originaire dePlougastel-Daoulas), Louis Feutren (de Rennes)[17],[18], Jean-Marie Hascoët, Auguste Ménard (dit "Corentin", deVitré), Joseph Le Corre (dit "Stern"), Julien Le Boëdec, Yann Laizet (dit "Maout", deSaint-Malo), Jean Larnicol (deTreffiagat), Joseph Le Berre (dit "Stern", dePont-l'Abbé),Alan Heusaff, Michel Chevillotte[19] (deBrélès), Polig Guirec[20],Hervé Le Helloco[21], Yves Le Négaret[22], (alias "Le Floc'h" ou "Lizidour"), Auguste Le Deuff, les frères René et Yan Guyomarc'h, Alphonse Le Boulc'h (alias "Jan"), Marcel Bibe, Louis Guervenou (alias "Docteur"), Émile Luec (alias "Forster"),Christian-Joseph Guyonvarc'h[23] , etc.[8]
Les principaux membres connus de cette milice, certains étant allemands, sont :
Les premiers volontaires du Bezen Perrot sont engagés sur le front deBretagne, à partir du début de l'année1944. Sur le plan militaire, l'unité dépend duHauptscharfuhrer Hans Grimm, dit "Lecomte", duSicherheitsdienst (S.D.) deRennes. L'Obersturmbannfuhrer Pulmer avait la responsabilité directe des unités qui combattaient lesmaquis de Bretagne. Les soldats du Bezen Perrot s'enrôlent dans leSicherheitsdienst sous uniforme allemand. L'action de Bezen Perrot n'a duré que six mois.
Le Bezen Perrot avait pour mission de garder l'immeuble de laGestapo àRennes[réf. souhaitée] et ses prisonniers, de torturer ou d'exécuter sommairement les résistants, d'attaquer les groupements desFFI etFTP, d'établir des souricières, de préparer des équipes de sabotage et de guérilla devant agir dans les territoires libérés par les Alliés.
En1944, le groupe est installé àRennes, caserne du Colombier, et participe à des actions contre les maquis et les résistants de Bretagne[24]. Ces volontaires, encadrés par Ange Péresse et Léon Jasson, portent l’uniforme vert-de-gris avec le calot à tête de mort, et les liserés verts propres au SD, même si tout d'abord les hommes doivent se partager les uniformes disponibles qui ne sont pas assez nombreux[24]. Pour les forces d’occupation, ils sont la Bretonische Waffenverband der S.S. Au lendemain de lalibération de Rennes, la Sécurité militaire établissait des synthèses sur la collaboration. De même, le descendant de l'auteur duBarzaz Breiz, le capitaine de La Villemarqué, officier de la sécurité militaire à Rennes, rédigea un document sur la genèse du Bezen Perrot, depuis la création duGwenn ha du.
Des membres du Bezen Perrot se sont affrontés aux maquisards àGuer (contre les résistants cachés dans le manoir de Saint-Gurval[25],[26]), àBubry, àBaud, àSarzeau, àGuémené-sur-Scorff, àSaint-Nicolas-du-Pélem, àMaël-Carhaix, àScrignac, àBourbriac, àRostrenen, àSaint-Jean-Brévelay, àBroualan, àChâteauneuf-du-Faou, àPloërdut, etc[8]. L'école publique d'Uzel fut l'un de leurs centres de torture[27].
Par exemple, selon Françoise Morvan, un groupe duBezen Perrot dirigé par Michel Chevillotte s'installa en Basse-Bretagne pour quinze jours entre le et le àMaël-Carhaix, épaulant un régiment d'infanterie allemand. À partir de là, les membres de ce groupe effectuèrent deuxrafles, l'une àCallac le, l'autre àTrébrivan le et brûlèrent six fermes suspectées d'abriter des résistants àScrignac et dans les environs. Ce groupe quitta Maël-Carhaix pourBourbriac le et participa le à la rafle deSaint-Nicolas-du-Pélem[28].
