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Beur

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Pour les articles ayant des titres homophones, voirBeurre etBeure.

L'humoristeJamel Debbouze, d’originemarocaine, en 2013.

« Beur » (féminin « beure » ou « beurette », enverlanrebeu) est unnéologisme qui désigne initialement les personnes d'originearabe nées sur le territoire français et dont les parents (sur les dernières générations) sontimmigrés d'un pays duMaghreb ou plus généralement d'un paysarabe.

Le terme dejeune d’originearabe peut également être employé encore qu'il se réfère davantage à un jeune dont le père ou l'un des parents est né dans un paysarabe (au sens large) sans que celui-ci soit né français, ce qui peut vouloir dire que ce parent est de culturearabe[1].

Le terme « beur » est leverlan (syllabes d'un mot prononcé à l'envers) du mot « arabe » ; il a été popularisé au début des années 1980 par l'émergence de cette génération, jusqu'à faire émerger vers la fin des années 1990 l'idée d'une« France black-blanc-beur ». Au féminin, il peut devenir« beure »,« rebeue » ou« beurette », terme qui selon les usages peut être perçu comme péjoratif. Le terme de "beurette" est associé par de nombreusesassociations de lutte contre le racisme d'injure à caractère raciale[2],[3],[4],[5], il peut être rapproché de l'injure de« Négresse » pour les femmes noires.

Devenu commun à l'écrit et reconnu par certains dictionnaires, le terme tend cependant à être supplanté par son contre-verlanrebeu, dans la langue orale[6].

Apparition du terme dans les années 1980

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Article connexe :Racisme anti-Nord-Africains.

Ce terme est apparu dans la langue vernaculaire descités dans les années 1980[7]. Il a ensuite été popularisé parNacer Kettane cofondateur et animateur en 1981 de la radio associative Radio Beur, puis, en 1982, dans un article de Mustapha Harzoun etEdouard Waintrop publié dans le quotidienLibération sous le titreUn petit Beur et des youyous.

Le 3 décembre 1983, le terme apparaît en une deLibération à propos de laMarche pour l'égalité et contre le racisme :Paris sur "Beur",La marche des jeunes franco-arabes "pour l'égalité"traverse Paris. LaMarche pour l'égalité et contre le racisme, rebaptisée« Marche des Beurs »[8] revendiquait une carte de séjour de dix ans et ledroit de vote des étrangers. "Cette Marche qui a relié Marseille à Paris entre octobre et décembre 1983 est restée dans les mémoires notamment pour sa force symbolique : c'est la première fois que les descendants d'immigrésmaghrébins interviennent sur la scène publique pour prendre la parole, un geste fort et porteur de beaucoup d'espoir quant à leur reconnaissance"[9].

En 1984, Jean Djemad et lachorégraphe Christine Coudun fondent une des premières compagnies de dansehip-hop qu'ils nommentBlack Blanc Beur. L'expression « black-blanc-beur » est reprise en 1998 à l'occasion de la victoire de l’équipe de France de football lors de laCoupe du monde de football de 1998 et est dès lors utilisée comme équivalent de« multiracial », en parlant de la France.

Terminologie

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Le terme beur a été créé enverlan, à l'origine argot populaire des ouvriers, artisans et petits délinquants de Paris et de sa proche banlieue qui procède à l’inversion dessyllabes d'un mot de base, en inversant l’ordre des syllabes du mot« arabe » :a-ra-beu, donnantbeu-ra-a, puis, par contraction,« beur »[10]. Ce qui donnera plus tard le contre-verlan« rebeu ».

Le termebeur a permis d'éviter l'usage des termesarabes etmaghrébins parfois perçus, considérés ou utilisés dans des discours dépréciatifs, bien que lesnord-africains ne soit pas tousarabes, une partie appartenant a des groupesamazighs divisés en plusieurs ethnies (kabyles, chleuh, rifains, touaregs, etc.)[11]. On continue aussi à associer les français ayant des origines (plus ou moins récentes) Maghrébines à la religion musulmane qui est la religion de la majorité des Maghrébins à 99%[12][réf. nécessaire].

