Aucune des 200 communes du département n'est en zone de risque sismique nul. Lecanton de Mézel auquel appartient Beynes est en zone 1b (risque faible) selon la classification déterministe de 1991, basée sur lesséismes historiques[3], et en zone 4 (risque moyen) selon la classification probabiliste EC8 de 2011[4]. La commune de Beynes est également exposée à trois autres risques naturels[4] :
mouvement de terrain : la commune est concernée par un aléa moyen à fort[5].
La commune de Beynes est également exposée à un risque d’origine technologique, celui de transport de matières dangereuses par route[6]. Ladépartementale RD 907 (ancienneroute nationale 207) peut être empruntée par les transports routiers de marchandises dangereuses[7].
La commune a été l’objet de plusieurs arrêtés de catastrophe naturelle en1994 pour des inondations, des glissements de terrain et des coulées de boue[4].
Au, Beynes est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[19].Elle est située hors unité urbaine[20]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Digne-les-Bains, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[20]. Cette aire, qui regroupe 34 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[21],[22].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (89,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (89,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :forêts (50,8 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (31,7 %), zones agricoles hétérogènes (8,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (7,3 %), prairies (1,8 %)[23].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
La localité apparaît pour la première fois dans les textes vers 1200 (de Bezenas, ouBedenis[24]). SelonCharles Rostaing, le nom est formé de la racine oronymique (désignant une montagne)* BeD, qui s’est appliqué à l’éperon rocheux sur lequel le village est construit, racine qui serait antérieure aux Gaulois.Ernest Nègre lui attribue la même racine, sans lui donner de sens particulier[25],[26],[27].
Le nom de l’ancienne commune de Creysset (citée en1274,de Greissello, est issu du nom préceltique*kr-isc-ellu, désignant un terrain caillouteux[28] et celui de Trévans (de Trevano, cité en1157) est formé sur la racineoronymique préceltique[29].
Les territoires de Creysset et de Beynes ont été occupés très tôt, comme l’attestent les nombreux vestiges datant de l’âge du fer retrouvés[30].
De la période de présenceromaine datent quelques vestiges. En 1981, des travaux ont mis au jour un four de potier à canaux latéraux[31].
Au Moyen Âge, les deux communautés de Creysset et de Beynes relevaient de laviguerie deDigne[30]. Le hameau de Saint-Pierre, situé près de la clue de Chabrières, peut correspondre à unprieuréSaint-Pierre-d’Arcançon.
Lesligueurs assiègent le château en1591, avant qu’il soit démoli.
Un marquisat de Beynes est créé en 1673 pour Pierre de Castillon[24].
Lecoup d'État du 2 décembre 1851 commis parLouis-Napoléon Bonaparte contre laDeuxième République provoque un soulèvement armé dans les Basses-Alpes, en défense de la Constitution. Après l’échec de l’insurrection, une sévère répression poursuit ceux qui se sont levés pour défendre la République :4 habitants de Beynes sont traduits devant la commission mixte[32].
Comme de nombreuses communes du département, Beynes et Creisset se dotent d’écoles bien avant leslois Jules Ferry : en 1863, Beynes en possède deux, installées au chef-lieu et au hameau de Palus, et Creisset possède aussi la sienne, qui dispensent uneinstruction primaire aux garçons[33]. Aucune instruction n’est donnée aux filles : ni laloi Falloux (1851), qui impose l’ouverture d’une école de filles aux communes de plus de800 habitants[34], ni la premièreloi Duruy (1867), qui abaisse ce seuil à500 habitants, ne concernent les deux communes[35]. La commune de Creisset profite des subventions de la deuxième loi Duruy (1877) pour rénover son école[36], et ce n’est qu’avec les lois Ferry que les filles des deux communes sont régulièrement scolarisées.
Jusqu’au milieu duXXe siècle, lavigne était cultivée à Beynes, Saint-Pierre, et Creisset. Levin produit, était destiné à l’autoconsommation. Cette culture est aujourd’hui abandonnée[40].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1765. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[47].
L’histoire démographique de Beynes, après la saignée desXIVe et XVe siècles et le long mouvement de croissance jusqu’au début duXIXe siècle, est marquée par une période d’« étale » où la population reste relativement stable à un niveau élevé. Cette période dure de 1811 à 1851. L’exode rural provoque ensuite un mouvement de baisse de la population de longue durée. En 1921, la commune enregistre la perte de plus de la moitié de sa population par rapport au maximum historique de 1831[49]. Le mouvement de baisse ne s'interrompt que dans lesannées 1970. Depuis, la population a plus que doublé.