Autre exemple : le, des « gours » du Bezen Perrot réunissent dans la cour de l'école deLocminé tous les hommes âgés de 18 à45 ans et retiennent 24 d'entre eux comme otages, les interrogeant de manière musclée pour savoir où étaient cachées les armes et munitions après les combats dumaquis de Saint-Marcel. Deux otages furent fusillés àMoustoir-Ac et vingt autres dans les bois de Coët-Kermeno, près de Botségalo au sud de la commune deColpo le ; quatre autres furent tués le[8].
Les principaux promoteurs de l'alliance avec les nazis n'avaient pas attendu la chute finale de l'Allemagne hitlérienne pour prendre la fuite. Dèsjuin 1944, certains s'étaient enfuis enAllemagne (ce fut le cas deFred Moyse qui réussit à se faire naturaliser allemand et qui s'installa plus tard à Francfort).Philippe Aziz écrira « Pendant toute la journée du1er août,Célestin Lainé lance ses lieutenants Ange Péresse et Léon Jasson à la recherche des "gours" du Bezen afin que ceux-ci rejoignent la rue Lesage, centre de rassemblement. Il se rend à deux reprises rue Jules Ferry, au siège de laGestapo, pour mettre au point avec Pulmer les modalités du repli et organiser les convois et les itinéraires. Le1er août au soir, un premier contingent de trente membres du Bezen, mêlé à un groupe d'employés de la Gestapo, prend la route. Le 2 août, le reste de la troupe suit. Il y a, outre les autres gours du Bezen, l'imprimeur deL'Heure bretonne;Marcel Guieysse, sa femme et leur fille Denise,Mme Peresse et ses enfants;Roparz Hemon, fondateur de l'Institut celtique; Jos Youenou, beau-frère deFrançois Debeauvais ;Françoise Rozec-Andouard, aliasMeavenn…) »[29]. Le, leVIIIe corps d’armée américain entre à Rennes que la Wehrmacht avait évacué plusieurs jours avant. À l'étape de Paris, les désertions se multiplient : certains (comme celui qu’on surnomme "Tintin la Mitraille") rejoignent les FTP, d'autres les FFI (Le Bihan…) et quelques-uns enfilent discrètement des vêtements civils[30][source insuffisante].
Durant la fuite vers l'Allemagne, des membres duBezen Perrot (Xavier Théophile, André Geoffroy, Michel Chevillotte) se signalent àCreney-près-Troyes par l'exécution sommaire de49 résistants sortis de leur geôle le[31].
Cadoudal,Lizidour (pseudonyme d'Yves Le Négaret) etRual sont arrêtés àColombey-les-deux-Églises par un gendarme français alors qu'ils sont en fuite, puis remis aux troupes américaines.Cadoudal sera condamné à dix ans de travaux forcés à la Libération, peine commuée en deux ans de prison. Il est libéré en février 1946.
Célestin Lainé et les reliquats du Bezen Perrot gagnèrent l'Allemagne, dans la région deTübingen. Ils eurent le choix de travailler dans des usines allemandes, de suivre un cours de radio-opérateur au titre de l'Abwehr, ou encore de rejoindre les commandos SS d'Otto Skorzeny. La plupart furent arrêtés en tentant de rentrer en France. Lainé vécut clandestinement en Allemagne àMarbourg avant de se réfugier en Irlande.
Une demi-douzaine de séparatistes furent condamnés à mort et exécutés, à commencer parGuy Vissault de Coëtlogon[32]. Il est fusillé le au fort de Montrouge.
Selon une liste dressée parOlier Mordrel, sept membres de l’une ou l’autre des milices bretonnes auraient été tués lors de combats contre les maquisards : Joseph Le Berre (dePont-l’Abbé) du Bezen Perrot, Auguste Le Deuff (deMaël-Carhaix), Armel Guillo (deVannes), Job Hirgair (deBrandérion), Yann Laizet (deSaint-Malo), Jean Larnicol (deTreffiagat), tous les deux membres du Bezen Perrot et tués lors de combats àPloërdut et Yann Louarn (deGuingamp, tué par des résistants deGourin qu'il s'apprêtait à dénoncer).