Les termes « beur » et « beurette » entrent dans le dictionnairePetit Robert en 1996[13].L'utilisation de ce terme est entrée dans le langage courant pour désigner de façon « policée » une personne d'origine maghrébine. Toutefois, le termebeur peut lui-même être perçu comme ayant une connotation péjorative ou raciste du fait de sa proximitéphonétique avec lelexèmebeurre[14].

Le terme porte une distinction entre Français selon le lieu de naissance de leurs parents. Enfants d’immigrés, les Beurs sont parfois désignés par l'expression « immigrés de deuxième génération », en opposition aux « primo-arrivants »[15]. Dans le langage administratif, on utilise le plus souvent l'expression plus neutre « Français issu de l'immigration ».

Ce terme, progressivement rejeté par les jeunes issus de l'immigration maghrébine[16],[17], tend à tomber en désuétude en langage populaire, au profit de son descendant, le mot« rebeu » (verlan du verlan)[18].

Contexte

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Article détaillé :Immigration en France.

L'immigration maghrébine a commencé en France avant que le motbeur soit utilisé[19].

Laguerre d’Algérie a provoqué une vague migratoire importante et subite, qui a fait des Algériens une des principales communautés immigrées de France. Une génération plus tard, les« Beurs » à proprement parler n'ont pas grandi dans une revendication relative à cette guerre qu'ils n'ont pas connue, mais ont été la première génération postcoloniale à être née en France, à y grandir et à s'y intégrer[20].

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Culture beur et discriminations

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D'aprèsBouchera Azzouz, les beurs ont été les premiers à affronter la question d'une double culture, constituée d'une part des traditions familiales et d'autre part de la société d’accueil[21].

Selon certains auteurs, les Beurs auraient créé un ensemble de comportements, de modes de vie, des modes vestimentaires, une littérature, un cinéma avec ses films culte, de la musique, un humour, etc., qui constitueraient la culture beur[22] espace supposé d'expression d'un mal-être de se sentir « partagé entre deux cultures », ainsi que de difficultés rencontrées dans leurs relations avec leur famille, souvent encore très marquée par leur pays d’origine, et la société française[23].

En littérature, selon Laura Reek,« La lutte pour la reconnaissance n’est pas finie, et des écrivains tels que Karim Amellal, Azouz Begag, Rachid Djaïdani, Faïza Guène ou Ahmed Kalouaz y sont encore engagés, chacun à sa façon. Car la diversité habite la diversité. De Lakhdar Belaïd à Mouloud Akkouche, d’Ahmed Kalouaz à Azouz Begag, de Farid Boudjellal à Ramdane Issad, de Tassadit Imache au duo frère-sœur Mabrouk Rachedi-Habiba Mahany…, on peut tout voir et tout lire. La littérature de la post-migration algérienne est aujourd’hui protéiforme : polar en banlieue, littérature de jeunesse, bande dessinée, roman philosophique, roman social, roman à deux, témoignage, autofiction, nouvelle… De par leur nombre et la variété de leurs écrits, les écrivains d’origine algérienne volent, aujourd’hui, de leurs propres ailes. »[24].

L'identité beur est portée par certains artistes au cinéma, comme avec le filmBeur sur la ville deDjamel Bensalah en 2011, qui mettait en scène des comédiens commeBooder etRamzy Bedia[25], ou la même annéeHalal police d'État deRachid Dhibou, avec les mêmes têtes d'affiche. Avant cela, le premier gros succès cinématographique mettant en vedette un beur fut probablementtaxi deLuc Besson, en 1998, avecSamy Nacéri[réf. nécessaire].