En 2009, la population active s’élevait à59 personnes, dont neuf chômeurs[50] (huit fin 2011[51]). Ces travailleurs sont majoritairementsalariés (31 sur 50)[52] et travaillent majoritairement hors de la commune (37 actifs sur 50)[52]. Plus de la moitié des établissements de la commune se trouvent dans l’agriculture (15 sur 28 en 2010)[53].
Fin 2010, lesecteur primaire (agriculture, sylviculture, pêche) comptait15 établissements actifs au sens de l’Insee et un emploi salarié[53].
Le nombre d’exploitations, selon l’enquête Agreste du ministère de l’Agriculture, est en légère augmentation dans lesannées 2000, passant de 11 à 12, essentiellement des élevagesovins (sept). Lapolyculture a disparu de la commune dans les années 2000, les exploitants restants pratiquant soit les grandes cultures, soit lemaraîchage[54]. De 1988 à 2000, lasurface agricole utile (SAU) a augmenté, de654ha à710ha, alors que le nombre d’exploitations baissait (de 15 à 11)[55]. Cette augmentation de la SAU a continué lors de la dernière décennie, pour arriver à738ha[54].
Fin 2010, lesecteur tertiaire (commerces, services) comptait sept établissements (sans aucun emploisalarié), auxquels s’ajoutent les trois établissements du secteur administratif, sanitaire et social, salariant une personne[53].
D'après l’Observatoire départemental du tourisme, la fonction touristique est importante pour la commune, avec entre un et cinq touristes accueillis par habitant[56], l’essentiel de la capacité d'hébergement étant marchande[57]. Plusieurs structures d’hébergement à finalité touristique existent dans la commune :
Les résidences secondaires apportent un appoint non négligeable à la capacité d’accueil[62] (un logement sur trois, soit 36, sont des résidences secondaires[63]).
Pont dit romain, dans un vallon adjacent aux gorges de Trévans (la clef de voûte est gravée 1851).Église Saint-Pierre-et-Saint-Martin de Beynes.
Châteaux : au Plan-de-Beynes (XVIIe[64] ouXVIIIe siècle), décrit comme unebastide par Raymond Collier, et orné degypseries[65] ; château fort proche du village, en ruines ; château de Creisset, en ruines
plusieurs ponts de la commune sont assez anciens ou particuliers :
Sainte-Madeleine-et-Saint-Étienne au Creisset : elle est ornée d’intéressantes reproductions de plantes médicinales, avec des teintes à dominantes ocre et rouille[73] ;
Chapelles : à Palus (ancienne église paroissiale)[30] ; Saint-Étienne[2]
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Dossier départemental sur les risques majeurs dans les Alpes-de-Haute-Provence, Préfecture des Alpes-de-Haute-Provence,(lire en ligne), p.39.
↑ab etcMinistère de l’Écologie, du développement durable, des transports et du logement,Notice communale sur la base de données Gaspar, mise à jour le 11 juillet 2011, consultée le 2 juillet 2012.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Charles Rostaing,Essai sur la toponymie de la Provence (depuis les origines jusqu’aux invasions barbares), Marseille, Laffite Reprints, (1reéd. 1950), p.76.
↑ab etcDaniel Thiery, « Beynes »,Aux origines des églises et chapelles rurales des Alpes-de-Haute-Provence, publié le 13 décembre 2010, mis à jour le 14 décembre 2010, consulté le 2 juillet 2012.
↑Henri Julien (directeur de publication),Guide du débarquement de Provence, 15 août 1944, Digne-les-Bains, Éditions de Haute-Provence, 1994,(ISBN2-909800-68-7),p. 126.
↑a etbMinistère de l'Agriculture, « Orientation technico-économique de l’exploitation »,Recensements agricoles 2010 et 2000. (lien : attention, le fichier fait 4,4 Mio).
↑a etbNotice qui lui est consacrée par Philippe Autran et Guy Barruolin Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch,D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006,p. 58.
↑Notice qui lui est consacrée par Guy Barruolin Guy Barruol, Philippe Autran et Jacqueline Ursch,D'une rive à l'autre : les ponts de Haute-Provence de l’Antiquité à nos jours, Les Alpes de Lumière no 153, Forcalquier 2006,p. 59.