Trente et un bretons auraient été assassinés par des résistants pour faits de collaboration :Auguste Bocher et son frère (deSaint-Servais), Yann Bothorel (deLandrévarzec), Yann Bricler (deQuimper), Yves de Cambourg (deGouesnach), Marcel Colin (de Rennes), Paul Gaïc (dePlessala), l’abbé Grivart, Étienne Guehenneuc,Jeanne du Guerny (deQuintin), Yann Guilcher (dePloaré), Yves Kerhoas (dePlonévez-du-Faou), l’abbé Lec’hvien (recteur deQuemper-Guézennec), Mahé, Ambroise, Bernard et Céline Maubré, deux frères et sœur (deGourin), Mathurin Le Moigne et ses deux fils (deSilfiac), Loïc Moullec (deSaint-Barthélemy), Christian Le Part (deRochefort-en-Terre), Job Le Pedellec (de Bubry),Jean-Marie Perrot (recteur deScrignac), Philippon Le Ven (de Quimper), l’abbé Emmanuel Rallier[33] (recteur deBieuzy), Hélène Le Ruyet (de Bubry), Louis Stéphan (deLocminé), les deux frères Tattevin (de Nantes) et Valy (deLorient).
Le cas Bezen Perrot et d'autres cas de collaboration furent traités par laCour de Justice établie àRennes en1944. Ses pouvoirs furent transférés auTribunal Permanent des Forces Armées àParis le, chargé de revoir tous les cas. Parmi une douzaine de Bretons exilés enAllemagne de1946 à1948, 5 furent condamnés à mort par contumace dont Yann Bourc'hiz. La plupart d'entre eux se réfugièrent enIrlande grâce à la filière de faux papiers mise au point par Yann Fouéré et deux autres militants nationalistes en fuite[34]. C'est le cas par exemple de Louis Feutren, qui part au Pays de Galles puis étudie à l'université de Galway avant d'enseigner le français àDublin[35].
Neuf nationalistes bretons, membres de l'une ou l'autre des milices bretonnes (Bezen Perrot,Kommando de Landerneau, groupe de laSelbstschutzpolizei dirigé parGuy Vissault de Coëtlogon, miliciens deJoseph Darnand[36],..) furent condamnés à mort et fusillés : Pierre Bernier (dePénestin), Hervé Botros (deLanmeur, exécuté àQuimper), Guy Vissault de Coëtlogon (de Rennes), André Geffroy dit Ferrand (dePommerit-Jaudy), Claude Geslin (de Rennes), Corentin Kergoat (deChâteaulin), Joseph Le Ruyet (deBubry) et Commandant Thomas (de Rennes).
André Geffroy, dit "Le Grand Gef", deLannion, lui aussi condamné à mort, vit sa peine commuée. Douze furent condamnés à mort par contumace : Michel Chevillotte (deBrélès), Louis Feutren (de Rennes), Gilbert Foix (d’Auray), Yann Goulet (deSaint-Nazaire),Hervé Le Helloco (dePontivy), Guy Hernot (deSaint-Thégonnec), Edmond Joly (de Rennes), Célestin Lainé (deNantes), Jean L'Haridon (de Châteaulin), Auguste Ménard (deVitré), Olier Mordrel (dePlerguer), déjà condamné à mort en 1939 en même temps que François Debauvais) et Ange Péresse (de Bubry) ; leur peine fut par la suite commuée ou ils furent amnistiés[réf. nécessaire].
Toujours selon Olier Mordrel, sept seraient morts en détention après la guerre, en raison de mauvais traitements : Le Borgne (deLennon),James Bouillé (l'architecte dePerros-Guirec), le docteur Le Clair (deSaint-Pol-de-Léon), David, Gaston Jehannin (deTalensac), François Stéphan[37] (de Saint-Pol-de-Léon), Jos Youenou (deDouarnenez[8]).
Une soixantaine de nationalistes bretons compromis dans la collaboration avec l'occupant nazi auraient donc été tués ou condamnés pendant la Seconde Guerre mondiale. Lors de cette même guerre, selon Christian Bougeard[38], 3 763 Bretons furent déportés (dont la moitié au moins sont morts en déportation), au moins 2 273 Bretons furent fusillés, sans compter les résistants morts au combat et les victimes civiles[non pertinent]
« en l'état actuel de cette recherche, les effectifs du Bezen sont de 66 hommes »
« Il est probable que la réalité des effectifs est plus proche des 80 »