Ressemblances et dissemblances

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Un livre sur les Français d'origine maghrébine, africaine et turque ou « nouveaux Français » publié en 2005-2006 compare les ressemblances et dissemblances entre ces « nouveaux Français » et les autres français. Les auteurs, Sylvain Brouard etVincent Tiberj, concluent que ces nouveaux français sont des Français comme les autres, avec des dissimilitudes plus de l'ordre des nuances que des contrastes, notamment sur des sujets tels qu'antisémitisme, exogamie, réussite individuelle, accès à l'emploi, participation électorale[26].

Alors que tout le monde s'accorde sur la difficulté d'intégration des immigrés, pour les nouveaux français cette difficulté résulterait du reste de la société, alors que pour le reste de la société, cette difficulté serait attribuée aux "immigrés"[26].

Une étude du commissariat du Plan pointe dès 1984 le problème lié à la scolariasatoion des beurs: « ces enfants prennent (...) une distance par rapport à la culture et au tissu social de leurs parents », de sorte que « si l'école contribue à une apparente socialisation des jeunes et si elle homogénéise jusqu'à un certain point leurs aspirations par rapport à celles des jeunes autochtones de statut social comparable », elle concourt aussi à perturber leur personnalité."[27]

Accès à l'emploi

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En 2004 il a été considéré que le jeune homme d’origine maghrébine pouvait avoir une plus grande difficulté à accéder à un CDI, sans que cela ait un effet sur le salaire touché.Pour les femmes, l'accès à l'emploi et le salaire ne semblent pas différenciés par rapport aux femmes de référence[1].

Image des Femmes

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Femmes d'Alger dans leur appartement, d'Eugène Delacroix (1833), joue sur les fantasmes de l'époque coloniale en représentant des Algériennes lascives avec unechicha[28].
Charles Gleyre,La Pudeur égyptienne, 1838.
Le peintre, selon un ponciforientaliste, représente ici une Égyptienne préférant montrer sa nudité plutôt que son visage.

Entre deux sociétés, les beurettes, ou jeunes filles aux parents maghrébins, se trouvent dans une situation complexe, caractéristique de l'intersectionnalité[29].

Intersectionnalité

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D'aprèsBouchera Azzouz, les femmes beurs, ou beurettes, ont été les premières à affronter la question d'une double identité, constituée d'une part des traditions familiales et d'autre part de la société d’accueil[21].

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Stéréotype de la beurette

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Un féminin de« beur » est« beurette », cependant ce terme ne se limite pas à une féminisation, mais renvoie également dans certains contextes à tout un imaginaire particulier.

Colonialisme

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Selon le chercheurNicolas Bancel, l'imagerie ethnographie des femmes indigènes photographiées (couvent contre leur gré) nues, et souvent de manière grivoise, a imprégné durablement l'imaginaire colonial.

Selon le géographe et chercheur spécialiste des géographies culturelles et économiquesJean-François Staszak, le quartier Bousbir àCasablanca auMaroc incarne un territoire dans lequel l'image de la femme nord-africaine correspond à l'imaginaire factice (néo)colonial :« Au début des années 1920, les autorités coloniales décidèrent de mettre en place à Casablanca une solution inédite au « problème de la prostitution » en faisant construire en périphérie de l’agglomération un vaste quartier enclos dédié au commerce du sexe. Bousbir, puisque tel est son nom, fut le quartier réservé de Casablanca entre 1924 et 1955. Il devint rapidement « un rendez-vous mondial [dont le] décor si varié, si substantiel, satisfait celui qui recherche la couleur locale » »[30]

L'historienneChristelle Taraud rappelle que l'idée obsessionelle de créer uneimagerie coloniale dévalorisante des individus vivant dans lesterritoires occupés s'illustre également dans le fait qu'« une semaine après laconquête d’Alger, la France réglemente laprostitution pour mettre en place un marché du sexe », contribuant aussi à fixer durablement dans les esprits un« imaginaire érotico-violent » qui perdure dans les productions pornographiques contemporaines[31].

DansDes Beurettes aux descendantes d’immigrants nord-africains,Nacira Guénif-Souilamas relève que la forme féminine de« beur », le terme« beurette », est« employé pour nommer les filles de migrants, et plus largement des jeunes femmes assignées à une culture et un environnement familial stigmatisés comme rétrogrades et machistes et dont il faudrait les sauver[32]. »

Porteuse dans certains contextes d’une chargeérotique, le terme devient par la suite une figure récurrente dufilm pornographique français au début des années 2000, comme le relève Fatima Aït Bounoua :« Tapez “Beurette” [dans Google] et là, vous aurez uniquement une liste de sites pornographiques… Et alors ? me direz-vous. Alors ? Le problème n’est pas l’existence de ces sites porno (bien sûr que non) mais le fait qu’il n’y ait que ces sites. Autrement dit, la Beurette est devenue, de fait, une catégorie sexuelle. Elle est classée parmi les autres catégories : «gros seins», «fétichiste», «partouze», etc. Étrange, non ? »[32]. La France est le seul d'Europe occidentale à placer en tête des occurrences pornographiques une catégorie raciale : « beurette ». D'après Salima Tenfiche et Sarah Diffalah, cela est lié à l’héritage colonial et notamment à l'image de la femme maghrébine dans le cinéma colonial[33],[34]. D'après la doctorante en sciences politiques Karima Ramdani, il s'agit d'un fantasme orientaliste datant de l’époque coloniale :« lamauresque est souvent représentée les seins nus ; son corps sensuel et érotique fait d’elle le symbole de la débauche orientale[28] ».

Dans leur essai paru en 2013Voiler les beurettes pour les dévoiler : les doubles jeux d’un fantasme pornographique blanc, les sociologuesÉric Fassin et Mathieu Trachman approfondissent cette analyse en décryptant les trois éléments fantasmatiques de la figure clichée de la beurette : transgression religieuse (abandon de la religion par ledévoilement), domination raciale et domination sociale[32].

Toutefois, s'il est vrai qu'un certain héritage colonial (dans le cas des colonies mais également des protectorats) a joué dans l'érotisation du stéréotype de la« beurette », cet héritage n'en est pas la cause unique. D'une manière plus générale, l'érotisation des femmes d'origine arabe n'est que la modernisation de deux stéréotypes érotiques antérieurs, en France, à la colonisation de l'Afrique du Nord : la belle juive et la belle gitane, fantasmes de la littérature romantique déjà mis en scène parVictor Hugo sous les traits du célèbre personnage d'Esméralda, mais aussi parProsper Mérimée dansCarmen. Avant la« beurette », celles-ci étaient les symboles dominants d'un Orient sensuel, mystérieux et envoûtant dans l'imaginaire français[35]. La disparition de ces stéréotypes anciens a largement découlé de l'héritage de la Shoah, qui a fait du fantasme de la belle juive un fantasme antisémite[36], et du développement sur le territoire français d'une diaspora d'origine nord-africaine bien plus importante que les diasporas juive et tsigane[35].

Personnalités et groupes représentatifs de la culture beur

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Plusieurs personnalités françaises sont présentées par les médias comme représentatives de la culture beur. On peut citer les auteursFarida Belghoul[37] etAzouz Begag[37], le chanteurRachid Taha[38], les acteursJamel Debbouze[39] etSalim Kechiouche[40], les réalisateursMehdi Charef[41],[42] etYamina Benguigui[43], les footballeursZinédine Zidane etKarim Benzema[44] et le président du R.C.T.Mourad Boudjellal[45].

Certaines personnalités reprennent à leur compte le terme « beur », commeSmaïn, dont le premier one-man-show en 1986 est intituléA Star is beur, le groupeZebda (beurre, en langue arabe), créé après avoir joué dans le filmSalah, Malik : Beurs[46], ouRim'K, auteur et interprète de la chanson « Dans la tête d'un jeune Beur »[47], ou encore le rappeur et animateur de radioLionel D et son morceauPour toi le Beur sorti en 1990[48].

D'autres critiquent l'emploi du terme, comme le réalisateurRachid Bouchareb[49] et le rappeurAli qui le récusent[50], ou l'acteurSami Bouajila qui le nuance[51]. Enfin, certains français de l'immigration maghrébine proviennent de l'élite voire de l'aristocratie de ces pays (commeAli Baddou), et n'ont que peu de rapports avec la culture« beur » de banlieue.

Bande dessinée

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Bibliographie

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Expressions

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  • « Beur ou ordinaire » : cette expression est détournée de la publicité pour le beurre (« beurre ou ordinaire »), diffusée à la fin des années 1980. La première fois que cette expression apparaît, c’est en 1991, dans « Armées d’Aujourd’hui » (mensuel du Ministère de la Défense), comme titre d’un article ; ce titre est créé par Jean-Pierre Steinhofer pour l’article dans lequel il dénonce le caractère discriminatoire de la politique nouvellement mise en place dans l’armée pour privilégier les appelés beurs pour la promotion dans les grades supérieurs d’appelés du contingent (caporal, caporal-chef et sergent) et pour l’attribution des permis de conduire. Cette expression est ensuite reprise dans le titre d’une pièce de théâtre créée en 2000 pour dénoncer le racisme.
  • « Black Blanc Beur » : expression vulgarisée dans lesannées 1990, pour désigner la France multi-ethnique (par comparaison au drapeau bleu, blanc, rouge) ; cette expression provient peut-être du titreBlack and white blues, chanson deSerge Gainsbourg interprétée parJoëlle Ursull à l'Eurovision en1990 (elle obtint la deuxième place); ou de la compagnie de danse hip hop du même nom créée par Jean Djemad et Christine Coudun en 1984[52].
  • Collabeur : néologisme popularisé parLydia Guirous. Selon elle, les intégristes ne supportent pas les personnes comme elle, qui sont critiques vis-à-vis d'eux et qui sont d'origine musulmane. Ils sont considérés comme des traîtres et sont donc comparables aux « collaborateurs français sous l'Occupation. Comme ils restent aux yeux de certains français des « beurs », ils sont surnommés les « collabeurs » ou « colla-beurs ». Ce néologisme a été inventé parMarc Édouard Nabe le 13 août 2004[53]. Il se diffuse ensuite sur les réseaux sociaux[54]. Lorsqu'il s’agit d’une femme, c'est« la pire des insultes. C’est bien pire que d’être une pute… C’est être une traîtresse qu’il faut punir et humilier en place publique comme cela a été tristement le cas à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Pour ces gens, toute personne d’origine maghrébine qui refuse le communautarisme et qui évolue avec un mode de vie français est un « collaborateur » ».
  • Dans son livreHistoire secrète de SOS Racisme, Serge Malik se définit comme un « faux beur », un « margarine ».
  • Le (la) « Beur de service » : expression utilisée pour désigner une figure emblématique utilisée dans certainsmédia, celle d'un enfant d'immigré ayant réussi ses études et son « intégration », malgré les problèmes économiques de sa famille ; il s'agit d'une critique des médias, mais l'expression est également parfois utilisée pour désigner un enfant d'immigrés ayant été nommé à un poste important en sous-entendant que sa nomination est plus due à son origine ethnique qu'à ses compétences.
« On ne me reconnaissait aucune compétence particulière, sinon celle d'être né Mourad. Mon identité me servait de brevet d'énarque. »
Mourad Ghazli,Ne leur dites pas que je suis français, ils me croient arabe, éd. Presses de la Renaissance, 2006
  • Un autredérivé du terme a fait son apparition, par exemple les « beurgeois » (mot-valise, pour « beurs embourgeoisés »)
  • Un couple mixte franco-arabe est appeléjambon-beur[55],[56],[57]
  • Une femme en couple avec un homme subsaharien peut être sujette à une appellation péjorativebeurette à khel. Ce terme a une connotation raciste[58].

Films

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Presse et médias

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Mots équivalents dans d'autres cultures

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Notes et références

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  1. a etbArnaud Dupray, Stéphanie Moullet,L’insertion des jeunes d’origine maghrébine en France : des différences plus marquées dans l’accès à l’emploi qu’en matière salariale, Marseille, Rabat, mai 2004.
  2. « OUI, « BEURETTE » EST UNE INSULTE »
  3. « Salima Tenfiche : « Le terme “beurette” montre que le corps des femmes arabes est le dernier territoire de conquête coloniale » »
  4. « Le mot “Beurette”, c’était le symbole de l’intégration républicaine avant d’être une insulte »
  5. « ET SI ON ARRÊTAIT D’EMPLOYER LE MOT « BEURETTE » ? »
  6. définition surlinternaute.fr
  7. Robert Solé, « Black-blanc-rebeu »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
  8. Antiracisme à travers les Unes de «Libé»,Libération, 3 décembre 1983
  9. « Descendants d'immigrés maghrébins, éternel étrangers ? : la fabrique du mot "Beur" », surfranceculture.fr,(consulté le)
  10. Christian Bachmann, Luc Basier,,Le verlan : argot d’école ou langue des Keums, Mots Les langages du politique, No 8, L'Autre, l'Etranger, présence et exclusion dans le discours., sous la direction de Gill Seidel, Lyon, E.N.S. Editions,, 232 p.(ISSN 0243-6450,lire en ligne), p. 169-187.
  11. (en) « Algeria - Drainage | Britannica », surEncyclopædia Britannica(consulté le)
  12. (en) « Algeria - Languages | Britannica », surEncyclopædia Britannica(consulté le)
  13. « Bulletin de l'Académie du Var », surGallica,(consulté le).
  14. Propos d'étymologie sociale 2: Des mots en politique,Maurice Tournier, extrait: « (...) le terme, échappant au verlan originel, trouve dans certains discours de vieilles valeurs péjoratives, tant l'analogie avec notre beurre, dont les immigrés couvrent leurs tartines, est évidente »
  15. Une « question de la seconde génération » en France ? Le rôle de l'école dans la formation d'une identité minoritaire - parPatrick Simon[PDF].
  16. Gérard Noiriel,Immigration, antisémitisme et racisme en France (XIXe-XXe siècle): Discours publics, humiliations privées, Fayard, 2007
  17. Anne Dujin,« La "beurette", icône républicaine devenue objet sexuel », lemonde.fr, 9 décembre 2017.
  18. Descendants d'immigrés maghrébins, éternel étrangers ? : la fabrique du mot "Beur",France Culture, 25 mai 2018
  19. Catherine de Coppet, « Descendants d'immigrés maghrébins, éternel étrangers ? : la fabrique du mot "Beur" », surFranceculture.fr,France Culture,.
  20. Siegfried Forster, « «On nous appelait beurettes», la lutte des filles d’immigrés en France », surRfi.fr,RFI,.
  21. a etbOn nous appelait beurettes,Bouchera Azzouz, 2018, film documentaire français de 58 minutes, en couleur
  22. Jean-Marc Terrasse,Génération Beur etc. : la France en couleurs, Paris, Plon,, 176 p.(ISBN 2-259-02052-6,lire en ligne).
  23. SergeusMhuysqa, « La culture "beur" et ses modes d'expression »,.
  24. Laura Reeck, « La Littérature Beur et ses suite »,Hommes et Migrations 1295 | 2012,‎ mis en ligne le 31 décembre 2014,p. 120-129(lire en ligne).
  25. DjamelBensalah, IssaDoumbia, SteveTran et SandrineKiberlain,Beur sur la ville,(lire en ligne)
  26. a etb« Qui sont les Français issus de l'immigration ? »,Le Monde,‎(lire en ligne).
  27. Sadaoui Marc, « Les inconnus dans la maison _ Depuis la crise, les immigrés s'installent. Demain, des francais comme les autres? »,L'Expansion,no 237,‎,p. 142-151
  28. a etbSamia Kidari, « Pourquoi il faut en finir avec le fantasme sexiste et raciste de la "beurette" », surLes Inrockuptibles,.
  29. « [Ouvertures] », surGallica,(consulté le).
  30. Jean-François Staszak, « Tourisme et prostitution coloniales : la visite de Bousbir à Casablanca (1924-1955) »,Tourism Review,‎(lire en ligne)
  31. Sonya Faure, « Colonies : les racines d’un racisme nommé désir », surliberation.fr,(consulté le)
  32. ab etcCarole Boinet, « Pourquoi la “Beurette” dérange-t-elle ? », lesinrocks.com,(consulté le)
  33. Beurettes : Un fantasme français,Salima Tenfiche etSarah Diffalah, 2021,Éditions du Seuil
  34. Salima Tenfiche : « Le terme “beurette” montre que le corps des femmes arabes est le dernier territoire de conquête coloniale », Alizée Vincent, 5 mai 2021,Causette
  35. a etbJudithLyon-Caen, « Éric FOURNIER, La « Belle Juive » d’Ivanhoé à la Shoah »,Revue d'histoire du XIXe siècle. Société d'histoire de la révolution de 1848 et des révolutions du XIXe siècle,no 47,‎,p. 231–233(ISSN 1265-1354,lire en ligne, consulté le)
  36. Cf. les remarques de Jean-Paul Sartre dans son ouvrageJuif et antisémite (1946).
  37. a etbHabibaSebkhi, « le cas de la littérature "beur" »,Itinéraires et contacts de cultures,no 27,‎ 1er semestre 1999(lire en ligne)
  38. Gilles Médioni, « Rachid Taha / Tékitoi? »,L'Express,(consulté le)
  39. Marianne Meunier, « Jamel Debbouze »,Jeune Afrique,(consulté le)
  40. « Sortie du nouveau TÊTU spécial Beurs »,Têtu,(consulté le)
  41. Patricia Toumi-Lippenoo, « La littérature beure », Africultures,(consulté le)
  42. Fabrice Venturini,Mehdi Charef : conscience esthétique de la génération "beur", Paris, Séguier, 2005.
  43. Mouna Izddine, « Yamina, pionnière du cinéma beur », Maroc Hebdo(consulté le)
  44. Suzanne,« Benzema, Nasri, Benarfa : ces beurs qui inquiètent la France »[archive du], Le Buteur,(consulté le)
  45. Laïdi Ali, « Toulon : aux bons Beurs du FN »,L'Express,(consulté le)
  46. François Alvarez, « Zebda, biographie »,MTV,(consulté le)
  47. Dans son albumL'Enfant du pays, 2004.
  48. Pierre-AntoineMarti,Rap 2 France : les mots d'une rupture identitaire, Paris/Budapest/Kinshasa etc.,L'Harmattan,, 265 p.(ISBN 2-7475-9576-5,lire en ligne)
  49. « Rachid Bouchareb - Cinémathèque française »,BiFi(consulté le)
  50. « Interview Ali », Abcdr du son,(consulté le)
  51. « Sami son œuvre »,Les Inrockuptibles,(consulté le)
  52. « Index of / », surblackblancbeur.fr(consulté le).
  53. Lecture du texte sur les Collabeurs parMarc Edouard Nabe
  54. Le monde 8 janvier 2014
  55. Jambon-beur Les couples mixtes BD deFarid Boudjellal
  56. The Star, the Cross, and the Crescent: Religions and Conflicts in Francophone litterature from the Arab world de Carine Bourget page 62
  57. Encyclopedia of Contemporary French Culture de Alexandra Hughes et Keith A Reader page 66
  58. ÉmilieLaystary, « La chasse aux « beurettes à renoi  » est ouverte sur Facebook », surVice,(consulté le)
  59. Karim Bourtel, « L’armée s’ouvre timidement aux Beurs », surLe Monde diplomatique,

Liens externes

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